Vous êtes sur la page 1sur 19

PREAMBULE

Dans la fonction territoriale, la sensibilisation des agents et des décideurs à la prévention des risques
professionnels est un aspect ESSENTIEL dans la démarche d’amélioration continue des conditions réel-
les de travail.

Elle fait partie d’un ensemble d’actions d’information qui doivent être planifiées lors de l’élaboration du
programme annuel de prévention.

POURQUOI CE MODULE ?

• Afin d’informer les agents sur les mesures concrètes de prévention à mettre en œuvre dans leurs
services, 16 modules de sensibilisation déclinant chacune des fiches du livret « Accueil Sécurité »
sont mis à la disposition des préventeurs.

• Ces modules ne peuvent suffire à eux seuls pour résoudre les problèmes de sécurité mais consti-
tuent une étape dans la mise en œuvre d’une démarche de prévention.

POURQUOI UN GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT ?

• Afin d’optimiser l’utilisation des supports, un guide d’accompagnement est remis à l’intention de
l’animateur. Il présente les principaux points à aborder pour chaque illustration afin d’assurer une
animation pédagogique progressive, cohérente et uniforme.

• Ces informations ne sont que des points de repère pour l’animation mais l’intervenant reste libre
quant au choix de son contenu pédagogique.

• Toutefois, il est fortement conseillé de respecter la démarche pédagogique présentée dans le


guide. Cette dernière nécessite d’être complétée afin de l’adapter aux attentes spécifiques de cha-
que agent. A cet effet, des supports complémentaires de communication sont disponibles auprès
du conseiller en hygiène et sécurité du Centre de Gestion.

• Une participation active des agents ainsi qu’un débat-discussion voire une démonstration pratique
entraînent une plus grande implication de la part des participants.

QUE TROUVE-T-ON DANS UN GUIDE ?

Le parcours pédagogique proposé à l’animateur est structuré selon la démarche chronologique et


itérative des « principes généraux de prévention » (article L.230-2 du Code du Travail).

Il s’organise en 3 grandes parties regroupant 10 fiches :

Fiche n° 1 Présentation de situations évoquant le risque


Présentation de la Fiche n° 2 Statistiques d’accidents dans les collectivités
problématique Fiche n° 3 Points importants de la réglementation
Fiche n° 4 Les facteurs de risques
Fiche n° 5 L’organisation du travail
Fiche n° 6 La prévention intégrée
Les mesures de
Fiche n° 7 Les protections collectives
prévention Fiche n° 8 Les équipements de protection individuelle
Fiche n° 9 La formation des agents
L’évaluation Fiche n° 10 Exercices pour l’évaluation des participants

2
INTRODUCTION
OBJECTIF GENERAL :

Développer la prévention des risques d’hygiène globale dans les différents services des collectivités
territoriales grâce à la sensibilisation des agents sur les mesures à mettre en œuvre.

OBJECTIFS PEDAGOGIQUES :

A l’issue de la formation, les participants seront capables :

- D’identifier dans les services de leur collectivité les situations de travail présentant des risques au
regard de l’hygiène globale
- De travailler en sécurité
- De proposer des mesures de prévention adaptées aux situations de travail
- De sensibiliser les agents de leur collectivité à la mise en oeuvre de moyens de prévention mis à
leur disposition

PUBLIC CONCERNE :

• Réunion de sensibilisation pour tout agent exposé à des risques de maladie.

• Module de formation continue thématique pour les Agents Chargés de la Mise en Œuvre des rè-
gles d’hygiène et de sécurité (A.C.M.O.).

PROGRAMME :

Fiche n°1 Les situations à risques


Fiche n°2 2 exemples d’accidents du travail
Fiche n°3 La réglementation
Fiche n°4 Les facteurs de risques
Fiche n°5 L’organisation du travail
Fiche n°6 La prévention intégrée
Fiche n°7 L’hygiène collective
Fiche n°8 Les équipements de protection individuelle
Fiche n°9 La formation
L’évaluation : exercice d’analyse des risques à partir de trois situa-
Fiche n°10
tions présentées en introduction

3
LES SITUATIONS A RISQUES

Le premier écran illustre deux situations de travail représentant des tâches habituelles effectuées par
des agents des collectivités territoriales. Ces situations de travail significatives exposent les agents à
des risques, notamment les risques liés à l’Hygiène qui sont l’objet de ce module.

