Vous êtes sur la page 1sur 17

L’ERGONOMIE EN ENTREPRISE

Charlotte BENOIST Psychologue Clinienne du Travail

IRTS POITIERS ETS 1

18/01/2011 Version 5
SOMMAIRE

I- Qu’est ce que l’Ergonomie ?

II – Généralités

III- La méthodologie : plusieurs démarches possibles

IV - Un exemple de méthodologie
QUELQUES DEFINITIONS....

L’ERGONOMIE :

ETYMOLOGIE ( du Grec ): Ergon:Travail et Nomos: Loi naturelle

Alain WISNER:

L’ergonomie est l’ensemble des connaissances scientifiques relatives à


l’homme et nécessaires pour concevoir des outils, des machines et des
dispositifs qui puissent être utilisés avec le maximum de confort, de
sécurité et d’efficacité.

François DANIELLOU:

L’ergonomie étudie l’activité de travail afin de mieux


contribuer à la conception des moyens de travail
adaptés aux caractéristiques physiologiques et
psychologiques de l’être humain, avec des critères de
santé et d’efficacité économique.
Qu’est ce que l’Ergonomie ?

L’ergonomie, c’est comprendre le travail pour le transformer

« L’ergonomie a pour objet de comprendre le travail pour contribuer à


la conception et à la transformation des situations de travail en agissant de façon
positive sur les dispositifs techniques et les moyens de travail, sur les
environnements de travail, sur l’organisation et sur les Hommes »
(Rabardel et al., 1998).

L’ergonomie, c’est l’Adaptation du Travail à l’Homme (et non


l’inverse ! )

En prenant en compte à la fois les caractéristiques des Hommes, et celles du contexte


de l’entreprise, l’ergonome contribue à la conception et à l’évaluation des tâches, des
produits, des conditions de travail et des systèmes pour les rendre compatibles avec
les besoins, les capacités et les limites des êtres humains.
Qu’est ce que l’Ergonomie ?

L’ergonomie, c’est l’analyse de l’activité ….


L’activité, c’est l’ensemble de ce que l’opérateur met en œuvre sur les plans
physique, cognitif, social et affectif, pour réaliser ses tâches dans une situation
singulière. Elle comporte des éléments observables :

- Comportements : Gestes, postures, déplacements, communications…


- Verbalisations liées directement à la réalisation de la tâche

et des éléments non-observables :

- Processus cognitifs qui régulent le comportement : raisonnements, représentation que


l’opérateur a de la situation…
- Affects

… dans le but de remplir un DOUBLE objectif :

Contribuer à ce que l’entreprise atteigne les objectifs économiques qu’elle s’est fixés,
voire même à ce qu’elle améliore ses performances et sa rentabilité

Aider à concevoir ou à transformer des situations de travail afin qu’elles ne


compromettent pas la santé des opérateurs, dans lesquelles ils puissent voir la
possibilité de développer leurs compétences, et cela, en toute sécurité et confort.
Qu’est ce que l’Ergonomie ?

Un « outil ergonomique » ?
On entend de plus en plus l’adjectif « ergonomique » pour qualifier un produit ou un
outil. Par « ergonomique », il faut comprendre « adapté ». Dire d’un objet qu’il est
ergonomique revient donc à dire qu’il est adapté, et le faire sans préciser à quoi il est
adapté n’a pas de sens. Lorsqu’un objet ou un outil est dit ergonomique, cela ne signifie
donc pas toujours qu’il sera plus facile à utiliser qu’un autre, mais simplement qu’il est
adapté à une certaine personne, pour une certaine utilisation, à un moment donné,
dans un but précis. Un objet n’est jamais ergonomique en soi.

Ergothérapie et Ergonomie

L’ergothérapie et l’ergonomie sont deux disciplines bien distinctes. L’ergothérapie est


une profession de santé évaluant et traitant les personnes afin de préserver et
développer leur indépendance et leur autonomie dans leur environnement quotidien et
social. Ces deux professions sont différentes car l’ergonome agit sur des situations
pour les adapter à l’Homme dans un environnement de travail, tandis que
l’ergothérapeute vise la rééducation, la réadaptation, etc. contribuant ainsi au
traitement des déficiences et handicaps physiques et psychiques.

