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PREAMBULE

Dans la fonction territoriale, la sensibilisation des agents et des décideurs à la prévention des risques
professionnels est un aspect ESSENTIEL dans la démarche d’amélioration continue des conditions réel-
les de travail.
Elle fait partie d’un ensemble d’actions d’information qui doivent être planifiées lors de l’élaboration du
programme annuel de prévention.

POURQUOI CE MODULE ?

• Afin d’informer les agents sur les mesures concrètes de prévention à mettre en œuvre dans leurs
services, 16 modules de sensibilisation déclinant chacune des fiches du livret « Accueil Sécuri-
té » sont mis à la disposition des préventeurs.

• Ces modules ne peuvent suffire à eux seuls pour résoudre les problèmes de sécurité mais cons-
tituent une étape dans la mise en œuvre d’une démarche de prévention.

POURQUOI UN GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT ?

• Afin d’optimiser l’utilisation des supports, un guide d’accompagnement est remis à l’intention de
l’animateur. Il présente les principaux points à aborder pour chaque illustration afin d’assurer une
animation pédagogique progressive, cohérente et uniforme.

• Ces informations ne sont que des points de repère pour l’animation mais l’intervenant reste libre
quant au choix de son contenu pédagogique.

• Toutefois, il est fortement conseillé de respecter la démarche pédagogique présentée dans le


guide. Cette dernière nécessite d’être complétée afin de l’adapter aux attentes spécifiques de
chaque agent. A cet effet, des supports complémentaires de communication sont disponibles au-
près du conseiller en hygiène et sécurité du Centre de Gestion.

• Une participation active des agents ainsi qu’un débat-discussion voire une démonstration prati-
que entraînent une plus grande implication de la part des participants.

QUE TROUVE-T-ON DANS UN GUIDE ?

Le parcours pédagogique proposé à l’animateur est structuré selon la démarche chronologique et


itérative des « principes généraux de prévention » (article L.230-2 du Code du Travail).
Il s’organise en 3 grandes parties regroupant 10 fiches :

Présentation de situations évoquant le


Fiche n° 1
risque
Statistiques d’accidents dans les collec-
Présentation de la Fiche n° 2
tivités
problématique
Fiche n° 3 Points importants de la réglementation
Facteurs de risques à l’origine des acci-
Fiche n° 4
dents
Fiche n° 5 L’organisation du travail
Fiche n° 6 La prévention intégrée
Les mesures de préven- Fiche n° 7 Les protections collectives
tion Les équipements de protection indivi-
Fiche n° 8
duelle
Fiche n° 9 La formation des agents
Exercices pour l’évaluation des partici-
L’évaluation Fiche n° 10
pants

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INTRODUCTION
OBJECTIF GENERAL :

Développer la prévention des risques chimiques dans les différents services des collectivités territo-
riales grâce à la sensibilisation des agents sur les mesures à mettre en œuvre.

OBJECTIFS PEDAGOGIQUES :

A l’issue de la formation, les participants seront capables :


- d’identifier dans les services de leur collectivité les situations de travail présentant des risques
chimiques
- de travailler en sécurité
- de proposer des mesures de prévention adaptées aux situations de travail
- de sensibiliser les agents de leur collectivité à la mise en oeuvre de moyens de prévention mis
à leur disposition

PUBLIC CONCERNE :

• Réunion de sensibilisation pour tout agent exposé à des risques chimiques.

• Module de formation continue thématique pour les Agents Chargés de la Mise en Œuvre des rè-
gles d’hygiène et de sécurité (A.C.M.O.).

DUREE INDICATIVE : 2 heures

PROGRAMME :

Fiche n°1 Les situations à risques


Fiche n°2 Les statistiques d’accident du travail / La Réglementation
Fiche n°3 Les voies de pénétration dans l’organisme
Fiche n°4 La connaissance du produit
Fiche n°5 L’organisation du travail
Fiche n°6 La protection collective
La manutention de produits chimiques et les équipements de
Fiche n°7
protection individuelle
Fiche n°8 La formation et l’information
Fiche n°9 Le stockage des produits
Fiche n°10 L’évaluation : exercices pour l’évaluation des participants

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LES SITUATIONS A RISQUES

Le premier écran décrit 2 situations de travail qui représentent des activités réalisées par des agents de
collectivités territoriales. Ces situations exposent les agents à des risques notamment le risque chimique
qui est l’objet de ce module.

TOUR DE TABLE PREALABLE : les stagiaires se prononcent sur leur définition du risque chimique.

Ces deux exemples permettent d’illustrer les différents risques liés aux produits :
- incendie / explosion
- intoxication
- brûlure
- pollution

TOUR DE TABLE :
Recensement des activités et tâches quotidiennes exposant les agents au risque chimique.
Illustration de multiples situations de travail à risques.
Enlever les idées reçues et les définitions fausses sur le risque chimique, telles que notées lors du tour
de table (au début de l’exposé).

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Malgré un ensemble de mesures tenant à la fois à la prévention matérielle (EPI, EPC, aménagement de
poste de travail) ou organisationnelle (procédures de travail, consignes de sécurité), le risque zéro ne
peut exister dans le monde du travail.

En effet, un accident n'a jamais une origine unique mais plurifactorielle (ambiance physique, charge
mentale, pièces défectueuses, etc…), la conjonction de ces paramètres favorisant la survenue d' un ac-
cident ou d'un incident significatif qui ne pourra être analysé, parfois, qu'
a posteriori dans les cas les plus
graves.

INCENDIE / EXPLO- INTOXICATION BRULURE POLLUTION


SION

Par exemple :
- « cela fait longtemps que j’utilise les produits et je n’ai jamais rien eu »
- « si les produits étaient réellement dangereux, ils ne seraient pas commerciali-
sés » ; « je mélange deux produits pour les rendre plus efficaces »
- « je ne suis pas les concentrations prescrites, cela va mieux en augmentant la
dose »…

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STATISTIQUES
REGLEMENTATION

LES STATISTIQUES

Source Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés – Année 2002

Sur environ 17 674 000 salariés :


- nombre d’accidents avec arrêts ..............................................................760 000
- nombre d’accidents avec incapacité permanente : .................................. 47 000
- nombre d’accidents avec décès : ........................................................... 686

* EN POURCENTAGES
C.T.N.
Chimie, caout-
Bâtiment et tra- chouc, plasturgie L’ensemble
Références vaux publics ** (9 C.T.N.)

