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Pseudopolyarthrite rhizomélique
et artérite à cellules géantes
G. Carvajal Alegria, S. Jousse-Joulin, D. Cornec, D. Guellec, V. Devauchelle-Pensec,
A. Saraux

Résumé : La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et l’artérite à cellules géantes (ACG) peuvent sur-
venir associées ou indépendamment l’une de l’autre chez des sujets âgés de plus de 50 ans. La PPR se
manifeste essentiellement par des douleurs inflammatoires des ceintures. L’ACG peut se présenter comme
une pathologie artéritique crânienne, avec des céphalées comme signes dominants, ou extracrânienne,
pouvant toucher alors l’aorte, les vaisseaux des membres supérieurs ou inférieurs. Les deux pathologies
sont associées de façon quasi constante à un syndrome inflammatoire, notamment une élévation de
la protéine C réactive. Leur diagnostic différentiel est rendu difficile par le fait que beaucoup de mala-
dies peuvent donner des douleurs diffuses associées à un syndrome inflammatoire. C’était jusqu’à ces
dernières années surtout l’exclusion de ces diagnostics différentiels, la corticosensibilité dans la PPR et
la biopsie d’artère temporale dans l’ACG, qui permettaient de retenir le diagnostic, mais des examens
complémentaires tels que l’échographie des épaules et des hanches dans la PPR et l’échographie des
artères temporales ou la tomographie par émission de positons dans l’ACG ont apporté un réel progrès.
Le traitement de ces deux pathologies repose sur la corticothérapie, mais à une dose très supérieure dans
l’ACG. En cas de corticodépendance, on peut proposer des produits épargneurs de la corticothérapie tels
que le méthotrexate ou le tocilizumab (anti-interleukine [IL]-6). De nombreux autres traitements sont en
développement, notamment le sarilumab, l’abatacept, des anti-Janus kinase (Jak), l’ustékinumab et le
secukinumab.
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Mots-clés : Pseudopolyarthrite rhizomélique ; Artérite à cellules géantes

Plan de l’autre, toujours après l’âge de 50 ans. La PPR n’est respon-


sable que d’un handicap fonctionnel si elle n’est pas traitée.
■ Introduction 1 L’ACG peut entraîner une occlusion de vaisseaux de gros et
moyen calibres, notamment se compliquer de cécité ou d’accident
■ Épidémiologie 1 vasculaire cérébral (AVC) ischémique. Le traitement actuel est
■ Physiopathologie 2 fondé sur la corticothérapie qui pose le problème de ses effets
■ Examen clinique 3 indésirables, surtout lorsque le traitement est prolongé au-delà

de la période initialement prévue, en raison de la survenue
Critères de classification et diagnostic différentiel 3
de récidives lors de la décroissance. C’est pour cela que des
■ Imagerie 4 traitements sont actuellement en cours d’évaluation à visée
■ Évaluation de l’activité de la maladie 5 d’épargne cortisonique, dont certains comme le méthotrexate et
■ Traitement de la pseudopolyarthrite rhizomélique le tocilizumab sont d’utilisation fréquente, d’autres en cours de
et de l’artérite à cellules géantes 6 développement.
Corticothérapie 6
Méthotrexate 7
Biothérapies et thérapies ciblées 8  Épidémiologie
■ Conclusion 9
L’incidence annuelle de la PPR est de l’ordre de 20 à 60 pour
100 000 personnes de plus de 50 ans avec une prévalence de 700
pour 100 000 personnes de plus de 50 ans [1] . Elle touche deux
femmes pour un homme. L’ACG s’associe à une PPR dans 15 %
 Introduction des cas. Mais les deux pathologies peuvent survenir concomitam-
ment ou se succéder avec apparition lors de la décroissance du
La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) est un rhumatisme traitement d’une PPR au cours d’une ACG ou d’une ACG au cours
inflammatoire des ceintures. L’artérite à cellules géantes (ACG), d’une PPR. L’ACG a une prévalence de 200 pour 100 000 habi-
ou maladie de Horton, est une vascularite. Ce sont deux patho- tants de plus de 50 ans [2] . Elle a aussi une nette prédominance
logies qui peuvent survenir associées ou indépendamment l’une féminine.

