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Scores et outils de mesure en médecine


d’urgence
P. Leveau

La médecine est parsemée d’outils de mesure. Ce sont notamment des mesures physiques, physiolo-
giques ou biochimiques. Mais la première étape clinique repose sur les données de l’interrogatoire et
de l’examen, d’interprétation variable d’un examinateur à l’autre. L’usage d’outils cliniques permet une
mesure syndromique plus objective et reproductible. Leur utilisation permet une estimation de la pro-
babilité diagnostique, une estimation du pronostic ou l’évaluation de l’activité d’un service d’urgence.
Elle diminue les risques. Les outils de mesure ont un intérêt clinique en modélisant le profil pathologique
du patient, un intérêt juridique en aidant le médecin dans la démonstration de ses choix, et un intérêt
pédagogique en modélisant l’analyse décisionnelle. Il en existe de nombreux en médecine d’urgence,
de qualité et d’intérêt variables. Leur choix repose sur leurs qualités clinimétriques, qui dépendent elles-
mêmes de la méthode de leur construction, de leur validation indépendante, de leurs qualités intrinsèques
et de la qualité de leur prédiction. Quelques exemples sont présentés, applicables à la régulation médicale
ou dans les services d’urgence, permettant une estimation diagnostique, une estimation du pronostic ou
une description qualitative de l’activité d’un service.
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Mots-clés : Outils de mesure ; Scores ; Médecine d’urgence ; Médecine factuelle ; Métrologie médicale

Plan les paradigmes hérités d’Hippocrate et de Galien, considérés


comme normatifs pendant plus de 2000 ans [2] . La compréhension
■ Introduction 1 de la physiologie et le développement parallèle de la physique,
de la chimie et des mathématiques ont fait émerger la mesure
■ Notions de métrologie clinique 1 d’entités nouvelles. Par exemple, c’est notamment par la mesure
■ Limites des outils de mesure 2 du débit cardiaque que Harvey a démontré en 1628 la circu-
■ Domaines de la mesure en médecine d’urgence 2 lation du sang, quelques années avant que Malpighi découvre
Aide à la décision 2 les capillaires pulmonaires qui relient les artères et les veines.
Évaluation du pronostic 2 L’attachement aux faits mesurables est un des principes de la
Description de l’activité 3 science médicale et de la médecine expérimentale.

Il reste que, chronologiquement, la première partie de notre
Critères d’utilisation des scores 3
raisonnement, c’est-à-dire la reconnaissance des symptômes, la
Indices informationnels des scores 3
recherche des signes cliniques et l’arrangement de ces informa-
Critères méthodologiques de la validité d’un score 4
tions dans un syndrome évoquant tel ou tel diagnostic, n’est pas
■ Application quotidienne 4 pondéré mais repose essentiellement sur les « sensations » décrites
Pathologies cardiovasculaires 4 par Hippocrate. L’utilisation d’outils de pondération de ces don-
Urgences gériatriques 7 nées aide le professionnel de santé dans son activité quotidienne
Outils d’aide à l’orientation 7 et aide la recherche médicale.
Outils d’organisation 8
■ Conclusion 8
 Notions de métrologie clinique
Toute l’activité médicale repose sur des mesures : mesures cli-
 Introduction niques (fonctions vitales), paracliniques (biologie) et celles des
autres examens complémentaires. Elles permettent de formuler
La mesure est le fondement des sciences [1] . La nécessité de une hypothèse diagnostique. Toutefois, ces mesures sont rarement
la mesure en médecine est apparue clairement au cours du univoques et le praticien doit choisir entre plusieurs hypothèses.
XVIIe siècle. La mesure a été la première fracture épistémologique Cette étape décisionnelle est difficilement évaluable et mesurable.
de l’histoire de la médecine, mettant globalement en discussion Elle est empreinte d’une grande part d’empirisme apparent. Cet

