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CONCEPTS DE SANTE

COMMUNAUTAIRE
Cours DCM4
Dr Abdallah EL Vally
2022
ETAT DE SANTE
• « Un état de complet bien être, physique ,
mental et social et pas seulement l’absence de
maladies ou d’infirmités ».
• Dans une conception médico-sociale moderne
• « La santé procède davantage d’un processus
dynamique caractérisé par un équilibre instable
dans lequel l’individu tente de composer avec
un environnement , en vue d’optimiser son bien
être ».
DIMENSIONS DE L’ETAT DE SANTE
DEFINITION
• La santé communautaire est un domaine de la
santé publique ,qui implique une réelle participation de la
communauté à l’amélioration de sa santé par la réflexion
sur les besoins, les priorités et la mise en place, gestion et
évaluation des activités.
• Il y a santé communautaire quand les membres d’une
collectivité, géographique ou sociale, réfléchissent en
commun sur leurs problèmes de santé, expriment des
besoins prioritaires et participent activement à la mise en
place et au déroulement des activités les plus aptes à
répondre à ces priorités .
UNE COMMUNAUTE
Une communauté :
• C’est un groupe d’individus qui vivent ensemble dans des conditions spécifiques
d’organisation et de cohésion sociale et présentent un sentiment d’appartenance
commun (habitants, syndicats professionnels, élus, institutions).
• Ces membres sont liés à des degrés variables par des caractéristiques politiques,
économiques, sociales et culturelles communes ainsi que par des intérêts communs.

Des exemples de communautés


 Les « vraies » communautés : religieuses : elles concernent une partie de la population
 Groupes communautaires : la famille, une association de quartier, un club de personnes
âgées, un groupe sportif, les salariés d’une entreprise, associations des syndicats ,
associations des personnes handicapées ,dialysés ,des hémophiles, cancéreux, un village
etc.
SANTE COMMUNAUTAIRE
• La santé communautaire fait partie intégrante de la santé publique en
constituant une stratégie au sein des démarches de promotion de la
santé;
• Sa spécificité est d’être populationnelle et non individuelle et de
promouvoir et mettre en œuvre une vision globale et de proximité de la
santé;
• Elle est fondée sur plusieurs grands principes:
• La santé est liée à un ensemble de facteurs (démographiques,
géographiques, sociaux, économiques…) qui ne touche pas qu’un
individu mais toute une population, une communauté ; ces facteurs
sont répartis de manière inégale entre les territoires ;
• La médecine, le système de soins et les politiques publiques
n’apportent pas toujours une approche assez globale de la santé .
CHANGEMENTS ATTENDUS DES
COMMUNAUTES
• Les comportements individuels sont difficiles à faire changer ;
l’implication des « gens » est fondamentale pour parvenir à un
changement ; il ne s’agit pas de « faire pour » les gens, mais « avec
» eux la santé est liée à un ensemble de facteurs (démographiques,
géographiques, socio-économiques et environnementaux);

• S’appuyant sur le fait que des changements individuels peuvent


être produits par le biais de l’implication dans une action collective,
la santé communautaire met en œuvre une action collective locale.
• Ainsi, le groupe entier transforme ses normes, et une dynamique
de changement peut se mettre en place.
HISTORIQUE
• La Déclaration d’Alma-Ata – 12 sept 1978 définit ainsi les soins primaires dont le processus de mise a
été lancé par les ministres de santé des pays africains réunis à Bamako en 1987 ;

• Initiative de Bamako en 1987 (37e comité régional de l'OMS),a été adoptée à la suite d'une réunion
de ministres de la santé africains dans un contexte de pénurie, il prévoit un certain niveau de
recouvrement des coûts (fixation de tarifs des prestations) et une participation communautaire avec
création de comités de gestion;

• La Conférence Ouagadougou 2008 à (Burkina Faso), réaffirme les principes de la Déclaration d’Alma-
Ata de septembre 1978, en particulier pour ce qui est de la santé en tant que droit humain
fondamental et de la responsabilité incombant aux gouvernements de veiller à la santé de leurs
populations.
• La déclaration d’Astana (2018),réitère le renforcement des soins de santé primaires (SSP) est défini comme
l’approche la plus inclusive, efficace et efficiente pour améliorer le bien-être physique, mental et social de
chacun. C’est la pierre angulaire d’un système durable de couverture sanitaire universelle (CSU).

