Vous êtes sur la page 1sur 133

..........................................................................................

Module d’épidémiologie et médecine préventive

TABLE DES MATIERES

Partie cours

1. Introduction a l’épidémiologie ............................................................................................... 1

2. La réalisation d’une étude epidemiologique ........................................................................... 3

3. Les enquêtes en épidémiologie .............................................................................................. 6

4. La surveillance epidemiologique........................................................................................... 11

5. Epidemiologie des maladies transmissible ........................................................................... 15

6. Les infections sexuellement transissibles......................................................................... 22

7. Programme national de lutte contrela tuberculose en algerie ............................................. 26

8. Programme national de lutte contre le paludisme ................................................................ 30

9. La meningite cerebrospinale................................................................................................. 34

10. Les maladies a transmission hydrique « mth »..................................................................... 39

11. Les intoxications alimentaires collectives ............................................................................... 5

12. Hygiene alimentaire ................................................................................................................ 8

13. Le programme national de lutte contre le raa ......................................................................... 2

14. Programme elargi de vaccination –pev- ................................................................................ 6

15. Le programme de sante scolaire ............................................................................................ 3

16. Sante maternelle et infantile .................................................................................................. 7

17. Les infections nosocomiales..........................................................................................................0

Partie travaux diriges

Td n° 1 conduite à tenir devant une morsure ..... .............................................................................


Td n° 2 investigation d’une epidemie .............. ................................................................................ 9
Td n° 3 traitement d’une serie statistique....... .............................................................................. 83
Td ° 4 les indicateurs de sante ................. ..................................................................................... 9
Td n° 5 le risque en epidemiologie................ .................................................................................. 2
Td n° 6 methodes d’evaluation des examens et procé dures de diagnostic et de dépistage ........ 5

Quelques épreuves
epreuve n° 1 ...................................... ..........................................................................................................
epreuve n° 2 ...................................... ..........................................................................................................
epreuve n° 3 ...................................... ..........................................................................................................
epreuve n° 4 ...................................... ..........................................................................................................

1
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

INTRODUCTION A L’EPIDEMIOLOGIE

I. Historique

Au début l’épidémiologie s’intéressait à l’étude des grandes épidémies et des maladies


contagieuses dans l’espace et dans le temps et ensuite avec l’évolution des sciences de la
santé ; son champ d’action s’est élargi et fait intervenir la sociologie, la psychologie, la
génétique et la démographie.
Clause Bernard révolutionne le monde médical en adaptant les principes de la physique et
de la chimie à la médecine. On passe de la science déterministe à la science probabiliste :
degré d’incertitude comme partie de la réalité.
Pierre Charles Alexandre Louis : apporte une approche plus rigoureuse : quantitative et
numérique. Ainsi plusieurs définitions ont été proposées
Définition de W.H Frost (1927) :
«…science des maladies infectieuses en tant que phénomène de masse (ou de groupe)
consacrée à l’étude de leur histoire naturelle, de leur propagation, dans le cadre d’une
certaine philosophie… »
Définitions de K.F Maxcy : (1951)
« …branche de la médecine, qui étudie les relations entre les divers facteurs qui
déterminent l’ampleur et la propagation dans la collectivité humaine d’une maladie
infectieuse ou d’un état physiologique défini… »
En 1979, on parle
«…du simple bon sens dans l’étude des problèmes de santé chez l’homme mais appuyé
par les techniques particulières à l’épidémiologie… »
Objectifs
II. Les grands axes de l’épidémiologie
1. étude des épidémies : dans l’espace et dans le temps
2. épidémiologie descriptive : selon le sexe, l âge, la profession, Pathologies infectieuses
ou non
3. épidémiologie analytique : Recherche de la cause
4. épidémiologie expérimentale, Intervention et évaluation

2
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

III. Objectifs
a. Schéma ‘habituel’
1. décrire Épidémiologie Descriptive
2. comprendre Épidémiologie Analytique
3. évaluer Épidémiologie expérimentale

b. Schéma ‘moderne’
4. gérer (mieux) : Épidémiologie clinique, gestion des services, assurance qualité

c. Schéma ‘traditionnel’

Clinicien Epidémiologiste

Individu – maladie Population – saine et malade

Diagnostic (tout ou rien) Facteurs de risques (probabilités)

Colloque singulier Pas de relation individuelle

Responsable de son patient Concerné par une population

VI. A quoi sert l’épidémiologie ?


Permet de répondre à des questions :
Quels sont les problèmes de santé d’une population ?
Observation de la santé, surveillance épidémiologique : système d’information continu
(veille sanitaire)

-Quelle est l’importance des problèmes de santé ? Le jugement fait appel à des critères :
Quantitatifs : fréquence
Qualitatifs : répartition
Médicaux : gravité
Socio-économiques : conséquences
Quels sont les facteurs de risque et les groupes à risque?
Quelles sont les causes de maladies ? Formulation d’hypothèses pour les travaux des
disciplines fondamentales. Confirme des hypothèses étiologiques
Évaluation des actions de santé
- initialement : essais thérapeutiques
- aujourd’hui : technologies médicales pour les actions de prévention

3
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Ainsi l’épidémiologie
l’épidémiologie sert à Surveiller la fréquence des maladies, Déterminer les
pr ior ités et Identifier les groupes spécifiques pour l’act ion sanitaire
Détecter les modifications : augmentation des cancers bronchiques, SIDA

IV. A qui sert l’épidémiologie ?


Les professionnels de santé
Évaluation des critères diagnostiques pronostiques.
Évaluation des traitements et techniques nouvelles

Les politiques
- moyens à mettre en oeuvre
Les gestionnaires
Les usagers
Concept de promotion de la santé
Implication des groupes professionnels et sociaux
Conclusion
L’épidémiologie est un outil pour la recherche et l’action, c’est une science de la santé
appliquée à un niveau collectif.
Elle se base sur un raisonnement statistique et probabiliste, c’est une méthode de
comparaison qui appel à la notion de risque.
« L’épidémiologie se trouve au carrefour de la majorité des disciplines médicales »

4
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LA REALISATION D’UNE ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE

Plan du cours :
Introduction
Les phases de réalisation d’une enquête épidémiologique
phase préliminaire
phase de planification
phase de réalisation
conclusion
bibliographie

Objectifs du cours :
A la fin du cours l’étudient doit être capable de :
1.- identifier les trois grandes phases de la réalisation d’une étude épidémiologique,
2.- identifier les différentes étapes constituant les différentes phases

I. Introduction
Une enquête épidémiologique comporte trois grandes phases, plusieurs étapes sont
distinguées à l’intérieur de chacune d’elles. Ces étapes se succèdent dans un ordre logique
qu’il faut respecter.
Le protocole d’une enquête épidémiologique est un document qui décrit les différentes
phases de l’étude, il résulte de la discussion entre tout ceux qui auront à prendre une
responsabilité dans la mise au point de l’étude ou dans sa réalisation.

II. Les phases de réalisation d’une enquête épidémiologique


La réalisation d’une enquête épidémiologique passe obligatoirement par trois phases
successives :

A. la phase préliminaire : elle comporte


a. l’étude de la problématique ou l’identification de l’intérêt du sujet d’étude : pourquoi fait-on
cette étude ?
Une enquête sert à :
1. Mesurer la fréquence des maladies
2. Identifier les facteurs de risque
3.Évaluer l’efficacité du traitement …

5
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

b. Et la recherche documentaire : bilan des études antérieures faites sur le thème


Son intérêt : utile pour ordonner le sujet, connaître les aspects peu étudier, affiner les
question qui se posent et aborder avec plus de confiance les étapes relative à la phase de
planification.

B. phase de planification
C’est l’étude du projet, elle conditionne la réussite de l’enquête et doit passer par plusieurs
étapes :

1. Formulation des objectifs de l’étude


Dans cette étape on doit répondre à la question : que veut-on faire au juste?
Attention aux objectifs trop ambitieux
Il est préférable dans ce cas de définir un objectif principal et des objectifs secondaires.
Exp. l’objectif principal d’une étude peut être : connaître la fréquence de l’asthme dans une
commune.
Les objectifs secondaires :
- étudier la prévalence en fonction du sexe,
- étudier la prévalence en fonction de l’âge,
- étudier la prévalence en fonction du lieu d’habitat
- étudier la prévalence en fonction de la profession
- étudier la prévalence en fonction du niveau socio économique…

2. Choix de la structure de l’étude : Doit être compatible avec les objectifs de l’étude :
Mesure de la prévalence d’une maladie dans une population → étude descriptive
Connaître les facteurs de risque d’une maladie → étude étiologique
Comparer deux traitements → essai randomisé

3. Choix de la population cible : c’est la collectivité où est réalisée l’enquête, son choix
dépend des objectifs exp. Si on veut connaître le rapport entre un facteur de risque et une
maladie l’étude doit se faire dans une population où l’utilisation de ce facteur et fréquente et
à grande échelle. On peut travailler sur la population générale, ex. cancer, femmes
enceintes ou sur un échantillon représentatif pour pouvoir généraliser les résultats à la
population cible.

4. Choix des variables


Doit être conforme aux objectifs
Au début une liste exhaustive est élaborée ensuite une élimination réfléchie de certaines
variables permet de faciliter la collecte et l’exploitation des données

6
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

5. Préparation du plan d’analyse


Consiste à transformer les questions exprimées dans le langage courant qui découlent des
objectifs en un croisement de variables statistiques comprend :
Construction du questionnaire
Support de l’information, apporte les réponses aux interrogations qui ont motivées l’enquête,
il est composé de deux parties :
- Identification de la personne
- Corps du questionnaire : ensemble des questions relatives aux variables.

Types de questions :
Ouvertes laisse libre expression du sujet,
Fermées (réponse fermées) exp. Sexe : féminin (2) masculin (1)
Semi fermées : certaines questions sont proposées par l’enquêteur.

Préparation des tableaux


Qui vont permettre d’atteindre les objectifs ?
D’abord tri à plat des données recueillies : étude descriptive
Ensuite le croisement des variables pour la recherche d’association

Le choix des tests statistiques

La pré enquête
Avant de passer à la phase de réalisation, il est fortement recommandé de tester une partie
ou l’ensemble des éléments planifiés.
Une pré enquête peut prendre les dimensions d’une étude pilote, véritable répétition
générale de l’étude.
Préparation pratique utile pour éviter les difficultés au moment de la collecte à la phase de
réalisation
- Reproduction des questionnaires,
- Demande d’autorisations préalables,
- Préparation de l’enquête sur le terrain,
- Formation des enquêteurs,
- Contrôle de la qualité du travail des enquêteurs etc.

C. Phase de réalisation comprend :


1. Collecte et contrôle et correction des données, le taux de non réponse (des sujets
appartenant à l’échantillon) acceptable doit être < 10 %

7
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2- Exploitation des données


Codage transformation en données numérique la réponse à la variable considérée.
Et saisie informatique grâce à certains logiciels exp. Logiciel Epi info
Analyse bio statistique des données: éditer des tableaux et calculer des paramètres
exemple la fréquence, la moyenne…

2. Rédaction du rapport d’enquête


Comprend : titre, résumé, introduction, matériel et méthodes, résultats, discussion,
références. Ce dernier doit être diffusé, de préférence publié afin que les connaissance ou
les expériences soient le plus largement partagées

Conclusion
La réalisation d’une étude épidémiologique est une tâche ardue mais passionnante,
La fin justifie les moyens

Références
1. Épidémiologie et bio statistique à l’usage des étudiants en sciences médicales: A. Bezzaoucha

2. Épidémiologie, principes et méthodes quantitatives : J. Bouyer et collaborateurs

3. Épidémiologie, méthodes et pratique: Claude Rumeau Rouquette et collaborateurs

LES ENQUETES EN EPIDEMIOLOGIE

8
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Plan du cours
Définition –généralités

Classification des études épidémiologiques

Selon les objectifs

Selon la chronologie

Avantage et inconvénients

C- selon le mode d’échantillonnages ou selon l’attitude du chercheur

Les critères de choix

Conclusion

Références

Objectifs du cours
1-définir et distinguer une étude descriptive d’une étude analytique,
2-Définir et décrire les structures de base des études épidémiologiques,
3-Apprécier les avantages et inconvénients de chaque type d’étude.

Définition –généralités
Pour pouvoir maîtriser un phénomène de santé; il est indispensable d’en connaître les
différentes caractéristiques.
L’épidémiologie : c’est une science permettant d’étudier la fréquence de la maladie dans les
différents groupes de population, de suivre l’évolution et d’élaborer des hypothèses sur
l’étiologie et la prévention.
Ainsi l’intérêt des études épidémiologiques est l’information sanitaire, la recherche
étiologique et l’évaluation

Classification des études épidémiologiques :


Plusieurs classifications ont été proposées, nous citerons les principales :
A- Selon les objectifs

1- Études descriptives
Vise à déterminer la fréquence et la répartition de la maladie et des facteurs de risques
dans la population en terme de temps, de lieu, et de personne.
S’exprime sous forme de taux : indicateurs de santé: morbidité, mortalité
Leur intérêt c’est de connaître les besoins de la population et aide à la planification
sanitaire,
Précède souvent l’enquête analytique.

9
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Elles se fond par observation, permettent simplement de constater une situation donnée
et répondent en général aux questions : quand ? où ? et chez qui ?
Les données sont classées suivant certaines caractéristiques:
Caractéristiques de temps:la fréquence de certaines maladies varie avec le temps
Caractéristiques de lieu: les maladies sont classées suivant le secteur géographique de
survenue
Caractéristiques de personne: l’âge, le sexe…
Il n’y a en générale pas d’hypothèse initiale sur les relations causales.

2. Étude analytique:
Elles ont pour but d’expliquer le phénomène de santé exp. les relations entre l’exposition
aux facteurs de risque et la survenue de la maladie.
Répondent à la question « pourquoi? »
Une étude étiologique implique obligatoirement un groupe de sujets soumis à une
manœuvre principale et un autre groupe de sujet soumis à une manœuvre comparative .

B- Selon la chronologie (voire annexe 1)


1- Études prospectives : Mesure l’exposition au facteur de l’étude avant l’apparition de la
maladie.
Exposé →→→ maladie?
Non exposé →→→ maladie?
Exemple d’étude : enquête exposée / non exposée « cohorte »
Consiste à comparer 02 groupes de sujets:
Un groupe exposé au facteur étudié et un groupe non exposé à ce facteur.
Les deux groupes sont ensuite suivis dans le temps pour détecter les nouveaux cas de
maladie ou autres évènements.
Une étude cohorte peut être :
Uniquement descriptive: exp. Étudier l’histoire naturelle d’une maladie
Ou elle peut être aussi rétrospective (prospective dans le passé) réalisée dans le passé

2- enquête rétrospective : Mesure l’exposition après constat ou non de la maladie


Exposition ?← ← ← malade
Exposition ?← ← ← non malade

Enquête cas témoins

10
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Dans ce type d’enquête les sujets de l’étude sont déjà arrivés à l’état secondaire ; sont
interrogés en remontant dans le passé pour déterminer leur exposition au facteur causal ,
c’est pourquoi elles sont
appelées rétrospectives.

3-enquête transversale
Mesure de l’exposition et la maladie simultanément,
On ne peut pas apprécier la séquence temporelle exposition –maladie
Généralement descriptive
Maladie
↓↑
Exposition

Avantages et inconvénients
a. étude cohorte analytique prospective
Avantages
- On peut exactement planifier l’étude,
- En cas de liaison entre la maladie et le facteur étudier, on peut être sûr que la cause
hypothétique a précédé la maladie.
- mesure précise de l’exposition
- mesure directe de l’incidence (nouveaux cas)
- Etude d’autres maladies
Inconvénients
- Coût élevé
- Durée de réalisation très longue exp. Cancer
- Difficulté de réalisation (suivi de cohorte).
- Effectifs élevés

b. Étude cas -témoins


Avantages
- Toujours analytique,
- permet l’investigation de plusieurs facteurs de risque,
- Permet de tester les hypothèses étiologiques pour les maladies fréquentes et surtout
rares,
- Elle est facile à réaliser,
- Elle est courte et moins onéreuse.

11
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Inconvénients
- Pas de mesure de l’incidence
- L’information concernant le facteur d’étude est obtenue après la survenue de la maladie :
exp. Connaître l’exposition au facteur de risque à partir de dossiers médicaux ou la mémoire
des malades peut entraîner une distorsion des résultas.
- La séquence temporelle n’est pas clairement perçue.

c. Étude transversale
Avantages
- Elle est particulièrement utile pour l’étude de maladies fréquentes dont la durée d’évolution
est longue,
- Elle est généralement utilisée pour tester de nouvelles hypothèses étiologiques.
- Elle est de réalisation relativement facile.
Inconvénients
La relation cause à effet n’est pas bien perçue, en effet l’investigateur ne sait pas si la cause
supposée a précédé ou une conséquence de la maladie.

C. Selon le mode d’échantillonnage


1. enquêtes d’observation
L’investigateur ne contrôle pas l’affectation des sujets au facteur d’exposition ou à la
maladie
2. enquêtes expérimentales ou d’intervention
L’affectation des sujets de l’étude au facteur d’exposition est sous le contrôle de
l’investigateur
Peuvent être considérées comme un type d’étude de cohorte prospective, puisque les
participants sont sélectionnés en fonction de leur exposition ou non puis suivis pour saisir le
développement ou non de la maladie ,
Les essais cliniques et thérapeutiques correspondent à ce modèle.
Exp. essai randomisé: cette approche permet de tirer au sort les sujets en groupes exposés
et non exposés au temps T1 et de les suivre pour comparer le taux d’apparition de la
maladie dans les deux groupes, au bout de l’intervalle de temps T2-T1.
Le tirage au sort a pour but de garantir la comparabilité des groupes puisque chaque
individu a une probabilité identique d’être affecté au groupe exposé ou non exposé.
Choix de l’étude : se fait en fonction de :
1- la population et le personnel dont on dispose
2-qualité souhaité de informations
3-moyens d’en dispose l’enquêteur.

12
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Conclusion
Les études épidémiologiques concernent trois volets :
1er volet : épidémiologie descriptive : vise à évaluer la fréquence de la maladie dans la
population
2ème volet : épidémiologie analytique: vise à étudier les facteurs de risque des maladies.
3ème volet : épidémiologie d’intervention
Ce large spectre rond l’épidémiologie indispensable en santé publique, elle est
irremplaçable

Références
Épidémiologie et biostatistique à l’usage des étudiants en médecine, A. Bezzaoucha
Épidémiologie, principes et méthodes quantitatives : J. Bouyer et collaborateurs
Épidémiologie, méthodes et pratique: ClaudeRumeau-Rouquette et collaborateurs
Épidémiologie : principe, techniqueet application :Milos Jenicek

ANNEXE
Schémas des différentes études épidémiologiques :
Exposition maladie
?_________________O___________________ ♀
?_________________●____________________ ♀
Cas – témoins
Exposition maladie
O_________________ ♀ _____________________?
●_________________ ♀____________________?
Cohorte prospective
Exposition maladie
O ________________? ______________________♀
●_________________?_____________________♀
Cohorte rétrospective
● ( présente ) O ( absente) ?( à déterminer) ♀ ( chercheur au début de l’étude)

13
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LA SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

Plan du cours
Introduction
Définition
Intérêt
Les méthodes de surveillance
Les types de données utilisables pour la surveillance épidémiologique
surveillance épidémiologique et rétro information
Conclusion
Références

Objectifs du cours
L’étudient doit être capable de définir la surveillance épidémiologique, de connaître les
différentes méthodes et les types de données collectées.

Introduction :
Le système d’information sanitaire est un ensemble organisé de structures sanitaires,
d’instruction publiques ou privées, de personnels de procédures et règlements, de
méthodes et d’équipements permettant de fournir l’information nécessaire à la prise de
décision, à la gestion des programmes sanitaires et au développement du système national
de santé .
Ainsi tout système de santé s’appuie sur des données recueillies dans ses structures pour
définir les grandes orientations de sa politique de santé, identifier les priorités et évaluer les
actions entreprises. Il se compose de sous-systèmes, dont la surveillance épidémiologique.
Au début la surveillance épidémiologique « SE » se confondait avec le contrôle sanitaire
dont l’objectif c’est de repérer les individus atteints de maladies transmissibles, de les isoler,
de les soigner et de prendre des mesures vis-à-vis de leur entourages (isolement,
vaccination, traitement prophylactiques).
Plus récemment, ceci a été étendu à certaines périodes critiques , exemple : surveillance
des femmes enceintes , suivi des nouveaux nés présentant des maladies susceptibles de
provoquer des handicaps etc. et finalement tout phénomène de santé qu’il soit biologique ou
social ( accidents , avortements provoqués …)

Définition
C’est une activité s’étendant en général sur une période relativement longue, qui consiste : -
A observer et à mesurer des paramètres reliés :
soit à l’état de santé de la population et au comportement de la maladie,
soit aux facteurs de l’environnement susceptibles d’influencer cet état de santé ou ce
comportement.

14
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- Ainsi que leur diffusion à l’ensemble de ceux qui ont besoin d’être informés.
Intérêt :
A- Détermination des priorités en santé publique et ceci à partir de l’observation en routine
de la fréquence des maladies (ou des facteurs de risque), en comparant la fréquence de
ces dernières dans différents pays, ou dans différents groupes d’individus d’un même pays,
et donc de déceler les inégalités entre groupes et identifier les groupes à risque sur
lesquels on doit faire porter une action sanitaire
Priorités → des actions devraient être mises en place afin d’abaisser le niveau de la
mortalité ou de la morbidité → réduire les inégalités
B- Détection des modifications
Détecter le plus tôt possible une éventuelle modification de l’état de santé de la
population et donc un risque d’épidémie, et permettre l’adoption de mesures appropriées.

Les évolutions rapides du milieu, des habitudes de vie et des thérapeutiques ont
entraîné des modifications considérables dans la répartition des maladies exp. ↑ du
cancer, ↑ sida

C-La recherche scientifique


Exemple : dans le cadre du programme élargie de vaccination , la surveillance des maladie
consiste à recueillir des données pour planifier l’action a mener , procéder à des évaluations
et luter contre les poussées .

Les méthodes de surveillance


Les méthodes de surveillance des maladies incluent :
la notification ordinaire :
Dans ce type de procédure la première étape consiste à établir une liste de maladie à
déclaration obligatoire (MDO). Les maladies faisant l’objet d’une déclaration aux autorités
sanitaires sont variables selon les zones géographiques et les époques.
En Algérie , elle a pris un caractère officiel, voire obligatoire,assorti de déclarations ou de
notifications ; ainsi la circulaire N° 1126 du 17/1 1/1990 a établi la mise en œuvre du
système de déclaration et de surveillance mis en place depuis 1986 et concernant les
maladies transmissibles (voire annexe).
Dans le cadre des maladies transmissibles, le but de la surveillance épidémiologique est
d’utiliser les données pour connaître la situation épidémiologique de ce groupe de maladies
et initier des programmes de lutte et de prévention donc pour prévenir et contrôler des
maladies, en d’autres termes « informer pour agir ».

NB : Le règlement sanitaire international exige actuellement que tous les cas de maladie quarantenaires
(choléra, peste, et fièvre jaune) déclarées dans un pays fassent l’objet d’une notification à l’organisation
mondiale de la santé (OMS).

15
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2-les programmes nationaux : RAA, IRA (infection respiratoire aigue), manifestation post
vaccinales indésirables, poliomyélite, rougeole, méningite cérébro spinale, accidents
domestiques , tuberculose , sida .…

3-la notification par des stations sentinelles :


Repose sur des données provenant d’un petit nombre de station et non pas de la totalité.
Cette méthode est particulièrement utile pour compléter le système ordinaire quand les
notifications sont tardives, incomplètes (infection HIV) ou inexactes.

4- les enquêtes spéciales


Réalisées en réponse à un problème de santé, ponctuelles ou périodiques qui concernent
soit un échantillon sélectionné, soit une population suivie régulièrement
exemple : la rougeole : alors qu’ on pensait qu’il s’agissait d’une maladie banale dans
d’autres pays en développement ; des enquêtes réalisées en Asie du sud-Est ont permis
d’établir qu’au moins 1 % de tous les nouveau-née meurent directement de cette maladie.
C’est au cours des années 1960 en Afrique que l’on a découvert que la rougeole était l’une
des principales causes de décès infantile.

5-Surveillance par les laboratoires :


Vu que le diagnostic de certitude de certaines maladies repose sur des critères de
laboratoire très stricts ; la « SE » par les laboratoires d’analyse biologique et médicale est
très souvent couplées au système de notification des MDO, des cancers etc.
6- Surveillance hospitalière :
les hôpitaux sont une source de données importante pour la notification des MDO ; les
maladies cardio – vasculaires , les intoxications médicamenteuses , les accidents
domestiques , les tentatives de suicide ( service des urgences )et surtout la surveillance
hospitalière des infections nosocomiales .
cette liste n’est pas exhaustive . On peut retrouver une ou plusieurs modalités dans le
système de surveillance d’un pays.

