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CONTRÔLE DE QUALITÉ
I- INTRODUCTION
II- DEFINITION du CQ
V- MATÉRIEL DE CONTRÔLE
XII- CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I- INTRODUCTION 1
La Biochimie Clinique est l’une des plus importantes disciplines paracliniques qui s’occupe
de la mesure et de l’interprétation de l’état physiologique de l’homme et de la recherche des
variations pathologiques, contribue ainsi au diagnostic et à l’explication physiopathologique
des maladies et par là, à la mise en route de traitements nécessaires, à la surveillance de
l’évolution et l’adaptation thérapeutique, mais aussi à la prophylaxie des maladies.
Donc, elle se révèle être d’une grande importance dans le domaine de la santé humaine, ce
qui impose une qualité constante qui doit être la préoccupation essentielle du biochimiste et
de l'ensemble du personnel du laboratoire.
La qualité au laboratoire peut être définie comme la justesse et la fiabilité des résultats
d’analyses. Les résultats de laboratoire doivent être aussi juste que possible, tous les aspects
des activités de laboratoire à savoir la phase pré-analytique, la phase analytique et la phase
post-analytique doivent être fiables et le rendu des résultats doit être correct afin d’être
utilisé à des fins cliniques ou de santé publique, car si des résultats inexacts sont rendus, les
conséquences peuvent être très graves (retard dans l’établissement d’un diagnostic correct,
traitement inapproprié et inutiles, complications du traitement, analyses supplémentaires et
inutiles).
Ces conséquences entraînent une augmentation en coût, en temps, en ressources humaines et
n’apportent aucun bénéfice au patient. Pour cela elle doit être assurée et vérifiée en
permanence par la mise en œuvre d’un ensemble de procédures complémentaires dont le
contrôle de qualité qui contrôle les activités liées à la phase analytique.
II- DEFINITION du CQ :
Le contrôle de qualité dans un laboratoire d’analyses biomédicales est le processus
statistique utilisé pour contrôler et évaluer le processus analytique qui produit les résultats
des patients.
C’est également l’ensemble des procédures définissant les moyens utilisés par le biologiste
de façon permanente pour détecter et corriger les erreurs pouvant entacher les résultats des
examens biologiques. Ceci afin de se renseigner sur la qualité d’un processus analytique et
sur l’incertitude affectant les résultats, en vue d’une bonne interprétation en rapport avec
l’état clinique des patients.
Dans un sens large, le contrôle de qualité peut se définir comme un ensemble de moyens
pour assurer la fiabilité des résultats jour après jour et dans le temps. Il s’applique à tous les
types de méthodes, soit quantitatives, semi-quantitatives ou qualitatives (positif ou négatif).
Selon le type de la méthode et la catégorie de matériel de contrôle utilisé, il renseigne sur les
indicateurs de performance telle l’exactitude, la fidélité et la justesse.
Il est constitué des contrôles interne et externe de qualité qui sont complémentaires.
III- TYPES DE CQ AU LABORATOIRE 2 D’ANALYSE MÉDICALE :
1- Évaluation externe de la qualité ou E.E.Q. (Contrôle ponctuel) :
Antérieurement connu sous le nom de contrôle externe de qualité (CEQ). Il correspond à
l’évaluation, par un organisme extérieur, de la qualité des résultats fournis par un
laboratoire. C’est un contrôle rétrospectif ponctuel (enquête), de "sondage" de périodicité
variable (hebdomadaire, mensuelle, etc) en aveugle tant pour le biologiste que pour le
technicien. L'organisme extérieur adresse les mêmes échantillons aux différents
laboratoires, collationne les résultats obtenus, en fait l'étude et les transmet avec
commentaires aux laboratoires participants.
Donc, il peut se définir comme une procédure d'évaluation des performances d'un
laboratoire par le biais d'une comparaison inter laboratoire réalisée par une tierce
organisation.
Il permet aux biologistes, régulièrement et en aveugle, de confronter leurs résultats, et
surtout de savoir si la réponse fournie est "bonne" ou "mauvaise" en appréciant la différence
constatée entre cette réponse et la valeur théorique, ou du moins la "valeur cible".
