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ELEMENT DE CHIMIE V
POUR BIOLOGISTE
CONTENU DE MATIERE

I. Outils de base et opérations


- Matériels de laboratoire,
- Normes de sécurité,
- Bonnes pratiques,
- Préparations des solutions,
- Erreurs,
II. Statistique et traitement des
données,
- Calculs stœchiométriques.
III. Fondements des réactions et
équilibres chimiques (aspects
qualitatifs et quantitatifs de
l’analyse chimique en milieu
aqueux)
- Acide – base,
- Complexation,
- Oxydo – réduction,
- Précipitation.
IV. Quelques méthodes
instrumentales d’analyse
- Titrimétrie ;
- Gravimétrie ;
- Potentiométrie ;
- Chromatographie ;
- Electrophorèse ;
- Spectrométrie.
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CHAPITRE I.

INTRODUCTION A LA CHIMIE
ANALYTIQUE.
La chimie analytique est un domaine qui permet l’identification, la caractérisation et la
quantification des espèces chimiques. Elle vise également la compréhension et le développement
des processus mis en jeu et les méthodes appropriées à cette analyse.

1. Introduction

Un procès analytique s’articule sur deux parties : les méthodes et les principes.
1.1. Une méthode d’analyse
Une méthode d’analyse est une description des actes nécessaires pour bien analyser un
échantillon. Le schéma suivi par une analyse repose sur un enchainement méthodologique pour
bien sélectionner une méthode analytique appropriée. Cependant, définir la problématique reste le
premier point majeur de la procédure analytique, puis, établir un bon échantillonnage et des
bonnes pratiques permet une fiabilité des résultats, de plus, l’échantillon doit être prélevé et traité
de façon à ce que sa composition chimique ne change pas jusqu’à l’analyse.

Informations Mesures
Investigations
Procédé Méthode
Analytique Analytique
Echantillonnage
Problématique
Préparations
Figure I-1. Stratégie Analytique.

N° Étapes Exemples d’opérations

1 Echantillonnage Dépend de la taille et de la nature physique


de l'échantillon
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2 Réparation de l'échantillon Réduction de la taille de la particule, mélange pour


analytique assurer l'homogénéité, séchage, mesure de la masse
ou du volume de l’échantillon,
3 Dissolution de l'échantillon Chauffage, calcination, fusion, utilisation de
solvant(s), dilution

4 Élimination des espèces interférant Filtration, extraction par un solvant, séparation


avec l'analyte chromatographique sur résine échangeuse d'ions

5 Mesure de l'échantillon et contrôle Mise de l'appareil à des conditions standard,


des facteursinstrumentaux étalonnage, optimisation, mesure du temps

6 Résultat(s) signal d'émission, potentiel,intensité du courant


Calcul des résultats de l'analyse et examen
statistique de la qualité des données
Impression des résultats,

7 Présentation des données représentations graphiques, sauvegarde de données


(archivage)

D’autre part, le transport, le conditionnement et la conservation sont aussi des étapes très
importantes pour la procédure analytiques. On compte trois types :

1. Les méthodes quantitatives fournissent des résultats de la mesure d'un signal en relation
directe avec une quantité ou une activité donnée de l'analyte à examiner.

2. Les méthodes qualitatives fournissent des informations sur la présence, l’absence ou


l'identification d’une information recherchée, pratiquement, son résultat ne dépend pas de la
quantité de l'analyte.

3. Les Méthodes semi-quantitatives sont plus proches du concept quantitatif, elles fournissent des
résultats qualitatifs extrapolés à partir de la mesure d’une donnée quantitative.
2. Classification des méthodes analytiques.

Les méthodes analytiques se subdivisent en deux grandes familles, classiques et instrumentales, la


première se classe en trois catégories, l’extraction, la précipitation et la distillation, et la deuxième,
se catégorise également en trois grandes classes spectroscopiques, séparation et électro-
analytiques.
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1.1. Les méthodes classiques

Elles sont largement utilisées dans des laboratoires exerçant dans plusieurs domaines. Elles se
classent en trois catégories :

1. La précipitation est une technique analytique par gravimétrie, soit par précipitation ou par
volatilisation en se basant principalement sur des mesures pondérales de l'analyte.

2. L’extraction consiste à séparer un ou plusieurs composants chimiques d’un échantillon solide


ou liquide.

3. La distillation est un procédé de vaporisation-condensation qui permet de séparer un mélange


de deux liquides en fonction de leurs températures d’ébullitions.

 Exemples de méthodes d’analyse classiques utilisées dans l’analyse


- La méthode Kjeldhal ; - La méthode de Bertrand ;
- La méthode Soxhlet ; - La dessiccation et le séchage à 102 °C ;
- La méthode de Gerber ; - L'incinération (pour la détermination de
- La méthode de Charpentier-Volhard ; la teneur en cendres).

3.2. Les méthodes instrumentales.

Les méthodes analytiques ont connu un progrès considérable grâce à l’arrivée des équipements
technologiques, contrairement aux méthodes classiques, les méthodes instrumentales sont basées
sur des instruments qui mesurent des grandeurs physico-chimiques d’un composé permettant la
détermination d’une propriété de ce composé. Elles se classent entrois grandes catégories :
a. Les méthodes spectroscopiques.

En utilisant une variation de radiation de nature électromagnétique, un corps est recensé par sa
réflexion de la lumière en fonction de sa longueur d'onde. Elle peut être basée sur l'utilisation du
visible, du proche-ultraviolet ou de proche-infrarouge. Elle peut être employée pour étudier des
gaz, des solides ou des solutions. On cite à titre d’exemples: UV-Visible, FTIR, Rayons X,
Spectrofluorométrie, Spectrométrie de masse, RMN, Fluorescence, Phosphorescence.
b. Les méthodes de séparation.

Elles sont basées sur la séparation des constituants d’un échantillon, on cite: Chromatographie
(LC-HPLC), supercritique SFC, Sur couche mince CCM, gazeuse GC, Electrophorèse.
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c. Les méthodes électro-analytiques.

En appliquant un signal et /ou l’enregistrement d’une propriété électrique telles que:


Potentiométrie, Conductimétrie, Coulométrie, Ampérométrie, Electrogravémétrie, Electrophorèse.

4. Couplage de technologies.

Ce couplage consiste à jumeler deux ou plusieurs techniques analytiques instrumentales avec un


fonctionnement simultané, relié par des dispositifs d’interface. Ainsi, la sortie d’un instrument
constitue la partie initiale de l’autre. L’un des couplages de technologies les plus performants sont
la chromatographie couplée à la spectrométrie de masse. D’autres techniques de couplage ont été
largement utilisées :
- La chromatographie gazeuse /spectrophotométrie infrarouge avec transformée de Fourier
(GC/FTIR)
- Le couplage chromatographie liquide/résonance magnétique nucléaire (CL/RMN)
- Le couplage chromatographie liquide et chromatographie gazeuse/spectrométrie de masse en
plasma induit (CL/ICP/MS).
Dans le but de répondre aux critères de performances préétablies, pour une meilleure validation
d'une méthode d’analyse, une étude statistique basée sur un procès analytique normalisé et/ou
reconnu est plus qu’indispensable.

CHAPITRE 1

LES OUTILS DE LA
CHIMIE ANALYTIQUE
GÉNÉRALITÉS

Le champ de la Chimie Analytique est très vaste et couvre toute une gamme de
techniques et de méthodes manuelles, chimiques et instrumentales.
L’analyse qualitative permet de préciser la nature des impuretés présentes dans un échantillon donné ou
confirmer l'absence de certaines impuretés.

L’analyse quantitative consiste à déterminer les proportions dans lesquelles se trouvent tous les
constituants ou certains d'entre eux en particulier.

I.2- Applications
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En santé, on se sert de l’Analyse Chimique comme aide au diagnostic ou pour suivre l'évolution
de l'état des malades.
En agriculture, les analyses de sols servent à déterminer leur teneuren nutriments essentiels et
d'éléments favorables à une bonne croissance végétale afin de choisir la nature du
fertilisant etl'amendement nécessaire.

