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DEPARTEMENT DE MEDECINE – UNIVERSITE 3

LABORATOIRE DE BIOCHIMIE 2021-2022

CONTRÔLE DE QUALITÉ

Réalisé par : Dr. Kouahi Badis


Encadré par : Dr. Feraga Esma
PLAN

I- INTRODUCTION

II- DEFINITION du CQ

III- TYPES DE CQ AU LABORATOIRE D’ANALYSE MÉDICALE

IV- BUT DU CQI

V- MATÉRIEL DE CONTRÔLE

VI- MODALITÉS DE PASSAGE DU CONTRÔLE

VII- EXPLOITATION DES RÉSULTATS DU CONTRÔLE QUALITÉ

VIII- INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DU CONTRÔLE

IX- CRITÈRES DE FIABILITÉ ET ERREURS ANALYTIQUES

X- MESURES CORRECTIVES EN CAS DE NON-CONFORMITÉ

XI- DOCUMENTATION ET ARCHIVAGE (TRAÇABILITÉ)

XII- CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
I- INTRODUCTION 1
La Biochimie Clinique est l’une des plus importantes disciplines paracliniques qui s’occupe
de la mesure et de l’interprétation de l’état physiologique de l’homme et de la recherche des
variations pathologiques, contribue ainsi au diagnostic et à l’explication physiopathologique
des maladies et par là, à la mise en route de traitements nécessaires, à la surveillance de
l’évolution et l’adaptation thérapeutique, mais aussi à la prophylaxie des maladies.
Donc, elle se révèle être d’une grande importance dans le domaine de la santé humaine, ce
qui impose une qualité constante qui doit être la préoccupation essentielle du biochimiste et
de l'ensemble du personnel du laboratoire.
La qualité au laboratoire peut être définie comme la justesse et la fiabilité des résultats
d’analyses. Les résultats de laboratoire doivent être aussi juste que possible, tous les aspects
des activités de laboratoire à savoir la phase pré-analytique, la phase analytique et la phase
post-analytique doivent être fiables et le rendu des résultats doit être correct afin d’être
utilisé à des fins cliniques ou de santé publique, car si des résultats inexacts sont rendus, les
conséquences peuvent être très graves (retard dans l’établissement d’un diagnostic correct,
traitement inapproprié et inutiles, complications du traitement, analyses supplémentaires et
inutiles).
Ces conséquences entraînent une augmentation en coût, en temps, en ressources humaines et
n’apportent aucun bénéfice au patient. Pour cela elle doit être assurée et vérifiée en
permanence par la mise en œuvre d’un ensemble de procédures complémentaires dont le
contrôle de qualité qui contrôle les activités liées à la phase analytique.
II- DEFINITION du CQ :
Le contrôle de qualité dans un laboratoire d’analyses biomédicales est le processus
statistique utilisé pour contrôler et évaluer le processus analytique qui produit les résultats
des patients.
C’est également l’ensemble des procédures définissant les moyens utilisés par le biologiste
de façon permanente pour détecter et corriger les erreurs pouvant entacher les résultats des
examens biologiques. Ceci afin de se renseigner sur la qualité d’un processus analytique et
sur l’incertitude affectant les résultats, en vue d’une bonne interprétation en rapport avec
l’état clinique des patients.
Dans un sens large, le contrôle de qualité peut se définir comme un ensemble de moyens
pour assurer la fiabilité des résultats jour après jour et dans le temps. Il s’applique à tous les
types de méthodes, soit quantitatives, semi-quantitatives ou qualitatives (positif ou négatif).
Selon le type de la méthode et la catégorie de matériel de contrôle utilisé, il renseigne sur les
indicateurs de performance telle l’exactitude, la fidélité et la justesse.
Il est constitué des contrôles interne et externe de qualité qui sont complémentaires.
III- TYPES DE CQ AU LABORATOIRE 2 D’ANALYSE MÉDICALE :
1- Évaluation externe de la qualité ou E.E.Q. (Contrôle ponctuel) :
Antérieurement connu sous le nom de contrôle externe de qualité (CEQ). Il correspond à
l’évaluation, par un organisme extérieur, de la qualité des résultats fournis par un
laboratoire. C’est un contrôle rétrospectif ponctuel (enquête), de "sondage" de périodicité
variable (hebdomadaire, mensuelle, etc) en aveugle tant pour le biologiste que pour le
technicien. L'organisme extérieur adresse les mêmes échantillons aux différents
laboratoires, collationne les résultats obtenus, en fait l'étude et les transmet avec
commentaires aux laboratoires participants.
Donc, il peut se définir comme une procédure d'évaluation des performances d'un
laboratoire par le biais d'une comparaison inter laboratoire réalisée par une tierce
organisation.
Il permet aux biologistes, régulièrement et en aveugle, de confronter leurs résultats, et
surtout de savoir si la réponse fournie est "bonne" ou "mauvaise" en appréciant la différence
constatée entre cette réponse et la valeur théorique, ou du moins la "valeur cible".
Il permet aussi de vérifier les différentes phases analytiques ainsi que d’évaluer et de
comparer les différentes méthodes d’analyse. Il améliore la performance des participants et
renforce la confiance dans les résultats transmis.
2- Contrôle de qualité interne (C.Q.I) ou Contrôle permanent :
C’ensemble des procédures mises en œuvre dans un laboratoire pour assurer l’exactitude et
la précision du résultat de chacune des analyses effectuées. Il correspond à une vérification
finale de l'exécution correcte de toutes les procédures (y compris l'étalonnage) qui sont
prescrites dans le protocole d'analyse. Il permet donc d’évaluer, de corriger et de valider le
processus analytique.
Le but ultime vise à offrir des analyses fiables d’un niveau de qualité élevé et par
conséquent, de soutenir le médecin dans ses interventions auprès du patient.
Ce contrôle permanent est l'assurance qualité du technicien comme du biologiste ; c'est lui
qui le sécurise sur le bon fonctionnement des systèmes analytiques, et qui permet la
validation "technique".
Il est réalisé en incluant régulièrement des matériaux de référence particuliers, ici appelés
"matériaux de contrôle" dans la séquence analytique et en dupliquant les analyses, avec
analyse statistique continue des résultats obtenus. Cette analyse statistique doit permettre
d’identifier et de différencier entre les différents types d’erreurs.
Lorsqu’un résultat du contrôle de la qualité est non conforme, des actions correctives
doivent être apportées, documentées et révisées.
Les résultats de contrôle interne de qualité peuvent être utilisés dans des programmes de
comparaisons inter-laboratoires.
RQ : On aborde seulement le contrôle qualité des analyses quantitatives (excepte les
analyses semi-quantitatives et qualitatives)
IV- BUT DU CQI : 3
- détecte les erreurs éventuelles et conduire à les corriger immédiatement
- prévient les erreurs à l’aide d’un certain nombre de critères (dérives, augmentation du CV,
du biais).
- participe à la validation des séries d'analyses.
- fournit les données nécessaires à l'évaluation de l'incertitude de mesure.
- permet la maîtrise du système analytique et le suivi de ses performances.
- permet la validation des techniques et le suivi des méthodes
- sert à valider le bon fonctionnement du couple appareil/réactif (reconstitution et stabilité
du réactif, fonctionnement de l’appareil en particulier).
- permet le contrôle et la vérification de la conformité de l’étalonnage
V- MATÉRIEL DE CONTRÔLE
1- Définition :
Les matériaux de contrôle ou « échantillon de contrôle » sont des préparations adaptées à la
méthode utilisée, contenant un ou plusieurs analytes à dosé, dont les taux sont connus par
les utilisateurs (biologistes et techniciens) ; la valeur trouvée est confrontée à la "valeur
cible" et doit se situer dans des limites acceptables annoncées par le fabricant du contrôle ou
établies par le laboratoire, ce qui permet au technicien et au biologiste de valider ou de
rejeter, en temps réel, la série d'analyses.
Un échantillon de contrôle remplit des critères bien déterminés. Il est semblable à
l’échantillon du patient (sérum, urine, LCR), idéalement avec valeur physiologique et valeur
pathologique, et doit être passé tous les jours afin de pouvoir calculer la moyenne et l’écart-
type.
2- Différence entre contrôle et calibrateur ou étalon :
L’échantillon de calibrage ou le calibrateur est un échantillon de composition définie
qualitativement et quantitativement, adapté à la méthode utilisée, pour un ou plusieurs
constituants, souvent par rapport à des étalons de référence et destiné à la mise en marche ou
au calibrage d’un instrument, d’un kit ou d’un système avant que l’analyse ne débute, Il est
souvent fournis par le fabricant de l’instrument.