EMC - Médecine d’urgence 1


Volume 9 > n◦ 4 > décembre 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S1959-5182(14)61680-9
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empirisme n’est qu’une illusion car les conclusions et le résultat point de vue méthodologique [13] . Cela étant, l’utilisation d’un
de cette démarche sont souvent partagés entre les praticiens. Elle outil maîtrisé par l’urgentiste lui permet d’objectiver son hypo-
n’est donc pas subjective, mais elle n’est pas modélisée. thèse que son confrère pourra confronter avec ses propres outils.
La médecine et les moyens mathématiques utilisés pour C’est le cas en matière de troubles cognitifs chez les personnes
l’élaboration des scores ont un point commun : le raisonnement âgées, où de nombreux outils sont utilisables aux urgences [14] , et
probabiliste. Le médecin formule une probabilité de diagnos- d’autres plutôt réservés aux gériatres [15] .
tic et prescrit une thérapeutique adaptée à cette estimation.
Si cette probabilité repose sur une mesure, elle devient repro-
ductible. Avec des outils validés, ces mesures diminuent les
risques d’erreurs. Par exemple, l’utilisation du score de Wells dans
 Domaines de la mesure
l’estimation du diagnostic de thrombose veineuse profonde [3] en médecine d’urgence
rationalise l’indication des anticoagulants curatifs dans l’attente
d’examens complémentaires qui ne seraient pas immédiatement La médecine d’urgence est une spécialité transversale caractéri-
réalisables. Elle limite les risques d’embolie pulmonaire (EP) en sée entre autres par la multiplicité des tâches et leurs interruptions
cas d’abstention thérapeutique et les risques juridiques en cas de fréquentes [16] , le caractère aléatoire de son activité et sa diversité
complication hémorragique. aussi bien dans les gravités que dans les pathologies [17] . Le risque
La médecine factuelle (evidence-based medicine) est une approche d’erreur est permanent. Les outils de mesure dans cette spécialité
méthodique de la pratique médicale fondée sur l’analyse critique ont trois intérêts :
de l’information médicale. Le concept de cette approche repose • aider à la décision en orientant le diagnostic ou en mesurant
sur le principe que l’exercice de la médecine ne se fonde plus seule- l’intensité de telle ou telle manifestation clinique ;
ment sur l’expérience personnelle ou sur l’avis d’un expert, mais • évaluer un pronostic en évaluant la gravité des malades ;
qu’elle utilise les données actuelles de la science [4] . L’utilisation • et décrire l’activité des services par une évaluation qualitative.
des outils de mesure est un des instruments de la médecine basée
sur les preuves en apportant une méthode de raisonnement médi-
cal. Aide à la décision
La mesure permet de caractériser un état, base du raisonnement.
La régulation médicale est un exercice très spécifique et récent
Les outils de mesure cliniques caractérisent un état clinique par sa
de notre spécialité [18] . Le médecin régulateur est au mieux en
gravité ou par sa probabilité à entrer dans tel ou tel cadre nosolo-
contact téléphonique direct avec le malade. À partir des seules
gique. Les outils de mesure utilisés dans le raisonnement médical
informations verbales, il doit poser quelques questions discri-
sont de trois types : les scores cliniques, les échelles et les classifi-
minantes, formuler des hypothèses diagnostiques et prendre sa
cations. Les scores cliniques sont diagnostiques, pronostiques ou
décision selon la gravité estimée. Toutes ces étapes souffrent d’une
d’évaluation. Ils aident à pondérer une hypothèse diagnostique
contrainte de temps (l’appel est toujours urgent et l’appelant
(score de Genève [5] pour l’EP par exemple), à calculer un pronos-
impatient) et du manque d’informations visuelles et tactiles. Cette
tic (score de Glasgow [6] par exemple) ou à stratifier les patients par
difficulté dans le recueil des données et la variabilité interobserva-
gravité (score IGSA [indice de gravité simplifié ambulatoire] [7] par
teurs sont autant de raisons pour développer des systèmes d’aide
exemple). Ils sont composés de plusieurs items pondérés et reliés.
à la régulation, dans lesquels les scores de gravité ont toute leur
Les échelles sont des outils de mesure directe de l’objet observé, en
place. Par exemple, le score ETC (score de régulation des tenta-
particulier des symptômes subjectifs comme la douleur. Elles sont
tives de suicide médicamenteuses) [19] évalue la gravité réelle ou
soit catégorielles (juxtaposition de classes comme l’échelle verbale
potentielle d’un malade victime d’une tentative d’autolyse médi-
de la douleur [8] ), soit analogiques (valeurs continues entre deux
camenteuse.
bornes, comme pour l’échelle visuelle analogique [9] ). Les classi-
L’étape hospitalière des urgences est également spécifique. La
fications sont catégorielles, plus globales que les échelles. Elles
fréquentation accrue et précoce des services d’urgence entraîne
classent les malades en fonction de leur gravité permettant par
l’émergence d’une sémiologie nouvelle, fruste et pauvre, et parmi
exemple une description qualitative d’une population, comme
le flot de patients se « cachent » quelques malades graves. Les
la classification CCMU (classification clinique des maladies des
signes observés sont souvent peu spécifiques et l’utilisation de
urgences) [10] .
scores cliniques peut aider à estimer précisément la probabilité
L’usage des outils de mesure, lorsqu’ils sont validés, aide le
prétest d’une maladie, étape essentielle pour l’interprétation des
médecin dans son estimation du risque de maladie, et lui permet
examens complémentaires qui seront réalisés, selon le théorème
de la pondérer. Cette modélisation permet d’appuyer la démarche
de Bayes [20] . Par exemple, dans le cadre de la maladie throm-
sur des valeurs mesurées avec un triple intérêt : clinique, juridique
boembolique veineuse, cette probabilité prétest permet de mieux
et pédagogique.
poser les indications d’examens complémentaires (en limitant
notamment les examens invasifs) et de justifier d’un traite-
ment anticoagulant en attendant la confirmation diagnostique
 Limites des outils de mesure si cette probabilité est élevée [21] . Ces scores diagnostiques d’aide
à la décision sont surtout utilisés et évalués dans les pays sous-
développés ou émergents [22] . Ils permettent de sélectionner les
Les outils de mesure clinique ne sont pas des outils diagnos-
patients devant avoir tel ou tel examen coûteux ou peu disponible,
tiques. Ils se limitent à quantifier l’estimation de la probabilité de
comme par exemple une tomodensitométrie, une échographie ou
telle ou telle maladie, mais ils ne sont pas des critères diagnos-
une gastroscopie. Leur usage et leur déploiement dans les pays
tiques. Ils ne suffisent pas à affirmer ou éliminer un diagnostic.
développés permettent de rationaliser les prescriptions pour une
Il s’agit d’outils utiles au médecin pour l’orienter vers une étio-
meilleure efficience.
logie et l’aider à l’interprétation des examens complémentaires.
Ces outils sont transparents pour le malade. Ils mesurent cer-
taines dimensions du raisonnement médical sans déshumaniser Évaluation du pronostic
la médecine. Ces outils aidant le médecin pour une décision rai-
sonnée, ils permettent de consolider la confiance entre le malade Pour chaque patient, le pronostic de sa propre maladie est sa
et le médecin. préoccupation première. Il suffit d’être malade pour s’en convain-
L’usage de ces outils de mesure doit être partagé entre les équipes cre. Pour lui répondre, le médecin l’évalue depuis Hippocrate
dans le service d’urgence, mais aussi avec les autres spécialités par l’analyse des signes et l’élaboration d’un diagnostic [23] . La
concernées. Par exemple, il est sans doute plus utile pour les rap- médecine est un art prédictif. Faire un diagnostic, prescrire et
ports entre le service d’urgence et celui de neurologie d’utiliser administrer un traitement permettent au médecin de prévoir l’état
le score NIHSS (National Institute of Health Stroke Scale) [11] en de santé à venir du malade qui le consulte. Les scores pronos-
matière d’accident vasculaire cérébral (AVC) plutôt que le Euro- tiques peuvent être une aide pour une meilleure information du
pean Stroke Scale [12] , bien que les deux soient équivalents d’un patient ou de ses proches dans le service des urgences, et pour

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Tableau 1.
Tableau de contingence : valeurs informatives d’un test diagnostique. 1,00

Diagnostic positif Diagnostic négatif


Score positif a (N de vrais positifs) b (N de faux positifs)
Score négatif c (N de faux négatifs) d (N de vrais négatifs) 0,80

Se = a/(a + c) Sp = d/(b + d)
VPP = a/(a + b) VPN = d/(c + d)

Vrais positifs (Se)


0,60
L = Se / (1 – Sp) ␭ = (1 – Se)/Sp

N : nombre ; Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPP : valeur prédictive positive ;


VPN : valeur prédictive négative ; L : rapport de vraisemblance positive ; ␭ : rap-
port de vraisemblance négative.
0,40

une meilleure orientation. Les scores pronostiques peuvent aussi


aider l’équipe préhospitalière à classer le malade dans une caté-
gorie à risque ou non, pour une orientation optimale qui garantit 0,20
un gain de temps et limite l’encombrement des services d’urgence.
Ils permettent également de stratifier les malades en groupes pro-
nostiques homogènes. Par exemple, le score Killip [24] pondère la
gravité d’une insuffisance ventriculaire gauche, utile pour infor- 0,00
mer la famille et pour justifier d’une place en unité de soins 0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00
intensifs cardiologiques (USIC).
Faux positifs (1 – Sp)
Figure 1. Exemples de courbes ROC (receiver operating characteristic).
Description de l’activité Se : sensibilité ; Sp : spécificité.