I.3- Étapes de l'analyse


Même pour une seule substance, une Analyse Chimique complète implique une série d'opérations
dans le cadre d'un protocole expérimental.
La validité et l'efficacité de chacune ont été soigneusement étudiées afin de réduire au maximum
les erreurs et d'obtenir des résultats à la fois justes et reproductibles.
I.4- Choix de la méthode
Parmi les facteurs importants à prendre en compte lors du choix d'une méthode d'analyse, on considère :

 la nature de l'information recherchée,


 la taille de l'échantillon disponible et la proportion du constituant àanalyser,
 le but pour lequel les données analytiques sont requises. Les analyses quantitatives chimiques
peuvent être
L'anal yse élémentaire permet de déterminer la quantité de chacun des éléments d'un
échantillon mais pas l'état dans lequel il se te partielle permet de doser certains constituants
particuliers de le est un type d'analyse partielle appliqué à des constituants présents en
quantités très minimes.
L ' a n a l y s e complète permet de déterminer les proportions de tous les constituants
l'échantillon.
Les méthodes analytiques peuvent être classées sur la base de la taillede l'échantillon:

- macro, pour m 0,1 g 2 4 -1


- traces pour 10 ≤ m ≤ 10 µg .g (de
-2 100 à 10000 ppm)
- méso (semi-micro) pour 10 g ≤ m ≤
-1 -1 2 -
10 g - microtraces pour 10 ≤ m ≤ 10 pg . g
-3 -2 1 -7 -4
- micro pour 10 g ≤ m ≤ 10 g (10 à 10 ppm)
-4 -3 -1 2 -
- submicro pour 10 g ≤ m ≤ 10 g - nanotraces pour 10 ≤ m ≤ 10 fg . g
1 -10 -7
-4 (10 à 10 ppm)
- ultramicro pour m ≤ 10 g

I.6- Analyse quantitative


Les techniques principales de l'analyse quantitative s'appuient sur :
- le caractère quantitatif de réactions chimiques appropriées avec, soit la mesure de la
quantité de réactif nécessaire pour avoir une réaction complète, soit celle de la quantité de produit
final obtenu;
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- des mesures électriques (potentiométriques, par exemple) ;


- la mesure de certaines propriétés spectroscopiques (spectres d'absorption, par exemple) la
mesure de la vitesse de migration caractéristique d'une espèce dans un milieu défini et dans
des conditions contrôlées (électrophorèse par exemple).
C'est sur le caractère quantitatif de certaines réactions chimiques que reposent les
méthodes classiques d'analyse chimique(gravimétrie et titrimétrie).

En analyse gravimétrique, la substance à doser est convertie en un précipité insoluble que l'on
recueille et que l'on pèse.
En analyse titrimétrique (volumétrique), on fait réagir la substance titrée avec un réactif
approprié, ajouté sous forme de solution étalon (titre connu), et l’on mesure le volume de solution
nécessaire pour que la réaction soit complète.
Les réactions les plus courantes de la titrimétrie sont les réactions de neutralisation acide-base, de
formation de complexe, de précipitation etd'oxydo-réduction.
Les méthodes électrochimiques d'analyse (à l'exception de l’électrogravimétrie) impliquent la mesure de
l'intensité d'un courant, d'une tension ou d'une résistance, quantités liées à la concentration d'une espèce
donnée en solution.

Les méthodes spectroscopiques d'analyse reposent sur la mesure du flux énergétique d'une
radiation de longueur d'onde donnée, absorbée par l'échantillon, ou sur celle du flux énergétique
d'une radiation de longueur d'onde donnée qu'il émet.

Les méthodes spectroscopiques d'absorption sont habituellement classées d'après la longueur


d'onde, en spectrophotométrie dans le visible (colorimétrie), l'ultraviolet ou l'infrarouge.
I.7- Analyse des données
Comme pour toute mesure physique, tout résultat est assorti d'un certain degré d'incertitude, dont
il convient d'établir l'ordre de grandeur pour que les résultats aient un sens.
Il faut indiquer la précision des résultats, c.-à-d. dans quelle mesure ilssont reproductibles.
Cette précision s'exprime généralement à partir des différences entre lesvaleurs expérimentales et
la valeur moyenne de tous les résultats.
La différence entre la plus élevée et la plus faible d'une série de valeurs est appelée dispersion.
La dispersion donne une indication de la précision des mesures, mais celle-ci est surtout
caractérisée par l'écart-type et la variance.

PRODUITS CHIMIQUES, EQUIPEMENT DE BASE ET OPERATION


UNITAIRE DE CHIMIE ANALYTIQUE

La chimie analytique se base sur un ensemble d’opérations et d’appareillages qui sontnécessaires


au travail de laboratoire.
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II.1- Choix et manipulation des produits chimiques


La pureté des réactifs utilisés détermine l’exactitude que l’on peut attendre de toute
analyse. La qualité d’un réactif d o i t répondre à l’usage auquel il est destiné.
II.1.1- Classification des produits chimiques
a) Qualité « pour analyse »
Les produits « pour analyse » sont conformes aux normes minimales établies par les
organismes spécialisés.
Certains fournisseurs indiquent les limites maximales d’impuretés permises par les normes, alors
que d’autres donnent les teneurs réellesdes diverses impuretés présentes.

b) Réactifs chimiques à usage particulier


On peut également se procurer des produits chimiques préparés pour des applications spécifiques
(solvants pour HPLC : chromatographie en phase liquide haute pression). Des informations appropriées
relatives à leur utilisation sont jointes àces réactifs.

II.1.2- Règles de manipulation des réactifs et des solutions

Pour prévenir toute contamination accidentelle des réactifs et des solutions, observez les
règles suivantes :
1. Choisissez la meilleure qualité des produits pour analyse. Lorsque c’est possible, prenez
le plus petit flacon contenant la quantité souhaitée.
2. Refermez chaque flacon immédiatement après le prélèvement du réactif ; ne vous reposez pas
sur quelqu’un d’autre pour le faire.
3. gardez en main les bouchons des flacons de réactif ; ne déposez jamais un bouchon sur un plan
de travail.
4. Sauf spécification contraire, ne remettez jamais de réactif prélevé en excès dans le flacon
d’origine. Cette perte est largement compensée parle risque de contaminer la totalité du flacon.
5. Sauf indication contraire, n’introduisez jamais de spatule, de cuillère
ou de couteau dans un flacon qui contient un produit solide.
a. Il est préférable de secouer vigoureusement le flacon fermé ou de le tapoter sur une table en
bois pour fragmenter les incrustations éventuelles, et de déverser ensuite la quantité souhaitée.
b. Si cette méthode est malgré tout inefficace, utilisez une cuillère en porcelaine bien nettoyée.
6. Gardez l’étagère à réactifs et la balance de laboratoire dans un état de propreté parfaite.
Nettoyez immédiatement toute salissure.
7. Utilisez des récipients adéquats pour récupérer les excédents deréactifs et de solutions.

II.2- Nettoyage et marquage du matériel de laboratoire

Chaque bécher, fiole ou creuset destiné à contenir l’échantillon doit être soigneusement nettoyé
avant utilisation. Il faut laver l’appareillage avec une solution chaude de détergent puis le rincer,
d’abord avec de grandes quantités d’eau du robinet et finalement avec plusieurs petites portions
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d’eau sésionisée.
Une verrerie convenablement nettoyée doit pouvoir être uniformément mouillée par un film
continu d’eau.
L’emploi d’un solvant organique, comme le benzène ou l’acétone,permet d’enlever les films
de graisse.

II.3- Évaporation des liquides


Il est souvent nécessaire de réduire le volume d’une solution qui contient un soluté non volatil.
Certaines espèces indésirables peuvent être éliminées par évaporation :
- on peut chasser les chlorures et nitrate d’une solution en y ajoutant H2SO4 et en évaporant
jusqu’à ce qu’il y ait dégagement d’importantes fumées blanches de SO3 (cette opération doit
être menée sous hotte).
- l’urée permet d’éliminer l’ion nitrate et les oxydes d’azote à partir de solutions acides.
- les constituants organiques d’une solution s’éliminent fréquemmentpar addition de H2SO4
et chauffage jusqu’à l’apparition des fumées de SO3 (sous hotte). On appelle ce processus
minéralisation par voie humide.
II.4- Mesure de la masse
Les balances analytiques (BAnal) sont des instruments hautement sensibles conçus pour mesurer
la masse avec exactitude.

Les BAnal ont un paravent ou une chambre de pesée pour que les petits échantillons ne soient pas
affectés par les courants d'air.

Les BAnal doivent être supervisée avec attention et calibrée fréquemment.

La plupart des BAnal ont le calibrage motorisé interne automatique et le calibrage externe avec
des masses de calibrage.

Balance analytique
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Masses de calibrage

II.4.1- Règles d’utilisation d’une balance analytique

1. centrez le mieux possible la charge sur le plateau.


2. protégez la balance de la corrosion. Les objets à poser sur le plateau doivent être en métaux
inertes, en plastiques non réactifs ou en matériaux vitreux.
3. prenez des précautions spéciales pour peser les liquides.
4. Consultez l’assistant si la balance semble déréglée.
5. Maintenez la balance dans un état de propreté rigoureux.
6. Utilisez une brosse en poil de chameau pour éliminer les poussières et tout produit
renversé.
7. Avant de le peser, laissez refroidir à la température ambiante toutobjet qui a dû être
chauffé.
8. utilisez des pinces, des gants ou des bandes de papier cristal pourmanipuler les objets
secs et éviter d’y déposer des traces de doigts.
II.4.2- Sources d’erreurs de pesée
1°) Poussée d’Archimède (PA)
Une erreur due à la PA affecte la mesure de la masse de tout objet dont la densité diffère
significativement de celle des poids étalons. Cette erreur trouve son origine dans la différence des forces
de poussée exercées par le milieu (l’air) sur l’objet et sur les poids.
Pour les balances électroniques, la correction d’Archimède peuts’effectuer à l’aide de l’équation (*)

 d a ir d a ir 
 d o b je t d p o id s 
m1 = m 2 + m 2
-
 
où m1 est la masse corrigée de l’objet, m2 est la masse apparente de l’objet, dobjet la masse
volumique de l’objet, dpoids la masse volumique des poids, dair la masse volumique de l’air

déplacé par les masses et l’objet. La valeur de dair est de 0,0012 g / cm3.

