Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. Introduction
Au cours des dix dernières années, d’importants efforts ont été déployés dans presque
toutes les branches d’activité économique pour améliorer la productivité et la qualité. Ce
processus a eu des implications pratiques considérables et a clairement montré que
productivité et qualité sont directement liées aux conditions de travail. Ainsi, le coût de
l’absentéisme pour maladie, indicateur économique direct de la productivité, dépend
étroitement des conditions de travail. En conséquence, le fait d’accorder une plus grande
attention à l’aménagement de ces conditions devrait permettre d’accroître la
productivité et la qualité et de prévenir l’absentéisme.
Son nom provenant du grec ergon (travail) et nomos (lois) pour désigner la science du
travail, l’ergonomie est une discipline qui utilise une approche systémique dans l’étude
de tous les aspects de l’activité humaine. Les ergonomes praticiens doivent posséder
une large compréhension de l’ensemble du champ de la discipline. Car l’ergonomie
préconise une approche holistique qui tient compte de facteurs physiques, cognitifs,
sociaux, organisationnels, environnementaux et autres.
2. Définition
Autres définitions :
L’ergonomie est la discipline qui a pour objet de comprendre le travail pour contribuer
à la conception et à la transformation des situations de travail en agissant de façon
positive sur les dispositifs techniques et les moyens de travail, sur les environnements
de travail, sur l’organisation et sur les hommes (compétences, représentations. . .).
La fonction de l’ergonomie peut être mise en évidence à l’aide d’une représentation simple.
La roue de l’ergonomie est subdivisée en trois parties :
Le centre, le cercle de l’action et le cercle de la réaction
Au centre se trouvent l’homme et la tâche. Il faut adapter le travail aux capacités et aux
caractéristiques de l’être humain. Mais l’homme possède aussi une certaine capacité
d’adaptation à la tâche à effectuer. Pour cette raison, nous trouvons également l’homme
dans le cercle de l’action, qui est le domaine de l’ergonomie, en compagnie des facteurs
poste de travail, organisation du travail, environnement de travail et contenu du travail.
Tous ces facteurs influent sur les éléments du cercle de la réaction qui doit
impérativement être puissant et équilibré si on veut obtenir le bien-être au poste de
travail et un bon résultat d’exploitation. Ces deux notions sont inséparables dès qu’il
s’agit d’assurer un succès durable.
Le cercle de l’action peut être comparé à un film d’huile dans un roulement. Si l’huile est
absente à un endroit, il se produit des frottements et de la chaleur. Sans apport de
lubrifiant, le roulement se détériore. Les choses se passent de manière analogue dans le
monde du travail : l’ergonomie doit lubrifier le roulement et permettre à la roue d’avancer
en évitant au mieux les pertes dues aux frottements.
5.1 L’homme
L’être humain a une capacité d’adaptation très importante, mais pas illimitée. Pour chaque
activité, il existe des plages de conditions optimales. L’une des tâches de l’ergonomie est
précisément de définir ces plages et d’étudier les effets indésirables qu’entraîne un
dépassement des limites ainsi définies, par exemple lorsqu’une personne doit travailler
sous une contrainte thermique, sonore ou vibratoire excessive, ou lorsque sa charge de
travail physique ou mentale est trop élevée ou trop faible.
5.4.2 Le surmenage
Les limites entre sous-occupation, activité équilibrée et surmenage varient d’une
personne à l’autre. Telle activité sera jugée enrichissante par une personne, alors que
pour une autre elle est synonyme de stress et de surmenage. En plus du stress de la
vie professionnelle, il faut aussi tenir compte du stress de la sphère privée (famille,
vie associative, sport, circulation routière, etc.). La somme de tous les stress ne doit pas
atteindre le niveau (variable d’une personne à l’autre) du stress malsain. On parle de
stress professionnel malsain lorsque les exigences de travail sont constamment
supérieures aux capacités dont dispose la personne pour y faire face. Cet état se
manifeste par des sensations telles que la peur, la colère, la fatigue, l’ennui, les maux
de tête et les douleurs dorsales.
5.5 L’environnement de travail
L’environnement de travail influence dans une large mesure les conditions de travail et,
par conséquent, le bien-être, la sécurité, la satisfaction au travail, la fatigue, la santé
et, en fin de compte, le rendement.
L’environnement de travail : conditions qui sont imposées par l’exécution du travail
conditions qui résultent de l’exécution du travail ou qui sont modifiées par cette exécution
conditions qui proviennent de « l’extérieur », c’est-à-dire des postes de travail voisins.