Les types de données utilisables pour la surveillance épidémiologique


Trois types de données peuvent être recueillies dans le cadre de la surveillance
épidémiologique :
les données de morbidité : la surveillance de l’évolution du profil sanitaire d’une population
repose en grande partie sur les statistiques de morbidité , de même que l’évaluation des
services et des programmes de santé.
Les données concernant la morbidité sont habituellement recueillies dans le cadre de la
surveillance des MDO…

les données de mortalité : grâce au programme national : cause de décès et l’analyse des
certificats de décès. Elles sont utilisées dans les contextes suivants :

16
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

évaluation comparative de la santé d’une collectivité


évaluation des besoins de santé et fixation d’un rang de priorité pour les interventions visant
à réduire les risques de mortalité
évaluation des programmes de santé
estimation de l’espérance de vie
Les insuffisance de ce système sont incomplétude des données , manque d’uniformité.

Autres : exemple
La surveillance de l’état nutritionnel de la population
La surveillance de l’utilisation de certains produits biologiques ou médicamenteux.
La surveillance de la résistance des agents microbiens et de la sensibilité aux antibiotiques,
Activités de dépistage systématique (exemple du contrôle des dons de sang : HIV,
hépatite…)

surveillance épidémiologique et rétro information


Sans communication régulière des résultats du niveau central vers la périphérie, tout
système de surveillance s’épuisera rapidement.
Beaucoup de pays publient un relevé épidémiologique régulier (BEM en France, REM en
Algérie).
Conclusion
-Il s’agit d’une approche descriptive plus riche car elle est associée à l’action et à la
recherche
-Cela suppose l’observation continue de la distribution et de l’incidence de la maladie à
l’aide
1- des statistiques de morbidité et de mortalité
2- de données relatives à la distribution des facteurs de risque
3-De rapports d’enquêtes sur des épidémies
4-De données concernant la disponibilité des vaccins, des insecticides ou de tout autre
substance servant à la lutte contre la maladie
5-Et enfin, de toute autres données épidémiologiques pertinentes.
-Toute maladies transmissible est une urgence épidémiologique, dont la déclaration
engage toute une procédure de prévention au tour du cas pour limiter la propagation d’une
éventuelle épidémie, certaine MDO restent méconnues par nos médecin mettant en jeu la
fiabilité des résultats.
- La surveillance épidémiologique est une étape très importante dans l’évolution du
système de santé en Algérie, mais elle reste toujours défaillante malgré les efforts
considérables de sensibilisation.
- C’est un bon critère d’évolution socio économique d’un pays.

17
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

références
-Épidémiologie, méthodes et pratique: ClaudeRumeau-Rouquette et collaborateurs

- In reflet de la situation épidémiologique 10 ans - déjà volume 1et 2 -1999

- Soukehal, surveillance épidémiologique ,Cébio

ÉPIDEMIOLOGIE DES MALADIES TRANSMISSIBLE

Plan du cours
Définition / généralités
CARACTERISTIQUES EPIDEMIOLOGIQUES DES MT
1- La chaîne épidémiologique
A- Les agents pathogènes

18
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

B- sources d’infection ou réservoirs de virus


C- Les Modes de Transmission
D- L'hôte réceptif
E- Facteurs favorisants des maladies transmissibles
2- La distribution des maladies aspects quantitatifs
3-La répartition temporelle
4-Les distributions spatiales des maladies transmissibles
5-Modes d’expressions des maladies contagieuses
III) Les sources d’informations des maladies transmissibles
IV) Références

Définition / généralités
Une m maladie transmissible est une rupture d'équilibre entre les moyens de défense de
l’organisme et les facteurs de pathogénique d'un agent infectieux.
Il s’agit d’ un état morbide du à l'invasion et à l’agression d’un tissu , d’un organe ou de
l’organisme tout entier, par un agent pathogène, qui peut être, soit une bactérie, un virus,
un champignon ou un parasite.

Importance
Beaucoup de maladies infectieuses continuent à sévir en Algérie, à l’état endémique en
prenant parfois des allures épidémiques, l’impact de la morbidité infectieuse s’aggrave
également par la capacité des germes à développer des résistances aux différents anti-
infectieux.

Dans certains cas le danger d’extension des épidémies est beaucoup plus préoccupant, en
raison du développement des moyens de transports très rapides et des voyages
internationaux fréquents qui permettent de nos jours à un sujet malade contagieux de
transporter avec lui l’infection vers d’autres lieux, cela avant même de tomber malade lui-
même.

Dans certaines régions du monde, les maladies transmissibles apparaissent comme un


obstacle au développement économique des populations. On estime encore que chaque
année, environ 1,8 millions d’enfants meurent dans le monde de maladies évitables par les
vaccinations.

Sur plus de 50 millions de décès, à travers le monde, environ 40% sont encore provoqués
par des maladies infectieuses ou parasitaires, dont les deux tiers en Afrique.

Développement de l’épidémiologie des maladies transmissibles


A partir du début du siècle, par l'étude des maladies ayant un caractère épidémique,
choléra, peste et autres maladies très meurtrières à l’époque.

19
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

De nombreux auteurs au début du XIX° siècle ont per mis de développer les théories sur la
contagiosité des agents pathogènes, la transmission et la propagation de ces affections et
sur la réceptivité à ces maladies.

- J. Henlé qui a analysé les processus étiologiques des maladies infectieuses en 1840,
- R. Koch qui a formulé les premiers Postulats sur l’infection
- L. Panum qui effectua une étude épidémiologique sur l’épidémie de rougeole aux Iles
Feroé en 1846
- J. Snow avant la découverte de l’agent, une étude épidémiologique du Choléra à Londres
de 1848 à 1854.

L’épidémiologie contemporaine des maladies transmissibles, présente plusieurs buts :


-Santé communautaire : analyse des données liées aux maladies transmises le logiciel
Epi Info, les logiciels d’analyse multi variée et mise en place des instruments de lutte ou de
contrôle de ces maladies sur le terrain
-Recherche étiologique : application des méthodes fondamentales de recherche des
facteurs étiologiques, Identification des groupes à risque
-Évaluation : évaluation des activités sanitaires de prévention

-Appliquer des méthodes épidémiologiques en médecine clinique infectieuse pour


améliorer la prise en charge thérapeutique des malades.
Approche intégrée de la surveillance : Un système de surveillance doit permettre d’évaluer
et d’améliorer les programmes de prévention et de lutte conte les maladies transmissibles
-Modélisation : Études des tendances et études prévisionnelles des maladies transmissibles

Le risque infectieux
Il s’agit de toute circonstance qui favoriserait ou encouragerait l’établissement, le
développement ou la transmission d’un micro-organisme particulier responsable de
maladies infectieuses.
Le risque pour un individu : de contracter une maladie infectieuse est lié au risque global
dans la population.
Tout individu qui est infecté par un agent pathogène accroît le risque pour les autres
individus de contracter l’infection (Ce type de risque n’existe pas pour les maladies non
transmissibles)

Prévention
La prévention se définit comme l’ensemble des mesures prises de façon à éviter les
phénomènes d’altération de l’état de santé, et donc à diminuer la morbidité et la mortalité.
On distingue généralement
La prévention primaire (mesures luttant contre l’apparition de la maladie),

20
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

De la prévention secondaire (mesures diminuant la durée et la gravité de la maladie ou


évitant les rechutes, ce qui inclut le dépistage)
Et tertiaire (mesures réduisant les déficiences ou handicaps dus à la maladie).

CARACTERISTIQUES EPIDEMIOLOGIQUES

1- La chaîne épidémiologique
Quatre éléments :
L’agent pathogène
Le réservoir de l’agent ou source d’infection
Le mode de transmission
L’hôte réceptif

A- Les agents pathogènes


Aspects épidémiologiques :
- La pathogénique : C’est l’aptitude de l’agent pathogène à déterminer la maladie.
Pathogenicité = E / F % ou %o
E : nombre de personnes infectées malades
F : nombre total de personnes infectées
Nombre d’infectés malades
Le taux de pathogénique = -----------------------------
Nombre total d’infectés
Le pouvoir pathogène des agents infectieux : étudié par les capacités toxigènes et la
virulence.

Virulence : La virulence est exprimée par le taux de létalité ou le taux de sévérité.


Dans les conditions expérimentales, elle est mesurée par la dose létale médiane (LD 50)
Virulence : taux de létalité ou taux de sévérité ex : grippe avec ou sans pneumonie

Pouvoir d’invasion : c’est le pouvoir des microorganismes à se propager dans l’organisme à


travers les différents organes,

La contagiosité : étudiée par les capacités du germe à se propager d'un sujet à un autre.
Elle s'exprime par le taux d'attaque,
Contagiosité : propagation (Taux d’attaque) et Taux d’attaque secondaire
TA = A sur B x 100 ou 1000

21
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

TA = C sur D x 100 ou 1000


A : nombre de malades
B : nombre total de personnes susceptibles
C : total des cas secondaires
D : total des cas susceptibles moins les cas primaires

Nombre de contaminés et malades


Le taux d'attaque = -----------------------------------------
Nombre total soumis au risque

La résistance des agents pathogènes


La résistance (ou sensibilité) d’un agent pathogène peut être primaire ou secondaire

B- sources d’infection ou réservoirs de virus :


Aspects épidémiologiques : une source d'infection ou le réservoir « de virus » est
représentée par tout ce qui dans la nature, « accueille, conserve, multiplie et disperse des
agents pathogènes ».

Le réservoir humain
-L’homme malade
L’importance épidémiologique du malade « réservoir » est inversement proportionnelle à la
gravité de la maladie. Les produits virulents du malade (selles, urines, sang..) constituent
les éléments de la propagation de la maladie. Le portage de germes se situe différemment
dans le temps :
- des porteurs précoces ou porteurs incubants
- des porteurs convalescents, parmi lesquels on distingue deux types, les porteurs
temporaires (dont le portage est inférieur à trois mois) et les porteurs chroniques, lorsque le
portage dépasse trois mois.

- le porteur chronique :
Un porteur chronique d’une maladie transmissible est constitué par tout malade chez lequel
l’agent pathogène persiste pendant une longue période, même après guérison ou parfois
jusqu'à la mort.
- le porteur sain : C’est un individu sain qui sert de véhicule à un agent pathogène, impact
important sur la situation épidémiologique

Le réservoir animal
Les mêmes modalités épidémiologiques sur le portage des agents pathogènes évoquées
chez l'homme sont transposables chez l'animal.

22
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Le milieu extérieur
Dans le milieu extérieur, les sources d'infection sont innombrables. Il s’agit du sol (la terre),
l’eau, l’air et les poussières et les insectes

Les aliments
Une source importante de maladies transmissibles
La contamination peut s’effectuer à chaque étape
Certains aliments sont plus sensibles
Rôle des insectes

C- Les Modes de Transmission


La transmission directe
Par contact étroit entre un sujet malade et un individu réceptif
- par les mains pour les maladies hydriques
- par voie respiratoire
- par contact sexuel
- par voie trans placentaire…
La transmission indirecte
Nécessite au contraire la présence d’un élément intermédiaire entre le sujet sain et le
malade, qui peut être :
- soit un véhicule inerte comme l’eau, les aliments, le linge..
- soit un vecteur vivant (pour les maladies fermées) : anophèle pour le paludisme,
phlébotome pour la Leishmaniose ou la mouche comme transporteur de germes.
- Un hôte intermédiaire est parfois nécessaire pour assurer et compléter le cycle biologique
infectant d’un parasite : l’anophèle pour la maturation du Plasmodium et le mollusque d’eau
douce pour des bilharzies.

D- L'hôte réceptif
Tout sujet soumis à une contamination. L’état de réceptivité (ou de résistance) du sujet
contact est plus élevé lorsque les systèmes de défense de l’organisme sont défaillants
(immaturité des nouveau-nés)
ou les sujets dont la résistance immunitaire est affaiblie, les sujets dénutris, les alcooliques,
les diabétiques et les drogues .

E- Facteurs favorisants des maladies transmissibles


Plusieurs facteurs favorisent l'apparition, le développement et la diffusion des maladies
transmissibles. Ces facteurs agissent à différents niveaux de la chaîne épidémiologique.
- Le niveau d’hygiène des populations

23
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- L’état d’hygiène défectueux (individuelle et collective


- Les milieux défavorisés
- Le niveau socio-économique des populations
- Les problèmes d'habitat et la promiscuité
Facteurs favorisants
La vie collective (écoles, Entreprises, transport…)
- Les grands rassemblements humains (pèlerinages) favorisent les contaminations par voie
orale
(Grippe, méningite).
- Les facteurs climatiques
- Les conditions saisonnières, la sécheresse et le manque d’eau ou au contraire le froid.
- conditions climatiques : vents, précipitations, humidité et écarts de températures et autres
phénomènes

2- La distribution des maladies aspects quantitatifs


La fréquence absolue
C’est une fréquence observée d’un phénomène. Une fréquence absolue de 100 cas d’une
maladie donnée a des significations différentes selon qu'elle soit étudiée par rapport à une
population de 1000 ou de 100 000 sujets.
Les fréquences relatives
C’est un rapport de deux quantités, un numérateur désignant les cas observés et un
dénominateur précisant le nombre total des cas étudiés (les cas observés inclus).
Le ratio : rapport entre deux entités possédant chacune des caractères distincts, exemple
les décès masculins rapportés aux décès féminins, pour une infection qui atteint
sélectivement les deux sexes.
Un taux : c’est un rapport qui permet de mesurer un événement (une maladie par exemple)
dans une population durant une période donnée (une année).

3-La répartition temporelle


- Le temps du calendrier qui permet de préciser la durée d’une maladie et surtout de
distinguer ses différentes phases depuis le début jusqu’à la fin de la maladie.
- Le temps épidémiologique qui constitue l’intervalle qui sépare l’apparition des premiers
cas d’une maladie jusqu’à la période de retour à l’état normal. Il s’agit du cycle épidémique,
comme par exemple, le cycle épidémique hivernal de la grippe.
Les variations saisonnières
Les variations multi annuelles (la grippe).
Les tendances séculaires à long terme.
4-Les distributions spatiales des maladies transmissibles

24
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Notion de foyer
d’une maladie transmissible : La persistance naturelle d'une maladie dans une région
dépend des conditions climatiques et du biotype de l’agent pathogène ou de son vecteur
(foyers naturels).

5-Modes d’expressions des maladies contagieuses


Le mode sporadique : une maladie contagieuse est sporadique, quand elle apparaît
rarement. Les cas de maladie sont isolés dans le temps et dans l’espace et n’ont aucun
lien entre eux.
Le mode épidémique : par rapport à une situation épidémiologique antérieure. Une
s’exprime par l'apparition d’un nombre anormalement élevé de cas d'une maladie au sein
d'une collectivité, dans une région donnée et durant une période déterminée.

Une épidémie : se définit donc par rapport à la fréquence usuelle connue de la maladie,
dans la même localité et pendant la même période. L’épidémie brutale (à extension rapide)
: C’est l’épidémie de type : « maladie hydrique ». L’épidémie de type inter humaine : La
propagation de la maladie d’homme à homme est plus insidieuse, en tache d’huile.
Le processus épidémique inter humain peut être favorisé par divers facteurs : les conditions
immunitaires (méningite cérébro-spinale) les conditions d’hygiène (dermatoses
parasitaires), les conditions climatiques (typhoïde).

L'état endémique : Dans les situations endémiques, la maladie existe habituellement dans
une région et sévit tout au long de l’année. C’est le cas de la tuberculose pulmonaire, de
la typhoïde par exemple dans notre pays.
Une Pandémie : C’est une épidémie qui envahit plusieurs continents à la fois.

Les sources d’informations des maladies transmissibles


Les statistiques d'activités des hôpitaux et les services de prévention des Secteurs
sanitaires
Les notifications des maladies à déclaration obligatoire effectuées des différents secteurs de
soins.
Les déclarations des maladies sous surveillance (poliomyélite, SIDA) sont recueillies, dans
le cadre des Programmes nationaux de lutte contre ces maladies.

Les enquêtes de morbidité et d'information sur la Santé


Les Observatoires régionaux de santé
Les réseaux de surveillance
Les Unités sentinelles …

25
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

La surveillance des maladies transmissibles

Les indicateurs de morbidité infectieuse


Les indicateurs de morbidité constituent des paramètres qui déterminent la fréquence d’une
maladie (ou un état morbide) dans une population.

La Prévalence d’un maladie : elle indique pour une maladie donnée l'ensemble des cas
observés ( ou calculés) pour une population déterminée durant une période donnée. La
prévalence des maladies transmissibles est un indice largement utilisé en épidémiologie,
surtout dans les systèmes de surveillance épidémiologique.

L'Incidence d’une maladie : représente la fréquence des cas nouveaux apparus dans une
population déterminée pendant une période donnée. L’incidence permet d’estimer la vitesse
de propagation d’une maladie dans une population. L’estimation de l’incidence est
indispensable pour évaluer l’efficacité d’un programme d’actions sanitaire de masse.

Le Programme de Surveillance intégré de la maladie (Programme OMS Région : Afrique)


Maladies à potentiel épidémique : choléra, dysenterie bacillaire, peste, rougeole, fièvre
jaune, MCS, fièvres hémorragiques virales, paludisme
Maladies à éradiquer : dracunculose, poliomyélite
Maladies constituants des problèmes majeurs de santé publique : diarrhées infantiles,
pneumonies, SIDA, MST, paludisme, trypanosomiase, tuberculose, onchocercose

LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSISSIBLES

Plan du cours
définition
Intérêt de la question
Les modes de transmission
Les facteurs de risques
les principales données épidémiologiques concernant les IST
La prophylaxie générale des IST
STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LES IST / SIDA
Conclusion
références

Objectifs du cours : connaître :


L’intérêt de la question, les moyens de prévention dont le programme national de lutte.

26
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Définition
Il s’agit d’infections transmises par voie sexuelle (de façon exclusive ou non) responsables
d'une infection gynécologique ou générale.

Les agents responsables

- les virus (HPV, Herpès, HIV, CMV, Hépatite B et C),


-les bactéries (Chlamydia, Mycoplasme, Gardnerella, Gonococcie, Syphilis),
-les agents mycosiques (Candidoses),
-les parasites (Trichomonas).

Intérêt de la question
Elles constituent un vrai problème de santé publique de part :
1/ leur fréquence: selon OMS 330 millions de cas/an avec de grande variation suivant les
pays.
2/Nous assistant à leur recrudescence alarmante, et la richesse de leur expression
pathologique en raison des modifications des comportements sexuels.
3/Conséquence qui engagent le pronostic fonctionnel (stérilité post-salpingite) ou vital( sida)
4/Maladies hanteuses qui peuvent entrainer l’automédication d’où complication :
Exp résistance bactérienne
5/elles coûtent très cher
6/La notion de porteurs sains : VIH (incubation 10 an)
7/La notion de sous déclaration.

Les modes de transmission : la transmission peut se faire par voie :


1-sexuelle: la plus fréquente appelée transversale,
2- sanguine: toxicomanie, usage de matériaux souillés,
3-mère enfant: verticale
4-Contact cutanéo muqueux : parasitoses ( la gale )

Les facteurs de risques


-Bas niveau socio-économique,
-Jeune âge (86 % des cas incidents avant 30ans) et précocité des rapports,
-Multiplicité des partenaires,(infidélité, prostitution etc.)
-Population carcérale,

27
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-drogue, alcool,
-Antécédents d’IST.

les principales données épidémiologiques concernant les IST


Il n'existe pas de chiffre précis des IST dans le monde et en Algérie en particulier. La raison
en est:
Que toutes les IST ne sont pas à déclaration obligatoire et que même dans ce cas moins
d'une IST à déclaration obligatoire sur 10 n'est déclarée.

La prophylaxie générale des IST


Devrait s’inscrire dans le cadre des programmes éducatifs locaux ou nationaux, elle se
situe à 2 niveaux :
Au plan individuel
Concerne le malade et ses partenaires, comprend:
-Le diagnostic et traitement précoce.
- le traitement des partenaires
-Information et surveillance des personnes traitées.

Au plan collectif
-Éducation et information du publique
-Population cible : adolescents et adultes jeunes
-Vulgariser le problème et faire connaître aux jeunes comment on peut contracter les
maladies -vénériennes et quels sont les moyens de prévention( préservatifs…)
-Faire connaître les signes d’appel de la maladie
-Convaincre que c’est une maladie comme les autres
-Exposer les dangers de se traiter en cachette
-Conférences et moyens audiovisuel pour les jeunes: lycées, casernes, maisons de jeunes

viseront à sensibiliser les jeunes au « péril vénérien »
-Contrôle de la prostitution??
-Enquête épidémiologique dès que le diagnostic est posé : qui doit se faire en amont et en
aval du malade (remontant vers le ou les contaminateurs et descendants vers les
contaminés) avec traitement et surveillance des cas dépistés.
-Traitement simultané des deux partenaires

28
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LES IST / SIDA

PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA ET LES INFECTIONS


SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

Le Gouvernement de l'Algérie, a mis en place le Programme National de lutte contre le


SIDA et les infections sexuellement transmissibles (PNL/IST/SIDA) qui est l'ensemble des
dispositions stratégiques, des ressources et des structures dont le pays s'est dotées pour
enrayer la progression de ces maladies dans le cadre de la politique sanitaire en vigueur.

1-Objectifs et actions prioritaires : Le Programme se fixe trois objectifs :


-Prévenir la transmission du VIH
-Réduire l'impact individuel et familial de l'infection à VIH
-Réduire l'impact du SIDA sur les dépenses de la santé.

2-Les actions prioritaires mises en œuvre pour atteindre ces objectifs sont :
-la promotion de comportements sexuels à moindre risque par l'éducation et l'information
des jeunes en milieu scolaire et non scolaire, des hommes et des femmes en milieu
professionnel et surtout des personnes concernées par la prostitution,
-la facilitation de l'accès aux préservatifs (coût et circuit de distribution),
-la garantie du diagnostic et du traitement précoce des IST,
-L'organisation et renforcement à l'accès aux conseils et au dépistage volontaire du VIH,
rôle du CDV (centre de dépistage volontaire),
-le développement de l'accès aux services de la planification familiale,
-la garantie de la sécurité transfusionnelle sur tout le territoire national,
-le contrôle du respect des conditions d'asepsie et de stérilisation,
-la garantie de l'accès aux services de santé aux séropositifs et des malades du SIDA,
-la promotion de l'accès aux services sociaux pour les séropositifs, les malades et leurs
familles,
-la réorientation des dépenses publiques pour appuyer le budget de la santé et garantir le
financement des activités d'éducation sanitaire développées par les autres départements,
-le développement de la solidarité en faveur des personnes atteintes du SIDA et de leurs
familles.

3-Principales réalisations du programme :


Le Programme National de lutte contre les IST/SIDA a débuté en 1988 en collaboration
avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les principales phases sont :

29
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-1988 : élaboration du premier programme à court terme de lutte contre les MST/SIDA, en
collaboration avec l'O.M.S. visant les mesures d'urgence (contrôle du sang, formation,
etc.…).
-1989 : création d'un Comité National de lutte contre les MST/SIDA et la mise en place d'un
laboratoire National de Référence.
-1995 : création de l'Agence Nationale du Sang chargée de toute la sécurité transfusionnelle
au niveau national,
-1996/1997 :
Décentralisation effective des activités de lutte contre les MST/SIDA avec une approche
multisectorielle :, Développement des actions d'information, éducation et communication
avec les autres secteurs .
Mise en place du Groupe Thématique ONUSIDA, et mise en œuvre d'un Programme de
Coopération Algérie/ONUSIDA couvrant la période 1996/1997
Création de quatre centres de référence VIH/SIDA par décision du Ministère de la Santé et
de la Population, dont les missions sont la prise en charge et le suivi des séropositifs et des
malades sur le plan biologique, clinique, thérapeutique, psychosocial, la gestion des
moyens diagnostiques, thérapeutiques, la formation des personnels de santé.
-l'apparition de la tri thérapie.
Intégration de la prise en charge des MST dans les soins de santé de base (organisation de
plusieurs cours nationaux sur les MST)
Création de comités de wilayas de lutte contre les MST/SIDA regroupant les personnes
ressources formées (santé, autres secteurs, associations)
Des séminaires de formation destinés au mouvement associatif se sont tenus à partir de
décembre 1997 (30 personnes ressources à chaque fois)
-1998/1999 :
Renforcement et le développement des activités d'information, éducation, communication
avec une implication plus grande des autres secteurs.
Disponibilité des préservatifs sur le plan coût et amélioration du circuit de distribution
Organisation du dépistage volontaire anonyme et gratuit
Renforcement de l'implication du Mouvement Associatif
Opérationnalité et renforcement des centres de référence VIH/SIDA pour la prise en charge
thérapeutique et psychosociale. La planification stratégique et le développement d'actions
spécifiques concernant certaines régions cibles comme Tamanrasset et les régions à forte
migration
-Amélioration de la surveillance épidémiologique (mise en place des sites sentinelles de
séro-surveillance VIH).