Nombre d’accidents avec arrêts * 16.6 2.8 -


Nombre d’accidents avec inca-
pacité permanente * 21.0 2.8 -
Nombre d’accidents avec décès * 22.9 2.0 -

Taux de gravité 3.17 1.01 1.17


Indice de gravité 52.4 14.0 16.0
Taux de fréquence 58.4 24.1 25.4

Nombre de maladies professionnelles


avec incapacité permanente * 18.6 5.6 -
Nombre de maladies professionnelles
avec décès * 15.5 13.6 -

** : Utilisation ou manipulation de peintures, solvants, acides…

Une partie de ces accidents ou de ces maladies professionnelles est due à l’utilisation ou à la
manipulation de produits chimiques !

Les produits chimiques sont présents dans toutes les activités, y compris les bureaux. Il serait
dangereux de faire croire que seules les activités de BTP, plasturgie, caoutchouc et chimie sont exposés
au risque chimique.

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LA REGLEMENTATION

DEFINITION DU RISQUE CHIMIQUE :

Le risque chimique résulte de la mise en contact de produits dangereux avec l’organisme


humain. Un produit est dangereux lorsqu’il a un ou des effets néfastes sur l’organisme vivant.

Code du travail, article R. 231-54 et suivants :


La prévention du risque chimique est fondée, entre autres, sur :
- la limitation de l’utilisation des substances ou des préparations chimiques dangereu-
ses
- la limitation du nombre d’agents exposés
- la mise en place de mesures préventives collectives
- à défaut, la mise en place de protection individuelle adaptée aux risques encourus

OBLIGATIONS DU FABRICANT / REVENDEUR :

- étiquetage des produits


- transmission des fiches de données de sécurité (F.D.S.)

OBLIGATIONS DE L’AUTORITE TERRITORIALE :

- évaluation du risque
- fourniture d’équipements adaptés de protection individuelle (E.P.I.) adaptés
- information des agents (notices d’hygiène et de sécurité…)
- formation des agents
- transmission des fiches de données de sécurité au médecin du travail
- information du médecin du service de médecine professionnelle et préventive sur les moda-
lités d’utilisation
- gestion des stockages

OBLIGATIONS DE L’AGENT :

- s’informer sur le produit utilisé (lire l’étiquetage, la F.D.S.…)


- respecter les règles dictées par l’autorité territoriale

OBLIGATIONS DU MEDECIN :

- participation à l’évaluation des risques


- participation au choix des mesures de prévention
- surveillance médicale particulière, adaptée aux produits utilisés

Il conviendra par ailleurs de respecter les règles d’achat (cf. fiche n°6) et les règles d’utilisation d’un
produit chimique (cf. fiche n°8).

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REGLEMENTATION EUROPEENNE :

- Directive 67/548/CEE modifiée concernant la classification, l'


emballage et l'
étiquetage des subs-
tances dangereuses

- Directive 88/379/CEE modifiée concernant la classification, l'


emballage et l'
étiquetage des prépa-
rations dangereuses

- Directive 98/24/CE concernant la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs contre les
risques liés à des agents chimiques sur le lieu de travail

REGLEMENTATION FRANÇAISE :
- Décret 2001- 97 du 1er février 2001 modifiant le CT et le Code de la SS et relatif aux substances
chimiques

- Décret 2004-725 du 22 juillet 2004 modifiant le CT et le Code de la SS et relatif aux substances


chimiques

- Articles R.231-51 à R.231-59-2 du Code du travail concernant les exigences réglementaires rela-
tives à la prévention du risque chimique

- Arrêté du 21 février 1990 modifié, publié le 24 mars 1990 au Journal Officiel définissant les cri-
tères de classification et les conditions d’étiquetage et d’emballage des préparations dangereuses

- Loi n°91-1414 du 31 décembre 1991 transposant la directive 89/391/CEE et traitant des principes
généraux de prévention des risques professionnels

- Décret n°92-1261 du 3 décembre 1992 modifié par le décret du 1er février 2001 fixant les règles
générales de prévention du risque chimique

- Arrêté du 5 janvier 1993, publié le 7 février 1993 au Journal Officiel modifié fixant les modalités
d'élaboration et de transmission des fiches de données de sécurité

- Arrêté du 4 novembre 1993, publié le 17 décembre 1993 au Journal Officiel traitant de la signa-
lisation de sécurité et de santé au travail qui doit être mise en œuvre pour prévenir les risques chimi-
ques

- Arrêté du 20 avril 1994, publié le 8 mai 1994 au Journal Officiel modifié relatif à la déclara-
tion, la classification, l'
emballage et l'
étiquetage des produits dangereux

- Protection des femmes enceintes et allaitantes

- Protection des mineurs (moins de 16 ans et moins de 18 ans)

- Textes, normes et recommandations divers

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LES VOIES DE PENETRATION
DANS L’ORGANISME
Selon le mode d’exposition, le produit entre en contact avec l’organisme au niveau de la peau, des
yeux, mais aussi de la muqueuse respiratoire (nez, bronches) ou digestive (bouche, œsophage).

L’effet peut être local, c’est-à-dire au point de contact, ou général si le produit pénètre à travers la
peau ou les muqueuses.

Quelque soit la voie de pénétration, le toxique se retrouve dans le sang (le passage est facilité
dans le cas d’une blessure).

PENETRATION PAR INHALATION (VOIE RESPIRATOIRE)

C’est la voie d’entrée la plus fréquente sur le lieu de travail et aussi la voie d’entrée princi-
pale dont l’efficacité est comparable à celle de la voie intraveineuse.