Il permet aussi de vérifier les différentes phases analytiques ainsi que d’évaluer et de
comparer les différentes méthodes d’analyse. Il améliore la performance des participants et
renforce la confiance dans les résultats transmis.
2- Contrôle de qualité interne (C.Q.I) ou Contrôle permanent :
C’ensemble des procédures mises en œuvre dans un laboratoire pour assurer l’exactitude et
la précision du résultat de chacune des analyses effectuées. Il correspond à une vérification
finale de l'exécution correcte de toutes les procédures (y compris l'étalonnage) qui sont
prescrites dans le protocole d'analyse. Il permet donc d’évaluer, de corriger et de valider le
processus analytique.
Le but ultime vise à offrir des analyses fiables d’un niveau de qualité élevé et par
conséquent, de soutenir le médecin dans ses interventions auprès du patient.
Ce contrôle permanent est l'assurance qualité du technicien comme du biologiste ; c'est lui
qui le sécurise sur le bon fonctionnement des systèmes analytiques, et qui permet la
validation "technique".
Il est réalisé en incluant régulièrement des matériaux de référence particuliers, ici appelés
"matériaux de contrôle" dans la séquence analytique et en dupliquant les analyses, avec
analyse statistique continue des résultats obtenus. Cette analyse statistique doit permettre
d’identifier et de différencier entre les différents types d’erreurs.
Lorsqu’un résultat du contrôle de la qualité est non conforme, des actions correctives
doivent être apportées, documentées et révisées.
Les résultats de contrôle interne de qualité peuvent être utilisés dans des programmes de
comparaisons inter-laboratoires.
RQ : On aborde seulement le contrôle qualité des analyses quantitatives (excepte les
analyses semi-quantitatives et qualitatives)
IV- BUT DU CQI : 3
- détecte les erreurs éventuelles et conduire à les corriger immédiatement
- prévient les erreurs à l’aide d’un certain nombre de critères (dérives, augmentation du CV,
du biais).
- participe à la validation des séries d'analyses.
- fournit les données nécessaires à l'évaluation de l'incertitude de mesure.
- permet la maîtrise du système analytique et le suivi de ses performances.
- permet la validation des techniques et le suivi des méthodes
- sert à valider le bon fonctionnement du couple appareil/réactif (reconstitution et stabilité
du réactif, fonctionnement de l’appareil en particulier).
- permet le contrôle et la vérification de la conformité de l’étalonnage
V- MATÉRIEL DE CONTRÔLE
1- Définition :
Les matériaux de contrôle ou « échantillon de contrôle » sont des préparations adaptées à la
méthode utilisée, contenant un ou plusieurs analytes à dosé, dont les taux sont connus par
les utilisateurs (biologistes et techniciens) ; la valeur trouvée est confrontée à la "valeur
cible" et doit se situer dans des limites acceptables annoncées par le fabricant du contrôle ou
établies par le laboratoire, ce qui permet au technicien et au biologiste de valider ou de
rejeter, en temps réel, la série d'analyses.
Un échantillon de contrôle remplit des critères bien déterminés. Il est semblable à
l’échantillon du patient (sérum, urine, LCR), idéalement avec valeur physiologique et valeur
pathologique, et doit être passé tous les jours afin de pouvoir calculer la moyenne et l’écart-
type.
2- Différence entre contrôle et calibrateur ou étalon :
L’échantillon de calibrage ou le calibrateur est un échantillon de composition définie
qualitativement et quantitativement, adapté à la méthode utilisée, pour un ou plusieurs
constituants, souvent par rapport à des étalons de référence et destiné à la mise en marche ou
au calibrage d’un instrument, d’un kit ou d’un système avant que l’analyse ne débute, Il est
souvent fournis par le fabricant de l’instrument.
Les solutions étalons permettent de déterminer la fonction d'étalonnage de l'appareil ou de la
méthode (courbe ou droite, intervalle de linéarité), par utilisation de différents niveaux de
concentration. Les étalons doivent être connus le mieux possible. On distingue :
- les étalons primaires, qui sont définis uniquement par des pesées et des mesures de
volume ; ils ne renferment que la substance étalon et un solvant très précis. Ils sont
rigoureusement définis quant aux critères de pureté, aux conditions de préparation et aux
conditions d'utilisation.