4-Gestion et coordination du programme


Elles sont assurées par:

30
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Au niveau central, la Direction de la Prévention du MSP et le Comité National de lutte contre


les MST/SIDA, composé des professionnels de la santé, des représentants des différents
Ministères impliqués dans la lutte contre le SIDA et des associations à caractère national
Au niveau des Wilayas, le service de prévention des Directions de santé de population et
les Comités de Wilaya de lutte contre le SIDA dont la composition est multisectorielle.

5-Financement du Programme de lutte contre les MST/SIDA


Les activités de lutte contre les MST/SIDA sont financées actuellement en grande partie par
le Ministère de la Santé et de la Population : sécurité transfusionnelle, prise en charge des
MST, prise en charge des séropositifs et malades de SIDA, formation du personnel. Les
autres secteurs ont commencé ces deux dernières années à financer leurs activités
d'information, d'éducation et de communication. L'O.M.S. et l'ONUSIDA ont contribué aux
financements de certaines activités.

6- la surveillance épidémiologique du VIH


Elle est importante en raison du risque de flambée épidémique, concerne essentiellement
les groupes à risque et repose surtout sur :
-la notification des cas : d’infection à VIH,
- la surveillance des sujets consultants pour IST,
- l’étude de prévalence chez certains groupes particuliers (les détenus , les prostituées , les
tuberculeux, es donneurs de sang….).

Conclusion
Les IST sont sous estimées, sous déclarées et aussi victime de l’automédication.
Leur rareté à l’hôpital s’explique par le fait que le malade préfère être vu en médecine
privée, (les IST sont des affections que l’on cache),

La connaissance de la maladie, son mode de transmission et ses conséquences graves


permettraient à chacun de nous de savoir s’en prémunir ou l’éviter
L’information et la sensibilisation reste le seul vaccin
si l’information se donne la prévention se partage

références
-WWW.ands.dz

-M.Bouziani,les pathologies infectieuses :aspects épidémiologiques et prophylactiques, ed, DaEl Gharb.

-abid@santemaghreb.com

-surveillance épidémiologique du VIH-Sida . Fares.G.communication. FIN 2006

31
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE


LA TUBERCULOSE EN ALGERIE

Plan du cour
Définition
Importance du problème
Prophylaxie
Le PNLCTMR
Conclusion
Références

Objectifs du cours : connaître l’importance épidémiologique de la tuberculose , le PNLCT ,


son but , ses objectifs , ses activités , son évaluation

définition
la tuberculose est une infection endémique provoquée par le bacille de koch (B.K) . le
poumon constitue la localisation sélective du genre, mais d’autres organes peuvent être
atteints(les intestins, la peau…) .Maladie sociale de longue durée.

Importance du problème
D'après les dernières estimations de l'OMS, prés de deux milliards d'êtres humains (le tiers
de la population mondiale) ont été infectés par le bacille de la tuberculose. Parmi ces
personnes infectées, chaque année 8 millions développent une maladie tuberculeuse qui,
dans prés de la moitié des cas, est contagieuse parce qu'elle est localisée aux poumons.
Prés de 2 millions de malades meurent de tuberculose chaque année. 95% des cas de
tuberculose et 98% des décès par tuberculose surviennent dans les pays du Tiers monde,
En Algérie : pour l’année 2005
19713 cas (14187:2004) (à Tlemcen 730 cas ) ont été déclarés à l’I.N.S.P ( institut
nationale de santé publique) on retrouve : 10099 cas de tuberculose pulmonaire ;9231
cas de tuberculose extra pulmonaire ; 310 cas avec double localisation, pulmonaire et extra
pulmonaire ;73 cas de tuberculose non classés.
Les tuberculoses pulmonaires (54 %), représentent un peu plus de la moitié des cas de
tuberculose toutes formes confondues.
Le taux d’incidence de la tuberculose, toutes formes confondues, est de 60,62 cas pour
100.000 habitants contre 44,23 en 2004 (meilleure déclaration)

prophylaxie
1-Prophylaxie du réservoir

32
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

a- Déclaration des cas confirmés (TBC pulm ou extra pulm) par le UCTMR (unité de
contrôle de la TBC et des maladies respiratoires) ex DAT, autres structures sanitaire, CHU,
hôpitaux spécialisés etc. au ministère de la santé et à l’ INSP

b- Traitement des cas


Son but est de stériliser les sources d’infection dans la collectivité.
Dans le cadre du PNLT ,3 régimes thérapeutiques standardisés comportant une phase
initiale de chimiothérapie intensive ,associant 3 ou 4 médicaments pendant 2 mois et une
phase d’entretien de 4 mois au moins .
Depuis septembre 2002 et sur recommandation du CMNLTMR (Comité Médical National de
Lutte contre la TBC et Maladies Respiratoire) les régimes thérapeutiques préconisés par
l’OMS sont appliqués.

c- Isolement: au cours des 2 à 3 semaines du traitement (plus longtemps si forme


résistante),
-soit à domicile en chambre individuelle
-soit à l’hôpital : chambre individuelle correctement aérée , port de masque .

d-, Dépistage :
Son but est d’identifier les sources d’infections au sein des collectivités
La population cible:
→ Personnes >15 ans consultants pour symptômes respiratoire durables (toux,
expectoration) ou évocateurs (hémoptysie),
→ Personnes vivant au contact de tuberculeux
→ Personne avec image radiologique suspectes
5-La surveillance épidémiologique est basée sur :
A-la morbidité tuberculeuse est estimée sur la base des notifications des cas confirmés
établies au niveau des structures de soins.
-Trois paramètres:
a- Le risque annuel d’infection tuberculeuse (incidence annuelle):% de sujets nouvellement
infectés au cours d’une année
b- Incidence annuelle des cas de tuberculose à microscopie positive
c- le nombre de cas guéris après traitement.

B- La mortalité
C- l’indice tuberculinique : utilisé surtout chez l’enfant
Nombre de sujets infectés par le BK (malades ou non) au sein de la population
Renseigne sur l’importance du réservoir du virus

33
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- une réaction à l’IDR >10 mm , en cas d’absence de cicatrice de BCG et > 15 mm en cas
de présence de cicatrice vaccinale.

D-le taux de résistance aux antituberculeux≈ au tour de 100 cas par an


Les causes:
-Prescription incorrectes d’antituberculeux
-Approvisionnement irréguliers en médicaments
-Manque de suivi et de surveillance des malades

2-Prophylaxie de la transmission
-Désinfection au cours de la maladie : simple entretien du local et des objets + propreté du
malade.
- Au niveau de l’hôpital désinfection par trempage du matériel par l’utilisation de composés
actifs
- hygiène de la toux et recueil des expectorations
L'hygiène de la toux est une mesure simple, peu coûteuse et très efficace pour prévenir la
transmission de M. tuberculosis.. Chaque fois que le patient tousse ou éternue, il doit se
couvrir la bouche et le nez correctement au moyen d'un mouchoir en papier pour capter les
gouttelettes et éviter la formation d'aérosols. Le mouchoir sera placé, après un seul usage,
dans un sac en plastique qui doit être évacué quotidiennement. L'expectoration est recueillie
dans des récipients à usage unique qui doivent être remplacés chaque jour.
-port de masques
pour qu'un masque assure une protection optimale, il ne peut permettre aucune fuite le long
du visage, et doit arrêter les particules de 1 à 5 µ.
Le masque à une couche de papier est inefficace Le masque chirurgical ne s'adapte pas
suffisamment sur le visage. La protection la plus efficace n'est possible que par des
masques répondant aux normes FFP2 et FFP3.

3-Prophylaxie de la réceptivité : 2 armes :


A-la chimioprophylaxie: La chimiothérapie préventive a prouvé son efficacité chez les
enfants de moins de 5 ans ; par contre, son efficacité n'a jamais été démontrée chez l'enfant
contact asymptomatique, âgé de plus de 5 ans.

B- La vaccination:
À la naissance dans les maternités
0-14 ans révolus non porteurs de cicatrice
Arbre de décision pour un enfant contact d'un tuberculeux contagieux : voire annexe

Le PNLCTMR

34
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

1-Introduction
-Élaboré et mis en place en 1968,
-Enrichi au fur et à mesure par des dispositions techniques et une réglementation
-Assure la gratuité des activités : de dépistages, de traitement, vaccination, de suivi et de
formation
-Mais au cours de ces derrières années, la situation épidémiologique montre une stagnation
du PNLT liée au relâchement de la vigilance et une diminution de la mobilisation de tous les
secteurs chargés de l’application et du suivi du programme
-Pour une meilleure application de ce programme il faut :
→ Prise de conscience et l’engagement politique et financier du ministère de la santé afin
d’assurer la gratuité de la prévention, dépistage, traitement.
→ Rendre les laboratoires plus performants.
→ Fournir des efforts par le personnel médical et paramédical dans l’éducation de la
population en général et des malades en particuliers.

2-But du P.N.L.A.T
-réduire la transmission de la tuberculose dans la population algérienne
-réduire la morbidité et la mortalité liées à la tuberculose .

3-Objectifs spécifiques
-réduire de moitié d’ici 2010 le taux annuel des nouveaux cas de tuberculose
pulmonaire à microscopie positive.
-Atteindre et maintenir au moins de 5% le taux de résistance primaire aux
antibiotiques, au niveau national.
-Réduire de moitié d’ici 2010 le taux d’incidence des méningites et des miliaires
tuberculeuses de l’enfant .

4-Activités du programme
-Vaccination des nouveaux-nés par le BCG ; afin d’atteindre un taux de couverture
vaccinale supérieur à 95%,
-Identification d’au moins 85% des cas de tuberculose à microscopie positive existant
dans la collectivité,
-Traitement de tous les cas de tuberculose reconnus et la guérison d’au moins 90%
d’entre eux,.
-La supervision de toutes les tâches liées au dépistage et au traitement.

5-La surveillance du programme


est assurée par le ministère de la santé et de la population
Son objectif est d'évaluer les tendances et de mesurer l'atteinte des objectifs du
programme de lutte.

35
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-Elle est basée sur des indicateurs d’activité , des indicateurs de résultats et sur des
indicateurs d’efficience .

conclusion
-Les indicateurs épidémiologiques relatifs à la tuberculose montrent une stagnation du
tableau de la maladie dans notre pays avec encore des valeurs en deçà des seuils fixés.
Cela implique :
- de redoubler les efforts déjà consentis pour lutter contre cette affection,
- mais également de rechercher et d'identifier les raisons de cette situation afin de
réadapter si nécessaire, les moyens de lutte et par retour le système de surveillance.

-Actuellement on dispose de techniques de diagnostic et d’agents chimiothérapiques


efficaces pour la prise en charge de la tuberculose.
- La lutte anti tuberculeuse est intégrée aux soins primaires du pays et tout praticien est
appelé à veiller à la bonne marche des activités essentielles du P.N.A.T. (dépistage et
traitement des malades, prévention de la maladie).
.
références :
- Manuel de la lutte antituberculeuse à l'usage des personnels médicaux –

Programme National de Lutte Contre la Tuberculose- MSP, Direction de la

prévention- INSP, édition 2001.

- Bulletin Epidémiologique n° 9 – INSP 1985

-WWW.ands.dz

-M.Bouziani, les pathologies infectieuses : aspects épidémiologiques et prophylactiques, ed, Dar El Gharb.

36
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME

Plan du cours
I) Définition et généralité
II) Programme National de Lutte contre le paludisme
1- introduction
2- objectifs
3- activités
4- évaluation
III) Le plan d’action 2006 de l’Institut National de la Santé Publique
IV) références

Objectifs du cours : connaître les différentes étapes du programme de lutte contre


le paludisme.
Définition et généralité
Le paludisme reste la première endémie parasitaire mondiale. Il sévit dans la zone
intertropicale.
Il a toujours existé en Algérie où il a été déjà signalé au 12ème siècle. L’Algérie a été le
premier champ d’expérience de la lutte antipaludique.
Le paludisme est du à des hématozoaires du genre Plasmodium dont 4 espèces sont
pathogènes pour l’homme : P. falciparum, P vivax P. ovale et P. malariae.
P. falciparum est le plus important car c’est le plus répandu (Afrique sub-saharienne
+++), il est le seul responsable des formes mortelles et devient de plus en plus résistant aux
antipaludiques.
La transmission se fait par un vecteur, moustique du genre Anophèles qui pique pendant
toute la nuit.
Il n’existe pas d’immunité durable vis-à-vis du paludisme. Après de nombreuses années
d’exposition ininterrompue, les populations des zones d’endémie finissent par acquérir un
«État de prémunition» qui les met à l’abri des formes graves et symptomatiques du
paludisme mais pas du portage intermittent du parasite.
Chez un sujet non « prémuni » (cas des voyageurs) un accès palustre peut évoluer en
quelques heures vers un neuropaludisme et entraîner la mort du patient. En conséquence :
« Toute fièvre chez un patient de retour d’une zone d’endémie palustre est un paludisme
jusqu’à preuve du contraire »
«Tout malade présentant une atteinte de la conscience ou tout autre signe de
dysfonctionnement cérébral au retour d’une zone d’endémie palustre doit être traité dans la
plus grande urgence comme un neuropaludisme ».
Le diagnostic du paludisme est une urgence médicale. Le diagnostic de certitude repose sur
la mise en évidence des hématozoaires sur un prélèvement de sang périphérique. Deux
techniques sont d’utilisation courante : - Le frottis mince coloré au MGG : de par sa

37
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

simplicité et sa rapidité, le frottis mince est l’examen de 1° intention recommandé. - La


goutte épaisse colorée au Giemsa, plus sensible, reste l’examen de référence.
Le traitement de l’accès simple à P. falciparum doit faire appel à l’un des 4 médicaments
suivants - Quinine – Atovaquone -Proguanil (risque de vomissements) - Méfloquine (risque
de complications neuropsychiatriques) - Halofantrine (avec prudence +++ : risque d’effets
secondaires cardiaques graves)
Le traitement de l’accès grave repose sur l’utilisation de la quinine par voie intraveineuse
associée aux mesures de réanimation adaptées.
La prophylaxie individuelle du paludisme pour les voyageurs repose sur l’association d’une
protection contre les moustiques (vêtements adaptés, insecticides et répulsifs,
moustiquaires imprégnées) et d’une chimioprophylaxie.
La chimioprophylaxie, basée sur des recommandations officielles régulièrement actualisées,
doit être adaptée à chaque cas particulier.
Programme National de Lutte contre le paludisme
Introduction
Vers 1960 :la maladie a connu des pics atteignant les 100.000 cas /an en raison d’une
baisse de la lutte antipaludique .Mais celle-ci a continué grâce aux travaux du Docteur
Andarelli ,médecin chef du service antipaludique en Algérie (3)

-En 1963 : l’Algérie, avec le soutien technique de l’OMS et en coordination avec le Maroc et
la Tunisie, décide de lancer un programme d’éradication du Paludisme par étapes d’Est en
Ouest couvrant la totalité des Wilayas du nord du pays et devant permettre de conclure, en
1983, à l’absence de cas autochtones.

Le Bureau Central de l’Eradication du paludisme (BCEP) fut créé ; sa mission principale


était la prise en charge technique des opérations.

Objectifs principaux
- Réalisé l’éradication du paludisme dans tous les territoires endémiques du pays,
- Maintenir le pays exempt de la maladie.
Les objectifs spécifiques
-Empêcher la réintroduction du paludisme dans les régions oǔ l’éradication a été réalisée,
-Éliminer les micro foyers de transmission persistante (Tamanrasset, Adrar, Ouargla)
-Réduire l’incidence plasmodique à 0/1000 de la population à risque,
-Prévenir la résurgence de la transmission dans les zones réceptives par un système
approprié de surveillance épidémiologique.

Activités
La campagne de lutte contre le paludisme
a- Phase préparatoire : elle a duré 2 ans au minimum (1963-1968) comprend :

38
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Enquête épidémiologique
Organisation administrative
Reconnaissance géographique
Formation du personnel
Mobilisation des ressources
Préparation des insecticides et appareil
IEC (information –éducation -communication) xxx objectif : obtenir la coopération des
populations en autorisant l’application d’insecticides, prélèvement de sang , prise de
médicaments…
b- Phase d’attaque : durée 3 ans au minimum à partir de 1968
Son objectif était l’arrêt de la transmission par :
Dépistage actif et passif + traitement des malades
Cycle d’aspersion intra domiciliaire avec DDT

c- Phase de consolidation : 1978 - 1986


Pulvérisation concernant les foyers résiduels uniquement
Programme de lutte anti larvaire
Renforcement des activités de dépistage :
- enquête hématologique:FSP, goutte épaisse
- surveillance entomologique : reconnaissance des gîtes larvaire en complétant la
carte d’anophélisme
Cette phase n’a pris fin que lorsque aucun cas autochtone n’a été notifié pendant trois
années consécutives.
Fait important:
Un bouleversement des données épidémiologiques (l e paludisme d’importation
connaîtra une hausse remarquable) coïncidait avec l’accroissement des échanges
commerciaux et les mouvements de populations avec les états africains frontaliers.

d- Phase d’entretien : à partir de 1986 Phase actuelle


A cette phase, l’éradication du paludisme est considérée comme atteinte.
-Cette phase avait pour objectif la surveillance pour éviter la reprise de la transmission
Maintenue tant que le paludisme existe sur la terre
Pour prévenir la réintroduction de la maladie en évitant la reprise de la transmission

-Maintenir les activités de dépistage


-Poursuivre la réalisation d’enquêtes épidémiologiques systématiques autour de chaque cas
de paludisme détecté

39
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-Généraliser la diffusion de recommandations prophylactiques


-Renforcer les activités de lutte antilarvaire dès le mois d’avril
-Renforcer la surveillance entomologique à travers les zones réceptives du nord de l’Algérie
- réaliser dans les anciens foyers des enquêtes hématologiques de masse lors de la saison
de transmission.
Surveillance épidémiologique du paludisme (évaluation)
Utilise les méthodes d’évaluation de l’endémie
Indices épidémiologiques humains
1. Indice plasmodique:% de sujets dont le FSP est +(présence de plasmodium) à une date
déterminée
2. Indice gametocytaire:% de sujets dont le FSP est + (présence de gamètes)
3. Indice splénique:% d’enfants de 2 à 9ans porteurs de SPM
4. indice séro-épidémiologique:moyenne géométrique des titres d’AC spécifiques retrouvés
par groupe d’âge par les méthodes d’IFI et les hémaglutinations indirectes

40
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Indices épidémiologiques anophéliens


1. indice oocystique:% d’anophèle femelle d’une espèce donnée présentant des oocytes
dans l’estomac
2. Indice sporozoitique:% d’anophèle d’une espèce donnée présentant des sporozoites
dans les glandes salivaires ou % d’anophèle femelle susceptible d’inoculer la maladie
3. Taux d’anophèle:présentant une résistance aux insecticides
En phase de consolidation
1. Taux annuelle des examens hématologiques (TAEH): rapport entre le nombre de lames
annuellement examinées et la population soumise au risque ou sous surveillance
(Algérie:0,19% de la pop)
2. Indice plasmodique annuel (IPA):rapport entre le nombre de lames + annuellement
examinées /à la population soumise au risque.
Le plan d’action 2006 de l’Institut National de la Santé Publique
Il tient compte de toutes les données de la situation épidémiologique du paludisme en
Algérie, son évolution depuis ces dernières années et tente d’y répondre par une stratégie
opérationnelle adaptée, en collaboration avec la direction de la prévention du MSPRH .Il
consiste à évaluer et surveiller le risque paludogène au niveau de chaque strate
épidémiologique, ciblant particulièrement les Wilayas à haut risque : Tamanrasset, Adrar,
Illizi, Ghardaïa,Ouargla ,au sud du pays .
Le paludisme en Algérie est de type instable ,avec des foyers sporadiques , influencé par
les changements climatiques .
L’objectif principal du plan d’action est :
Le Renforcement du programme national de lutte contre le Paludisme, par la Surveillance
épidémiologique, basée sur:
-La prise en charge précoce des cas
-Les enquêtes hématologiques: renforcement du Dépistage actif/passif pour améliorer le
TAEH au niveau des régions à risque paludogène : Tamanrasset, Illizi, Ouargla, Adrar et
Ghardaia.
-Le dépistage sérologique au niveau des anciens foyers, des zones silencieuses, et autour
du cas pour contrôler le réservoir de parasites.
-La redynamisation du circuit d’information, introduisant l’utilisation du système d’information
géographique (SIG) , l’utilisation des données météorologiques ,
sociodémographiques,etc.…
-La multiplication des enquêtes sur le terrain.
-La dotation des laboratoires et structures de santé en matériel de laboratoire et pour le
terrain (entomologie++), réactifs, médicaments …
-L’instauration d’une dynamique d’échanges multisectorielle et constante avec les autorités
et les personnes concernées de l’agriculture, l’hydraulique, l’aménagement du territoire, les
communes , la santé…
-Le renforcement de la lutte antivectorielle,
-La supervision des activités,
L’organisation de séminaire- atelier sur la surveillance et la lutte antivectorielle,

41
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-La collaboration inter pays,


-La formation du personnel technique au diagnostic parasitologique, aux techniques
entomologiques, à la surveillance et à la lutte antivectorielle,
-La recherche appliquée.

références
-Institut National de la Santé Publique: le paludisme en Algérie situation – évolution

données actuelles. Communication www.ands.dz

-M.Bouziani, les pathologies infectieuses : aspects épidémiologiques et prophylactiques, ed, Dar El Gharb. 2001

-A.Bezzaoucha.. Maladie à déclaration obligatoire.Ed. OPU.2004

42
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LA MENINGITE CEREBROSPINALE

Plan du cours
Définition
Rappel clinique
Epidémiologie analytique
Epidémiologie synthétique
. La surveillance épidémiologique

Objectifs du cous : connaître


Le profil épidémiologique de la MCS
La stratégie de lutte et les mesures préventives

Définition
La méningite : c’est un processus inflammatoire d’origine généralement infectieuse
atteignant les méninges (ensemble des formations recouvrant l’encéphale et la moelle
épinière)
Dans 70 á 80% des cas les méningites sont d’origine virale. Elles sont généralement
bénignes, le rétablissement étant le plus spontané.
Dans 20 a 25% des cas , les méningites sont d’origine bactérienne. Elles sont graves car
l’évolution spontanée est pratiquement toujours mortelle.
Dans moins de 5% des cas, les méningites infectieuses sont dues á des bactéries non
pyogènes, á des parasites ou des processus néoplasiques.
Plusieurs bactéries peuvent être a l’origine de ces infections les plus fréquentes :
Pneumocoque et bacille de Pleiffer : (Haemophilus influenza): méningite non contagieuse.
Neisseria meningitidis (méningocoque) : le seul germe capable de donner lieu à des
épidémies par contre c’est la moins grave et la plus facile à traiter, atteint surtout les sujets
jeunes de 2 mois à 25 ans. Ce dernier fera le sujet de notre étude.

Rappel clinique
- incubation silencieuse ou masquée par une rhinopharyngite banale.
- début brutal : température à 40°, frissons, cépha lée violente, vomissement, la raideur
méningée (mise en évidence par les signes de kerning et Brudzinski )
- signes accessoires : troubles vasomoteurs, hypreéstésie cutanée, troubles
sphinctériens, oculaires, du comportement.
- forme comateuse avec purpura pétéchial étendu : mauvais pronostic.
Epidémiologie analytique

43
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

1. agent pathogène
Neisseria meningitidis : diplocoque gram négatif, aérobie strict,
la paroi est l’élément intéressant , elle porte des pilis qui interviennent dans l’adhésion aux
cellules des muqueuses et surtout présente trois constituons majeurs d’intérêt nosologique ,
épidémiologique et prophylactique. Les polyosides micro capsulaires, les protéines de la
couche externe, les lipopolysaccharides. Divers sérotypes sont pathogènes pour l’homme :
les germes A,B, C et y sont responsables de 80 % des méningites.
Très fragile dans le milieu extérieur, il faut le cultiver sitôt le prélèvement effectué) il est
sensible au froid, la chaleur, la dessiccation, rayons ultraviolets et aux anti septiques usuels.
2. Réservoir du virus
Le réservoir est strictement humain (rhinopharynx) : malade et porteur sain, le germe atteint
les méninges par deux voies possibles : ethmoïdale par passage direct à travers la lame
criblée, sanguine par bactériémie ou septicémie. Les sécrétions du nez et de la bouche
constituent la source de transmission.
3. Mode de transmission

La transmission est directe, interhumaine (germe fragile) par les gouttelettes de salives
(parole, toux)
L’aérocontamination est possible dans les laboratoires et les services cliniques.
Période d’incubation : 2 à 10 jours.
Période de contagiosité : pour un porteur : 3 à 4 semaines.

4. Réceptivité
Prédomine, chez les enfants et les adolescents
Une immunité peut s’acquérir progressivement au hasard des contacts avec diverses
souches car il n’y a pas d’immunité croisée entre les différents sérogroupes.
la vaccination procure une immunité à l’égard des sérogroupes A et C de méningocoque.