Ce mode d’exposition est lié à la présence dans l’atmosphère de produit sous forme de
gaz, vapeur ou aérosol. Ces polluants sont mélangés à l’air qu’on respire. Ceux-ci, dispersés
dans l’atmosphère, pénètrent dans les poumons en même temps que l’air inspiré.

Les quantités inhalées sont d’autant plus élevées que l’opérateur est plus près de la
source d’émission.

Exemple d’exposition :
- manipulation de solvants, de peintures ou de colles
- du décapage au chalumeau de revêtements contenant du plomb
- du soudage…

L’inhalation peut aussi être accidentelle lorsqu’elle est consécutive à une réaction ou un
épandage intempestif (fuite, éclaboussure…).

Une fois inhalés, ces produits, véhiculés par le sang à partir des poumons (le passage dans
le sang se fait au niveau des alvéoles pulmonaires), peuvent provoquer des troubles de
l’appareil respiratoire mais aussi d’autres organes.

Remarque : dans la pratique, ces trois modes d’exposition (inhalation, contact cutané et in-
gestion) sont souvent simultanés. Par exemple, un aérosol peut à la fois pénétrer par les voies
respiratoires, se déposer sur la peau et dans la cavité buccale.

Une fois dans le sang le produit peut :


- se fixer sur un ou plusieurs organes en fonction de son affinité avec celui-ci
- agir soit immédiatement, soit ultérieurement (à plus long terme) par accu-
mulation (le produit reste dans l’organisme)
- être éliminé par l’organisme, dans les urines, les selles, l’air expiré ou la
sueur
(Ces trois possibilités peuvent être combinées.)

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PENETRATION PAR INGESTION (VOIE DIGESTIVE)

Bien sûr les produits chimiques ne sont pas volontairement avalés. Le plus souvent, la péné-
tration par voie digestive (ou ingestion) se produit par accident ou imprudence par exem-
ple :
- lorsqu’un produit est transvasé dans un autre récipient par aspiration à l’aide d’une pi-
pette
- lorsqu’un produit est conservé dans un emballage pour aliment ou boisson (sans apposi-
tion d’un étiquetage le mentionnant correctement... )
- ou encore lorsque après avoir manipulé un produit dangereux, on porte ses mains à la
bouche pour fumer, pour manger ou même s’essuyer

Les produits vont entrer en contact avec la muqueuse buccale et, ensuite, être ingérés en
même temps que la salive ou les aliments

Le passage dans le sang se fait au niveau du tube digestif, principalement de l’intestin

PENETRATION PAR LA PEAU (VOIE PERCUTANEE)

Le contact d’un produit avec la peau peut :


- soit être lié au procédé lui-même (expositions à des concentrations élevées, prolon-
gées ou répétitives)
- soit être consécutif à un accident (projection, fuite, éclaboussure, renversement)

Il peut être insidieux lorsqu’il se produit par exemple par l’intermédiaire d’un vêtement souillé.

Certains produits agissent localement à l’endroit du contact sur la peau, les muqueuses ou les
yeux. D’autres produits, solubles dans les graisses, agissent sur la peau et en plus franchissent
celle-ci et se dispersent dans tout l’organisme où ils provoquent des troubles divers.

LES EFFETS SUR LA SANTE

L’intoxication aiguë : les effets sont immédiats suite à une exposition à une dose même très fai-
ble.

L’intoxication chronique : les effets sont tardifs (de quelques jours à plusieurs dizaines d’années)
et font suite à l’exposition à des doses minimes mais fréquentes sur des périodes longues. Ils dé-
pendent de la nature des produits en cause, des opérations effectuées (durée de l’opération, fré-
quence, …), de la sensibilité de l’organisme.

La gravité du danger est évidemment fonction des caractéristiques du produit. Ces caracté-
ristiques sont définies sur l’étiquette et la fiche de données de sécurité.

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LA CONNAISSANCE DU
PRODUIT
L’ETIQUETTE

L’étiquette est pour l’opérateur la première source d’information sur le produit. Il doit donc
pouvoir la lire et la comprendre.

L’étiquette doit figurer sur le récipient d’origine et sur chacun des emballages successifs
après transvasement et re-conditionnement. Elle doit être apparente et rédigée en français.

voir modèle d’étiquette

Exemple : LE TOLUENE
Le nom et
l’adresse du fabri- A B
cant ou du distri- C
buteur
Le nom du pro-
duit D
Les phrases de ris-
ques particuliers E
(R __ … )
F
Les conseils de pru-
dence (S __ …)

Elle indique :

- L’identité du fabricant, du distributeur ou de l’importateur : nom, adresse, numéro de


téléphone

L’identité du produit :
- Dans le cas d’un produit pur ou substance, il s’agit du nom chimique lui-même.

- Dans le cas d’un produit manufacturé ou préparation, il s’agit de son nom


commercial ou de sa désignation. Toutefois, lorsque des substances très toxi-
ques, toxiques, nocives, corrosives, sensibilisantes, cancérogènes… dépassent
un seuil de concentration défini, leur nom chimique doit également apparaître
sous la mention : « contient du… »

- Un ou deux symboles noirs sur fond orange correspondant au(x) danger(s)


le(s) plus important(s) présenté(s) par la substance ou la préparation. Chaque
symbole est accompagné de sa signification en toutes lettres : T-Toxique, Xn-
Nocif, etc.

- Les principaux risques présentés par le produit (substance ou préparation)


sous forme de phrases types définies par la réglementation (phrases R). (R 12 :
Extrêmement inflammable ; R 27 : Très toxique par contact avec la peau…)

- Des conseils de prudence, définis par la réglementation, concernant ce pro-


duit (substance ou préparation) (phrases S). (S 15 : Conserver à l’écart de la
chaleur ; S 23 : Ne pas respirer les gaz / fumées / vapeurs / aérosols ; S 26 : En
cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et abondamment avec de
l’eau et consulter un spécialiste…).
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PICTOGRAMMES

Chaque substance est classée dans une catégorie, correspondant à un pictogramme,


en fonction de ses caractéristiques. Le pictogramme permet une identification rapide du risque lié
au produit utilisé.

