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Dans la fonction territoriale, la sensibilisation des agents et des décideurs à la prévention des risques
professionnels est un aspect ESSENTIEL dans la démarche d’amélioration continue des conditions réel-
les de travail.
Elle fait partie d’un ensemble d’actions d’information qui doivent être planifiées lors de l’élaboration du
programme annuel de prévention.
POURQUOI CE MODULE ?
• Afin d’informer les agents sur les mesures concrètes de prévention à mettre en œuvre dans leurs
services, 16 modules de sensibilisation déclinant chacune des fiches du livret « Accueil Sécurité »
sont mis à la disposition des préventeurs.
• Ces modules ne peuvent suffire à eux seuls pour résoudre les problèmes de sécurité mais consti-
tuent une étape dans la mise en œuvre d’une démarche de prévention.
• Afin d’optimiser l’utilisation des supports, un guide d’accompagnement est remis à l’intention de
l’animateur. Il présente les principaux points à aborder pour chaque illustration afin d’assurer une
animation pédagogique progressive, cohérente et uniforme.
• Ces informations ne sont que des points de repère pour l’animation mais l’intervenant reste libre
quant au choix de son contenu pédagogique.
• Une participation active des agents ainsi qu’un débat-discussion voire une démonstration pratique
entraînent une plus grande implication de la part des participants.
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INTRODUCTION
OBJECTIF GENERAL :
Développer la prévention des risques d’hygiène globale dans les différents services des collectivités
territoriales grâce à la sensibilisation des agents sur les mesures à mettre en œuvre.
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES :
- D’identifier dans les services de leur collectivité les situations de travail présentant des risques au
regard de l’hygiène globale
- De travailler en sécurité
- De proposer des mesures de prévention adaptées aux situations de travail
- De sensibiliser les agents de leur collectivité à la mise en oeuvre de moyens de prévention mis à
leur disposition
PUBLIC CONCERNE :
• Module de formation continue thématique pour les Agents Chargés de la Mise en Œuvre des rè-
gles d’hygiène et de sécurité (A.C.M.O.).
PROGRAMME :
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LES SITUATIONS A RISQUES
Le premier écran illustre deux situations de travail représentant des tâches habituelles effectuées par
des agents des collectivités territoriales. Ces situations de travail significatives exposent les agents à
des risques, notamment les risques liés à l’Hygiène qui sont l’objet de ce module.
Tour de table préalable : les stagiaires se prononcent sur leur représentation et leur définition
des risques liés aux conditions d’Hygiène.
Dans un atelier, un agent à la tenue négligée prépare son déjeuner sur un camping gaz à la
flamme incertaine, celui-ci posé sur des bidons de produits inflammables. Une pile de vaisselle
sale se dresse à côté. Plus loin un autre agent, en équilibre sur un tabouret bancal, change une
ampoule électrique.
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Cette situation de travail permet d’illustrer et de préciser les différentes dimensions de l’HYGIENE
au travail soit :
• Les espaces de vie : vestiaires, sanitaires, local de repas
• Les consommations de nourriture, de tabac et d’alcool sur les lieux de travail
• L’hygiène corporelle : douche, tenue de travail, soins et vaccination
• La toxicité des produits
Remarque : la notion de durée et de fréquence d’exposition sont aussi des facteurs déterminants
pour qualifier la « gravité » du risque mais il faut préciser qu’une contamination peut être due à une ex-
position brève et occasionnelle.
Il n’y a pas de réglementation spécifique à « l’HYGIENE AU TRAVAIL » mais les différents thèmes
qu’elle regroupe sont dispersés dans la réglementation applicable aux collectivités territoriales ; Code du
travail, Code de la santé publique, Code de la construction et de l’habitation…
TOUR DE TABLE :
Recensement des activités et des tâches quotidiennes effectuées dans des conditions
d’hygiène « insuffisantes ».
Illustration des multiples situations de travail à risque.
Enlever les idées reçues et les a priori sur les risques liés aux conditions d’Hygiène telles que notées
lors du tour de table (au début de l’exposé).