5. Les facteurs favorisants


- parmi les facteurs d’environnement favorisant l’éclosion de la maladie (portage –
maladie) : Facteur climatique : sous l’effet de la sécheresse aggravée par de fréquents
vents de sable, la muqueuse rhino-pharyngée se dessèche, s’irrite, se fragilise et perd ses
capacités de défense contre toute infection locale ⇨ Epidémie.
- Promiscuité, conditions d’hygiène défectueuses, et la saison froide (par le fait qu’elle
confine des individus dans des pièces mal aérées)
- enfin une résistance individuelle amoindrie (fatigue, atteinte virale, etc.)

Epidémiologie synthétique
2- Afrique soudano- sahélienne : la « ceinture de la méningite :

44
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

En Afrique tropicale, la MCS sévit avec une acuité particulière dans une zone qui s’étend
de la façade atlantique à la corne de l’Afrique. C’est «la ceinture de la méningite » qui trouve
ses limites entre 8° et 16° degrés de latitude nord .

En Algérie, la MCS est á l’état endémique dans toutes les régions du pays, se voit toute
l’année mais 50% des cas surviennent au printemps. Une poussée épidémique est notée
dans tous les 9 à 10 ans. On estime en Algérie qu’on est en situation épidémique dés qu’il
survient 2 cas de MCS la même semaine dans la même commune.
1- Evolution de l’incidence des méningites : entre 1986 et 1997 l’Algérie a connu deux
poussées épidémiques importantes ; l’une en 1989 et 1990, l’autre en 1996 et 1997.

45
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA MENINGITE A


MENINGOCOQUE

La lutte contre la MCS est basée sur un système de surveillance de la maladie et sur la
protection des sujets réceptifs

- La surveillance épidémiologique
Elle à pour objectifs :
- Connaître la fréquence, les tendances et les principales caractéristiques épidémiologiques
de ces affections ainsi que l’impact des mesures de prévention.
- Evaluer l’efficacité de la stratégie de lutte en fonction de l’évolution enregistrée.
-Assurer l’information régulière des autorités et la rétro information des différents acteurs
impliqués et ayant en charge le système de santé.
- Organiser l’information, l’éducation et la communication avec le public et les organes
d’information.

Elle est basée sur


a- une définition précise des cas de méningite Critères de définition d’un cas de méningite

-cas possible : adulte : accès fébrile brutal dépassant 38° en mesure rectale associé à une
raideur de la nuque ou des pétéchies ou un purpura.
Nourrisson de moins de un an : existence d’au moins trois des signes suivants : diarrhée,
vomissements, hypotonie axiale, bombement de la fontanelle, fièvre supérieure à 38°en
mesure rectale, excitabilité. Tout cas suspect de méningite devra faire l’objet d’une ponction
lombaire.

-Cas probable : tout cas possible diagnostiqué en période épidémique ou présentant un


LCR trouble contenant des cocci gram négatif à l’examen direct.
-Cas certain : tout cas possible ou probable présentant une culture positive (N.meningitidis à
l’hémoculture ou dans le LCR) ou des antigènes solubles A,B ou C.

-Critères de définition d’un cas secondaire


Un cas d’infection à N.meningitidis survenant chez un sujet contact (vivant au domicile du
malade ou ayant dormi dans la même pièce, ou ayant des contacts proches et répétés avec
le cas dans les 10 jours précédant l’hospitalisation de celui-ci ), avec un délai supérieur à
24 h.
b-La détection de tout processus épidémique
Doit tenir compte du niveau d’endémicité ou des conditions épidémiologiques. Le
franchissement d’un niveau d’incidence ou « seuil d’alerte » constitue le critère de
détection d’une épidémie.

46
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Détection et confirmation d’une épidémie de méningite


durant les périodes inter épidémiques : La déclaration hebdomadaire, régulière des cas est
obligatoire, la confirmation des cas par le laboratoire au SEMEP est impérative.
Durant les périodes épidémiques : Les déclarations doivent être journalières avec et
toujours nécessité de la déclaration du zéro cas.
L’analyse et l’interprétation des données au niveau du SEMEP, permet de détecter de
façon précoce une épidémie et d’y répondre rapidement.
Le seuil d’alerte d’une épidémie : l’existence d’un cas s’il y avait zéro cas auparavant et un
doublement du nombre de cas de MCS sur une période de 3 semaines consécutives.

Planification et gestion de la réponse à une épidémie( alerte épidémique de MCS)


IL s’agit d’une urgence.
1 - Mise en œuvre d’un système d’alerte précoce au niveau du laboratoire.
2 - Mise en œuvre d’un système d’alerte au niveau du secteur sanitaire ⇒institution d’un
comité de crise qui permet :

- Evaluation rapide de la situation par confirmation de l’épidémie


- Définition des caractéristiques initiales de l’épidémie et identification du germe en cause.
- Assurer une liaison entre services d’hospitalisation, consultation périphérique et
laboratoires.
- Définir les mesures de lutte, évaluer les capacités opérationnelles et entreprendre le
redéploiement des ressources humaines et des moyens matériels.
- Investiguer les cas par une enquête épidémiologique autour du cas selon un protocole
normalisé.
- Identifier les sujets contact selon les critères de définition adoptés.
- Rechercher activement d’autres cas sur las base des critères de définition adoptés.
- Veillez à ce que les stocks soient suffisants : réactifs, et vaccins.
- Assurer la protection des sujets réceptifs :
A- la chimio prophylaxie : concerne les sujets contact immédiats
son but est d’éliminer le portage nasopharyngé et par conséquent de réduire le risque de
maladie.
Spiromycine pendant 5 jours à la dose de75000 UI deux fois par jour chez l’enfant, et de
3 millions d’UI deux fois par jours chez l’adulte
ou Rifampicine pendant 2 jours à la dose de 40mg /Kg/jour en deux prises chez l’enfant de
moins de 12 ans et 600 mg/Kg/j deux fois par jour chez l’adulte.

B - la vaccination anti –méningococcique :

47
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Seule la vaccination de masse par le vaccin anti méningococcique A+C est capable
d’arrêter l’épidémie dans les deux semaines qui suivent sa survenue. La campagne de
vaccination devra faire appel aux équipes du secteur sanitaire chargées du programme
élargi de vaccination (PEV) .
La vaccination dans les collectivités fermées telles que casernes, prisons, internats, écoles,
ainsi que les oasis du grand sud, doît être entreprise dès qu’un cas de méningite à
méningocoque est suspecté. Il est recommandé de vacciner de façon systématique :

- Le personnel de santé exposé, cette vaccination doit être renouveler tous les 3 ans.
- Toutes les jeunes recrues du service national dans les 48 h suivant leur arrivée en milieu
militaire de façon à leur faire développer le plus précocement possible une immunité
acceptable.

Mesures préventives inutiles

- L’isolement des malades n’est pas nécessaire.


- La fermeture des écoles et des collectivités fermées n’est pas recommandée. Mieux vaut
vacciner l’ensemble de l’établissement.
- La chimio prophylaxie de masse est déconseillée
- La vaccination des voyageurs en provenance de zones épidémiques n’est pas justifiée.

La fin de l’épidémie se définit par un retour au taux d’incidence antérieur habituel.

N.B. IL est recommandé, pour les voyageurs de plus de 18 mois, qui se rendent dans une
région ou sévit une épidémie de méningite ou dans une zone d’hyper endémie, de se faire
vacciner contre la méningite à méningocoque A et C par une dose unique de vaccin qui est
efficace en 5-7 jours pendant 3 ans environ ( pèlerinage )

références
Manuel de stratégie de lutte contre la méningite a ²méningocoque, séminaire atelier. Annaba

M.Bouziani, les pathologies infectieuses : aspects épidémiologiques et prophylactiques, ed,Dar El Gharb. 2001.

48
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LES MALADIES A TRANSMISSION HYDRIQUE « MTH »

Plan du cours
Définition généralités
évolution des MTH
principaux facteurs générateurs de MTH
les solutions à mettre en œuvre
études épidémiologiques les principales MTH
Fièvre Typhoïde
Choléra
Hépatites virales A et E
Programme national de lutte contre les MTH
références

Objectifs du cours : à la fin du cours l’étudient doit être capable :


-De différencier entre les différentes MTH,
- connaître les facteurs favorisants leurs survenues, et l es moyens de prévention.

Définition généralités
Le mot MTH recouvre un large spectre de pathologie d’origine bactérienne parasitaire
ou virale dont l’élément commun est le mode de contamination : l’eau.
à déclaration obligatoire
Ce sont des maladies du péril fécal à allure épidémique, dont la symptomatologie est la
plus souvent digestive (diarrhée, vomissements etc.…) qui restent encore très répondues et
constituent toujours une menace dans les pays pauvres et dont la mortalité est très élevé
surtout pour les enfants en bas âge.
Les MTH ont connus une véritable évolution liée à la situation climatique du pays aggravée
par une sous exploitation des réserves.
Véritable problème de santé publique, elles représentent en terme de morbidité les
premières maladies notifiées à l’INSP en 1980 l’épidémie de cholera a coûté la vie de 482
personnes en Algérie,
En 1990 prêt de 5 M d’enfants sont morts des MTH dans le monde selon l’OMS.
Le taux d’incidence global moyen des maladies hydriques est de 35 cas par 100 000
habitants.

évolution des MTH (voire Annexe)


L’évolution des MTH est en dents de scie :

49
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

a) durant la décennie 1963-1974


Les MTH ont présenté une incidence relativement basse deux maladies posaient un seul
problème la fièvre typhoïde sous forme de petits foyers épidermiques et les dysenteries
bacillaires et amibiennes qui sévissaient à l’état endémiques surtout au sud du pays.

b) au cours de la décennie 1975 –1986 il a été noté une augmentation progressive de


l’incidence des MTH avec plusieurs pics épidermiques sévissant dans les agglomérations
surpeuplées et les banlieues avec habitat précaires dus à une croissance démographique
incontrôlée.
Des mesures adéquates ont été entreprises.
c) au cours de la décennie 1987 – 1998
Marquée par l’institution d’une politique de développent global de l’habitat et d’exploitation
des ressources hydriques.
-Mais la population algérienne a triplée depuis 1962 entraînant une promiscuité aggravée
par l’insuffisance de l’alimentation en eau potable et la faible prise en charge de l’hygiène de
l’environnement ce qui a favoriser la persistance des MTH : cholera, FT.
-représentent 38% de l’ensemble des maladies déclarées durant les années 1990.

Principaux facteurs générateurs de MTH


Une urbanisation rapide et désordonnées le mode de vie urbain ont entraîné une
augmentation de la production des déchets solides et liquides.
Un contexte démographique en expansion passant de 10,4 millions d’habitants en 1962 à
prés de 30 M en 1998.
Un contexte géographique favorable
La population algérienne est repartie de façon très inégale sur l’ensemble du territoire 94%
de la population est concentrée dans le nord sur une superficie la 13 % du territoire.
une situation de l’habitant très préoccupante avec absence de réseau d’AEP.
Une absence de conformité du réseau d’AEP favorisée par l’insuffisante des contrôles
techniques des services de l’hydrauliques à toutes les étapes et l’inter connexions cross
connexion) entre réseaux d’ EAP et réseau d’assainissement.
Approvisionnent en eau potable insuffisant.
Les procédés de désinfection de l’eau destinée à la consommation humaine obsolètes
Les techniques de désinfection anciennes occupent encore une place importante.
8) un traitement et une surveillance de l’eau destinée à la consommation humaine peu ou
mal connus la surveillance et le contrôle bactériologique de l’eau est basée sur le dosage du
chlore résiduel (0,5mg/l) et la colimétrie (dénombrer les coliformes fécaux),
9) un système d’assainissement il existe de grandes inégalités dans le taux d’accès à un
assainissement correcte entre population résident dans les zones : urbaine (58%) et rurale
(62%),
Les solutions à mettre en œuvre

50
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Promotion de l’hygiène et la salubrité publique par amélioration des conditions de vie du


citoyen. (promotion de l’habitat, alimentation en eau potable, et assainissement du milieu.)
collaboration intersectorielle.
Doit être permanente et concerne en particulier les secteurs de l’habitant, de l’hydraulique
et de la santé,
La participation des collectivités locales demeure fondamentale aux prioritaires :
3) Lutte contre l’habitat précaire,
4) Unification et standardisation des méthodes de contrôle techniques des services de
l’hydraulique.

études épidémiologiques les principales MTH


Les MTH recouvrent un large éventail de manifestations pathologiques d’origine :
Bactérienne: fièvre typhoïde, choléra, gastro-entérite…
Virale:PAA, hépatite A et E….
Parasitaire:amibiase, oxyures, bilharziose, ténia….
Elles se transmettent par :
Eau de boisson,Le lait,Les mains,Les légumes qui se mangent crus (salades, radis,
carottes…etc. arrosés avec des eaux usées ),Les coquillages ramassés à proximité du point
de déversement des égouts,Les sources d’eau (puits) qui sont à proximité d’un cabinet
d’hygiène défectueux.

Fièvre Typhoïde :
Elle représente actuellement 47%de l’ensemble des MTH déclarées.
Maladie infectieuse aigue spécifique à l’homme.
Agent pathogène : salmonelles majeurs :
- Salmonella typhi (bacille d’Eberth)
-Salmonella paratyphi A, B, C.
-Entérobactérie gram négatif.
-Munie d’une endotoxine.
-Résistant dans le milieu extérieur, particulièrement dans l’eau.
Cliniquement:Elle se manifeste par une symptomatologie digestive et générale secondaire à
la multiplication de la bactérie dans l’intestin et son passage après dans le sang.
Diagnostic positif : hémoculture, coproculture, sérodiagnostic de «Widal et Félix ».
Transmission:
-Direct:inter humaine (selles, linge souillé mains sales).
-Indirect: eau et aliments contaminés.
2-Choléra :

51
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Infection intestinale diarrhéique sévère due aux vibrions cholériques.


Agent pathogène:
-Vibrion cholerae O1
-Bacille gram négatif.
-2 agents occasionnent le choléra :vibrion classique et le vibrion cholerae El Tor.
Réservoir:
-En période d’épidémie: homme (malades, porteurs sains).
-En période inter épidémique: environnement
Milieu hydrique (eau douce, milieu marin).
Transmission:
-Direct: Inter humaine par manipulation de produits contaminés ou de cadavres : maladie
des mains sales.
-Indirect: eau et aliments souillés.
Clinique: le tableau typique : l’aspect purement hydrique des selles, la déshydratation.
Diagnostic positif : coproculture et sérologie.

3-Hepatites virales A et E :
Hépatite est une inflammation du foie secondaire à l’infection des hépatocytes par plusieurs
types de virus dont le VHA et le VHE.
-Hépatite A: maladie infantile bénigne.
-Hépatite E: touche les adulte, la mortalité est importante (80%) surtout chez la femme
enceinte.
Agent pathogène:
-VHA: picornavirus, résistant aux antiseptiques et à la chaleur.
-VHE: moins résistant dans le milieu extérieur, plus sensible aux désinfectants et au chlore.
-VHA et VHE sont éliminés dans les selles.
Transmission: l’eau polluée est la principale source de contamination pour ces hépatites
épidémiques.
Clinique:Hépatite A : fièvre, signes gastro-intestinaux, ictère.
Hépatite E : risque d’hépatite fulminante.
Diagnostic positif : Hépatite A : sérologie (Ac anti-VHA).
Hépatite E : coproculture.
4-Dysenteries:
A-Shigelloses
Recto-colite aiguë fébrile, due à des bactéries du genre Schigella.

52
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Agent pathogène: Entérobactérie, gram négatif. 4 sous groupes : les bacilles dysentériques
A, B, C et D.
Clinique: syndrome dysentérique.(diarrhées liquides glaireuses et sanglantes)
Transmission:
-Direct: Infection manu portée.
-Indirect: Aliments souillés et consommés crus (irrigation par des eaux usées).
les mouches.
b- Amibiase

Affection parasitaire colique extrêmement fréquente en Algérie.


Due à l’amibe Entamoeba histolytica.
Agent pathogène:
-Protozoaire, fragile dans le milieu extérieur.
-La forme kystique plus résistante, représente l’agent de dissémination de la maladie.
Transmission: eau et aliments souillés par les kystes, éliminés dans les selles des malades
et les porteurs sains .

Programme national de lutte contre les MTH :


Les principaux axes du programme de lutte contre les MTH sont :
les actions relevant du secteur de l’hydraulique : la prise en charge des réseaux de
distribution d’eau, l’assainissement (l’évacuation et le traitement des eaux usées).
les actions menées par les services de santé : surveillance épidémiologique des MTH et
contrôle systématique des points de vente des aliments et de l’eau de boisson.
Des actions menées par les communes : l’entretient et la protection des ouvrages
d’adduction d’eau, l’assainissement et le control des puits.

références
-www.ands.dz
- M.Bouziani, les pathologies infectieuses : aspects épidémiologiques et prophylactiques, ed, Dar El Gharb.

53
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

ANNEXE
Evolution de l’incidence des MTH de 1981 à 2001

INCIDENCE DU CHOLERA
ANNEES 1981 - 2001

TAUX/100.000 HBTS
50

40

30

20

10

0
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
ANNEES
SOURCE : INSP

INCIDENCE DE LA FIEVRE TYPHOIDE

ANNEES 1981 - 2001

TAUX/100.000 HBT S
35

30

25

20

15

10

0
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01

SOURCE : INSP ANNEES

54
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

INCIDENCE DES HEPATITES VIRALES


ANNEES 1981 - 2001

TAUX/100.000 HBTS
50

40

30

20

10

0
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
ANNEES
SOURCE : INSP

INCIDENCE DES DYSENTERIES


ANNEES 1981 - 2001

TAUX/100.000 HBTS
70

60

50

40

30

20

10

0
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01

ANNEES

SOURCE : INSP

55
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES COLLECTIVES

Plan du cours
Définition
Importance du problème
Diagnostic étiologique des TIA
Prophylaxie
références

Objectifs du cours :
Définir les TIA, les différents agents responsables et connaître les différents moyens de les
prévenir.

Définition
TIA : maladie aigue qui résulte de la consommation d’aliments contaminés par certains
microbes ou leur toxine
La TIAC est défini par l’apparition d’au moins deux cas d’une symptomatologie, en générale
digestive, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire .
l’activité pathologique des agents responsables est due :
Soit à une action invasive (inflammation ou ulcération de la muqueuse intestinale
Soit à une action cytotoxique (production d’une toxine cytotoxique
Soit une action entérotoxinogène (entraînant une stimulation de la sécrétion intestinale)

Importance du problème
Les TIAC représentent un problème de santé publique par:
Leur fréquence y compris dans les pays à haut niveau économique due à la consommation
de plus en plus large d’aliments conservés de l’extension de l’alimentation collective:
cantine scolaire, fast food…
Par leur gravité exp : botulisme
En Algérie
La majorité des cas de TIAC sont enregistrés durant la saison estivale au cours des repas
familiaux et des festivités (souvent méconnue).

Diagnostic étiologique des TIA


1- les bactéries et toxines bactériennes:
Bacillus cereus, clostidium botilinum, clostidium perfringens, E. coli, salmonella, shigella,
staphylococcus aureus , vibrio cholerae, yersinia enterocolitica

56
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2- les virus : parvovirus , rotavirus …


3- parasites cryptosporidium , giardia lamblia
4-Les toxiques : champignons, fruits de mer, insecticides

A- TIAC à symptomatologie digestive


Sont les formes les plus répandues
Caractérisés par des nausées, vomissements et des diarrhée d’importance variable

Résumé synoptique des TIAC (voir vers la fin du document)

B-TIAC à symptomatologie nerveuse


Le botulisme
Affection due à la toxine élaborée par le clostridium botulinum
Très virulente la létalité est très importante
Durée d’incubation : 1-3 j
Symptômes oculaires précoce avec: ptôsis diplopie
Paralysie du système parasympathique: bouche sèche, constipation
Si forme grave : mort dans 4-8 j par paralysie bulbaire
Réservoir tube digestif de certains animaux qui souillent le sol par leurs déjections
Transmission: germe tellurique souillant les légumes, les fruits, les viandes qui sont
insuffisamment cuits ou salés
Prophylaxie : faire bouillir les conserves domestiques de légumes >3 min, ne pas ouvrir les
boites de conserves suspectes ou avariées

C-TIAC à symptomatologie vasomotrice


Exemple : intoxication histaminique par le thon,les sardine,crevette parasités par des
microorganisme exp protéus qui transforment l’histidine du muscle en histamine
Incubation très courte : 5-30 min jusqu’ a 3 heures
Céphalées, vasodilatation au niveau du visage, et du cou, tachycardie, bourdonnement
d’oreille parfois urticaire
Signes digestifs: nausées, vomissements , diarrhées
L’administration d’antihistaminiques amène la régression
D –les intoxications par des végétaux vénéneux:la solamine (pomme de terre), favisme (les
fèves) et surtout champignons.
E- les intoxications d’origine diverses: dues aux additifs, colorants…

57
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Prophylaxie

A.-Conduite à tenir devant une épidémie


Déclaration obligatoire de la maladie
Hospitalisation des cas graves
Isolement des malades
Enquête épidémiologique:préciser les éléments de la chaîne épidémiologique :
1-recherche de l’aliment infecté
2-identification de l’agent causal
Staphylocoque et salmonelle : coproculture, prélèvement rhinopharyngée
Botulisme: recherche de la toxine
Intox histaminique: dosage d’histamine

3-la recherche de l’origine de contamination de l’aliment


-prophylaxie d’urgence
Saisie des aliments suspects et destruction des lots contaminés
Désinfection des matériels et des locaux avec dératisation
S’assurer que personne n’en a emporté chez soi
Recherche –isolement -traitement des porteurs de germes ( porteurs de lésions cutanées et
les infections rhinopharyngée
Renforcement des mesures d’hygiène tout au long de la chaine alimentaire
-B- prophylaxie systématique-
Prévention de la contamination endogène
Se réalise au stade de la production des aliments
Touche l’hygiène des abattoirs, élevage aviaire …..
Prévention des contaminations exogènes
Se réalise au stade de la transformation, transport, conditionnement et de la vente
Les règles d’hygiène doivent être strictement respectées : matériel, locaux, de stockage…
Respect de la chaîne de froid xxx, des modalités de cuisson…
Au stade de consommation
Surtout les restaurants
Hygiène des locaux, hygiène du matériel, hygiène du personnel (visite médical)
Éviter les délais importants entre la préparation et la consommation des aliments.

références

58
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

M.Bouziani : les pathologies infectieuses « aspect épidémiologique et prophylactique ».ed


Dar El Gharb.
A.Bezzaoucha.. maladie à déclaration obligatoire.Ed OPU.2004
C.Zerhouni ; TIAC .communication

Résumé synoptique des TIAC

Fièvre

Oui Non

Action toxinique
Action invasive Vomissement++

Salmonelles Staphylocoque auréus


DI -12-36 H DI -1-6 H-

Clostidium perfringens
DI -10-14 H-

Bacillus céréus
DI -10-115 H-

HYGIENE ALIMENTAIRE

Plan du cours
Introduction
Définition
Place des différents groupes d’aliments dans la couverture des besoins

59
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

l es règles d’hygiène ou moyens de prévention générales


les règles spéciales d’hygiène concernant les aliments à grande consommation
Méthodes de stockage des aliments
conclusion
Références

Objectifs du cours à la fin du cours l’étudient doit connaître :

La définition de l’hygiène alimentaire,


Les différents moyens de prévention des intoxications alimentaires.

INTRODUCTION
A l’état naturel, la plus part des aliments contiennes des microbes vivants et qui peuvent
constituer un milieu de culture favorable, et entraîner des infections lorsque ces aliments
sont manipulés sans être traités de façon adéquate (cuisson, réfrigération),
On trouve une incroyable variété de micro-organismes sur et dans la nourriture. L'OMS a
dénombré plus de 250 types d'infections alimentaires.
Les industries alimentaires disposent d’un arsenal d’analyses pour éviter que nous les
ingérions.
Malheureusement, cela ne suffit pas toujours à éviter les accidents, le risque «0 » n’existe
pas.

Définition
Ensemble de règles permettant d'éviter des maladies par contamination microbienne, par
excès ou carence alimentaire.

