Vous êtes sur la page 1sur 65

Etudes de poste de travail

Partie Analytique (Recueil de données et …Analyse)

Analyse prévisionnelle de doses


(Collectives et individuelles)
Etudes de poste de travail

La réglementation
Article R4451-11 du Code du travail :

Dans le cadre de l'évaluation des risques, l'employeur, en collaboration, le cas


échéant, avec le chef de l'entreprise extérieure ou le travailleur non salarié, procède à
une analyse des postes de travail qui est renouvelée périodiquement et à l'occasion
de toute modification des conditions pouvant affecter la santé et la sécurité des
travailleurs.

Lors d'une opération se déroulant dans la zone contrôlée […], l'employeur :


1° Fait procéder à une évaluation prévisionnelle de la dose collective et des doses
individuelles que les travailleurs sont susceptibles de recevoir lors de l’opération

2° Fait définir par la personne compétente en radioprotection […] des objectifs de


dose collective et individuelle pour l'opération fixés au niveau le plus bas possible
compte tenu de l'état des techniques et de la nature de l'opération à réaliser et,
en tout état de cause, à un niveau ne dépassant pas les valeurs limites […] ;
3° Fait mesurer et analyser les doses de rayonnement effectivement reçues au cours
de l'opération […].
Etudes de poste de travail
Identification et caractérisation du terme source
Les étapes
de Analyse de l’activité

l’Analyse :
Evaluation des doses prévisionnelles
(dosimétrie collective et individuelle)

Application des principes généraux de radioprotection

Moyens de
prévention Justification Limitation Optimisation Moyens de
et de protection
contrôle

Evaluation des doses prévisionnelles optimisée


(dosimétrie collective et individuelle)

Définition des objectifs de dose collective et individuelle pour


l’opération

Suivi des indicateurs et analyse des écarts 48


Etudes de poste de travail

L’étude de poste de travail va permettre d’évaluer un risque :

- Mise en place d’actions de prévention adaptées

- Apport des éléments pour la gestion d’incidents éventuels.

Les doses liées à l’exposition externe sont évaluées sur la base de la


connaissance des caractéristiques des champs de rayonnements au poste de
travail, ainsi que des tâches qui y sont réalisées.

L’étude de poste doit également permettre :

d’identifier l’existence d’un risque d’exposition interne,

 actions de prévention adéquates.


Etudes de poste de travail

Connaissance de l’activité

Evaluation des risques

Permettre de prendre en compte l’activité dans son


environnement technique, organisationnel et humain

Identification des conditions d’exposition aux sources de


danger

5
Etudes de poste de travail

Qui ? : Préventeur de Risques


Mission du Conseiller en Radioprotection

 Participation aux analyses de postes de travail,


 Définition des objectifs de dose,
 Délimitation des zones réglementées,
 Vérification de la pertinence des mesures de protection mises en œuvre ;
 Réalisation des contrôles de radioprotection internes, suivi de la réalisation
des contrôles de radioprotection externes par un organisme agréé ;
 Surveillance de la radioprotection des travailleurs ;
 Formation à la sécurité des travailleurs pour ce qui concerne leur
radioprotection;
 Gestion, s’il y a lieu, des dépassements des valeurs limites d’exposition des
travailleurs
Etudes de poste de travail

Objectifs secondaires :

L’étude de poste fournit les éléments nécessaires pour :


 mettre en place les équipements de protection collective et les
consignes de sécurité,
 délimiter les zones réglementées (zones surveillée, contrôlée,
spécialement réglementée, interdite),
 renseigner la fiche d’exposition associée au poste de travail,
 définir les équipements de protection individuelle,
 déterminer le classement du personnel (A, B, non exposé),
 choisir les techniques dosimétriques adaptées,
 définir les modalités de surveillance dosimétrique individuelle et
d’ambiance.
De manière plus générale, l’étude de poste apporte les données
nécessaires à l’optimisation de la radioprotection.
L’étude de poste s’inscrit également dans une démarche consistant à
l’évaluation des risques professionnels.

(Décret 2001-1016 du 05 novembre 2001).


Etudes de poste de travail
Analyse de l’activité

Où ? Comment ?

Les
R.Ex. tâches à
(Retour d’Expérience) réaliser

8
Etudes de poste de travail
Analyse de l’activité
Nouvelles évaluation
par la mesure (ou/et
modélisation)
Tâches à
réaliser Tâches à

Appareils de contrôle
réaliser

portatifs, collectifs et
Phase 1 Evolution
Phase 1

individuels
possible
Phase 2 des
sources de Phase 2
danger ?
Phase 3
Phase 3

9
Etudes de poste de travail

Modalités :

Évaluer les doses de rayonnements susceptibles


d’être reçues au poste de travail.