L’évaluation qualitative de l’activité des services d’urgence est


essentielle pour la gestion des ressources, l’adéquation des moyens tifs [UI = Se × (Se – (1 – Sp)), soit UI = Se × (Se + Sp – 1)]. Cet indice
locaux et régionaux et la démarche qualité [25] . Les classifications est compris entre −1 et +1. Un outil est considéré comme poten-
des malades en classes de gravité comparables ont un inté- tiellement utile si cet indice est supérieur à 0,35 [29] .
rêt médico-économique et épidémiologique en caractérisant un Les performances des scores continus s’expriment mieux en
profil d’usagers, comme la CCMU [10] ou la classification GEMSA termes de discrimination. Le pouvoir de discrimination est mesuré
(groupes d’étude multicentrique des services d’accueil) [26] . Les au moyen de la courbe ROC (receiver operating characteristic) [30] . La
scores de gravité sont aussi essentiels pour les comparaisons de courbe ROC (Fig. 1) est représentée par les points ayant pour abs-
prises en charge ou de traitement dans le temps, ou entre struc- cisse le taux de faux positifs (1 – Sp) et pour ordonnées le taux de
tures, par exemple le score IGSA [7] ou le MEES (Mainz Emergency vrais positifs (Se) [31] . La diagonale correspond pour chaque point
Evaluation Score) [27] . Ce sont des outils utiles à l’évaluation de à un même taux de vrais et de faux positifs, c’est-à-dire que le score
l’efficience de notre système de santé. n’est pas discriminant du tout. Une surface sous la courbe ROC
égale à 0,5 correspond à un score inutile : pour chaque valeur, il
y a autant de vrais positifs que de faux positifs. Plus cette surface
 Critères d’utilisation des scores s’approche de 1, meilleur est le score [32] . Cette aire sous la courbe
ROC équivaut à la probabilité que le test soit positif chez le malade
Indices informationnels des scores par rapport au non-malade. Par exemple, un score clinique avec
une aire sous la courbe ROC égale à 0,88 signifie que la probabilité
Dans le tableau de contingence à quatre cases (Tableau 1), les pour un malade d’avoir ce test positif par rapport à un non-malade
colonnes sont le diagnostic positif ou négatif ou une classe pro- est de 88 % [33] .
nostique. D’autre part, la courbe ROC permet de déterminer la valeur seuil
d’un score : chaque seuil possible est représenté par les points
Qualités nosologiques d’un test de la courbe. Le point seuil le plus discriminant est celui qui
conjugue la sensibilité et la spécificité les meilleures, c’est-à-dire
La sensibilité (Se ou taux de vrais positifs) et la spécificité (Sp ou le point le plus proche du coin supérieur gauche du diagramme
taux de vrais négatifs) sont les qualités nosologiques du test, ou (Fig. 1).
qualités intrinsèques.
Elles ne dépendent que du test et sont indépendantes de la fré-
quence de la maladie [28] . Elles sont liées : en abaissant le seuil d’un Valeurs prédictives d’un test
score, on augmente sa sensibilité au détriment de la spécificité, et Les questions posées par les malades sont habituellement for-
inversement. À partir de ces qualités intrinsèques, on définit le mulées sous forme de valeur prédictive positive (VPP) ou négative
rapport de vraisemblance positif (RVP) par le nombre de fois de (VPN), par exemple : « Sachant que cet examen est négatif, quel
chances que le test soit positif chez un sujet malade par rapport à est le risque que j’ai malgré tout cette maladie ? » Les valeurs pré-
un sujet non malade, et le rapport de vraisemblance négatif (RVN) dictives sont conditionnées par le résultat positif ou négatif d’un
qui est le nombre de fois de chances que le test soit négatif chez test. La VPP est la probabilité de la maladie si le résultat du test est
un sujet malade par rapport à un sujet non malade. RVP est égal positif (l’erreur prédictive positive [EPP] est égale à la probabilité
au rapport de la fréquence du test positif chez les malades sur la de ne pas être malade malgré la positivité du test, c’est-à-dire 1
fréquence du test positif chez les non-malades, RVN est égal au – VPP) et la VPN est égale à la probabilité de ne pas être malade
rapport de la fréquence du test négatif chez les malades sur la si le test est négatif (l’erreur prédictive négative [EPN] est la pro-
fréquence du test négatif chez les non-malades (Tableau 1). Par babilité d’être malade malgré le test négatif, c’est-à-dire 1 – VPN).
exemple, un RVP égal à 8 signifie que le risque que le test soit Elles représentent les probabilités post-test.
positif est huit fois supérieur chez un sujet malade que chez un Les VPP et VPN (et leurs inverses, les EPP et EPN) dépendent de
sujet non malade. la prévalence de la maladie. Si cette prévalence est proche de 0,
L’indice d’utilité (usefulness index) combine les qualités intrin- c’est-à-dire dans le cas d’une maladie rare, la VPP tend vers zéro,
sèques du test : il est égal au produit du taux de vrais positifs par quel que soit le résultat du test, et inversement, si cette préva-
la différence entre le taux de vrais positifs et celui de faux posi- lence est proche de 100 %, la VPP tend vers 100 % quel que soit le

