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INTRODUCTION

L’ergonomie est la discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale des interactions
entre les humains et les autres composantes d’un système. Elle cherche à comprendre les interactions entre
l’Homme et son environnement de travail (outils, lieu de travail, collègues, délais, répétitions…) afin de
maîtriser et de réduire les risques professionnels. En appliquant des principes théoriques, des méthodes en
vue d’optimiser le bien-être des travailleurs l’ergonomie recherche une meilleure symbiose. Elle prend de
plus en plus d’importance au fil des années. Les réglementations sont en effet toujours plus strictes et les
conditions de travail des salariés scrutées avec une attention croissante. De plus, en diminuant le nombre
d’accidents ou de maladies, l’ergonomie permet d’augmenter le rendement et la productivité. Il sera question
pour nous de

I- Les différentes méthodes utilisées pour analyser


l’ergonomie.
Il existe de nombreuses méthodes pour évaluer les sollicitations biomécaniques.
Elles fournissent des résultats qui doivent être expliqués dans des termes compréhensibles
pour l’entreprise. Aucune méthode ne s’impose par rapport aux autres car elles ont tous leurs
avantages et leurs inconvénients. Plusieurs facteurs et Cofacteurs sont à prendre en compte
dans une analyse ergonomique, les postures contraignantes (positions articulaires
extrêmes), les efforts excessifs, la répétitivité, la position maintenue (travail statique de faible
niveau maintenu dans le temps), les facteurs de risque psychosociaux interviennent également
par le biais du stress, le froid, les vibrations, le stress.L’interprétation des résultats se fait par
des tableaux ou grilles d’évaluation qui varient selon la méthode utilisée. Une fois complété
par les personnes concernées le résultat final permet de connaitre le risque de
Troubles musculosquelettiques de la tâche professionnelle évaluée.
 C’est pourquoi le principe de chaque méthode reste le même :
 PRÉPARER en déterminant le cycle de travail à observer.
 
 OBSERVER en sélectionnant la posture à évaluer. Décider quel côté du corps va
être évalué ou si trop complexe, évaluer les 2 côtés en même temps.
 
 ÉVALUER en déterminant le score pour chaque côté du corps. Obtenir le score
global et le niveau de risque associé.
 
 ANALYSER en recevant la notation de chaque partie du corps pour déterminer où
les actions sont nécessaires.
 
 AMÉLIORER en adaptant le poste de travail et introduire des améliorations vis-à-
vis des risques ergonomiques identifiés.
 
 RÉÉVALUER, une fois les changements effectués, réévaluer avec la
grille correspondant à la méthode utilisée pour valider les résultats.

Voici l’exemple de quelques-unes de ses méthodes les plus connues :


II- LES DIIFFERENTS OUTILS

Différents outils d’évaluation sont à la disposition de l’ergonome et plus globalement des


préventeurs en santé au travail.

Ces outils sont-ils utiles ? Comment-doivent-ils être utilisés pour servir efficacement la
prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail ? Entretien
avec Camille Laveau, consultante-ergonome, habilitée Intervenant en Prévention des Risques
Professionnels (IPRP) et détentrice du titre d’ergonome européen…

Quels sont d’après vous les principaux outils à connaitre ?

Il s’agit d’un panel d’outils conçus pour quantifier un niveau de contrainte/de risque lors
d’une activité de travail. Ils sont relativement simples d’utilisation pour être mis à disposition
du plus grand nombre d’acteurs en prévention de la santé.

Parmi eux, on compte par exemple :

 la méthode APACT, l’Analyse Pour l’Amélioration des Conditions de Travail. L’analyse de


la situation de travail est globale et s’appuie sur des normes. Elle prend en considération
l’environnement de travail et les conditions sociales.
 la méthode RULA (Rapid Upper Limb Assessment) est utilisée quand les exigences sur la
partie supérieure du corps sont élevées et celles sur la partie inférieure relativement faibles
(comme le dos ou les jambes).
 REBA (Rapid Entire Body Assessment) évalue la contrainte au niveau des membres
supérieurs et inférieurs. Pour des activités dites de services ou lorsque l’opérateur utilise tout
le corps, quand la posture est statique, dynamique, rapidement changeante ou que la
manutention concerne des charges animées ou inertes.
 la grille MIC (Méthodes des Indicateurs Clés) se focalise sur l’analyse des difficultés liées à
la manutention. Elle est conçue pour évaluer deux situations de travail : le levage/
soutien/port de charges et la traction/poussée de charges.
Quelle est la valeur ajoutée de ces outils dans les
démarches d’amélioration des conditions de travail que vous
menez  ?