Les solutions étalons permettent de déterminer la fonction d'étalonnage de l'appareil ou de la
méthode (courbe ou droite, intervalle de linéarité), par utilisation de différents niveaux de
concentration. Les étalons doivent être connus le mieux possible. On distingue :
- les étalons primaires, qui sont définis uniquement par des pesées et des mesures de
volume ; ils ne renferment que la substance étalon et un solvant très précis. Ils sont
rigoureusement définis quant aux critères de pureté, aux conditions de préparation et aux
conditions d'utilisation.
- les étalons secondaires, solutions qui ne répondent pas à tous les critères précédents, et
qui sont connus par comparaison avec eux, après analyse par une très bonne méthode et
détermination statistique des limites acceptables.
L'étalonnage quotidien ou pluriquotidien sera réalisé à l'aide d'une ou plusieurs
concentrations de l'étalon.
- les solutions de calibration, dans le cas où la préparation de solutions étalons ou leur
utilisation est impossible, on utilisera des solutions de calibration, de composition non
parfaitement définie et dont le titre est défini après analyse. La calibration à l'aide de sérum
est souvent la seule méthode utilisable pour les dosages faisant intervenir des enzymes
(exemple : dosage enzymatique du cholestérol, qui est insoluble dans l'eau à l'état pur).
3- Types des échantillons de contrôle : 4
Il existe deux types de contrôles : les solutions commerciales de contrôle et les contrôles
préparés sur place.
a) solutions commerciales de contrôle :
La fonction première des solutions commerciales de contrôle consiste à surveiller
quotidiennement, de façon continue et à plus ou moins long terme, les performances et le
niveau de précision d’une procédure analytique.
Les contrôles achetés peuvent être déjà titrés ou non ; les contrôles titrés sont plus chers et
ont une valeur prédéterminée, établie par le fabricant qui doit être vérifiée par le laboratoire
en utilisant ses propres méthodes, alors que les non titrés sont moins chers et le laboratoire
doit établir la valeur cible de l’analyte.
Le mode de reconstitution des contrôles commerciaux lyophilisés ainsi que la décongélation
des contrôles commerciaux congelés doivent respecter rigoureusement les exigences du
fabricant.
Le laboratoire doit noter et consigner tous les numéros de lots correspondant à chacune des
solutions commerciales utilisées et conserver ces enregistrements.
b) Contrôles préparés sur place (Pool de sérums) :
C’est le type de contrôle le plus simple et le plus économique, et consiste à utiliser un pool
de sérums, provenant des restes des échantillons analysés chaque jour, Un tel mélange, filtré
et congelé en petites fractions, peut être utilisé tout au long de la journée et intercalé dans
les séries d'analyses. On ne peut évidemment obtenir qu'une valeur cible et le laboratoire
devra définir lui-même ses limites acceptables.
Cette méthode est très fructueuse dans l'étude de la précision, de la dérive et des erreurs
fortuites.
Le laboratoire doit avoir une procédure pour la vérification de la stabilité, l’établissement
d’une date de péremption et la définition des conditions de conservation pour ce type de
contrôles. Cette procédure doit également permettre de s’assurer du respect des mesures de
sécurité additionnelles que requiert la préparation de tels contrôles, car l’utilisation de pools
de sérum provenant des malades pose de réels problèmes du fait de la contamination de ces
pools par les virus du SIDA ou des hépatites (sérums HIV+ (SIDA) ou HBV+ (hépatite B)
non connus). Donc pour des raisons de sécurité du personnel technique, ce type de contrôle
économique est de plus en plus remplacé par le même type de contrôle sur des sérums
lyophilisés contrôlés et garantis (humains ou bovins) fournis par des laboratoires spécialisés.
Le coût plus élevé est compensé par le fait qu'on étudie en outre l'exactitude des résultats.
c) Cas particulier : Contrôle de la qualité des analyses sans matériel de contrôle
Pour certaines analyses, il n’existe pas de matériel de contrôle approprié ou facilement
accessible. Dans ce cas, le laboratoire doit préparer ses propres contrôles en se référant à des
normes établies et reconnues.
Si la préparation de ces contrôles est impossible, l’exactitude et la précision doivent être
assurées par l’établissement de procédures, la validation de la méthode, la reproductibilité,
ainsi que par la formation continue des technologistes médicaux
Remarque : Contrôle par le résultat des 5 patients
Dans les laboratoires importants qui réalisent un grand nombre de dosages identiques (du
type bilan d'entrée dans un service hospitalier), il est possible d'effectuer des analyses
statistiques sur les résultats obtenus chez les patients. En effet, un grand nombre de résultats
se situent dans les "fourchettes" physiologiques et la moyenne de ces valeurs sera
pratiquement constante, d'autant plus qu'on utilise pour les calculs itératifs des bornes de
troncature éliminant les valeurs trop éloignées de la moyenne. Les méthodes peuvent se
distinguer dans le détail par les bornes de troncature et le nombre de résultats pris en
compte. Une telle méthode n'est que statistique et n'est réalisable qu'avec des moyens
informatiques appropriés.
4- Choix des échantillons de contrôle :
C'est un point fondamental ; en effet, pour que les résultats des contrôles soient exploités
avec pertinence, il faut trouver des préparations de contrôle ayant un comportement le plus
proche possible de celui des spécimens de patients. Donc devraient, si possible, être
représentatifs des matériaux à analyser d'un point de vue composition de la matrice, état de
préparation physique et être situés dans la gamme de concentration de l'analyte (niveau de
décision médicale), pour que les erreurs détectées à l'aide des échantillons de contrôle soient
le reflet exact de celles qui se produisent avec les échantillons de patient (pas d’effet
matrice).
Comme les matériaux de contrôle sont traités exactement de la même manière que les
matériaux à analyser, ils sont considérés comme des substituts qui peuvent être utilisés pour
caractériser la performance du système analytique, à la fois à un temps donné et sur des
périodes de temps plus longues.
Un échantillon liquide donc pas de pré-traitement nécessaire est préférable, car il est plus
facile à utiliser et permet d’éviter les erreurs de reconstruction. Un échantillon lyophilisé
nécessite une étape de reconstitution, induisant de ce fait une source d’erreur potentielle.
Cependant, pour les analytes sensibles, tels que certaines enzymes ou hormones, il est
difficile de trouver des échantillons de contrôle liquides suffisamment stables.
Pour les techniques automatisées, il est préférable d’utiliser des contrôles provenant d’un
fabricant différent du fournisseur de l’analyseur donc origine indépendante du couple
appareils/réactifs, afin d’assurer en toute indépendance un contrôle efficient.
Lors de l’achat d’un contrôle, il est nécessaire de connaître le volume approximatif de
contrôle utilisé quotidiennement et prendre en compte la durée de vie après ouverture. Par
exemple, les contrôles de chimie de routine sont généralement vendus en flacons de 10 ml.
Les laboratoires qui utilisent quotidiennement 20 à 30 ml sont peu concernés par la stabilité.
Mais les laboratoires qui utilisent un volume de contrôle faible (1ml/jour par exemple) sont
très concernés par la durée de vie. Elle devrait excéder ou correspondre au taux normal
d’utilisation du laboratoire, sinon c’est de l’argent gaspillé.
Ainsi, le prix du produit en fonction de son conditionnement nécessite de la vigilance. Il faut
faire toujours établir un prix au ml pour un contrôle et non un prix par boîte. L’achat de
contrôle de Gaz du sang doit, lui, être rapporté au prix de l’ampoule.
La pertinence clinique (seuils décisionnels), les variations biologiques, les limites de
détection et de linéarité de la méthode d’analyse sont également des informations
nécessaires pour la sélection.
Le laboratoire devrait faire provision de contrôles
6 homogènes stables (date de péremption
appropriée) en quantité permettant d’utiliser un lot unique à long terme (au moins un an).
L’échantillon de CQI ne doit jamais être l’étalon ou le calibrateur du test.
NB : Seuils de décision clinique
Il faut que le laboratoire compare le seuil de décision clinique de chaque test à celui fourni
par le contrôle.