2°) Effets de la température


Si l’on pèse un objet dont la température diffère de celle du milieu ambiant, il peut en
résulter une erreur significative. Les erreurs dues à la différence de température ont 2 origines:
1. Les courants de convection dans l’enceinte de la balance exercent un effet de
poussée sur le plateau et l’objet.
2. l’air chaud piégé dans un récipient fermé pèse moins que lemême volume d’air à une
température plus basse.
Ces 2 effets conduisent à une valeur trop faible de la masse apparente del’objet.
Les objets chauds doivent toujours être refroidis à la température ambiante ordinaire
avant d’être pesés
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II.5- Équipement et manipulations associés à la pesée

ère
La 1 étape d’une analyse consiste à sécher l’échantillon de manièreà ce que les résultats ne soient pas
faussés par le taux d’humidité ambiante.

Un échantillon, un précipité ou un récipient est amené à poids constant par une suite d’opérations
comprenant chauffage (généralement d’au moins une heure) à une température adéquate, refroidissement et
pesée.

Cette séquence est répétée jusqu’à ce que l’on obtienne deux masses successives qui ne diffèrent
pas de plus de 0,2 à 0,3 mg.

II.5.1- Pèse-filtres
Les pèse-filtres sont des récipients utilisés pour sécheret conserver des solides.

II.5.2- Dessiccateurs et les desséchants


Pour minimiser la réabsorption d’humidité durant leur refroidissement, les matériaux séchés sont
entreposés dans un dessiccateur.

II.6- Filtration et calcination des solides

II.6.1- Appareillage
Creusets simples

Les creusets en porcelaine, en oxyde d’aluminium, en silice et en platine conservent une


masse constante et sont utilisés principalement pour amener les précipités dans l’état où ils doivent
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être pesés.
Creusets filtrants
Les creusets filtrants servent non seulement de récipients, mais également de filtres. On utilise
le vide pour accélérer la filtration.

Papier-filtre

Tous les papiers ont tendance à absorber l’humidité atmosphérique.


Il est nécessaire de détruire le papier par calcination avant de peser le précipité recueilli.

Système de filtration sous vide.

II.6.2- Filtration et calcination des précipités

1. Préparation des creusets


Le creuset est d’abord soigneusement nettoyé et soumis au même régime de chauffage et de refroidissement
que celui que requiert le précipité. Ces opérations sont répétées jusqu’à l’obtention d’une masse constante,c.-à-
d. jusqu’à ce que les pesées successives ne diffèrent pas de plus de 0,3 mg.

2. Filtration et lavage des précipités


La filtration d’un précipité analytique comporte 3 étapes : la décantation, le lavage et le
transfert. Lors de la décantation, on fait passer sur le filtre le plus possible de liquide surnageant sans
perturber le précipité accumulé au fond du bécher où il s’est formé.

Cette procédure accélère la vitesse globale de filtration en retardant le moment où les pores du
filtre se colmatent.
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Le liquide de lavage est ensuite ajouté dans le bécher où il est intimement mélangé avec le précipité.
On laisse sédimenter le solide, puis le liquidesurnageant est également déversé sur le filtre.
La plus grande partie du précipité est transférée du bécher sur le filtre à l’aide de jets de liquide de
lavage. Comme dans la décantation et le lavage, l’écoulement s’effectue le long d’une baguette en
verre.

II.7- Mesure du volume


Dans beaucoup de méthodes analytiques, la mesure précise du volumeest aussi importante que la
mesure précise de la masse.
3 3 -6 -3
1 L = 1 dm 1 mL = 1 cm = 0,001L 1 μL = 10 L = 10 mL

II.7.1- Appareillage pour la mesure précise des volumes


La mesure précise d’un volume s’effectue à l’aide d’une pipette, d’une burette ou d’une
fiole jaugée.
a- Pipettes
Plusieurs types différents de pipettes sont disponibles.

Deux exemples de pipettes volumétriques de 10 mL.

Les pipettes permettent de transférer des volumes exactement connus et précis d’un récipient à
un autre. Une pipette de transfert livrant moins de 100 mL est généralement exacte au
centième d'un mL. Les pipettes de transfert plus grandes sont exactes au dixième de mL.
Par exemple, la pipette de transfert de 10 ml fournira 10,00 ml avec une précision de ± 0,02
m.
Toutes les pipettes jaugées et graduées sont d’abord remplies jusqu’au trait, mais la manière
d’effectuer le transfert dépend du type de pipette.
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Les micropipettes numériques délivrent des volumes contrôlables de liquide de l’ordre du


microlitre.

b- Burettes

Les burettes permettent de délivrer n’importe quel volume inférieur ou égal à leur capacité
maximale. Une burette est constituée d’un tube calibré qui contient la solution titrante et d’un
dispositif de contrôle de l’écoulement de la solution.

Certaines solutions, notamment les bases, peuvent entraîner à la longue le blocage


du robinet ; un rinçage soigneux est donc nécessaire après chaque utilisation
c- Fioles jaugées
Les fioles jaugées ont des capacités comprises entre 5 ml et 5 L et sont usuellement étalonnées
pour contenir un volume spécifié lorsqu’elles sont remplies jusqu’au trait gravé sur leur col.

Elles sont utilisées pour préparer les solutions étalons et pour amener des échantillons à
volume fixe avant d’en prélever des prises à l’aide d’une pipette

II.7.2- Utilisation du matériel jaugé

Un degré de propreté identique est requis au laboratoire afin que ces traits
correspondent au volume indiqué.
Un film continu de liquide ne se forme que sur une surface de verre propre. La saleté ou la graisse
entraînent la rupture de ce film, donc, la présence de gouttelettes est l’indication certaine d’une
surface qui n’estpas propre.
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Nettoyage

Un bref trempage dans une solution chaude de détergent suffit généralement à éliminer la graisse
et la saleté responsables de la rupture du film d’eau. Après nettoyage, il faut rincer la verrerie
à fond à l’eau de robinet,puis avec trois ou quatre portions d’eau distillée.

L’erreur de parallaxe

La surface supérieure d’un liquide enfermé dans un tube étroit présente une courbure appelée
ménisque. On utilise la partie inférieure du ménisque comme point de repère lors de l’étalonnage
et de l’utilisation de la verrerie jaugée.

II.7.3- Règles d’utilisation d’une pipette


Le liquide est aspiré dans la pipette par application d’un léger vide. N’aspirez jamais avec la bouche en
raison du risque d’absorption accidentelle du liquide à prélever ; utilisez plutôt une poire. Le rôle des 3
valves est le suivant : (A) permet de charger la propipette (elle est mise en dépression en appuyant sur le
corps), (S) permet de remplir la pipette par aspiration et (E) de la vider.

II.7.4- Règles d’utilisation d’une burette


Nettoyage

Nettoyez soigneusement le tube burette avec du détergent et un goupillon. Rincez soigneusement à


l’eau de distribution et ensuite à l’eau distillée. Vérifiez l’intégrité du film liquide. Répétez le
traitement si nécessaire.
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Graissage d’un robinet en verre

Éliminez soigneusement toute trace de graisse résiduelle de la carotte en verre et de son siège à
l’aide d’une serviette en papier, et séchez complètement les 2 parties. Graissez légèrement la
carotte en évitant la zone adjacente à la lumière. Placez la carotte dans le siège et tournez-la
plusieurs fois en exerçant une légère pression.
Remplissage

- Vérifier si le robinet est bien fermé. Verser 5 à 10 ml de la solution titrante et faire tourner la
burette sur elle-même afin d’en mouiller complètement l’intérieur.
- Laisser s’écouler le liquide par l’embout. Répétez cette opération deux fois. Remplisser
ensuite la burette jusqu’au-dessus du trait zéro.
- Eliminez les bulles d’air contenues dans l’embout en actionnant rapidement le
robinet et en faisant ainsi s’écouler de petites quantités de solution.
- Enfin, amenez le niveau du liquide en face du trait zéro. Attendez (≈ 1 min) que
le drainage soit terminé et notez le volume initial à ± 0,01 ml.
- Vérifiez si la pointe de la burette est bien située à l’intérieur du flacon du titrage.

Méthode de manipulation du robinet

- Ajouter le titrant par fractions d’environ 1 ml et agitez continuellement afin d’assurer un


mélange efficace.
- Réduisez les volumes ajoutés au fur et à mesure de l’avancement du titrage ; ajoutez la
solution titrante goutte à goutte au voisinage immédiat du point de fin de titrage.
- Lorsqu’il ne manque plus que quelques gouttes, rincez les parois du récipient. Attendez 30 s
avant de terminer le titrage. Notez le volume final ± 0,001 ml.