Ça tue : Toxique (T) et Très toxique (T+)


Ils agissent comme du poison, brutalement ou petit à petit. Ils peuvent provoquer des
nausées, vomissements, maux de tête, vertiges, une gêne respiratoire et dans les cas
graves une perte de connaissance ou d’autres troubles plus importants entraînant la mort.
Produits dangereux en cas de pénétration dans l’organisme par le nez (inhalation), la
bouche (ingestion) ou à travers la peau (percutané).

Ça empoisonne : Nocif (Xn)


Ils peuvent, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, causer une intoxication, soit
brutalement (intoxication aiguë) ou petit à petit (intoxication chronique). Les effets peuvent
être : nausées, vomissements, maux de tête, vertiges, gêne respiratoire….

Ça ronge : Corrosif ( C)
Ils rongent la peau ou les yeux en cas de contact. Ils rongent les muqueuses du nez, de la
gorge et des bronches lorsqu’on les respire. Ils détruisent les tissus vivants

Ça pique : Irritant (Xi)


Ils piquent les yeux, la gorge, le nez ou la peau, provoquent des manifestations de cha-
leur, de rougeur et de douleur.

Ça flambe : Facilement inflammable (F) ou Extrêmement inflammable (F+)


Les vapeurs s’enflamment en présence d’une flamme, d’une étincelle ou de toute autre
source d’énergie même à la température ambiante (F) ou même à une température infé-
rieure à 0°C (F+).

Ça fait flamber : Comburant (O)


Ils font flamber en facilitant ou en accélérant la combustion notamment des produits in-
flammables.

Ça explose : Explosif (E)


Ils explosent en présence d’une flamme, d’un choc ou de frottements.

Ça pollue : Dangereux pour l’environnement (N)


Le symbole de l’arbre et du poisson morts figurant sur l’étiquette d’un récipient permet
d’identifier les substances très toxiques ou toxiques pour les organismes aquatiques,
dangereux pour la couche d’ozone…

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En outre, sous les pictogrammes Nocif, Toxique, Très toxique, peuvent se trouver des
produits cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, signalés par une phrase
de risque particulière, comme par exemple, « peut causer un cancer ».

>> ça tue >> ça flambe

>> ça empoisonne >> ça fait flamber

>>ça ronge >> ça explose

>> ça pique >> ça pollue

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LA FICHE DE DONNEES DE SECURITE (FDS)

Il existe un document d’information spécifique relatif aux substances et préparations dange-


reuses appelé la « fiche de données de sécurité » :

C’est une source d’informations complémentaires concernant entre autres :


- les dangers pour la santé et pour l’environnement liés à l’utilisation du pro-
duit
- les moyens de protection
- les mesures en cas d’urgence

L’article R 231-53 du Code du travail définit la mise en place des fiches de données de
sécurité :

Code du travail article R.231-53 :


« Les fabricants, importateurs ou vendeurs portent à la connaissance des chefs d’établissement
et travailleurs indépendants utilisateurs de substances ou préparations dangereuses les rensei-
gnements nécessaires à la prévention et à la sécurité par une fiche de données de sécurité
concernant les dits produits tels qu’ils sont mis sur le marché. Ces fiches de données de sécurité
doivent être transmises par le chef d’établissement au médecin du travail. La fiche de données
de sécurité, actualisée en tant que besoin, est datée et fournie gratuitement à ses destinataires ».

Caractéristiques de la F.D.S. :
- fournie gratuitement à l’autorité territoriale par les fabricants, importateurs ou ven-
deurs de substances ou préparations dangereuses
- spécifique à chaque produit, aussi bien substance que mélange
- Actualisée
- datée
- rédigée en français
- comporte 16 rubriques obligatoires

er
La fourniture de ces fiches est obligatoire depuis le 1 avril 1988 lorsqu’il s’agit d’un usage
professionnel. Pour les produits dangereux à usage « grand public », elle n’est pas fournie spon-
tanément mais elle doit être communiquée sur simple demande.

C’est-à-dire que lorsque vous achetez un produit dangereux, on doit vous fournir obligatoi-
rement et gratuitement la FDS et si de nouvelles informations importantes se rapportent à
la sécurité, à la protection de la santé et à l' environnement, elle doit être complétée et
transmise à nouveau à ses destinataires antérieurs (les fiches de données de sécurité sont
émises dans un cadre assurance qualité, ce qui permet de suivre les mises à jour).

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La FDS doit contenir obligatoirement un certain nombre d’informations. Elle doit être ré-
digée en 16 rubriques.

1 L’identification du produit chimique et de la personne physique ou morale responsable de sa


mise sur le marché.
2 Les informations sur les composants, notamment leur concentration ou leur gamme de concen-
tration, nécessaires à l’appréciation des risques.
3 L’identification des dangers.
4 La description des premiers secours à porter en cas d’urgence.
5 Les mesures de lutte contre l’incendie.
6 Les mesures à prendre en cas de dispersion accidentelle.
7 Les précautions de stockage, d’emploi et de manipulation.
8 Les procédures de contrôle de l’exposition des travailleurs et les caractéristiques des équipe-
ments de protection individuelle adéquats.
9 Les propriétés physico-chimiques.
10 La stabilité du produit et sa réactivité.
11 Les informations toxicologiques.
12 Les informations éco-toxicologiques.
13 Des informations sur les possibilités d’élimination des déchets.
14 Les informations relatives au transport.
15 Les informations réglementaires relatives en particulier au classement et à l’étiquetage du pro-
duit.
16 Toutes autres informations disponibles pouvant contribuer à la sécurité ou à la santé des travail-
leurs.

Se munir d’une FDS, montrer des exemples. Comparer les informations d’une étiquette d’un produit
avec la FDS correspondante (préciser les points communs et les parties complémentaires entre les deux
documents).