Ces évaluations peuvent être réalisées à partir de:


• mesures au poste de travail ou de calculs numériques,
• historique des données dosimétriques individuelles:
 externes (dosimétries passive et opérationnelle),

 internes (anthroporadiamétrie, radiotoxicologie)

 et d’ambiance, y compris les résultats de contrôles réglementaires.


Etudes de poste de travail

EVALUATION
DES DOSES PRÉVISIONNELLES (EDP)

Evaluation de la dose collective Mise en œuvre du


principe d’optimisation
Dose collective : Somme des doses efficaces
reçues par chaque intervenants. Elle
s’exprime en Homme.Sievert (H.Sv et sous
multiples)

Evaluation des doses individuelles Mise en œuvre du


principe de limitation

Doses individuelles : Doses reçues par


chaque intervenant individuellement. Elle
s’exprime en Sievert (Sv et sous multiples). Il
s’agit de déterminer la dose efficace et la dose
équivalente.

Mise en œuvre du
principe de justification 53
Etudes de poste de travail
EVALUATION PRÉVISIONNELLE INITIALE

Mise en évidence des


enjeux dosimétriques

Identification des phases les


plus « dosantes » = cibles
potentielles d’optimisation
prioritaires
Attention au travers de la « théorie du risque » majore …
Ou, la tentation de prendre systématiquement le Débit d’équivalent de dose le plus élevé !

Quels sont les débits de dose qui nous intéresse ?


 Obligation d’avoir analysé l’activité ! 54
Etudes de poste de travail

MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE JUSTIFICATION

Une activité nucléaire ou une intervention ne peut être entreprise ou exercée


que si elle est justifiée par les avantages qu'elle procure, notamment en
matière sanitaire, sociale, économique ou scientifique, rapportés aux risques
inhérents à l'exposition aux rayonnements ionisants auxquels elle est
susceptible de soumettre les personnes (art. L1333-1 du code de la santé
publique).

Les risques étant considérés


comme proportionnels à la dose,
l’évaluation prévisionnelle initiale
constitue la base de comparaison
vis-à-vis des avantages réels ou
potentiels.

13
Etudes de poste de travail
MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE JUSTIFICATION

Justifier
l’intervention !
Justifier toutes les
Justifier expositions …
l’activité
nucléaire !

14
Etudes de poste de travail
MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE D’OPTIMISATION
L'exposition des personnes aux rayonnements ionisants résultant d'une de
ces activités ou interventions doit être maintenue au niveau le plus faible
qu'il est raisonnablement possible d'atteindre, compte tenu de l'état des
techniques, des facteurs économiques et sociaux […] (art. L1333-1 du
Code de la santé publique).

Différentes mesures d’optimisation

1. Action sur les sources

2. Aménagement du poste de travail

3. Préparation du travail

4. Planification du travail

5. Organisation du travail

6. Outillage

7. Formation et compétences
Etudes de poste de travail
MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE LIMITATION

L'exposition d'une personne aux rayonnements ionisants résultant d'une de ces activités
ne peut porter la somme des doses reçues au-delà des limites fixées par voie
réglementaire, sauf lorsque cette personne est l'objet d'une exposition à des fins
médicales ou de recherche biomédicale (Article L1333-1 du Code de la santé publique).

Les limites sont précisées dans le code du travail aux articles R4451-12 à R4451-17.
Parmi celles-ci, on peut rappeler en particulier que :
•La somme des doses efficaces reçues par exposition externe et interne ne
doit pas dépasser 20 mSv sur douze mois consécutifs,
•Pour les mains, les avant-bras, les pieds et les chevilles, l'exposition reçue au
cours de douze mois consécutifs ne peut dépasser 500 mSv ;
•Pour la peau, l'exposition reçue au cours de douze mois consécutifs ne peut
dépasser 500 mSv. Cette limite s'applique à la dose moyenne sur toute surface de
1 cm², quelle que soit la surface exposée ;
•Pour le cristallin l'exposition reçue au cours de douze mois consécutifs
ne peut dépasser 20 mSv.
Etudes de poste de travail
MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE LIMITATION
Vérifier que le passé dosimétrique individuel est compatible
avec l’intervention
Article R4451-71 du Code du travail :
Aux fins de procéder à l'évaluation prévisionnelle et à la définition des objectifs de
dose collective et individuelle […], avant la réalisation d'opérations dans la zone contrôlée ou
surveillée, le Conseiller en radioprotection […] demande communication des doses efficaces
reçues sous une forme nominative sur une période de référence n'excédant pas les douze
derniers mois.

