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Université du 20 août 1955 Skikda

Institut des Sciences et Techniques Appliquées(ISTA) ISTA

Introduction à l’ergonomie

2020 – 2021
Sommaire 2

I. Ergonomie : introduction

II. Concepts de base de l’ergonomie

III. Démarche ergonomique


Ergonomie : introduction 3
Etymologie et origine

 Etymologie : le terme « ergonomie » vient du grec :

 Ergon : travail
 Nomos : lois, lois naturelles, règles

pour désigner
la science du
travail.

 Origine : le terme « ergonomie » a été employé par Murrel


lors de la première réunion de l’Ergonomic Research Society en
1949. Cette association de physiologistes, psychologues et
ingénieurs étudiait l’Homme au travail et l’adaptation du
travail à l’Homme.
Ergonomie : introduction 4
Définitions

 Société d’Ergonomie de Langue Française (SELF,1988)


« L’ergonomie est la mise en œuvre de connaissances
scientifiques relatives à l’homme et nécessaires pour
concevoir des outils, des machines et des dispositifs qui
puissent être utilisés par le plus grand nombre avec le
maximum de confort, de sécurité et d’efficacité ».

 Association Internationale d’Ergonomie (IEA, 2000)


« L’ergonomie (ou les facteurs humains) est la discipline
scientifique qui vise la compréhension fondamentale des
interactions entre les êtres humains et les autres
composantes d’un système, et la mise en œuvre dans la
conception de théories, de principes, de méthodes et de
données pertinentes afin d’améliorer le bien-être des
hommes et l’efficacité globale des systèmes ».
Ergonomie : introduction 4
Définitions

 Association Internationale d’Ergonomie (IEA, 2000)


Ergonomie : introduction 5
Objectifs de l’ergonomie

 L’ergonomie est une discipline qui vise à comprendre le


travail afin de contribuer à la conception de moyens et
d’espaces de travail adaptés aux propriétés humaines et aux
tâches à réaliser (concevoir ou transformer les situations de
travail).

 Dans un double objectif :


 Préserver la santé et la sécurité des personnes
dans leur situation professionnelle.
 Assurer la pérennité de l’entreprise
(efficacité/productivité du système de travail).
Ergonomie : introduction 6
Domaines d’application (1)

 La production industrielle
 Conception des équipements
 Environnement de travail
 Organisation et conditions de travail

L’ergonomie porte sur tout ce qui influence la performance de l’individu,


et notamment les facteurs physiques (bruit, lumière, chaleur...) et les
facteurs psychosociaux (stress, motivation, sentiment de contrôle sur
son environnement,…) : l’ergonomie attache tout autant d’importance
à l’esprit qu’au corps.

 La conception de produit : un produit ergonomique doit être


adapté aux caractéristiques des personnes qui l’utilisent.
Exemple : un cédérom contenant les données d’une encyclopédie peut être utile
pour se documenter (utilité), mais il n’est pas forcément facile à utiliser (utilisabilité).
L’ergonomie vise donc à réunir l’utilité et l’utilisabilité de la manière la plus
efficace possible.
Ergonomie : introduction 7
Domaines d’application (2)
Ergonomie : introduction 8
Les connaissances : connaissances scientifiques ou étude centrée sur le travail ? (1)

 L’ergonomie se caractérise par deux courants de pensée complémentaires :


1. Le courant le plus ancien considère l’ergonomie comme l’utilisation de
connaissances issues de différentes disciplines scientifiques pour améliorer
les conditions du travail humain :
 La sociologie.
 La psychologie.
 La physiologie : étudie le rôle, le fonctionnement et l’organisation mécanique,
physique et biochimique des organismes vivants. La physiologie étudie également
les interactions entre un organisme vivant et son environnement.
 L’anthropométrie (étude du corps humain) : elle porte sur la mensuration des
dimensions du corps d’une population donnée qui sont nécessaires pour
déterminer les dimensions optimales du mobilier de bureau et des espaces de
travail.
 La biomécanique (mesure de la capacité humaine) : en mesurant la tension sur
les muscles, les tendons et les articulations, elle aide à mettre au point des
positions et des procédés de travail qui minimiseront la fatigue et les blessures.
 L’ingénierie (conception,…).
Ergonomie : introduction 9
Les connaissances : connaissances scientifiques ou étude centrée sur le travail ? (2)

2. Le second courant, plus récent, considère l’ergonomie comme l’étude


spécifique du travail humain en vue de l’améliorer.

Analyse de la situation de travail : l’ergonomie est un outil


de compréhension du travail.

Dans cette perspective, l’ergonome orientera sa démarche vers la dimension


organisationnelle du travail, à savoir l’ensemble des éléments qui constituent la
situation de travail (prescriptions, partage des tâches, équipes de travail...). Il
cherchera des réponses aux questions suivantes : « qui réalise quoi ? » et
surtout «comment le fait-il et pourrait-il l’effectuer dans de meilleures
conditions ? ».

Nécessité d’une méthodologie d’analyse (démarche) rigoureuse

Conclusion : l’ergonomie s’appuie sur une méthode rigoureuse et des


connaissances scientifiques afin de contribuer à la conception et à l’évaluation
des tâches, du travail, des produits, des environnements et des systèmes en vue
de les rendre compatibles avec les besoins, les compétences et les limites des
personnes ».
Sommaire 11

I. Eergonomie : introduction

II. Concepts de base de l’ergonomie

 La tâche
 L’activité
 La variabilité

III. Démarche d’analyse egonomique


Concepts de base de l’ergonomie 12
Tâche

 Tâche : ce que doit faire un utilisateur ou un opérateur dans une


situation donnée.