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résultat du test. Dans ces deux cas, le test n’est d’aucune infor- excellentes : un score supérieur ou égal à 4 prédisait 95 % des
mation décisionnelle : il est inutile. De plus, en faisant varier la récidives et 96 % des hospitalisations (sensibilité égale à 95 % et
prévalence (p) entre 0 et 100 %, on observe une valeur p1 de p spécificité à 96 %). Malheureusement, l’application de ce score par
pour laquelle en deçà de p1 la VPP est toujours inférieure à 50 %, des équipes indépendantes a infirmé son acuité. Rose et al., après
et une valeur p2 de p pour laquelle au-delà de p2 la VPN est toujours l’avoir utilisé prospectivement auprès de 134 malades d’urgence,
inférieure à 50 %. C’est-à-dire que pour une fréquence de la mala- n’ont trouvé qu’une sensibilité égale à 40 % et une spécificité
die inférieure à p1 , même si le test est positif, la probabilité d’être à 71 % avec une surface sous la courbe ROC seulement égale à
malade est inférieure à 50 % et pour une fréquence supérieure à 0,54 [40] . Centor, après l’avoir appliqué prospectivement auprès
p2 , même si le test est négatif, la probabilité d’être malade est de 114 malades d’urgence trouve également une surface sous la
supérieure à 50 %. Au-delà de ces deux bornes de prévalence de la courbe ROC de 0,50, c’est-à-dire que le score n’avait aucun pouvoir
maladie, le test est inutilisable ; il n’apporte une information déci- discriminant [41] .
sionnelle que si la fréquence de la maladie est comprise entre ces Le score doit être fiable. Sa reproductibilité est essentielle. Ses
deux bornes, dans « l’intervalle de sécurité du test ». Par exemple, critères doivent être suffisamment explicites et objectifs pour que
pour un test ayant une sensibilité et une spécificité égales à 85 %, la variation interobservateurs soit réduite au minimum. Il doit être
cet intervalle de sécurité est [0,15–0,85] : il n’est utile que si la simple et rapide d’utilisation pour garantir son usage en routine.
prévalence de la maladie est comprise entre 15 et 85 %. Meilleures Facilement mémorisable, il peut être enseigné. Sinon, il peut être
sont les qualités intrinsèques du test et plus large est son intervalle le cas échéant paramétré dans un système informatique (de tels
de sécurité. systèmes sont proposés en ligne sur les sites Internet des sociétés
savantes).
Théorème de Bayes et rapports de vraisemblance De l’analyse de tous ces éléments, l’Evidence-Based Medicine
Working Group a édité quatre niveaux de preuve des règles de
La probabilité d’être malade d’après les résultats d’un test, prédiction [42] .
c’est-à-dire la probabilité post-test, peut se déterminer par les
valeurs prédictives (positive ou négative). Or, il est fréquent que
l’utilisateur ne dispose que des qualités intrinsèques du test, c’est-
à-dire ses sensibilité et spécificité. Depuis le révérend Thomas  Application quotidienne
Bayes, mathématicien du XVIIIe siècle, on sait que la probabilité
d’une maladie après un test est fonction du rapport de vraisem- L’activité des urgences est très variée en termes de gravité
blance et de la probabilité prétest (prévalence) [34] . La probabilité des patients et de diversité des pathologies. L’épidémiologie des
post-test peut être également déterminée par les rapports de urgences montre une prédominance des pathologies cardiovascu-
vraisemblance, autrement dit par les qualités intrinsèques du laires pour les motifs de recours non traumatiques et une forte
test. Par le calcul, on obtient : VPP = p × RVP/(p × (RVP – 1) + 1) et augmentation de recours des personnes âgées aux services des
VPN = (1 – p)/(p × (RVN – 1) + 1) [28] . urgences [43, 44] . De plus, certains motifs de recours peuvent révéler
Une autre façon de présenter et de comprendre les chiffres est des pathologies difficiles à diagnostiquer (maladies thromboem-
d’utiliser l’odd (« cote » en anglais), qui est le rapport de la proba- boliques veineuses [MTEV], appendicite, etc.). D’autre part, la
bilité qu’un événement se produise sur celle qu’il ne se produise question du devenir du patient se pose tous les jours à chacun.
pas [odd = p/(1 – p)]. Par exemple, l’odd d’être malade égal à 10 Il existe quelques outils pronostiques permettant d’évaluer les
signifie que le risque d’être malade est dix fois supérieur au risque risques et donc d’aider à leur orientation. Enfin, dans le domaine
de ne pas l’être [35] . L’odd post-test est égal au produit de l’odd de l’organisation, des outils permettent d’évaluer les risques et les
prétest par le rapport de vraisemblance (RV) : odd post-test = odd dangers dans une structure d’urgence.
prétest × RV. Parmi ces nombreux outils utilisables en médecine d’urgence,
quelques-uns applicables à des pathologies ou des motifs de
recours fréquents et potentiellement graves ou à des thérapeu-
Critères méthodologiques de la validité tiques potentiellement iatrogènes ont été sélectionnés.

d’un score
Pathologies cardiovasculaires
L’utilité d’un score en médecine dépend de ses qualités clini-
métriques. Il doit être validé, fiable, simple et rapide d’utilisation Fibrillation auriculaire et risque hémorragique
(Tableau 2) [36–38] . La validité d’un score tient à la méthodologie des anticoagulants oraux
avec laquelle il a été construit, et à ses qualités intrinsèques. La
question à laquelle les auteurs répondent doit être clairement for- La fibrillation auriculaire (FA) est une pathologie fréquemment
mulée. Les critères diagnostiques utilisés doivent être les mêmes diagnostiquée en urgentologie. Le score CHADS 2 (Tableau 3) est
que ceux utilisés en pratique quotidienne. La prévalence de la
maladie doit être comparable à celle observée dans nos services, Tableau 2.
c’est-à-dire les malades étudiés ne doivent pas être sélectionnés. Lecture critique d’un outil de mesure clinique.
Les groupes de malades doivent être comparables. La meilleure
méthode de construction d’un score est l’analyse multivariée de Crédibilité de l’outil
plusieurs paramètres rencontrés dans un groupe de patients sus- Toutes les données cliniques ont-elles été prises en compte ?
pects de la maladie comprenant des malades et des non-malades Les éléments du score sont-ils reproductibles ?
selon des critères scientifiquement reconnus. Cette analyse per- Validité de la méthode ?
met d’extraire quelques variables qui, pondérés de coefficients
Simplicité de calcul du score ?
déterminés, sont arrangés en score clinique. Ensuite, ce score doit
être testé prospectivement sur une autre population de malades, si Utilité de l’outil
possible dans une étude multicentrique. La surface sous la courbe Les prédictions sont-elles au moins aussi exactes avec l’outil que sans ?
ROC qui représente une synthèse de son pouvoir discriminant Les critères de l’outil ne font pas intervenir l’outil lui-même
doit être le plus proche de l’unité. Enfin, la validation défini- Généralisation de l’outil
tive sera apportée par le succès de son application prospective sur
Validation de l’outil sur des populations indépendantes ?
d’autres malades par des équipes indépendantes.
L’exemple du score de Fischl illustre ces contraintes. Afin Validation de l’outil par des équipes indépendantes ?
de limiter les hospitalisations abusives et les séjours prolongés Les populations de validation sont-elles conformes à l’activité
dans les services d’urgence, Fischl a développé un score pré- quotidienne ?
dictif de l’évolution des malades asthmatiques [39] . À partir de Efficacité de l’outil
l’analyse multivariée de 205 malades d’urgence, elle a individua- Mesure des effets de l’utilisation de l’outil ?
lisé sept variables. Son score affichait des qualités intrinsèques