Tour de table préalable : les stagiaires se prononcent sur leur représentation et leur définition
des risques liés aux conditions d’Hygiène.

L’illustration représente la scène suivante :


Un agent travaille dans une serre pour entretenir des semis. Il est blessé à la main (coupure).
Un second agent est en train de traiter des plantations. Il est équipé d’un pulvérisateur manuel à
dos. L’agent porte des effets personnels (short et tee-shirt). Il ne dispose d’aucun Equipement de
Protection Individuelle.

Un autre exemple non illustré peut être employé par le formateur :

Dans un atelier, un agent à la tenue négligée prépare son déjeuner sur un camping gaz à la
flamme incertaine, celui-ci posé sur des bidons de produits inflammables. Une pile de vaisselle
sale se dresse à côté. Plus loin un autre agent, en équilibre sur un tabouret bancal, change une
ampoule électrique.

4
Cette situation de travail permet d’illustrer et de préciser les différentes dimensions de l’HYGIENE
au travail soit :
• Les espaces de vie : vestiaires, sanitaires, local de repas
• Les consommations de nourriture, de tabac et d’alcool sur les lieux de travail
• L’hygiène corporelle : douche, tenue de travail, soins et vaccination
• La toxicité des produits

Remarque : la notion de durée et de fréquence d’exposition sont aussi des facteurs déterminants
pour qualifier la « gravité » du risque mais il faut préciser qu’une contamination peut être due à une ex-
position brève et occasionnelle.

Il n’y a pas de réglementation spécifique à « l’HYGIENE AU TRAVAIL » mais les différents thèmes
qu’elle regroupe sont dispersés dans la réglementation applicable aux collectivités territoriales ; Code du
travail, Code de la santé publique, Code de la construction et de l’habitation…

TOUR DE TABLE :
Recensement des activités et des tâches quotidiennes effectuées dans des conditions
d’hygiène « insuffisantes ».
Illustration des multiples situations de travail à risque.
Enlever les idées reçues et les a priori sur les risques liés aux conditions d’Hygiène telles que notées
lors du tour de table (au début de l’exposé).

5
EXEMPLES D’ACCIDENT

Il n’est pas techniquement possible de compiler des statistiques sur ce thème de l’hygiène globale ; ainsi
pour introduire et illustrer cette thématique, le formateur peut s’appuyer sur les deux exemples
d’accidents suivants afin de compléter l’illustration à l’écran :

« Madame A s’est piquée le doigt en ramassant une lancette de dosage de glycémie oubliée par le
personnel infirmier au foyer d’une résidante, en dépit des règles de collecte des objets piquants ou
tranchants. »

« Suite à une petite brûlure dans une restauration collective, l’agent n’a pas désinfecté la lésion. 3
jours plus tard, l’agent a dû s’arrêter de travailler car elle ressentait une douleur trop importante. »

6
LA REGLEMENTATION

L’animateur pourra dans un premier temps aborder la réglementation de façon très générale, et dans un
deuxième temps, entrer un peu plus dans le détail.

LES PRINCIPES GENERAUX CONCERNANT L’HYGIENE DES AGENTS

Le chef d’établissement doit tenir les locaux de son établissement dans un état cons-
tant de propreté et ceux-ci doivent présenter les conditions d’hygiène et de salubrité nécessai-
res à la santé du personnel.

Par ailleurs, l’aménagement des bâtiments doit tenir compte de la présence de personnes
handicapées physiques et des cabinets d’aisances sont adaptés à ces personnes.