5- Choix des niveaux de contrôle :


Le nombre et le profil des sérums de contrôle doivent être adaptés en fonction des
caractéristiques analytiques des techniques surveillées (domaine de mesure, contamination,
procédures de calibrage), des applications diagnostiques (notion de "niveau de décision".),
et de l’étendue de mesure/linéarité qui devra être maîtrisée par le biologiste car elle induit
des conduites à tenir pour les critères de repassage et les critères de dilution.
Le nombre de niveaux ou de concentrations des contrôles doit être suffisant pour vérifier la
performance analytique du domaine de mesure de la technique.
En effet, il faut choisir des contrôles efficaces c'est à dire aptes à déceler le plus
précocement possible une anomalie et, par conséquent, ne pas utiliser un niveau unique
proche du niveau de calibration, préférer deux niveaux avec un taux bas et un taux élevé,
voire trois.
Les bonnes pratiques de laboratoire exigent des contrôles avec des échantillons de niveau
physiologique et de niveau pathologique, afin de couvrir tous les niveaux de valeurs
possibles. Les règles de surveillance s’appliquent aux deux niveaux et s’additionnent dans
certains cas. Pour certains dosages, il peut être important d’inclure des contrôles avec des
valeurs proches des limites de détection basses.
6- Stabilité et conservation des contrôles :
On doit respecter le délai de stabilité, la date de péremption et les conditions de
conservation des solutions de contrôle commerciales recommandées par le fabricant.
Une fois reconstituées ou décongelées, les solutions de contrôle ne doivent pas être
recongelées, sauf sur avis contraire du fabricant.
VI- MODALITÉS DE PASSAGE DU CONTRÔLE 7 :
1- Fréquence de passage :
Le contrôle interne de qualité doit être systématique et permanent donc concerne chaque
série d'analyses pour assurer la fiabilité des résultats, même si cette série ne concerne qu'un
ou deux spécimens, en routine comme en urgence (gardes). Il n’a de sens que s’il est réalisé
fréquemment, afin de détecter au plus vite un problème analytique lié au réactif ou à
l’instrument.
La fréquence d’analyse sera influencée par l’activité et le mode de fonctionnement du
laboratoire (fonctionnement en continu 24h/24, traitement des urgences, etc.), la longueur de
la série de mesures, la durée d'utilisation de l'équipement, les recommandations des
fabricants, la complexité de la méthode d’analyse, la stabilité des instruments, la périodicité
des étalonnages/ calibrations, les maintenances.
Les contrôles de qualité doivent également être analysés après un étalonnage et après un
entretien préventif ou une réparation.
* Notion de Série :
Autrefois, en particulier au début de l'automatisation avec les analyseurs en flux continu on
considérait qu'une série incluait une séquence d'étalonnage ; comme on étalonnait pour
chaque série (chaque jour ou plusieurs fois par jour), on insérait dans chaque série au moins
un échantillon de contrôle.
Aujourd'hui, avec les analyseurs modernes, l'étalonnage, ou plutôt la calibration, est stable
plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il a donc fallu adapter la pratique et considérer que
la série était l'intervalle de temps ou le nombre d'analyses pendant lequel on peut compter
que la justesse et la fidélité du système analytique demeurent stables. Ainsi, chaque
biologiste doit ajuster cette durée en prenant en compte de la nécessité d'analyser les
résultats des contrôles avant que les résultats des patients soient validés, de la nécessité de
réexaminer les résultats des patients obtenus depuis le contrôle précédent si un contrôle ne
respecte pas les règles édictées, de la stabilité des spécimens biologiques, et des types de
flux de travail et des couts.
On peut considérer d’emblée que les éléments suivants marquent la fin d’une série :
nouvelle calibration, nouveau lot de réactif, nouveau réactif (si reconstitution), intervention
ou maintenance sur l’automate modifiant le système analytique (changement de lampe, de
capteur, de seringue, de vanne), arrêt de l’appareil.
Enfin, la plupart des laboratoires passent un ou plusieurs contrôles en début de travail,
souvent après les opérations de maintenance, pour valider le bon fonctionnement de
l'analyseur.
2- Positionnement par rapport aux séries :
Il est en général préférable d’utiliser un positionnement aléatoire des spécimens de contrôle
à l’intérieur de chaque série analytique. Celui-ci conduit à une meilleure estimation de
l’incertitude de mesure qu’un positionnement fixe. Il faut particulièrement éviter le
positionnement fixe juste après les étalons de travail, en effet ce type de positionnement
minore particulièrement l’estimation de l’incertitude de mesure (il s’agit alors plutôt d’un
contrôle d’étalonnage). Enfin, pour certains systèmes analytiques, il peut être souhaitable
d’encadrer les spécimens de patients par des spécimens de contrôles placés en début et fin
de série pour s’assurer de l’absence de dérive du système analytique.
Les matériaux de contrôle sont analysés en8 même temps que les échantillons de patients. Il
ne faut pas analyser le matériau de contrôle jusqu’à ce que les résultats finissent par entrer
dans les écarts acceptables et ensuite débuter la série de mesures. Les résultats obtenus suite
à l’analyse des matériaux de contrôle doivent refléter l’état réel du processus analytique
sous peine de fausser complètement l’interprétation du CIQ du laboratoire.
3- Mise en place d’un nouveau lot de CIQ :
Lorsqu’un nouveau lot de CIQ doit être mis en place au laboratoire, il est nécessaire de le
qualifier avant de l’utiliser en vue de contrôler son système analytique.
Cette qualification comprend deux phases principalement. Une première « période pré
probatoire » (ou période de chevauchement) de quelques jours (3 à 5 au minimum) avec
l’utilisation en parallèle de l’ancien lot de contrôle (ce qui permet de valider le système
analytique). Ceci permet d’obtenir les premières données sur le nouveau lot de contrôle,
notamment une valeur provisoire de la moyenne. Une seconde période dite « probatoire » à
l’issue de laquelle la moyenne et les intervalles d’acceptation du laboratoire sont recalculés
avec une plus grande confiance statistique. Cette période doit être suffisante pour que les
données obtenues avec le nouveau lot de CIQ soient validées sur le plan statistique,
correspondant à un minimum de trente valeurs sur une période d’environ un mois.
Idéalement, et lorsque cela est possible, tout nouveau matériau de contrôle ou nouveau lot
devrait être introduit par chevauchement avec un matériau de contrôle validé au moins dans
les dix derniers étalonnages où ce dernier est utilisé. Ceci permet de déterminer la valeur
cible et les écarts acceptables avant l’utilisation du nouveau matériau de contrôle ou
nouveau lot comme CIQ de la méthode d’analyse.
VII- EXPLOITATION DES RÉSULTATS DU CONTRÔLE QUALITÉ
1. Calcul des valeurs statistiques de base :
A) Calcul de la moyenne ( X ) :
La moyenne [ X ] correspond à la meilleure estimation par le laboratoire de la valeur vraie
d’un analyte pour un niveau de contrôle spécifique.
Pour calculer la moyenne d’un niveau de contrôle spécifique, faire la somme de toutes les
valeurs recueillies pour ce contrôle puis la diviser par le nombre total de valeurs.
n
n = nombre de valeurs de l’ensemble de données
∑ Xi == n
X = i =1
n ∑❑ = la somme de X1 à X(i=n)
i=0
X i = chaque valeur de l’ensemble de données

B) Calcul de l’écart-type [ET] OU déviation standard (DS ou S) :


Il peut être calculé pour les contrôles à partir des mêmes données utilisées pour calculer la
moyenne, en utilisant la fonction statistique « écart type » incluse dans les tableurs (Excel)
et dans la plupart des calculatrices, ou selon la formule présentée ci-après.


n

∑ ( X i−X )2
i=1
S=ecart−type=
n−1
Valeurs mesurées : x1, x2, ….., xn, (n = nombre de valeurs)
X : valeur moyenne
n

∑ ( X i− X )2: somme des carrés de la différence entre chaque valeur mesurée et la moyenne
i=1
C’est un paramètre qui quantifie la dispersion
9 des valeurs entre elles et donne une
estimation de la précision de mesure, et permet aussi la mesure de l’incertitude de mesure.
Il peut être aussi utilisé pour vérifier les performances jours après jours. Par exemple, si
durant la dernière semaine de dosage, l’écart-type calculé, pour le contrôle normal de
potassium augmente de 0,08 à 0,16 mmol/l, cela indique une sérieuse perte de précision.
Cette dégradation peut être due à un mauvais fonctionnement du processus analytique. Un
examen du système analytique peut être nécessaire.