- les étalons secondaires, solutions qui ne répondent pas à tous les critères précédents, et
qui sont connus par comparaison avec eux, après analyse par une très bonne méthode et
détermination statistique des limites acceptables.
L'étalonnage quotidien ou pluriquotidien sera réalisé à l'aide d'une ou plusieurs
concentrations de l'étalon.
- les solutions de calibration, dans le cas où la préparation de solutions étalons ou leur
utilisation est impossible, on utilisera des solutions de calibration, de composition non
parfaitement définie et dont le titre est défini après analyse. La calibration à l'aide de sérum
est souvent la seule méthode utilisable pour les dosages faisant intervenir des enzymes
(exemple : dosage enzymatique du cholestérol, qui est insoluble dans l'eau à l'état pur).
3- Types des échantillons de contrôle : 4
Il existe deux types de contrôles : les solutions commerciales de contrôle et les contrôles
préparés sur place.
a) solutions commerciales de contrôle :
La fonction première des solutions commerciales de contrôle consiste à surveiller
quotidiennement, de façon continue et à plus ou moins long terme, les performances et le
niveau de précision d’une procédure analytique.
Les contrôles achetés peuvent être déjà titrés ou non ; les contrôles titrés sont plus chers et
ont une valeur prédéterminée, établie par le fabricant qui doit être vérifiée par le laboratoire
en utilisant ses propres méthodes, alors que les non titrés sont moins chers et le laboratoire
doit établir la valeur cible de l’analyte.
Le mode de reconstitution des contrôles commerciaux lyophilisés ainsi que la décongélation
des contrôles commerciaux congelés doivent respecter rigoureusement les exigences du
fabricant.
Le laboratoire doit noter et consigner tous les numéros de lots correspondant à chacune des
solutions commerciales utilisées et conserver ces enregistrements.
b) Contrôles préparés sur place (Pool de sérums) :
C’est le type de contrôle le plus simple et le plus économique, et consiste à utiliser un pool
de sérums, provenant des restes des échantillons analysés chaque jour, Un tel mélange, filtré
et congelé en petites fractions, peut être utilisé tout au long de la journée et intercalé dans
les séries d'analyses. On ne peut évidemment obtenir qu'une valeur cible et le laboratoire
devra définir lui-même ses limites acceptables.
Cette méthode est très fructueuse dans l'étude de la précision, de la dérive et des erreurs
fortuites.
Le laboratoire doit avoir une procédure pour la vérification de la stabilité, l’établissement
d’une date de péremption et la définition des conditions de conservation pour ce type de
contrôles. Cette procédure doit également permettre de s’assurer du respect des mesures de
sécurité additionnelles que requiert la préparation de tels contrôles, car l’utilisation de pools
de sérum provenant des malades pose de réels problèmes du fait de la contamination de ces
pools par les virus du SIDA ou des hépatites (sérums HIV+ (SIDA) ou HBV+ (hépatite B)
non connus). Donc pour des raisons de sécurité du personnel technique, ce type de contrôle
économique est de plus en plus remplacé par le même type de contrôle sur des sérums
lyophilisés contrôlés et garantis (humains ou bovins) fournis par des laboratoires spécialisés.
Le coût plus élevé est compensé par le fait qu'on étudie en outre l'exactitude des résultats.
c) Cas particulier : Contrôle de la qualité des analyses sans matériel de contrôle
Pour certaines analyses, il n’existe pas de matériel de contrôle approprié ou facilement
accessible. Dans ce cas, le laboratoire doit préparer ses propres contrôles en se référant à des
normes établies et reconnues.
Si la préparation de ces contrôles est impossible, l’exactitude et la précision doivent être
assurées par l’établissement de procédures, la validation de la méthode, la reproductibilité,
ainsi que par la formation continue des technologistes médicaux
Remarque : Contrôle par le résultat des 5 patients
Dans les laboratoires importants qui réalisent un grand nombre de dosages identiques (du
type bilan d'entrée dans un service hospitalier), il est possible d'effectuer des analyses
statistiques sur les résultats obtenus chez les patients. En effet, un grand nombre de résultats
se situent dans les "fourchettes" physiologiques et la moyenne de ces valeurs sera
pratiquement constante, d'autant plus qu'on utilise pour les calculs itératifs des bornes de
troncature éliminant les valeurs trop éloignées de la moyenne. Les méthodes peuvent se
distinguer dans le détail par les bornes de troncature et le nombre de résultats pris en
compte. Une telle méthode n'est que statistique et n'est réalisable qu'avec des moyens
informatiques appropriés.