Article 2 du décret n°85-603 du 10 juin modifié relatif à l’hygiène, la sécurité du travail, ainsi
qu’à la médecine professionnelle et préventive dans la Fonction Publique Territoriale. « Dans les
collectivités et établissements mentionnés à l’article 1er, les locaux et installations de service doi-
vent être aménagés, les équipements doivent être réalisés et maintenus de manière à garantir la
sécurité des agents et des usagers. Les locaux doivent être tenus dans un état constant de pro-
preté et présenter les conditions d’hygiène et de sécurité nécessaires à la bonne santé des per-
sonnes. »

Article R. 232-2 du Code du Travail


« Les employeurs doivent mettre à la disposition des travailleurs les moyens d’assurer leur pro-
preté individuelle, notamment des vestiaires, des lavabos, des cabinets d’aisance et, le cas
échéant, des douches. »

Loi n° 91-32 dite « Loi Evin » relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme.
La décision de réserver aux fumeurs des emplacements est prise par l’autorité territoriale après
consultation des instances représentatives du personnel compétentes en matière d’hygiène et de
sécurité (CHS ou à défaut CTP). Il convient par ailleurs d’y associer le médecin du travail.

Article L. 3111-4 du Code de la Santé Publique, qui concerne les vaccinations.

LISTE DES PRINCIPAUX ARTICLES DU CODE DU TRAVAIL

- Vestiaires, articles R. 232-2 à R. 232-2-2


- Cabinets d’aisances, article R. 232-2-5 et article R. 232-5-14
- Lavabos, article R. 232-2-3
- Douches, article R. 232-2-4
- Installations accessibles aux handicapés, article R. 232-1-8 et article R. 232-2-6
- Entretien des cabinets d’aisances, article R. 232-2-5
- Postes de distribution des boissons, articles R. 232-3 et R. 232-3-1
- Détergents d’ateliers et savons mis à la disposition du personnel, arrêté du 1er août 1967
modifié.

7
LES FACTEURS DE RISQUES

Malgré un ensemble de mesures tenant à la fois à la prévention matérielle (EPI, EPC, aménagement de
poste de travail) ou organisationnelle (procédures de travail, consignes de sécurité), le risque zéro ne
peut exister dans le monde du travail.

En effet, un accident n' a jamais une origine unique mais plurifactorielle (ambiance physique, charge
mentale, pièce défectueuse, etc....), la conjonction de ces paramètres favorisant la survenue d' un acci-
dent ou d'un incident significatif qui ne pourra être analysé, parfois, qu'
a posteriori dans les cas les plus
graves.

Pour chaque thème, l’animateur pourra citer des exemples de facteurs de risques issus de son expé-
rience.

DEFAUT DE PREVENTION INTEGREE :

Quelle que soit la nature du bâtiment (industriel, commercial, administratif ou à usage


d’habitation), et dés la phase de conception, le maître d’ouvrage doit intégrer dans la cons-
truction des dispositions techniques destinées à faciliter la prévention des risques pro-
fessionnels lors des interventions ultérieures sur le bâtiment (opérations d’entretien, de mainte-
nance).

Plusieurs solutions intégrées ou rajoutées à la construction permettent de réaliser ces opéra-


tions dans de bonnes conditions d’hygiène.

Exemples de facteurs de risques : absence de sanitaire, absence de douche.

DEFAUT DE PROTECTION COLLECTIVE :

Les protections collectives sont destinées à protéger simultanément l’ensemble des agents
exposés au même risque d’infection, d’intoxication, de contamination.

Exemples : absence de nettoyage des locaux, des sanitaires.

DEFAUT DE PROTECTION INDIVIDUELLE :

Utilisée à défaut lorsque la prévention intégrée et la protection collective n’ont pas sup-
primé totalement le risque d’infection, d’intoxication, de contamination. L’équipement de protec-
tion individuelle peut comprendre : des gants, des lunettes, une tenue de travail, des chaussures,
une protection contre la pluie et le froid.

Exemples : absence de gants, de lunettes.