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Tableau 3. Tableau 5.
Score CHADS 2 et score CHA2 DS2 -VASc (items en caractères gras) permet- Score ABCDD estimant le risque d’accident vasculaire cérébral après la
tant l’évaluation du risque d’accident vasculaire cérébral par embolisation survenue d’un accident ischémique transitoire.
chez un malade ayant une fibrillation auriculaire.
A (age) Âge ≥ 60 ans 1
C Insuffisance cardiaque 1 B (blood pressure) Pression artérielle ≥ 140/90 mmHg 1
H HTA 1 C (clinical) Symptômes cliniques :
A Âge > 75 ans 1 (2) – déficit moteur unilatéral 2
D Diabète 1 – aphasie sans déficit moteur 1
S ATCD d’AVC ou d’AIT 2 – autres 0
V ATCD de maladie vasculaire (AOMI, SCA, etc.) 1 D (duration) Durée des symptômes :
A Âge compris entre 65 et 74 ans 1 ≥ 60 min 2
Sc Femme 1 10–59 min 1
Score CHA2DS2-VASc = 0 : 0 % ; 1 : 0,6 % ; 2 : 1,6 % ; 3 : 3,9 % ; 4 : 1,9 % ; 5 : 3,2 % ; < 10 min 0
6 : 3,6 % ; 7 : 8 % ; 8 : 11,1 % et 9 : 100 %. D (diabetes) Diabète 1
HTA : hypertension artérielle ; ATCD : antécédents ; AVC : accident vasculaire
cérébral ; AIT : accident ischémique transitoire ; AOMI : artériopathie oblitérante
des membres inférieurs ; SCA : syndrome coronarien aigu. Risque Risque Risque d’AVC
d’AVC à j2 d’AVC à j7 à 3 mois
Score 0–3 1% 1,2 % 3,1 %
Tableau 4. Score 4–5 4,1 % 5,9 % 9,8 %
Score HAS-BLED évaluant le risque hémorragique en cas de traitement Score 6–7 8,1 % 11,7 % 17,8 %
par antivitamine K à un an.
AVC : accident vasculaire cérébral.
H HTA 1
A Insuffisance rénale ou hépatique (1 point/item) 1 ou 2
À première vue, ces outils ne concernent pas les urgentistes
S AVC 1 puisqu’ils ne sont pas les prescripteurs des AVK au long cours en
B Antécédents d’hémorragie 1 cas de FA. Néanmoins, ils sont régulièrement confrontés à des
L INR instable 1 complications ou à des effets indésirables de patients sous AVK
E Âge > 65 ans 1
et l’utilisation de ces outils peut leur permettre d’argumenter le
bien-fondé de la prescription.
D Interaction médicamenteuse/alcool (1 point/item) 1 ou 2

Risque faible si score entre 0 et 2, risque élevé si score ≥ 3. Accidents vasculaires cérébraux
HTA : hypertension artérielle ; AVC : accident vasculaire cérébral ; INR : interna- Cette pathologie fréquente et grave connaît un renouveau thé-
tional normalized ratio.
rapeutique, passant d’une attitude contemplative à la mise en
place de filières de soins spécifiques avec les unités neurovascu-
laires (UNV). Cette filière étant régie par la maxime « le temps est
un outil développé en 2001 [45] qui permet d’évaluer le risque
du cerveau », le repérage des malades ayant un AVC est crucial.
d’une personne ayant une FA sans pathologie valvulaire asso-
ciée, d’être victime d’un AVC ischémique, autrement dit d’évaluer L’étude de la reconnaissance des AVC dès l’appel aux États-Unis
la nécessité d’un traitement anticoagulant. Le score CHA2 DS2 - a montré que moins de la moitié des AVC étaient suspectés au
VASc (Tableau 3), développé en 2010 [46] et dérivé du précédent, téléphone, leur outil ayant une sensibilité et une spécificité respec-
comporte des items supplémentaires et des pondérations diffé- tivement égales à 0,41 et 0,96 [58] . Des outils simples ont été créés
rentes. pour repérer dès l’appel les malades suspects d’AVC, comme le
Une méta-analyse de 2012 relativise l’utilité pratique de ce Cincinnati Prehospital Stroke Scale [59] ou le Face Arm Speech Test
score [47] . En effet, avec une valeur seuil supérieure ou égale à 1 (score FAST) [60] , tous deux reposant sur la recherche d’un déficit
(c’est-à-dire un score positif si ≥ 1), la sensibilité est égale à facial, d’un membre supérieur et de troubles de la parole. Ils sont
92 % et la spécificité n’est que de 12 % (surface sous la courbe très sensibles (0,95) mais peu spécifiques (0,33) [61] , donc adaptés
ROC [sROC] comprise entre 0,60 et 0,63). Malgré sa faible utilité dans un but de dépistage. Leur utilisation par les secouristes et les
pratique, il a été recommandé par l’American College of Chest ambulanciers est recommandée.
Physicians en 2012 [48] . Le CHA2 DS2 -VASc semble légèrement plus Pour une bonne compréhension entre les neurologues et
performant [49] et est recommandé par la European Society of les urgentistes, l’utilisation du score NIHSS [11] pour quantifier
Cardiology (ESC) depuis 2010 en préconisant un traitement par l’importance de l’accident et mesurer son éventuelle régression
anticoagulants oraux s’il est supérieur ou égal à 2 ou par acide après traitement est indispensable. Bien que le Orpington Pro-
acétylsalicylique dans les autres cas [50] . Finalement, compte tenu gnostic Scale soit parfaitement corrélé au NIHSS tout en étant
du risque élevé d’AVC et de leur gravité, le traitement anticoagu- plus simple à établir [62, 63] , c’est ce dernier qui est retenu par les
lant doit être instauré systématiquement en cas de FA sauf en cas neurologues. Le NIHSS est étroitement corrélé avec le volume de
de contre-indication ou de risque hémorragique élevé. Autrement l’infarctus cérébral et avec le pronostic du patient. Sa principale
dit, face à une FA, la question est d’évaluer le rapport béné- limite est de ne pas prendre en compte les comorbidités à valeur
fice/risque du traitement anticoagulant. En effet, le nombre d’AVC pronostique.
en cas de FA augmente avec l’âge pour atteindre un cas sur quatre Le diagnostic d’accident ischémique transitoire (AIT) étant fait,
après 80 ans [51] et les anticoagulants oraux au long cours dimi- la question à se poser est l’évaluation du risque de récidive ou
nuent le risque d’AVC en cas de FA de 68 % et la mortalité des FA du risque de survenue d’un AVC. Le score ABCD2 ou ABCDD [64]
de 33 % [52] . (Tableau 5) permet une estimation de ce risque. Il est recom-
Le score OBRI (Outpatient Bleeding Risk Index) évalue le risque mandé par l’American Heart Association (AHA) qui préconise
hémorragique en cas de traitement par antivitamine K (AVK) à l’hospitalisation en cas de score supérieur ou égal à 3 [65] .
un an [53] . Le score HEMORR2HAGES est plus complet et comprend
des items gériatriques [54] . Syndromes coronariens aigus
Enfin, le score HAS-BLED [55] (Tableau 4) est recommandé par La prise en charge des malades ayant une douleur thoracique
l’ESC. repose sur la question de savoir s’ils souffrent d’un syndrome
Pourtant les scores HEMORR2HAGES et HAS-BLED sont peu coronarien aigu (SCA) ou d’une pathologie cardiaque urgente. Le
performants, les sROC étant respectivement égales à 0,50–0,55 raisonnement causal, ou « stratégie du parapluie » consiste à pos-
et 0,60–0,72 [56, 57] . tuler que les douleurs thoraciques de ces patients sont un SCA