II.7.5- Règles d’utilisation d’une fiole jaugée


Après transvasement du soluté, remplissez à moitié la fiole jaugée et agitez son contenu afin
d’accélérer la dissolution. Rajoutez du solvant et mélangez bien. Amenez le niveau du liquide
presque au trait et laissez se terminer le drainage (±1min) ; utilisez alors un compte-gouttes pour
l’addition finale du solvant jusqu’au trait. Bouchez soigneusement la fiole et renversez-la
plusieurs fois sur elle-même afin d’obtenir un mélange parfait.

II. Quelques unités de mesure importantes


III.1. Grandeurs fondamentales
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Ce système est basé sur les 7 unités de base fondamentales :

Grandeur physique Nom de l'unité Symbole de l'unité

Courant électrique ampère A

intensité lumineuse candela cd

longueur mètre m

masse kilogramme kg

quantité de matière mole mol

température kelvin K

temps, durée seconde s

De nombreuses unités utiles, telles que volts, hertz, coulombs et joules, sont dérivées de ces unités
de base.

Pour exprimer de petites ou grandes quantités mesurées en quelques chiffres simples, des
préfixes sont utilisés avec ces unités de base etd'autres unités dérivées:
Puissance de 10 Préfixe Symbole
Puissance de 10 Préfixe Symbole

1024 yotta Y
10-1 déci d
1021 zetta Z
10-2 centi c
1018 exa E
10-3 milli m
1015 péta P
10-6 micro µ
1012 téra T
10-9 nano n
109 giga G
10-12 pico p
106 méga M

103 kilo k 10-15 femto f

102 hecto h 10-18 atto a

101 déca da 10-21 zepto z

10-24 yocto y
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Ces préfixes multiplient l'unité par diverses puissances de 10.


En chimie analytique, nous déterminons souvent la quantité d'espèces chimiques à partir des mesures de
masse. Pour de telles mesures, les unités métriques de kilogrammes (kg), grammes (g), milligrammes (mg)
ou des microgrammes (µg) sont utilisés.

Les volumes de liquides sont mesurés en unités de litres (L), en millilitres (mL), et parfois
-3 3
en microlitres (µL). Le litre, l'unité SI de volume, est défini comme exactement 10 m . Le millilitre est
-6 3 3
défini comme 10 m , ou 1 cm .

III.2- Différence entre masse et poids

III.2.1- Masse

La masse d'un objet mesure simplement la quantité de matière contenue dans cet objet c.-à-d. la
masse des particules qui constituent cet objet (atomes ou molécules).
Cette quantité de matière (donc la masse) sera la même quel que soit l'endroit où se trouve
l'objet dans l'univers.

III.2.2- Poids

Le poids mesure la force d'attraction qu'exerce un astre sur un objet et cette force d'attraction sera
d'autant plus grande que cet astre aura une masse élevée.

Donc, le poids d'un objet varie dans l'univers et dépend de l'astre où il se trouve. Masse et poids
sont reliées l'une à l'autre par la relation.
Poids = Masse x g
où g représente l'accélération de la pesanteur qui a une valeur différente selon l'astre où l'on se
trouve.

L’accélération de pesanteur sur la Terre est environ 6 fois plus grand que celle sur la
Lune c.-à-d. que la Terre attirera les objets 6fois plus vers elle que la Lune et En chimie
analytique on emploi la masse plutôt que le poids p o u r décrire les quantités de
substances.

III.3- Mole et millimole

La mole est l'unité SI pour la quantité d'une espèce chimique. Elle est associée à une
23
formule chimique et représente le nombre d'Avogadro (6,022 x 10 ) de particules
représentées par cette formule. La masse molaire d'une substance est la masse en grammes
de mole de cette substance.

Les masses molaires sont calculées en additionnant les masses atomiques de tous les atomes
apparaissant dans une formule chimique. Parfois, il est plus commode de faire des calculs
19 | P a g e

avec des millimoles(mmole) plutôt que des moles. Le millimole est 1/1000 d'une mole.

Calcul de la quantité d'une substance en moles ou millimoles

L’exemple qui suit illustre comment le nombre de moles ou millimoles d'une espèce peut
être déterminé à partir de sa masse en grammes.
Exemple 1
Combien de moles et millimoles d'acide benzoïque (M = 122,1 g / mol) sont contenus dans
2,00 g de l'acide pur?

Si l'on utilise HBz pour représenter l'acide benzoïque, on peut écrire que 1 mol de HBz a une
masse de 122,1 g. Ainsi la quantité de matière de HBz (nHBz) est

Pour obtenir le nombre de millimoles, on divise par la masse millimolaire(0,1221 g / mmol):

III.4- Solutions et leurs concentrations


III.4.1- Concentration de solutions
A. Concentration massique (Cm)

Elle exprime la masse de l'espèce chimique contenue dans 1 L de solution.

Cm = m/V

B. Concentration molaire
La concentration molaire Cx d'une solution d'une espèce chimique X est le nombre de moles de
cette espèce qui est contenu dans 1 L de la solution (pas 1 L du solvant). L'unité de concentration

-1
molaire est la molarité, M, qui a les dimensionsde mol.L
Exemple 2
20 | P a g e

Parce que la molarité est le nombre de moles de soluté par litre de solution, ces deux quantités
seront nécessaires. Le nombre de litres est donné comme 3,50, donc tout ce que nous devons
faire est de convertirle nombre de grammes d'éthanol au nombre correspondant de moles.
Calculer la concentration molaire de l'éthanol dans une solution aqueuse contenant 3,2 g C2H5OH
(46,07 g / mol) dans 3,5 L de solution.

Pourcentages massique, volumique


Le pourcentage exprime la masse de soluté contenue dans 100 g de solution en d’autre terme c’est
le rapport de la masse de soluté et la masse de la solution.

= ou % =

Lorsqu’il s’agit du dosage d’un élément dans un échantillon, on faira l’usage de la relation :

Partie par million (ppm) :


La concentration en ppm (parties par million) représente le nombre de portions de soluté dissoutes
dans un million de parties de solution (1ppm = ).
Cette concentration est souvent utilisée pour quantifier des traces des solutés contenus dans une
solution donnée.
Une partie par million correspond aussi à un milligramme par kilogramme (1mg/kg) ou un
milligramme par un litre de solution (1mg/l).
Application :
Calculer, en ppm, la concentration d’une solution aqueuse de NaCl de concentration égale à 26 ×
mol/l
Rappelons : 1 ppm = 1 partie par million = 1 mg par million de mg = 1mg/Kg
NaCl a une masse molaire de : = 58.5 g/mol
Une solution 26 × mol/l contient donc 26 × 4 × 58.5 = 0.152 g/l
21 | P a g e

Si un volume de 1 L de solution de NaCl vaut 1 Kg en masse, alors cela implique que la solution
NaCl contient 0.152 g/Kg, c’est‐à‐dire : 152 mg/Kg = 152 ppm

Le pourcentage en poids est fréquemment employé pour exprimer la concentration de réactifs


aqueux commerciaux.

Par exemple, l'acide nitrique est vendu sous forme de solution à 70%, ce qui signifie que le
réactif contient 70 g de HNO3 pour 100 g de solution.
Le pourcentage en volume est utilisé généralement pour indiquer la concentration d'une solution
préparée en diluant un composé liquide pur avec un autre liquide.

Par exemple, un soluté de 5% de méthanol décrit habituellement une solution préparée en diluant
5 ml de méthanol pur avec assez d’eau pourdonner 100 ml.
Le pourcentage en poids/volume est souvent utilisé pour indiquer la composition des solutés dilués
des réactifs solides.

Par exemple, le AgNO3 de 5% se rapporte souvent à une solution par dissolution de 5 g de nitrate
d'argent dans suffisamment d’eau pour préparer 100 ml de solution.

Parties par million and parties par billion


Pour les solutions très diluées, les parties par million (ppm) parties par billion (ppb)
est une manière simple d'exprimer la concentration :

III.4.2- Densité et masse volumique

La masse volumique d'une substance est sa masse par unité de volume, tandis que sa densité est le
rapport de sa masse à la masse d'un volume égal de l'eau à 4°C.
La masse volumique s’exprime en kg/L ou g/mL dans le système métrique.
La densité est sans dimensions et ainsi n'est pas attachée à n'importe quel système d’unités
particulier.
Pour cette raison, la densité est employée couramment en décrivantdes articles de commerce.

Puisque la masse volumique de l'eau est approximativement 1 g/ml et puisque nous utilisons le
système métrique dans tout ce cours, la densité et la masse volumique seront confondues.
22 | P a g e

CHAPITRE II.

STATISTIQUE ET TRAITEMENT
DES DONNEES
II.1. Validation d’une méthode
La validation d’une méthode d’analyse consiste à la prise de décision sur une telle ou telle autre
méthode, cette décision repose sur les résultats fournis par la méthode en rapport avec les objectifs
assignés. Dans tous les laboratoires, lorsqu’on doit pratiquer de grandes séries d'analyses, on
choisit en fonction de ses objectifs et moyens dont on dispose, sa propre méthode. Cette dernière
peut être retenue comme la méthode de référence ou une méthode qui serait éventuellement
retenue pour trancher en cas de litige pour les laboratoires accrédités, la validation d'une méthode
est un élément de taille.