FACTEURS HUMAINS : comportements non sécuritaires :

Ne pas ou mal utiliser les moyens mis à la disposition de l’agent pour travailler dans de
bonnes conditions d’hygiène.

Exemples : Ne pas utiliser les EPI mis à disposition.


8
L’ORGANISATION DU
TRAVAIL

QU’EST-CE QUE LA PREVENTION ?

RISQUE = DANGER X EXPOSITION


La prévention consiste à agir avant la survenue d’un accident, c’est à dire :

Identifier les dangers Supprimer ou réduire les risques


Maîtriser les risques Supprimer ou réduire l’exposition

Article L.230-2 du Code du Travail : principes généraux de prévention


«... planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation
du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants...»

L’organisation du travail fait partie intégrante de la prévention des risques profession-


nels. Les élus-employeurs, les responsables de services et les agents doivent prendre
conscience de la nécessité d’évaluer au préalable les risques professionnels pour chaque
situation de travail.

Lorsque l’on conçoit une situation de travail, il faut :


- Prendre en compte les risques potentiels et intégrer les moyens de protection, pour
les supprimer ou les réduire.
- Adapter le travail à l’homme (en fonction des règles ergonomiques et psychologi-
ques).
- Tenir compte de l’état d’évolution de la technique et des méthodes.
- Prendre en compte les capacités des intéressés.
- Contrôler l’efficacité des mesures prises.

9
Reprenons l’illustration ; avant tout travail, il faut se poser les questions suivantes :

Quoi ? Quelle est la nature du travail à réaliser ?


Quels sont les résultats attendus ?
Quel est le travail à exécuter ? Quel est l’objectif à atteindre ?
Où ? Où se situe l’activité de travail, y a-t-il des risques liés à
l’environnement ? Quels sont les facteurs d’ambiance ?
Lieu de travail, emplacement ? Y a t-il des locaux sanitaires, des moyens d’alerte et de secours ?
Quand ? Interférence de tâches, y a-t-il d’autres personnes à proximité, co-
activité, à quel moment de la journée l’agent doit-il intervenir (le jour,
A quel moment ? la nuit) ?
Par exemple si c’est en bord de route, tenir compte de l’affluence des
automobilistes, piétons, tenir compte des conditions météorologi-
ques ?
Comment est effectué le tra- Quels sont les moyens utilisés ?
vail ? Le matériel est-il conforme (panneaux, par exemple) ?
Y a-t-il des instructions écrites et des consignes de sécurité à suivre ?
Faut-il des compétences ou qualification spécifiques (habilitation élec-
trique…) ?
Montage, instructions, procédés, produits.
Qui exécute le travail ? N’y a-t-il pas de contre-indication médicale ?
Compétence de l’agent : l’agent sait-il faire le travail demandé ?
Faut-il une qualification particulière ?
L’agent a-t-il la ou les formations nécessaire(s) pour effectuer le tra-
vail ?

N.B. : dans le cadre de l’intervention d’une entreprise extérieure, un plan de prévention doit être mis
en place (décret n°92-158 du 20 février 1992).

10
LA PREVENTION INTEGREE

La prévention des risques professionnels est toujours plus efficace et plus économique lors-
qu’elle est intégrée dans les projets de conception et d’implantation des bâtiments, équipe-
ments et des situations de travail. A cet effet, les futurs utilisateurs de l’installation doivent être
associés à la phase de conception.

Les dispositions réglementaires prévues par le Code du Travail sont à intégrer lors de la
construction et de la réhabilitation des bâtiments. L’article L.230-2 du Code du Travail pré-
cise : « l’employeur doit combattre les risques à la source. »

La prévention intégrée concerne les installations sanitaires que l’élu-employeur doit mettre à
la disposition de ses agents afin de leur permettre d’assurer leur hygiène corporelle. Ces locaux
doivent répondre à des prescriptions d’hygiène particulières décrites ci-dessous (articles R. 232-2
à R. 232-2-7 du Code du travail).