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Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2022
r Add Hene (addhen69@mbox.re) à University Paris-Est Créteil Val de Marne à partir de ClinicalKey.com/student par Elsevier sur août
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0521(22)44736-X
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14-243-A-10  Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes

La physiopathologie de la PPR reste relativement mal com-


prise [7] . S’il est assez clair que les taux d’IL-6 sont très élevés
chez les sujets atteints [8, 9] comparativement à des témoins, on
ne peut pas être certain qu’il s’agit de la seule cytokine pro-
inflammatoire impliquée. Il y a en effet très peu d’études portant
sur le tissu atteint dans la PPR, à savoir les tissus périarticulaires
des épaules et des hanches (muscles, bourses séreuses, etc.). Tou-
tefois, les quelques données disponibles sont intéressantes. Une
infiltration de monocytes, macrophages et lymphocytes a déjà
Intima Média Adventice été observée au sein de bourses sous-acromiodeltoïdiennes [10] ,
mais sans organisation en granulome comme dans l’ACG. Plus
récemment, une équipe danoise a montré que les taux de cyto-
kines pro-inflammatoires observés dans les muscles (deltoïdes,
vastes, trapèzes), n’étaient pas le reflet des taux de cytokines obser-
vés dans le sérum des patients [11] . Il se pourrait donc que ce
que nous observons dans le sérum des patients n’offre qu’une
vision réductrice des mécanismes en jeu. De plus, la source de
la production d’IL-6 n’est pas encore identifiée. Dans une étude
américaine, il semble que les monocytes de patients atteints de
PPR n’étaient pas capables de produire plus d’IL-6 que les mono-
cytes de témoins sains [12] . L’IL-6 pourrait également être produite
Cytokines pro-inflammatoires Cellules dendritiques
IL-1, IL-6, IL-12, IL-21, IL-23 par les lymphocytes T helper (Th)17, des lymphocytes T activés,
pro-inflammatoires, qui semblent être augmentés chez les patients
Lymphocytes atteints de PPR (comme chez ceux atteints d’ACG), avec un dés-
CCL-2, CCL-19, CCL-21
Th1, Th17, Th9
équilibre entre ces Th17 pro-inflammatoires et les lymphocytes T
VEGF, PDGF régulateurs, anti-inflammatoires, aux dépens de ces derniers [13] .
Macrophages Enfin, notons que des perturbations des lymphocytes B ont aussi
Métalloprotéases
été rapportées chez les patients atteints de PPR [8] et d’ACG [13] ,
Cellules musculaires avec une diminution des lymphocytes B naïfs, mémoires, com-
lisses vasculaires mutés et transitionnels.
Figure 1. Représentation schématique des principaux mécanismes Les mécanismes physiopathologiques de l’ACG sont un peu
physiopathologiques identifiés dans l’artérite à cellules géantes. IL : inter- mieux compris, en particulier grâce à l’analyse des infiltrats
leukine ; CCL : chemokine ligand ; VEGF : vascular endothelial growth factor ; inflammatoires au sein des artères temporales (Fig. 1). La réac-
PDGF : platelet-derived growth factor ; Th : T helper. tion inflammatoire commencerait par la reconnaissance, par des
cellules dendritiques, d’un antigène non encore identifié [14] . Le
rôle du récepteur toll-like-receptor (TLR)-4 pourrait être crucial à
cette étape [15] . Ces cellules dendritiques, pour des raisons encore
 Physiopathologie inexpliquées, présentent un défaut de migration (habituellement
des tissus vers les ganglions) et leur activation dans l’adventice
Les mécanismes physiopathologiques de la PPR et de l’ACG sont des vaisseaux va entraîner la sécrétion de chémokines, respon-
maintenant mieux compris, mais de nombreuses zones d’ombre sables du recrutement d’autre cellules immunitaires comme les
persistent. Des prédispositions génétiques et des perturbations monocytes [16] , les lymphocytes T et B. Les lymphocytes T, infil-
