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La maladie coronarienne a une haute prévalence dans les pays industrialisés, où elle est associée à des
taux de mortalité et de morbidité encore importants. En conséquence, les syndromes coronaires aigus
(SCA) constituent un motif d’hospitalisation récurrent. Le diagnostic de SCA présente un certain nombre
de difficultés, du fait de formes cliniques variées et parfois très frustes. Ainsi, la mise en évidence d’un
SCA lors d’une prise en charge périopératoire ou chez un malade sédaté peut poser des difficultés tant
sur le plan diagnostique que sur les choix de la prise en charge thérapeutique. Elle nécessite alors une
approche multidisciplinaire associant anesthésistes, réanimateurs et cardiologues.
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Plan Introduction
■ Introduction 1 Les pathologies cardiovasculaires sont la principale cause de
■ Définitions 2 mortalité dans les pays industrialisés, et le deviendront égale-
■
ment dans les pays en voie de développement d’ici 2020 [1] . Parmi
Prise en charge des patients souffrant d’un syndrome
ces pathologies, la maladie coronarienne a la prévalence la plus
coronaire aigu ST– dans les 48 premières heures 2
importante et est associée à des taux de mortalité et de morbidité
Évaluation diagnostique 2
encore hauts, malgré leur régression durant les 2 dernières décen-
Évaluation du risque évolutif 3
nies. Les syndromes coronaires aigus (SCA) constituent ainsi un
Évaluation du risque hémorragique 4
motif d’hospitalisation extrêmement fréquent. Le diagnostic de
Stratégie invasive précoce ou approche conservatrice ? 5
SCA peut être difficile du fait de présentations cliniques très hété-
Délai de l’approche invasive 5
rogènes ou de signes électrocardiographiques (ECG) pauvres ou
Choix de la revascularisation 5
difficilement interprétables. Depuis 2002, une nouvelle nomen-
Traitement médicamenteux 5
clature a considérablement simplifié la définition des SCA, en ne
■ Prise en charge des patients présentant un syndrome s’appuyant que sur les signes ECG. Néanmoins, la survenue d’un
coronaire aigu ST+ dans les 48 premières heures 6 SCA lors d’une prise en charge anesthésiologique ou lors d’une
Angioplastie primaire 6 hospitalisation en réanimation peut poser des difficultés tant sur
Fibrinolyse 6 le plan diagnostique, face à un patient sédaté ou dont la douleur
Choix entre fibrinolyse et angioplastie primaire 7 n’est pas évaluable, que sur les choix concernant la prise en charge
Angioplastie de sauvetage 7 thérapeutique. Ainsi, le contexte périopératoire peut majorer le
Pontages aortocoronaires 7 risque d’un traitement antiagrégant plaquettaire, pourtant impé-
Traitements pharmacologiques 8 ratif dans la prise en charge de certains SCA. L’évaluation du risque
■ Complications 9 cardiologique avant une intervention non cardiologique dépend
Troubles du rythme ventriculaire 9 d’une part de l’état du patient en préopératoire, de l’existence de
Bradycardie 9 comorbidités, et d’autre part de l’importance et de la durée de
Complications mécaniques 9 l’intervention prévue [2] . De plus, le risque de complications car-
Choc cardiogénique 9 diologiques durant une intervention est corrélé à l’existence d’une
■ Conclusion 11 dysfonction ventriculaire gauche, d’une coronaropathie, d’une
valvulopathie mais également aux contraintes hémodynamiques,
liées à l’intervention. Ainsi, la prise en charge d’un SCA survenant
en service d’anesthésie–réanimation peut nécessiter une straté-
gie diagnostique aussi bien que thérapeutique particulière devant
EMC - Anesthésie-Réanimation 1
Volume 11 > n◦ 1 > janvier 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0289(13)57415-9
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36-725-F-10 Prise en charge des syndromes coronaires aigus dans les 48 premières heures
B
Figure 1. Tracés électrocardiographiques : sus-décalage du segment
ST dans les dérivations inférieures avec miroir antérolatéral (A) et sous-
décalage du segment ST dans les dérivations antérolatérales (B).
A
Définitions
Les SCA sont séparés en deux entités nosologiques distinctes :
les SCA avec sus-décalage du segment ST à l’ECG, dits « SCA ST+ »
(qui correspondent aux ST segment elevation myocardial infarction
[STEMI] pour les Anglo-Saxons) d’une part, et les SCA sans sus-
décalage du segment ST, dits « SCA ST– » (qui correspondent aux
NSTEMI et aux angors instables) d’autre part (Fig. 1). Alors que les B
SCA ST+ posent peu de problèmes diagnostiques mais requièrent
une organisation optimale afin de réduire les délais jusqu’à la réou- Figure 2. Coupes artérielles montrant la rupture de la chape fibreuse
verture artérielle, les SCA ST– englobent un ensemble de patients (flèche) et le thrombus occlusif dans le cas d’un SCA ST+ (A) et non occlusif
extrêmement hétérogènes posant le problème du diagnostic de SCA ST– (B).
l’atteinte coronaire et ensuite celui de la stratification du niveau
de risque.