Où trouver - CRP entreprise,


l’information - SISERI, MICADO,
? DOSINAT, CARD, …

Article R4451-72 du Code du travail :


Lorsque, notamment au cours ou à la suite d'une opération, le conseiller en radioprotection
estime, au vu des doses efficaces reçues, qu'un travailleur est susceptible de recevoir
ultérieurement, eu égard à la nature des travaux qui lui sont confiés, des doses dépassant les
valeurs limites fixées […] elle en informe immédiatement l'employeur et le médecin du travail. Ce
dernier en informe alors le travailleur intéressé.
17
Etudes de poste de travail
EVALUATION PRÉVISIONNELLE OPTIMISÉE

Mettre en évidence
l’écart sur les doses
collectives, l’équité, …

Jusqu’où
doit-on
détailler le
phasage
pour
optimiser …
?

Mettre en évidence le coût


dosimétrique de la mise en place des
moyens de protection, prévention,
alarme, alerte, …

Arrive t’on a tout justifier ?

Tablier de plomb ou
pas tablier ? 60
Etudes de poste de travail
DÉFINITIONS DES OBJECTIFS DE DOSE ET
IDENTIFICATION D’INDICATEURS
Les objectifs de dose (individuel et collectif) vont permettre de définir
des indicateurs de suivi du bon déroulement de l’intervention.

Indicateurs basés essentiellement sur la dosimétrie :


 Seuil de dose individuelle journalière,
 Seuil sur le débit de dose,
 Repère sur la dose collective / phase de l’intervention,

Mais aussi : contrôle


 Nombre de contamination corporelle détectée,
Déclenchement d’alarme sur appareil de
collectif, …

Un nombre important d’événements associés à ces indicateurs


sont révélateurs de problèmes dans le déroulement de
l’intervention. Problèmes qui pourront, très certainement, être à
l’origine d’une dérive de la dosimétrie à venir.
19
Etudes de poste de travail

SUIVI DES INDICATEURS ET ANALYSE DES ÉCARTS

Il est important de définir les modalités de suivi de l’opération dès la


phase de conception :

• Identifier les points importants pour la radioprotection qui sont des


points nécessitant un contrôle et une surveillance renforcée
(efficacité des actions impactant les débits d’équivalent de dose,
les temps d’exposition, …),

• Préciser les modalités de suivi : niveau et fréquence de collecte


de la dose, suivi de l’intervention, identification des dérives
compte-tenu de l’évolution des conditions de travail, ….

20
Approche générale

Elle se décline en trois phases :

I - la préparation de l’étude
(avec méthodologie)

II - l’évaluation des doses,

III- l’exploitation des résultats obtenus.


I - La préparation
Recueil d’informations relatives:

- installation (sources et dispositifs de


protection)

- tâches effectuées à ce poste par le personnel.


Etudes de poste de travail
L’environnement

Dispositif médical de type Mammographe Dispositif médical de type « table et


suspension plafonnière »
« suspension plafonnière »

Arceau mobile de bloc opératoire Dispositif médical de type « table


Cardiologie (détecteur
télécommandée »
plan)
Méthodologie : Préparation (1)
Description de l’installation

• Identifier les caractéristiques :


- du générateur (puissance, fréquence,…)
- du tube à rayons X (type, anode, foyer, filtrations inhérente et
additionnelle)
- des détecteurs (intensificateur d’image, détecteur plan, plaque
photostimulable…)

• Détermination du type de dispositif médical (dispositif vasculaire biplan,


table télécommandée…)

• Identification du mode d’exposition


rayonnement direct : source provenant
directement du tube
rayonnement diffusé: la source étant le
patient ainsi que les accessoires (table)

• Schéma à l’échelle de l’implantation radiologique


IDENTIFICATION ET CARACTÉRISATION DU TERME
SOURCE
• Caractéristiques des sources de rayonnements ionisants :
 radionucléides :
• Nature et énergie des rayonnements émis,
• Dose par unité d’incorporation (LDCA, RCA, RAI, …).
Générateurs électriques de rayonnements (générateurs X,
accélérateur de particules) :
• Nature et énergie des rayonnements,
•Pour les générateurs X : tension, intensité, nature de
l’anticathode, caractéristiques du foyer, filtration),
• Pour les accélérateurs : Type d’appareil, nature des cibles,
réactions nucléaires envisageables, …

• Evaluation des sources de danger en exposition interne et externe :


• par modélisation / calculs (éventuellement),
• par mesures (Cartographie des lieux, …).