L’objectif principal de l’ergonome est de réduire l’exposition des personnes à


différents facteurs de risques (Bruit, TMS, port de charges, postures….)
Situation de travail dans l’entreprise avant l’ergonomie
II- Généralités

Pourquoi l’ergonomie se généralise dans les entreprises :

- Augmentation du nombre de maladies professionnelles et du taux


de cotisations,

En 1988 et 92, tableaux 57 modifiés (affections provoquées par certains


gestes et postures de travail)
En 2000 apparition de nouveaux tableaux (97 : affections chroniques liées
aux vibrations et 98 : affections chroniques du rachis lombaire liées aux
manutentions manuelles)

- Rallongement de la durée de travail,


- Vieillissement de la pyramide des âges, ….
- Et récemment apparition d’un texte sur la PENIBILITE
II- Généralités
Tableau 98

Tableau 97

Hernie discale = 25 000 €

Tableau 42

Tableau 57

Canal carpien 9 % = 14 436 €


Surdité 24 % = 133 000 €
III- La méthodologie : plusieurs démarches possibles
II- La méthodologie : plusieurs démarches possibles

Étude du poste de travail : Démarche ergonomique globale

DECRIRE
la situation de travail
(travail prescrit)

ANALYSER
la situation de travail
( travail réel )

PROPOSER
des mesures d’amélioration
de la situation de travail
II- La méthodologie : plusieurs démarches possibles

Étude du poste de travail : Démarche ergonomique globale

DECRIRE LA SITUATION DE TRAVAIL


Travail Prescrit

- S’entretenir avec l’opérateur,


l’entretien permet de comprendre:
. le déroulement du travail,
. la représentation de l’opérateur
sur son travail,

- Recenser toutes les procédures de travail:


 Modes opératoires,
 Consignes d’exploitation
 Formation au poste de travail
II- La méthodologie : plusieurs démarches possibles

Étude du poste de travail : Démarche ergonomique normative

Analyser la situation de travail


(Travail réel)

-Observer l’opérateur à l’aide d’une


caméra vidéo :
Analyse des postures,
Outils utilisés, Manutentions
Mesures des ambiances (bruit,
éclairage…)
Temps de cycles, …

- Déterminer les écarts entre le travail


prescrit et le travail réel
II- La méthodologie : plusieurs démarches possibles

Étude du poste de travail : Démarche ergonomique globale

PROPOSER
des mesures d’amélioration
de la situation de travail

- Techniques : aménagement
dimensionnel, aide à la manutention…

- Humaines : remplacement des


absents, renforcement de l’équipe…

- Organisationnelles : roulement de
poste (polyvalence), aménagement des
horaires ou du temps de pause, révision
des modes opératoires…
III- La méthodologie : plusieurs démarches possibles

Comment évaluer la charge mentale de l’opérateur ?

Cette étape a pour but de recueillir les plaintes, le ressenti du travail ainsi
qu’évaluer le stress et les facteurs psychosociaux éprouvés par les salariés.
Cette étape contribue à l’analyse de la charge mentale de l’opérateur.
Un outil : le questionnaire TMS de l’INRS qui comporte quatre grandes
catégories :

- les TMS (27 questions)

- Le STRESS (20 questions)


- Les FACTEURS PSYCHOSOCIAUX (33 questions)

- Le VECU DU TRAVAIL (16 questions)

Source : DMT 83, pp189-223


III- Un exemple de méthodologie

Préalablement, il convient d’analyser la demande. Autrement dit, rencontrer les différents acteurs
du projet afin de comprendre les enjeux de l’intervention et de co-construire la demande (expliciter
les problématiques, le périmètre d’intervention, les personnes concernées…). Puis, d’analyser le
fonctionnement de l’entreprise (prendre connaissance de l’organigramme, fiche de poste…) afin
d’avoir une vision globale du contexte.
1- Analyse de la demande
2- Analyse de l’activité des opérateurs (Travail Prescrit/Travail Réel)
- Choix de la méthodologie (méthodes et outils…)
- Mise en oeuvre

3- Etablir le diagnostic et déterminer les priorités : (inventaire des expositions aux risques)
4- Elaborer les préconisations et le plan d’action
5- Faire le suivi des actions et réajuster, le cas échéant !
6- Vérifier l’efficacité des actions mises en œuvre = EVALUATION
MERCI POUR VOTRE
ATTENTION ET
BON TRAVAIL A TOUS !

Vous aimerez peut-être aussi