La physiopathologie de tous les SCA est commune et comprend La stratégie utilisée doit impérativement permettre de détecter
une rupture de la plaque athéromateuse : dans un cas, le SCA ST+, rapidement les signes de gravité conduisant à la réalisation d’une
le thrombus généré occlut complètement la lumière artérielle [3] , coronarographie sans délai. Les objectifs de la coronarographie et
dans l’autre cas, le SCA ST–, l’occlusion est incomplète (Fig. 2A, B). de la revascularisation myocardique sont d’une part de soulager
Le thrombus peut secondairement être intégré dans la plaque et la douleur, et d’autre part d’améliorer le pronostic à court et long
ainsi participer à l’augmentation de son volume, ou bien évoluer termes. Au total, la difficulté de la prise charge des SCA ST– réside
vers l’occlusion complète ou l’embolisation en aval et l’occlusion dans l’établissement du diagnostic, mais également dans la stratifi-
d’artères de plus petit calibre. cation du risque. Des éléments simples permettent d’appréhender
Face à un patient présentant une douleur thoracique et chez cette double approche.
qui un SCA est suspecté, l’organisation de la démarche diagnos-
tique et thérapeutique s’articule sur les données de l’ECG. Comme Évaluation diagnostique
l’a montré le registre Global Registry of Acute Coronary Events
(GRACE) [4] , la survenue d’événements cardiovasculaires (décès, Données cliniques
saignements, accident vasculaire cérébral) varie en fonction du
L’interrogatoire recherche des facteurs de risque de la maladie
type de SCA. Ainsi, la mortalité hospitalière est de 7 % pour les
coronaire (notamment le diabète), et précise les caractéristiques de
SCA ST+, 6 % pour les ST– et de 3 % pour les angors instables.
la douleur. L’examen clinique recherche des stigmates d’une loca-
lisation extracardiaque de l’athérosclérose : abolition d’un pouls,
Prise en charge des patients présence d’un souffle, ou une insuffisance cardiaque. Le caractère
rétrosternal constrictif oriente vers une pathologie coronaire ; la
souffrant d’un syndrome notion de douleur au moindre effort, ou au repos, est un élément
de gravité.
coronaire aigu ST– dans
les 48 premières heures Électrocardiogramme
L’existence d’anomalies de l’ECG est cruciale ; en effet, ce sont
Les SCA ST– sont la forme la plus fréquente de SCA et concer- ces anomalies, à type de sous-décalage de ST ou d’ondes T néga-
nent la majorité des patients traités par angioplastie. En dépit de tives, qui permettent d’orienter le diagnostic et d’évaluer le risque
progrès notables, à la fois sur les versants techniques et médi- évolutif. En termes de pronostic, un sous-décalage de ST est plus
camenteux, la mortalité et la morbidité des SCA ST– demeurent péjoratif qu’une inversion de l’onde T qui l’est plus encore que
importantes, et sont proches de celles des SCA ST+. Le risque l’absence de modification ECG [5] . L’existence à l’ECG d’un sous-
majeur du SCA est son évolution vers un infarctus constitué vu tar- décalage fixe du segment ST de plus de 0,5 mm, en dehors de
divement, ou vers la mort subite. Parmi les patients qui souffrent toute douleur thoracique, constitue un facteur de mauvais pro-
d’une pathologie coronaire aiguë, il est impératif de pouvoir nostic à long terme avec un taux de mortalité de plus de 30 %
stratifier le niveau de risque afin de déterminer les choix théra- à 4 ans contre moins de 6 % en l’absence de signe électrique [6] .
peutiques, médicamenteux et les indications de revascularisation. De même, l’importance du sous-décalage de ST est un élément
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pronostique. Les modifications de l’onde T dans un territoire facteur de mauvais pronostic à court et long terme), un trouble
représentent un risque moindre que celles du segment ST. Enfin, il de cinétique segmentaire, ainsi que l’existence d’une pathologie
est important de noter que l’existence d’un ECG normal en dehors valvulaire associée.
de toute crise douloureuse ne permet pas d’éliminer le diagnostic Chez le patient à bas risque, de nombreuses stratégies ont été
de SCA. proposées : coronarographie systématique, épreuve d’effort immé-
diate, scintigraphie myocardique, échographie de stress, scanner
Troponine coronaire, etc. En pratique, si l’on est à proximité d’un centre de
cardiologie interventionnelle, on peut proposer une coronarogra-
Parmi les patients ayant présenté une symptomatologie de phie diagnostique devant une douleur thoracique dont les critères
repos récente, l’élévation des taux sériques de troponine T ou I cliniques font fortement suspecter une pathologie coronaire, sur-
permet d’individualiser un sous-groupe à haut risque de décès ou tout si elle survient chez un individu dans la tranche d’âge de la
d’infarctus durant la phase hospitalière (plus de 20 % à un mois maladie coronaire avec facteurs de risque.
