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Pr Beye MD
Généralités :
Evolution de L’IRC: Vers l'aggravation inexorable, vers l’IRC terminale, si pas de prise en charge de la cause,
quelque soit la cause, même si celle-ci a disparu. L’évolution est très variable avec des facteurs de progression :
HTA mal contrôlée, prise médicamenteuse néphrotoxique (cf. aminosides), hyperlipidémie (athérome sur artère
rénale).
Causes des IRC terminales de l'adulte : Glomérulonéphrites : 40% , maladie de Berger (maladie
immunologique) : 15% , diabète : 15% , néphrites interstitielles : 15% , néphropathies vasculaires : 15%,
néphropathies héréditaires dont polykystose rénale : 10 % , causes indéterminées : 15%
Signes de l'IRC :
grande variabilité.
Facteurs de progression :
Leur contrôle est le seul moyen thérapeutique disponible pour retarder le stade d'IRC terminale nécessitant l'EER.
Il s’agit :
- Persistance du mécanisme initial (intérêt du diagnostic histologique)
- HTA
- Facteurs diététiques (régime hypoprotidique)
- Obstacle sur les voies excrétrices
- Déshydratation extracellulaire avec hypovolémie
- Insuffisance cardiaque
- Infections urinaires
Physiopathologie
Problèmes cardio-pulmonaires :
Insuffisance cardiaque : Gauche ou globale, secondaire à la surcharge hydrosodée, à l'HTA, aux lésions coronaires. Il
existe une cardiomyopathie urémique secondaire à l'hyperparathyroïdie, l'anémie et les toxines urémiques.
Traitement : déplétion hydrosodée (entraîne augmentation diurèse), les IEC et les anti-angineux
Péricardite urémique : le plus souvent inaugurale.
Conséquences de l'atteinte cardio-vasculaire : Altération de la fonction ventriculaire gauche et Adaptation
hémodynamique médiocre aux variations des conditions de charge (variation brutale)
Physiopathologie
Problèmes neurologiques :
Atteintes centrales : Troubles modérés des fonctions supérieures, AVC compliquant une HTA, désordre
hydro-électrolytique , surdosage médicamenteux.
Atteintes périphériques : Polynévrite urémique, sensitive puis motrice . Traitement : EER
Physiopathologie
Problèmes pharmacologiques :
STADE II = Insuffisance rénale modérée (clairance > 50 ml/min) :
Problème d'adaptation posologique des drogues néphrotoxiques
Prolonge l'action des drogues (benzodiazépine, curares)
Aggrave le risque lié à l'administration de produits iodés (bien hydrater les patients)
STADE III = Insuffisance rénale préterminale sans dialyse (clairance comprise entre 8 et 15
ml/min) :
Avec diurèse conservée : tout événement pouvant supprimer la diurèse est dangereux
(exemple : produits iodés, néphrectomie)
Particularités : soit augmenter les diurétiques ou réaliser une dialyse pré ou postopératoire.
STADE IV = Insuffisance terminale dialysée (clairance < 8 ml/min) :
90% : hémodialyse sur cathéter ou FAV (Fistule Artério-Veineuse)
Anomalies d'excrétion :
Agents hydrosolubles (curares)
Métabolites hydrosolubles (morphine)
Augmentation de la durée d'action
Anomalie de distribution :
Augmentation du volume de distribution (1/2 vie ++)
Diminution de la liaison à l'albumine (intensité ++)
Augmentation de la vitesse de distribution (durée d'action --)
Perméabilité ++ de la barrière hémato-encéphalique
Anomalies de l'hémostase :
Allongement du TS
Dysfonctionnement plaquettaire :
aggravé par anémie et EER
Adhésivité
Déficit en facteur III plaquettaire
Diminution du récepteur du facteur Willebrand
Rôle de l'anémie :
diminution du thromboxane
facteur Willebrand (anomalie structurale)
Anesthésie de l'insuffisant rénal :
Pour quelle chirurgie ? tout , + création d'une FAV (entre artère et veine radiale), chirurgie des
parathyroïdes, chirurgie vasculaire périphérique, transplantation rénale, chirurgie urologique : malformation,
néphrectomie
Evaluation préopératoire
Stratégie transfusionnelle : Bonne tolérance d'une anémie entre 18 et 25% d'hématocrite. Intérêt
de l'érythropoïétine recombinante : Rocormon, Eprex. Dans le contexte de l'urgence : transfusion
de sang phénotypé déleucocyté et de concentrés de plaquettes. Correction du TS à partir de 30%
d'hématocrite (souvent, la correction de l'anémie suffit à corriger les troubles de l'hémostase)
Choix d'une technique d'anesthésie :
Anesthésie Loco-Régionale :
Pas d'incidence pharmacocinétique- Durée des blocs plexiques variable (possibilité
d'augmentation de la durée d'action) - Bupivacaïne : susceptibilité cardio-vasculaire-
Risque hémorragique et péridurale (EER, TS) - Fréquence des troubles de l'hémostase -
Majoration des effets hémodynamiques en cas d'anesthésie médullaire
Anesthésie Générale :
Intérêt des produits à bonne stabilité cardio-vasculaire- Pré-oxygénation de qualité si nécessaire -
Possibilité de retard de la vidange gastrique chez le diabétique : estomac plein - Entretien intraveineux
(Propofol) ou inhalé associé à des morphiniques) - Signe de la " prière " = impossibilité de joindre les
deux mains à plat intubation difficile ! !