4- Choix des échantillons de contrôle :
C'est un point fondamental ; en effet, pour que les résultats des contrôles soient exploités
avec pertinence, il faut trouver des préparations de contrôle ayant un comportement le plus
proche possible de celui des spécimens de patients. Donc devraient, si possible, être
représentatifs des matériaux à analyser d'un point de vue composition de la matrice, état de
préparation physique et être situés dans la gamme de concentration de l'analyte (niveau de
décision médicale), pour que les erreurs détectées à l'aide des échantillons de contrôle soient
le reflet exact de celles qui se produisent avec les échantillons de patient (pas d’effet
matrice).
Comme les matériaux de contrôle sont traités exactement de la même manière que les
matériaux à analyser, ils sont considérés comme des substituts qui peuvent être utilisés pour
caractériser la performance du système analytique, à la fois à un temps donné et sur des
périodes de temps plus longues.
Un échantillon liquide donc pas de pré-traitement nécessaire est préférable, car il est plus
facile à utiliser et permet d’éviter les erreurs de reconstruction. Un échantillon lyophilisé
nécessite une étape de reconstitution, induisant de ce fait une source d’erreur potentielle.
Cependant, pour les analytes sensibles, tels que certaines enzymes ou hormones, il est
difficile de trouver des échantillons de contrôle liquides suffisamment stables.
Pour les techniques automatisées, il est préférable d’utiliser des contrôles provenant d’un
fabricant différent du fournisseur de l’analyseur donc origine indépendante du couple
appareils/réactifs, afin d’assurer en toute indépendance un contrôle efficient.
Lors de l’achat d’un contrôle, il est nécessaire de connaître le volume approximatif de
contrôle utilisé quotidiennement et prendre en compte la durée de vie après ouverture. Par
exemple, les contrôles de chimie de routine sont généralement vendus en flacons de 10 ml.
Les laboratoires qui utilisent quotidiennement 20 à 30 ml sont peu concernés par la stabilité.
Mais les laboratoires qui utilisent un volume de contrôle faible (1ml/jour par exemple) sont
très concernés par la durée de vie. Elle devrait excéder ou correspondre au taux normal
d’utilisation du laboratoire, sinon c’est de l’argent gaspillé.
Ainsi, le prix du produit en fonction de son conditionnement nécessite de la vigilance. Il faut
faire toujours établir un prix au ml pour un contrôle et non un prix par boîte. L’achat de
contrôle de Gaz du sang doit, lui, être rapporté au prix de l’ampoule.
La pertinence clinique (seuils décisionnels), les variations biologiques, les limites de
détection et de linéarité de la méthode d’analyse sont également des informations
nécessaires pour la sélection.
Le laboratoire devrait faire provision de contrôles
6 homogènes stables (date de péremption
appropriée) en quantité permettant d’utiliser un lot unique à long terme (au moins un an).
L’échantillon de CQI ne doit jamais être l’étalon ou le calibrateur du test.
NB : Seuils de décision clinique
Il faut que le laboratoire compare le seuil de décision clinique de chaque test à celui fourni
par le contrôle.
√
n
∑ ( X i−X )2
i=1
S=ecart−type=
n−1
Valeurs mesurées : x1, x2, ….., xn, (n = nombre de valeurs)
X : valeur moyenne
n
∑ ( X i− X )2: somme des carrés de la différence entre chaque valeur mesurée et la moyenne
i=1
C’est un paramètre qui quantifie la dispersion
9 des valeurs entre elles et donne une
estimation de la précision de mesure, et permet aussi la mesure de l’incertitude de mesure.
Il peut être aussi utilisé pour vérifier les performances jours après jours. Par exemple, si
durant la dernière semaine de dosage, l’écart-type calculé, pour le contrôle normal de
potassium augmente de 0,08 à 0,16 mmol/l, cela indique une sérieuse perte de précision.
Cette dégradation peut être due à un mauvais fonctionnement du processus analytique. Un
examen du système analytique peut être nécessaire.