versus moins de 2 % en cas de dosage négatif) [7] . Le diagnostic
d’infarctus est défini par une élévation de la troponine supérieure
au 99e percentile d’une population de référence normale [3] . De
plus, l’importance de l’élévation des biomarqueurs est également Évaluation du risque évolutif
corrélée au pronostic. Ainsi, un dosage de troponine I dans les
limites de la normale est associé à un taux de mortalité à 42 jours Cette évaluation clinique, biologique et électrique est toujours
de moins de 1 % contre un taux de plus de 7 % si ce taux dépasse menée en milieu spécialisé. Considérant le grand nombre de
9 ng ml–1 [8] . Ce dosage est réalisé à l’arrivée et répété 6 et 12 heures patients et l’hétérogénéité de la population considérée, il est
plus tard : la troponine ne s’élève que quatre heures après le début impératif de stratifier le niveau de risque précocement afin
de l’ischémie, ce qui impose de garder un patient quelques heures d’identifier les patients à haut risque de décès et d’événements
en surveillance et de répéter les dosages si le patient est vu pré- cardiovasculaires à court et moyen termes ; chez ces patients,
cocement. Le dosage de la troponine ultrasensible est désormais une approche invasive rapide dans un environnement médi-
disponible, avec une capacité de détection 10 à 100 fois supérieure camenteux adapté est indiquée. Il est également pertinent
à celui de la troponine standard. Ainsi, une nécrose myocardique d’identifier les patients à bas risque chez qui cette approche,
peut à présent être diagnostiquée plus fréquemment et plus préco- en plus d’être coûteuse, peut majorer le risque d’iatrogénie
cement en cas de douleur thoracique (Fig. 3). La valeur prédictive sans modifier de manière significative le pronostic. Des scores
négative de ce test (95 %) permet d’écarter le diagnostic avec un ont été conçus pour aider à la stratification : il s’agit des scores
seul dosage. Il n’y a que chez les patients se présentant extrê- Thrombolysis In Myocardial Infarction [TIMI] [11] (www.stmu-
mement précocement qu’un second dosage, à trois heures du tn.org/utilitaires/48-cœur-et-vaisseaux/204-timi-risk-score.html)
premier, doit être réalisé, permettant ainsi d’obtenir une sensibi- et GRACE 4. L’European Society of Cardiology (ESC), comme
lité dans la détection de l’infarctus de 100 % [9, 10] . Il est cependant la Haute Autorité en santé (HAS) (www.has-sante.fr/portail/
important de bien connaître les limites de ce dosage. Il existe en upload/docs/application/pdf/201211/05c01 conf consensus
particulier de nombreux faux positifs (myocardite, traumatisme infarctus myocarde recos courtes.pdf), recommande l’utilisation
cardiaque, embolie pulmonaire, choc septique, insuffisance car- du score GRACE (www.outcomes-umassmed.org/grace) en pra-
diaque aiguë, insuffisance rénale sévère). tique quotidienne, que ce soit à l’admission ou lors de la sortie du
patient. Ce score (Tableau 1) inclut des paramètres hémodyna-
miques, ECG, ainsi que biologiques. Initialement conçu comme
Échocardiographie élément prédictif de la mortalité hospitalière, ses capacités de
On recherche l’existence d’une altération de la fraction stratification du risque ont été étendues au pronostic à long
d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) globale (qui représente un terme et dans l’aide au choix d’une approche invasive. Ainsi, la
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contrepartie significative sur le taux d’événements hémorra- sion doit être réalisée le plus précocement possible. En effet, la
giques [22] . Son indication est réservée au cas où prasugrel et réduction des délais est cruciale [27] : c’est durant la phase ini-
ticagrelor ne peuvent être administrés ; tiale que le risque d’évolution vers l’arrêt cardiaque est le plus
• dans cette indication, le prasugrel a été comparé au clopido- important et que le bénéfice d’une revascularisation coronaire
grel (avec une dose de charge de 300 mg après visualisation du est le plus important. Au-delà des 12 premières heures, il n’existe
réseau coronaire) dans l’étude TRITON–TIMI 38 [23] . À 15 mois, aucune preuve scientifique du bénéfice d’une reperméabilisation
le critère principal, combinant décès, infarctus et accident vas- de l’artère. Véritable course contre la montre, la mise en œuvre
culaire cérébral, était moins fréquemment retrouvé chez les des thérapeutiques de reperfusion implique une coordination pré-
patients traités par prasugrel (5,6 % versus 6,9 %, p = 0,003). établie et parfaite des différents acteurs médicaux, urgentistes,
Toutefois, les taux de saignements étaient significativement cardiologues des soins intensifs de cardiologie et cardiologues
augmentés dans certains sous-groupes (âge > 75 ans, poids infé- interventionnels, voire réanimateurs le cas échéant.