Lorsque vous êtes en possession de ces FDS vous devez évidemment les consulter.

Cette fiche doit vous permettre :


de vous guider dans la décision d’achat d’un produit
d’analyser les dangers puis les risques liés à l’emploi de ce produit
de bâtir des règles internes de prévention et de protection du personnel susceptible
d’être exposé
d’informer et de former les agents sur les dangers

Pour gérer ces fiches de données de sécurité vous pouvez éventuellement les mettre dans
un classeur par rubriques, selon la taille de vos services, leur mettre à disposition et les tenir à
jour.

Les fiches de données de sécurité doivent être transmises par le chef d'
établissement au
médecin du service de Médecine professionnelle et préventive.

C’est une discipline à adopter.


Remarque : il existe également les « fiches toxicologiques » de l’I.N.R.S. (Institut National de Recherche
et de Sécurité). Site internet : http://www.inrs.fr

15
L’ORGANISATION DU TRAVAIL

QU’EST-CE QUE LA PREVENTION ?

RISQUE = DANGER X EXPOSITION


La prévention consiste à agir avant la survenue d’un accident, c’est à dire :

Identifier les dangers Supprimer ou réduire les risques


Maîtriser les risques Supprimer ou réduire l’exposition

Article L.230-2 du Code du Travail : principes généraux de prévention


«... planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique,
l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des
facteurs ambiants...»

L’organisation du travail fait partie intégrante de la prévention des risques profession-


nels. Les élus-employeurs, les responsables de services et les agents doivent prendre
conscience de la nécessité d’évaluer au préalable les risques professionnels pour chaque
situation de travail.

CHOIX D’UN PRODUIT

Avant de fixer son choix sur un produit déjà connu pour son efficacité réelle ou supposée, il
est bon de prendre du recul. Cinq questions sont à se poser :
- Qu’ai-je à faire précisément ?
- Le produit répond-il vraiment à cette spécificité ?
- La collectivité possède-t-elle des moyens de prévention adaptés à l’utilisation (Ex. :
matériel d’extinction lors de la manipulation de produits inflammables) ?
- N’existe-t-il pas un produit moins dangereux ayant une efficacité quasi équivalente
?
- De quelles quantités ai-je besoin ? En quels conditionnements ?
- Puis-je réduire le risque à la source (aspiration, ventilation, …) ?
La substitution d’un produit dangereux par un produit moins dangereux est une étape
essentielle dans l’application des principes généraux de prévention du risque chimique. Il n’est
pas toujours facile de trouver ce produit et une étude préalable approfondie est souvent néces-
saire.

De plus, il convient de s’assurer que le produit de substitution n’entraîne pas à son tour :
- soit des risques plus importants que ceux que l’on voulait éviter
- soit un déplacement des risques

Pour effectuer ce choix, il faudra entre autres, consulter son étiquette et sa F.D.S… A ré-
ception de cette fiche, demander conseil au Médecin du service de Médecine professionnelle
et préventive.

Acheter seulement les quantités nécessaires, ne surcharger pas vos commandes et aug-
menter leur fréquence.

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Ensuite, on peut envisager la situation de travail elle-même, il faut :
- Prendre en compte les risques potentiels et intégrer les moyens de protection,
pour les supprimer ou les réduire.
- Adapter le travail à l’homme (en fonction des règles ergonomiques et psycholo-
giques)
- Tenir compte de l’état d’évolution de la technique et des méthodes
- Prendre en compte les capacités des intéressés
- Contrôler l’efficacité des mesures prises

Prenons la situation suivante, il s’agit de préparer la bouillie pour effectuer un traitement phytosani-
taire. Il faut se poser les questions suivantes :

Quoi ? Quelle est la nature du travail à réaliser ?


Quel est le travail à exé- Quels sont les résultats attendus ?
cuter ? Quel est l’objectif à atteindre ?

Quelles sont les informations écrites sur l’étiquette, éventuellement sur la


fiche technique ? (pictogramme, phrase de risques, conseils de prudence) ?
Quelles sont les informations transmises par la fiche de données de sécuri-
té ? (les EPI, le stockage, les premiers secours, les moyens de lutte contre
Quelles sont les caracté-
l’incendie) ?
ristiques du produit ?
Quelles sont les informations contenues dans la notice au poste de travail ?
(risques, moyens de prévention)
Quel est l’état du produit ? (solide, liquide, gazeux,…)
N’y a t-il pas un produit moins dangereux ?
Pendant combien de temps ? (de façon continue ou ponctuelle,..)
Dans quel environnement, où ? (espace confiné, à l’extérieur, dans un local
ventilé ou non,…)
Comment le produit est-
Avec quel équipement ? (pulvérisateur, pistolet, pinceau, chiffon, main,
il utilisé ?
bombe aérosol,…)
Quels sont les moyens de protection utilisés ? (collectifs, individuels)
Quels sont les contacts avec le produit ? (cutané, respiratoire, digestif,…)
N’y a t-il pas de contre-indication médicale ?
Qui utilise le produit Compétence de l’agent, l’agent sait-il faire le travail demandé ?
dangereux ? Faut-il une qualification particulière ?
L’agent a t-il suivi une formation aux risques chimiques et aux moyens de
prévention ?

La question à se poser, en situation de travail : peut-on supprimer ou réduire le risque ?


Il faut toujours considérer cette solution en priorité.
Pour supprimer ou réduire le risque, plusieurs actions peuvent être entreprises :
- remplacer les produits dangereux par des produits moins dangereux (Ex. : rempla-
cement des peintures routières à base de toluène par des peintures en phase
aqueuse)
- utiliser du matériel qui permette d’éviter la manipulation des produits concen-
trés : produits « dosette » pour les produits d’entretien ou matériel de type « Dosa-
tron » pour les produits phytosanitaires
- former les agents utilisateurs (à la manipulation, à l’utilisation de protections adap-
tées, à la gestion, au premier secours…).