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EXEMPLES D’ACCIDENT
Il n’est pas techniquement possible de compiler des statistiques sur ce thème de l’hygiène globale ; ainsi
pour introduire et illustrer cette thématique, le formateur peut s’appuyer sur les deux exemples
d’accidents suivants afin de compléter l’illustration à l’écran :
« Madame A s’est piquée le doigt en ramassant une lancette de dosage de glycémie oubliée par le
personnel infirmier au foyer d’une résidante, en dépit des règles de collecte des objets piquants ou
tranchants. »
« Suite à une petite brûlure dans une restauration collective, l’agent n’a pas désinfecté la lésion. 3
jours plus tard, l’agent a dû s’arrêter de travailler car elle ressentait une douleur trop importante. »
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LA REGLEMENTATION
L’animateur pourra dans un premier temps aborder la réglementation de façon très générale, et dans un
deuxième temps, entrer un peu plus dans le détail.
Le chef d’établissement doit tenir les locaux de son établissement dans un état cons-
tant de propreté et ceux-ci doivent présenter les conditions d’hygiène et de salubrité nécessai-
res à la santé du personnel.
Par ailleurs, l’aménagement des bâtiments doit tenir compte de la présence de personnes
handicapées physiques et des cabinets d’aisances sont adaptés à ces personnes.
Article 2 du décret n°85-603 du 10 juin modifié relatif à l’hygiène, la sécurité du travail, ainsi
qu’à la médecine professionnelle et préventive dans la Fonction Publique Territoriale. « Dans les
collectivités et établissements mentionnés à l’article 1er, les locaux et installations de service doi-
vent être aménagés, les équipements doivent être réalisés et maintenus de manière à garantir la
sécurité des agents et des usagers. Les locaux doivent être tenus dans un état constant de pro-
preté et présenter les conditions d’hygiène et de sécurité nécessaires à la bonne santé des per-
sonnes. »
Loi n° 91-32 dite « Loi Evin » relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme.
La décision de réserver aux fumeurs des emplacements est prise par l’autorité territoriale après
consultation des instances représentatives du personnel compétentes en matière d’hygiène et de
sécurité (CHS ou à défaut CTP). Il convient par ailleurs d’y associer le médecin du travail.
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LES FACTEURS DE RISQUES
Malgré un ensemble de mesures tenant à la fois à la prévention matérielle (EPI, EPC, aménagement de
poste de travail) ou organisationnelle (procédures de travail, consignes de sécurité), le risque zéro ne
peut exister dans le monde du travail.
En effet, un accident n' a jamais une origine unique mais plurifactorielle (ambiance physique, charge
mentale, pièce défectueuse, etc....), la conjonction de ces paramètres favorisant la survenue d' un acci-
dent ou d'un incident significatif qui ne pourra être analysé, parfois, qu'
a posteriori dans les cas les plus
graves.
Pour chaque thème, l’animateur pourra citer des exemples de facteurs de risques issus de son expé-
rience.
Les protections collectives sont destinées à protéger simultanément l’ensemble des agents
exposés au même risque d’infection, d’intoxication, de contamination.
Utilisée à défaut lorsque la prévention intégrée et la protection collective n’ont pas sup-
primé totalement le risque d’infection, d’intoxication, de contamination. L’équipement de protec-
tion individuelle peut comprendre : des gants, des lunettes, une tenue de travail, des chaussures,
une protection contre la pluie et le froid.
Ne pas ou mal utiliser les moyens mis à la disposition de l’agent pour travailler dans de
bonnes conditions d’hygiène.
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Reprenons l’illustration ; avant tout travail, il faut se poser les questions suivantes :
N.B. : dans le cadre de l’intervention d’une entreprise extérieure, un plan de prévention doit être mis
en place (décret n°92-158 du 20 février 1992).
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LA PREVENTION INTEGREE
La prévention des risques professionnels est toujours plus efficace et plus économique lors-
qu’elle est intégrée dans les projets de conception et d’implantation des bâtiments, équipe-
ments et des situations de travail. A cet effet, les futurs utilisateurs de l’installation doivent être
associés à la phase de conception.