rieur à 60 kg, antécédent d’accident vasculaire cérébral). Chez
les patients diabétiques, l’avantage du prasugrel était encore
plus patent, sans majoration du risque hémorragique [24] . Sui- Angioplastie primaire
vant le dessin de l’étude TRITON, le prasugrel ne peut être utilisé On appelle angioplastie primaire toute angioplastie réalisée
dans les SCA ST– qu’après avoir visualisé le statut coronaire ; pour un SCA ST+ sans fibrinolyse préalable ou concomitante.
• dans l’étude PLATO [25] , le ticagrelor est supérieur au clopido- Cette méthode de reperfusion mécanique, initiée il y a plus
grel en termes de réduction des événements ischémiques (décès de 25 ans, était initialement réservée aux situations où la fibri-
cardiovasculaires, infarctus et accidents vasculaires cérébraux) nolyse était contre-indiquée ou en cas d’échec de fibrinolyse.
ainsi qu’une réduction significative de la mortalité à 12 mois. Depuis, l’angioplastie primaire a beaucoup évolué et est deve-
Ainsi, le critère primaire survenait dans 9,8 % des SCA sous tica- nue la technique de reperfusion coronaire de premier choix,
grelor contre 11,7 % sous clopidogrel (p = 0,0003), et la mortalité associant sécurité et efficacité [27] . Deux études publiées conjoin-
passait de 4,5 % versus 5,9 % (p < 0,001), sans majoration du tement en 1993 ont bouleversé la prise en charge des SCA ST+ en
risque hémorragique (11,6 % versus 11,2 %). Les taux de saigne- phase aiguë en montrant la supériorité de l’angioplastie primaire
ments liés aux pontages étaient significativement réduits sous sur la fibrinolyse hospitalière [28–30] . Par la suite, de nombreuses
ticagrelor, en raison de la demi-vie courte (12 h) de la molécule ; études contrôlées et randomisées, ainsi que des méta-analyses [30]
• concernant l’utilisation des anti-GPIIb/IIIa dans cette indica- comparant angioplastie primaire et fibrinolyse hospitalière chez
tion, les résultats des études randomisées récentes montrent des patients présentant des symptômes évoluant depuis 6 à
l’absence de bénéfice d’une utilisation précoce, en amont 12 heures, pris en charge dans des centres expérimentés, ont
de la coronarographie. En revanche, en cas de haut risque été réalisées. Par comparaison avec la fibrinolyse, l’angioplastie
ischémique, notamment d’élévation de la troponine [26] , un primaire est associée à une reperfusion plus efficace, une dimi-
anti-GPIIb/IIIa peut être utilisé en salle de cathétérisme. nution du risque de réocclusion, une meilleure préservation de
la FEVG résiduelle, et un meilleur pronostic. L’angioplastie pri-
Antithrombotiques maire des SCA ST+ avec douleur de moins de 12 heures bénéficie
La stratification du risque permet de déterminer le choix de la désormais d’une recommandation de grade IA [27, 31–34] . Elle est effi-
molécule et la posologie. Le plus souvent, la règle est de conser- cace dans plus de 90 % des cas, même si elle nécessite des délais
ver la molécule, choisie pour la coronarographie, et d’interrompre supplémentaires. Elle requiert des centres disponibles 24 h/24 et
le traitement anticoagulant au décours de l’angioplastie (sauf cas ne peut se concevoir que dans des centres hautement spécia-
spécifique, en particulier complication thrombotique). lisés. Ses avantages sont multiples : bilan immédiat des lésions
coronaires, réouverture complète de l’artère, risques hémorra-
Autres traitements giques cérébraux minimes. Afin d’améliorer sa sécurité et son
efficacité, les recommandations de l’ACC/AHA [35] et de l’ESC [27]
Concernant les autres médicaments, le traitement doit être
insistent sur l’expérience non seulement de l’opérateur en termes
adapté en fonction de l’évolution des symptômes (disparition,
d’angioplastie primaire (plus de 75 angioplasties par an dont plus
persistance, récidive) et de la tolérance hémodynamique [3] . Une
de onze pour SCA ST+), mais également concernant le centre
oxygénothérapie nasale est adaptée en cas de désaturation signifi-
d’accueil (qui doit réaliser plus de 400 procédures annuelles et plus
cative avec saturation pulsée de l’hémoglobine en oxygène (SpO2 )
de 36 angioplasties primaires) [36] . Actuellement, en Europe, la fré-
inférieure à 90 %, et des nitrés peuvent être administrés en sub-
quence du recours à l’angioplastie primaire en phase aiguë varie de
lingual ou intraveineuse en fonction de la pression artérielle et
5 à 85 %, reflétant une très grande diversité des capacités d’accueil
des signes de surcharge. Un traitement antalgique (morphine
et de leurs répartitions géographiques [37] .