Réunir en un seul bloc dans un endroit isolé des locaux de travail et de stockage et placé à
proximité du passage des travailleurs, un ensemble d’équipements qui sont les suivants :

Les vestiaires de surface suffisante (au moins 1m2 par agent avec un minimum total de
10 m2) de manière à permettre l’installation d’armoires individuelles ininflammables et de
sièges en nombre suffisant.
Dans le cas de personnel mixte, les locaux doivent être distincts et adaptés au personnel
masculin et féminin. Les personnes handicapées physiques doivent pouvoir disposer
d’installations sanitaires appropriées.

Les lavabos à raison d’un lavabo pour dix personnes au plus, équipés de robinets qui
n’aient pas à être manipulés à la main – alimentés en eau potable à température réglable.

Les cabinets d’aisances à raison, au minimum, d’un cabinet et d’un urinoir pour 20 hom-
mes, de deux cabinets pour 20 femmes.
Aucune communication directe avec les locaux fermés où le personnel est appelé à sé-
journer.

Les douches à raison d’une douche pour huit personnes devant utiliser cet équipement
(travaux salissants – arrêté du 23 juillet 1947, application des produits phytosanitai-
res - décret du 27 mai 1987).
Installées dans des cabines individuelles comportant deux cellules dont une réservée à
l’habillage de surface minimale chacune de 1m2. Température de l’eau réglable.

Une armoire à pharmacie permettant d’apporter les premiers secours aux victimes
d’accident.

11
Réunir des conditions d’installation :

- Etre correctement aérés (25 m3 d’air par heure et par occupant)


- Etre correctement éclairés (120 lux minimum)
- Etre convenablement chauffés
- Etre pourvus de murs et sols en matériaux lavables permettant un nettoyage efficace
- La partie inférieure des portes devra comporter une partie libre (15 cm de hauteur re-
commandée) par rapport au niveau du sol pour faciliter le nettoyage. Pour la même rai-
son, il est judicieux d’envisager l’installation d’équipements suspendus (cuvettes de WC,
lavabos, urinoirs)
- Etre munis d’un ou plusieurs postes d’eau et d’un ou plusieurs siphons de sol (un si-
phon de sol tous les 25 m2 environ)

Local de restauration collective :

Un local de restauration collective doit être prévu dans tout établissement où le nombre de
travailleurs désirant prendre habituellement leur repas est au moins égal à vingt-cinq. Il
doit comporter :

- des sièges et des tables en nombre suffisant


- un robinet d’eau potable fraîche et chaude pour dix salariés
- un moyen de conservation ou de réfrigération des aliments et des boissons
- une installation permettant le réchauffage des repas
- les sols et murs doivent être en matériaux imperméables, d’un entretien facile

(A noter néanmoins que, dans tout établissement où le nombre de travailleurs dé-


sirant prendre habituellement leur repas sur les lieux de travail est inférieur à
vingt-cinq, l’employeur est tenu de mettre à leur disposition un emplacement
leur permettant de se restaurer dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécuri-
té).

Dispositions visant à protéger les non-fumeurs :

Des emplacements (locaux spécifiques ou espaces délimités avec normes de ventilation)


peuvent être mis à disposition des fumeurs.

12
L’HYGIENE COLLECTIVE

Définition de protection collective : disposition technique ou organisationnelle mise en place


afin de protéger simultanément l'ensemble des agents exposé à une même nuisance que les me-
sures de prévention intégrée ne permettent ni de supprimer ni de suffisamment limiter.

Les mesures collectives sont des compléments aux mesures de prévention intégrée permet-
tant de supprimer ou de réduire les nuisances résiduelles.