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LA PROTECTION COLLECTIVE

DEFINITION :

Disposition technique ou organisationnelle mise en place afin de protéger simultanément


l’ensemble des agents exposés à une même nuisance que les mesures de prévention intégrée
ne permettent ni de supprimer ni de suffisamment limiter.

Les protections collectives sont des compléments aux mesures de prévention intégrée
permettant de supprimer ou de réduire les risques résiduels.

Elles doivent être mises en place prioritairement sur les équipements de protection in-
dividuelle (article L.230-2 du Code du travail).

Dans le cas du risque chimique, la protection collective protège essentiellement du risque


d’inhalation ; elle repose sur deux principes :
- le captage à la source d’émission du polluant, (hotte aspirante, buse, sorbonne)
- la ventilation générale du local (naturelle ou mécanique).

Remarque : un balisage de la zone de travail, de manipulation ou de stockage permet de


limiter l’accès aux personnes autorisées et, par conséquent, de réduire les expositions aux
produits.

18
LA MANUTENTION DE PRODUITS
CHIMIQUES / LES EPI
LA MANUTENTION DE PRODUITS CHIMIQUES

Porter les équipements de protection adaptés


Ne pas transvaser de produits dans des récipients
alimentaires
Ne pas mélanger les produits
Respecter les dosages
Travailler en milieu extérieur ou dans un local ventilé
Ne pas boire, manger ou fumer pendant la manipulation
Se laver après la manipulation des produits
Éviter de pulvériser des produits en extérieur par grand vent
ou forte chaleur

QU’EST CE QU’UN EQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE ?

Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des dispositifs destinés à être portés
ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques suscepti-
bles de menacer sa sécurité ou sa santé au travail, ainsi que tout complément ou accessoires
destinés à cet objectif.

QUAND DOIT-ON UTILISER LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE ?

Lorsque la protection collective est impossible, inefficace ou insuffisante.

Lorsque la fiche de données de sécurité préconise le port de certains EPI.

Les protections collectives sont prioritaires sur les équipements de protection individuelle (ar-
ticle L230-2 du Code du Travail).

19
MISE A DISPOSITION ET UTILISATION DES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE :

Tous les agents (titulaires, contractuels, CES, CEC, emplois-jeunes...) doivent avoir à leur
disposition les E.P.I. adaptés et nécessaires. Cette mise à disposition est gratuite.

L’élu-employeur est tenu de veiller à leur utilisation effective ainsi qu’à leur entretien et est
chargé de leurs vérifications périodiques.

Avant chaque utilisation, l’agent doit vérifier le maintien en état de conformité, de fonction-
nement et d’efficacité de l’équipement de protection individuelle.

Les EPI sont à stocker à l’abri des salissures, de l’humidité, du rayonnement solaire, de la
chaleur, du froid et de toute substance dangereuse.

QUELS SONT LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE QUI PEUVENT PROTEGER


DU RISQUE CHIMIQUE ?

Les EPI doivent être choisis en fonction des caractéristiques du produit manipulé et des
conditions d’exposition.

A cet instant de la formation, il convient de présenter aux agents des E.P.I. contre le risque chimique en
expliquant ce pour quoi ils doivent être portés, comment les utiliser (masques à cartouches), comment
les entretenir et quand ils doivent être remplacés. Pour cela on se conformera à la notice d’utilisation de
l’E.P.I.

Selon le cas, l’agent doit recourir aux équipements suivants :

On distingue deux principaux types de protection :


1. les appareils filtrants (cartouches)
Appareil de protection 2. les appareils isolants (ventilation assistée)
respiratoire
Les filtres utilisés doivent être choisis en fonction du produit ma-
nipulé.

La nature des gants doit être adaptée aux caractéristiques du


Gants
produit manipulé (l’étanchéité, la résistance à la perméation).

Lunettes masques, écrans faciaux, lunettes à branches et à co-


Protection oculaire
ques latérales.

Combinaison Jetable de préférence et résistante aux projections de produits.

Certains articles chaussants sont équipés d’une semelle et


Bottes et chaussures de
d’une tige résistantes et imperméables aux produits chimiques
sécurité
liquides.

20
FORMATIONS ET
INFORMATIONS

Le temps nécessaire à l’acquisition des compétences est souvent sous-estimé. Un stage de


formation ou le passage de quelques consignes n’est pas suffisant pour être opérationnel sur
un poste. La compétence n’est pas faite que de savoirs. Elle comprend aussi le savoir-faire,
la capacité à faire le bon geste au bon moment mais aussi la collaboration avec les collè-
gues, les prises d’informations…

Ne pas accorder le temps nécessaire à la formation, c’est placer l’agent en situation de ris-
que et donc de stress.

RAPPEL :

La formation et l’information ont pour objet d’instruire les agents des précautions à
prendre pour assurer leur propre sécurité et celle de leur collègue de travail (décret
n° 85-603 modifié du 10 juin 1985 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à
la médecine professionnelle et préventive dans la fonction publique territoriale).

La formation et l’information à la sécurité doivent être adaptées à l'


évolution des ris-
apparition de risques nouveaux. Elles sont à répéter périodiquement si né-
ques et à l'
cessaire.

TOUR DE TABLE : formalités de formation au risque chimique.

LES MOYENS D’INFORMATION SONT :

La signalisation :
Une signalisation de sécurité appropriée doit être mise en place dans les locaux de
travail où sont utilisées des substances ou des préparations chimiques dangereuses,
afin d'informer les agents de l'existence d'
un risque d'
émissions accidentelles ou non,
dangereuses pour la santé.

La notice au poste de travail :


L'employeur est tenu d' établir une notice pour chaque poste de travail exposant
les agents à des substances ou des préparations chimiques dangereuses :
cette notice est destinée à les informer des risques auxquels leur travail peut les ex-
poser et des dispositions prises pour les éviter.