par titration sous-cutanée ou intraveineuse) est nécessaire en cas
de persistance de la douleur, en se souvenant que ce tableau
correspond le plus souvent à un très haut risque ischémique. Fibrinolyse
Le traitement bêtabloquant est administré précocement en cas
d’hypertension artérielle (HTA) ou de tachycardie, en l’absence de La fibrinolyse hospitalière a été largement validée par des études
signe de surcharge. Il est débuté au décours de la revascularisation randomisées à large échelle. Elle a constitué pendant plus de
de manière systématique, sauf contre-indication. 20 ans le traitement de référence dans la prise en charge à la phase
aiguë des SCA ST+, permettant une amélioration de la fonction
ventriculaire gauche et de la survie [38–41] . Malgré des contre-
Prise en charge des patients indications fréquentes, une efficacité limitée sur la reperfusion
et un risque majoré de complications hémorragiques cérébrales
présentant un syndrome de 0,9–1 % [42, 43] , la fibrinolyse, en particulier préhospitalière,
coronaire aigu ST+ dans demeure aujourd’hui encore une alternative à la revascularisation
« mécanique ». Le taux d’échec de reperfusion par la fibrinolyse
les 48 premières heures est de l’ordre de 30 à 40 %. Elle est d’autant plus efficace qu’elle
est administrée précocement, idéalement dans les deux premières
Les patients présentant un SCA ST+ constituent un groupe heures après le début des manifestations et que le patient est à
homogène dans lequel le diagnostic est relativement aisé. Le haut risque [44] (mais pas en choc cardiogénique). Son intérêt est
problème est la rapidité de réouverture de l’artère occluse et le réel lorsque les délais liés à la réalisation de l’angioplastie pri-
choix de la technique la plus adaptée, à savoir une réouverture maire excèdent 120 minutes. Ce délai doit bien sûr être adapté
« médicamenteuse » (fibrinolyse) ou « mécanique » (angioplastie en fonction de l’âge, de la durée d’évolution des symptômes et du
primaire). Dans le cas de SCA ST+ (ou en cas de bloc de branche territoire infarci [32, 33] .
gauche non préalablement connu), si le diagnostic est effectué Actuellement, alors que les trois fibrinolytiques fibrine-
dans les 12 heures après le début des symptômes, la reperfu- spécifiques (ténectéplase, altéplase, retéplase) ont le même niveau
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de recommandation IB [27] , la simplicité d’utilisation et l’efficacité dans un centre sans angioplastie primaire doivent bénéficier d’une
de la TNK-tPA (ténectéplase) (en injection intraveineuse unique fibrinolyse immédiate (en dehors des contre-indications) (IA) puis
adaptée au poids du patient, sans dépasser 50 mg) semblent privi- être transférés dans un centre pouvant réaliser une coronaro-
légier son utilisation. De plus, les taux de mortalité à 30 jours sont graphie (IA) (avec possibilité d’angioplastie de sauvetage le cas
équivalents à ceux de l’accelerated tPA mais s’accompagnent d’une échéant) dans un délai de 3 à 24 heures en cas de fibrinolyse
réduction significative des taux de saignements extracrâniens et efficace (IIaA) [27, 34, 46] .
des saignements nécessitant une transfusion sanguine [42] .
L’étude CAPTIM [45] a montré qu’une pleine dose de fibrinoly-
tique administrée en préhospitalier ou dans un service d’accueil Angioplastie de sauvetage
des urgences sans service de cardiologie interventionnelle sur le
site permettait d’obtenir des résultats à 30 jours et à cinq ans En cas d’échec de la fibrinolyse (persistance de la douleur tho-
comparables à ceux obtenus par angioplastie primaire. Dans tous racique ou du sus-décalage du segment ST à plus de 50 % à
les cas, en cas d’impossibilité de réaliser une angioplastie pri- 60 minutes), une angioplastie de sauvetage doit être systémati-
maire dans les 120 minutes, et en dehors des contre-indications, quement envisagée (IA ESC) [27, 47] . Au-delà de la 12e heure après
la fibrinolyse doit être initiée dans les 30 minutes suivant le pre- le début des symptômes, même si la douleur a cédé et si l’état
mier contact médical [27] . De plus, tous les patients fibrinolysés hémodynamique est stable, le patient bénéficie malgré tout d’une
doivent être adressés dans un service ayant la capacité de réaliser exploration diagnostique par coronarographie, éventuellement
une angioplastie 24 h/24 et 7 j/7 (recommandation IA). En cas de suivie d’angioplastie de l’artère coupable [48, 49] , recommandation
succès de la fibrinolyse, la coronarographie doit être réalisée dans IIb [27] . Pour les patients se présentant au-delà des 24 heures, sans
les 3 à 24 heures (IIaA). douleur thoracique persistante ni ischémie induite lors des tests
non invasifs, la revascularisation n’a pas montré son efficacité,
même en cas de persistance d’une occlusion coronaire (recom-
Choix entre fibrinolyse et angioplastie mandation IIIA28). L’angioplastie se discute pour les patients avec
primaire angor récidivant et/ou ischémie silencieuse significative avec mise
en évidence d’une viabilité dans un territoire myocardique impor-
Le choix de la technique de reperfusion s’établit en fonction tant [50, 51] .