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25-210-A-40  Scores et outils de mesure en médecine d’urgence

Tableau 6.
Score HEARTS3 d’évaluation du risque de complication cardiaque grave dans les 30 jours.
Items HEARTS3 score
Histoire DT coronarienne peu probable 0
DT coronarienne possible 1
DT coronarienne probable 4
ECG à l’admission Absence de sous-décalage 0
IDM/bloc de branche/hypertrophie 1
Sous-décalage ST 3
Âge < 45 ans 0
45–65 ans 1
> 65 ans 1
Facteurs de risque cardiovasculaire
– sans histoire coronarienne : 0 0
1–2 0
3–6 1
– avec histoire coronarienne : 0 0
1–2 0
3–6 1
Troponine : Négative 0
1–3 fois la valeur seuil 2
> 3 fois la valeur seuil 5
Sexe Féminin 0
Masculin 1
Série d’ECG (à 2 h d’intervalle) Pas de modification 0
Pas de modification du diagnostic 2
Modification du diagnostic 5
Série de troponine (à 2 h d’intervalle) < + 0,1 ng/mL 0
+0,1 ± 0,3 ng/mL 2
> + 0,3 ng/mL 5

Score 0–1 2 3 4 5 6–7 8–9 10–12 13–14 15–25


Risque IDM 0% 0,5 % 0,4 % 2% 4% 19 % 47 % 72 % 87 % 100 %
Risque SCA à 30 jours 0% 1% 5% 10 % 16 % 35 % 60 % 78 % 89 % 100 %

ECG : électrocardiogramme ; IDM : infarctus du myocarde ; SCA : syndrome coronarien aigu ; DT : douleur thoracique.

jusqu’à preuve du contraire. Il est contre-productif car à la fois D’autre part, le traitement du SCA expose les malades à un
coûteux en ressources et avec un risque d’erreur élevé [66] . Si pour risque de complication hémorragique. Le score CRUSADE permet
les malades ayant un SCA avec sus-décalage du segment ST (ST+) d’estimer le risque d’hémorragies graves chez les malades ayant
l’objectif de l’urgentiste se résume à la revascularisation corona- un SCA ST- [71] .
rienne la plus précoce possible, le devenir et la destination des
malades ayant un SCA sans sus-décalage ST (ST-) repose sur un
raisonnement probabiliste. Il doit estimer le risque qu’a le patient Maladie thromboembolique veineuse
d’avoir une complication cardiaque grave, autrement dit s’il doit Compte tenu de la gravité potentielle de la maladie throm-
être orienté en USIC ou non. boembolique veineuse, l’utilisation de scores cliniques est une
Le score GRACE (global registry of acute coronary events) [67] est aide précieuse pour tous les cliniciens [72] . Le score de Genève
performant avec une sROC égale à 0,83 mais il est complexe à cal- modifié [5] et le score canadien de Wells [73] sont les outils ayant fait
culer alors que le score TIMI (thrombolysis in myocardial infarction) l’objet du plus grand nombre de publications avec l’algorithme
est plus simple et aussi performant [68] . de Charlotte [74] . Pourtant, leurs qualités clinimétriques sont
Le score HEARTS3 (Tableau 6) est un outil intéressant, plus médiocres : elles sont très variables selon les études (surfaces sous
simple que le GRACE avec de bonnes qualités clinimétriques : une la courbe ROC comprises entre 0,66 et 0,82) et, bien qu’ils soient
sROC égale à 0,96 pour prédire un infarctus, ou 0,90 pour prédire a priori très sensibles, ces scores sont très peu spécifiques (de
un SCA dans les 30 jours [69] . Il a été développé spécifiquement sur 0,29 à 0,31) [75–78] . Une étude multicentrique récente a montré
une population de malades d’urgences, mais il lui manque une que l’estimation empirique globale de l’urgentiste leur est supé-
validation par des équipes indépendantes. rieure [79] .
Ce que l’urgentiste attend de ces outils est qu’ils l’aident à Une des difficultés de l’EP, en dehors des critères diagnostiques,
prendre les bonnes décisions d’orientation du patient – hospita- est de penser à son diagnostic avant d’en faire la preuve. Le Gall a
lisation en USIC, hospitalisation en cardiologie, suivi rapproché développé empiriquement un questionnaire pondéré de dépistage
dans les 48 heures ou encore adressage simple vers un cardiologue et d’estimation de la probabilité d’EP [80] . Il est composé de seule-
ou le médecin traitant –, autrement dit à classer les malades dans ment trois items dont un pose la question de l’éventualité d’une
un groupe à très faible risque de complication cardiovasculaire EP, un autre pose la question des facteurs de risque, et le troi-
grave. Une étude récente auprès de 1029 urgentistes anglo-saxons sième pose la question de la probabilité d’un diagnostic alternatif
a montré que plus de la moitié estimait le risque acceptable (Tableau 7).
comme inférieur à 0,5 %, c’est-à-dire que l’outil utilisé devrait Appliqué prospectivement sur 135 malades suspects d’EP aux
avoir une sensibilité supérieure à 0,99 pour être jugé fiable [70] . urgences, avec une prévalence de 14 %, il a trouvé respectivement

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Scores et outils de mesure en médecine d’urgence  25-210-A-40