Conditions imposées par l’exécution du travail : font partie de ces conditions, le climat
adapté à l’activité et à la personne, ainsi qu’un éclairage correct. Le climat est déterminé
par la température de l’air, son déplacement et son humidité, ainsi que par la température
à la surface des locaux et des installations. Le climat dit « de bien-être » dépend aussi de
l’importance des mouvements physiques et du travail musculaire.
Ce climat idéal varie avec l’âge, le sexe, la constitution, la santé, l’alimentation et
l’habillement.
Le type d’éclairage, l’intensité lumineuse et l’angle d’incidence de la lumière doivent être
adaptés aux besoins visuels.
Avec des couleurs, il est possible d’influer sur l’ambiance et sur la façon de ressentir la
température et la distance.
Dans le cas de la santé, une grande partie des données sont rassemblées sur de nombreuses
années et concernent des populations plutôt que des individus. Il est donc indispensable de
tenir des archives avec soin sur de longues périodes et de procéder à des études
épidémiologiques pour identifier et mesurer les facteurs de risque. Quel devrait, par exemple,
être le maximum d’heures de travail par jour ou par année passées sur un ordinateur ? La
réponse dépend de la conception du poste de travail, de la nature du travail et du type de
personne (âge, vision, aptitudes, etc.). Les effets sur la santé pouvant aller de troubles du
poignet à l’apathie mentale, il faut mener des études exhaustives sur de très larges populations
tout en mettant en évidence les différences au sein de ces populations.
La sécurité est plus directement mesurable, mais dans un sens négatif, à savoir par la nature,
la fréquence et la gravité des accidents et des dommages qu’ils entraînent. On peut définir les
différents types d’accidents et d’identifier leurs causes, souvent multiples ; en outre, la
relation entre le type d’accident et l’importance des conséquences (qui peut aller de l’absence
de dommages jusqu’à mort d’homme) est souvent ténue.
8. 2 La productivité et l’efficience
Dans l’industrie, la productivité est relativement facile à déterminer : la quantité produite peut
être mesurée et le temps mis pour la produire peut être enregistré sans difficulté. Les données
relatives à la productivité sont souvent employées pour comparer les méthodes, les situations
et les conditions de travail avant et après une intervention ergonomique, ce qui conduit à
utiliser l’hypothèse de l’équivalence des efforts et autres coûts, car l’approche est basée sur le
principe que la performance de l’opérateur sera aussi bonne que possible dans des
circonstances données. Pour accroître la productivité, l’organisation du travail doit être
améliorée. Cette approche simple est vivement conseillée, à condition que soient dûment pris
en compte les nombreux facteurs de complexité qui peuvent masquer la réalité des choses. La
meilleure sauvegarde est de s’assurer que rien n’a changé entre les situations « avant» et
«après», à l’exception des aspects étudiés.
L’efficience est une mesure plus exhaustive, mais plus délicate dans tous les cas. Elle
nécessite habituellement une définition spécifique pour une situation donnée et, dans
l’évaluation des résultats d’une étude, la pertinence et la validité de cette définition doivent
être vérifiées vis-à-vis des conclusions tirées. Par exemple, est-il plus efficient de faire de la
bicyclette ou de marcher ? La bicyclette sera beaucoup plus productive en distance parcourue
sur route dans un temps donné ; par ailleurs, elle sera plus efficiente en dépense énergétique
par unité de distance ou dans le cas de l’exercice à domicile parce que la machine utilisée sera
moins chère et plus simple. Par contre, si le but de l’exercice est de dépenser de l’énergie pour
des raisons de santé ou de grimper au sommet d’une montagne en terrain difficile, la marche
sera plus appropriée. Aussi, une mesure d’efficience n’a-t-elle de signification que dans un
contexte bien défini.
C’est aujourd’hui la fiabilité et non plus la productivité qui est la valeur de référence dans les
systèmes de haute technologie (transports aériens, raffineries de pétrole, centrales de
production d’énergie). Les agents affectés à la surveillance de ces systèmes apportent leur
contribution à la productivité et à la sécurité en procédant aux réglages nécessaires pour que
les installations automatiques fonctionnent de manière ininterrompue et dans les limites
prescrites. Ces systèmes sont les plus sûrs soit au repos, soit en régime nominal de croisière.
Ils deviennent plus dangereux dans les phases de transition, c’est-à-dire lorsqu’ils passent
d’un état d’équilibre à un autre; c’est le cas par exemple lors du décollage d’un avion ou
durant la mise à l’arrêt d’une installation fonctionnant en continu. Une fiabilité élevée est un
élément capital, pour des raisons non seulement de sécurité, mais aussi de coût. La fiabilité est
simple à mesurer d’après la performance, mais extrêmement difficile à prédire, sauf en
s’appuyant sur la performance passée de systèmes similaires. Les dysfonctionnements ont
toujours une cause humaine ; ils ne sont cependant pas toujours imputables à une erreur de
l’opérateur, mais peuvent trouver leur origine dans un défaut de conception, d’installation ou
de maintenance du système de production. On reconnaît aujourd’hui que les systèmes
complexes faisant appel à des techniques de pointe nécessitent un apport important et continu
de l’ergonomie et, cela, depuis le stade de leur conception jusqu’à l’étude de leurs
défaillances.