des délais estimés de transfert vers un centre de cardiologie inter-
ventionnelle à partir de l’apparition de la douleur thoracique et
du premier contact médical (Fig. 4). La technique de reperfusion Pontages aortocoronaires
à privilégier est l’angioplastie primaire [27] . Tous les efforts doivent
donc être mis en œuvre afin de réduire les délais de diagnos- En cas d’échec de l’angioplastie ou lorsqu’il existe des lésions
tic et de transfert, en particulier lors des présentations précoces, rendant l’angioplastie impossible, la revascularisation chirurgi-
dans les deux premières heures suivant le début des symptômes. cale en urgence est possible mais ne peut s’envisager que lorsqu’un
En cas de prise en charge dans un environnement sans possibi- territoire extrêmement important est en cause, et si la chirurgie
lité d’angioplastie, le transfert doit être immédiat vers un centre peut être réalisée dans les 3 à 4 heures.
pouvant la réaliser (IC). Dans cette situation, la fibrinolyse préa- Lorsque des lésions tritronculaires sont découvertes lors de
lable n’est pas recommandée si le délai jusqu’à inflation du ballon l’angioplastie primaire, la revascularisation des lésions non cou-
d’angioplastie est estimé inférieur à deux heures à partir du pre- pables peut être réalisée à distance par angioplastie ou par
mier contact médical. Ce délai doit être optimisé au mieux pour pontages aortocoronaires, au mieux 3 à 7 jours au décours du
être inférieur à 120 minutes (ou moins de 90 minutes chez les SCA [52] , en l’absence de récidive douloureuse ou de détériora-
patients de moins de 75 ans ou avec un SCA ST+ antérieur étendu tion hémodynamique. L’âge avancé, la dysfonction ventriculaire
ou avec des symptômes évoluant depuis moins de trois heures) ; gauche et les comorbidités sont des paramètres associés à un
en cas d’impossibilité de respecter ces délais, les patients admis moins bon pronostic chirurgical.
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Patient Patient
instable Absence de récupération stable
myocardique
ECMO Sevrage
Récupération Récupération
cardiaque cardiaque
Sevrage Assistance
chirurgicale LVAD/
BiVAD
une prise en charge multidisciplinaire avec présence de réanima- effet, les troubles de la compliance en rapport avec la nécrose
teurs dans la salle de coronarographie. L’objectif est d’améliorer limitent considérablement le remplissage du ventricule droit.
l’hématose et de limiter la consommation en oxygène liée aux Toutefois, la revascularisation et ces mesures médicamenteuses
muscles respiratoires, en particulier au diaphragme fortement sont parfois insuffisantes à rétablir un état hémodynamique
sollicité dans ce contexte. Les effets hémodynamiques de la stable.
ventilation mécanique sont bénéfiques pour le travail ventricu-
laire gauche, car l’augmentation de la pression intrathoracique
engendre à la fois une baisse de la précharge par baisse du retour Assistances circulatoires
veineux et du volume sanguin intrathoracique, mais aussi une
L’infarctus du myocarde compliqué de choc cardiogénique
baisse de la postcharge par diminution de la pression transmurale
constitue une excellente indication des assistances circulatoires
ventriculaire.
mécaniques. Aucun retard ne doit être pris avant d’envisager leur
mise en place sous peine de laisser s’installer le choc cardiogénique
Utilisation d’un agent catécholaminergique et son retentissement périphérique vers une défaillance multivis-
Elle est souvent nécessaire afin de corriger l’hypoperfusion tis- cérale. L’indication doit donc être discutée dès l’apparition des
sulaire. La dobutamine reste la catécholamine de référence dans signes précurseurs de choc :
ce contexte [72] . Elle peut être utilisée seule ou en association avec • le recours à la CPBIA est habituellement recommandé en cas de
un vasopresseur (noradrénaline) lorsque les résistances vasculaires signe d’instabilité hémodynamique [73] . Cependant, à l’ère de
systémiques sont basses ou en cas de pression diastolique effon- la diffusion de la revascularisation par angioplastie primaire,
drée. Les inotropes positifs permettent dans un premier temps aucune preuve définitive ne vient conforter cette attitude, et
d’améliorer les paramètres hémodynamiques, mais au prix d’une des données récentes tendraient même à en limiter le rôle [73, 74] .