Place des différents groupes d’aliments dans la couverture des besoins


Les aliment, selon leur intérêt nutritionnel le plus important sont classés en groupes .La
classification algérienne comprend cinq groupes d’aliments
-Les aliments du premier groupe : ce groupe comprend les produits animaux ou d’origine
animale : produits laitiers, poulet, viande, poisson, œuf.
-Les aliments du deuxième groupe : essentiellement représentés par les légumes secs
-Les aliments du troisième groupe constitués en majeure partie par des glucides à
absorption lentes : céréales, pomme de terre, fruits secs
-Les aliments du quatrième groupe : le beurre, les margarines, les huiles végétales
-Les aliments du cinquième groupe : les fruits et les légumes

l es règles d’hygiène ou moyens de prévention générales

60
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

A) Le nettoyage des locaux (les sols, les plans de travail) est indispensable puisque les
aliments ou les ustensiles sont en contact directe avec eux.
Dans le secteur de l’agro-alimentaire, le nettoyage des zones de productions suit des règles
d’hygiène très rigoureuses. Il se divise en cinq étapes principales :
le dépoussiérage éponge humide, sans produit, pour éliminer les déchets (poussières et
miettes…) ;
et nettoyage avec un détergent ;
la désinfection : laisser agir le produit quelques minutes ;
le rinçage éventuel ;
le séchage avec du papier absorbant.
Commencer le nettoyage par les zones les moins sales évitera de leur transmettre les
souillures des zones les plus sales par lesquelles on terminera.
La meilleure manière de procéder est de réserver certains outils (seau, éponge ou lavette,
chiffon…) à des tâches particulières .Un code de couleurs facilitera cette différenciation
NB une fois nettoyées, les surfaces ne sont plus exemptes de micro-organismes que
quelques minutes. C’est pourquoi on procédera au cycle entier du nettoyage sur les plans
de travail avant et après chaque utilisation.

B) la propreté du matériel : si les instruments de cuisines ne sont pas impeccablement


entretenus, ils deviennent dangereux c’est un nid microbien virulent, capable de contaminer
l’air ambiant et les aliments laissés à proximité .Un couteau sale transmettra ses microbes à
un aliments sain.
Les entreprises de restauration collective veillent avec soin à maintenir leur matériel à l’abri
des moisissures, de la rouille ou des graisses résiduelles.
Les règles à suivre :
-ne pas utiliser le même outil pour deux aliments différents ;
-ne pas laisser la vaisselle sale sur le plan de travail ou dans l’évier
-utiliser de matériel propre (éponge, bassine ou bac, torchon) pour le nettoyage ;
-ne pas laisser de matériel ou de vaisselle propre à la poussière ;
-ne pas ranger de matériel humide dans les placards ;
-ranger le matériel à l’abri des graisses ;
-jeter le matériel rouillé.

C) le lavage des mains car de très nombreuses intoxications sont dues à des germes
transmis aux aliments par l’intermédiaire de mains sales .C ‘est l’un des plus difficiles
problèmes à maîtriser dans le secteur de l’agro-alimentaire d’hygiène.
Il doit se faire selon une méthode rigoureuse ; Cette hygiène quotidienne doit être amplifiée
lors de maladies (angine, grippe, etc.)afin de ne pas la transmettre à autrui.
Les étapes de lavage des mains :

61
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

1-se mouiller les mains avec de l’eau tiède et éliminer les salissures éventuelles ;
2-prendre du savon bactéricide (de préférence liquide) et faire mousser quelques instants ;
3-utiliser éventuellement une brosse pour le lavage des ongles ;
4-se rincer les mains ;
5-se sécher les mains sur un essuie – mains propre.
Quand doit –on se laver les mains ?
Après être aller aux toilettes ;
Avant de manger ;
Avant la préparation des aliments ;
Entre la préparation de produits différentes (produits terreux, viande pare exemple)
Après avoir toussé ou s’être mouché ;
Après avoir touché la poubelle ;
Chaque fois qu’on l’estime » nécessaire.

les règles spéciales d’hygiène concernant les aliments à grande consommation

A- LE LAIT
C’est l’aliment le plus consommé surtout chez les nourrissons et jeunes enfants
Peut être contaminé lors de sa production ou son traitement à 3 niveaux :
1- la contamination par la vache
Lorsque la vache est atteinte par ces germes, la contamination de l’homme peut se faire par
la consommation de lait cru exp.
Brucella mélitensis : peut être éliminer par la pasteurisation.
Mycobactérium bovis: peut être éliminer par ébullition

Prévention
-Contrôle vétérinaire régulier : dépistage et traitement de toutes les maladie.
-Lavage des mamelles lors de la traite

2-la contamination lors de la traite

62
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Soit par le trayeur qui ne prend pas les mesures d’hygiène élémentaires lors de son travail;
Soit par l’appareillage ou les récipients de traite mal lavés
Plusieurs germes exp. staph, strept, virus de l’hépatite A…

Prévention
Hygiène individuelle du trayeur
Lavage et désinfection des récipients de la traite

3- lors du traitement du lait


Dans les usines de lait qui réhydratent la poudre de lait importée
La source:l’appareillage de réhydratation, d’ensachement, le personnel de l’usine.

Prévention
Avant la consommation: le lait doit subir un examen bactériologique à la recherche de
colibacille .la destruction des germes :
la pasteurisation:chauffage à 80 ° pendant 20 secon des pour détruire les colibacilles puis un
un refroidissement brusque pour éliminer les germes thermophiles
a stérilisation : consiste à une pré stérilisation pendant quelques secondes à une T ° de 140
°et une stérilisation pendant 30 minutes à une T° d e 112 ° .
L’upérisation : consiste à passer le lait à une ultra haute température (jet de vapeur à 140°)

B- LA VIANDE
Sa consommation est à l’origine de TIAC due aux salmonelles ou staphylocoque.
Risque de transmission des zoonoses exp. TBC, Brucellose…

Prévention
Au niveau de l’élevage: contrôle vétérinaire régulier pour dépister les maladies : l’abattage,
saisie des viandes contaminées,
Au niveau de l’abattage: maintient de la propreté des instruments d’abattage, hygiène
corporelle du personnel.
Au niveau de la commercialisation:transport des viandes dans des camion frigorifiques,
stockage dans les boucheries (entre 0° et 2°), inte rdire la préparation de la viande hachée
qui favorise la pullulation des germes.

C-LES LEGUMES ET LES FRUITS


Les sources de contamination sont nombreuses :
1- l’eau d’irrigation

63
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2- le sol : contaminé par certaines bactéries pathogène


3-L’air:les poussières transportent les germes à la surface des aliments
4-les locaux et appareils de préparation : contaminés par la circulation des animaux ex: les
chiens, les chats, les rongeurs, les mouches.
5- les instruments de travail plan de travail, couteau, récipients…
Le personnel:surtout le porteur asymptomatique : importance des visites systématique +
mesures d’hygiène individuelles et collectives (port de masque, de blouse, de gants…

Méthodes de stockage des aliments


1- la stabilisation:
Procédé physiques : la pasteurisation, la réfrigération, congélation ou surgélation
Les procédés chimique: Acidification, Salaison, Sucrage

2- La stérilisation : Procédé qui assure l’absence totale de toxine et de bactéries


pathogènes

Conclusion
Les aliments sont des produits fragiles .Il faut les entourer de précautions en différentes
circonstances. Cette responsabilité repose sur les industriels et les commerçants jusqu’au
magasin…mais, dès que les familles retirent un produit d’un rayon, elles sont responsables
de leur sécurité alimentaire.
Alors il faut que chacun fasse attention pour le transport, le rangement, la préparation, ou la
conservation.
La notion de la chaîne de froid commence à rentrer dans les habitudes.
Les campagnes d’information et de sensibilisation sont aujourd’hui vitales.
NB actuellement hygiène alimentaire ne concerne pas seulement la prévention des
maladies infectieuses, mais aussi les maladies non transmissibles exp. Hygiène alimentaire
et cancer (en matière de prévention du cancer, l'hygiène alimentaire peut jouer un rôle
important dans la lutte contre cette maladie du siècle), hygiène alimentaire et maladie cardio
vasculaire etc

références
-www.quapa.com/lexique.htm

-C.Zerhouni ; hygiène alimentaire .communication

- M.Bouziani : les pathologies infectieuses « aspect épidémiologique et prophylactique ».ed Dar El Gharb.

-A.Bezzaoucha.. maladie à déclaration obligatoire.Ed OPU.2004

64
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

65
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LE PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE RAA

Le plan du cours
Introduction
définition /diagnostic
facteurs de risque

Objectifs
Les activités du programme
Organisation de la lutte
Evaluation du programme
V) références

Objectifs du cours :
Connaître les caractéristiques du programme national de lutte contre le RAA.

Introduction
Le RAA continu à représenter un véritable problème de santé publique malgré la diminution
de son incidence au cours de ces dix dernières années et ceci est du à :
1- à sa complication majeure : Cardiopathie Rhumatismale en rapport avec les conditions
socio économiques,
2- ses conséquences sur la mortalité morbidité: surtout en Algérie et dans les pays en voie
de développement :
400 milles décès/an dans le monde entier
2 millions d’hospitalisations répétées, 1 million de chirurgie a cœur ouvert,
3- et ses conséquences économiques
-en Algérie : lourde charge socioéconomique
Chirurgie sur valvulopapthie: 750 millions de DA en 1995
(somme équivalente à la prévention et prise en charge des enfants d’âge scolaire)
4-au programme national de lutte qui n’a été ni efficace ni efficient ceci est du à la non
adhésion d’une grande proportion du personnel médical et de beaucoup de citoyens au
programme.

définition /diagnostic

66
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

C’est une maladie inflammatoire, due au streptocoque B hémolytique du groupe A


survenant à distance d’une infection des voies aériennes supérieurs. Elle touche les
enfants d’âge scolaire
(4-19 ans).
Rappel : diagnostic du RAA
1-critères majeurs : Cardite, polyarthrite, chorée, nodosités sous cutanés, érythème marginé
2-critéres mineurs :
-clinique : arthralgie, T°>38.2°c
-biologiques : VS accélérée>50mn la première heure, présence de CRP, allongement de
QT >0.2s à l’ECG.
3- la preuve d’une infection streptococcique :
-augmentation des ASLO et ASDOR
-la présence du streptocoque β hémolytique du groupe A au niveau du prélèvement de
gorge
4-le diagnostic DU RAA se pose par la présence de :
-2 critères majeurs + la preuve d’une infection streptococcique antérieure
- 1 critère majeur + 2 critère mineurs + la preuve d’une infection streptococcique
antérieure

facteurs de risque
-La pauvreté, la promiscuité et la dégradation de l’hygiène public et individuelle.
-Un niveau socio-économique bas.
-L’urbanisation massive et désordonnée source de promiscuité.
-Les collectivités (écoles, crèches) qui favorisent la dissémination du germe entre enfants.
-Manque d’information, d’éducation et de communication. (IEC)
-le non accès aux soins de base et l’illettrisme en sachant que le RAA en grande partie
touche une population bien ciblée (les pauvres).

67
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LE PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE RAA


Le programme national de lutte contre le RAA a été mis en place en 1990 par le ministère
de la santé publique et assisté par le comité national de lutte contre le RAA
-la population cible : population scolarisée : 5ans -19 ans

A) les objectifs
1-dimunier l’incidence du RAA de 50%
2-diminuer l’incidence des rechutes à mois de 0.4% /années/patients
3-réduire la prévalence des cardiopathies rhumatismales à moins de 1.5%

B) les activités du programme


1-traiter toute angine par BBP,
2-hospitaliser et traiter tout malade atteint de RAA,
3-prévenir les rechutes, en organisant la prophylaxie IIaire ,
4-Organiser IEC information –éducation –communication,
5-Organiser le circuit de recueil des données,
6-Faire une évaluation régulière du PNL-RAA.

C) organisation du programme de lutte


a. Au niveau central
-Direction de la prévention du MSP : mise en œuvre du programme
-INSP (institut nationale de santé publique) : évaluation du programme, élaboration d’un
programme d’éducation sanitaire et communication sociale
-IPA (institut pasteur d’Algérie) : Laboratoire de référence

b. au niveau périphérique :
1-USB : unité de soin de base
2-hopital
3-SEMEP : service d’épidémiologie et de médecine préventive
4-pharmacie
5-DSP direction de la santé et de la population : exécution et supervision du programme
6-Observatoire régional de santé
USB :
-diagnostic et traitement des angines
-orientation des cas suspects RAA-CR

68
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-assurer la prophylaxie secondaire


-registre de la prophylaxie secondaire
.nom, prénom, adresse de l’enfant
. Calendrier de la prophylaxie
. S’il s’absente il doit être convoqué
-carte RAA
-approvisionnement en BBP
-prophylaxie de l’endocardite infectieuse
-IEC
-évaluation trimestrielle
Hôpital
-confirmation du diagnostic et traitement si RAA
-enregistrer les cas de RAA
-orienter pour la prophylaxie secondaire
-évaluation
-carte de RAA
-IEC
-Examen complémentaire : laboratoire d’hôpital de wilaya VS-ASLO-ASDOR- prélèvement
bactériologique et sérogroupage.
SEMEP
-identification des cas de RAA
-hospitaliser et traiter dans les services hospitaliers du secteur
-s’assurer du bon suivi de la prophylaxie secondaire au niveau USB
-estimer les besoins en extencilline pour prophylaxie secondaire
-commande et répartition des fiches techniques pour USB
-établir une liste nominative des cas de RAA et l’adresser à la DSP de la wilaya.
4) DSP
-coordination de l’activité du programme au sein de la wilaya
-recueillir les listes nominatives des cas de RAA
-Acheminement des listes
-évaluation du programme au niveau des wilayas
5) ORS-INSP
-évaluation et supervision du programme à l’échelle régional
-information du personnel impliqué dans le PNL-RAA
-la mise en place de zones sentinelles.

69
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Organigramme du PNL-RAA

UDS USB

Carte de RAA

Prophylaxie secondaire Hôpital


+ Surveillance

SEMEP
ORS
DSP
DPM
Ou INSP

D) évaluation du programme
1.A l’échelle nationale :
Se fait par le biais des déclaration mensuelle : SS, CHU  INSP, MSP – DP
-Cas de RAA hospitalisés + rechutes
-Cas de RAA soumis à la prophylaxie secondaire

2. A l’échelle des zones pilotes : les indicateurs sont :

-Incidence mensuelle des rechutes


-Nombre d’angines diagnostiquées
-Angines traitées selon le protocole
-Nombre de cas de CR captés

Références
1. Sari Ahmed : sur la base d’échantillon national représentatif de la population scolaire enquête de prévalence de CR

2. H . Hannachi - MS. Issad –EG. Farès .Le PNL - RAA en Algérie. Congrès Magrébin, mai 1992.

3. Monographie sur le RAA – CNL - RAA

70
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

4. Stéphan J.L Qu’est devenu le Rhumatisme Articulaire Aigu ?.Rev. du Prat. 1994 ; 44 ; 2577 - 80

5. Stollerman G.H .Factors determining the Attack Rate of Rhumatic Fever.J.A.M.A. 1991; 12: 823 - 828

PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION –PEV-

Plan du cours
A) Introduction, définitions
Les bases immunologiques
B) programme élargie de vaccination
définition
Principales dates historiques du pev en Algérie
objectifs 2006-2009 pour L’Algérie
Évolution des maladies du PEV
le calendrier national de vaccination
Les règles élémentaires de vaccination
Les stratégies de vaccination
Evaluation
Contraintes liées à l’application du PEV
C) conclusion
D) références

Objectifs du cours Connaître


- les Principales dates historiques du pev en Algérie
- les objectifs du PEV ainsi que le calendrier national de vaccination applicable
-les différentes stratégies de vaccination et les méthodes d’évaluation.

71
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- l’évolution des différentes maladies du PEV


- les éléments responsables de sa réussite

Introduction, définitions
-Vaccin : c’est une préparation antigénique, dérivée d’un agent pathogène spécifique,
capable d’induire, chez un sujet réceptif, une réponse immunitaire (artificielle) protectrice
vis à vis de cet agent.
- il s’agit d’un processus actif qui a pour but de protéger les individus et la communauté
contre certaines maladies→ absence de risques que comporte une maladie infectieuse

Les bases immunologiques


a- les différents types d’immunité
immunité non spécifique : réaction inflammatoire avec intervention des cellules
phagocytaires, système complément…
immunité spécifique : les lymphocytes B et T possèdent des récepteurs qui leur permettent
de reconnaître de façon spécifique chacun des antigènes de l’agent infectieux introduits
naturellement (infection) ou artificiellement (vaccination)dans l’organisme.
La mémoire immunitaire : une partie des lymphocytes B et T gardent le souvenir de leur
premier contact avec chacun des antigènes

nature de l’immunité spécifique : 2 types


l’immunité à médiation humorale : fait intervenir des anticorps spécifiques produits par les
lymphocytes B différenciées en plasmocytes.
l’immunité à médiation cellulaire : fait intervenir les lymphocytes T helpers et cytotoxiques
souvent il y a coopération entre les deux systèmes : immunité mixte
c- la réponse secondaire : lors de la réponse primaire ; une partie des lymphocytes B
et T se transforment en lymphocytes mémoires qui se réactivent à l’occasion d’un contact
ultérieur pour donner une réponse secondaire plus rapide et plus durable ; ce qui explique
l’intérêt des rappels en vaccination.

PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION

Définition
Il regroupe l’ensemble des moyens et des stratégies mises en places pour immuniser dans
les meilleures conditions et avec une bonne efficacité, un maximum de sujets réceptifs
parmi la population.
- il s’agit d’une mesure prophylactique de santé publique
- elle est économique et permet d’éviter la mort et l’handicap d’un grand nombre d’enfants

72
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Il a été élaboré et parrainer en 1977 par l’ OMS et l’UNICEF à la suite d’un constat d’un
taux de couverture vaccinale < 10 %
Les objectifs :
-Rendre disponible pour tous les enfants du monde les vaccinations contre 6 maladies,
ensuite d’autres vaccins ont été inclus au fur et a mesure exp. hépatite b…
-éradication des différentes maladies du PEV.
La préoccupation majeure du ministère de la santé a été d’intensifier les activités du PEV
de manière à rendre le taux de couverture vaccinale > 90 % et réduire la mortalité et la
morbidité dues aux maladies contrôlables par la vaccination ;

Principales dates historiques du pev en Algérie


·-1969 : Décret 69-88 du 19 Juin 1969 rendant obligatoires les vaccinations contre la
tuberculose, la diphtérie, le tétanos,
la Coqueluche, la Poliomyélite, la Variole et recommandant la vaccination anti-
Rougeoleuse.
-1973-1974 : Premières campagnes nationales de vaccination anti-Poliomyélitique avec
utilisation pour la première fois du vaccin anti-Poliomyélitique oral.
Mise en place de Directives techniques pour la surveillance de la Poliomyélite.
-1977 : Mise en oeuvre du PEV.
-1979 : Mise en place du système de surveillance épidémiologique.
-1985 : Décret 85-282 rendant obligatoire la vaccination anti-Rougeoleuse et supprimant la
vaccination anti-Variolique
-1993 : Mise en place du Programme National d’Eradication de la Poliomyélite :Instruction
N°459 du 24/07/1993
- 1997 : Décret du 14 Janvier 1997 fixant le nouveau calendrier vaccinal.
-2000 : Décret du 31 octobre 2000 fixant le nouveau calendrier vaccinal et l’introduction du
vaccin contre l’hépatite B.
Laboratoire de l’IPA accrédité comme laboratoire national de référence Polio
- 2001 : Mise en place du programme national d’élimination de la rougeole
Mise en place du plan national de surveillance des MAPI (manifestations post vaccinales
indésirables)
-Informatisation du PEV en voie de finalisation
- Réseau intranet de surveillance en cours

objectifs 2006-2009 pour L’Algérie


-maintenir l’Algérie polio free zone
-élimination de la rougeole

73
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-élimination du tétanos néonatal


-élimination de la diphtérie

Évolution des maladies du PEV : voire annexe

le calendrier national de vaccination


Défini l’âge le plus précoce où le vaccin peut être le plus efficace.
Les critères d’élaboration :
1-La situation épidémiologique : données de mortalité et de morbidité des différentes
maladies
2-la maturation du système immunitaire de l’enfant
3-l’âge le plus précoce où le vaccin est le plus efficace : sachant que le nouveau né et le
très jeune enfant ont une réaction immunitaire insuffisantes vis-à-vis de certains vaccins, à
cause de l’immaturité de leur système immunitaire et du rôle inhibiteur des anticorps
maternels
4-Les formes de vaccins utilisés
5-les rythmes de contact possible entre l’équipe de santé et les enfants à protéger
6-les associations possibles en cas de retard

CALENDRIER DES VACCINATIONS


APPLICABLES EN ALGERIE DEPUIS 2001

A la naissance BCG + polio oral + hépatite virale B(1)


A un mois hépatite viraleB2)
03 mois- DTCoq + polio oral
04 mois DTCoq + polio oral
05 mois DTCoq + polio oral + hépatite virale B(3)
09 mois antirougeoleux
18 mois DTCoq + polio oral
06 ans - DT enfant + polio oral+ antirougeoleux
11-13 ans DT adulte + polio oral
16-18 ans -DT adulte + polio oral
Tous les 10 ans DT adulte
Après 18 ans

Les règles élémentaires de vaccination –instruction ministérielle mars 2004-

74
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Le respect des procédures et des techniques de vaccination est le seul garant d’une
immunisation sécurisée,

1-le respect des contres indications : rares


Une fièvre modérées, Une infection des voies aérienne supérieures, Une diarrhée, La
malnutrition, Une dermatose, La prématurité
Ne sont pas des contre indications s à la vaccination
une maladie aigue préoccupante contre indique temporairement la vaccination

2- le respect des intervalles entre les vaccinations


Un intervalle minimum d’un mois doit être respecté entre deux doses itératives d’un même
vaccin
Reprendre la vaccination là ou elle a été interrompue

3- le respect de la chaîne de froid


Les vaccins doivent être rigoureusement transportés et stockés entre +0° et +8°
Tous les vaccins du PEV perdent leurs efficacités s’ils sont exposés à la chaleur.
Les vaccins antitétaniques et DTC craignent également la congélation.
Il est indispensable de surveiller soigneusement le fonctionnement des différents éléments .

4- le respect des techniques vaccinales

5- le respects des procédures de reconstitution des vaccins et d’utilisation du matériel


d’injection : seringues jetables, diluants appropriés, date de péremption…

Les stratégies de vaccination


1- identification de la population cible
les différentes tranches d’âge à vacciner et catégories de population exposées aux risques
de maladies transmissibles.
Chaque unité sanitaire qui vaccine doit connaître sa population cible.
2- organisation des séances de vaccination
Plusieurs stratégies peuvent être utilisées, et ceci en fonction des ressources
financières, des moyens matériels, et des conditions d’accès aux services de santé.

-Soit des stratégies ou points fixes : dans ce cas la population se déplace vers l’unité de
soins, les séances de vaccination sont programmées à des jours fixes connus du public

75
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- des équipes mobiles : dans ce cas ce sont des agents de santé qui se déplacent vers la
population exp population nomades, éparses …

évaluation :
Etape importante et indispensable au succès du PEV
Elle a pour but de savoir dans quelle mesure les objectifs du PEV ont été atteints
Doit être permanente, régulière et rétro informative
Elle se base essentiellement sur :
-la surveillance épidémiologique des six maladies cibles : analyse de la morbidité et
mortalité à partir des cas déclarés

-le calcul de la couverture vaccinale pour chaque vaccin : le rapport du nombre d’enfants
ayant reçu un vaccin donné sur le nombre d’enfants appartenant à la population cible
exp :le taux de couverture par le BCG pour l’année 2002 :

∑ desvaccinationsBCGfaitesdurant 2002
TCV = ∑
desvaccinationsaucoursdel ' année2002

Contraintes liées à l’application du PEV : qui peuvent expliquer certaines épidémies :


le non respect de la chaîne de froid
la captation des naissances n’est pas réalisée de façon convenable et régulière : une
participation des collectivités locales est indispensable.
le personnel chargé des vaccinations : celui-ci doit être formé non seulement aux
techniques vaccinales mais également à la gestion du stock, à l’évaluation permanente de
la couverture vaccinale. ce personnel doit être stabilisé à son poste

conclusion
Des résultats spectaculaires ont été obtenus grâce à la vaccination .vacciner un enfant ne
pose plus de problèmes d’acceptabilité de la part de la population grâce à un programme
d’éducation sanitaire.
Des taux de couverture vaccinale encore bas sont observés en zone éparse. Des efforts
doivent être entrepris plus particulièrement vers ces zones.
La situation épidémiologique actuelle doit nous inciter à une plus grande vigilance.
L’approvisionnement régulier et la disponibilité des vaccins, la stabilité du personnel ainsi
qu’un matériel de chaîne du froid de bonne qualité et en nombre suffisant, sont des
éléments primordiaux du PEV.

références

76
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-Institut nationale de santé publique et UNICEF : la vaccination en Algérie. ed.1989

- N. Benhabyles .Institut nationale de santé publique : bulletin épidémiologique n°3,1990

- Institut nationale de santé publique programme élargi de vaccination ( pev)

- www .ands.dz/insp/insp-accueil.htm
- Fourar et al. programme élargi de vaccination, communication, Novembre2006
Séminaire PEV, Oran

- M. Bouziani : prophylaxie et stratégie de lutte contre les maladies transmissibles-Ed.

Dar El Gharb 387-402

- M. Khiati. .pédiatrie préventive .essentiel en Pédiatrie., Frison –Roche, 1988, 1,431-443

ANNEXES

Incidences annuelles des différentes maladies du PEV

77
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

78
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LE PROGRAMME DE SANTE SCOLAIRE

Plan du cours
Introduction /définition
Les étapes du PNSS
Les objectifs du programme
organisation et fonctionnement de la santé scolaire
Activités à réaliser
références

Objectifs du cour :

79
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Connaître l’intérêt du PNSS, les activités réalisées et le rôle à jouer par chaque secteur.