Plusieurs principes sont à respecter pour la manipulation des produits, afin


d’assurer la sécurité des agents. Ces mêmes agents doivent se référer aux F.D.S.
et aux consignes de sécurité de l’employeur :

porter les équipements de protection appropriés

ne pas transvaser des produits dans des récipients alimentaires


Le transvasement des produits dans un récipient alimentaire (de type bou-
teille d’eau minérale par exemple) entraîne un risque de confusion grave.
En effet, par négligence, une personne peut avaler le produit, se brûler ou
s’intoxiquer très gravement.

ne pas mélanger les produits

21
Sauf s’il s’agit exactement du même produit ou si le mode opératoire de
travail le prévoit, il ne faut jamais mélanger deux produits chimiques. Il
peut, en effet, se produire une réaction chimique importante avec produc-
tion de vapeurs toxiques, risque d’explosion ou d’inflammation.
Exemple : Le mélange d’eau de Javel avec un détartrant acide peut pro-
voquer un dégagement de Chlore.

respecter les dosages


Pour l’utilisation optimale d’un produit, il existe un dosage donné générale-
ment par la fiche technique du produit rédigée par le fabricant.
Augmenter la concentration de produit ne le rend pas plus efficace mais
peut, au contraire, entraîner un certain nombre de difficultés :
- risque chimique (brûlures, dermatoses, irritations…)
- gaspillage de produit, coûts excessifs
- détérioration de matériaux, difficulté de rinçage dans
le cas des produits d’entretien…

travailler en milieu extérieur (aéré) ou dans un local ventilé


Remarque : les opérations de transvasement doivent être réalisées à un
poste de travail comportant un système de captage des vapeurs ou des
poussières. Les agents doivent porter les protections nécessaires.
Pour les produits liquides, il est conseillé d'
utiliser des récipients munis de
robinets afin de faciliter le transvasement.

ne pas boire, manger ou fumer pendant la manipulation


Les produits toxiques ou nocifs peuvent être avalés, par inattention, lorsque
l’on porte ses mains à la bouche pour manger, boire ou fumer.
Ne pas fumer lorsque l’on manipule des produits inflammables ou que l’on
se trouve à côté de produits ou vapeurs inflammables.

prévoir à proximité des locaux de stockage ou de manipulation


un accès à un point d’eau pour lavage des mains
un rince œil en cas de projection d’un produit corrosif
ou irritant

éviter de pulvériser des produits en extérieur par grand vent ou


forte chaleur

APRES L’UTILISATION OU MANIPULATION :

procéder dans l’ordre au nettoyage du matériel, des vêtements et


E.P.I. avant de se laver soi-même

s’il reste du produit, s’assurer de sa destruction ou de son stockage


dans le respect des normes (cf. F.D.S.)

les déchets de produits chimiques (bidons, récipients, chiffons, combi-


naisons jetables, gants, …) doivent être récupérés et éliminés par l'inter-
médiaire de filières spécifiques ou en déchetterie. En aucun cas, les pro-
duits étiquetés comme dangereux, et d’autant plus ceux dangereux pour
l'
environnement, ne doivent être déversés à l'
égout ou dans la nature.

22
LE STOCKAGE DES
PRODUITS

DISPOSITIONS GENERALES RELATIVES AU STOCKAGE DE PRODUITS DANGEREUX :

Dans tous les cas, se reporter à la Fiche de Données de Sécurité de chaque pro-
duit.

Il est recommandé que les produits soient stockés dans un local spécifique.
Néanmoins, lorsque les quantités de produits sont faibles, leur stockage est envisagea-
ble dans des armoires spécifiquement adaptées aux risques, comportant un système de
rétention et de ventilation ainsi qu'
une signalisation appropriée.

Il est par ailleurs essentiel de ne jamais stocker au même endroit certains produits
susceptibles de réagir violemment les uns au contact des autres. Le tableau ci-
dessous rappelle les règles de compatibilité et de stockage des différents produits :

Grille de compatibilité des produits

(-) ne doivent pas être stockés ensemble


(0) ne doivent être stockés ensemble que si certaines dispositions par-
ticulières sont appliquées
(+) peuvent être stockés ensemble

23
Les produits corrosifs peuvent détruire le bois, les matières plastiques… Ils doi-
vent donc être stockés à part, car en cas de fuite, ils risquent d’endommager l’emballage
d’autres produits (ils ne figurent pas dans le tableau).

Les produits combustibles et les produits oxydants peuvent réagir violemment


avec inflammation.

Ne pas stocker les produits toxiques avec les produits inflammables (risque
d’incendie et de réactions dangereuses en cas de mélange accidentel).

Les consommables et les denrées alimentaires ne doivent en aucun cas être


stockés avec des substances ou préparations dangereuses.

Le local doit bénéficier d’une aération ou d’une ventilation adaptée. L’optimal est
un système de ventilation mécanique, le minimum est une ventilation naturelle avec en-
trée d’air en partie basse du local et sortie de l’air à l’opposé en partie haute.

Les éléments de construction doivent être incombustibles

Une cuvette de rétention de volume égal à celui des récipients ou cuves contenant
des produits inflammables ou un sol imperméable, résistant aux produits chimiques, en
légère pente vers un caniveau d’évacuation (vers une fosse de récupération) doit équiper
ce local.

Il est souhaitable que la ou les portes d'


accès comportent un dispositif d'
ouver-
ture anti-panique et soient fermées à clé.

Un moyen d’extinction adapté doit être accessible à proximité de ce local de


stockage.

Les aires, salles ou enceintes utilisées pour stocker des substances ou prépara-
tions dangereuses en quantités importantes doivent être signalisées par un pan-
neau d' avertissement approprié ou être identifiées, à moins que l' étiquetage des diffé-
rents emballages ou récipients suffise à cet effet. Les panneaux ou l' étiquetage visés ci-
dessus doivent être placés, selon le cas, près de l' aire de stockage ou sur la porte d'
ac-
cès à la salle de stockage.

Une matière absorbante doit être disponible dans ou à proximité immédiate de


l’aire de stockage afin de pouvoir récupérer les produits renversés accidentellement.