augmentation des besoins en oxygène du myocarde et d’une Les recommandations de l’ESC de 2012 [27] ont ainsi rétro-
exacerbation du risque rythmique. Les vasopresseurs majorent gradé son utilisation à une indication de classe IIbB. Lorsqu’elle
quant à eux la postcharge et n’engendrent pas systématique- est utilisée, la CPBIA doit être mise en place en début de
ment une réelle amélioration de la perfusion systémique. En procédure, en particulier en cas de complication mécanique
pratique, il est le plus souvent nécessaire d’avoir recours tempo- associée. Le bénéfice de ce type d’assistance doit cependant
rairement aux catécholamines pour préserver le pronostic vital être mis en balance avec les risques du dispositif, en particulier
immédiat en assurant une perfusion coronaire et cérébrale mini- en termes de complications vasculaires et hémorragiques. Ces
male. Cependant, l’emploi prolongé de ces molécules se traduit complications sont plus fréquentes chez les patients de petite
par une majoration de la dette en oxygène du myocarde et conduit taille, les femmes, les patients avec artériopathie des membres
inéluctablement à une aggravation de la défaillance cardiaque. inférieurs et les patients diabétiques. En l’absence de revascu-
larisation coronaire, la CPBIA ne peut à elle seule améliorer
Noradrénaline le pronostic de survie de ces patients chez qui les signes de
Elle est utilisable d’emblée en cas d’infarctus du ventricule droit. choc réapparaissent malgré le maintien de l’assistance circula-
Dans ce dernier cas, l’état hémodynamique est le plus souvent toire [75–77] . Lorsqu’une CPBIA a été mise en place, elle doit être
immédiatement modifié dès la réouverture de l’artère : ascension maintenue au minimum 24 heures même si l’on observe une
de la pression artérielle, disparition des troubles conductifs en cas amélioration rapide de l’hémodynamique. En effet, malgré une
d’occlusion en amont de la marginale du bord droit, améliora- reperfusion rapide, la récupération d’une fonction systolique
tion de la perfusion tissulaire périphérique. Le maintien d’une satisfaisante nécessite toujours plusieurs heures et un arrêt trop
précharge élevée par une expansion volémique prudente est impé- précoce de l’assistance circulatoire exposerait à une nouvelle
ratif afin d’éviter le désamorçage de la pompe cardiaque. En détérioration de l’hémodynamique ;
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Prise en charge des syndromes coronaires aigus dans les 48 premières heures 36-725-F-10
• une circulation extracorporelle avec membrane d’oxygénation du terrain et du retentissement clinique. Enfin, la prise en charge
(ECMO) peut être envisagée pour une assistance temporaire des complications précoces des SCA ne peut s’envisager sans une
chez les patients dont on espère une récupération myocar- surveillance rapprochée, permettant un diagnostic précoce et sur-
dique après revascularisation [45] . En cas de non-récupération, tout une étroite collaboration multidisciplinaire afin d’optimiser
une assistance plus pérenne, cette fois chirurgicale, doit être un pronostic spontanément sombre.
envisagée, qu’elle soit ventriculaire gauche ou biventriculaire,
après une évaluation neurologique. Chez le patient jeune, cette
assistance peut être proposée en attente d’une transplantation
myocardique [58] ;
Références
• des systèmes d’assistance ventriculaire gauche implantables [1] Murray CJ, Lopez AD. Alternative projections of mortality and disa-
par voie percutanée sont également en cours de développe- bility by cause 1990–2020: Global Burden of Disease Study. Lancet
ment. Il s’agit entre autres de la pompe centrifuge externe 1997;349:1498–504.
TandemHeartTM [73] , qui n’a pas montré de supériorité en termes [2] Poldermans D, Bax JJ, Boersma E. Guidelines for pre-operative cardiac
de mortalité, malgré une amélioration des critères hémo- risk assessment and perioperative cardiac management in non-cardiac
dynamiques précoces, par comparaison à la CPBIA, et qui surgery. Eur Heart J 2009;30:2769–812.
s’associe à des complications vasculaires et hémorragiques plus [3] Thygesen K, Alpert JS, Jaffe AS. Third universal definition of myo-
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Impella 2,5TM [78] a montré, dans un essai randomisé de faible [4] Steg PG, Goldberg RJ, Gore JM. Baseline characteristics, management
effectif (26 patients inclus), un bénéfice sur des critères hémody- practices, and in-hospital outcomes of patients hospitalized with acute
namiques précoces comparé à la CPBIA, sans toutefois modifier coronary syndromes in the Global Registry of Acute Coronary Events
la mortalité à 30 jours. Des essais cliniques supplémentaires (GRACE). Am J Cardiol 2002;90:358–63.
de plus grande ampleur sont nécessaires pour préciser la place [5] Karjalainen PP, Porela P, Ylitalo A. Safety and efficacy of combi-
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La prise en charge des SCA est basée sur des règles diagnostiques a TRIM substudy. ThRombin Inhibition in Myocardial infarction. Am
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et thérapeutiques simples, issues d’études randomisées puissantes.