Introduction /définition :
Le milieu scolaire regroupe une population importante (7 M d’élèves et 400 000
enseignants et personnels) ayant ses propres caractéristiques et justifie un programme
d’éducation sanitaire et de communication sociale adaptée et répondant à des besoins
spécifiques.
Il constitue l’une des priorités de santé publique.
En effet l’investissement dans la santé scolaire est la garanti d’un meilleur niveau de santé
pour la prochaine génération et mérite la mobilisation de tous les acteurs et professionnels
de la santé, de l’éducation, responsables des collectivités locales et des associations,
notamment des parents d’élèves.

Les étapes du PNSS


le PNSS a enregistré des progrès depuis la réorganisation de la santé scolaire engagés
depuis l’année scolaire 1995-1996.
Des progrès en matière de couverture médicale, de dépistage, de suivi des affections
dépistées , de vaccination , d’éducation sanitaire et de contrôle d’hygiène et de salubrité des
établissements scolaire doivent être renforcés , consolidés et confirmés par la réalisation de
séries d’action visant à améliorer l’efficacité et l’efficience des activités de santé scolaire .
La mise en place, à partir de l’année 1995, de structures plus adaptées (unité de dépistage
et de suivie) au déroulement des activités cde dépistage et de suivie.
Les ressources humaines affectées à la santé scolaire ont connu un accroissement
considérable à partir de 1995.
La mise en place d’un programme de vaccination en milieu scolaire à partir de 1997 avec le
nouveau calendrier vaccinal fixant le classes cibles de la vaccination en milieu scolaire (
1ère AF, 6ème AF et 1ère AS).
La mise en place d’un programme pilote de prévention buccodentaire.
La mise en place d’un programme de communication social et d’éducation sanitaire en
milieu scolaire (1998-1999)
La mise en place d’un programme d’enseignement adapté aux enfants hospitalisés pour
une longue durée.
La mise en place d’une formation des médecins de santé scolaire qui a démarrée en 2001.
La redynamisation du programme de prévention et de lutte antitrachomateuse en milieu
scolaire (2001).
La mise en place d’un programme national de santé buccodentaire en milieu scolaire
(septembre 2001).
L’impulsion de la couverture sanitaire des élèves durant la saison estivale en préconisant le
maintien du fonctionnement des UDS durant l’été et la promotion d’action de proximité .
La dotation en matériel didactique et de démonstration d’équipes de santé scolaire pour
l’éducation sanitaire.
L’acquisition de fauteuils dentaires et de valises dentaire pour la santé scolaire.

80
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

La réhabilitation et l’équipement des UDS ainsi que la création de nouvelles UDS grâce au
budget spéciale santé scolaire mis en place par le gouvernement.

Les objectifs du programme


Chaque rentrée scolaire, les objectifs du programme sont mis à jour , en fonction des
insuffisances et des résultats de ceux des dernières années , exemple :
Objectifs fixés pour l’année scolaire 20052-2006 (instruction interministérielle de septembre
2005) :
Les objectifs ci après sont à réaliser à la fin de l’année scolaire 2005-2006 :
1-atteindre le taux de 100% pour les contrôles d’hygiène et de salubrité des établissements
scolaires ;
2- atteindre le taux de 100% de couverture pour les visites médicales systématique de
dépistage des classes cibles (1ère et 2eme année primaire, 1ère année moyenne et 1ère
année secondaire)
3- atteindre le taux de 100 % pour la vaccination des élève de al 1ère année primaire, 6ème
année fondamentale et la 1ère année secondaire.
4- assurer une prise en charge spécialisée des affections dépistées en milieu scolaire >
50%,
5- atteindre le taux de 100 % de couverture pour les visites de dépistage bucco dentaire des
classes cibles (1ère et 2ème année primaire, 4ème année fondamentale, 1ère année
moyenne et 1ère année secondaire),
6- assurer une prise en charge buccodentaire >50%,
7-couvrire 100% des élèves de la 1ère année primaire à la 9ème année fondamentales des
wilayas du sud par l’application de la pommade ophtalmique lors de al campagne de
prévention du trachome en milieu scolaire.

Organisation et fonctionnement de la sante scolaire


1. Réglementation : c’est l’ensemble de règles, de règlements, de prescriptions qui
concernent un domaine particulier.

2. Coordination intersectorielle : Plusieurs intervenants ont un rôle actif :


Le secteur de la santé
Le secteur de l’éducation
Le secteur des collectivités locales
Les associations des parents d’élèves
Chaque secteur possède sa propre organisation selon ses voies hiérarchiques.

Rôle de chaque secteur :

81
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-le secteur de la santé :

Concevoir et élaborer les textes de réglementations conjointement ou en collaboration avec


les secteurs concernés.
Recruter, affecter et contrôler le personnel médical et paramédical selon les besoins de la
population scolaire.
Assurer l’aménagement des UDS implantées dans les structures de santé.
Doter les UDS de mobilier de bureau, matériel médical, instrumentation et consommable
(produits médicaux, lingerie, papeterie….).
Doter les équipes de santé scolaire d’un clinoscope mobile dans les zones éparses ou les
déplacements des élèves vers une UDS fixe seraient impossibles.
Assurer, en collaboration avec les bureaux communaux d’hygiène, les contrôles d’hygiène
et la salubrité dans les établissements scolaires
Adresser les rapports d’inspection aux responsables concernés (commune, direction de
l’éducation et direction de la santé).
Le médecin coordonnateur de santé scolaire peut disposer, selon les nécessités, d’un
véhicule du SEMEP et doit organiser la prise en charge spécialisée des affections dépistées

-le secteur de l’éducation

Recensement des locaux pouvant être transformés en UDS, à l’intérieur des établissements
scolaires.
Décider, conjointement avec les secteurs concernés, de la création et de l’implantation des
UDS.
Assurer la construction ou l’aménagement et l’équipement (matériel consommable et non
consommable) des UDS implantées dans les établissements scolaires.
Assurer l’impression et la distribution des dossiers médico-scolaires pour tous les élèves, et
des questionnaires (parents et enseignants) pour les élèves des première et deuxième
année fondamentale.
Remettre au secteur sanitaire la liste de tous les établissements scolaires, leur lieux
d’implantation dans chaque commune, les effectifs de leurs élèves répartis par classes et
par cours pédagogique.
Diffuser et veiller à l’application de tous les textes organisant et réglementant la santé
scolaire.
Faire exécuter les travaux nécessaires pour corriger les anomalies signalées par les
rapports d’inspection des équipes sanitaires dans les établissements scolaires.

- le rôle de l’enseignant :
Répondre au questionnaire des élèves scolarisés en première et deuxième année
fondamentale.
Accompagner les élèves scolarisés à la visite de dépistage.

82
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Mesurer le poids et la taille des élèves, 2 fois par an.


Signaler les élèves qui présentent un problème de santé et les orienter vers l’UDS ou vers
l’équipe de santé scolaire qui assure la protection sanitaire de son établissement.

-les collectivités locales :


Assurer l’hygiène et la salubrité des établissements scolaires du premier et du deuxième
palier et de leur environnement.
Assurer l’approvisionnement de chaque établissement scolaire en eau potable et le
traitement de cette eau. Les contrôles de la qualité de cette eau seront effectués par le
B.C.H et le SEMEP.
Prévoir, si nécessaire (aucun local adéquat dans les structures de la santé et de l’éducation,
l’aménagement ou la construction, puis l’équipement (matériel consommable et non
consommable) d’une UDS, sur le budget du « plan communal de développement ».
Mettre à la disposition de certaines UDS, si nécessaire, un véhicule pour transporter les
élèves de l’école vers l’UDS.
Diffuser et veiller à l’application de tous les textes organisant et réglementant la santé
scolaire.

-les associations de parents d’élèves : elles ont un rôle important à jouer dans la
sensibilisation.

Activités à réaliser
1-visites médicales systématiques de dépistage,
2-vaccionation en milieu scolaire,
3-contôle d’hygiène et de salubrité des établissements scolaires
4- suivi et prise en charge des affections dépistées en milieu scolaire ciblant en particulier :
la baisse de l’acuité visuelle et le strabisme, l’asthme, le diabète, l’épilepsie, les suites du
RAA, les cardiopathies,
5- éducation pour la santé,
6-prévention du trachome,
7-santé buccodentaire

références
-Instructions ministérielles N°
-Santé scolaire et universitaire. Communication du Pr Terki.K

83
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

84
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

SANTE MATERNELLE ET INFANTILE

Plan du cours
Introduction
Justifications
Objectifs du Programme
Structure du programme
Activités du programme
Structure du programme
références

Objectifs du c ours : connaître les aspects de la santé maternelle et infantile, et les


différentes étapes du programme national de PMI

Introduction
C’est l’ensemble de mesures techniques, administratives, financières et sociales ayant pour
buts de :
Protéger et promouvoir la santé de la mère et de l’enfant,
2. Assurer à l’enfant un développement aussi proche de la normale et harmonieux.

Justifications
A- présence de périodes vulnérables telles que :
Chez la mère :
La grossesse
L’accouchement
L’allaitement et l’éducation
Chez l’enfant : 0 – 6 ans particulièrement
0 – 1 an la plus vulnérable, Particulièrement maladies infectieuses .Cette morbidité est
essentiellement due :
1. Causes endogènes
Affections héréditaires,
Toxiques,
Congénitales
2. Causes exogènes
Péril infectieux : coqueluche, rougeole, etc.

85
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Péril alimentaire
Causes sociales et économiques
B- Autres indicateurs
La mortalité néonatale ( 0 – 28 jours ) représente la moitié des décès infantiles
Dont le tiers est du à la mortinatalité
Les carences en fer concernent 30% des femmes et 8 % des nourrissons
La carence en iode touchait 8% des enfants de Kabylie, zone à risque
Le rachitisme, suspecté cliniquement chez 10% des nourrissons en 1987
L’allaitement maternel, en 1992 l’enquête PapChild trouve 54 % d’allaitement exclusif à 4
mois, moins en 2000, autour de 45 %.
La prévalence de cardiopathies rhumatismales était de 3 pour 1000 en 89, elle est autour de
2,3 en 2000.
Objectifs du Programme
A- objectifs généraux
Réduire la morbidité maternelle
Grossesses à risque, accouchements, suites de couches, etc
Réduire la mortalité maternelle
Estimée en 89 à 2,3 pour 1 000 Enquête
Estimée en 92 à 1,3 pour 1 000 [PapChild]
Estimée en 94 à 4,8 pour 1 000 Registre Hosp.
Estimée en 00 à 3,1 pour 1 000 MDG - EDG
Estimée en 03 à 3,1 pour 1 000 Enquête Nat.
Chez l’enfant
Réduire la morbidité infantile
Maladies infectieuses, Diarrhées, IRA, congénitales, etc.
4) Réduire la mortalité infantile
Estimée à 80 pour 1 000 (années 80)
Elle serait autour de 35 pour mille actuellement dont la moitié est en période néonatal
EDG-MDG
B- objectifs spécifiques :
1) Atteindre un taux de couverture vaccinale supérieur à 80 %
2) Éradiquer la poliomyélite
3) Éliminer le tétanos néonatal
4) Réduire de 50% la mortalité par diarrhée chez les moins de cinq ans
5) Réduire de 50% la mortalité par IRA chez les moins de cinq ans
6) Atteindre un taux de contraception d’au moins 60%

86
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

7) Réduire de 50% la mortalité maternelle


8) Réduire de 50% la mortalité néonatale
9) Réduire de 50% les malnutritions protéïno caloriques graves
10 ) Réduire les carences en micronutriments
11) Atteindre un taux d’allaitement maternel exclusif de 80 % à six mois
12) Réduire de 50% l’incidence du RAA
Structure du programme
S’articule autour de six sous programmes intégrés avec des objectifs spécifiques à chaque
programme.
P. élargi de vaccination
P. lutte contre les diarrhées
P. lutte contre les IRA
P. de nutrition
P. Morbidité et mortalité maternelle et périnatale
P. RAA
Et autres programmes intersectoriels, . . .
Ces programmes ont été formalisés et font l’objet d’une évaluation régulière.
Mais beaucoup de contraintes de terrain? !
Particulièrement La connaissance des programmes par tous les professionnels de santé.
Leur adhésion à ces programmes.
Les moyens à mettre en œuvre
Et l’évaluation régulière
Activités du programme
Activités médicale
Curatives
Dépister, diagnostiquer, traiter et surveiller
Préventive
Surveillance, Dépistage, Vaccination, Education
Activités médicosociale
Conclusion
La mise en œuvre du programme de SMI doit mobiliser de nombreux professionnels de la
santé.
Il n’est pas totalement opérationnel. ?
Pour les rendre performants deux axes doivent être privilégiés
-Premièrement

87
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Évaluation dynamique par la connaissance :


- Des indicateurs disponibles de terrain : population cible, morbidité, problèmes de santé,
ressources mobilisables, etc.
-Et des Indicateurs de résultats, d’activité, et de coût ?
-Deuxièmement
Mettre en place un programme solide de Communication, actuellement très en deçà des
objectifs et mal articulé dans les programme de santé proprement dits
-Entre professionnels
-Vers la population générale et la population cible en priorité
-La formation des personnels de santé

NB : en fin 2007, le programme a été relancé et enrichi par l’apparition de plusieurs


circulaires et instruction ministérielles renforçant certaines pratiques exemple :
instruction n°014 du 27 janvier 2007 / MSP relative à la mortalité par infection matérno
fœtale
instruction n°015 du 27 janvier 2007/ MSP relative à la prévention de la maladie
hémorragique du NN,
instruction n°016 du 27 janvier 2007/ MSP relative à la prévention de l’hypothermie en salle
de naissance « chaîne du chaud »,
instruction n°017 du 27 janvier 2007/ MSP relative à la prise en charge de l’HTA au cours de
la grossesse,
instruction n°018 du 27 janvier 2007/ MSP relative à la prise en charge de l’association
« femme rhésus négatif et grossesse » .
VII) Références
-Ministère de la Santé et de la Population/ Institut National de Santé Publique : enquête
nationale sur la mortalité maternelle « rapport de synthèse» / INSP 2001,
-instructions N°014-018 du 27 /01/2007 / MSPRH.

88
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LES INFECTIONS NOSOCOMIALES

Plan du cours

Définition de l'infection nosocomiale


Les différentes localisations de L’IN
Prophylaxie
LE PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Conclusion
Références

Objectifs du cours

-Savoir définir une IN, les caractéristiques des différents types IN,
-l’organisation de lutte.

Définition de l'infection nosocomiale:


On appelle infection nosocomiale (ou infection hospitalière) toute infection contractée à
l'hôpital.
Les infections existant ou en incubation à l'entrée à l'hôpital ne sont pas nosocomiales. Par
contre, certaines infections s'exprimant après la sortie de l'hôpital peuvent être
nosocomiales.
Plusieurs germes sont en cause, mais les plus fréquents des agents nosocomiaux sont les
bacilles aérobies Gram négatif, les staphylocoques et es champignons.
En Algérie leur prévalence est de 16 – 28 %,
En France : 7,’% dans les établissements publique, 20 % en réanimation .

Les différentes localisations de L’IN (les définitions de toutes ces infections ont été
proposées par les Centers for Diseases Control (CDC))
Les infections nosocomiales sont nombreuses et polymorphes, tant par leur localisation que
par leur gravité. La fréquence respective des infections nosocomiales est schématiquement
la suivante
- Infections urinaires : 40%,
-Infections des plaies postopératoires : 25%,
- Infections respiratoires : 15%,
-infections sur cathéters intraveineux : 5%,

89
.......................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- Bactériémies et septicémies : 5%,


- Autre infection : 10%.

Prophylaxie:

90
........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

1- Actions spécifiques (voir tableau)


Tableau récapitulatif des caractéristiques des différents types d’infections nosocomiales

localisation Diagnostic Facteurs de risque germes prévention

Infection Peu symptomatique -L’existance d’une sonde urétrale à demeure (le -E. coli : 20% -indication et durée de sondage limitée au strict minimum + matériel
risque des INX 10) stérile, tube collecteur et le sac doit être maintenu en dessous du
urinaire ECBU avant ATB -Entérocoque niveau de la vessie,
- endoscopie, sexe féminin, diabète…
40% Uroculture stérile lors de l’admission -P.aeruginosa -utilisation de SV clos,

-intervention chirurgicale sur des urines stériles.

Infection du site -Survient dans les 30 J à 1 an après - durée de séjour préopératoire prolongée, -bactérie de la flore -réduction du séjour pré opératoire,
l’intervention cutanéomuqueuse,
opératoire -mauvaise préparation cutanée, - douche antiseptique, dépilation par tendeuse ou crème en péop
(si prothèse), (staph. auréus, strept, immédiat,
15-25 % -type et durée d’intervention,
-présence de pus (prélèvement), -bactérie de la flore -respect des règles d’hygiène par l’équipe chirurgical,
-caractère urgent, hémorragique, ou une reprise endogène si chirurgie
contaminée :BGN

Infection -difficile, - la ventilation assistée(RRx12), -BGN 70% -Respect des règles d’hygiène +surveillance des malades à risque,
P.aéruinosaxxx,
respiratoire - signes cliniques et radiologique -la ré intubationssss, la trachéotomie, -le contrôle des circuits des respirateurs chez les malades ventilés,
-cocci gam+:10-30%,
10-15% - prélèvements in situ + culture -âge >60 ans, -éviter l’encombrement des voies aériennes (aspirations fréquentes
-polymicrobisme et stériles)
-légionellose : signes resp+digestifs. -troubles de la conscience (troubles de la
déglutition).

Infection sur KT -signes inflammatoire ou présence de pus -KT veineux central : 90%, -staph (auréus, -La pose de KT centraux doit être faite par un opérateur entrainé
intraveineux au niveau de la porte d’entrée du KT, épidrmodis), dans des conditions d’asepsie chirurgicales,
Age < 1an > 60 ans,
3-10 % -hémoculture +, culture du KT -les entérocoques, -surveillance quotidienne du KT,
-immunodépression
= le même germe, -BGN , -si KT périphérique : changement toutes les 48 H à 72,
-durée d’implantation >72 h
-disparaît après l’ablation. -limiter l’indication du KT.
-qualité de la pose et es soins d’entretiens

91
........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2- Actions valables en toutes circonstances


Les actions générales valables en toutes circonstances sont :
-agir sur les facteurs enrichissant la flore hospitalière (ménage, désinfection...);
-éviter les infections croisées par le respect des règles de l'asepsie,
-l'isolement des malades infectés...;
-minimiser le risque d'auto-infection (nursing, pansements, choix de thérapies peu
agressives...); -contrôler les stérilisations, les matériels, l'environnement pour contrôler les
exo infections.

-Le lavage des mains : c’est une mesure très importante qui a les effets les plus immédiats
et les plus spectaculaires.
Le lavage des mains doit être soigneux et respecté par tous. Il doit être effectué au début du
travail, après des gestes septiques, entre les soins donnés aux malades, avant chaque
soin, après s'être mouché, peigné, être allé aux toilettes et à la fin du travail. Il doit se faire
après avoir ôté tous les bijoux (bagues, montres) et doit comporter un savonnage soigneux
en n'oubliant pas les espaces interdigitaux, être suivi d'un rinçage abondant et d'un
essuyage obligatoire avec une serviette propre et sèche à usage unique.
Les savons liquides doivent être utilisés. Les distributeurs de savon liquide devront être
régulièrement nettoyés avant d'être rechargés. A défaut, le savon en pain doit être
fractionné pour un usage unique journalier.

LE PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES :


a été mis en place en 1998 par les arrêtés ministériels N° 03 (création du comité national
de l’hygiène hospitalière) et N° 11(création d’un comité de lutte contre les IN dans tous les
établissements de soins

Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales:


L'installation d'un Comité de lutte contre les infections nosocomiales qui a pour tâche
d'établir un système de surveillance des infections nosocomiales, de définir les actions
prioritaires à entreprendre et de d’assurer l’action de formation et d’enseignement .

1- Système de surveillance des infections nosocomiales:


La surveillance des infections nosocomiales est une activité centrale pour la prévention de
ces infections pour 'apprécier l'ampleur du problème infectieux à l'hôpital à sa juste valeur.
Les épidémies d'infections nosocomiales, caractérisées par leur brutalité, et les infections
très graves (comme l'endocardite post chirurgicale par exemple) représentent à peine 10%
des infections nosocomiales.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 92


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Les objectifs essentiels du système de surveillance sont :


- identifier les problèmes infectieux;
-évaluer les effets des mesures de lutte ou de nouvelles procédures de soins;
-fournir des informations sur lesquelles pourront être fondés des programmes éducatifs.

Les différents types du SS


le système de surveillance peut être continu ou périodique,, le recueil peut être exhaustif,
partiel ou spécifique.
a- Le recueil exhaustif consiste à recueillir toutes les infections dans chacune des unités de
l'hôpital. Il répond le mieux aux objectifs de la surveillance mais exige beaucoup de temps.
Une activité continue dans le cadre d'un recueil exhaustif ne peut être menée de façon
satisfaisante que dans certains services : réanimation, chirurgie et autres services "à
risque".
b-Le recueil partiel consiste à recueillir toutes les infections nosocomiales mais uniquement :
- Dans les unités connues pour leur haut risque infectieux considérées comme prioritaires
pour la surveillance des infections nosocomiales : réanimation et soins intensifs, chirurgie,
hématologie, oncologie et néonatalogie.
Chez les malades connus pour leur haut risque d'infection : ex. Brûlure, leucémie…
Le recueil partiel permet de dépister les problèmes majeurs mais risque de méconnaître les
petites épidémies hospitalières.

c-Le recueil spécifique, quant à lui, consiste à surveiller un type d'infection spécifique
considérée à fréquence élevée (infection urinaire par exemple) ou grave (infection sur
prothèse), d'identifier les facteurs favorisant son apparition et d'évaluer l'efficacité de
différentes mesures de contrôle.
Qu'il soit exhaustif, partiel ou spécifique, le recueil est soit actif, soit passif.

d-Le recueil actif, le seul à retenir en pratique, nécessite le concours d'une ou de plusieurs
personnes qui activement vont assurer la collecte des données dans les services.

e-Le recueil passif n'exige, quant à lui, aucun moyen supplémentaire. L'équipe médicale
soignante déclare spontanément les cas d'infection identifiés. L'inconvénient majeur de cette
méthode est la sous déclaration habituelle des cas d'infection.

Pour un hôpital aux possibilités moyennes, on peut préconiser le système de surveillance


suivant :

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 93


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- Réaliser une enquête de prévalence (prévalence ponctuelle) chaque année à la même


époque à l'échelle de tous les services de l'hôpital.
Ces enquêtes de prévalence permettent assez facilement et à un coût réduit d'apprécier la
situation infectieuse à l'hôpital. Elles pourraient même permettre, lorsqu'elles sont répétées
de façon régulière, d'apprécier l'évolution de la situation infectieuse sous l'influence de
mesures préventives. Elles présentent toutefois des inconvénients : elles ne sont
représentatives de la situation infectieuse que le jour où elles sont réalisées et ne peuvent
pas habituellement déceler des phénomènes épidémiques.
- Organiser une surveillance continue dans certains services uniquement : réanimation et
soins intensifs (pour toutes les infections), chirurgie (au moins pour les infections de plaies
opératoires), hématologie et oncologie (au moins pour les septicémies et les
pneumopathies), néonatalogie (infections digestives, respiratoires, septicémies).

- Organiser à partir du laboratoire de microbiologie la surveillance de certains germes plus


particulièrement en cause dans les infections nosocomiales.
Bien que l'expression épidémique ne représente que 5 à 10% des infections nosocomiales,
leur gravité potentielle et leurs conséquences, notamment médico-légales, justifient la mise
en place d'un système d'intervention spécifique reposant sur le laboratoire.

- Surveiller par le biais de la pharmacie la consommation antibiotique en focalisant l'attention


sur les molécules particulièrement utilisées pour le traitement d'infections nosocomiales :
céphalosporines de troisième génération, aminosides...

2- Actions d'enseignement et de formation


La formation en hygiène hospitalière est un élément essentiel de la prévention des infections
nosocomiales. Elle est une nécessité immédiate, urgente. En matière d'enseignement et de
formation, les actions suivantes sont universelles :
- Inclure l'enseignement d'hygiène hospitalière dans les programmes de base des études de
médecine et dans celui des écoles d'infirmières.
- Dès son entrée à l'hôpital, instruire tout le personnel des questions relatives aux infections
et à l'hygiène hospitalière et organiser à son intention des cours périodiques sur la
prévention de l'infection nosocomiale.
- Promouvoir un cycle d'enseignement spécialisé permettant la formation de médecins
hygiénistes et d'infirmières spécialisées dans les questions d'hygiène hospitalière.

conclusion
Chaque hôpital devrait donc se sentir responsable de ses infections nosocomiales, une
politique doit aboutir à la mise en place du Comité de lutte contre les infections
nosocomiales dont le rôle devrait être plus décisionnel. Cette structure dans laquelle
collabore la surveillante hygiéniste, les microbiologistes, les cliniciens, les épidémiologistes,
les pharmaciens et des médecins de santé publique devrait permettre le contrôle des

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 94


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

infections hospitalières et à long terme une évaluation de la qualité des soins dispensés aux
malades.