Les dispositions réglementaires prévues par le Code du Travail sont à intégrer lors de la
construction et de la réhabilitation des bâtiments. L’article L.230-2 du Code du Travail pré-
cise : « l’employeur doit combattre les risques à la source. »
La prévention intégrée concerne les installations sanitaires que l’élu-employeur doit mettre à
la disposition de ses agents afin de leur permettre d’assurer leur hygiène corporelle. Ces locaux
doivent répondre à des prescriptions d’hygiène particulières décrites ci-dessous (articles R. 232-2
à R. 232-2-7 du Code du travail).
Réunir en un seul bloc dans un endroit isolé des locaux de travail et de stockage et placé à
proximité du passage des travailleurs, un ensemble d’équipements qui sont les suivants :
Les vestiaires de surface suffisante (au moins 1m2 par agent avec un minimum total de
10 m2) de manière à permettre l’installation d’armoires individuelles ininflammables et de
sièges en nombre suffisant.
Dans le cas de personnel mixte, les locaux doivent être distincts et adaptés au personnel
masculin et féminin. Les personnes handicapées physiques doivent pouvoir disposer
d’installations sanitaires appropriées.
Les lavabos à raison d’un lavabo pour dix personnes au plus, équipés de robinets qui
n’aient pas à être manipulés à la main – alimentés en eau potable à température réglable.
Les cabinets d’aisances à raison, au minimum, d’un cabinet et d’un urinoir pour 20 hom-
mes, de deux cabinets pour 20 femmes.
Aucune communication directe avec les locaux fermés où le personnel est appelé à sé-
journer.
Les douches à raison d’une douche pour huit personnes devant utiliser cet équipement
(travaux salissants – arrêté du 23 juillet 1947, application des produits phytosanitai-
res - décret du 27 mai 1987).
Installées dans des cabines individuelles comportant deux cellules dont une réservée à
l’habillage de surface minimale chacune de 1m2. Température de l’eau réglable.
Une armoire à pharmacie permettant d’apporter les premiers secours aux victimes
d’accident.
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Réunir des conditions d’installation :
Un local de restauration collective doit être prévu dans tout établissement où le nombre de
travailleurs désirant prendre habituellement leur repas est au moins égal à vingt-cinq. Il
doit comporter :
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L’HYGIENE COLLECTIVE
Les mesures collectives sont des compléments aux mesures de prévention intégrée permet-
tant de supprimer ou de réduire les nuisances résiduelles.
Elles doivent être mises en place prioritairement sur les mesures de protection indivi-
duelle. (Art. L 230-2 du Code du travail)
- Mettre à disposition de l' eau potable et fraîche. (Art. R 232-3 et suivants du Code
du travail)
- Garantir l'hygiène corporelle :
• Moyens de nettoyage et de séchage. (Art. R 232-2-3 du Code du travail)
• Douches pour les travaux insalubres et salissants : collecte des déchets, inter-
vention dans les égouts (Arr. du 23 juillet 1947) et application des produits
phytosanitaires (Décret du 27 mai 1987)
• Savons et détergents conformes (norme T 73-100)
- Veiller à l'
état hygiénique des vêtements de travail et des EPI. (Art. R 233-42 du Code
du travail)
N.B. : Par analogie avec une démarche Qualité, l' élu employeur doit être en mesure de préciser la
nature et la périodicité des tâches de nettoyage et le résultat des opérations effectuées.
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LES EQUIPEMENTS DE
PROTECTION INDIVIDUELLE
Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des dispositifs destinés à être
portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs ris-
ques susceptibles de menacer sa sécurité ou sa santé au travail, ainsi que tout complé-
ment ou accessoires destinés à cet objectif.
A cet effet, les équipements de travail doivent être choisis en fonction des conditions
et des caractéristiques particulières du travail.
En outre, l’élu employeur doit mettre, en tant que de besoin, les équipements de protec-
tion individuelle appropriés et, lorsque le caractère particulièrement insalubre ou salissant
des travaux (arrêté du 23 juillet 1947 modifié, publié le 30 juillet 1947 au Journal Offi-
ciel) l'exige, les vêtements de travail appropriés à la disposition des agents et veiller à leur
utilisation effective. Les équipements de protection individuelle et les vêtements de travail
mis à la disposition des agents conformément aux dispositions du présent titre ne consti-
tuent pas des avantages en nature au sens de l' article L. 223-13 du Code du travail.