Elles doivent être mises en place prioritairement sur les mesures de protection indivi-
duelle. (Art. L 230-2 du Code du travail)

Les mesures d'


hygiène collective reposent en grande partie sur l' employeur :
obligation pour l'
- de veiller à l'état hygiénique des installations, des équipements de travail
- de prendre des dispositions pour permettre aux agents d'assurer leur hygiène et
de préserver leur santé

1. Hygiène des locaux et des lieux de travail

- Organiser et contrôler le nettoyage quotidien des locaux et des lieux de travail, en


particulier les vestiaires et les sanitaires. (Art. R 232-2-1 et R 232-2-5 du Code du tra-
vail)
- Maintenir le bon fonctionnement des installations d' aération et d'assainissement.
(Art. R 232-5-9 du Code du travail)
- Chauffer les locaux durant la saison froide. (Art. R 232-6 du Code du travail)

2. Hygiène générale du personnel

- Mettre à disposition de l' eau potable et fraîche. (Art. R 232-3 et suivants du Code
du travail)
- Garantir l'hygiène corporelle :
• Moyens de nettoyage et de séchage. (Art. R 232-2-3 du Code du travail)
• Douches pour les travaux insalubres et salissants : collecte des déchets, inter-
vention dans les égouts (Arr. du 23 juillet 1947) et application des produits
phytosanitaires (Décret du 27 mai 1987)
• Savons et détergents conformes (norme T 73-100)
- Veiller à l'
état hygiénique des vêtements de travail et des EPI. (Art. R 233-42 du Code
du travail)

N.B. : Par analogie avec une démarche Qualité, l' élu employeur doit être en mesure de préciser la
nature et la périodicité des tâches de nettoyage et le résultat des opérations effectuées.

13
LES EQUIPEMENTS DE
PROTECTION INDIVIDUELLE

QU’EST CE QU’UN EQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE ?

Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des dispositifs destinés à être
portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs ris-
ques susceptibles de menacer sa sécurité ou sa santé au travail, ainsi que tout complé-
ment ou accessoires destinés à cet objectif.

QUAND DOIT-ON UTILISER LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE ?

Lorsque la protection collective est impossible, inefficace ou insuffisante ou que,


malgré cette mise en oeuvre, la valeur limite d' exposition risque d'être dépassée, l’autorité
territoriale est tenue de mettre à la disposition des agents les équipements de protection
individuelle appropriés et de veiller à ce qu'
ils soient effectivement utilisés.

Article R. 233-1 du Code du travail :


L’élu employeur doit mettre à la disposition des agents les équipements de travail nécessai-
res, appropriés au travail à réaliser ou convenablement adaptés à cet effet, en vue de pré-
server la santé et la sécurité des travailleurs, conformément aux obligations définies par
l'
article L. 233-5-1 et aux prescriptions particulières édictées par les décrets prévus au 2º
de l'article L. 231-2.

A cet effet, les équipements de travail doivent être choisis en fonction des conditions
et des caractéristiques particulières du travail.

En outre, l’élu employeur doit mettre, en tant que de besoin, les équipements de protec-
tion individuelle appropriés et, lorsque le caractère particulièrement insalubre ou salissant
des travaux (arrêté du 23 juillet 1947 modifié, publié le 30 juillet 1947 au Journal Offi-
ciel) l'exige, les vêtements de travail appropriés à la disposition des agents et veiller à leur
utilisation effective. Les équipements de protection individuelle et les vêtements de travail
mis à la disposition des agents conformément aux dispositions du présent titre ne consti-
tuent pas des avantages en nature au sens de l' article L. 223-13 du Code du travail.

Les protections collectives sont prioritaires sur les équipements de protection in-
dividuelle (article L230-2 du Code du Travail).

14
MISE A DISPOSITION ET UTILISATION DES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVI-
DUELLE :

Tous les agents (titulaires, contractuels, CES, CEC, emplois-jeunes…) doivent


avoir à leur disposition les EPI adaptés et nécessaires. Cette mise à disposition est gra-
tuite. L’élu employeur est tenu de veiller à leur utilisation effective ainsi qu’à leur entretien et
est chargé de leur vérification périodique.

Article R. 233-43 du Code du travail :


L’élu employeur doit informer de manière appropriée les agents qui doivent utiliser des
équipements de protection individuelle :
a) Des risques contre lesquels l'équipement de protection individuelle les protège
b) Des conditions d'utilisation dudit équipement, notamment les usages auxquels il est
réservé
c) Des instructions ou consignes concernant les équipements de protection individuelle
et de leurs conditions de mise à disposition.