Erreurs sur une mesure

L'erreur sur une mesure se classe en deux types : erreur systématique et aléatoire.

1. L’erreur systématique : au cours d’une mesure, elle se fait d’une façon constante et
prévisible. Elle peut être due soit de l'expérimentateur, soit de l'instrument de mesure.
2. L'erreur aléatoire : elle se produit d’une façon aléatoire et reste imprévisible. Cependant, la valeur
juste ou vraie c’est la valeur sans erreur parfaitement mesurée. L’élaboration d’un modèle
statistique permet d’évaluer quantitativement les paramètres métrologiques définis à partir des
résultats de mesures obtenus, qui peuvent être visualisés graphiquement, suivant la méthode du
profil adopté.

Limite de linéarité (LL)

C'est le niveau de mesure le plus fiable qu’on puisse employer en prenant en considération tous les
paramètres analytiques.

Le domaine de linéarité est la gamme des concentrations attendues pour les échantillons à
analyser. Il détermine la gamme de concentrations dans laquelle la courbe d’étalonnage est
linéaire.

Généralement la limite inférieure de ce domaine représente la limite de détection et la limite


supérieure de ce domaine est la concentration après laquelle le signal analytique commence à
perdre sa linéarité et la pente dévie de la relation linéaire. Ainsi, une déviation de 5% de Linéarité,
est considérée comme limite supérieure du domaine de linéarité. Si la méthode d’analyse choisie
est en mesure de couvrir cette gamme de concentrations, cela évitera d’effectuer des dilutions, ce
qui dispensera d’une opération supplémentaire. Une courbe d’étalonnage linéaire est préférée pour
la simplicité des calculs mathématiques. Un domaine de linéarité large est souhaitable, puisqu’il
permet de déterminer une large gamme de concentrations sans dilution.
23 | P a g e

La limite de détection LD

La limite de détection (LD) est la plus petite concentration fournissant un signal significativement
différent du blanc à un certain niveau de confiance. C’est la plus petite quantité d’analyte pouvant
être détectée dans l’échantillon mais pas nécessairement quantifiée. Chaque technique d’analyse a
sa propre limite de détection. Pour les méthodes employant des droites d’étalonnage, la limite de
détection est définit comme la concentration d’analyte donnant une réponse à un facteur de
confiance 3 supérieur à l’écart type du blanc selon la formule :

: signal du blanc et écart type du blanc.

Un analyste étudiant les concentrations traces, fait face à deux problèmes : il doit informer de la
présence de l’analyte lorsque celui-ci est absent, mais aussi de son absence alors qu’il est présent.

Méthode de calcul du ratio de conformité (R)

Le calcul du ratio de conformité nous permet de déterminer la validité d’une démarche pour
l’établissement d’une limite de détection.

 Si 4 < R < 10 : la concentration utilisée est adéquate.


24 | P a g e

 Si R < 4 : ce ratio indique que la limite réelle de détection de la méthode est plus élevée
que celle estimée lors des essais. Reprendre ces essais en révisant la limite de détection
estimée et la concentration de l’échantillon utilisé.
 Si R >10 : ce ratio indique que la limite réelle de détection de la méthode est plus basse
que celle estimée lors des essais.

Limite de quantification d’une méthode (LQM)

Dans les conditions expérimentales de la méthode analytique, la limite de quantification est la


minimale concentration ou teneur de l’analyte pouvant être quantifiée avec une fiabilité
acceptable. C’est la concentration équivalente à 10 fois l’écart type obtenu lors de l’établissement
de la LD. Elle est déterminée selon la formule suivante :

Lors de l’analyse des échantillons, les résultats d’analyse inférieurs à la limite de quantification
doivent être interprétés en considérant que l’incertitude associée à la mesure est plus grande.

La sensibilité
La sensibilité de la méthode représente la pente de la droite d’étalonnage. Si la courbe
d’étalonnage n’est pas une droite, la sensibilité à une concentration donnée sera définie comme la
pente de la tangente à la courbe à cette concentration.

Sensibilité = pente

5.1. Moyenne ( ) et Médiane

Par définition, la moyenne est la somme de toutes les mesures divisées par le nombre de mesures.
Elle permet de donner une valeur moyenne des analyses répétées n fois. Pour cela on effectue
plusieurs mesures n, dont la plupart vont être proche de la moyenne.

𝑋==∑

Avec : 𝑋: valeur moyenne, Xi : valeur expérimentale, n : nombre d’essais.

La médiane est la valeur moyenne dans un lot de données arrangé dans un ordre numérique.
Quand le nombre de mesures est petit la moyenne et la médiane différent. Pour un nombre impair
de résultats, la médiane peut être évaluée directement. Pour un nombre pair de mesure, la
moyenne de la paire centrale est utilisée.
Elle est surtout utilisé quand le lot de données contient un outlier (résultat qui diffère
significativement des autres), qui a un grand effet sur la valeur moyenne et non pas sur la médiane.
25 | P a g e

Exemple :

L’analyse du plomb dans un échantillon d’eau potable par absorption atomique donne les résultats
suivants en ppm : 19.4 19.5 19.6 19.8 20.1 20.3 Calcul de la moyenne :

̅= = 19.8ppm

Et la médiane sera : médiane = moyenne de la paire centrale.

5.2. Ecart type (déviation standard) (S)

La dispersion des données autour de la moyenne pour une population d’échantillons est appelée
écart-type de population (noté S), c’est la propagation des mesures individuelles. C'est une mesure
utile qui utilise toute les valeurs et décrit la précision :

∑( ̅)
𝑆 = √[ ] Où Xi, 𝑋̅, n : sont définis précédemment.

Exemple: Calculer l’écart type dans l’exemple précédent:

̅ ( ̅)
19,4 -0,4 0,16
19,5 -0,3 0,09
19,6 -0,2 0,04
19,8 0,0 0,00
20,1 0,3 0,09
20,3 0,5 0,25
Total
118,7 -0,1 0,63

∑( ̅)
𝑋=∑ 𝑋 𝑆 = √[ ] 𝑆 √

5.3. Variance (V)

Statistiquement, la variance est le facteur le plus important pour évaluer la qualité des données et
caractériser la dispersion d'erreurs, c'est le carré S.

𝑉=𝑆 Avec S : Ecart type de population

5.4. Coefficient de variation (CV) OU (DEVIATION STANDARD RELATIVE):

Le Coefficient de variation est défini comme un rapport entre l'écart type (S) et la moyenne (X)
multiplié par 100.
26 | P a g e

𝑆
𝑉
𝑋̅
5.5. Coefficient de détermination (R²)

Le R² donné algébriquement par le carré du coefficient de corrélation linéaire r, c’est un


indicateur qui permet de juger la qualité d’une régression linéaire simple. Il est compris en 0 et 1
soit une corrélation médiocre à une excellente corrélation.

7. Systèmes d’Assurance Qualité (SAQ)

7.1. Description

La fiabilité et la validation d’une méthode analytique est actuellement un des objectifs majeurs
pour la démonstration de la compétence des laboratoires accrédités. Ce facteur est fortement lié à
la crédibilité vis a vis le client en matière de performance et de confiance pour un passage de
l’analyse qualitative à l’analyse quantitative. C’est pour ça, les critères de choix sont de plus en
plus tendus, Aujourd’hui, Lors d’une analyse, le premier objectif est d’avoir un résultat pertinent à
faible coût. En plus, on compte au moins quatre critères expliquant comment organiser l’assurance
de la qualité au laboratoire :
 Les Bonnes pratiques de laboratoire (BPL).
 Le Guide de bonne exécution des analyses (GBEA).
 L’accréditation suit les principes de la norme ISO 17025 et permet d’assurer la compétence
d’un laboratoire qui applique un ensemble de recommandations normalisées.
 La certification de service s’appuie sur les normes ISO 9000 et s’applique à une entreprise
dans son ensemble et au laboratoire qui s’y rattache.

7.2. Assurance qualité

D'après la norme ISO 8402-94, l'assurance qualité c'est «l’Ensemble des activités préétablies et
systématiques mises en œuvre dans le cadre du système qualité, et démontrées en tant que de
besoin, pour donner la confiance appropriée en ce qu'une entité satisfera aux exigences pour la
qualité. ». La norme ISO 9000 (2005) définit l’assurance qualité comme « partie du management
de la qualité visant à donner confiance en ce que les exigences pour la qualité seront satisfaites ».