immunologiques ont été décrites dans les deux maladies. Mais, trés au sein de la média des vaisseaux, vont subir, sous l’effet de
si l’on comprend un peu mieux les mécanismes à l’œuvre au sein nombreuses cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6, IL-12, IL-
des artères temporales de patients atteints d’ACG, les données sur 21, IL-23, etc.), une expansion clonale et une activation vers des
la physiopathologie de la PPR restent limitées aux analyses réali- phénotypes Th1, Th17 et Th9, pro-inflammatoires [17–19] . Ils vont,
sées dans le sérum des patients et tout un pan de ses mécanismes à leur tour, sécréter de nombreuses cytokines pro-inflammatoires
physiopathologiques reste à élucider. et entraîner une boucle d’amplification de la réponse. De plus,
Les principales prédispositions génétiques décrites concernent le recrutement de macrophages au sein de la média des vais-
la région du complexe majeur d’histocompatibilité (human leuko- seaux, via chemokine ligand 2 (CCL-2), va participer à la boucle
cyte antigen [HLA]), plus spécifiquement la région HLA-DRB1*04, d’autoentraînement de l’inflammation [20] . Ces macrophages vont
avec une association variable entre cet allèle et le développement sécréter des cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6), mais aussi
de la maladie en fonction des régions du monde [3, 4] . Cette associa- sécréter des facteurs de croissance vasculaire et des plaquettes (vas-
tion est rapportée à la fois pour la PPR et l’ACG, ce qui corrobore les cular endothelial growth factor [VEGF], platelet-derived growth factor
données épidémiologiques et suggère des mécanismes immuno- [PDGF]). Ils sont responsables d’un stress oxydatif qui, associé à la
logiques communs à ces deux maladies. D’autres prédispositions sécrétion de nombreuses métalloprotéases, va être à l’origine du
génétiques ont aussi été décrites, entre autres avec des gènes remodelage vasculaire pouvant aboutir à la sténose et à l’occlusion
codant pour des cytokines pro-inflammatoires (tumor necrosis fac- des vaisseaux. Ce sont ces mêmes macrophages qui, par phagocy-
tor [TNF]-␣, interleukine [IL]-6), mais dans un nombre beaucoup tose de multiples cellules, visibles en microscopie, vont donner
plus limité d’études [5, 6] . Parmi les mécanismes physiopatholo- cet aspect de cellules géantes, donnant son nom actuel à la
giques en jeu dans ces deux maladies, ces diverses prédispositions maladie.
génétiques suggèrent le rôle : Ces mécanismes, décrits à partir des biopsies d’artères tem-
• d’une présentation antigénique altérée de la production de porales, pourraient être sensiblement différents en fonction des
cytokines pro-inflammatoires ; vaisseaux touchés. Par exemple, l’atteinte de l’aorte, atteinte
• d’un recrutement facilité des cellules pro-inflammatoires au sévère [21] , pourrait avoir une physiopathologie différente avec
sein des tissus. une infiltration plus marquée de lymphocytes B [22] . Néanmoins,
L’hypothèse d’un facteur déclenchant infectieux, en particulier les données sur l’atteinte aortique sont plus rares et n’ont pu être
viral, a souvent été avancée pour les deux maladies. Néanmoins, obtenues qu’au cours de chirurgies pour dissection ou anévrisme,
jusqu’à maintenant, aucune preuve formelle d’une association voire d’autopsie, à un stade avancé de la maladie.
entre un pathogène et le développement d’une PPR ou d’une Malgré une compréhension encore partielle de ces maladies,
ACG n’a pu être identifiée. La saisonnalité de ces maladies pose les éléments physiopathologiques actuellement décrits ont donné
la question d’un rôle de l’environnement, mais qui ne serait pas lieu à l’évaluation et/ou à la validation de thérapies ciblées (toci-
nécessairement viral ou bactérien et pourrait être n’importe quel lizumab ciblant le récepteur de l’IL-6, mavrilimumab ciblant un
type d’antigène. facteur de croissance des monocytes et bloquant la réponse Th1