Tableau 7. Tableau 9.
Questionnaire semi-quantitatif de C. Le Gall. Four-Item Geriatric Depression Scale.
Questions Valeurs 0 1
Le tableau clinique est-il compatible Oui 1 Êtes-vous au fond de vous satisfait de votre vie ? Oui Non
avec une embolie pulmonaire ? Non 0 Estimez-vous que votre vie est vide ? Non Oui
Y a-t-il des facteurs de risque de Oui 1 Avez-vous peur qu’il vous arrive quelque chose de mal ? Non Oui
maladie thromboembolique veineuse ? Non 0 Êtes-vous heureux la plupart du temps ? Oui Non
Y a-t-il un diagnostic plus probable Non 1
Valeur seuil égale à 1.
que celui d’embolie pulmonaire ? Oui 0

≤ 1 : faible probabilité d’embolie pulmonaire (EP) ; 2 : probabilité intermédiaire


d’EP ; 3 : forte probabilité d’EP. Tableau 10.
Score OESIL (risque élevé de mortalité à 12 mois si ≥ 2).
Tableau 8.
Six-item screener. Item Score

Étape 1 : apprentissage Âge > 65 ans 1


Je vais vous citer trois mots. Après que je les ai dits, répétez-les tous les Antécédent d’insuffisance cardiaque 1
trois et souvenez-vous en car je vais vous les redemander dans quelques Absence de prodromes avant la syncope 1
minutes : pomme – table – euro ECG anormal 1

Score = 0, mortalité à 12 mois 0 % ; score = 1, 0,8 % ; score = 2 : 19,6 % ; score = 3 :


Étape 2 : questions Correct Erreur
34,7 % ; score = 4 : 57,1 %.
Quelle année sommes-nous ? 1 0 ECG : électrocardiogramme.

Quel mois sommes-nous ? 1 0


Quel jour de la semaine sommes-nous ? 1 0
Tableau 11.
Quels sont les mots que je vous ai demandé de vous souvenir ? Score CURB65.
Pomme 1 0
Item Score
Table 1 0
Confusion mentale 1
Euro 1 0
Urée sanguine > 7 mmol/L 1
Démence probable si ≤ 4.
Fréquence respiratoire ≥ 30 c/min 1

4, 6 et 52 % d’EP dans les groupes à faible (1 point), intermédiaire TA systolique < 90 ou diastolique ≤ 60 mmHg (blood pressure) 1
(2 points) et forte probabilité (3 points). La surface sous la courbe Âge ≥ 65 ans 1
ROC était supérieure à celle du score de Genève. Il y avait 19 % de
Score = 0 : 3,6 % de mortalité à 30 jours ; score = 1 : 6,5 % ; score = 2 : 16,5 % ;
malades de faible probabilité, 58 % de probabilité intermédiaire score = 3 : 22,7 % et score = 4 ou 5 : 35,6 %.
et 23 % de forte probabilité. Cet outil très simple et utilisable en TA : tension artérielle.
dépistage d’EP mériterait d’être validé indépendamment par une
étude complémentaire.
Outils d’aide à l’orientation
Urgences gériatriques Syncope
Dans sa conférence de consensus sur la prise en charge des
Les malaises et syncopes sont un motif fréquent de recours
personnes âgées de plus de 75 ans aux urgences [81] , la Société fran-
aux urgences. Si l’origine de la plupart des syncopes est bénigne,
cophone de médecine d’urgence a rappelé les spécificités de cette
certaines catégories peuvent être considérées comme des « morts
population et a recommandé l’usage d’outils en routine comme
avortées » et l’enjeu de leur passage aux urgences est d’en
le score ADL (activities of daily living) visant à évaluer l’autonomie
déterminer la dangerosité. La Société européenne de cardiologie
de la personne dans les activités de la vie courante [82] , le score
recommande une approche diagnostique basée sur la stratification
ISAR (identification systématique des aînés à risque [identifica-
du risque de mort subite. Les syncopes ayant toutes pour origine
tion of senior at risk]) visant à repérer les malades nécessitant une
un bas débit cérébral, il n’y a pas de corrélation entre la gravité de
évaluation gériatrique [83] ou encore le timed up and go test, test
la syncope et sa dangerosité [91] .
évaluant le risque de chute d’une personne âgée [84] .
Plusieurs scores ont été développés pour estimer le risque
L’évaluation gériatrique d’urgence [85] est facilitée par
d’origine cardiaque et le risque de mort subite : score OESIL [92] ,
l’utilisation de quelques scores cliniques rapides et simples.
score de San Francisco [93] , score EGSYS [94] , ou dernièrement le
Par exemple, le six-item screener [86] est un score d’évaluation des
score d’Anatolie [95] . Les trois premiers ont été validés par des
capacités cognitives de l’adulte qui permet de dépister et estimer
équipes indépendantes, avec une bonne qualité clinimétrique
la probabilité de troubles cognitifs de l’adulte, en particulier chez
(sensibilités de 0,81 à 0,95, spécificités de 0,31 à 0,69) et le score
les personnes âgées. Dérivé du Mini-Mental State Examination et
OESIL semble le plus intéressant par sa simplicité et ses perfor-
du Quick Confusion Scale, il ne comprend que six items pondé-
mances (Tableau 10) [96–98] .
rés 0 ou 1, trois questions d’orientation temporelle et le rappel
de trois mots préalablement retenus (Tableau 8). Avec une valeur
seuil égale à 4, les sensibilité et spécificité étaient respectivement
égales à 0,74 et 0,8. La surface sous la courbe ROC était comprise
Pneumopathie
entre 0,86 et 0,95 [87] . Après avoir fait le diagnostic de pneumopathie aux urgences,
De la même façon, la mesure du risque de syndrome la question que se pose l’urgentiste est l’orientation du malade :
dépressif peut être facilement intégrée à l’interrogatoire. Le Four- peut-il rentrer chez lui avec un suivi ambulatoire ou doit-il rester
Item Geriatric Depression Scale (GDS4) est une version courte hospitalisé ? Le score de Fine [99] permet une mesure de la gravité
du Geriatric Depression Scale (GDS), très rapide (seulement du malade ayant la pneumopathie, donnant une aide au clinicien
quatre questions), facilement mémorisable, bien adapté à la méde- pour son orientation.
cine d’urgence (Tableau 9) [88] . Ses qualités clinimétriques sont Le score CURB65 [100] (Tableau 11) est beaucoup plus simple et,
bonnes (sensibilité 0,90, spécificité 0,55, sROC égale à 0,80) et bien que moins sensible, semble de bonne qualité, validé par des
il a été validé par des équipes indépendantes [89, 90] . équipes indépendantes, avec des sROC entre 0,69 et 0,80 [101–103] .