[7] Hamm CW, Goldmann BU, Heeschen C, Kreymann G, Berger J, Mei-
La mise en place de stratégies impliquant les différents acteurs de
nertz T. Emergency room triage of patients with acute chest pain by
l’urgence est nécessaire. La prise en charge des SCA ST+ dépend
means of rapid testing for cardiac troponin T or troponin I. N Engl J
essentiellement de la rapidité de mise en jeu du réseau de soins Med 1997;337:1648–53.
afin d’obtenir la reperfusion myocardique dans les délais les plus [8] Antman EM, Tanasijevic MJ, Thompson B. Cardiac-specific troponin
brefs pour préserver la fonction myocardique et améliorer le pro- I levels to predict the risk of mortality in patients with acute coronary
nostic. Le traitement des SCA ST– est basé sur la stratification du syndromes. N Engl J Med 1996;335:1342–9.
risque évolutif tenant compte non seulement des modifications [9] Giannitsis E, Becker M, Kurz K, Hess G, Zdunek D, Katus HA. High-
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ST-segment elevation myocardial infarction in patients with suspected
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◦ les SCA avec sus-décalage du segment ST dits « SCA
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• Les SCA ST– posent le problème de la stratification du [13] Hamm CW, Bassand JP, Agewall S. ESC Guidelines for the mana-
niveau de risque, qui régit la stratégie de prise en charge. gement of acute coronary syndromes in patients presenting without
Parmi ces patients, ceux qui sont à haut risque de décès persistent ST-segment elevation: the Task Force for the management
et d’événements cardiovasculaires (immédiats et à moyen of acute coronary syndromes (ACS) in patients presenting without per-
terme) nécessitent une approche invasive rapide. Chez sistent ST-segment elevation of the European Society of Cardiology
(ESC). Eur Heart J 2011;32:2999–3054.
les patients à bas risque, une approche d’emblée invasive
[14] Subherwal S, Bach RG, Chen AY. Baseline risk of major bleeding in
majore les coûts et le risque d’iatrogénie, sans modifier de non-ST-segment-elevation myocardial infarction: the CRUSADE (Can
manière significative le pronostic ultérieur. Rapid risk stratification of Unstable angina patients Suppress ADverse
• Les SCA ST+ posent peu de problèmes diagnostiques outcomes with Early implementation of the ACC/AHA Guidelines)
mais requièrent une organisation optimale afin de réduire Bleeding Score. Circulation 2009;119:1873–82.
les délais jusqu’à la réouverture artérielle. L’angioplastie [15] O’Donoghue M, Boden WE, Braunwald E. Early invasive vs conser-
primaire des SCA ST+ avec douleur depuis moins de vative treatment strategies in women and men with unstable angina
and non-ST-segment elevation myocardial infarction: a meta-analysis.
12 heures bénéficie d’une recommandation de grade IA. JAMA 2008;300:71–80.
Elle est efficace dans plus de 90 % des cas mais nécessite [16] O’Donoghue ML, Vaidya A, Afsal R. An invasive or conservative stra-
des délais de transfert comparée à la revascularisation par tegy in patients with diabetes mellitus and non-ST-segment elevation
fibrinolyse. Elle ne peut se concevoir que dans des centres acute coronary syndromes: a collaborative meta-analysis of randomi-
hautement spécialisés, disponibles 24 h/24. zed trials. J Am Coll Cardiol 2012;60:106–11.
• Les SCA ST+ compliqués de choc cardiogénique consti- [17] Mehta SR, Cannon CP, Fox KA. Routine vs selective invasive stra-
tuent une excellente indication de l’assistance circulatoire. tegies in patients with acute coronary syndromes: a collaborative
• La survenue d’un SCA dans le contexte d’anesthésie meta-analysis of randomized trials. JAMA 2005;293:2908–17.
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EMC - Anesthésie-Réanimation 11
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S. Manzo-Silberman (stephane.manzosilberman@lrb.aphp.fr).
Service de cardiologie, Hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France.
Université Denis Diderot, 5, rue Thomas-Mann, 75013 Paris, France.
O. Varenne.
Service de cardiologie, Hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France.
Université Paris Descartes, 15, rue de l’École-de-Médecine, 75006 Paris, France.
A. Cariou.
Université Paris Descartes, 15, rue de l’École-de-Médecine, 75006 Paris, France.
Service de réanimation médicale, Hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Manzo-Silberman S, Varenne O, Cariou A. Prise en charge des syndromes coronaires aigus dans les
48 premières heures. EMC - Anesthésie-Réanimation 2014;11(1):1-13 [Article 36-725-F-10].
EMC - Anesthésie-Réanimation 13
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