25
Méthodologie : Préparation (2)

Évaluation des tâches réalisées dans l’installation


• Identification du personnel concerné (manipulateur,médecins, infirmière,
physiciens (PSPRM), techniciens, stagiaire…).

• Évaluation du temps de présence du personnel concerné au poste de


travail.

• Caractérisation des différentes procédures radiologiques réalisées à l’aide


du dispositif médical.

• Quantification de l’activité radiologique sur


une période représentative (semaine, mois,…).

• Sélection des tâches

• Extrapolation de l’activité sur 1 an.


Méthodologie : Préparation (3)

Évaluation des tâches réalisées dans l’installation

• Caractérisation des différentes procédures radiologiques


réalisées à l’aide du dispositif médical selon :

- leur fréquence de réalisation dans un même poste,

- leur type d’acquisition (radioscopie analogique ou numérique,


radiographie, soustraction d’images) en y associant une valeur de
dose ou de débit de dose à une distance de référence,

- des paramètres de réalisation :


haute tension
charge ou courant et temps d’exposition
Filtration

- la position des opérateurs( gestes, postures) par rapport


au volume de diffusion de la source(distance opérateur/patient)
Méthodologie : Préparation (4)

Evaluation des équipements nécessaires

• Caractérisation des différents équipements de protection


individuelle et collective (écran):

- Présence d’EPI (Nature, état et épaisseur )

- Présence d’EPC (vitres plombées suspendues, bas-volets)

- Autres : Bidon de 10l (25x15x15) ; mètre de couturière

Med Nuc
- identifier la contamination surfacique ou atmosphérique existante ou potentielle
- identifier et caractériser les éléments présents contribuant à la protection
collective (parois, matériaux, écrans, sorbonnes, ventilation (flux))
II -Evaluation des doses
L’évaluation des doses doit être effectuée dans des conditions
réalistes du poste de travail.

Deux étapes :

• détermination de la dose pour chaque tâche.

• établissement de la cartographie des mesures réalisées


en équivalent de dose et, s’il y a lieu, détermination des
niveaux de contamination associés (Med Nuc)
Méthodologie : Evaluation de la dose II
Sélection des tâches
• Sélectionner l’ensemble des tâches les plus représentatives, en particulier
les plus irradiantes ou les plus fréquentes de façon à couvrir l’ensemble
de l’exposition dans le poste
Position :
des opérateurs
des manipulateurs
des anesthésistes
des infirmières…

Position des mains des


opérateurs par rapport au faisceau
direct et au volume diffusant

En radiologie conventionnelle et interventionnelle, la position des


différents personnels dépend, entre autre, du type d’examen
radiologique réalisé, de la région anatomique explorée, des incidences
multiples ainsi que du type d’acquisition (radioscopie et radiographie).
Méthodologie : Evaluation de la dose (2)
Mode opératoire
• Analyse des résultats de surveillance dosimétrique et d’éventuelles
études antérieures

• Réalisation de mesures :
en équivalent de dose ambiant H*(10) à la position du travailleur, par
exemple :
- à proximité du patient,
- avec ou sans équipement de protection collective (bas-volet,
suspension plafonnière, derrière le paravent)
- avec ou sans protection individuelle,
- dans des conditions anormales (absence de protection, porte
anormalement ouverte).
en équivalent de dose individuel aux extrémités
et aux cristallins

• Les débits d’équivalent de dose doivent être calculés


ou mesurés

• Extrapolation, analyse et classification


• Recommandations dans le cadre de l’optimisation
Méthodologie : Evaluation de la dose (3)
Matériel technique :Réalisation de mesures

• d’une part, s’assurer que les dosimètres utilisés permettent d’obtenir


l’information pertinente (gamme d’énergie et de dose, temps de
réponse,…) et,
• d’autre part, veiller à utiliser ces informations de façon satisfaisante.

• La chambre d’ionisation de grand volume (idéal)

• Le dosimètre thermoluminescent placé dans une


bague, ou mieux à l’extrémité d’un doigt
Méthodologie : Evaluation de la dose (4)
Matériel technique :Réalisation de mesures

• d’une part, s’assurer que les dosimètres utilisés permettent d’obtenir


l’information pertinente (gamme d’énergie et de dose, temps de
réponse,…) et,
• d’autre part, veiller à utiliser ces informations de façon satisfaisante.