C) Valeur cible et limites du contrôle (limites acceptables) :


Chaque laboratoire doit établir la valeur cible et les limites de chaque niveau de contrôle.
Idéalement, la valeur cible et les limites correspondent à la valeur moyenne et à plus ou
moins 3 écarts-types d’une distribution comptant un minimum de 20 données pendant une
période de 20 jours.
C-1) Valeur cible du contrôle :
La valeur vraie est la quantité réelle de substance contenue dans l'échantillon utilisé pour
réaliser le contrôle. Le plus souvent elle n'est pas accessible avec les méthodologies de
routine. En pratique, on fait référence à une valeur particulière, appelée « valeur cible ».
La valeur éventuellement indiquée par le fournisseur doit être considérée comme une
indication et ne doit pas être utilisée pour interpréter les résultats au fur et à mesure, mais le
laboratoire doit établir un intervalle de valeurs normales pour les échantillons du contrôle de
qualité.
La détermination de la valeur cible est réalisée par répétition des dosages et utilisation de la
statistique, Elle correspond à la moyenne d’une succession de vingt analyses effectuées dans
les conditions habituelles de fonctionnement du laboratoire sur vingt jours différents en
s’assurant que le processus analytique est stable pendant cette période.
Lors de collectes de données, si une ou deux valeurs semblent être trop hautes ou trop
basses, elles ne doivent pas être incluses dans le calcul de l’intervalle des valeurs du CIQ.
Elles sont appelées « valeurs aberrantes » (c'est-à-dire hors norme, marginales). Mais s’il y a
plus de 2 valeurs aberrantes sur les 20 données recueillies, il y a un problème et les données
ne devraient pas être utilisées, et il faut alors identifier et résoudre le problème puis répéter
la collecte de données.
Si plusieurs mesures sont faites et les résultats portés sur un graphe, les valeurs forment une
courbe en forme de cloche, les valeurs variant
autour de la moyenne. Ceci est appelé une
distribution normale ou distribution
Gaussienne.
La distribution est représentée avec les
données placées sur l’axe des abscisses et la
fréquence sur l’axe des ordonnées.

C-2) Limites acceptables du contrôle


Si on analyse à des instants différents un même échantillon, on obtient le plus souvent des
résultats différents entre eux et différents de la valeur vraie, Si on analyse un échantillon une
seule fois, ce qui est généralement le cas des sérums de malade, on a donc toutes les chances
de rendre un résultat faux. Mais cela ne signifie pas que ce résultat est mauvais ou inutile,
les moyens analytiques permettent de maintenir l'erreur dans des limites acceptables,
compte tenu de la méthodologie utilisée.
La plupart des fournisseurs de CIQ indiquent
10 des limites d’acceptabilité. Ces limites,
souvent larges voire très larges doivent être considérées comme une indication et ne doivent
pas être utilisées pour interpréter les résultats au fur et à mesure, Ils sont à valider ou à
adapter par le biologiste à partir de la vérification de méthode afin d’assurer un contrôle
analytique efficient conforme aux recommandations des bonnes pratiques. Des limites trop
larges ne permettent pas de détecter les dérives et ne sont souvent pas en rapport avec les
performances réelles de la méthode (risque de fausse acceptation) ; à l’inverse, des
intervalles trop étroits entraînent des faux rejets.
Ces limites acceptables permettent de juger de la conformité des résultats du CIQ, et doivent
être fixées au préalable, ils sont définis statistiquement à partir d'un grand nombre de
résultats et sont rapportées à la valeur cible, soit en utilisant les percentiles, soit en utilisant
l'écart type ou le double de l'écart type. Ils sont établis à ±1ET, 2ET et 3ET à partir de la
moyenne.
Ces limites sont utilisées pour définir ce qui est considéré comme un résultat de contrôle
acceptable. Lorsque le résultat du CQ est situé dans ces limites, ceci indique que le
processus analytique est « sous contrôle » pour le dosage effectué.
D) Coefficient de variation (CV) :
C’est le rapport entre l’écart-type et la moyenne, et exprimé en pourcentage.
ET
CV = × 100
X
Il définit la variabilité des CIQ dans le temps, et permet de comparer plus facilement la
précision globale, et permet donc de comparer entre deux méthodes différentes, et peut être
utiliser lorsqu’on veut comparer les performances de deux automates ou réactifs.
Idéalement, le CV doit être inférieur à 10%, au Max 20%.
2- Outils d’exploitation des données de contrôle interne de qualité
A) Diagramme de Levey-Jennings :
En biologie médicale, le graphique de Levey-Jennings est connu et largement utilisé comme
représentation graphique des résultats du matériel de contrôle analysé quotidiennement. Il
est obtenu à partir de la valeur cible et des écarts-types calculés à partir des données de CQ
recueillies.
Chaque analyte et chaque niveau de contrôle doivent avoir leur graphique.
Les limites acceptables reconnues sont habituellement ± 2 écarts-types comme niveau
d’avertissement ̎ et ± 3 écarts-types comme niveau de ̎mesure à prendre̎ ou « seuil
d’alarme ».
C’est un outil qui permet d’interpréter les résultats et d’exercer une surveillance étroite de la
variabilité naturelle du processus analytique et d’anticiper sa dégradation. Il est
indispensable d’utiliser du papier millimétré afin d’obtenir la plus grande précision possible.
Le tableau de Levey-Jennings peut être représenté
11 par un graphique en forme de « cloche »
afin d’illustré la distribution générale des valeurs de contrôle.

Quand un processus analytique est sous contrôle, environ 68% des valeurs de CQ sont
comprises entre ± 1ET (écart-type). De la même manière, 95,5% des valeurs de CQ sont
comprises entre ± 2ET par rapport à la moyenne. Environ 4,5% de toutes les données seront
en dehors des limites de ± 2ET quand le processus analytique est sous contrôle. Environ
99,7% de toutes les valeurs de CQ sont comprises entre ± 3ET par rapport à la moyenne.
Comme seulement 0,3% ou 3 valeurs sur 1000 seront situées en dehors des limites ± 3ET,
toute valeur en dehors des ± 3ET sera associée à un état d’erreur significatif et les résultats
de patients ne devront pas être validés.
B) Logiciels d'exploitation :
Les valeurs des CIQ sont d’interprétation délicate car il est difficile de détecter efficacement
une erreur réelle sans augmenter la fréquence des fausses alarmes. La gestion de ces fausses
alarmes peut devenir très coûteuse en temps et en énergie pour le personnel du laboratoire.
Le logiciel simplifie l’interprétation des résultats des CIQ, améliore la détection des erreurs
et diminue la fréquence des fausses alarmes.
Certains logiciels permettent d’optimiser de façon fiable et automatisée la sensibilité de
détection des erreurs. Par contraste avec les méthodes actuelles dans lesquelles le seuil de
détection d’erreur est fixé, souvent de façon arbitraire, par le biologiste médical, ces
logiciels développés déterminent le seuil de détection optimal en fonction d’objectifs
cliniques et biologiques concrets et spécifiques de la méthode d’analyse à contrôler.
Une fois le seuil déterminé, le CIQ est traité comme un test diagnostic dont les
performances sont décrites à l’aide d’indicateurs usuels en médecine et biologie médicale
(sensibilité, spécificité, valeurs prédictives négative et positive). Le traitement des données
de CIQ s’appuie sur des méthodes d’apprentissage machine permettant une détection rapide
des erreurs de mesure tout en minimisant la fréquence des fausses alarmes. Lorsqu’une
erreur est détectée, le logiciel permet d’estimer l’amplitude de la déviation et la date à
laquelle cette déviation est apparue.
Ces indicateurs contribuent à simplifier la prise de décision face à une alarme (pertinence
d’une vérification des résultats antérieurs, estimation de l’impact clinique pour les patients,
etc).
Les contrôles de qualité peuvent être gérés par des systèmes informatiques :
- logiciels embarqués liés aux analyseurs automatiques ;
- logiciels de gestion du contrôle de qualité ;
- logiciels intégrés au système d'information du laboratoire (SIL) ;
- logiciels qualité.
Le choix du mode de gestion repose sur les fonctionnalités des différents outils et de leur
capacité de transfert des données et de connexion.