Choix d'une technique d'anesthésie :
Agents anesthésiques par inhalation : Elimination rapide- Pas d'effet cumulatif - Myorelaxant -
Cardiodépresseur - Baisse du DSR et du DFG - Métabolites à élimination urinaire : fluors néphrotoxiques,
sauf avec Desflurane.
Enflurane : fluors inorganiques métabolisés à 2% , fluor = 20 mol/l - Isoflurane : OK ! métabolisé à 0.2% -
fluor = 5 mol/l (seuil toxique : 50 mol/l)- Sevoflurane : NON ! ! composé à produit de dégradation dans la
chaux sodée métabolisé à 5% - fluor = 25 à 50 mol/l . Desflurane : OK ++ métabolisé à 0.02% avec fluor = 0
Morphiniques :
Morphine : altération de la clairance de la morphine , augmentation du métabolite G-
glucoronoconjugué (sédatif et analgésique) , prolongation de la durée d'action , intérêt de la
titration en post-opératoire pour diminuer les risques de dépression respiratoire (permet
d'éviter les surdosages)
Alfentanil, Fentanyl, Sufentanil : métabolisme hépatique, pas de problème
Curares : INTERET +++ DU MONITORAGE !
La syccinylcholine - Dépolarisants : oui si estomac plein et non si hyperkaliémie
Non dépolarisants :
Les stéroïdes : Vécuronium : 10-20% élimination rénale.
Pancuronium : risque d'accumulation , réduction de la clairance et élimination rénale Rocuronium : pas de problème
Les dérivés benzylosoquinolines :
Atracurium : pas de problème
Mivacurium : durée d'action augmentée par la réduction d'activité des pseudocholinestérases
Les anticholinestérasiques : Prostigmine = pyridostigmine , 50 à 75% élimination rénale. Durée d'action augmentée :
intérêt +++ chez IRC et recurarisation rare.
Choix du monitorage :
Fonction du terrain : HTA , coronarien et insuffisance cardiaque
Fonction du type de chirurgie : saignement
Monitorage de la curarisation
Pas de brassard à tension, ni de voies d'abord périphérique du côté de la FAV
Le cathétérisme radial est limité aux indications absolues (chirurgie cardiaque)
Cathétérisme droit, ETO pour le remplissage vasculaire parfois.
Surveillance per-opératoire :
Attention : IR préterminales, hypotensions artérielles (pression de perfusion
rénale), risque infectieux du sondage urinaire, compressions positionnelles de
fistule, compressions nerveuses et à l’hypothermie.
Le remplissage : prudent, adapté au bilan entrée/sortie (cf pertes insensibles),
adapté aux pressions de remplissage, avec cristalloïdes et colloïdes avec sérum
physiologique, de préférence !
Période post-opératoire
Tous les accidents aigus : sont gravissimes et à éviter. Hypovolémie - infection - hémorragie - traitements
néphrotoxiques (hypotenseurs, AINS, antibiotiques) peuvent précipiter le malade en insuffisance rénale aiguë.
Complications
Dépression respiratoire –
Retard de décurarisation –
Inhalation -Vomissement –
Instabilité tensionnelle (par atteinte cardio-vasculaire) –
OAP- Collapsus –
Saignement (à cause des troubles d'hémostase).