• La chambre d’ionisation utilisé

• Le dosimètrie active (opérationnelle )


et la dosimétrie passive
APPAREILS DE MESURE …
Mesure de l'exposition Externe
 Les moyens de mesure des doses externes peuvent être classés en
deux catégories:
 les détecteurs passifs : dosimètres individuels portés à la poitrine
(techniques TLD, OSL, RPL)
Inconvénients : Lecture et analyse de la dose en différé
 les détecteurs actifs (ou électroniques): dosimètres opérationnels et
les radiamètres d’ambiance portatifs. (chambres d'ionisation,
détecteurs à scintillation, cristaux semi-conducteurs)
Avantages : lecture en temps réel de la dose et du débit de dose
mesurés, fonctionnalités d’alarme sonore et, éventuellement,
visuelle.
Mesure de la contamination

Mesure de la contamination surfacique:


directement par un contaminamètre donnant une lecture en Bq.cm-2
indirectement par frottis suivi d’un comptage d’activité (Bq).

La contamination atmosphérique (Bq.m-3) est mesurée à partir de prélèvements d’air


sur un système de piégeage (filtre, cartouche à charbon actif dans le cas de l’iode).
II - Evaluation des Doses
Détermination des niveaux de
contamination (Med Nuc)

L’évaluation des niveaux de contamination


atmosphérique (Bq.m-3) de chacun des radionucléides
identifiés doit être réalisée à la position occupée par les
travailleurs.

La contamination surfacique (Bq.m-2) doit être évaluée


pour toute surface susceptible d’être contaminée.
III - Exploitation des résultats
L’évaluation des doses (externe + interne)
décrite précédemment permet de bien
identifier les risques d’exposition aux
rayonnements ionisants et sert de base:

- à la classification du personnel,
- à la délimitation des zones de travail,
- et au processus d’optimisation de la
radioprotection.
III- Exploitation des résultats
Dosimétrie prévisionnelle et classification du
personnel
Les données collectées doivent permettre:

d’estimer les doses que les travailleurs sont susceptibles de recevoir au corps
entier (dose efficace) ou sur une partie du corps (dose équivalente)
pour une durée d’une année.

Pour chaque travailleur, il convient de considérer les tâches qu’il réalise en moyenne sur une
période de référence. Les doses associées à chaque tâche sont pondérées par la fréquence de
réalisation de la tâche, puis sommées, et le résultat est extrapolé sur une base annuelle.

Si cette extrapolation > aux trois dixièmes d’une des limites réglementaires annuelles
catégorie A.

Si la dose efficace > 1 mSv, ou


Si l’une des doses équivalentes au cristallin et à la peau > 15 mSv et 50 mSv,
 Catégorie B (voire non exposé)
III- Exploitation des résultats
Délimitation des zones de travail

Il est rappelé que la délimitation des zones de travail est


indépendante de la classification du personnel. Elle matérialise le
risque radiologique associé à l’installation et à son utilisation. En
particulier, le port des équipements de protection individuelle ne
doit pas être considéré, seuls les équipements de protection
collective étant retenus.

Les valeurs limites de doses efficaces et équivalentes


correspondent aux doses susceptibles d’être reçues, évaluées sur la
base d’1 heure de travail choisie comme la plus pénalisante du
point de vue de la radioprotection.
III- Exploitation des résultats
Optimisation de la Radioprotection

 Le principe d’optimisation de la radioprotection est défini à


l’article L. 1333-1 du code de la santé publique :
 « L'exposition des personnes aux rayonnements ionisants […] doit
être maintenue au niveau le plus faible qu'il est raisonnablement
possible d'atteindre, compte tenu de l'état des techniques, des
facteurs économiques et sociaux et, le cas échéant, de l'objectif
médical recherché. » et rappelé dans l’article R. 231-75 du code du
travail.
Conclusion
L’étude de poste de travail est un des éléments du processus
d’optimisation car elle permet d’identifier les tâches contribuant à
l’essentiel des doses reçues ; par suite elle permet donc d’améliorer
les protocoles, et de mettre en œuvre les protections adaptées.
Parmi les actions le plus fréquemment envisagées, on relève :
- la réduction de la durée et/ou de la fréquence des tâches,
- l’augmentation de la distance à la source de rayonnements,
- l’utilisation d’équipements de protection collective et
individuelle supplémentaires ou mieux adaptés,
- l’optimisation des paramètres.
L’étude de poste et l’optimisation de la radioprotection doivent être
menées conjointement.
APPLICATION A LA RADIOLOGIE MEDICALE …
Radioscopie : Variation des débits de dose en fonction de la régulation des kV et
des mA
Paramètres moyens d’acquisition :
Hautetension Intensité Durée émission Filtration Cadence Øchamp(cm)
(kV) (mA) (ms) (images/s)
66 33 8 0,2mmCu 30 22