Références
-Soukehal.A. Surveillance des infections nosocomiale. Cours CEBIO,
-Ministère de la santé et de la population : Arrêté ministériel d’avril 1998 portant création
D’un Comité National D’hygiène Hospitalière- Bulletin officiel du MSP- Alger 1998,
- Ministère de la santé et de la population : Arrêté N°64/MSP de novembre 1998 portant
création D’un Comité de lutte contre les IN- Bulletin officiel du MSP- Alger 1998,
-www. Who. Int. Conseils en matière de lutte contre l'infection nosocomiale

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 95


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

TD N° 1 CONDUITE A TENIR DEVANT UNE MORSURE

Le plan du TD
I) les base du traitement antirabique
- bases épidémiologiques
- bases physiopathologiques
- bases cliniques
II) les vaccins antirabiques en Algérie
III) le traitement
traitement local
vaccination antirabique :- vaccin tissulaire
- vaccin cellulaire
- sérum antirabique
IV) références

Les objectifs du TD
Acquérir une bonne conduite pratique devant une morsure.
Connaître les différents vaccins en Algérie.
Savoir les indications du sérum antirabique.

bases du traitement antirabique :

1) bases épidémiologiques
a) Nature et état de l’animal mordeur :
Animal mordeur mammifère, type de l’animal mordeur : sauvage ou domestique, inconnu
ou connu
Si animal connu apprécie par un vétérinaire :le comportement du moment ; son statu
vaccinal( moins d’un an et plus d’un mois)et faire trois certificats de mise en observation
obligatoires .
b) région endémique ou non

2) bases physiopathologiques

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 96


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Recherche de la porte d’entrée du virus en sachant qu’il est neurotrope ; qu’il part du SNP
vers le SNC et qu’il est mis en évidence dans la salive, les larmes et les secrétions
pharyngées.

3) bases cliniques
Examen de la zone d’appel :
- nature de la plaie : Morsure, griffure, égratignure ou un simple léchage.
- le type de morsure (superficielle ou profonde).
- le siège.
- le grade de la plaie :
*) GRADE I : absence de blessure ou de contact direct ou léchage sur peau saine.
*) GRADE II : léchage sur peau lésée, morsures, griffures bénignes siégeant ailleurs qu’a la
tête, aux extrémités et les organes génitaux externes.
*) GRADE III :_ morsure même bénigne siégeant à la face , la tête au cou, mains , pieds ou
organes génitaux .
_morsures profondes ou multiples ou morsures par animale sauvage.
_léchage ou contamination des muqueuses par la salive, projection de la
salive sur les muqueuses en particuliers les yeux.
les vaccins antirabiques en Algérie :
1) vaccins préparés sur cerveaux de souriceaux nouveaux nés dont l’immunité post
vaccinal est de 6 à12 mois après le dernier rappel (tissulaire).
2) vaccins préparés sur culture cellulaire dont l’immunité post vaccinal est de 2à 3ans
(cellulaire).

Le traitement antirabique
A° traitement local de la morsure :
*) les soins locaux : pour éliminer le virus de la rage au niveau du site de morsure et
revenir la surinfection.
Rinçage abondant immédiatement (ou même tardivement) de la plaie avec de l’eau et du
savon puis à l’eau javellisée ensuite appliquer de l’alcool et /ou alcool iodé.
*) la sérothérapie antirabique locale :s’il y a indication( grade III) se fait par infiltration
soigneuse autour de la plaie,si la plaie est profonde et étendue, faire une instillation
profonde d’au moins la moitié de la dose et le reste par voie intra musculaire .
*) suture de la plaie :
Toute suture est proscrite sauf si indication impérative (délabrement ou, hémostase à
assurer) mais après instillation du sérum localement.
B°) traitement d’appoint :

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 97


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

vaccination anti-tétanique (DT enfant ou adulte) :


indiquée car tout plaie par morsure est à risque tétanigène.
antibiotique : encas de risque et/ou d’infection bactérienne à
base de pénicilline ( si suppuration oxacilline en IM )
C°) VAR : le seul traitement reste la vaccination

I- Vaccin tissulaire :
a)vaccination seule :(sans sérothérapie) :

les vaccins Les rappels

J1 , J2 , J3 , J4 , J5 , J6 , J7 J11 , J15 , J30 , J90


En sous cutanée région péri ombilicale En intra dermique

Adulte et enfant+de 5ans: 2ml Adulte : 0,25 ml


Enfant moins de 5ans : 1ml Enfant : 0.1 ml

b) vaccination avec sérothérapie :

Les vaccins Les rappels

J1, J2, J3 , J4, J5, J6, J7


A j1 :une injection du sérum antirabique J11, J15, J25 , J35 , J90

II- vaccin cellulaire :


a) vaccination seule : (sans sérothérapie)

age J0 J7 J21

2 doses de 1 ml à la face
antero-laterale externe du
muscle de la cuisse (1ml 1 dose d 1ml à la face 1 dose d 1ml à la face
à droite et 1ml à gauche) antero-laterale externe du antero-laterale externe du
Enfants âgés moins de 5 muscle de la cuisse muscle de la cuisse
ans

2doses de 1 ml dans le
muscle deltoïde (1ml
dans le deltoïde droit et 1dose de1ml dans le 1 dose de1ml dans le
1ml à gauche) muscle deltoïde muscle deltoïde
Adulte et enfant plus de 5
ans

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 98


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

b) vaccination avec sérothérapie :

Les vaccins Les rappels

J0 , J3, J7 , J14
A J0 une injection du sérum antirabique J30 , J90

- Le protocole d’administration du sérum antirabique :


Le sérum antirabique doit entre administré le plus tôt possible après morsure et même plus
tard (il n’y a pas de date limite pour sa prescription) ; il est administré par voie intra
musculaire mais après avoir tester la sensibilité du patient vis-à-vis du sérum du cheval.

Il est injecté à raison de 40 UI /KG de poids, par la méthode de Besredka (au cas ou le
patient présente une sensibilité) qui consiste à injecter 0.1ml en s/c, et voir après un quart
d’heure :
si le test est négatif, c’est-à-dire aucune réaction inflammatoire locale, poursuivre le reste de
la dose en IM.
Si le test est positif, poursuivre par l’injection de 0.25ml en s/c de sérum et, si tout va bien un
quart d’heure après, injecter le reste de la dose en IM.
Le sérum se calcul de la manière suivante :
Poids corporel (kg) *40 UI
Dosage en unité du flacon

Prévoir : seringue + adrénaline+hemissuccinate d’hydrocortisone à portée de main encas de


choc anaphylactique.

références
- Instruction N°1824 MSPRH/DP du 26 Octobre 200 4
- Internet www.santé .dz.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 99


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

TD N° 2 INVESTIGATION D’UNE EPIDEMIE

Plan TD :
I) Introduction
III) Définition d’une épidémie
III) Catégories des maladies à l’origine des épidémies
IV) Objectifs de l’enquête épidémiologique
V) Etapes de l’investigation :
-phase descriptive
-phase analytique
VI) références

Objectifs du TD

-Définir une épidémie


-Décrire une épidémie en fonction des différentes caractéristiques
-Connaître les différentes maladies responsables
-Conduite à tenir devant une épidémie

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 100


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Introduction :
L’investigation est l’ensemble des opérations consistant à recueillir des données , décrire le
phénomène et analyser les causes d’une épidémie. Il s’oppose au processus de
surveillance des maladies qui nécessite la mise en place de structures permanentes
Objectifs :
Décrire l’épidémie en fonction de temps, lieux et personnes.
Enrayer la propagation du phénomène
Prévenir la survenue de nouveaux épisodes
Augmenter les connaissances sur la maladie
Evaluer la qualité du système d’alerte

Définition d’une épidémie :


Une épidémie se définie en général comme l’apparition dans une communauté ou une
région de cas de maladie en excès par rapport a la situation habituelle (cad par rapport aux
chiffres habituels).

C’est un phénomène de masse limité dans l’espace et dans le temps.(une augmentation du


nombre de cas dans la même région et pendant la même période)

Catégories des maladies a l’origine des épidémies :


1-TIAC
2-les maladies transmissibles :les épidémies les plus importantes(MTH)
3-substances toxiques : insecticides ou les pesticides

Objectifs de l’enquête épidémiologique :

En cas d’épidémie l’objectif général majeur de l’enquête est d’enrayer la progression de


l’épidémie et de prévenir la survenue de nouveaux épisodes pour cela les objectifs
intermédiaires suivants doivent être atteints :
Déterminer la maladie responsable de l’épidémie.
Décrire l’épidémie en fonction du temps (préciser le début et la fin de cette épidémie).
Déterminer la population à risque (préciser la population concernée par cette épidémie).
Déterminer la source de l’infection.
Déterminer le mode de transmission.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 101


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Expliquer l’épidémie.
Proposer des mesures de lutte et évaluer leur efficacité.

Etapes de l’investigation :
Pour atteindre ces objectifs il est crucial de procéder méthodologiquement en 02 phases :

Phase descriptive :04 étapes

-Affirmation de l’épisode épidémique (confirmer qu’il s’agit bien d’une épidémie) :


Une épidémie peut être représentée par L’apparition :
d’un cas : maladie éradiquée (poliomyélite AA, peste)
de deux cas similaire : toxi- infection alimentaire (2 cas qui ont la même symptomatologie et
la même origine alimentaire).
pic saisonnier : maladies transmissibles (MTH) il faut 3 conditions que ça soit en excès par
rapport a la situation habituelle dans la même région et pendant la même période).

-Confirmation du diagnostic:
définir clairement la maladie:02 ou 03 signes cliniques (il faut que ces 2 ou 3 signes
cliniques soient présent chez tous les malades)
le diagnostic doit être impérieusement confirmé par des techniques de laboratoires :
examens biologiques : isolement et culture de l’agent pathogène.
examens sérologiques complémentaires (si on a une épidémie de 100 personnes il suffit de
confirmer 15 à 20% des cas).

-Définition et décompte des cas :


La définition d’un cas est une étape essentielle et incontournable
Précision des critères de temps (la période de survenue), de lieu et des caractéristiques
personnelles (c à d il faut préciser la tranche d’age la plus touchée le sexe…..etc.

-Organisation des données :(schématiser les données pour que ça soit plus facile a
interpréter).
Les données doivent être organises en termes de temps pour la construction de la
courbe d’incidence (c’est le graphe sur le quel sont représentés les cas selon ordre
d’apparition), ainsi qu’en terme de lieu et de caractéristiques de personnes pour déterminer :
Ou (si c’est une épidémie qui a touché toute la wilaya de Tlemcen il préciser quelle est la
commune la plus touchée) , Qui et Quand.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 102


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- Phase analytique :(elle nous permet de déterminer l’origine de cette épidémie : la cause)
a- Elaboration des hypothèses : concernant
La source d’infection
Les modalités de transmission
Identifications des personnes à risque. Pourquoi ces personnes ont été touchées et pas les
autres
Identification des caractères communs aux malades et des porteurs de germes.

b- Recherche et analyse des causes : Classifications des sujets selon 04 critères :


Exposition à une source (exp. la consommation de 3 aliments).
Non exposition
Présence de la maladie.
Absence de la maladie.
Vérification des hypothèses par l’utilisation de l’approche cohorte ou cas/témoins.

Plan d’action anti épidémique :


Mesures visant à détruire les agents pathogènes.
Mesures pour rompre la chaîne de transmission.
Des mesures pour la protection des sujets contact (sains).
Mise en place d’un système de surveillance épidémiologique.

d- Rapport de synthèse :
Une synthèse de l’épidémie.
Une documentation sur l’épisode
Des recommandations.

références
-PR.Bezaoucha Epidémiologie et bio statistique
-PR.Bezaoucha Exercice corriges
-T. Ancelle Statistique épidémiologie

Investigation d’une épidémie : Exercice


Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 103
........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Un épisode d’intoxication alimentaire collective est survenu parmi les invités au dîner d’un
mariage. La majorité des invités, au moment de l’investigation de cet épisode avaient
regagné leur domicile qui était très éloigné du lieu de survenu de cette intoxication.
quel est le type d’approche qui sera probablement retenu par les enquêteurs pour
l’investigation étiologique de cette intoxication collective ? pourquoi ?
On a finalement interrogé 50 malades et 75 témoins sur leur consommation éventuelle des
cinq aliments ayant constitué le dîner.
Les résultats sont consignés au tableau suivant.

Histoire alimentaire de 50 cas et de 75 témoins

Aliment effectif de ceux qui ont consommé


cas témoins

viande hachée 40 18

soupe 30 60

limonade 40 65

lait 45 60

glace 28 30

Quel est l’aliment qui est probablement le véhicule de cette intoxication alimentaire
collective ? Construire un tableau synoptique de présentation ou les différents paramètres
pour chaque aliment sont visualisés.

Corrigé
1/ Etude cas témoins. La majorité de convives s’étant éloignés, il est difficile de reconstituer
les cohortes.
2/histoire alimentaire de 50 cas et de 75 témoins à l’occasion d’une intoxication alimentaire
collective

Personnes ayant consommé Différence des


%
Aliment effectif % effectif %

Viande hachée 40 80.0 18 24.0 56.0

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 104


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

soupe 30 60.0 60 80.0 -20.0

limonade 40 80.0 65 86.7 -6.7

lait 45 90.0 60 80.0 10.0

Glace 28 65.0 30 40.0 16.0

La viande hachée est probablement le véhicule de cette intoxication alimentaire collective

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 105


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

TD N° 3 TRAITEMENT D’UNE SERIE STATISTIQUE

Plan du TD
Définitions préliminaires
Mise en ordre des données
Les paramètres de réduction
Représentations graphiques
références

Objectifs du TD
Caractériser une variable.
Traiter une série statistique.
Représenter et interpréter graphiquement les données.

Définitions préliminaires :
Population : un ensemble d’individus de nature très diverse (personnes, animaux, végétaux,
évènement, objets…….)

Echantillon : un sous ensemble dont les unités sont tirées au sort ou choisit de la population.

Variable : dans une étude épidémiologique les caractères de la population cible qu’on
mesure sont appelés les variables de l’étude parce qu’elles peuvent varier contrairement à
une constante.
Une variable comporte nécessairement plus d’une modalité.
Les modalités : sont les différentes catégories que peut présenter une variable (sexe,
maladie, groupe sanguin, la taille.)
Il y’a 2 catégories de variables :
-Variable quantitative : si ses modalités s’expriment par des valeurs numériques qui se
différencient en
Variables quantitative discontinues (discrètes ou comptées) : dont les modalités s’expriment
par des nombres entiers (fréquence cardiaque).
Variables quantitatives continues (mesurées) : dont les modalités s’expriment par des
nombres infinis (la glycémie, la taille).
-Variable qualitative : représente des caractères non mesurables qui peut être

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 106


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Ordinale : un ensemble de modalités ordonnées (exemple : complication d’une maladie :


modérée, moyenne, sévère)
Ou nominale : il n’y a pas d’ordre (exemple : groupe sanguin A, B, O, AB).

Effectif ou fréquence absolue (ni): est le nombre d’individus appartenant à une modalité
donnée.
Fréquence relative (fi) : est le rapport entre l’effectif d’une modalité et l’effectif total s’exprime
généralement en pourcentage.

Mise en ordre des données :


1. Tableau d’effectif : les observations effectuées sur un échantillon sont en général
résumées dans un tableau qui s’appelle tableau d’effectifs ou distribution de fréquences.

2. Mise en ordre des données d’un caractère qualitatif :


Les modalités d’un caractère qualitatif sont collectivement exhaustives (les modalités
envisagent toutes les possibilités des variables) et mutuellement exclusives (aucune
modalité ne peut appartenir à l’autre).
Exemple : si on étudie le système ABO les modalités sont A, B, O, AB (ces modalités sont
exhaustives).
Par contre si on étudie un groupe de personne selon leur état civil et on a pris 3
modalités : marié, célibataire et divorcé (ces modalités ne sont pas exhaustives).

4. Mise en ordre d’un caractère quantitatif discontinu :


a) N : correspond à l’effectif total.
b) Etendue de la série : E=X max - X min
c) Effectif cumulé nic : est la somme de l’effectif ni et de tous les effectifs qui le précèdent.
d) Fréquence relative cumulée fic : les fréquences sont additionnées au fur et à mesure.

Exemple : distribution du nombre d’épisodes de syndrome grippal parmi 19 personnes


Nombre d’épisode xi Fréquence absolue ou Effectif cumulé nic Fréquence relative fi % Fréquence relative cumulée
effectif ni fic %

0 3 3 15,8 15,8

1 7 10 36,8 52,6

2 6 16 31,6 84,2

3 2 18 10,5 94,7

4 1 19 5,3 100

Total 19 100

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 107


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

5.Mise en ordre d’un caractère quantitatif continu :


On a relevé le poids de 19 étudiants et les résultats sont les suivants :
76,34 52,99 61,82 64,10 57,74 65,45 66,33 79,65 70,13 69,12
83,45 60,40 70,56 61,82 72,88 64,99 59,79 68,28 76,36
Pour mettre en ordre ces données il faut d’abord les classer par ordre croissant ou
décroissant :
52,99 57,74 59,79 60,40 61,82 61,82 64,10 64,99 65,45 66,33
68,28
69,12 70,13 70,56 72,88 76,34 76,36 79,65 83,45

L’étendue (marge)= E=Xmax-Xmin =83,45-52,99=30,46 kg


Effectif de l’échantillon=N=19
Il faut grouper les observations dans un certain nombre de classes successives :
Nbre de classe=√N=n=√19 ≈ 5 classes
Amplitude de la classe : K=étendue/nbre de classes =E/n=30,46/5≈7
Le centre de classe=Xi = (limite inférieure de la classe+limites supérieure de la classe)/2

Distribution du poids chez 19 étudiants :

Poids (kg) Effectifs ni Effectifs Centre de Fréquence Fréquence


cumulés ni classe Xi relative fi relative fic

[52,99-57,99[ 3 3 56,49 15,8 15,8


[57,99-66,99[ 7 10 63,49 36,8 52,6
[66,99-73,99[ 5 15 70,49 26,3 78,9
[73,99-80,99[ 3 18 77,49 15,8 94,7
[80,99-87,99[ 1 19 84,49 5,3 100

total 19 100

Les paramètres de réduction :


1. La moyenne arithmétique : m=∑ni Xi /N
M = {3(56,49) +7(63,49) +5(70,49) +3(77,49) +84,49}/19=1283,31/19=67,542

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 108


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2. La médiane=est la valeur de la variable qui divise la série statistique en 2 parties égales


(la moitié des observations lui est inférieures et l’autre moitié lui est supérieures.
La position de la médiane est N/2 ou (N+1)/2 me = (19+1)/2 =10ème position = 66,33.

3. Le mode : est la valeur de la variable qui a l’effectif ou la fréquence la plus élevée. Mo ou


classe modale est [59,99-66,99[.on peut attribuer au mode le centre de la classe modale.

4. Les quartiles : divisent la série statistique en 4 parties égales comprenant le même


nombre de sujets ; et sont au nombre de 3.

25% ↕ 25% ↕ 25% ↕ 25%


Q1 Q2 Q3
Me
5. La variance : S2= [∑ni (Xi-m) 2]/ (N-1)

S2 = {3(56,49-67,542)2+7(63,49-67,542)2+5(70,49-67,542)2+3(77,49-67,542)2+ (84,99-
67,542)2}/(19-1)=62,56.

6. Ecart-type: S=√S2 =√62, 56=7, 9.

Représentations graphiques :

1. Variable qualitative ordinale


Diagramme en barres (en bâtons) :

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 109


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

freq
relative 60
50
40
30
20
10
0
forme clque

in

sév
m

m
app

arq
d

ère
éré

uée
are

e
nte
Dist rib utio n d es form es cli niq ues d’un e m al ad ie d ans
une s éri e d e 94 1m al ad es

Figure 1distribution des formes cliniques d'une maladie dans une série de 941 malades

Variable qualitative nominale :

Diagramme en barres horizontales :


se xe

féminin

masculin

0 5 10 15 20 25 30 35 40

effectifs
Distribution de 50 malades selon le
sexe

Figure 2 distribution de 50 malades selon le sexe

Camembert (secteur circulaire):

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 110


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

masculin

féminin

Distribution de 50 malades selon le sexe

Figure 3 distribution de 50 malades selon le sexe

3. Variable quantitative continue :


Histogramme
effectifs

8
7
6
5
4
3
2
1
0
52,99- 57,99- 66,99- 73,99- 80,99-
poids(kg)

Distribution du poids chez 19


étudiants
Figure 4 distribution du poids chez 19 étudiants

Diagramme en barre

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 111


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

effectifs
7
6
5
4
3
2
1
0
0 1 2 3 4
nbre d'episode

Distribution du nombre d’épisodes de


syndrome grippal parmi 19 étudiants
Figure 5 distribution du nombre d'épisodes de syndrome grippal parmi 19 étudiants

Polygone des fréquences : se construit en joignant les milieux des bords supérieurs des
rectangles de l’histogramme ou du diagramme en barre.

Références :
-A.Bezzaoucha Epidémiologie et bio statistique.
-T.Ancelle Statistique épidémiologique.

TD ° 4 LES INDICATEURS DE SANTE

Plan du TD
définition
les indicateurs de mortalité
1- taux brut de mortalité
2-taux de mortalité spécifique
3-letalite
4- mortalité proportionnelle
les indicateurs de morbidité
1- incidence
2-prevalence
les indicateurs démographiques
1-taux brut de natalité

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 112


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

2-taux brut de fécondité


3-accroissement naturel
4-esperence de vie
V) références

Les objectifs du TD
1-Définir et savoir l’utilité des indicateurs
de morbidité
de mortalité
démographique
2-Pouvoir calculer ces indicateurs de santé
Définition
a- Ce sont des indices qui sont censés représenter, par un ensemble de données
quantifiées l’état de santé d’une population.

Intérêts :
Connaître l’état de santé de la population à une date donnée actuelle ou passée.
Appréhender de façon plus exacte l’offre des soins hospitaliers.
Apprécier l’évolution de la consommation médicale

les indicateurs de mortalité


-Ce sont des indicateurs qui ne prennent en compte que les décès.
-La mortalité est définie par le nombre de décès par suite d’une affection donnée au cours
d’une période donnée.

1-le Taux brut de mortalité


-C’est l’ensemble des décès survenus au sein d’une population donnée et au cours d’une
période déterminée qu’elle qu’en soit la cause(ne tient compte d’aucun facteur associe :
l’age, sexe)

Nombre total des décès


- TBM=-----------------------------------------x c
Effectif moyen de la population
2- le taux de mortalité spécifique

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 113


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

-Il est calculé en fonction : soit de la cause de décès, l’age, le sexe …… etc.
Nombre de décès par cause ou sexe
-TMS= ----------------------------------------------------x c
Effectif moyen de la population
3-la létalité
la létalité est la proportion des cas à issue fatale d’une maladie donnée.

Nombre de décès par une maladie


TL=----------------------------------- ----------- x c
Nombre de cas de la maladie
4- la mortalité proportionnelle

Nombre de décès par une cause donnée


TMP=-------------------------------------------------------- xc
Nombre total de décès pendant la même période

les indicateurs de morbidité


-Ces indicateurs visent à mesurer la fréquence des maladies dans une population.
1-l’incidence
-C’est le nombre de nouveaux cas d’une affection donnée au cours d’une période de temps
déterminée.

Nombre de nouveaux cas de la maladie au cous d’une période


-TI= --------------------------------------------------------------------------------xc
Population à risque au cours de la même période.
Intérêts de l’incidence
Elle est très utile pour la recherche des associations causales puisque les causes agissent
avant l’éclosion de la maladie.
Elle est utile pour apprécier les mesures préventives.
En cas d’épidémie on parle de taux d’attaque.

2-la prévalence
-C’est l’ensemble des cas (anciens et nouveaux) enregistrés dans une population à un
instant T déterminé (TPI) ou cours d’une période déterminée (TPP).

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 114


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Nombre de personnes atteints par la maladie à un instant T


TPI= ------------------------------------------------------------------------------xc
Population d’étude au même nomment

Nombre de personnes atteints par la maladie pendant une période donnée


TPP=---------------------------------------------------------------------------------------xc
Population d’étude au même moment

Les indicateurs démographiques :

La démographie est une science qui a pour but d’étudier les mouvements d’une population,
principalement de point de vue quantitatif, à partir des évènements démographiques la
concernent:
- Les évènements de sortie : décès. émigration.
- Les événements d’entrée : naissances.