La qualité est liée à la fiabilité, mais elle est très difficile, sinon impossible, à mesurer. Dans
les systèmes de production séquentielle ou continue, on avait pour habitude de vérifier la
qualité par le contrôle du produit fini ; actuellement, on associe le contrôle de la production et
celui de la qualité. Chaque opérateur assume donc une responsabilité parallèle de contrôleur
de la qualité. Cette méthode se révèle habituellement plus efficace, mais elle peut conduire à
renoncer aux primes et autres mesures d’incitation basées uniquement sur des indicateurs de
production. Du point de vue de l’ergonomie, l’opérateur doit être traité comme une personne
responsable et non comme un robot programmé pour effectuer des tâches répétitives.
10.1.1 Généralités
Les écrans de visualisation sont des instruments dont l’utilisation est devenue quotidienne
dans le monde du travail, par exemple pour la saisie de données, la création assistée par
ordinateur (CAO) et le traitement de textes. Le poste de travail à l’écran est un système
complexe. Une conception ergonomique optimale n’est possible qu’avec la collaboration des
partenaires intéressés (utilisateur, organisation du travail, concepteur). Le but ne peut être
atteint que si l’utilisation en est correcte, ce qui nécessite la formation, la collaboration et la
prise de responsabilité individuelle des travailleurs.
Sur les écrans de visualisation, l’image est générée par un faisceau d’électrons dévié, ligne par
ligne, par des bobines d’induction magnétique. Cette technique donne naissance à un
rayonnement ionisant (limité à un faible pourcentage du rayonnement naturel) de même qu’à
des champs électriques et magnétiques alternatifs. La valeur des radiations et des champs
mesurés se situe très au-dessous des valeurs limites fixées actuellement dans les normes. A
l’heure actuelle, on ne connaît aucun cas d’altération de la santé due à ces phénomènes, même
pour les femmes enceintes.
On ne devrait utiliser que les écrans de visualisation répondant aux normes suédoises MPR2
ou TCO. Celles-ci sont les plus restrictives au monde (concernant les effets physiques) et sont
respectées aujourd’hui par la plupart des fabricants.
Une disposition du clavier différente du modèle standard, correspondant à la position naturelle
des mains (p. ex. demi-claviers pour les mains gauche et droite, orientables angulairement),
permet de prévenir des troubles lors d’activités de longue durée.
L'aménagement des postes de travail repose sur les principes de base suivants :
Table de travail
- Surface suffisante pour les documents et les travaux d’écriture.
- Largueur minimale 120 cm (pour les travaux comprenant de l’écriture manuelle),
largeur idéale 160 cm.
- Profondeur d’au moins 80 cm pour la disposition de l’écran.
Hauteur de la table, hauteur de l’écran de visualisation
- Possibilité de réglage de 68 à 76 cm (permettant une meilleure adaptation à la
grandeur corporelle de l’utilisateur).
- Si la table n’est pas réglable en hauteur, elle mesurera de 72 à 75 cm; adaptation de la
position du corps uniquement par réglage de la hauteur du siège; des repose-pieds
réglables et non glissants sont indispensables (surface optimale 70x70 cm).
Siège, repose-pieds.
Un siège adapté et bien réglé, une attitude adéquate sont, en position assise, très importants.
Des mouvements et de fréquents changements de position freinent l’apparition de douleurs. A
cet effet, le siège présentera les caractéristiques suivantes :
- Hauteur facilement réglable,
- Siège rembourré, préformé, partie avant arrondie,
- Inclinaison du dossier facilement réglable et pouvant être bloquée, § dossier
présentant un appui à hauteur des reins.
- La fourchette de réglage de la hauteur devrait varier entre 40 cm et 55 cm au moins. Si
le siège est réglé à 42 cm et que la hauteur de la table est correcte, des repose-pieds
sont généralement superflus (femmes).
Documents, porte-documents
- Le porte-documents et les autres documents de travail nécessaires seront situés à une
distance visuelle correcte, en dessous ou à côté de l’écran.
Organisation du travail
- Donner la préférence à une activité traitant des tâches complètes (éviter le
fractionnement)
- Prévoir une liberté d’action suffisante, par exemple choix de l’ordre d’exécution,
rythme de travail, approche.