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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes  14-243-A-10

tide externe), mais également des pouls périphériques (radiaux,


fémoraux, poplités) pour les atteintes extracrâniennes, a toute
son importance. Il peut y avoir une claudication des membres
supérieurs, une asymétrie tensionnelle et/ou de pouls, une acro-
cyanose, une claudication mimant une artériopathie oblitérante
banale, voire une pseudosciatique. La toux, les douleurs diges-
tives ou des signes neurologiques déficitaires doivent aussi faire
évoquer le diagnostic en cas de syndrome inflammatoire et d’âge
compatible. Des manifestations neuropsychiques, une paralysie
oculomotrice, une sérite ou une neuropathie périphérique sont
enfin possibles.
Les complications ischémiques sont dominées par les atteintes
ophtalmologiques (20 % des patients) révélées par une cécité
monoculaire brutale, pouvant être précédée de prodromes à type
de flou visuel, scotome ou encore d’une diplopie. Une cécité bila-
térale définitive a été observée chez 1 à 2 % des patients dans
les cohortes historiques et une cécité monoculaire chez 2 à 5 %
des patients. Une névrite optique ischémique antérieure aiguë
(NOIAA), une occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) ou
une neuropathie optique ischémique postérieure sont typiques.
Un anévrisme aortique ou la dissection aortique sont possibles.
On note aussi la possibilité de survenue d’AVC, principalement
dans le territoire vertébral postérieur.

Figure 2. Artère temporale indurée.


 Critères de classification
et Th17) et vont probablement continuer d’inspirer la recherche
et diagnostic différentiel
dans les années à venir.
Le diagnostic de PPR repose sur la présentation clinique,
avec la possibilité d’appliquer les nouveaux critères de clas-
sification de l’American College of Rheumatology/European
 Examen clinique League Against Rheumatism (ACR/EULAR) (Tableau 1), mais
aussi sur l’élimination de plusieurs diagnostics différentiels
Dans la PPR, la ceinture scapulaire est presque toujours dou- (Tableau 2) [23] . Il en découle que l’échographie est le seul exa-
loureuse de façon symétrique, les atteintes du rachis cervical men complémentaire, outre la protéine C réactive (CRP), à visée
et de la ceinture pelvienne étant associées chez la majorité des de diagnostic positif, tous les autres servant au diagnostic diffé-
patients [23, 24] . L’horaire des douleurs est inflammatoire, avec des rentiel. L’association des signes et le caractère bilatéral apportent
réveils vers 3 à 4 h 00 du matin, une raideur matinale d’une ou plu- une bonne valeur prédictive positive car, prises individuellement,
sieurs heures et une amélioration dans la journée. Les symptômes les lésions échographiques n’ont pas de spécificité. Pour autant,
apparaissent souvent de manière assez brutale, en quelques jours. l’absence d’autres causes musculosquelettiques est indispensable :
Une fébricule, une asthénie et une perte de poids sont observées • au diagnostic, compte tenu de la fréquence des diagnostics dif-
chez la moitié des patients. Une fièvre trop importante et prolon- férentiels de PPR, autant que de la tendance, chez les sujets
gée doit faire rechercher une ACG associée ou une autre cause. avançant en âge ;
La palpation des masses musculaires, du rachis cervical, du rachis • à un mode de présentation initialement rhizomélique des divers
lombaire bas et la mobilisation passive sont souvent douloureuses, rhumatismes inflammatoires.