• C’est ainsi qu’a été recommandé la promotion de l’auto - responsabilité des populations par leur participation à
la prise de décision et le contrôle des soins de santé primaires, le recours aux agents sanitaires et aux tradi
praticiens pour répondre aux besoins de santé.
EVOLUTION SSP en AFRIQUE
• Au cours des quarante dernières années qui ont suivi la déclaration d’Alma - Ata, de
nombreux événements et changements mondiaux et l’absence de politiques
concertées n’ont pas permis de remplir ces objectifs, comme l’a constaté l’OMS en
1994;
Les différentes conférences (promotion de la santé, déterminants de la santé, santé et
environnement…), déclarations et rapports sur la santé dans le monde qui ont suivi,
ont tous réaffirmé les principes des SSP, qui restent d’actualité en servant de base à la
santé communautaire ;
• Le cadre de mise en œuvre d’actions de santé communautaire est toujours local et
pluraliste.
• La démarche favorise la création d’un contexte qui permette et encourage la Co-
construction et l’implication de tous les acteurs (habitants, professionnels, élus,
institutions) dans les différentes étapes de la démarche (le diagnostic, la prise
d’initiative, la décision, l’évaluation et l’évolution);
• Ce contexte est garant de la reconnaissance de la légitimité des compétences et de la
capacité d’agir des citoyens.
ACTEURS
• La population / la communauté : il s’agit d’un ensemble d’habitants,
d’un groupe, de personnes travaillant dans les mêmes locaux ou
vivant dans un même immeuble…
• Les agents de développement / les médiateurs : ils peuvent impulser
des projets, faire le lien entre population et administration, faciliter
les démarches, aider à l’autonomisation du groupe ;
• Les professionnels et les experts : ils sont associés à la réflexion, mais
leur expertise est une contribution et non une solution unique ;
• Les décideurs et élus : leurs choix et leur soutien à la santé
communautaire est un élément déterminant de son implantation et
de son développement
RESULTATS ATTENDUS
• Effets individuels : augmentation de l’estime de soi,
diminution de certains comportements à risque,
• Effets organisationnels : renforcement du dialogue entre
habitants et administration, développement de l’entraide,
élargissement de la coopération interprofessionnelle et
interinstitutionnelle…
• Effets collectifs : amélioration des conditions de vie dans un
établissement scolaire ou un lieu de travail,
• Effets sociaux : amélioration de la salubrité dans un quartier,
amélioration de la sécurité sur un territoire…
• Effets politiques : engagement dans la vie politique.
DIFFICULTES
• Des délais significatifs sont souvent nécessaires pour arriver à
l’autonomisation de la communauté ; la santé communautaire ne peut se
penser sur des délais courts ; ses effets doivent être appréhendés sur le
long terme.
• Le périmètre d’efficacité d’actions de santé communautaire est local et
paraît peu transposable à des champs plus larges, de niveau communal ou
départemental, a fortiori national ; les actions de santé communautaire
sont donc difficiles à penser dans une approche coordonnée et
synchronisée.
• Remise en cause des postures traditionnelles : le statut d’expert doit
s’effacer au profit d’une posture de coproducteur de savoirs ; le directeur
peut être interpellé par le groupe et remis en cause dans son action ; l’élu
peut se sentir dépossédé de sa capacité à décider au nom de la
communauté.
AVANTAGES
• Les actions de santé communautaire favorisent le décloisonnement
interprofessionnel et l’intersectorialité ;
• Les facteurs sanitaires apparaissent comme une des dimensions de
l’action, mais sont pris en compte avec d’autres dimensions d’ordre
psychologique, social, administratif, etc.
• Responsabilisation des individus paraît particulièrement intéressante
et utile dans une période de tension croissante sur les ressources ; elle