 En situation de travail :
 Tâche = Travail prescrit

Ce qui est défini par avance dans l’entreprise et donné au salarié


pour définir, organiser, réaliser et régler son travail. La tâche
correspond donc aux instructions formalisées au niveau du poste de
travail : modes opératoires, fiches d’instruction,…

 En situation d’usage d’un produit :


 Tâche = Usage prescrit = Mode d’emploi
Concepts de base de l’ergonomie 13
Activité

 Activité : Ce que fait réellement l’opérateur ou l’usager.

 En situation de travail :
 Activité = Travail réel = Activité de travail

Renvoie au travail tel qu’il se réalise concrètement dans le


bureau, l’atelier ou le service.

 En situation d’usage d’un produit :


 Activité = Usage réel = Activité d’usage

Exemple : dans un atelier, un opérateur avec ancienneté surveille son parc de


machines en détectant de manière auditive les dérives possibles des réglages
(stratégie d’économie de mouvements), alors qu’un opérateur débutant passe de
machine en machine perpétuellement. La surveillance des machines n’est pas
effectuée de la même manière par les deux opérateurs : concept de variabilité.
Concepts de base de l’ergonomie 14
Variabilité (1) (la métaphore de l’iceberg)
Concepts de base de l’ergonomie 15
Variabilité (2)
 Le concept de variabilité (des situations de travail) permet de répondre à la
question suivante : Pourquoi un écart existe-t-il entre le travail prescrit et le
travail réel ?

 Variabilité des situations de travail :


 Variabilité du contexte de travail (industriel, activité de service) :
 Espace de travail : encombrement, circulation, …
 Machines, outils, produits…
 Organisation du travail : procédures, fiches de poste, cadences,…
 Ambiances physiques : bruit, éclairage, chaleur, odeurs.
 Exigences spécifiques : objectifs spécifiques, …
 Aléas, dysfonctionnement (auxquels les salariés doivent s’adapter).
La performance d’une entreprise dépend souvent de la
capacité à s’adapter en permanence à ces variations.

 Variabilité de l’être humain :


 Intra-individuelle : fonctions biologiques, état instantané (sommeil…), …
 Inter-individuelle : caractéristiques physiques (force…), âge, expérience,..
Ce n’est pas le poste qui fait le travail, mais une personne
pour qui le travail présente des difficultés singulières
Concepts de base de l’ergonomie 16
Concepts de base de l’ergonomie : Deux conséquences importantes

1. L’Homme « moyen, standard » n’existe pas.

2. Nécessité de rechercher des compromis opératoires : entre « ce que


l’on demande » dans le travail prescrit et « ce que cela demande »
réellement en termes de mobilisation.

 L’action ergonomique ne peut donc se fonder que sur l’observation


de l’activité (travail réel), là où s’établissent et se structurent les savoirs
et les savoir-faire des opérateurs.
Sommaire 17

I. Eergonomie : introduction

II. Concepts de base de l’ergonomie

 La tâche
 L’activité
 La variabilité

III. Démarche ergonomique


Démarche ergonomique 18
Cadre de la démarche (intervention) ergonomique

TACHE
- Objectifs à atteindre
- Moyens RESULTATS
Qualité, Qté, Sécurité
Hygiène, Fiabilité
ACTIVITE
de TRAVAIL

Comportement
et fonctions
PERSONNE EFFETS
- Caractéristiques sur la personne
personnelles Santé, Reconnaissance,
- Etat instantané Compétences
- Itinéraire professionnel
Effets
Déterminants

Etablir les liens de causalités entre les effets et les déterminants via le travail réel
Démarche ergonomique 19
Etapes d’une démarche ergonomique
Reformulation de la demande initiale
Analyse de la demande (identifier le problème posé)

- Comprendre le contexte de l’étude


Description globale de la (économique, technique, social)
situation de travail - identification des déterminants de la
situation (objectifs, moyens, conditions
de réalisation)

Formulation d’hypothèses liées


Le pré-diagnostic de la situation au problème posé

- Recueil des données


• Observation (observables)
Analyse de l’activité (travail réel) • Entretiens
- Analyse des données (description,
interprétation)
Le diagnostic global
Validation (ou non) des
hypothèses émises

Proposition et suivi des mesures - Solutions


d’amélioration de la situation de travail - Evaluation et maintien des
performances de ces mesures
Démarche ergonomique 20
Etapes d’une démarche ergonomique : Analyse de la demande
Démarche ergonomique 21
Etapes d’une démarche ergonomique : Situation globale de travail (1)

,
Démarche ergonomique 22
Etapes d’une démarche ergonomique : Situation globale de travail (2)
Démarche ergonomique 23
Etapes d’une démarche ergonomique : Situation globale de travail (3)
Démarche ergonomique 24
Etapes d’une démarche ergonomique : Le pré-diagnostic
Démarche ergonomique 25
Etapes d’une démarche ergonomique : Le pré-diagnostic (exemple d’hypothèse)

Le port de verres correcteurs


lié au handicap visuel peut
contribuer l’agent

à adopter des postures


contraignantes (dos courbé
et tête penchée vers
l’avant)

qui engendre au terme


de la journée mais aussi
de façon fréquente une
fatigue visuelle et des
douleurs dorsales
Démarche ergonomique 26
Etapes d’une démarche ergonomique : Analyse de l’activité (Observation)
Démarche ergonomique 27
Etapes d’une démarche ergonomique : Analyse de l’activité (Observation : exemple)
Démarche ergonomique 28
Etapes d’une démarche ergonomique : Le diagnostic

Valider ou non le pré-diagnostic


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