sans signe inflammatoire. Des arthrites et des ténosynovites péri- Étant donné le vaste champ des diagnostics différentiels, le
phériques peuvent être constatées cliniquement dans environ 10 bilan paraclinique initial doit rester le plus simple possible.
à 20 % des cas. Elles touchent le plus souvent les poignets et les Les recommandations ACR/EULAR proposent les explorations
genoux, faisant discuter dans le cadre du diagnostic différentiel suivantes : hémogramme, vitesse de sédimentation (VS) ou
une polyarthrite rhumatoïde non destructrice et séronégative à préférentiellement CRP, ionogramme plasmatique, créatininé-
début rhizomélique. Certains patients présentent un gonflement mie, bilan hépatique, électrophorèse des protéines sériques,
global des deux mains réalisant un tableau de « synovite symé- créatine phosphokinase (CPK) et thyroid stimulating hormone
trique, séronégative avec œdème prenant le godet », le remitting (TSH) ; bandelette urinaire ; facteurs rhumatoïdes, éventuellement
seronegative symetrical synovitis with pitting edema (RS3PE). À noter anti-cyclic citrullinated peptide/anticorps anti-protéines citrullinés
que le RS3PE peut survenir de façon isolée, sans atteinte rhizomé- (CCP/ACPA) et anticorps antinucléaires ; radiographie de thorax
lique associée. et des ceintures. Un élément essentiel au diagnostic est la réponse
L’ACG peut associer des signes généraux (fièvre, altération de à la corticothérapie d’épreuve. Le résultat est classiquement immé-
l’état général), des signes de PPR, des signes artéritiques « cépha- diat (c’est-à-dire évaluable le jour ou le lendemain de la première
liques » ou « crâniens » et des signes artéritiques en rapport avec prise) et spectaculaire, mais près de la moitié des patients ne sont
une atteinte des branches de l’aorte, permettant de différencier les que partiellement améliorés à 3 semaines. Le lien avec un cancer
formes crâniennes et extracrâniennes de la maladie [25, 26] . paraît faible et sa recherche doit être proposée en cas d’atypies
Les atteintes crâniennes se manifestent le plus souvent par des cliniques ou biologiques, mais ne doit pas être systématique. Les
céphalées temporales, unilatérales, à prédominance nocturne et origines iatrogènes sont exceptionnelles.
matinale, une hyperesthésie du cuir chevelu responsable d’une Dans l’ACG, ce sont surtout les critères de l’ACR qui font
douleur en se peignant (signe du peigne) et une claudication référence [27] , mais on peut leur reprocher l’absence de prise
de la mâchoire par atteinte de l’artère faciale. Tout signe visuel en compte des atteintes extracéphaliques, douleurs ou nécroses
associé – baisse de l’acuité visuelle, voile noir, amputation du du scalp, claudication de la mâchoire, neuropathies, ischémie
champ visuel, diplopie – doit faire évoquer une complication d’un membre, sueurs nocturnes, diplopie, douleur oculaire, hal-
ischémique et initier la corticothérapie en urgence. Cliniquement, lucinations, atteintes de l’oreille interne, troubles vestibulaires,
l’artère temporale peut être anormalement visible (Fig. 2), doulou- anévrismes et dissections aortiques. Le diagnostic repose donc
reuse à la palpation, indurée, ou sans pouls en cas d’ischémie. La sur la conjonction de signes cliniques compatibles, l’existence
palpation des autres pouls, comme celui des artères maxillaires d’une artérite confirmée par imagerie ou anatomopathologie et
(seconde branche issue, avec l’artère temporale, de l’artère caro- l’exclusion des diagnostics différentiels. De nouveaux critères de