L’assurance-qualité est basée principalement sur les stratégies, les procédures, les actions et les
attitudes nécessaires pour satisfaire un maintien et un développement de la qualité. Elle est
approuvée en vue de garantir une qualité du produit ou du service à ses clients. Cependant, elle est
mise à la disposition générale sous forme d’un manuel, où sont notés, les objectifs atteints en
matière de qualité et les méthodes utilisées pour réaliser ces objectifs. Ce manuel regroupe aussi,
les éléments relatifs à l'organisation, aux actions, les procédures et les moyens mis en œuvre pour
satisfaire une qualité constante et permanente.
27 | P a g e

Chapitre III

Fondement des réactions chimiques


III.1. Equations chimiques

III.1.1. Réactions chimiques

Dans une réaction chimique, il y a réorganisation des atomes d'une ou de plusieurs substances. Par
exemple, quand le méthane, , présent dans le gaz nature se combine à l‘oxygène de l’air et brûle, il y
a formation de dioxyde de carbone et d’eau . Pour représenter ce processus, on utilise une
équation chimique dans laquelle on inscrit les réactifs (dans ce cas, le méthane et l’oxygène) du côté
gauche de la flèche et les produits (le dioxyde de carbone et l'eau), du côté droit : on a alors

Réactifs produits
On constate qu'il y a eu réorganisation des atomes ; il y a eu bris de liaisons et formation de
nouvelles liaisons. II est important de ne pas oublier que, dans une réaction chimique, les atomes
ne sont ni crées ni détruits. On doit retrouver dans les produits tous les atomes présents dans les
réactifs. Autrement dit, il doit y avoir le même nombre de chaque type d'atome de chaque côté de
la flèche (du cote des produits comme du côté des réactifs). On appelle équilibrage de l'équation
chimique d'une réaction le fait de s'assurer que cette règle est respectée.

III.1.2. Signification d’une équation chimique

L'équation chimique d'une réaction fournit deux types d'informations très importantes: la nature
des réactifs et des produits; les nombre relatifs de chacun d'eux.

II faut déterminer expérimentalement la nature des réactifs et des produits. Pour ce faire, on peut
par exemple séparer les produits d'une réaction en recourant à l'une ou l'autre méthode physique,
puis les identifier. En plus d'indiquer quels composes interviennent dans la réaction, l'équation
précise également les états physiques des réactifs et des produits.

Réactifs → Produits
( ) ( ) → ( )
1 molécule de ( ) → I molécule ( )
2 molécules ( ) → 2 molécules
1 mole de molécule ( ) → 1mole de molécule ( )
2 mol de molécules ( ) → 2 mol molécules
6,02. molécule de ( ) → 6,02. de molécule ( )
2(6,02. ) de molécules ( ) → 2(6,02. ) de molécules
16 g ( ) ( ) ( ) → 44 g de ( ) ( )
28 | P a g e

Types de réactions chimiques


1. Réactions de substitution (échange)
Un élément plus réactif remplace un élément moins réactif :
- Zn(s) + 𝑆 ( ) → ( ) + 𝑆 ( ) (aq)
- 2 ()+ () → ( ) +2 ( )

2. Réactions de substitution (double échange)


Ils sont spécifiques pour les réactions en solution aqueuse dans lesquelles se forme un sel
insoluble; les cations des deux espèces réactives sont échangés :
- ( ) + ( ) → ( ) + AgCl(s)
- ( ) + 𝑆 ( ) → 2NaCl(aq) + 𝑆 ( )
3. Réactions acido-basiques
Il existe des réactions qui se produisent entre un acide et une base, dans lesquelles l'acide dégage
un ou des protons et la base reçoit un ou des protons, formant de l'eau et un sel.
- HCl(aq) + NaOH(aq) → NaCl(aq) + ()
- 𝑆 ( )+ ( ) ( )→ 𝑆 ( )+2 (l)
4. Réactions combinées
Ce sont des réactions dans lesquelles deux éléments/deux composés se combinent pour former un
seul composé.
- 2𝑆 ( ) + ( ) → 2𝑆 ( )
- ( ) +6 ( ) →4 ( )
- ( ) + 10 ( ) →4 ( )
Dans la plupart des cas, la formation du produit de réaction est influencée par le rapport des
réactifs, ainsi que par les conditions de réalisation (température et de pression).
5. Réactions de décomposition
Ce sont les réactions dans lesquelles un seul réactif est décomposé par chauffage ou électrolyse en
deux ou plusieurs composés :
- 2 () →2 ( ) + ( ) : électrolyse
- 2 ( ) →2 ( )+ ( ) : chauffage

6. Réactions d'oxydoréduction
Les réactions d'oxydo-réduction (redox) sont des réactions qui se produisent avec le changement
de l'état d'oxydation des atomes, provoqué par le transfert d'électrons. Ainsi, une espèce chimique
cède des électrons - le processus d'oxydation - des électrons qui sont acceptés par une autre espèce
chimique - le processus de réduction.
- Oxydation : émission d'électrons → état d'oxydation augmente

- Réduction : acceptation d'électrons → état d'oxydation diminue

Dans une réaction redox, l'espèce oxydante est celle qui accepte les électrons (son état d'oxydation
29 | P a g e

va diminuer), et l'espèce réductrice est celle qui cède les électrons (l'état d'oxydation va
augmenter). Le développement d'une réaction d'oxydo-réduction peut être résumé comme suit :
- A + nè ↔ B : réaction de réduction
- C ↔ D + nè : réaction d’oxydation
- A + C → B + D
Oxydant réducteur
Par exemple: +𝑆 → 𝑆
L'état d'oxydation de Mg augmente de 0 à +2, ce qui signifie qu'il donnera deux électrons :
- → (1) : réaction d’oxydation

L'état d'oxydation de S décroît de 0 à -2, ce qui signifie qu'il acceptera deux électrons :
- 𝑆 → 𝑆 (2) : réaction de réduction

Par l’addition des réactions (1) et (2), on obtient l'équation finale : +𝑆 → ++𝑆
Si la réaction a lieu en milieu acide ou basique, il faut tenir compte de la présence de protons
et d'ions .

STŒCHIOMETRIE
La stœchiométrie s’occupe de l’étude des quantités des réactants à mettre en présence pour une
certaine quantité envisagée des produits. La détermination de quantités des réactifs à faire réagir
ou des produits à former, fait recours aux plusieurs lois de combinaison chimique.
1. Loi de conservation de masse ou Loi de Lavoisier

« Rien ne se perd, rien se gagne, tout se transforme », dit Antoine Laurent Lavoisier.
En 1774, Lavoisier (Antoine-Laurent de Lavoisier : 1743-1794), chimiste français, chauffe de
l’oxyde de mercure (HgO) solide dans un récipient fermé, en présence de charbon de bois.
L’oxyde, une poudre rougeâtre, se transforme en mercure métallique et un gaz de dioxygène.
L’analyse montre que la masse de l’oxyde de mercure est égale à la somme des masses de
mercure métallique et de dioxygène.
Énoncé de la loi de Lavoisier
« Lors d’une réaction chimique qui se déroule en milieu fermé, la somme des masses des réactifs
est toujours égale à la somme des masses des produits formés »
A + B  C + D
Masse de A + masse de B égale masse de C + masse de D

Exemple :
1. lorsque le fer se rouille à l’air libre, son poids augmente, le poids de la rouille qui s’est formée
est égal au poids du fer qu’elle contient augmenté du poids de l’oxygène dont il a fixé.
30 | P a g e

2. La combustion totale de 14 g de fer et du soufre donne 22 g de sulfure de fer (FeS). Quelle est
la masse de soufre utilisé pour cette combustion ?
Fe + S  FeS
D’après la loi de conservation de masse :
m (Fe) + m (S) = m (FeS)  m (S) = m (FeS)  m (Fe) = 22 – 14 = 8 g

3. On fait réagir 3,5 g de zinc (Zn) avec 5,2 g de la solution d’acide sulfurique ( 𝑆 ). On
obtient 6,8 g de sulfate de zinc ( 𝑆 ) et 1,4 g de dihydrogène ( ). Quelle est la masse de
zinc restant ?
Solution
La réaction s’écrit : Zn + 𝑆  𝑆 +
Donnée : Zn + 𝑆  𝑆 + + Zn restant
3,5g 5,2g 6,8g 1,4g x
 Masse des réactifs = m (Zn) + m ( 𝑆 ) = 3,5g + 5,2g = 8,7g
 Masse des produits formés = m ( 𝑆 ) + m ( ) + m (Zn) restant = 6,8g + 1,4g + x = 8,2g
D’après la loi de conservation de masse : Masse des réactifs = masse des produits
 8,7g = 8,2g + x  x = 8,7 – 8,2 = 0,5g
Remarque :
La loi de conservation de masse ne pourrait pas utiliser pour expliquer du système ouvert ou
certaines réactions. Masse de A + masse de B = masse de C + masse de D