1-le Taux brut de natalité


Le nombre annuel de naissances viables
TBN = ----------------------------------------------------------x c
Population moyenne au milieu de l’année
2-le Taux global de fécondité
Le nombre annuel de naissances viables
TGF=-----------------------------------------------------------------------------xc
Nombre de femmes en age de procréer (15-49) au milieu de l’année
3-l’Acroissement naturel
TAN=TBN (taux brut de natalité) –TBM (taux brut de mortalité).
4-L’espérance de vie à la naissance (vie moyenne)
- Est le nombre moyen d’années qu’un nouveau né peut vivre.

références
-.Bezzaoucha .Epidémiologie et bio statistique

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 115


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 116


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

TD N° 5 LE RISQUE EN EPIDEMIOLOGIE

Plan du cours :
Introduction
Définition
Calcul de risque
Références

Introduction : Si nous considérons une population dans son ensemble, on retrouve des
Individus ou des groupes d’individus qui ont plus de « chance » appelé risque de présenter
un phénomène de santé. Ces groupes de population s’appellent groupes à haut risque.
Définition :
Le risque est défini comme étant la probabilité de survenue d’un évènement non désiré
(maladie, décès …) en fonction des variables nommées facteurs de risque.

Facteur de risque : il représente la caractéristique d’une population (ou d’un individu) qui est
associé à un risque élevé d’un changement spécifique d’état de santé ; qui peut être
Individuel par exemple biologique (âge, hérédité…….) ou comportemental (alimentation,
habitudes toxiques……).
Communautaire par exemple service de santé (qualité et couverture sanitaire …..) ou
l’hygiène du milieu (pollution atmosphérique…).
Le facteur de risque peut être de nature causale dans le cas de la toxémie gravidique qui
entraîne une mortalité périnatale

Population à risque : c’est la population exposée à tel ou tel facteur pouvant être relié
étiologiquement à une maladie.
Exemple : cancer du poumon :
La population à risque : tabagiques.
Le facteur de risque : tabac, facteur individuel comportemental.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 117


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Le calcul du risque
Quelque soit le type d’études étiologique, on utilisera le même tableau de travail pour
calculer les différents risques : tableau de contingence 2x2.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 118


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Malades Non malades total

Exposés A B A + B

Non exposés C D C + D

Total A + C B + D N

Dans une étude cohorte on fait ressortir le taux d’incidence chez les exposés d’une part et
les non exposés d’autre part.
Dans une étude cas témoins on fait ressortir le pourcentage d’exposition chez les cas d’une
part et chez les témoins d’autre part.
Dans une étude transversale on fait ressortir les taux de prévalence de la maladie.

A-les études cohortes :


a- le risque relatif : c’est le rapport entre le taux d’incidence de la maladie chez les sujets
exposés et le taux d’incidence de la maladie chez les sujets non exposés ; il renseigne sur
la force de l’association entre un facteur de risque et une maladie.
TIE=a/ (a+b)
TINE=c/(c+d)
RR= [a/ (a+b)]/[c/(c+d)].
Il est important de signaler que le risque relatif peut être inférieur à 1 lorsque le facteur
étudié exerce un effet protecteur par exemple le vaccin dans ce cas le taux de la maladie
dans le groupe vacciné (exposé) est inférieur à celui du groupe non vacciné (non exposé).

b- différence de risque ou risque attribuable= traduit l’excès de risque encouru par les sujets
exposés de développer la maladie par rapport aux sujets non exposés.
RA=DR=TIE-TINE

c- Fraction étiologique du risque : c’est le pourcentage du risque qu’on peut attribuer à


l’action du facteur étudié .Si le facteur a un effet protecteur (vaccin) on parle de fraction
préventive qui exprime la proportion des cas de maladie évitée par l’exposition (vaccination)
dans un groupe de sujets.
FERe = (RR-1)/RR

Exemple : après un examen de sang les sujets ont été départagés en 2 groupes :
Le premier groupe était composé de sujets ayant une hypercholestérolémie.
Le deuxième groupe comprenait les sujets normaux (sans hypercholestérolémie).

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 119


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Apres une période de suivie, la cible de l’étude était l’artériosclérose coronarienne, les
résultats de l’études sont consignés au tableau suivant :
Etude cohorte étudiant la relation entre la cholestérolémie et la maladie coronarienne :

Malades Non malades Total

hypercholestérolémiques 56 444 500

Normaux 90 1410 1500

Total 146 1854 2000

TI de la maladie chez les hypocholestérolémiants=56/500=11.2%


TI de la maladie chez les sujets normaux=90/1500=6%

RR=11.2%/6%=1.96=2
Interprétation : les sujets présentant une hypercholestérolémie ont un risque 2 fois plus
élève de développer une maladie coronarienne que les sujets normaux.

DR=RA=11.2%-6%=5.2%
Interprétation : les sujets présentant une hypercholestérolémie ont un excès de risque de
5.2%de développer la maladie coronarienne par rapport aux sujets normaux.

5-FERe=1.96-1/1.96=46.4%
Interprétation : ainsi 46% des cas d’artériosclérose coronarienne survenant chez les
hypercholestérolémiques sont attribués au facteur de risque.

B - les études rétrospectives :


Le calcul du risque ne peut pas se faire à partir d’une étude rétrospective puisqu ‘on ne peut
pas calculer l’incidence.
Odds Ratio=AD/BC

FER=OR-1/OR

Exemple:une étude cas témoins a été réalisée en vue de déterminer les facteurs de risques
de l’infection urinaire nosocomiale symptomatique pour étudier la relation entre le sondage
vésical et l’infection urinaire:

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 120


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Résultats d’une étude cas témoins visant à étudier la relation entre le sondage vésical et
l’infection urinaire :

infectés Non infectés total

Sondes 58 57 115

Non sondés 23 105 128

Total 81 162 243

1-OR=58x105/23x57=4.66
Interprétation : les sujets sondés ont un risque 4.6 fois plus élevé de développer une
infection urinaire nosocomiale que les sujets non sondés.

2- FERe=4.6-1/4.6=78.5%
Interprétation : 78,5% des infections urinaires sont attribuables au sondage.

références
- A.Bezzaoucha. Epidémiologie et bio statistique
-M.F.Mesli, M.Goldberg.- Cours d’épidémiologie et de bio statistique

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 121


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

TD N° 6

METHODES D’EVALUATION DES EXAMENS ET


PROCEDURES DE DIAGNOSTIC ET DE DEPISTAGE

Plan du TD
Introduction
Définitions
spécificité
sensibilité
valeurs prédictives
Exemple
références

Introduction :
Le dépistage est l’identification dans une population à priori en bonne santé, de sujets
présentant une maladie non apparente soit un risque élevé de la développer, en vue
d’examens complémentaires ou de mesures préventives. il est différent du diagnostic dans
le quel les examens sont réalisés sur indications, symptômes, ou test de dépistage positif
en vue de traitement.

Définition
Un examen ou un test diagnostic ou de dépistage doit être évalué avant d’envisager son
utilisation pratiquer un jugement est ainsi porté sur les capacités du test à remplir ses
objectifs, par rapport à une situation de référence. Il est donc nécessaire de disposer d’un
examen de référence par rapport auquel le nouveau test sera évalué.

Exemple :
Supposons que l’on veuille déterminer les caractéristiques d’un test de dépistage d’un
cancer. L’examen de référence sera le plus souvent, un examen anatomopathologique qui
est considérer comme l’examen indispensable pour prouver l’existence d’une tumeur et la
distinguer d’une tumeur bénigne.

Référence + Référence-

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 122


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Test + VP FP

Test - FN VN

1. Sensibilité d’un test : sa capacité à correctement identifier les individus qui ont la maladie
.C’est la probabilité d’avoir un test positif qu’on est malade.

Sensibilité=VP/VP+FN

2-Spécificité d’un test : la capacité du test a correctement identifier les individus qui n’ont
pas la maladie C’est la probabilité d’avoir un test négatif qu’on on n’est pas malade.

Spécificité=VN/VN+FP

3-Valeurs prédictives du test :


Pour déterminer la proportion de patients ayant un test positif correspond a de vrais
malades et quelle est la proportion des patients ayant un test négatif qui correspond a des
sujets vraiment indemnes.

VPP : Valeur prédictive positive est la probabilité d’être malade qu’on on a un test positif.
VPP=VP/VP+FP
VPN : valeur prédictive négative : probabilité de ne pas être malade qu’on a un test négatif.
VPN=VN/FN+VN
Exemple :
HC : examen de recherche de sang dans les selles il est relativement accepté par un public
sensibilisé.
Quand son résultat est positif on découvre une lésion recto colique dans 65% des cas et
environ 30% de ces lésions sont des polypes ou des cancers colo rectaux.

Référence + Référence -

Hc + 90 10

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 123


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

Hc- 60 40

Sensibilité = 60%, cela veut dire que sur 100 malades 60 ont été identifiés comme tels.
Spécificité= 80 % cela veut dire que sur 100personnes non malades 40 ont été identifiés
comme tels
VPP=90%
VPN=40%

Références
1. A. Bezzaoucha , Épidémiologie et biostatistiques à l’usage des étudiants en médecine,
OPU ; 1999
2. J. Bouyer , Épidémiologie, principes et méthodes quantitatives, ED. Flammarion, 2001

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 124


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LE REGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL


Plan du cours
I. Définition
II. Evolution historiques
III. Les conditions du RSI
IV. Contraintes du RSI
V. Le RSI actuel révisé en 2005
VI. Les avantages du RSI 2005 pour les Etats

Objectif du cours
Définir le RSI, ses objectifs
Les étapes de l’évolution du RSI de 1969, ses contraintes
Les changements du RSI révisé en 2005.

I. Définition

Le règlement sanitaire international (ci-après dénommé RSI) est une initiative multilatérale
prise par les pays pour instaurer un instrument efficace de surveillance mondiale de la
transmission transfrontière des maladies.

Il s’efforce de concilier la protection de la santé publique et la nécessité d’éviter


l’interruption inutile des échanges commerciaux et des voyages. Il demeure à ce jour le seul
ensemble de dispositions impératives, pour les Etats membres de l’OMS relatives à l’alerte
et à la riposte mondiales aux maladies infectieuses.

Au début il concernait 6 maladies : la fièvre récurrente, le typhus, la variole, le choléra, la


peste, la fièvre jaune, ramenées par la suite à quatre puis actuellement à 3, à savoir : la
peste, la fièvre jaune, le choléra.

Ces maladies sont à déclaration obligatoire car elles sont responsables de grandes
épidémies et de forte mortalité et pouvant être combattues par des mesures prophylactiques
efficaces. Le temps de déplacement est souvent plus court que la période d'incubation d'une
maladie;
Ainsi le RSI est le seul instrument mondial juridique en matière de santé publique qui
permet à l’OMS d’aborder les urgences sanitaires de portée internationale en collaboration
directe avec les états membres.

II. Evolution historiques

L’évolution historique du RSI remonte à la moitié du XIX siècle, lorsque des épidémies de
choléra ont touché l’Europe entre 1830 et 1847.
De 1851 à la fin du XIX siècles 10 conférences ont été organisées et consensus crées.
En 1892, la conférence internationale de la santé tenue à Venise a adopté la convention
sanitaire internationale qui s’était limitée au choléra.
En 1897, une autre convention traitant la prévention contre la peste

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 125


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

7 avril 1946, la constitution de l’OMS est entrée en vigueur.


En 1951, les Etats membres de L’OMS ont adopté le RSI
L’OMS a révisé ce règlement en 1969, lequel a été légèrement modifié en 1973 et 1981 afin
d’exclure la variole qui venait d’être éradiquée dans le monde.
Le RSI qui représente le premier ensemble international de dispositions adoptés par l’OMS
s’applique depuis lors.

III. Les conditions du RSI


Pour atteindre son but, le RSI actuel prévoit l’obligation pour les états membres :

1. De notifier à l’OMS les flambées épidémiques


2. D’énumérer les mesures maximales applicables devant ces flambées.
3. D’énoncer les règles liées à la santé pour le commerce et les voyages internationaux.

IV. Contraintes du RSI

Le RSI date de 1969 et a présenté les contraintes suivantes :

1. Couverture limitée qu’aux trois maladies,


2. Dépendance vis-à-vis de la notification des pays,
3. Absence de mécanismes de collaboration entre l’OMS et le pays dans lequel sévissent
ces maladies.
4. Absence de mesures d’incitation des états membres à respecter les dispositions,
5. Absence de mesures propres aux risques.

V. Le RSI actuel révisé en 2005

En vue de ces contraintes importantes des changements essentiels ont été proposés pour
élaborer un RSI révisé qui s’adapterait à l’évolution des tendances qui apparaissent aux
XXI° siècle dans le domaine de l’épidémiologie des maladies infectieuses ainsi qu’au
volume croissant des voyages et du commerce internationaux.

Le retour de maladies infectieuses au cours des dernières décennies menace de plus en


plus la santé mondiale. Des maladies « nouvelles », comme le syndrome respiratoire aigu
sévère (SRAS) et l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), la grippe aviaire et des
maladies « anciennes », comme la tuberculose et la grippe, ont eu de graves conséquences
dans le monde. En outre, la plus grande résistance aux agents antimicrobiens, le nombre
plus élevé de maladies transmises par les animaux aux humains et l'augmentation du
commerce et des déplacements internationaux ajoute à la menace que présentent les
maladies infectieuses pour la santé publique.

En conséquence, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a entrepris de remanier le


règlement sanitaire international (RSI) en mai 2005 qui entrera en vigueur en juin 2007, il
est censé refléter la situation actuelle et propose les recommandations suivantes :

1. la surveillance des maladies;


2. la définition des urgences de santé publique de portée internationale (USPI);
3. la notification et la vérification d'une USPI, et l'intervention;
4. les dispositions relatives aux mesures sanitaires régulières et d'urgence dans les
aéroports, les ports et aux autres points d'entrée;

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 126


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

5. les dispositions applicables aux véhicules et à leurs exploitants, aux marchandises,


aux conteneurs et aux zones de chargement des conteneurs, comme sources possibles
d'infection ou de contamination;
6. la surveillance des voyageurs et d'autres populations migrantes.
VI. les avantages du RSI 2005 pour les Etats

En adoptant le RSI (2005) les états pourront bénéficier de l’appui des ressources en santé
publique internationale notamment :

De conseils pour établir les capacités essentielles nécessaires à la notification, l’évaluation


et la déclaration internationale

De conseils pendant la procédure de vérification des flambés notamment la gestion de


l’information dans les situations d’urgence.

De conseils pour l’endiguement des flambées, le cas échéant

D’un cadre pour l’évaluation conjointe des risques et la coordination de la communication


sur les risques, ainsi que pour les actions d’endiguement et de lutte durant les urgences.

De l’accès au réseau mondial OMS d’alerte et d’action en cas d’épidémies (GOARN)

La structure unique qui rassemble les ressources mondiales pour aider à gérer une urgence
de santé publique de portée internationale.

Des assurances sur la manière, dont cette information affecterait les intérêts économiques
des Etats membres, en matière de commerce

Références

- Révision du Règlement sanitaire international.


- Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’OMS, A crise mondiale, solution mondiales. Vol 77,
N° 19, 2002.
- Alerte et action en cas d'épidémie et de pandémie. OMS, Vol. 77, n° 19, 2002

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 127


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

LA LUTTE CONTRE LES ZOONOSES

Plan du cours
1. Définition et généralités
2. Les différents types de zoonoses
3. Epidémiologie et prophylaxie des zoonoses les plus fréquentes en Algérie
L’hydatidose
La brucellose
La rage
La leishmaniose
La fièvre boutonneuse méditerranéenne
4. Stratégie nationale de lutte

Objectifs du cours
Connaître l’épidémiologie des zoonoses les plus fréquentes en Algérie et les moyens de
lutte.

1. Définition/ généralités
Le monde animal est pour l’homme une source importante de maladies infectieuses (58%).
Les anthropozoonoses sont des maladies transmises à l’homme à partir d’un réservoir
animal, elles sont multiples, les plus fréquentes en Algérie sont l’hydatidose, la brucellose,
les leishmanioses. Elles sont avec la rage, le charbon, les leptospiroses soumises à
déclaration obligatoire. Elles représentent un véritable problème de santé publique par leur
fréquences élevée, leur pronostic (la rage létale à 100%) et leur répercussions socio -
économiques.

2. les différents types de zoonoses


il existe plus d’une centaine de zoonoses transmises à l’ homme, nous citerons à titre
d’exemple : l’hydatidose, la rage, la brucellose, la leishmaniose, la fièvre boutonneuse
méditerranéenne, la peste, la tuberculose, la toxoplasmose, la gale, la leptospirose, le
sodoku, la distomatose, la fièvre Q, ornithose etc.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 128


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

I. Epidémiologie et prophylaxie des zoonoses les plus fréquentes en Algérie

I.1. L’hydatidose
1.1. Epidémiologie
C’est une parasitose due au développement chez l’homme de la larve Echinococcus
granulosus qui se manifeste par des kystes du foie, poumon et autres organes, de bon
pronostic en général.
Elle est cosmopolite initialement répandu dans les pays d’élevage du mouton, on dit que
« l’hydatidose suit le mouton comme son ombre » ; mais le principal foyer est africain au
Kenya 220 cas par 100000 habitants.
En Algérie le nombre de cas notifié annuellement est en moyenne supérieur à 700
(source : MSP : Développement du système national de santé – Doc Mai 2001), la
prévalence exacte de cette maladie reste difficile à estimer (sous déclaration),et entraine
une perte économique considérable.
A Tlemcen le service d’épidémiologie du CHU n’a pu enregistrer que 106 cas entre 2001 à
la fin 2005 avec 75 localisations hépatiques et 31 localisations pulmonaires néanmoins ces
chiffres ne reflètent pas la réalité.

Le parasite Echinococcus granulosus est un plathelminthe de l’ordre des cestodes, qui a


pour hôte définitif le chien qui héberge le taenia adulte dans ces intestins .et pour hôte
intermédiaire le mouton. L’homme ne s’infeste qu’accidentellement dans le cycle évolutif du
ver soit en ingérant les oeufs avec l’eau ou les aliments souillé par les déjections des
chiens parasités ou directement après avoir été en contact avec le chien exp. caresses
(enfants)

1.2. Prophylaxie
Porte essentiellement sur la rupture du cycle parasitaire en respectant les mesures
prophylactiques d’hygiène :
a- abattage des chiens errants et traitement régulier des chiens parasités ;
b- la création d’abattoirs surveillés ; et lutte contre l’abattage clandestin ;
c- contrôle sévère de la commercialisation des viandes ;
d- des messages éducatifs mettant en garde contre les risques de donner les abats parasités aux
chiens, hôtes définitifs du parasite, doivent être diffusés avant les fêtes religieuses ;
e- lavage et brossage des mains plusieurs fois par jours ;

2. la brucellose
2.1. Epidémiologie

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 129


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

La brucellose ou fièvre de Malte est une antropozoonose due à une bactérie du genre
Brucelle , touchant préférentiellement les animaux domestiques et atteint l’homme
qu’accidentellement ( pour chaque cas de brucellose animale 2 cas de brucellose humaine).
Considérée comme extrêmement rare en Algérie j’usqu’au 1984 (épidémie à ghardaia 600
cas), maladie chez l’homme peu déclarée et méconnue,
Actuellement on assiste à une recrudescence de cette maladie par suite d’une infestation
massive du cheptel, en moyenne plus de 2000 cas sont déclarés par an

INCIDENCE DE LA BRUCELLOSE
ANNEES 1990 - 2001

TAUX/100.000 HBTS
16

14

12

10

0
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
ANNEES
SOURCE : INSP

A Tlemcen la maladie sévie à l’état endémique surtout à Sebdou et Ouled el mimoune


avec pics épidémique exp. Année 2002 : 212 cas (épidémie) , en 2006 : 106 cas ont été
notifiés au service d’épidémiologie du CHU .

Les bactéries du genre brucella intra cellulaires sont des bacilles gram négatifs. Trois
espèces sont pathogènes pour l’homme.
Le réservoir est constitué par les animaux infectés surtout les ovins (2/3) et les bovins.
Elle se transmet à l’homme directement par voie cutanéo muqueuse dans le cas d’une
excoriation de la peau souillée par un produit contaminé (produits d’avortement) ou par les
mains sales portés à la bouche qui est l’apanage des professionnels exposés : bergers, ou
indirectement par voie digestive par la consommation de lait non bouilli , fromage, viande
infectés.

2.2. La prophylaxie
- dépistage des animaux infectés, leur abattage systématique ; et vaccination préventive du
cheptel indemne ;

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 130


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- pour les sujets exposés : nettoyage régulier et désinfection des lieux et des outils de
travail, mesures d’hygiène et de protection individuelle (lavage des mains, port de gants
tenues et bottes imperméables…), vaccination préventive.
-consommer uniquement du lait pasteurisé , sinon le faire bouillir, manger de la viande bien
cuite.
3. la rage (cf. TD sur la conduite à tenir devant une morsure à risque rabique)
4. la leishmaniose
1.1. épidémiologie
C’est une parasitose transmise à l’homme par un vecteur appelé phlébotome. Il existe deux
types dont les caractéristiques cliniques, épidémiologiques et géographique n’ont pas de
points communs.

La leishmaniose viscérale ou Kala Azar : parasitose du système réticulo endothélialdue à la


leishmania infantum , maladie grave dont l’évolution sans traitement se fait vers la mort.
Sévit au nord du pays , touchant préférentiellement les wilayas du centre et de l’est dont le
réservoir est le chien , 300 à 500 cas sont déclarés par an . A Tlemcen 13 cas ont été notifié
au service d’épidémiologie depuis 2001.

La leishmaniose cutanée maladie relativement bénigne dont le réservoir est constitué de


rongeurs sauvages
Elle est endémique dans certaines régions du pays notamment les régions steppiques nord
sahariennes (Biskra- M ’sila - Naâma - Ghardaia)
Depuis le début des années 90 on assiste à une extension de la maladie à tout le territoire
national avec éclosion de nouveaux foyers ceci est favorise par les travaux de mise en
valeur des terres et les mouvements de populations vers les zones d’endémie, relâchement
de la lutte (aspersion de DDT) et aux modifications écologiques.
Tlemcen a vécu une importante épidémie de LC en fin 2006 dans la région de Magoura à
Sebdou.
INCIDENCE DE LA LEISHMANIOSE
CUTANEE - ANNEES 1991 - 2001

TAUX/100.000 HBTS
40

35

30

25

20

15

10

0
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
ANNEES
SOURCE : INSP

1.2. La prophylaxie

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 131


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- lutte contre le réservoir animal : l’abattage systématique des chiens malades et errants,
surveillance sanitaire des chiens domestiques .le réservoir sauvage reste hors atteinte.
- lutte anti vectorielle pulvérisation par les insecticides,
- La suppression des gites larvaires (les marécages…),
- protection individuelle contre les piqures des phlébotomes.

5- la fièvre boutonneuse méditerranéenne


C’est une maladie infectieuse aigue due à une bactérie, la rick ettsie coroni, transmise
accidentellement à l’homme par piqûre de la tique du chien qui se manifeste cliniquement
par une fièvre boutonneuse de bon pronostic sous traitement antibiotique .
La prévention se fait par les mesures d’hygiène publique.
L’incidence annuelle est de 1.5 cas pour 100000 habitants depuis 1998, elle sévit surtout au
nord du pays. A Tlemcen le secteur sanitaire le plus touché est le secteur de Ghazaouet.
Prévention : l’hygiène publique

6- la peste
Réservoir : Rongeurs sauvages
Germes : bacille de Yersin
Transmission : puce de rat et de l’homme
Incubation : quelques jours
Clinique : bubonique, septicémique et pulmonaire
Pronostic : selon la forme
Traitement : antibiotiques
Prévention : hygiène publique, lutte contre les insectes et les rats
IV. Stratégie nationale de lutte
- les services vétérinaires des ministères de l’agrumiculture ont pris l’initiative de créer avec
tous les secteurs concernés par la lutte contre les zoonoses, le comité national de lutte
contre les zoonoses et 48 comités de wilayas (créé par arrêté interministériel de 1er
septembre 1984 et installé le 03 décembre 1984). Ce programme a identifié la rage comme
programme prioritaire. Les résultats ont été peu perceptibles, ceci es du :
- à l’irrégularité des activités de ce comité,
- au manque de coordination intersectorielle : les services agricoles, les services de santé,
les services communaux surtout au niveau local,
- mauvaise information du public,
- sensibilisation insuffisante des personnels de santé.
Pour les années à venir les axes de travail doivent se structurer autour des orientations
suivantes :

1. Dynamisation du programme par :

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 132


........................................................................................... Module d’épidémiologie et médecine préventive

- le renforcement de la communication,
- le renforcement de la formation ,
- l’information et l’évaluation.
2. Budgétisation
Références
- In reflet de la situation épidémiologique 10 ans - déjà volume 1et 2 -1999
- www.invs.santé.fr
- M. Bouziani, les pathologies infectieuses : aspects épidémiologiques et prophylactiques,
ed. Dar El Gharb.

Cours d’épidémiologie et de médecine préventive 133

Vous aimerez peut-être aussi