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14-243-A-10  Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes

Tableau 1.
Critères de classifications de l’American College of Rheumatology/European League Against Rheumatism de pseudopolyarthrite rhizomélique.
Points sans échographie Points avec échographie
Raideur matinale > 45 min 2 2
Douleur des hanches ou limitation de la mobilité 1 1
Absence de facteurs rhumatoïdes ou d’anticorps anti-CCP 2 2
Absence d’autre atteinte articulaire 1 1
Atteinte d’au moins une épaule avec bursite sous-acromiodeltoïdienne et/ou NA 1
ténosynovite de la longue portion du biceps et/ou synovite glénohumérale et au
moins une hanche avec synovite et/ou bursite trochantérienne
Les deux épaules avec bursite sous-acromiodeltoïdienne, ténosynovite de la longue NA 1
portion du biceps, ou synovite glénohumérale

CCP : cyclic citrullinated peptide ; NA : non applicable.

Tableau 2.
Principaux diagnostics différentiels de la pseudopolyarthrite rhizomélique.
Type de pathologie Maladie Examens complémentaires
Rhumatismes Polyarthrite rhumatoïde Anticorps anti-CCP et facteurs rhumatoïdes
inflammatoires Spondyloarthrite de début tardif Radiographie du bassin
Myopathie inflammatoire CPK
Rhumatisme microcristallin (hydroxyapatite ou Radiographie des épaules, du bassin et des
maladie à dépôts de pyrophosphate de calcium) articulations douloureuses en fonction
Infections Endocardite Hémocultures répétées en cas de fièvre
Mycobactéries Radiographie pulmonaire
Virus Sérologie hépatites B et C
Cancer Syndrome paranéoplasique d’une tumeur solide Examens orientés en fonction des symptômes
Hémopathie, myélome NFS, calcémie, électrophorèse des protéines
TEP-scan
Pathologie mécanique Tendinopathie de la coiffe des rotateurs Examen clinique
Arthrose d’épaules Radiographie des épaules et échographie
Syndrome douloureux chronique
Maladie de Parkinson
Hypothyroïdie
Médicaments Statines
Immunothérapie anti-CTLA-4, anti-PD-1 et
anti-PDL-1

CCP : cyclic citrullinated peptide ; CPK : créatine phosphokinase ; NFS : numération formule sanguine ; TEP-scan : tomographie par émission de positons couplée au scanner ;
CTLA-4 : cytotoxic T-lymphocyte antigen 4.

classification sont en cours d’élaboration et incluent, en plus de Tableau 3.


la biopsie d’artère temporale, les nouvelles méthodes d’imagerie Interprétation des résultats de la biopsie d’artère temporale.
que sont l’échodoppler (Fig. 3) et la tomographie par émission de Anomalies histologiques Valeur
positons couplée au scanner (TEP-scan) au 18-fluorodéoxyglucose
(18-FDG). La biopsie d’artère temporale a pendant longtemps été Infiltrat inflammatoire Critère nécessaire et suffisant au
le gold standard pour le diagnostic d’artérite à cellules géantes mononucléé de la média et/ou de diagnostic histologique
(Tableau 3). Cependant, sa suprématie est progressivement remise l’intima
en question du fait de son caractère relativement invasif par rap- Élastophagie de la limitante Critère pathognomonique, mais
port aux examens d’imagerie, susceptibles de permettre d’aboutir, élastique interne et/ou présence inconstant
eux aussi, à un diagnostic de certitude. de cellules géantes
Infiltrat périadventitiel/atteinte Critère insuffisant car non
des vasa vasorum spécifique
 Imagerie Hyperplasie intimale/dissociation Critère insuffisant car non
de la limitante élastique interne spécifique
L’échographie a une place intéressante dans le diagnostic et le
suivi de la PPR (Tableau 4). Même si la sensibilité de l’échographie
des épaules et des hanches est moins importante que celle de
l’imagerie par résonance magnétique (IRM), sa sensibilité au chan- probable que, dans les années à venir, la place du TEP-scan sera
gement au cours du traitement pourrait être intéressante [28] . précisée dans cette indication. Rien n’indique à ce jour l’intérêt
L’IRM (Fig. 4) a probablement une plus grande valeur pour la de la réalisation systématique de cet examen, y compris pour la
détection, notamment aux hanches, et elle montre des atteintes recherche d’une néoplasie sous-jacente.
musculaires qu’il faut connaître car sinon un diagnostic de myo- Avant l’imagerie moderne (échographie, IRM, TEP-scan), l’ACG
site peut être évoqué à tort [29] . L’échographie semble également était considérée comme une vascularite atteignant les artères crâ-
intéressante dans le diagnostic différentiel entre PPR et polyar- niales, notamment l’artère temporale superficielle (ATS), avec
thrite rhumatoïde, mais elle ne paraît pas utile comme marqueur cliniquement des atteintes céphaliques. Avec l’émergence de ces
pronostique de réponse aux corticoïdes [30] . Bien que reconnue nouvelles techniques, l’atteinte des artères de moyens et gros
comme utile, sa place dans la prise en charge de la PPR n’est pas calibres de différents sites a pu être mise en parallèle avec la pré-
encore clairement définie. Dans la PPR, le TEP-scan (Fig. 5) a aussi sentation clinique, ce qui a permis de reconnaître un plus large
montré des performances diagnostiques intéressantes [31] . Il est spectre de phénotypes.

