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Déshydratation aigue du

nourrisson
Dr Elhadji Boubacar BA
Anesthésie-réanimateur
CHNU de Fann
Plan
• Introduction
• Physiopathologie
• Diagnostic positif
• Diagnostic étiologique
• Score OMS de la déshydratation
• Conduite à tenir
• Evolution-Pronostic
• Conclusion
Introduction
• Perte non compensée d’eau et de sels minéraux
• Nourrisson est un enfant ayant un âge entre 28 jours et 24 mois
• 80 - 90% des déshydratations sont liées à des pertes digestives
• Nourrisson spécialement exposé, particularités métabolisme H20 –
électrolytique
• Perte de poids rapidement significative = témoin clinique majeur
• Urgence diagnostique et thérapeutique
• Pronostic vital et psychomoteur
Physiopathologie

Répartition de l’eau
Particularités métabolisme
hydrique nourrisson expliquent
fréquence la déshydratation
aiguë à cet âge
Immaturité rénale des
premières semaines
de vie
Physiopathologie
• Répartition de l’eau :

 Eau totale (/ poids corporel) : 78 % Nné, 80 % Prématuré, 60% 01 an, 52% adulte

 Turn-over de l’eau est plus important chez l’enfant

 D’où susceptibilité du nourrisson de moins de 1 an à la déshydratation (85 % des


déshydratations aiguës du nourrisson).

 Répartition avantage secteur extra-cellulaire : 40% naissance, 25% 1 an, 20 % à


partir 2 ans.

 Secteur intracellulaire quasi constant : 35% à la naissance, 40% à partir de 2 ans.


Physiopathologie

• Immaturité rénale des premières semaines de vie :

 Elle facilite survenue et aggrave déshydratations aiguës du jeune nourrisson par :

 Faible pouvoir de concentration des urines (perte d’eau) ;

 Faible pouvoir de rétention du sodium (perte de sodium) ;

 Faible pouvoir d’excrétion des ions H+ (favorise l’acidose).


Physiopathologie
Diagnostic positif : clinique avant tout

• La perte de poids est fondamentale, mais difficile à utiliser en pratique

 Bon indicateur du degré de déshydratation. Cependant, pas toujours facile à


utiliser, car le dernier poids mesuré peut remonter à plusieurs semaines. De plus,
il existe souvent une imprécision liée à l’utilisation de balances différentes.

 Elle est constante (sauf dans les cas où il existe un 3e secteur)


Diagnostic positif

• La perte de poids est fondamentale : permet évaluer gravité déshydratation

 < 5 % poids du corps : déshydratation légère n’ayant souvent aucune autre


traduction clinique.

 Entre 5 et 10 % poids du corps : déshydratation modérée ; les autres signes


cliniques sont habituellement francs.

 > 10 % poids du corps : déshydratation sévère exposant aux diverses


complications, notamment si elle dépasse 15 %.
Diagnostic positif
• Les autres signes cliniques sont inconstants :

Bien que, chez le nourrisson, la déshydratation

soit le plus souvent mixte, extra- et

intracellulaire, il est classique d’en distinguer

les signes cliniques.


Diagnostic positif : Les autres signes
cliniques
• La déshydratation extracellulaire (DEC) se manifeste par :
 Yeux creux avec des cernes périorbitaires
 Absence de larmes lors des pleurs
 Fontanelle déprimée
 Pli cutané persistant
 Choc hypovolémique dans les cas sévères : tachycardie, marbrures cutanées,
extrémités froides, allongement TRC supérieur à 3 secondes, oligurie,
hypotension artérielle.
Diagnostic positif : Les autres signes
cliniques
• La déshydratation intracellulaire (DIC) se manifeste par :

 Des muqueuses sèches

 Une soif très vive

 Une hypotonie des globes oculaires

 Une fièvre (non expliquée par une infection)

 Au maximum, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma.


Diagnostic positif : signes cliniques
Diagnostic positif : signes cliniques en
fonction sévérité
Secteur extracellulaire Secteur intracellulaire

< 5% Yeux cernés Soif

5 – 10 % Yeux cernés Soif


Début pli cutané Muqueuse sèche
> 10% Pli cutané Hyperthermie
Signes de choc Troubles de la conscience
Diagnostic positif : Examens
complémentaires
• Demandés qu’en cas de nécessité de réhydratation intraveineuse
• Ils peuvent retrouver des anomalies secondaires à la déshydratation :
 Hémoconcentration : augmentation protidémie et hématocrite
 Ionogramme sanguin :
 Natrémie variable :
Normale : DEC pures, traduisant une déperdition équivalente d’eau et de
sodium
HyperNa+ : DIC, traduisant une perte d’eau supérieure à la perte de sodium
HypoNa+ : perte de sodium est supérieure à la perte d’eau
Diagnostic positif : Examens
complémentaires
 Ionogramme sanguin :

 Kaliémie variable :

Elevée en cas de souffrance cellulaire importante

Diminuée en cas de perte de potassium (digestive ou rénale)