Les protections collectives sont prioritaires sur les équipements de protection in-
dividuelle (article L230-2 du Code du Travail).
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MISE A DISPOSITION ET UTILISATION DES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVI-
DUELLE :
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Lunettes Protége des projections de toutes sortes. FD CR 13 464
Visière Espaces verts et jardins. FD CR 13 464
NF EN 374-1
Usage unique ou non ; adapté à la tâche ; résistant aux ob-
Gants NF EN 388
jets coupants.
NF EN 1082
NF EN 344
Adaptées aux tâches des agents, elles doivent être adhé-
Chaussures-bottes NF EN 345
rentes, résistantes et hygiéniques.
NF XP S73-012
Sur-bottes Jetables et adaptées aux risques biologiques. ISO 6112
Jetable ou non ; maintenue en état de propreté constant ;
Tenue de travail NF EN 340
stockage dans un casier prévu à cet effet.
Tenue anti-acide Tenue de travail résistant aux produits chimiques NF EN 467
Combinaison Adaptée (agroalimentaire ou espaces verts et jardins) NF EN 467
NF EN 412
Tablier Soudure, agroalimentaire.
NF EN ISO 13998
Charlotte Recouvre la chevelure ; souvent à usage unique
Le médecin l’adaptera suivant les risques auxquels l’agent
Vaccination est exposé dans son activité en plus des vaccinations obliga-
toires.
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LA FORMATION
Le temps nécessaire à l’acquisition des compétences est souvent sous-estimé. Un stage de forma-
tion ou le passage de quelques consignes n’est pas suffisant pour être opérationnel sur un poste.
La compétence n’est pas faite que de savoirs. Elle comprend aussi le savoir-faire, la capacité à
faire le bon geste au bon moment mais aussi la collaboration avec les collègues, les prises
d’informations…
Ne pas accorder le temps nécessaire à la formation, c’est placer l’agent en situation de risque et
donc de stress.
RAPPEL :
La formation est un droit reconnu aux fonctionnaires (Loi n°84-594 du 12 juillet 1984).
L' élu-employeur doit veiller à garantir des conditions de travail aux agents de nature à préser-
ver leur santé et leur intégrité physique (Loi n°83-634 du 13 juillet 1983). En ce sens, il prend
toutes les mesures nécessaires. Ces mesures incluent notamment des actions d' information et
de formation (Loi n°91-1414 du 31 décembre 1991) (rédaction et délivrance de consignes, d' ins-
tructions…).
Tout agent a l’obligation de se conformer aux instructions qui lui sont données (Loi n°83-
634 du 13 juillet 1983).
L'
OBJECTIF DE LA FORMATION EST DE PERMETTRE AUX AGENTS :
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AFIN DE REPONDRE A CETTE OBLIGATION, L'
EMPLOYEUR DOIT :
Au moment de l’arrivée d’un nouvel agent dans la collectivité, l’élu-employeur est tenu de lui
donner une formation « Accueil sécurité » au cours de laquelle seront évoqués :
- Les vérifications et les contrôles périodiques obligatoires tels que les extincteurs, les as-
pirations et ventilations, les équipements de protection individuelle, etc…
- La localisation et la bonne tenue à jour des trousses de secours
- La déclaration de l’ensemble des accidents du travail qu’ils soient avec arrêt ou sans ar-
rêt de travail.
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L’EVALUATION
Donner aux participants des exercices d’analyse des risques à partir des principaux cas de chan-
tiers temporaires présentés, afin d’illustrer la démarche de prévention et d’évaluer leurs acquis.
Pour chacun des 5 cas, établir un descriptif de propositions reprenant la chronologie des princi-
pes généraux de prévention :
1. L’organisation du travail
2. La prévention intégrée
3. Les protections collectives
4. Les équipements de protection individuelle
5. Les formations
Rappeler qu’il existe une multiplicité de risques au niveau de chaque situation de travail (circula-
tion, efforts physiques, intempéries…) et que l’analyse de chaque situation doit intégrer l’ensemble
des risques recensés APPROCHE GLOBALE.
Attention !!! L’autorité territoriale doit contrôler que les mesures arrêtées sont réel-
lement mises en œuvre.
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