Les fonctionnalités essentielles des logiciels sont les suivantes :


- Archivage des résultats ; 12
- Calcul automatique des moyennes, écart type, coefficient de variation...
- Gestion des alertes en fonction des limites acceptables définies ;
- Gestion des règles d'interprétation ;
- Elaboration des diagrammes de Levey Jennings ;
- Etablissement de tableaux de bord récapitulatifs des résultats et des alertes ;
- Gestion de la traçabilité des actions ;
- Suivi des non-conformités, des corrections et actions correctives.
VIII- INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DU CONTRÔLE :
1- Règles d’interprétations (règles de Westgard) :
En 1981, le Docteur James Westgard de l’Université du Wisconsin a publié un article sur le
contrôle de qualité en laboratoire d’analyses établissant les bases de l’évaluation de la
qualité des séries analytiques.
Le système de Westgard comporte six règles élémentaires. Ces règles sont utilisées
individuellement ou en combinaison afin d’évaluer la qualité des séries analytiques.
L’application simultanée des règles de Westgard par addition des résultats des deux niveaux
de contrôle permet une détection plus rapide et plus efficace des éventuels
dysfonctionnements. Chaque règle de Westgard s’applique avec deux niveaux de contrôle
uniquement si les résultats de chaque niveau, pris indépendamment, ne violent pas cette
règle.
Ces règles permettent de décider si un résultat de contrôle interne peut être déclaré
acceptable ou non. Globalement, on définit comme « conforme » tous les résultats de CQI
se situant à l’intérieur des seuils d’avertissement.
Si les résultats des contrôles sont en dehors des plages acceptables, le laboratoire doit mettre
en place une procédure qui définit les actions correctives à prendre afin de résoudre le
problème avant de produire un résultat d’analyse pour un patient.
A) Règles d’alertes :
A-1) Règle 12S :
C’est une règle d’alarme ou d’avertissement et non pas un critère de rejet d’une série, et qui
est violée lorsqu’une seule valeur de contrôle se situe entre le seuil d’avertissement (± 2ET)
et le seuil d’alarme (± 3ET). Elle est utilisée comme critère d'utilisation des autres règles.
Les valeurs de contrôle des séries antérieurs et en cours doivent être prise en compte, si
aucune autre erreur n’est identifiée, les résultats peuvent être validés.
Cette règle signale simplement qu’une erreur aléatoire ou systématique est présente dans le
système analytique.

A-2) Règle 41S :


Cette règle est violée lorsque quatre résultats
13 consécutifs (du même côté de la valeur cible)
sont supérieurs à +/-1ET, ou lorsque les deux niveaux dépassent consécutivement 2 fois ±1S
Elle détecte les erreurs systématiques, même de faibles importances.
Les infractions pour un même niveau indiquent un biais systématique dans un seule zone de
la courbe de calibration. Alors que les infractions pour différents niveaux indiquent une
erreur systématique sur une zone de concentration plus large.

A-3) Règle 10x : 10 mesures consécutives du même côté de la cible


Elle est violée lorsque dix résultats consécutifs d’un même niveau sont situés du même côté
de la cible, ou lorsque 5 mesures successives de chaque niveau se situent du même côté de
la cible.
Les infractions pour un même niveau indiquent un biais systématique dans un seule zone de
la courbe de calibration. Alors que les infractions pour différents niveaux indiquent une
erreur systématique sur une zone de concentration plus large.
Cette règle détecte les erreurs systématiques, même de très faibles importances, et nécessite
une validation précise de la valeur cible.
B) Règles de rejet : 14

B-2) Règle 13S :


Elle est violée lorsqu’un seul résultat de
contrôle se situe en dehors des limites du
seuil d’alarme (±3ET).
Elle détecte les erreurs aléatoires
inacceptables et peut aussi indiquer le
début d’une erreur systématique
importante.

B-2) Règle 22S :


On peut appliquer cette règle en intra série (au sein d’une même série : niveau 1 et niveau 2)
et en inter séries.
Elle est violée lorsque deux résultats consécutifs d’un même niveau ou des deux niveaux
sont compris entre le seuil d’avertissement (± 2s) et le seuil d’alarme (±3s), du même côté
de la valeur cible.
Cette règle détecte uniquement les erreurs systématiques.
Enfreindre la règle en inter-séries indique que seul une partie de la courbe analytique est
affecté par l’erreur.

B- 3) Règle R4s : 2 mesures consécutives espacées de > 4s


Elle est destinée uniquement à l’application à la série en cours (en intra-série), et violée
lorsque le résultat physiologique et le résultat pathologique sont espacés de plus de 4s.
Les deux résultats de CQI successifs se situent donc de part et d’autre de la valeur cible.
Elle détecte les erreurs aléatoires trop importantes, mais aussi certains erreurs systématiques
(problème de calibration).
Dans le but de simplifier le suivi des résultats,
15 l’utilisation associative des multi-règles de
Westgard sous forme d’un algorithme décisionnel facilite la tâche d’acceptation ou non
d’une série de mesures. Et consiste ainsi à parcourir les différentes règles d'interprétation
selon le schéma suivant :

Remarque : si la réponse est "non" pour la règle 12S, il ne faut cependant pas accepter le
processus analytique, sans avoir vérifier les règles R4S, 41S et 10x.

2- Interprétation des résultats :


A) Interprétation quotidienne :
Afin de détecter correctement les erreurs, il convient d’utiliser au minimum les règles de
rejets (13S, 22S et R4S), Il y a trois cas possibles :
A-1) La méthode est sous contrôle si :
- La valeur de contrôle se situe à l’intérieur des limites de surveillance (2DS)
- Violation de la règle 12S et la valeur du deuxième niveau de contrôle se situe à l’intérieur
des limites de surveillance.
Dans ce cas les résultats des échantillons de patients peuvent être utilisés toutes en vérifiant
les valeurs de contrôle des séries antérieurs.
A-2) La méthode est sous contrôle mais 16l’évaluation à long terme montre que la
méthode est hors contrôle statistique.
La méthode est sous contrôle, mais peut être considérée comme étant hors contrôle
statistique si toutes les valeurs de contrôle se situent à l’intérieur des limites de surveillance,
mais il y a violation des règles 41S et 10X.
Dans ce cas, l’analyste peut consigner les résultats d’analyse mais en avertissant qu’un
problème pourrait être en train de se produire. Des tendances importantes doivent être
découvertes aussitôt que possible de manière à éviter de graves problèmes dans l’avenir.
En d’autres termes, chaque laboratoire doit préciser dans la manuelle qualité comment
traiter ces tendances.
A-3) La méthode est hors contrôle si :
Les règles de rejet (22S, 13S, R4S) sont violées, les résultats de CQI sont non conformes, les
résultats des échantillons de patients sont à rejeter.
Il faut rechercher et corriger la source d’erreur et répéter toute la série de mesurages.
B) Interprétation différée à moyen terme :
L'interprétation différée à moyen terme (par ex., mensuelle) permet de surveiller la fidélité
intermédiaire et de déceler une tendance pour prévenir une dégradation du processus.
Elle peut aussi évaluer la justesse des méthodes analytiques lors de l'intégration des données
de contrôle interne de qualité dans des programmes de comparaison inter-laboratoires.
Elle permet la conduite d'éventuelles actions correctives.
C) Interprétation à long terme :
Elle permet de surveiller la pérennité des résultats au cours du temps. Les données
accumulées témoignent de l'efficacité du système et permettent le calcul de l'incertitude de
mesure des résultats.
L'interprétation à long terme permet de s'assurer que les variations des moyennes et écarts
type pour chaque niveau et chaque analyse restent dans les limites préétablies.
IX- CRITÈRES DE FIABILITÉ ET ERREURS ANALYTIQUES :
Le CQI renseigne sur les indicateurs de performance du processus analytique telle
l’exactitude, la fidélité et la justesse, en recherchant et corrigeant les erreurs pouvant
entacher les résultats des examens biologiques.
1- Critères de fiabilités des analyses :
La fiabilité des analyses est déterminée par des critères qui peuvent être vérifier par le
contrôle qualité tels que la précision, l’exactitude et la fidélité, et par d’autres critères non
évaluables par le contrôle qualité tels les critères fonctionnels.
A) La précision (fidélité) : 17
La fidélité se définit comme l’étroitesse de l’accord entre les valeurs obtenues par des
mesures répétées effectuées sur un même échantillon dans des conditions spécifiées.
Elle est déterminée par l’écart des valeurs entre elles. Moins il y a d’écart pour un ensemble
de données plus grande est la précision.
C’est un critère statistique exprimée quantitativement par l’écart-type, la variance ou le
coefficient de variation. Et elle sert à définir la répétabilité, la fidélité intermédiaire et la
reproductibilité de mesure.
Elle ne doit pas être confondue avec l’exactitude.
A-1) La répétabilité :
Elle correspond à l’étroitesse de l’accord entre des mesures faites sur le même échantillon,
de nombreuses fois de suite, dans une même série. On est donc dans des conditions idéales :
même opérateur, même système de mesure, même méthode, même lieu, courte période de
temps, même réactif.
La répétabilité s’exprime habituellement sous forme de coefficient de variation (CV) et
correspond, en biologie médicale, au CV intra-série.
La répétabilité peut être bonne (ET faible, imprécision faible) ou mauvaise.
A-2) la reproductibilité (fidélité intermédiaire) :
Elle correspond à l’étroitesse de l’accord entre les résultats des mesurages d’un même
échantillon en faisant varier les conditions de mesure, donc entre des séries différentes. Elle
s’exprime habituellement sous forme de coefficient de variation (CV) et correspond, en
biologie médicale, au CV inter-série.
La reproductibilité est la mesure de l’imprécision ; elle exprime le degré de variation
(dispersion) des résultats lors d’analyses multiples d’un matériel de contrôle de même
valeur réalisées selon une méthode d’analyse, soit par comparaison inter séries (le même
contrôle est passé le même jour dans toutes les séries d'échantillons à analyser), soit par
comparaison de jour à jour.
B) La justesse
La justesse se définit comme l’étroitesse de l’accord entre la moyenne d’un grand nombre
de valeurs obtenues par des mesures répétées et une valeur de référence. Elle ne s’exprime
pas numériquement, mais évaluée par le biais.
La justesse fournit une indication sur les erreurs systématiques.
Elle permet de mettre en évidence le biais d'une méthode ou une différence systématique
entre deux méthodes et de la quantifier à condition de s'assurer que les échantillons de
contrôle utilisés se comportent comme les échantillons biologiques.
C) Exactitude :
C’est un critère opérationnel qui se définit comme, la qualité ou l’étroitesse de l’accord
entre une valeur mesurée et la valeur vraie (exacte ou attendue). Elle ne s’exprime pas
numériquement, mais évaluer par le biais (exprimer en valeur absolue ou en pourcentage)
qui est représenté par la différence entre la valeur observée et une valeur de référence. Plus
ce biais est petit (donc le résultat est proche de la valeur de référence), plus ce résultat a une
grande exactitude.
C’est un produit d’une mesure qui prendre en compte à la fois la justesse et la fidélité, et de
ce fait elle ne permet pas de savoir si l’erreur est une erreur de fidélité ou de justesse.
NB : à la limite, on peut avoir un résultat18complètement exact, parceque la justesse donnera
un biais trop fort, et la fidélité donnera un ET trop élevé, mais en réalité le résultat n’est ni
juste ni fidèle.