3 niveaux de radioscopie :
Chaque niveau de radioscopie est lié à une courbe de régulation automatique
(kV, mA)
Courbe de régulation Faible débit Débit standard Débit élevé

Débit d’équivalent de dose 1,4 2,6 3,2


Ambiant en mSv/h à 0,5 mètre
(niveau poitrine opérateur)

Attention : en débit standard, le débit de dose dans le diffusé sera 2 fois


plus élevé si le diamètre du champ du détecteur utilisé est de 42 cm.
Radioscopie : Variation des débits de dose en
fonction des cadences d’image (scopie pulsée)
Paramètres moyens d’acquisition:

Haute tension Intensité Durée filtration Øchamp Courbe de


(kV) (mA) d’émission(ms) (cm) régulation
66 33 8 0,2mm Cu 22 Débitstandard

plusieurs cadences d’images par niveau de radioscopie (scopie pulsée) :

Les cadences d’images associées à chaque niveau de radioscopie, peuvent


être comprises (suivant les appareils) entre 0,5 et 30 images/s

Cadence(images/s) 10 15 30

Débit d’équivalent de dose


Ambiant en mSv/h à 0,5 mètre 0,8 1,3 2,6
(niveau poitrine opérateur)
Radiographie : Exemple de débits de dose instantanés
Paramètres moyens d’acquisition:

Haute tension Intensité Durée d’émission Cadence Øchamp Courbe de


(kV) (mA) (ms) d’image (cm) régulation
64 600 83 3i/s 22 Débit standard

Débit d’équivalent de dose ambiant à 0,5mètre(niveau


Equipements de protection Poitrine opérateur)
collective Niveau poitrine niveau gonades

Sans bas-volet et vitre 26mGy/h 90mGy/h

Avec bas-volet et vitre 13mGy/h 2,9mGy/h


Doses aux extrémités et aux cristallins en
radiologie interventionnelle biliaire
Certains opérateurs dépassent la dose équivalente annuelle
aux extrémités (500 mSv) en réalisant moins de 100 examens.

Doses délivrées aux extrémités et aux cristallins au cours d’un


drainage biliaire
Zone exposée Index Dt Index Gche Cristallins
(mGy) (mGy) (mGy)
Minimum 0,2 0,15 0,12

Maximum 1,6 6,4 0,4


Moyenne 1 2.6 0,2

La catégorisation A des opérateurs en radiologie interventionnelle


peut être déterminée à partir de l’évaluation des doses délivrées
aux extrémités.
Classification et zonage en radiologie conventionnelle

En 11heure,
En heure,
5 radiographies pulmonaires et
radiographies pulmonaires et66radiographies
radiographieslombaires
lombaires
Dose efficace totalede
efficace totale de41
41µSv
µSvpour
pour un
un travailleur
travailleur à 50 cm du
du diffuseur.
diffuseur.
Le travailleur se trouve
travailleur se trouvedonc
doncenen zone
zonecontrôlée
contrôléejaune.
jaune.

limite de la zone contrôlée jaune: 50 cm ×


√ 41 µSv / 25 µSv = 64 cm

limite de la zone contrôlée verte: 50 cm ×


√ 41 µSv / 7,5 µSv =1,17 m

Dans ce cas, la salle de radiologie peut être classée en zone surveillée,


à l’exclusion d’un périmètre localisé à 1,17 m du diffuseur.

Le manipulateur en électro-radiologie médicale, dans les conditions de


travail normales, se trouve derrière le paravent plombé. Une classification
en catégorie B peut être proposée au chef d’établissement.
Classification et zonage en radiologie interventionnelle
cas d’une embolisation utérine (durée de l’ordre de 50 min.)
radioscopie (15 impulsions par seconde) : 40 min. soit une dose efficace 1,27 mSv
radiographie (3 images par seconde) : 2 min. soit une dose efficace 1,23 mSv
La dose efficace totale égale à 2,5 mSv.
L’opérateur est en zone contrôlée orange

limite de la zone contrôlée orange:


50cm×√ 2,5mSv / 2mSv=0,56m
limite de la zone contrôlée jaune:
50 cm× √ 2,5 mSv / 0,025 mSv =5m
limite de la zone contrôlée verte:
50cm× √2,5mSv / 0,0075mSv =9,13m
Recommandations pour le calcul du débit d’équivalent de
dose en zone réglementée : exemple en radiologie vasculaire
2 mSv en 1 h zone contrôlée jaune
100 mSv en 1 h zone contrôlée orange

- C la charge hebdomadaire exprimée en mA.mn/sem.