2. loi des proportions définies ou loi de Joseph Proust

A partir du XIXe siècle, la chimie fut dominée par des scientifiques qui, à I' instar de Lavoisier,
effectuèrent des expériences quantitatives pour étudier le déroulement des réactions chimiques et
pour déterminer la composition des différents composés chimiques. L'un d'eux, le Français Joseph
Proust (1754-1826), montra que : «un composé donné contient toujours les mêmes éléments
combines dans les mêmes proportions en masse».
Par exemple, il prouva que le carbonate de cuivre contenait toujours 5,3 parties de cuivre (par
unité de masse) pour 4 parties d'oxygène et 1 partie de carbone. Le principe de la composition
constante des composés, originellement appelé loi de Proust, est aujourd'hui connu sous le nom de
loi des proportions définies. C'est la découverte de Proust qui amena John Dalton (1766-1844),
instituteur anglais, a réfléchir au concept d'atomes.
Exemple
Quelles masses du fer (Fe) et du soufre (S) qui s’unissent pour former 44 g du sulfure de fer (II).
Le rapport entre la masse du fer et du soufre entrant dans sa composition est de 7 : 4.
Résolution : La réaction s’écrit : Fe + S  FeS
56g 32g  88g
- 56g  88g alors 1g  , ainsi 44g 

- 32g  88g alors 1g  , ainsi 44g 

3. Loi des proportions multiples ou John Dalton

La loi des proportions multiples est une loi énoncée par John Dalton, en 1803 de la manière
31 | P a g e

suivante :
Enoncée : « Quand deux éléments se combinent pour former une série de composes, les
rapports entre les masses du second élément qui s’associent à un gramme du premier élément
peuvent toujours être réduits à de petits nombres entiers »
Exemple
Pour 1g d’oxygène, déterminer les rapports en masses de l’azote pour les composés : , ,
, étant donné que la masse d’azote qui réagit avec ce 1g d’oxygène sont
Composé A : 1,750g
Composé B : 0,8750g
Composé C : 0,4375g

Solution :

L'interprétation de ces résultats révèlent que le compose A contient deux fois plus d'azote, N, par
gramme d'oxygène, 0, que le compose B et que le compose B contient deux.
4. Loi d’Avogadro

En 1811, le physicien et chimiste italien Amedeo Avogadro (1776- 1865), a découvert une loi
appelée loi d’Avogadro. Cette loi énonce que : « dans les mêmes conditions de température et de
pression, des volumes égaux de gaz différents contiennent le même nombre de molécules ».
Exemple :
Dans les mêmes conditions, 1 litre de chacun des gaz suivants, O2, H2, HCℓ, CH4, possède le
même nombre de molécules ?
5. Loi de Gay Lussac

En 1809, le physicien français, Gay Lussac (1778-1850), a découvert la loi volumétrique des
combinaisons gazeuses : « Quand deux gaz se combinent entre eux, les volumes sont, entre eux,
dans des rapports III. Structure atomique 86 simples, et sont dans des rapports simples avec le
volume du composé obtenu pris à l’état gazeux ».
32 | P a g e

Chapitre IV

Les méthodes relatives à l’analyse


Chimique
Introduction
La chimie analytique englobe l’ensemble des méthodes utilisées pour déterminer la composition
chimiques d’échantillons de matière.

Les méthodes qualitatives fournissent des informations relatives à lanature des espèces atomiques
ou moléculaires ou encore des groupes fonctionnels présents dans l’échantillon;

Les méthodes quantitatives, quant à elles, fournissent des informations numériques telles que la
quantité relative d’un ouplusieurs composants.

Par exemple, déterminer si un échantillon de sel contient l'élément iode est une analyse qualitative
; doser le pourcentage massique del'iode présent dans l'échantillon est une analyse quantitative.

Classifications des méthodes analytiques

Les méthodes analytiques sont souvent classées en deux catégories :


 les méthodes instrumentales
Cette classification est essentiellement d’origine historique, les méthodes classiques, parfois
appelées méthodes chimiques par voie humide, précédant les méthodes instrumentales d’un siècle
sinon plus.

 Les méthodes Classiques


Au début de la chimie, la plupart des analyses étaient effectuées en séparant les composants de
l’échantillon auxquels on s’intéressait (les analytes) par:

- Précipitation
- Extraction
- Filtration
- Distillation…etc
Dans le cas d’une analyse qualitative, les composants séparés étaient traités par des réactifs
conduisant à des produits aisément reconnaissables :

- à leur couleur;
- à leur température d’ébullition ou de fusion;
- à leur solubilité dans différents solvants;
- à leur odeur;
- à leur activité optique;
33 | P a g e

- à leur indice de réfraction;


Dans le cas d’une analyse quantitative, la quantité d’analyte était obtenue à partir de pesées ou
titrages.

En gravimétrie, on mesurait la masse d’analyte ou celle d’un composé produit à partir de celui-ci.
Dans les méthodes par titrages, on déterminait le volume ou la masse d’un réactif étalon nécessaire
pour réagir quantitativementavec l’analyte.

Les méthodes classiques d’analyses sont encore utilisées dans de nombreux laboratoires,
néanmoins leur emploi diminue en raison de leur remplacement progressif par les méthodes
instrumentales.

Quand on a un composé chimique qu’on appelle Analyte, on doit faire deux types d’analyses pour
séparer ses constituants :
 qualitative (donne la nature de l’analyte)
 quantitative (détermine la quantité d’analyte).
 On a deux types de corps à analyser : purs ou mélanges.

Le schéma 1 représente les méthodes de séparation descorps purs et mélanges.

Corp
s
Purs Mélange
s
Simples Composé Homogène Hétérogène
s s s
34 | P a g e

Mélan
ges
Homogè Hétérogè
ne ne
Liquide Liquid Solide- Solide- Liquide
- e solide liquide -
solide
Eau + Sol - Eau + alcool s liquide
(Solution) liquid s
Evaporation e Distillation Tamisage Décantation

Chromatographie Chromatographie (Taille différente) Filtration

(Migration) Aimantation Centrifugation

(cas du Fer)
La filtration
Est un procédé permettant de séparer une phase continue (liquide ou gazeuse) et une phase
dispersée (solide ou liquide) initialement mélangées. Le procédé n’est d’autre que le passage à
travers le milieu filtrant poreux (médium filtrant), la rétention des particules se fait beaucoup plus
par action physique et aussi par action chimique.

Les deux phases en présence peuvent être: Gaz-solide (fumée) Gaz-liquide (brouillard) Liquide-
solide (suspension) Liquide-liquide non miscible (émulsion)

On se limitera à l’étude de la filtration des mélanges liquide-solide

Exemple : Filtration d’une suspension

La filtration a pour objectif, en partant d'une suspension de solide dans un liquide, d'obtenir:

- Le mélange hétérogène a filtré nommé préfiltrat


- un liquide clair nommé filtrat, plus ou moins clarifié (par exemple pas de
- particules supérieures à 100, 10 ou 1mm, eau demer)
35 | P a g e

- un solide nommé gâteau, déposé sur le filtre ou soutiré encontinu, plus ou moins sec.
La surface filtrante (ou média filtrant) peut être constituée de nombreux matériaux parmi lesquels
le papier, la toile, le verre fritté,le sable, du treillis inox, etc... Le solide déposé sur le filtre (gâteau)
joue également le rôle de média filtrant.

 Lors de la filtration, il y a une résistance au passage du liquide liée entre autres à la


porosité du milieu et à la viscosité. Cette résistance se traduit par une perte de charge (∆P)
d'autant plus élevée que l'épaisseur du gâteau est importante ou que la vitesse du liquide est
importante.
 Ainsi, les éléments qui déterminent le débit de filtration sont:
- la surface du média filtrant
- sa résistance (liée à son épaisseur, sa porosité, la viscosité, etc...)
- la ∆P appliquée de part et d'autre du milieu filtrant.
 La ∆P, force motrice de la filtration peut être obtenue par:
o gravité (hauteur de suspension au-dessus du media filtrant),
o mise en pression de la suspension à filtrer (jusqu'à quelquesbars),
o mise sous vide en aval du filtre, la suspension étant alors en général à pression atmosphérique.
Les objectifs de la filtration sont:
• Récupération d’un solide: exemple d’un solide dans l’eau
• Purification d’un liquide: exemple: eaux usées
• Récupération et purification: exemple: recristallisation d’un solide dans un
solvant

Les matériaux filtrants:

 Les produits mineraux


 Substances fibreuses ou poreuses et sont des dérivés de la siliceCoton de verre,
 Coton de verre fritté

 Les produits organiques


 Substances poreuses et sont des produits à base de cellulose:
 papier filtre
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 Pate de cellulose
 Polymères organiques: membranes filtrantes: disques en polymère de porosité parfaitement
définie
 Papier filtre en fibre de celluloses: Les plus couramment utilisés dansle laboratoire
 Plats ou plissés
 Porosité: 2.5 – 25 µm
 Papier filtre en fibre de verre /fibre de quartz : Microfibres borosilicatés ou de quartz avec
ou sans liant.Stables jusqu’à 500°C (900°C fibre de quartz)
 Grandes stabilité aux principaux solvants organiques, aux acides et bases (sauf HF et aux
bases fortes ;
 Utilisés sans pliage pour éviter des cassures sur dessupports types Buchner.
Porosité 0.7 - 2.7 µ

Filtre sous forme de seringue


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Filtration sur Membranes

La membrane est définie comme une barrière séparant deux compartiments et permettant le
passage préférentiel d’au moins une espèce parmi les autres sous l’action d’une force de transfert
chimique (concentration …) ou physique (pression).

