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L’ergonomie est la discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale des interactions
entre les humains et les autres composantes d’un système. Elle cherche à comprendre les interactions entre
l’Homme et son environnement de travail (outils, lieu de travail, collègues, délais, répétitions…) afin de
maîtriser et de réduire les risques professionnels. En appliquant des principes théoriques, des méthodes en
vue d’optimiser le bien-être des travailleurs l’ergonomie recherche une meilleure symbiose. Elle prend de
plus en plus d’importance au fil des années. Les réglementations sont en effet toujours plus strictes et les
conditions de travail des salariés scrutées avec une attention croissante. De plus, en diminuant le nombre
d’accidents ou de maladies, l’ergonomie permet d’augmenter le rendement et la productivité. Il sera question
pour nous de
Ces outils sont-ils utiles ? Comment-doivent-ils être utilisés pour servir efficacement la
prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail ? Entretien
avec Camille Laveau, consultante-ergonome, habilitée Intervenant en Prévention des Risques
Professionnels (IPRP) et détentrice du titre d’ergonome européen…
Il s’agit d’un panel d’outils conçus pour quantifier un niveau de contrainte/de risque lors
d’une activité de travail. Ils sont relativement simples d’utilisation pour être mis à disposition
du plus grand nombre d’acteurs en prévention de la santé.
Qu’ils soient utilisés par le consultant ergonome lors d’une intervention en entreprise ou par
un acteur du service interne de santé, l’utilisation des outils d’analyse est toujours judicieuse.
En effet, ils aident à compléter les observations in situ parfois difficilement objectivables.
Ainsi, par exemple, pour des questions pratiques, parce que le salarié observé se déplace
beaucoup ou fait plusieurs tâches simultanément, la grille permettra de découper facilement
l’observation en plusieurs séquences, une action difficilement réalisable sans ces outils.
En outre, l’analyse quantitative permet d’obtenir un résultat chiffré, un score à partir duquel
on déduit un niveau de risque. Ce niveau de risque est issu des normes AFNOR (Association
Française de Normalisation) ou d’études réalisées par l’INRS (Institut National de Recherche
pour la Sécurité) ou encore l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions
de Travail).
Cela permet donc au préventeur de spécifier et de restituer son analyse, parfois biaisée par le
regard ou le ressenti que porte le salarié sur son activité ou par la grille de lecture personnelle
de l’observateur. Mesurer le niveau de contrainte de manière pondérée et scientifique en
garantit son adéquation avec la réalité ; l’observation n’en est donc que plus objective.
Enfin, réussir à mesurer un niveau de difficulté permet d’appréhender la priorité
d’intervention et de proposer de manière plus cohérente un plan d’actions. Cela facilite la
présentation des résultats dans l’entreprise en les rendant lisibles et compréhensibles pour
tous. Leur interprétation rendue sans équivoque est un prérequis facilitant le dialogue social
et par la même la co-construction de préconisations.
Quels sont les points de vigilance que vous formuleriez en tant qu’ergonome ?
Tout d’abord, l’outil utilisé doit être adapté à l’activité de travail qu’il évalue. Certains ne
conviennent pas à certaines situations et sont dans ce cas-là inopérants. Par exemple, la
méthode APACT évoquée plus haut est conçue pour le secteur industriel. Son utilisation dans
un autre secteur ne donnera des résultats que partiellement concluants.
Par ailleurs, si l’utilisation des outils ergonomiques est pertinente, elle ne peut pourtant se
suffire à elle-même et doit être pensée de manière systémique. L’analyse quantitative
doit absolument être associée à l’analyse qualitative. Le travail de l’ergonome revient à
prendre de la hauteur par rapport aux chiffres, de les contextualiser.
Ainsi, l’emploi des outils ne peut qu’être complémentaire à l’observation continue dite « à
mains nues » de la situation de travail ainsi qu’aux entretiens avec le salarié. Il est en effet
tout à fait essentiel d’établir un climat de confiance avec la personne qui travaille et de nouer
un dialogue avec cette dernière. Cela permet d’accéder au « travail réel » c’est-à-dire au
travail tel qu’il est réalisé effectivement et non pas tel qu’il est prescrit par les consignes ou
les modes opératoires et de s’interroger sur le pourquoi du potentiel écart entre le prescrit et
le réel. Cela est indispensable pour comprendre le travail et garantir in fine l’efficacité des
solutions. En cela, si l’utilisation de ces outils peut en un sens permettre de rendre les acteurs
internes de la prévention autonomes, il est important que ces derniers soient formés à leur bon
usage et conseillés par un expert en ergonomie pour la juste interprétation des scores.
La grille de cotation REBA
La grille REBA est une méthode d’évaluation du risque postural pour le corps entier. Elle se base
sur le même principe de cotation que RULA. Le score final REBA varie de 1 à 15.
La norme NF X35-109
CONCLUSION