 Une hypochlorémie est suggestive de vomissements


Diagnostic positif : Examens
complémentaires
 Urée créatininémie : insuffisance rénale fonctionnelle se traduit par une
augmentation de l’urée plasmatique supérieure à l’augmentation de la créatinine
Un rapport urée/créatininémie plasmatiques > 100

 Gaz du sang : acidose (pH < 7.2 traduit déshydratation grave ) ou alcalose
métabolique

 Densité urinaire

 Bilan infectieux : Hémoculture, ECBU, coproculture …


Diagnostic étiologique
Diagnostic étiologique
Conduite à tenir
• Déshydratation modérée ou absente (Stade I) :
 Plan de traitement I :
Prévenir la déshydratation
Traiter l’enfant à domicile
 Donner à boire à l’enfant : 1 L SRO / Jour
 Continuer à allaiter
 Surveillance pondérale : 2 -3 fois dans la journée
Conduite à tenir
• Déshydratation moyenne (Stade II) :
 Plan de réhydratation II :
Traiter DSH par SRO
Enfant traité dans un centre de santé
 RO pendant 3-4 H (75 ml /Kg ou 30 cc / 15 min)
 Expliquer à la mère comment réhydrater l’enfant
 Après 3 – 4 H de RO : refaire le score
Si pas d’amélioration : réhydratation intraveineuse
Si amélioration : continuer RO à domicile
Conduite à tenir
• Déshydratation sévère (stade III) :
 Plan de traitement III : Réhydratation intraveineuse
 Hospitalisation en urgence
 Conditionnement : VVP, sonde vésicale
 Objectifs :
Restauration rapide de l’hémodynamique
Rétablissement de la diurèse > 1ml/kg/heure en 4 à 6 heures
Rétablissement du poids en 24-48 heures (idem corrections métaboliques)
Conduite à tenir
• Déshydratation sévère (stade III) :

 En l’absence de choc : éviter une réhydratation trop rapide et trop importante

 Soluté standard: sérum glucosé à 5% + ClNa 3-4 g/l + gluconate de Ca 1g/l + ClK
(si pas hyperkaliémie, classiquement après la première miction ) 1,5g/l.

 Quantité et vitesse de perfusion pour les premières 24 H : ½ perte en 4H puis ½


perte + besoins en 20 H (Ne pas dépasser 150 ml/Kg/24H)

 Débit perfusion fréquemment ajusté en fonction : régression signes, reprise


diurèse, courbe pondérale
Conduite à tenir
• Déshydratation sévère (stade III) :
 Correction hyponatrémie : Na+ < 130 mmol / L
Apport en mmol = (130 – Na+ mesurée) X 0,6 X Poids
Ne pas dépasser 10 mmol/L en 24 H
 Correction hypernatrémie : Na+ > 150 mmol/L
Corriger très progressivement l’hyperosmolarité plasmatique
Ne pas diminuer la natrémie de plus de 1 mmol / L / H
Etaler correction de la déshydratation sur 48 H
Conduite à tenir
• Déshydratation sévère (stade III) :
 Correction Hypokaliémie : K+ < 3 mmol / L
Apport : 1 Meq / Kg en 3 H
Voie : IV très lente diluée (+++)
 Si Choc hypovolémique :
Solutés : cristalloides (SSI, RL) macromolécules
20 à 40 ml/kg/ 20 - 30 minutes, à renouveler si tableau persiste
Surveillance : TA, FC, Diurèse, FR, SpO2, état neurologique
Evolution-Pronostic
• Complications générales :

Choc hypovolémique.

Arrêt cardio-circulatoire par

choc hypovolémique.
Evolution-Pronostic

• Complications rénales :

 Nécrose tubulaire aiguë : en cas de collapsus sévère ;

 Nécrose corticale : lorsqu’elle est symétrique, elle entraîne une anurie plus ou
moins totale évoluant le plus souvent vers l’insuffisance rénale chronique

 Thrombose des veines rénales : suspectée devant hématurie avec oligurie et


gros rein, confirmée par écho-doppler, son évolution est variable

IR aiguë ou chronique = conséquence de l’une des affections précédentes.


Evolution-Pronostic

• Complications neurologiques : surtout si hypoNa+ sévère (Na+ < 120 mEq/l) :

 Hématome sous-dural ;

 Thrombose veineuse cérébrale ;

 Convulsions, coma (consécutifs aux troubles hydroélectrolytiques ou à l’une des

pathologies précédentes).
Evolution-Pronostic
• Complications iatrogènes :
 Correction trop rapide d’une hypernatrémie :
 Œdème cérébral et entraîner ainsi des convulsions et des troubles de la
conscience.
 Correction trop rapide d’une hyponatrémie :
 Myélinolyse Centro pontine
 Hypokaliémie par correction intempestive d’une acidose :
 Acidose modérée (pH supérieur à 7,20) se corrige avec réhydratation (utilisation
intempestive bicarbonates dans cette situation peut entraîner une
hypokaliémie)
Evolution-Pronostic
Conclusion

• Urgence pédiatrique, diagnostique et thérapeutique.

• Diagnostic clinique et facile.

• Succès des SRO a permis de réduire la morbi mortalité de la déshydratation.

• Promouvoir allaitement maternel et le lavage mains.

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