Une consigne d' utilisation reprenant de manière compréhensible les informations


mentionnées aux a et b du précédent alinéa doit être élaborée par l’élu employeur. Il
doit en outre tenir à la disposition des membres du comité d' hygiène, de sécurité ou, à dé-
faut, des délégués du personnel, la consigne d' utilisation susvisée et une documentation
relative à la réglementation applicable à la mise à disposition et à l'utilisation des équipe-
ments de protection individuelle concernant les agents de la collectivité.

QUELS SONT LES ELEMENTS CONSTITUANT L’EQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVI-


DUELLE ?

Les EPI sont aussi variés et nombreux qu’il y a de risques biologiques.


TYPE DE PROTEC-
DETAIL NORME
TION
Appareil Respiratoire Alimente l’agent en air non contaminé, rendant l’agent indé- NF EN 12 419
pendant de l’atmosphère environnante (pièce faciale + dis-
Isolant. (ARI) NF EN 402
positif d’apport d’air ou d’oxygène)
NF EN 136
Masque Filtre l’air ambiant (pièce faciale : nez et bouche) NF EN 146
NF EN 149
NF EN 405
Epure l’air ambiant contaminé par l’intermédiaire d’un filtre
Masque à cartouche NF EN 1827
(pièce faciale + filtre adapté)
NF EN 12 942
SPTI (n’est pas un EPI
mais un équipement qui
concoure à garantir
Appareil de détection des gaz (assainissement) NF EN 50 291
l’hygiène et la sécurité
de ou des agents durant
son travail)

15
Lunettes Protége des projections de toutes sortes. FD CR 13 464
Visière Espaces verts et jardins. FD CR 13 464
NF EN 374-1
Usage unique ou non ; adapté à la tâche ; résistant aux ob-
Gants NF EN 388
jets coupants.
NF EN 1082
NF EN 344
Adaptées aux tâches des agents, elles doivent être adhé-
Chaussures-bottes NF EN 345
rentes, résistantes et hygiéniques.
NF XP S73-012
Sur-bottes Jetables et adaptées aux risques biologiques. ISO 6112
Jetable ou non ; maintenue en état de propreté constant ;
Tenue de travail NF EN 340
stockage dans un casier prévu à cet effet.
Tenue anti-acide Tenue de travail résistant aux produits chimiques NF EN 467
Combinaison Adaptée (agroalimentaire ou espaces verts et jardins) NF EN 467
NF EN 412
Tablier Soudure, agroalimentaire.
NF EN ISO 13998
Charlotte Recouvre la chevelure ; souvent à usage unique
Le médecin l’adaptera suivant les risques auxquels l’agent
Vaccination est exposé dans son activité en plus des vaccinations obliga-
toires.

16
LA FORMATION

Le temps nécessaire à l’acquisition des compétences est souvent sous-estimé. Un stage de forma-
tion ou le passage de quelques consignes n’est pas suffisant pour être opérationnel sur un poste.
La compétence n’est pas faite que de savoirs. Elle comprend aussi le savoir-faire, la capacité à
faire le bon geste au bon moment mais aussi la collaboration avec les collègues, les prises
d’informations…

Ne pas accorder le temps nécessaire à la formation, c’est placer l’agent en situation de risque et
donc de stress.

RAPPEL :

La formation est un droit reconnu aux fonctionnaires (Loi n°84-594 du 12 juillet 1984).

L' élu-employeur doit veiller à garantir des conditions de travail aux agents de nature à préser-
ver leur santé et leur intégrité physique (Loi n°83-634 du 13 juillet 1983). En ce sens, il prend
toutes les mesures nécessaires. Ces mesures incluent notamment des actions d' information et
de formation (Loi n°91-1414 du 31 décembre 1991) (rédaction et délivrance de consignes, d' ins-
tructions…).

Tout agent a l’obligation de se conformer aux instructions qui lui sont données (Loi n°83-
634 du 13 juillet 1983).