Qu’ils soient utilisés par le consultant ergonome lors d’une intervention en entreprise ou par
un acteur du service interne de santé, l’utilisation des outils d’analyse est toujours judicieuse.
En effet, ils aident à compléter les observations in situ parfois difficilement objectivables.
Ainsi, par exemple, pour des questions pratiques, parce que le salarié observé se déplace
beaucoup ou fait plusieurs tâches simultanément, la grille permettra de découper facilement
l’observation en plusieurs séquences, une action difficilement réalisable sans ces outils.
En outre, l’analyse quantitative permet d’obtenir un résultat chiffré, un score à partir duquel
on déduit un niveau de risque. Ce niveau de risque est issu des normes AFNOR (Association
Française de Normalisation) ou d’études réalisées par l’INRS (Institut National de Recherche
pour la Sécurité) ou encore l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions
de Travail).
Cela permet donc au préventeur de spécifier et de restituer son analyse, parfois biaisée par le
regard ou le ressenti que porte le salarié sur son activité ou par la grille de lecture personnelle
de l’observateur. Mesurer le niveau de contrainte de manière pondérée et scientifique en
garantit son adéquation avec la réalité ; l’observation n’en est donc que plus objective.
Enfin, réussir à mesurer un niveau de difficulté permet d’appréhender la priorité
d’intervention et de proposer de manière plus cohérente un plan d’actions. Cela facilite la
présentation des résultats dans l’entreprise en les rendant lisibles et compréhensibles pour
tous. Leur interprétation rendue sans équivoque est un prérequis facilitant le dialogue social
et par la même la co-construction de préconisations.

Quels sont les points de vigilance que vous formuleriez en tant qu’ergonome ?

Tout d’abord, l’outil utilisé doit être adapté à l’activité de travail qu’il évalue. Certains ne
conviennent pas à certaines situations et sont dans ce cas-là inopérants. Par exemple, la
méthode APACT évoquée plus haut est conçue pour le secteur industriel. Son utilisation dans
un autre secteur ne donnera des résultats que partiellement concluants.
Par ailleurs, si l’utilisation des outils ergonomiques est pertinente, elle ne peut pourtant se
suffire à elle-même et doit être pensée de manière systémique. L’analyse quantitative
doit absolument être associée à l’analyse qualitative. Le travail de l’ergonome revient à
prendre de la hauteur par rapport aux chiffres, de les contextualiser.
Ainsi, l’emploi des outils ne peut qu’être complémentaire à l’observation continue dite « à
mains nues » de la situation de travail ainsi qu’aux entretiens avec le salarié. Il est en effet
tout à fait essentiel d’établir un climat de confiance avec la personne qui travaille et de nouer
un dialogue avec cette dernière. Cela permet d’accéder au « travail réel » c’est-à-dire au
travail tel qu’il est réalisé effectivement et non pas tel qu’il est prescrit par les consignes ou
les modes opératoires et de s’interroger sur le pourquoi du potentiel écart entre le prescrit et
le réel. Cela est indispensable pour comprendre le travail et garantir in fine l’efficacité des
solutions. En cela, si l’utilisation de ces outils peut en un sens permettre de rendre les acteurs
internes de la prévention autonomes, il est important que ces derniers soient formés à leur bon
usage et conseillés par un expert en ergonomie pour la juste interprétation des scores.
La grille de cotation REBA

La grille REBA est une méthode d’évaluation du risque postural pour le corps entier. Elle se base
sur le même principe de cotation que RULA. Le score final REBA varie de 1 à 15.
La norme NF X35-109

La norme AFNOR NF X35-109 est une approche d’évaluation des tâches de manutention


manuelle. Elle prend en considération les paramètres de la tâche. La norme permet de définir les
valeurs seuils de la charge maximale admissible.
L'équation de NIOSH

L’équation de NIOSH est une méthode d’évaluation pour les tâches de manutention


manuelle. À partir des paramètres relatifs au poste de travail, il est possible de calculer
la charge maximale admissible, l’indice de levage indiquant le niveau de risque. 
La méthode OCRA

La méthode OCRA est une méthode d’évaluation de la répétition/effort pour les membres


supérieurs. Elle permet l’analyse des tâches qui impliquent des mouvements et/ou des efforts
répétitifs des membres supérieurs.
La méthode EAWS
La grille de cotation RULA
La grille RULA est une méthode d’évaluation des postures des membres
supérieurs. Elle met en avant le risque des postures liées au cycle de travail
observé. Le score final RULA varie de 1 à 7.
La méthode EAWS est une méthode d’évaluation qui combine les aspects de la posture, de
la charge manipulée ainsi que la répétition. Cette méthode est utilisée pour la bonne
organisation/planification du travail.

CONCLUSION

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