D) Critères fonctionnels :
D-1) sensibilité (exprimée par une concentration) : c’est la valeur la plus basse qu’on peut
doser de façon fiable, avec une fidélité acceptable. Elle est à distinguer de la limite de
détection, pour laquelle on admet des CV plus élevés. Cette qualité est surtout importante
dans la détermination de composés habituellement présents en très faible quantité, comme
les enzymes, et surtout les oligoéléments ou les hormones. Les méthodes actuelles, telles
que la fluorimétrie ou l'immunologie, ont beaucoup reculé les limites de détectabilité dans
de nombreux domaines. De plus, l'apparition de méthodes micro ou ultra-micro (pour la
pédiatrie notamment), impose la recherche d'une grande sensibilité.
D-2) spécificité et sélectivité (exprimée en %) : la méthode ne dose effectivement que la
molécule que l'on veut doser. la diffusion des méthodes enzymatiques ou immunologiques a
considérablement amélioré ce critère.
D-3) linéarité (exprimée par une gamme de concentration) : la linéarité indique la zone de
concentration où le dosage est fiable ; plus cette zone est vaste, moins il est nécessaire de
refaire des dosages avec dilution, d'où économie, mais plus le réactif devient coûteux. En
général, les gammes de linéarité couvrent la plus grande partie de la pathologie courante.
2- Types et sources d’erreur analytiques :

A) Erreurs aléatoires (fortuites) :


Sont des erreurs affectant la précision (fidélité) de la mesure, et concerne toute déviation
positive ou négative par rapport à la moyenne (valeur attendu) sans motif apparent, sans
affecter tous les résultats d’une valeur de même signe et du même ordre de grandeur.
Ce type d’erreur ne reflète pas un défaut du système d’analyse, et par conséquent n’est pas
censé se répéter.
Ce type d’erreur a été quantifiée par l’écart-type et par le coefficient de variation (plus la
valeur est petite, plus la précision est grande).
L’acceptabilité de ce type d’erreurs est fonction
19 de la valeur définie de l’écart-type ; elle est
inacceptable pour tout point situé en dehors du seuil d’alarme (± 3ET), et les résultats du
test doivent être rejetés.
Elles sont souvent dues à des erreurs de manipulation ponctuelle de survenues fortuites, qui
doivent être recherchées et éliminées, ce qui est souvent difficile à faire a posteriori, mais on
peut les réduisent par répétition.
Les causes sont peuvent être très variable :
- mauvaise reconstitution (erreur de volume, dénaturation par une agitation trop forte, mix
insuffisant de l’échantillon et réactif)
- Pipetage incorrect et variable ;
- mauvaise conservation du sérum de contrôle (évaporation, dénaturation thermique) ;
- vaisselle contaminée (présence des substances interférentes) ou réactifs détériorés ;
- erreur de réglage de l'appareil ou défaut de lecture ;
- erreur de calcul, de recopiage ou d'identification.

B) Erreurs de fidélité (imprécision) :


La fidélité est estimée soit par la mesure des écarts extrêmes, soit par le calcul de l'écart type
(moins sensible aux erreurs fortuites), ou mieux par le coefficient de variation CV, exprimé
en pourcentage.
La précision pourra se compléter par deux notions : la répétabilité et la reproductibilité.
Les causes d'erreur peuvent être nombreuses : outre les erreurs de manipulation, notamment
sur la précision des temps de mesure, deux facteurs interviennent :
- instabilité des réactifs ou des échantillons de contrôle, de la température, de l'appareillage,
du circuit électrique, etc....
- contamination entre deux échantillons présentant des valeurs très différentes. Ce
phénomène peut être quantifié par l'utilisation successive de sérums de valeur haute et
basse. La contamination est exprimée en pourcentage.
* Détection de contamination : analyse de blancs :
L’analyse de blancs permet de détecter les phénomènes de contamination dans le processus
analytique. Ainsi l’analyse systématique de blancs réactifs (tout sauf addition de
l’échantillon), de terrains (matrice de concentration nulle en analyte à doser) ou
d’échantillons simulés (matrice semblable à celle des échantillons analysés nulle en analyte
à doser, par exemple un sérum bovin) permettra de démontrer que le niveau de
contamination est dans les limites acceptables précédemment documentées. Si ce n’est pas
le cas, il faut considérer la situation comme une alarme et questionner la validité des
résultats de la série de mesures. Au besoin, la source de contamination sera identifiée et les
analyses reprises.
C) Erreurs systématiques ou erreur de justesse (exactitude)
Ces erreurs sont constantes affectent l’exactitude des processus analytiques et se répètent
tant que la cause n’a pas été éliminée. Elles ne sont pas acceptables car elles indiquent un
défaut dans le système d’analyse et doivent être corrigées, mais elles sont souvent difficiles
à détecter
Elles sont détectées dès qu’il y a changement de moyenne des valeurs de contrôle. Ce
changement dans la moyenne peut être progressif et apparaître comme une dérive, ou il peut
être soudain et apparaître comme un décalage. Les résultats s'écartent de la valeur cible
visée, donc biaisés, tout en restant dans des limites acceptables. Ils sont anormalement
abaissés ou augmentés.
Tous les échantillons sont affectés d'une20valeur du même ordre de grandeur :
- soit proportionnelle à la concentration de l'analyte à doser : erreur systématique
proportionnelle ;
- soit indépendante de la concentration de l'analyte à doser : erreur systématique constante.
Ces non-conformités sont généralement liées à un défaut des étalons ou de l'étalonnage.
Exemples :
* Si les deux résultats présentent le même biais = erreur systématique constante.
* Si les deux résultats présentent le même rapport = erreur systématique proportionnelle
Biais = Valeur observée – valeur cible
Rapport = valeur observé / valeur cible
* Notion de l’effet de série et de biais persistant :
En ce qui concerne le CIQ, 2 niveaux d'erreurs systématiques doivent être considérés :
(i) Le biais persistant qui affecte le système analytique (pour un type donné de matériau
d'essai) sur une longue période de temps et affecte tous les résultats. Un biais, s'il est petit
par rapport à l'erreur aléatoire, peut être identifié seulement si le système analytique a
fonctionné pendant longtemps. On peut tolérer un biais s'il reste dans des limites prescrites.
(ii) L'effet de série qui peut être mis en évidence par exemple par une déviation du système
analytique pendant une série particulière. Cet effet, quand il est suffisamment grand, sera
identifié par le contrôle de qualité, quand il se produit, comme une condition hors contrôle.
C1- Décalage (déplacement) : l'inexactitude ou erreur d'exactitude proprement dite
Cette erreur est constante dans le temps et peut être quantifiée statistiquement en mesurant
la différence entre la moyenne des mesures répétées et la valeur cible. On peut l'exprimer en
valeur absolue ou en pourcentage. C'est un des critères qui peut servir à l'évaluation d'un
appareillage ou d'une méthodologie.
Un décalage survient lorsqu’il y a un changement brusque de la moyenne des contrôles, et
ça se produit lorsqu’il y a un changement soudain suivi de 6 résultats consécutifs de même
côté de la moyenne. Les décalages dans les données de CQ représentent un changement
soudain et important, positif ou négatif dans les performances du système analytique.