L'
OBJECTIF DE LA FORMATION EST DE PERMETTRE AUX AGENTS :

identifier les risques potentiels


D'
De prendre connaissance des instructions et des consignes de sécurité
informer sur les mesures à prendre en cas d'
De s' urgence

17
AFIN DE REPONDRE A CETTE OBLIGATION, L'
EMPLOYEUR DOIT :

Soit faire appel à un organisme professionnel de formation spécialisé


Soit organiser cette formation "en interne"

Au moment de l’arrivée d’un nouvel agent dans la collectivité, l’élu-employeur est tenu de lui
donner une formation « Accueil sécurité » au cours de laquelle seront évoqués :

- Les règles de vie commune


- Le repérage des installations sanitaires
- La présentation du registre d’observation et de suggestion
- Le tabac
- L’alcool
- L’entretien des locaux
- La mise à disposition et l’entretien des vêtements de travail et des équipements de pro-
tection individuelle

Par ailleurs, devront être également abordés :

- Les vérifications et les contrôles périodiques obligatoires tels que les extincteurs, les as-
pirations et ventilations, les équipements de protection individuelle, etc…
- La localisation et la bonne tenue à jour des trousses de secours
- La déclaration de l’ensemble des accidents du travail qu’ils soient avec arrêt ou sans ar-
rêt de travail.

18
L’EVALUATION

Donner aux participants des exercices d’analyse des risques à partir des principaux cas de chan-
tiers temporaires présentés, afin d’illustrer la démarche de prévention et d’évaluer leurs acquis.

QUESTION : QUELLE(S) MESURES(S) DE SIGNALISATION PROPOSEZ-VOUS AFIN DE GE-


RER LES RISQUES ?

Pour chacun des 5 cas, établir un descriptif de propositions reprenant la chronologie des princi-
pes généraux de prévention :

1. L’organisation du travail
2. La prévention intégrée
3. Les protections collectives
4. Les équipements de protection individuelle
5. Les formations

INSISTER SUR LA CHRONOLOGIE DES ETAPES

Rappeler qu’il existe une multiplicité de risques au niveau de chaque situation de travail (circula-
tion, efforts physiques, intempéries…) et que l’analyse de chaque situation doit intégrer l’ensemble
des risques recensés APPROCHE GLOBALE.

EXEMPLE : les traitements phytosanitaires

PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION QUELQUES REFLEXIONS (LISTE NON EXHAUSTIVE)

Est ce nécessaire de traiter ?


1 Eviter les risques
Peut-on faire autrement ?
Evaluer les risques qui ne peuvent être Combien d’agents ? Durée du travail ?
2
évités Dans quelles conditions ? Avec quels produits ?
3 Combattre les risques à la source Peut-on utiliser un produit moins toxique pour l’Homme ?
Le nombre d’agents est-il suffisant ? Les équipements utilisés
4 Adapter le travail à l’homme
sont-ils adaptés à la situation de travail ? Aux agents ?
Tenir compte de l’état d’évolution de la De nouveaux équipements de travail permettent-ils d’améliorer
5
technique les conditions d’hygiène et de maîtriser les risques ?
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui
Peut-on remplacer les produits ou les équipements dange-
6 n’est pas dangereux ou par ce qui l’est
reux ?
moins
Existe-t-il un registre de vérifications périodiques pour le
7 Planifier la prévention
contrôle et la maintenance des équipements ?
Prendre des mesures de protection collec- Un danger subsiste, est-il possible de mettre en place :
8 tive en leur donnant priorité sur les mesu- 1. des protections collectives ?
res de protection individuelle 2. des protections individuelles ?
Donner les instructions appropriées aux Quelles instructions donner à l’agent pour travailler en sécuri-
9
agents té ? Quelle(s) formation(s) ?

Attention !!! L’autorité territoriale doit contrôler que les mesures arrêtées sont réel-
lement mises en œuvre.

19

Vous aimerez peut-être aussi