En général, les constituants qui sont plus petits que les pores de la membrane sont capables de
passer à travers sous l’effet d’une pression appliquée tandis que les substances et les molécules de
taille plus importante sont retenues.

La technologie de la filtration sur membrane peut être appliquée pour la séparation fluide / fluide
ou particules / fluide en vue de récupérer les espèces valorisables (eau, lactose, sels minéraux….).

Les membranes ont des structures poreuses ou denses permettant de laisser passer de manière
sélective les composants d’une solution sous l’action d’une différence de pression entre l’amont et
l’aval dela membrane.

Deux fractions sont obtenues : le rétentat, en amont de la membrane, qui contient les éléments
retenus par la membrane, et le perméat, en aval, qui contient les éléments qui ont traversé la
membrane.

Conclusion sur la Filtration


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Décantation

C’est un procédé mécanique qui permet de séparer :

- Soit une phase solide de matières en suspension dans un liquide de masse volumique moindre
(solide - liquide)
- Soit deux phases liquides non miscibles de densités différentes (liquide – liquide) et de polarité
différente.
Décantation solide – liquide : Sédimentation
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Elle consiste simplement à laisser repose un mélangehétérogène (solide – liquide) en attendant que
les constituants se séparent spontanément.

Exemple : la décantation d’un mélange d’eau et de terre

Décantation: Sédimentation

Après agitation les particules de terre se dispersent dansl’eau. On observe ensuite :

Une couche de terre qui se forme petit à petit au fond du récipient : elle est constituée des
particules de terre qui retombent sous l’effet de leur poids.

Le liquide s’éclaircit progressivement car il comporte de moins en moins de particules. Les moins
denses sont pluslentes à se déposer au fond du récipient. Au bout d’un temps suffisamment long le
liquide finit par redevenir limpide car toutes les particules sont tombées au fond du récipient.

Décantation liquide-liquide

Deux phases liquides non miscibles :

C’est le partage d’une espèce entre deux liquides non miscibles en fonction de la Permittivité, la
polarité et de l’affinité des deux phases et de l’espèce : c’est une extractionliquide – liquide.

Principe physico-chimique
L'extraction liquide-liquide repose sur la différence d'affinité d'un soluté entre deux phases liquides
non miscibles.

Considérons un soluté A en solution dans l'eau à extraire par une phase organique non-miscible à
l'eau. Lorsque les deux phases liquides sont en contact il s'établit l'équilibre de partagesuivant pour
le soluté A, figure 1.

Le partage du soluté A est un processus dynamique qui implique un échange constant de


molécules de A à travers la zone de contact des deux phases non miscible. Le soluté à extraire doit
être plus soluble dans le solvantd’extraction que dans le solvant de la solution initiale.

Centrifugation
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La centrifugation est une opération de séparation mécanique, par action de la force centrifuge, de
deux à trois phases entraînées dans un mouvement de rotation. On peut séparer

- deux phases liquides


- une phase solide en suspension dans une phase liquide
- deux phases liquides contenant une phase solide
PRINCIPES DE BASE

Une particule soumise à un champ gravitationnel tend à se déplacer dans ce champ jusqu'à ce
qu'elle rencontre une résistance capable de l'arrêter complètement. Ce principe fondamental de
physique est très utilisé en biochimie pour séparer des précipités, des cellules, des organites et
même des macromolécules.

En mettant une préparation biochimique dans le rotor d'une centrifugeuse et en faisant tourner
celui-ci, on génère une accélération qui va pousser les particules qui la composent vers l'extérieur
du rotor, c'est-à-dire le fond du tube à centrifuger.

La vitesse avec laquelle se déplaceront ces particules est proportionnelle à :

- la force gravitationnelle à laquelle la particule est soumise


- la masse de la particule
- la différence entre la densité de la particule et celle du solvant, et inversement proportionnelle à
la friction avec le milieu, en fonction de la taille et à lagéométrie des particules.

La séparation des composés d'un mélange est réalisable par décantation, sous l'action de la seule
gravitation mais elle nécessite parfois une longue durée pour acquérir de bons résultats et est donc
souvent inefficace. Il est donc plus efficace d'utiliser la centrifugation. Au cours de cette opération
de séparation, les composés dans le fluide situés à une distance r de l'axe de rotation sont soumis à
différentes forces :

 La force de pesanteur descendante Fp


 La poussée d'Archimède ascendante Fa
Une force de friction Fv
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La force centripète F'c

La force centrifuge Fc

La séparation s'opère par l'action de la force centrifuge Fc sur les composés. Cette force
centrifuge, exprimée en newtons, est donnéepar la relation dont :

Fc = mγ avec γ = rω² en m/s²


c c

 La masse m du composé à séparer


 La distance r du tube à l'axe de rotation de la centrifugeuse
 La vitesse angulaire ω exprimée en radians par seconde ou en tourpar minute.
Le rapport de la force centrifuge Fc sur le poids Fp est appelé intensité de la pesanteur
artificielle et s'exprime en "g". Les valeurs utilisées en centrifugation sont d'environ 400 à 10 000
g ce qui correspond à des vitesses de rotation de l'ordre 2 000 à 10 000 tr/min suivant le rayon
des rotors.
des particules. La force exercée par l’accélération à haute vitesse dela solution à séparer est régie
par la loi de Stokes :

Cette loi permet de calculer la vitesse de sédimentation des particules. Dans cette équation, la
composante v est la vitesse de sédimentation. Le r est le rayon de la particule en solution. Le Δρ
s
est la différence de densité entre la particule et le milieu où la particule est contenue. Le ‘’g’’ est
l’accélération due à la force centrifuge dans la centrifugeuse. Le η est la viscosité de lasolution.

Distillation

La distillation est une opérationde séparation d’un mélange liquide binaire homogène en ses deux
composants par vaporisation basée sur la différence entre leurs points d’ébullition (ou leurs
pressions de vapeur (l’état pur).

Exemple de mélanges miscibles : (L’eau et l’acide acétique, le benzène et le toluène, l’éthanol et


l’eau)
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1. Principe de la distillation

Identifier dans un système complexe les éléments constituantla distillation.

La distillation est un procédé de séparation d’un mélange de substances liquides dont les
températures d'ébullition sont différentes. Elle permet de séparer les constituants d'un mélange
homogène. Sous l'effet de la chaleur ou d'une faible pression (loi des gaz parfaits), les substances
se vaporisent successivement, et la vapeur obtenue est liquéfiée pour donner le distillat.
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1. Distillation simple :
La séparation se fait grâce à la différence de volatilité (capacité à s’évaporer selon la température) entre les
constituants.
- Le bouilleur porte à ébullition le mélange ;
- Les vapeurs du composé le plus volatil montent plus facilement
- Le condenseur transforme les vapeurs en liquide par condensation ; Le distillat a une concentration plus
élevée en composé le plus volatil.
1. Distillation fractionnée

On utilise aussi le terme de rectification. La séparation s’effectue par fractionnement. Le principe est le
même que la distillation simple mais se distingue par l'utilisation d'une colonne de séparation, qui permet
une meilleure discrimination des constituants du mélange. Le mélange entre à nouveau en ébullition et les
vapeurs continuent à monter dans la colonne. La colonne à distillée est le lieu d’un équilibre liquide-vapeur
où il y a une succession de vaporisation-liquéfaction. En haut de la colonne le mélange contient beaucoup
plus de composé le plus volatil. Lorsque les vapeurs montent dans la colonne leur température diminue
(éloignement de la source chaude). Elles ont tendance à se reliquéfier au contact des pointes de la colonne
de vigreux. Le mélange étant devenu plus riche en composé volatil qu’à l’origine, sa température
d’ébullition diminue.

Le mélange entre à nouveau en ébullition et les vapeurs continuent à monter dans la colonne. La colonne à
distillée est le lieu d’un équilibre liquide-vapeur où il y a une succession de vaporisation-liquéfaction. En
haut de la colonne le mélange contient beaucoup plus de composé le plus volatil.

Remarque : La reliquéfaction peut se faire par différents systèmes : des pointes (Vigreux), des hélices ou
cylindre de verre, des anneaux métalliques ou en plastiques, des très.

BIBLIOGRAPHIE

1. Steven s. Zumdahl,() Chimie générale, 2ème édition, De Boeck-université.

2. Yann Verchier et al, (2011), Chimie générale 2ème édition, Dunod, Paris.

3. Francis Ruuessac et al, (2004), Chimie analytique 6ème édition, Dunod, Paris.

4. Paul Arnaud, (2008), exercices résolus de chimie – physique, 3ème édition, Dunode, Paris.

5. StéphaneBACH et al, (), CAPES de Sciences physiques TOME 2 - chimie cours et exercices, 3ème
édition, BELIN 8, Paris.

6. « Chimie Inorganique » Huheey, Keiter & Keiter, DeBoeck Université, 1996


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