Quand un processus analytique est sous contrôle, environ 68% des valeurs de CQ sont
comprises entre ± 1ET (écart-type). De la même manière, 95,5% des valeurs de CQ sont
comprises entre ± 2ET par rapport à la moyenne. Environ 4,5% de toutes les données seront
en dehors des limites de ± 2ET quand le processus analytique est sous contrôle. Environ
99,7% de toutes les valeurs de CQ sont comprises entre ± 3ET par rapport à la moyenne.
Comme seulement 0,3% ou 3 valeurs sur 1000 seront situées en dehors des limites ± 3ET,
toute valeur en dehors des ± 3ET sera associée à un état d’erreur significatif et les résultats
de patients ne devront pas être validés.
B) Logiciels d'exploitation :
Les valeurs des CIQ sont d’interprétation délicate car il est difficile de détecter efficacement
une erreur réelle sans augmenter la fréquence des fausses alarmes. La gestion de ces fausses
alarmes peut devenir très coûteuse en temps et en énergie pour le personnel du laboratoire.
Le logiciel simplifie l’interprétation des résultats des CIQ, améliore la détection des erreurs
et diminue la fréquence des fausses alarmes.
Certains logiciels permettent d’optimiser de façon fiable et automatisée la sensibilité de
détection des erreurs. Par contraste avec les méthodes actuelles dans lesquelles le seuil de
détection d’erreur est fixé, souvent de façon arbitraire, par le biologiste médical, ces
logiciels développés déterminent le seuil de détection optimal en fonction d’objectifs
cliniques et biologiques concrets et spécifiques de la méthode d’analyse à contrôler.
Une fois le seuil déterminé, le CIQ est traité comme un test diagnostic dont les
performances sont décrites à l’aide d’indicateurs usuels en médecine et biologie médicale
(sensibilité, spécificité, valeurs prédictives négative et positive). Le traitement des données
de CIQ s’appuie sur des méthodes d’apprentissage machine permettant une détection rapide
des erreurs de mesure tout en minimisant la fréquence des fausses alarmes. Lorsqu’une
erreur est détectée, le logiciel permet d’estimer l’amplitude de la déviation et la date à
laquelle cette déviation est apparue.
Ces indicateurs contribuent à simplifier la prise de décision face à une alarme (pertinence
d’une vérification des résultats antérieurs, estimation de l’impact clinique pour les patients,
etc).
Les contrôles de qualité peuvent être gérés par des systèmes informatiques :
- logiciels embarqués liés aux analyseurs automatiques ;
- logiciels de gestion du contrôle de qualité ;
- logiciels intégrés au système d'information du laboratoire (SIL) ;
- logiciels qualité.
Le choix du mode de gestion repose sur les fonctionnalités des différents outils et de leur
capacité de transfert des données et de connexion.
Remarque : si la réponse est "non" pour la règle 12S, il ne faut cependant pas accepter le
processus analytique, sans avoir vérifier les règles R4S, 41S et 10x.
D) Critères fonctionnels :
D-1) sensibilité (exprimée par une concentration) : c’est la valeur la plus basse qu’on peut
doser de façon fiable, avec une fidélité acceptable. Elle est à distinguer de la limite de
détection, pour laquelle on admet des CV plus élevés. Cette qualité est surtout importante
dans la détermination de composés habituellement présents en très faible quantité, comme
les enzymes, et surtout les oligoéléments ou les hormones. Les méthodes actuelles, telles
que la fluorimétrie ou l'immunologie, ont beaucoup reculé les limites de détectabilité dans
de nombreux domaines. De plus, l'apparition de méthodes micro ou ultra-micro (pour la
pédiatrie notamment), impose la recherche d'une grande sensibilité.
D-2) spécificité et sélectivité (exprimée en %) : la méthode ne dose effectivement que la
molécule que l'on veut doser. la diffusion des méthodes enzymatiques ou immunologiques a
considérablement amélioré ce critère.
D-3) linéarité (exprimée par une gamme de concentration) : la linéarité indique la zone de
concentration où le dosage est fiable ; plus cette zone est vaste, moins il est nécessaire de
refaire des dosages avec dilution, d'où économie, mais plus le réactif devient coûteux. En
général, les gammes de linéarité couvrent la plus grande partie de la pathologie courante.