- l la valeur de l’exposition de l’opérateur(en µSv) à son poste de travail
- m la charge en mAs nécessaire la réalisation d’une image
Soit l’exposition hebdomadaire de l’opérateur :
H semaine = l x (C/m) x 60
Exemple en radiologie interventionnelle:
- 6000 mAs graphie + 24000 mAs en scopie et 20 actes/semaine = 600 000 mAs/sem.
donc C = 10 000 mA.min/sem
Une mesure à 50 cm pour 70 mAs donne 21 µSv.
D’où H semaine = 21 x (10 000/70) x 60 = 180 000 µSv
soit H en 1 heure = 180 000/40 = 4,5 mSv en 1 heure donc zone orange.

L’opérateur en vasculaire diagnostique conduirait à une charge intermédiaire de


l’ordre de 4000 mA.mn, et donc une zone jaune et un débit en 1 h < 2 mSv.
Conclusions
L’étude de poste de travail en radiologie et en particulier en
interventionnelle est complexe.

Elle nécessite :
• Phase d’observation
• Connaissance
- des procédures radiologiques
- des équipements radiologiques
- des paramètres techniques d’acquisition
- des moyens de mesure à mettre en œuvre
Elle dépend aussi, pour une même procédure:
• de l’opérateur (expérience, habileté,…),
• du patient.

Dans ces conditions, l’étude de poste de travail en radiologie


conventionnelle et interventionnelle permettra d’identifier les vraies
situations à risque, d’adapter au mieux les moyens de protection, de
surveillance et de faire des recommandations en matière
d’optimisation.
Fiche Technique

Étude de poste de travail en radiologie


conventionnelle
A.1 Préparation
A.1.1 Description de
l'installation
 Identifier les caractéristiques :
 du générateur : puissance, modèle,
 du tube à rayons X : haute tension maximale, intensité de
fonctionnement, filtration inhérente et filtrations additionnelles,
dimensions du foyer, anode fixe ou tournante,
 Des détecteurs : couple écran-film, plaques photostimulables,
intensificateur d’image, etc.
 Recenser les paramètres d’utilisation du générateur : couples haute tension (kV) –
charge (mAs), filtrations additionnelles, incidences, temps d’exposition.
 Recenser les équipements nécessaires à la réalisation des actes radiologiques :
suspension plafonnière, table télécommandée, potter mural, etc.
 Réaliser un schéma à l’échelle de l’implantation radiologique.
A.1 Préparation
A.1.2 Evaluation des taches
• Identifier le personnel concerné : manipulateurs, médecins, physiciens (PSRPM), techniciens, stagiaires,
éventuellement personnel accompagnant.
• Déterminer les temps de présence aux postes de travail sur une période de référence représentative.
• Quantifier l’activité radiologique (prendre en compte le fait qu’une procédure peut comporter de multiples
incidences, comme par exemple la cystographie).
• Relever les positions et distances des opérateurs par rapport à la source de rayonnements.
• Relever l’utilisation des équipements de protection individuelle et collective.
• Identifier les conditions d’exposition, à savoir :
- par le rayonnement direct, c'est-à-dire le faisceau provenant directement du tube,
- par le rayonnement diffusé, la source étant essentiellement le patient, mais également les accessoires, tels
la table du statif.

Pour chaque poste, les procédures peuvent être regroupées en fonction des critères suivants :
• leur fréquence de réalisation,
• les paramètres de réalisation (haute tension, charge, temps d’exposition, filtration, incidence),
• la position de l’opérateur par rapport au volume de diffusion (distance opérateur/patient),
• les équipements de protection individuelle (tablier, protège-thyroïde, paire de lunettes) et collective
(écrans fixes ou mobiles) utilisés.
A.2 Evaluation des doses
A.2.1 Sélection des taches
L'évaluation des doses peut être faite en sélectionnant les tâches
contribuant a priori à l’essentiel de l’exposition, soit en raison de leur
durée et de leur fréquence, soit en raison du débit de dose associé.
A.2 Evaluation des doses
A.2.2 Acquisition des données
dosimétriques
 Relever les résultats de la surveillance dosimétrique et des études
antérieures.
 Effectuer des mesures d’ambiance à la position des travailleurs pour les
tâches sélectionnées (radioscopie et/ou radiographie), par exemple
derrière un paravent et à proximité du patient. classification du
personnel.
 Réaliser des mesures aux extrémités le cas échéant.
 Effectuer des mesures à différentes distances du diffuseur, permettant
d’établir une cartographie dosimétrique de l’installation radiologique.
 Délimitation des zones de travail.
 Effectuer des mesures d’ambiance dans des situations s’écartant des
conditions normales de travail (absence de protection, porte
anormalement ouverte, etc.).
A.2 Évaluation des doses
A.2.3 Instruments de mesure
• Évaluation de la dose au corps entier (estimation de la dose efficace) :
- utilisation recommandée d’une chambre d’ionisation de grand volume
(au moins 500 cm3), étalonnée depuis moins d’un an, de préférence en
équivalent de dose ambiant H*(10),
- utilisation de « fantômes patient » conformes à la norme NFC 15-161
(radiologie conventionnelle, scanner : 25 x 25 x 15 cm, mammographie : 20
x 25 x 3 cm, dentaire : cylindre 20 x 20 cm), afin de simuler le diffuseur.
• Évaluation de la dose aux extrémités (estimation de la dose équivalente) :
- utilisation recommandée de dosimètres étalonnés en équivalent de dose
individuel Hp(0,07),
- pour les mains, mesurer Hp(0,07) au moyen de dosimètres portés sur les
doigts par l’opérateur ou, éventuellement, fixés sur un fantôme adapté.
A.3 Exploitation des résultats
A.3.1 Dosimétrie prévisionnelle et
classification du personnel