Les causes peuvent être par exemple :


- étalon ou réactif inappropriés : erreur d'identification d'un lot par exemple, mauvaise
calibration/recalibration imprécise, dégradation de réactif ou changement de lot.
- Changement de la méthode (méthode inexact)
- Erreur systématique dans la procédure d’analyse (défaillance dans le système de
prélèvement d’échantillons ou de distribution des réactifs, erreur sur une longueur d'onde)
- défaillance ou la variation soudaine de la lampe
- changement soudain de température d’incubation, temps de mesure ou coefficient de
transformation faux,
- cinétique de l'étalon différente de celle du dosage
C2- Dérive (tendance) ou variation d'exactitude
21 :
Elle n'est pas constante dans le temps et ne peut pas être quantifiée comme dans le cas
précédent. Elle survient lorsque les valeurs se déplacent graduellement mais de façon
continue dans une direction sur 6 résultats ou plus.
Une dérive indique une perte progressive de fiabilité dans le système analytique. Les dérives
sont habituellement subtiles.

Elle a des causes très diverses :


- « vieillissement » entraînant une dénaturation progressive ou une concentration des
réactifs ou des étalons
- "encrassage" progressive (accumulation de débris) des tubulures échantillons/réactifs, des
électrodes ou des cuves de mesure.
- détérioration de la lampe de l’automate.
- variation progressive de la température de la chambre d’incubation
- détérioration progressive de l’intégrité du filtre optique.
Il s'agit donc dans ce cas d'un problème de maintenance, alors que dans le cas de
l'inexactitude, le problème de la méthodologie est au premier plan. La maintenance ne doit
pas être réduite à la détection et à la réparation des pannes.
Un problème très général peut être à l'origine de ces deux erreurs : c'est la conservation à
l'air libre et à température ambiante jusqu'au moment de l'analyse des godets d'échantillons
et de réactifs. Cette vieille pratique peut conduire à des erreurs (inexactitude pour les
patients, dérive pour les contrôles), d'autant plus que les volumes d'échantillons sont petits,
ce qui est de plus en plus le cas actuellement.
D- Erreur grossière
Sont des valeurs exceptionnelles en dehors de l’intervalle ±3ET dues à des conditions
anormales ou à des fautes techniques, et qui se manifesteront généralement par des valeurs
mesurées considérablement différentes de toutes les autres erreurs.
Elles doivent être identifiées et les mesures concernées doivent être éliminées de la série de
mesures, par exemple en répétant si possible.
Les causes sont multiples :
- Une erreur sur le matériau de contrôle (changement de lot, erreur de positionnement) :
d’autres analytes sont alors perturbés dans le même sens ou en sens contraire ;
- Une mauvaise reconstitution du spécimen de contrôle, suite à un problème de pipetage
(erreur de volume, pipette dérèglée, non contrôlée, erreur de liquide de reconstitution) : les
résultats de tous les analytes varient alors dans le même sens ;
- Une mauvaise conservation du spécimen de contrôle (évaporisation)
- Congélation ou décongélation du spécimen de contrôle : vérifier avec un spécimen frais ;
- La préparation ou le positionnement d’un réactif ;
- La reconstitution, le positionnement ou le changement de lot d’un étalon de travail ;
- Le paramétrage de l’analyse.
X- MESURES CORRECTIVES EN CAS
22 DE NON CONFORMITÉ

Il est difficile de donner des conseils généraux sur comment le laboratoire devrait agir
quand l’analyse s’avère être hors contrôle. Les différentes variables analytiques ne peuvent
pas être traitées exactement de la même manière. L’expérience et le sens commun de
l’analyste sont d’une importance vitale quand il faut choisir les mesures correctives
nécessaires. Cependant, si une situation hors contrôle a lieu, il est très probable qu’il y a une
erreur aussi dans l’analyse des échantillons réels.
En cas de situation hors contrôle, la démarche normale est de réaliser quelques analyses de
contrôle en plus (au moins deux). Si les nouvelles valeurs de contrôle se situent à l’intérieur
des limites de surveillance, les échantillons peuvent être re-analysés. Si en revanche les
valeurs de contrôle se situent encore à l’extérieur des limites de surveillance, les analyses de
routine doivent être interrompues, et des mesures correctives doivent être prises afin de
localiser et éliminer la ou les sources d’erreur.
Le contrôle des réactifs et l’étalonnage de l’instrument ou le remplacement de la verrerie et
de l’appareillage sont des mesures correctives ordinaires en cas de situations hors contrôle.
Le problème, et sa solution, devraient être documentés. Les analyses réalisées depuis que la
dernière valeur de contrôle acceptable a été obtenue doivent, si possible, être répétées.
Si les valeurs de contrôle ainsi répétées sont toujours hors contrôle, les résultats obtenus à
partir d’échantillons réels ne sont pas reportés.
Si les échantillons réels ne peuvent pas être re-analysées, en raison par exemple
d’instabilité, et si le client a toujours besoin d’un résultat, ce dernier peut être consigné, à
condition qu’une note claire et précise soit ajoutée.
La nature de ces actions est précisée en fonction des erreurs observées :
** Pour les erreurs aléatoires : signalée par la violation des règles 13S ou R4s.
- il faut rejeter les résultats
- rechercher et corriger la source d’erreur : vérifier la qualité du système de prélèvement,
du processus de mélange du milieu réactionnel, du photomètre... ;
- répéter toute la série de mesurages.
** Pour les erreurs systématiques : signalée par la violation des règles 22S, 41S et 10x.
- le déroulement de la série de mesurages doit faire l’objet d’une analyse critique.
- rechercher et corriger la source d’erreur :
 Erreurs systématiques constantes : vérifier l'aspect du réactif, les conditions
opératoires de la réaction, la nature du blanc de la réaction, la date de péremption... ;
 Erreurs systématiques proportionnelles : vérifier le numéro du lot des étalons, le
titre attribué à l'étalon, sa stabilité, réétalonner la technique... ;
- répéter le cas échéant la série.
Utiliser les guides de dépannages pour identifier les causes possibles pour le type d'erreur
indiquée par la règle violée.
La présentation sous forme de logigramme23 est une bonne solution pour que la procédure soit
facilement comprise et appliquée lors de la validation quotidienne du CIQ par les
opérateurs.
** ETUDE DES CAS : 24
Cas n°1 : HbA1c
Le chromatographe est étalonné, le contrôle CQI fournit les résultats suivants :
Niveau 1 : résultat observé : 9,3 % (Valeur cible : 7,9 %, Limite acceptable : +0,5 %)
Niveau 2 : résultat observé : 6,3 % (Valeur cible : 5,5 %,Limite acceptable : + 0,4 %)
Les résultats sont-ils acceptables ? → NON
Pourquoi ? → Résultats supérieurs aux limites d'acceptabilité.
Quel est le type d’erreur observé ?
On calcule le biais en valeur absolue et en pourcentage :
Biais niveau 1 : +1,3% Exprimé en pourcentage : + 16 %
Biais niveau 2 : +0.8% Exprimé en pourcentage : +14 %
Les 2 échantillons sont affectés d'une erreur de même signe et de même grandeur. Il s'agit
d'une erreur systématique.
Le biais est-il proportionnel à la concentration d'HB A1c ?
OUI, les résultats des 2 échantillons sont affectés d'un pourcentage d'erreur de même ordre.
À quelle non-conformité peut être attaché ce type d'erreur ?
Il est généralement la conséquence d'un défaut lié à l'étalon :
- Dégradation de l'étalon (résultats affectés du signe +).
- Du titre erroné qui leur est affecté (titrage d'un nouveau lot ou erreur de programmation).
Quelles sont les mesures immédiates à prendre ?
Changer l'étalon ou la valeur qui lui a été attribuée.
Attention! Il est inutile de re-étalonner dans les mêmes conditions, cela ne changera rien.
Quelles sont les actions à prendre ?
Une action corrective doit être engagée dans un 2éme temps.
Pour rechercher l'origine de l'erreur et éviter la récurrence :
* Etalon dégradé : respecter les conditions de traitement et de conservation de l'étalon.
* Titre erroné dans le paramétrage : procéder à l'information ou (et) formation des
personnes pratiques, unités etc...
* Titre erroné fourni dans la fiche technique : utilisation d'un nouveau lot. Vérifier les
conditions d'utilisation de l'étalon, le numéro du lot utilisé, le certificat et contacter, en
dernier recours le fournisseur et procéder à une déclaration de réactovigilance.
Cas n°2 : HbA1c
Niveau 1 : résultat observé : 5,8 % (Valeur cible : 7,9 %, Limite acceptable : +0,5 %)
Niveau 2 : résultat observé : 8% (Valeur cible : 5,5 %, Limite acceptable : + 0,4 %)
Les résultats sont-ils acceptables ? → NON
Pourquoi ? Les résultats sont supérieurs aux limites d'acceptabilité. Les résultats des 2
échantillons ont été inversés.
Attention! Il est inutile de re-étalonner dans les mêmes conditions, cela ne changera rien.
Cas n°3 : HbA1c
Le contrôle CQI fournit les résultats suivants :
Niveau 1 : résultat observé : 7,2% (valeur cible : 7,9 %, Limite acceptable : +0,5 %)
Niveau 2 : résultat observé : 6,5% (valeur cible : 5,5 %, Limite acceptable : + 0,4 %)
Les résultats sont-ils acceptables ? NON
Pourquoi ? Les résultats sont supérieurs aux limites d'acceptabilité.
Quel type d'erreur est observé ?
On calcule le biais en valeur absolue et en pourcentage :
Biais niveau 1 : -0,7% Exprimé en pourcentage : -9%
Biais niveau 2 : +1% Exprimé en pourcentage : +18 %
Les 2 échantillons ne sont pas affectés d'une
25 erreur de même signe et de même grandeur.
Il ne s'agit pas d'une erreur systématique, mais d'une erreur aléatoire.
A quelle non-conformité peut être attaché ce type d'erreur ?
Le plus souvent ce type d'erreur est lié à une maintenance défectueuse, notamment celle de
la colonne, nettoyage, changement etc...
Sinon, quelles sont les mesures immédiates à prendre ?
Procéder à la maintenance et effectuer de nouveau les dosages de la série.
Attention, il est inutile de re-étalonner dans les mêmes conditions, cela ne changera
rien.
Quelles sont les actions à prendre ?
Vérifier que les résultats fournis avant le contrôle n'étaient pas erronés.
Une action corrective doit être engagée dans un 2eme temps pour rechercher l'origine de
l'erreur et éviter la récurrence et modifier la fréquence des maintenances : entretien du
système de distribution, nettoyage, changement de colonne...