semble en effet susceptible de favoriser une meilleure régulation des
actions de santé publique.
• La santé communautaire vise la « capacitation » des gens, leur
engagement ; il s’agit de les mettre en capacité de s’impliquer et non
de leur demander directement de participer, comme pourrait le faire
un chef de projet dans une opération « classique ».
BENEFICES
• La démarche communautaire vise à favoriser l’accès aux
services et ressources qui favorisent la santé, c'est-à-dire
à rendre effectives les conditions et les possibilités
d’accès à la santé (à l’information, à la prévention, aux
droits, au dépistage, aux structures de santé…).
• Cette possibilité implique une accessibilité des services
de santé au niveau géographique, culturel et financier.
• Elle s’inscrit dans un double mouvement : non seulement
des usagers (habitants) vers les structures de santé mais
également des professionnels de santé vers les habitants.
PROMOTION DE SANTE
PROMOTION DE LA SANTE
• La promotion de la santé est le processus qui
confère aux populations les moyens d’assurer
un plus grand contrôle sur leur propre santé et
d’améliorer celle-ci.
• Ce concept définit « la santé » comme la
mesure dans laquelle un groupe ou un individu
peut , d’une part réaliser ses ambitions et
satisfaire ses besoins, et d’autre part ,évoluer
avec le milieu ou s’adapter à celui-ci.
DETERMINANTS DE SANTE
Approche globale et positive de la santé
• La démarche prend en compte et intègre outre les
dimensions et paramètres du champ sanitaire
(éducatifs, préventifs, curatifs) ceux du champ social,
économique, environnemental et culturel.
Les déterminants de la santé
• La démarche agit sur les déterminants de la santé qui
sont à la source des problèmes de santé (logement,
environnement, éducation, culture, emploi…).
ROLE INTERSECTORIEL
• Elle vise la participation de tous les acteurs concernés
(spécialistes, professionnels, administratifs,…), favorisant
ainsi les décloisonnements institutionnels et
professionnels, associant tous les secteurs concernés
pour une prise en compte de la santé globale.
• Cette approche doit favoriser la diversification et
l’augmentation des partenaires et des secteurs
impliqués ; elle doit également veiller à définir et à
clarifier les rôles et places de chacun de ces partenaires
dans un souci de transdisciplinarité.
PARTAGE DE POUVOIR ET SAVOIR
• La démarche vise la mise en place de relations
où la spécificité de chaque acteur
(professionnels, institutions, politiques,
habitants, usagers) est reconnue.
• La mutualisation des ressources cherche à
identifier, stimuler, mobiliser les ressources de
chaque acteur individuel et collectif en
reconnaissant leur spécificité et leur
complémentarité.
PLANIFICATION
• Avoir une démarche de planification par une
évaluation partagée, évolutive et permanente
• La démarche se réfère à un plan d’actions
construit, élaboré à partir d’une approche des
besoins, de leur priorisation, de la recherche de la
meilleure utilisation des ressources, des stratégies
les plus adaptées, accompagné d’un processus
d’évaluation permanente basée sur un mode de
concertation et de participation des intéressés.
CONCLUSION
• La santé communautaire, parfois confondue avec la santé
publique, désigne la santé et les actions qui en découlent au
niveau d'une communauté de vie;
• Elle implique les personnes vivant dans ces communautés et leurs
responsables, autant que les élus locaux, ainsi que les
professionnels de santé;
• La dimension de ces communautés peut-être variées : famille,
clubs sportifs, groupements de jeunes, communauté scolaire,
association de personnes âgées, groupe de parents d'élèves d'une
école, associations de certaines maladies chroniques village, ville,
quartier;
• Ces relations reposent sur un partage des savoirs et des pouvoirs.

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