2- Types et sources d’erreur analytiques :
Il est difficile de donner des conseils généraux sur comment le laboratoire devrait agir
quand l’analyse s’avère être hors contrôle. Les différentes variables analytiques ne peuvent
pas être traitées exactement de la même manière. L’expérience et le sens commun de
l’analyste sont d’une importance vitale quand il faut choisir les mesures correctives
nécessaires. Cependant, si une situation hors contrôle a lieu, il est très probable qu’il y a une
erreur aussi dans l’analyse des échantillons réels.
En cas de situation hors contrôle, la démarche normale est de réaliser quelques analyses de
contrôle en plus (au moins deux). Si les nouvelles valeurs de contrôle se situent à l’intérieur
des limites de surveillance, les échantillons peuvent être re-analysés. Si en revanche les
valeurs de contrôle se situent encore à l’extérieur des limites de surveillance, les analyses de
routine doivent être interrompues, et des mesures correctives doivent être prises afin de
localiser et éliminer la ou les sources d’erreur.
Le contrôle des réactifs et l’étalonnage de l’instrument ou le remplacement de la verrerie et
de l’appareillage sont des mesures correctives ordinaires en cas de situations hors contrôle.
Le problème, et sa solution, devraient être documentés. Les analyses réalisées depuis que la
dernière valeur de contrôle acceptable a été obtenue doivent, si possible, être répétées.
Si les valeurs de contrôle ainsi répétées sont toujours hors contrôle, les résultats obtenus à
partir d’échantillons réels ne sont pas reportés.
Si les échantillons réels ne peuvent pas être re-analysées, en raison par exemple
d’instabilité, et si le client a toujours besoin d’un résultat, ce dernier peut être consigné, à
condition qu’une note claire et précise soit ajoutée.
La nature de ces actions est précisée en fonction des erreurs observées :
** Pour les erreurs aléatoires : signalée par la violation des règles 13S ou R4s.
- il faut rejeter les résultats
- rechercher et corriger la source d’erreur : vérifier la qualité du système de prélèvement,
du processus de mélange du milieu réactionnel, du photomètre... ;
- répéter toute la série de mesurages.
** Pour les erreurs systématiques : signalée par la violation des règles 22S, 41S et 10x.
- le déroulement de la série de mesurages doit faire l’objet d’une analyse critique.
- rechercher et corriger la source d’erreur :
Erreurs systématiques constantes : vérifier l'aspect du réactif, les conditions
opératoires de la réaction, la nature du blanc de la réaction, la date de péremption... ;
Erreurs systématiques proportionnelles : vérifier le numéro du lot des étalons, le
titre attribué à l'étalon, sa stabilité, réétalonner la technique... ;
- répéter le cas échéant la série.
Utiliser les guides de dépannages pour identifier les causes possibles pour le type d'erreur
indiquée par la règle violée.
La présentation sous forme de logigramme23 est une bonne solution pour que la procédure soit
facilement comprise et appliquée lors de la validation quotidienne du CIQ par les
opérateurs.
** ETUDE DES CAS : 24
Cas n°1 : HbA1c
Le chromatographe est étalonné, le contrôle CQI fournit les résultats suivants :
Niveau 1 : résultat observé : 9,3 % (Valeur cible : 7,9 %, Limite acceptable : +0,5 %)
Niveau 2 : résultat observé : 6,3 % (Valeur cible : 5,5 %,Limite acceptable : + 0,4 %)
Les résultats sont-ils acceptables ? → NON
Pourquoi ? → Résultats supérieurs aux limites d'acceptabilité.
Quel est le type d’erreur observé ?
On calcule le biais en valeur absolue et en pourcentage :
Biais niveau 1 : +1,3% Exprimé en pourcentage : + 16 %
Biais niveau 2 : +0.8% Exprimé en pourcentage : +14 %
Les 2 échantillons sont affectés d'une erreur de même signe et de même grandeur. Il s'agit
d'une erreur systématique.
Le biais est-il proportionnel à la concentration d'HB A1c ?
OUI, les résultats des 2 échantillons sont affectés d'un pourcentage d'erreur de même ordre.
À quelle non-conformité peut être attaché ce type d'erreur ?