Une poubelle spécifique (scellée) à la récupération de la matière absorbante


souillée est mise à proximité de l’aire de stockage en vue de récupération.

24
Les dispositifs de rangement (palettes, étagères, armoires…) doivent compren-
dre une rétention efficace et adaptée.

équipement électrique doit être conforme à la réglementation concernant les


L'
zones à risques d' incendie et d'explosion. Un affichage interdisant de fumer doit être ap-
posé à proximité, si des produits inflammables sont stockés.

Les produits doivent être conservés dans leur emballage d’origine. En cas de re-
conditionnement :

- Il faut toujours reproduire l’étiquette telle qu’elle est sur l’emballage


d’origine

- Utiliser un récipient ayant contenu le même produit

- Ne jamais utiliser de contenants alimentaires (bouteille, boîte de


conserve,…)

POINTS PARTICULIERS DU STOCKAGE DE PRODUITS INFLAMMABLES

Les locaux présentant des risques d' incendie du fait du stockage et de la ma-
nipulation de produits inflammables, doivent comprendre (article R.232-12-17 du
Code du Travail, recommandations ED 753 de l’ INRS) :
- des moyens de lutte incendie adaptés aux risques (extincteurs adaptés
et en nombre suffisant, sable ou terre…), facilement accessibles et clai-
rement signalés, contrôlés périodiquement et dont la manipulation est
familière au personnel
- une signalisation interdisant de fumer ou d' utiliser une flamme nue
- une installation et des appareils électriques autorisés
- une interdiction d' effectuer des travaux entraînant la production d'étin-
celles ou un fort dégagement de chaleur (soudage, meulage, cou-
page…)

Les substances ou préparations facilement inflammables ne doivent pas être dé-


posées sur et sous les escaliers, les passages et les couloirs, ainsi qu'
à proximité
des issues des locaux et des bâtiments (article R.232-12-15 du Code du Travail).

Remarque : l'
élimination du risque explosion ou incendie requiert :
Soit la suppression de la source d'
inflammation :
- interdire de fumer
- limiter l'
emploi des appareils à flamme nue ou les tenir à l'
écart
dans des zones bien définies et balisées
- avoir une installation électrique antidéflagrante

25
Soit la suppression ou l'
isolement du combustible :
- remplacer la substance inflammable par une substance non in-
flammable
- utiliser et stocker les produits dans un endroit ventilé
- limiter le stock (besoins journaliers)
- placer les liquides inflammables dans des locaux ou armoires
conçus à cet effet

POINTS PARTICULIERS DU STOCKAGE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Les produits phytosanitaires doivent être stockés :


- séparément de tous les autres produits
- à l’abri du gel
- dans une armoire fermant à clef (si petite quantité), ou dans un local
solidement construit, éloigné des habitations, fermé à clé (si grande
quantité)
- à proximité d’un point d’eau
- à proximité d’un bac de rétention

26
L’EVALUATION

Donner aux participants un exercice d’analyse des risques à partir des 3 situations de travail
présentées en début de session afin d’illustrer la démarche de prévention et d’évaluer leurs acquis.

QUESTION : QUELLE(S) MESURES(S) DE PREVENTION PROPOSEZ-VOUS AFIN DE LIMI-


TER LE RISQUE CHIMIQUE ?

Pour chacune des situations, établir une liste de propositions reprenant la chronologie des princi-
pes généraux de prévention :
1. L’organisation du travail
2. La prévention intégrée
3. Les protections collectives
4. Les équipements de protection individuelle
5. Les formations

INSISTER SUR LA CHRONOLOGIE DES ETAPES

Rappeler qu’il existe une multiplicité de risques au niveau de chaque situation de travail (circula-
tion, efforts physiques, intempéries…) et que l’analyse de chaque situation doit intégrer l’ensemble
des risques recensés APPROCHE GLOBALE.

EXEMPLE : l’agent effectuant le traitement produit phytosanitaire

PRINCIPES GENERAUX DE QUELQUES REFLEXIONS (LISTE NON EXHAUS-


PREVENTION TIVE)

Est-il nécessaire de traiter chimiquement ?


1 Eviter les risques.
Peut-on faire autrement ?
2 Evaluer les risques qui ne peuvent Quelle toxicité ? Combien d’agents exposés ? Dans
être évités. quelles conditions ? Pendant combien de temps ?
3 Combattre les risques à la source. Peut-on réduire la fréquence des traitements ? Peut-on
améliorer les dosages ? Le matériel est-il en état (pas
de fuite) ?

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4 Adapter le travail à l’homme. Les équipements utilisés sont-ils adaptés à la situation de
travail ? Aux agents ?
5 Tenir compte de l’état d’évolution Peut-on réduire les manipulations en utilisant des pro-
de la technique. duits pré-dosés ou du matériel doseur ? De nouveaux
équipements de travail ou de nouveaux produits permet-
tent-ils d’améliorer les conditions de sécurité et de maî-
triser les risques ?
6 Remplacer ce qui est dangereux
par ce qui n’est pas dangereux ou Peut-on remplacer le produit par un produit moins dan-
par ce qui l’est moins. gereux ?
Existe-il un système de gestion des produits (guide
7 Planifier la prévention. d’achat, procédure de recyclage, règles de stockage) ?
Peut-on prévoir d’effectuer les traitements aux périodes
les moins chaudes de la journée ?
Dispose t-on d’une FDS ? Ont-elles été consultées et
analysées ?
8 Prendre des mesures de protection Le risque chimique demeure, est-il possible de mettre en
collective en leur donnant priorité place :
sur les mesures de protection indi- 1. des protections collectives
viduelle. 2. des protections individuelles.
9 Donner les instructions appropriées Quelles instructions donner à l’agent pour travailler en sé-
aux agents. curité ? Quelle(s) formation(s) ?

Attention !!! L’autorité territoriale doit contrôler que les mesures arrêtées sont
réellement mises en œuvre.

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