Cas n°4 : HbA1c


Au cours de la journée de travail, le contrôle fournit les résultats suivants :
Niveau 1 : résultat observé : 8,9%
* Valeur cible : 7,9% * Limite acceptable : +0,5 %
Niveau 2 : résultat observé : 6,5%
* Valeur cible : 5,5% * Limite acceptable : +0,4 %
Les résultats sont-ils acceptables ? NON
Pourquoi ? Les résultats sont supérieurs aux limites d'acceptabilité.
Quel est le type d'erreur observé ?
On calcule le biais en valeur absolue et en pourcentage.
Biais niveau 1 : +1% Exprimé en pourcentage : ±11%
Biais niveau 2 : +1% Exprimé en pourcentage : +18 %
Les 2 échantillons sont affectés d'une erreur de même signe et de même grandeur. Il s'agit
d'une erreur systématique.
Le biais est-il proportionnel à la concentration d'HbA1c ? →→ NON
Les résultats des 2 échantillons ne sont pas affectés d'un pourcentage d'erreur de même
ordre : +11 et + 18 %.
Le biais est constant (du même ordre de grandeur : + 1% et +1%), quel que soit le niveau de
concentration.
A quelle non-conformité peut être attaché ce type d'erreur ?
Ce type d'erreur (erreur systématique constante quel que soit le niveau de concentration) est
généralement la conséquence d'un défaut lié au blanc de la fonction d'étalonnage. La valeur
du blanc a évolué (ligne de base par exemple).
Sinon, quelles sont les mesures immédiates à prendre ?
Un réétalonnage va régler ce problème.
Quelles sont les actions à prendre ?
Une action corrective doit être engagée dans un 2ème temps pour rechercher l'origine de
l'erreur et éviter la récurrence : vérifier la fréquence d'étalonnage et connaître les facteurs de
variabilité qui influent sur la fonction d'étalonnage.
XI- DOCUMENTATION ET ARCHIVAGE 26 (TRAÇABILITÉ) :
Les résultats des différentes opérations de contrôle doivent être collectés au fur et à mesure,
archivés et édités sous forme de récapitulatifs périodiques, afin de garder une trace des
contrôles de qualité interne effectués par le laboratoire, ainsi le changement des données
enregistrés dans le temps permet de trouver plus facilement les causes en cas de problèmes.
Cet archivage est à faire manuellement ou de manière automatisée en utilisant un logiciel
qui donne les graphiques dynamiques en temps réel.
Pour la validité opérationnelle il faut établir un document avec des info claires sur :
- Stratégie du contrôle de qualité
- Spécifications ou limites acceptables (objectifs à atteindre)
- Mise en œuvre: matériaux, fréquence, conduite à tenir en cas de rejets,..
- Enregistrement et traitement statistiques des données obtenues
- Conclusion et décision au regard des limites acceptables fixées.
XII- CONCLUSIONS :
Le CIQ est un aspect essentiel pour s'assurer que les résultats donnés par un laboratoire
conviennent à leur usage, et répond aux besoins des patients, des prescripteurs et des
soignants.
Le contrôle qualité est une étape cruciale dans la gestion de qualité, et constitue le principal
recours disponible pour s'assurer que seules des données de qualité convenable sont
délivrées par un laboratoire. Quand il est correctement exécuté il est très efficace.
On ne peut délivrer les résultats d’analyses médicales sans validation par un contrôle
qualités
Le biochimiste doit avoir en tête la combinaison des différentes règles de WESTGARD lors
de l’interprétation des résultats du contrôle qualité.
Dans les séries où la performance tombe en dehors des limites acceptables, les données
produites doivent être rejetées et, après avoir apporté une action curative au système
analytique, l'analyse peut être répétée.
BIBLIOGRAPHIE : 27

1- Généralités sur le contrôle de qualité en biologie clinique et la bonne utilisation des


résultats des CQ ProbioQual, les biologistes animateurs de probioqual, probioqual – 9 rue
du professeur florence – 69003 lyon - tél : 04 72 65 34 90 / fax : 04 78 85 97 77 - courriel :
secretariat@probioqual.com http ://www.probioqual.com

2- Fiche « contrôle qualité interne » partie I, II, III, IV ; création mars 2006, mise à jour
octobre 2013 nouha atiki, dagmar kesseler, andré deom, anne mauris ; centre suisse de cq, 2
chemin du petit-bel-air, ch - 1225 chêne-bourg

3- Guide de gestion de la qualité dans les laboratoires de biologie médicale, 2017, ordre
professionnel des technologistes médicaux du québec, isbn : 978-2-9816759-2-7 (version
pdf)

4- Introduction au laboratoire de biochimie médicale, professeur Ambroise Martin,


faculté de médecine lyon grange-blanche, document 1995 - revu janvier 2006
5- Leçons de base de contrôle de qualité au laboratoire, Greg Cooper, Bio-Rad
laboratories, inc., 2009
6- Sergine Lapointe, 2011, « Contrôle de qualité dans les laboratoires de biologie
médicale : les conditions gagnantes », la revue des biotechnologistes médicaux du
québec : labexpert

7- Système de gestion de la qualité au laboratoire : manuel, OMS 2013

8- Guide technique d'accréditation : contrôle de qualité en biologie médicale


SH GTA 06, révision 00. cofrac

9- Les contrôles de la qualité analytique en biologie médicale, document LAB GTA 06,
révision 00 – juillet 2005, cofrac

10- Contrôle interne de qualité, SG2-03, c. giroud, j. arnaud, v. adjidé, ann biol clin 2010 ;
68 (hors série no 1) : 203-222, qualité et accréditation en biologie médicale

11- Guide de bonne exécution des analyses des biologie médicale, 1999 modifié en 2002

12- Dr. Claude Giroud, bio-rad laboratories, 92430 marnes-la-coquette, Métrologie en


biologie médicale »

13- Propositions de recommandations pour l’utilisation pratique des contrôles internes


de qualité (ciq) dans un laboratoire de biologie médicale, Jean-marc giannoli, anton
szymanowicz, ann biol clin 2011 ; 69

14- Contrôle de la qualité analytique au labo, août 2009, Hilde de boeck

15- Gestion de ciq au laboratoire central de virologie, faculté de médecine et pharmacies


rabat, Mme Imane Bouanaya, 2019

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