Il est généralement la conséquence d'un défaut lié à l'étalon :
- Dégradation de l'étalon (résultats affectés du signe +).
- Du titre erroné qui leur est affecté (titrage d'un nouveau lot ou erreur de programmation).
Quelles sont les mesures immédiates à prendre ?
Changer l'étalon ou la valeur qui lui a été attribuée.
Attention! Il est inutile de re-étalonner dans les mêmes conditions, cela ne changera rien.
Quelles sont les actions à prendre ?
Une action corrective doit être engagée dans un 2éme temps.
Pour rechercher l'origine de l'erreur et éviter la récurrence :
* Etalon dégradé : respecter les conditions de traitement et de conservation de l'étalon.
* Titre erroné dans le paramétrage : procéder à l'information ou (et) formation des
personnes pratiques, unités etc...
* Titre erroné fourni dans la fiche technique : utilisation d'un nouveau lot. Vérifier les
conditions d'utilisation de l'étalon, le numéro du lot utilisé, le certificat et contacter, en
dernier recours le fournisseur et procéder à une déclaration de réactovigilance.
Cas n°2 : HbA1c
Niveau 1 : résultat observé : 5,8 % (Valeur cible : 7,9 %, Limite acceptable : +0,5 %)
Niveau 2 : résultat observé : 8% (Valeur cible : 5,5 %, Limite acceptable : + 0,4 %)
Les résultats sont-ils acceptables ? → NON
Pourquoi ? Les résultats sont supérieurs aux limites d'acceptabilité. Les résultats des 2
échantillons ont été inversés.
Attention! Il est inutile de re-étalonner dans les mêmes conditions, cela ne changera rien.
Cas n°3 : HbA1c
Le contrôle CQI fournit les résultats suivants :
Niveau 1 : résultat observé : 7,2% (valeur cible : 7,9 %, Limite acceptable : +0,5 %)
Niveau 2 : résultat observé : 6,5% (valeur cible : 5,5 %, Limite acceptable : + 0,4 %)
Les résultats sont-ils acceptables ? NON
Pourquoi ? Les résultats sont supérieurs aux limites d'acceptabilité.
Quel type d'erreur est observé ?
On calcule le biais en valeur absolue et en pourcentage :
Biais niveau 1 : -0,7% Exprimé en pourcentage : -9%
Biais niveau 2 : +1% Exprimé en pourcentage : +18 %
Les 2 échantillons ne sont pas affectés d'une
25 erreur de même signe et de même grandeur.
Il ne s'agit pas d'une erreur systématique, mais d'une erreur aléatoire.
A quelle non-conformité peut être attaché ce type d'erreur ?
Le plus souvent ce type d'erreur est lié à une maintenance défectueuse, notamment celle de
la colonne, nettoyage, changement etc...
Sinon, quelles sont les mesures immédiates à prendre ?
Procéder à la maintenance et effectuer de nouveau les dosages de la série.
Attention, il est inutile de re-étalonner dans les mêmes conditions, cela ne changera
rien.
Quelles sont les actions à prendre ?
Vérifier que les résultats fournis avant le contrôle n'étaient pas erronés.
Une action corrective doit être engagée dans un 2eme temps pour rechercher l'origine de
l'erreur et éviter la récurrence et modifier la fréquence des maintenances : entretien du
système de distribution, nettoyage, changement de colonne...
2- Fiche « contrôle qualité interne » partie I, II, III, IV ; création mars 2006, mise à jour
octobre 2013 nouha atiki, dagmar kesseler, andré deom, anne mauris ; centre suisse de cq, 2
chemin du petit-bel-air, ch - 1225 chêne-bourg
3- Guide de gestion de la qualité dans les laboratoires de biologie médicale, 2017, ordre
professionnel des technologistes médicaux du québec, isbn : 978-2-9816759-2-7 (version
pdf)
9- Les contrôles de la qualité analytique en biologie médicale, document LAB GTA 06,
révision 00 – juillet 2005, cofrac
10- Contrôle interne de qualité, SG2-03, c. giroud, j. arnaud, v. adjidé, ann biol clin 2010 ;
68 (hors série no 1) : 203-222, qualité et accréditation en biologie médicale
11- Guide de bonne exécution des analyses des biologie médicale, 1999 modifié en 2002