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Tableau 12. questionnaire a été validé dans plusieurs pays [112, 113] . Il permet
Cinq signes d’alerte d’un accident vasculaire cérébral de l’American Stroke d’estimer la culture de sécurité des soins à travers dix dimensions.
Association.
Survenue brutale 1. d’une faiblesse ou d’un engourdissement soudain Burn out
uni ou bilatéral de la face, du bras ou de la jambe L’insuffisance du travail d’équipe est un des facteurs principaux
2. d’une diminution ou d’une perte de vision uni- d’épuisement des soignants, en particulier de la survenue d’un
ou bilatérale burn out chez les médecins [114] . Plusieurs outils ont été conçus
3. d’une difficulté de langage ou de la pour mesurer cet épuisement professionnel pathologique, le plus
compréhension fréquemment utilisé étant le Maslach Burnout Inventory [115] , créé
4. d’une céphalée sévère, soudaine et inhabituelle, par ses auteurs en même temps qu’ils définissait le burn out dans
sans cause apparente ses trois dimensions, ce qui en fait sa principale limite [116] . Kris-
5. d’une perte de l’équilibre, d’une instabilité de la
tensen et al. ont proposé en 2005 un nouvel outil moins restrictif
marche ou de chutes inexpliquées, en particulier en qui explore trois dimensions, le burn out personnel, le burn out
association avec l’un des symptômes précédents lié au travail et celui lié aux patients. Le Copenhagen Burnout
Inventory [117] a été validé dans plusieurs pays.
La présence d’un signe doit faire suspecter un accident vasculaire cérébral.

Régulation médicale  Conclusion


Les missions du centre 15, de réception et de régulation des Il existe des scores diagnostiques, pronostiques et des outils
appels, sont de choisir la réponse médicale appropriée au pro- d’évaluation. Tous ces outils de mesure permettent de limiter les
blème médical présenté par l’interlocuteur. En fonction de la risques aux urgences [118, 119] en apportant une part objective à
gravité supposée et du degré d’urgence estimé, le moyen médi- notre examen clinique, par nature subjectif, en quantifiant des
cal varie du simple conseil téléphonique à l’envoi d’une équipe comportements dans le service ou en classant les malades en
du service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) en passant groupes homogènes. La maladie thromboembolique veineuse est
par l’envoi d’un médecin généraliste ou d’un moyen de trans- la pathologie qui a sans doute suscité le plus d’outils pour esti-
port secouriste. Le degré d’urgence n’est pas simple à estimer et mer sa probabilité clinique et qui a familiarisé les urgentistes avec
il serait inapproprié d’envoyer une équipe mobile hospitalière les concepts de probabilités prétest et post-test. Cette démarche
(UMH) pour toute demande au Samu. Autrement dit des outils diagnostique objective doit être généralisée à d’autres motifs
d’aide à la régulation médicale peuvent être utiles. Bien que cette de recours aux urgences. Autrement dit, les urgentistes doivent
activité ait une trentaine d’années d’ancienneté, elle a été l’objet s’habituer à utiliser des outils de mesure dans des situations où
de très peu de travaux. il est nécessaire d’améliorer la sécurité des prises en charges aux
Il existe peu de scores d’aide à la régulation, et aucun n’a été urgences, c’est-à-dire en cas de suspicion de pathologie grave (par
validé par des équipes indépendantes. Le score de Malinas [104] exemple un SCA ou un AVC), en cas d’indication d’un traitement
est le premier outil clinique de régulation. Il permet d’estimer à risque iatrogène élevé (par exemple des anticoagulants ou un
l’imminence d’un accouchement. Il a été construit empirique- thrombolytique) ou en cas de problème organisationnel dans le
ment et, bien qu’il n’ait pas été validé scientifiquement, son usage service (par exemple, pourcentage élevé de patients partis sans être
est très répandu. vus ou turnover élevé du personnel soignant).
Le score prédictif de l’imminence d’un accouchement Pour ces problématiques, des outils de mesure permettent de
(SPIA) [105] , score de régulation des accouchements imminents, n’a rationaliser notre pratique. Ils sont une aide pour étayer des hypo-
pas été validé par des équipes indépendantes. thèses diagnostiques, des choix et des prises de décision. Ces outils
Le score ETC [19] aide le médecin régulateur dans sa décision aident à améliorer la qualité de notre travail.
d’envoyer un moyen de secours en cas d’intoxication médicamen-
teuse volontaire. Il a été conçu à partir de l’analyse de 337 appels
au Samu pour tentative de suicide médicamenteuse et validé par Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en rela-
une enquête prospective multicentrique nationale de 1274 cas. Ce tion avec cet article.
score ne s’intéresse qu’à l’aspect somatique de l’intoxication médi-
camenteuse, sans tenir compte de sa dimension psychiatrique. Les
sensibilité et spécificité, rapports de vraisemblance positif et néga-  Références
tif, étaient respectivement égaux à 94 %, 89 %, 8,5 et 0,07 et il est
recommandé par les sociétés savantes d’urgence [106] . [1] Guedj D. Le mètre du monde. Paris: Le Seuil; 2000, 331p.
La Haute Autorité de santé recommande l’utilisation du score [2] Rudolph G. Mesure et expérimentation. In: Bernabeo R, Debus AG,
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La seule compétence individuelle ne suffit pas pour garantir des
[5] Le Gal G, Righini M, Roy PM, Sanchez O, Aujesky D, Bounameaux H,
soins de qualité et en toute sécurité. Le travail d’équipe est une
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dimension essentielle pour la qualité et la sécurité des soins [108] . the revised Geneva score. Ann Intern Med 2006;144:165–71.
Des outils ont été développés pour estimer la qualité du travail [6] Prasad K. The Glasgow Coma Scale: a critical appraisal of its clinime-
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collective de faire de la sécurité des soins une priorité. Autre- réanimation. Lettre Infect 1990;5:185–90.
ment dit, elle permet à chaque professionnel d’avoir toujours à [8] Heft MW, Gracely RH, Dubner R, McGrath PA. A validation model for
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P. Leveau, Docteur (leveau.philippe@chnds.fr).


Urgences-SMUR, Centre hospitalier Nord-Deux-Sèvres, 79103 Thouars cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Leveau P. Scores et outils de mesure en médecine d’urgence. EMC - Médecine d’urgence 2014;9(4):1-11
[Article 25-210-A-40].

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Score de Fine.
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