• Extrapoler les évaluations dosimétriques à


l’activité annuelle des opérateurs.
• Comparer aux limites réglementaires.
• Proposer une classification des opérateurs
à soumettre au chef d’établissement et au
médecin du travail.
A.3 Exploitation des résultats
A.3.2 Délimitation des zones de
travail

Les valeurs limites de doses efficaces et équivalentes


spécifiques aux zones surveillées et contrôlées,
correspondent aux doses susceptibles d’être reçues,
évaluées sur la base de l’heure de travail la plus
pénalisante.
Exemple :

Considérons un poste de radiologie dédié à des procédures radiologiques pulmonaires de face et


lombaires de face debout. En une heure de travail, admettons que 5 radiographies pulmonaires
H*(10)=1µSV et 6 radiographies lombaires H*(10)=6µSv sont au plus réalisées à ce poste de
radiologie.
En s’appuyant sur les données mesurées, une dose efficace totale de 41 µSv (5µSv+36µSv) serait
susceptible d’être reçue par un travailleur qui se trouverait à 50 cm du diffuseur.
Le travailleur se trouve donc en zone contrôlée jaune.

Selon la loi de l’inverse du carré de la distance, qui n’est qu’une approximation,


la limite de la zone contrôlée jaune serait située à 50cm x √(41µSv/25µSv) = 64cm
et celle de la zone contrôlée verte à 50cm x √(41µSv/7,5µSv) = 1,17m .

En pratique, la salle peut être classée en zone contrôlée verte, à l’exclusion d’une zone d’un
rayon de 64 cm autour du diffuseur classée en zone spécialement réglementée jaune. Au niveau
du pupitre, derrière un paravent plombé, le débit est généralement suffisamment faible pour
pouvoir classer cet espace en zone surveillée.

Notons qu’il convient de s’assurer que les zones de travail ainsi délimitées permettent le
respect des limites réglementaires annuelles.
A.3 Exploitation des résultats
A.3.3 Optimisation de la
radioprotection

Sans entrer dans la mise en œuvre du processus


d’optimisation, qui nécessite une réflexion d’ensemble
sur les pratiques médicales, on souligne l’importance des
deux bonnes pratiques suivantes :

• réduire au strict minimum l’utilisation et la durée de la


radioscopie de centrage du patient,
• se tenir entièrement derrière la protection radiologique
vitrée lors de la prise d’un cliché.
ANALYSE DU RETOUR D’EXPÉRIENCE (REX)

L’analyse du retour d’expérience est un des points clefs pour l’amélioration de


la démarche d’optimisation en permettant :

• d’éviter les mêmes erreurs,


• Identifier et reconduire les bonnes pratiques.

La pertinence des éléments collectés et analysés lors de la phase de retour


d’expérience dépend essentiellement des modalités de suivi radioprotection
de l’opération.
ANALYSE DU RETOUR D’EXPÉRIENCE (REX)

L’analyse du retour d’expérience doit être formalisée afin quelle puisse être
partagée et valorisée.

Elle permettra entre autre :


• De valider les modèles dosimétriques utilisés,
• De rendre compte des écarts, des difficultés rencontrés, des
corrections apportées et de leur efficacité,
• D’extraire les bonnes pratiques,
• De mieux prendre en compte les pratiques et les contraintes de terrain,
• De mesurer l’efficacité des méthodes d’optimisation adoptées au
regard l’opération dans sa globalité.
Merci de votre attention

Vous aimerez peut-être aussi