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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes  14-243-A-10

Tableau 4.
Liste des anomalies visibles en échodoppler et en tomographie par émission de positons couplée au scanner (TEP-scan) dans la pseudopolyarthrite rhizomélique
(PPR) et l’artérite à cellules géantes (ACG).
Échodoppler TEP-scan
PPR Ténosynovite du long biceps Hypermétabolismes périarticulaires des épaules et des hanches
Épaississement et signal Doppler de la bourse Hypermétabolisme des bourses interépineuses cervicales et lombaires
sous-acromiodeltoïdienne Hypermétabolisme des insertions des muscles ischiojambiers
Synovite glénohumérale
Bursites péritrochantériennes
Synovites ou épanchements coxofémoraux
ACG Sur les artères temporales, carotide externe, axillaire et Hypermétabolisme et épaississement de la paroi aortique
sous-clavières : signe du halo (le plus spécifique), occlusion, Hypermétabolisme des parois des artères carotides externes, sous-clavières,
sténose, slope sign iliaques primitives, voire des artères à destinées viscérales

Figure 3. Échodoppler dans l’artérite à cellules géantes avec un signe


du halo (épaississement hypoéchogène circonférentiel périluminal de
l’artère traduisant un œdème pariétal, surtout aux dépens de l’intima du
vaisseau).

La biopsie des artères temporales (BAT), qui était la pierre


angulaire du diagnostic de l’ACG malgré une sensibilité modé- Figure 4. Imagerie par résonance magnétique dans la pseudopolyar-
rée [32, 33] , a été supplantée dans les recommandations de l’EULAR thrite rhizomélique.
par l’imagerie, notamment l’échographie des artères temporales
et des artères axillaires de première intention pour un diagnostic
rapide [34] . La BAT n’est plus nécessaire en cas d’imagerie contribu- une méta-analyse explorant les artères céphaliques avec l’IRM
tive [35] . Le développement de la TEP/tomodensitométrie (TDM) pour le diagnostic d’ACG crâniale, les auteurs montraient une
à la fluorine-18-FDG peut, de plus, être utilisé pour l’atteinte des sensibilité poolée de 73 % et une spécificité de 88 % en comparai-
vaisseaux extracrâniens, impliquant l’aorte et ses branches avec son avec l’examen clinique ; et de respectivement 93 et 81 % en
une grande précision diagnostique [36–38] . Le protocole national comparaison avec la BAT [44] .
de diagnostic et de soins (PNDS) [77] a proposé un algorithme de L’angioscanner des artères temporales n’est pas un examen
leur utilisation (Fig. 6). usuel dans le diagnostic de l’ACG mais, lorsqu’il est réalisé dans
Trois signes d’échographie sont à connaître, mais deux d’entre le cadre de l’exploration d’une complication neurologique, c’est
eux, les signes du « halo » et de la « compression », sont les l’occasion de vérifier les artères temporales superficielles.
plus importants pour le diagnostic d’ACG temporales [39, 40] . Le Jusqu’à maintenant, la plupart des études réservaient la
signe du halo (Fig. 3) est défini comme un épaississement hypo- TEP/TDM à l’exploration des gros vaisseaux extracrâniens [45–50] .
échogène, homogène, bien délimité et circonférentiel de la paroi Cependant, de nouvelles TEP/TDM avec une meilleure résolu-
artérielle, visible en coupe longitudinale et transversale. Le signe tion permettent une étude morphoanatomique plus précise et
de la compression est défini comme un épaississement du mur expliquent pourquoi, désormais, la TEP/computer tomography (CT)
artériel qui reste visible après compression par la sonde sur la au 18F-FDG peut diagnostiquer un hypermétabolisme des artères
paroi artérielle [41] . Pour les artères de gros calibres, c’est-à-dire les crâniennes (Fig. 5).
artères carotides, vertébrales, subclavières, axillaires et aortiques, Finalement, d’après les recommandations de l’EULAR 2018 [23] ,
le signe du halo est applicable, en revanche, il n’est pas possible chez les patients avec une vascularite des gros vaisseaux,
d’appliquer le signe de la compression à ces vaisseaux en raison l’angiographie par résonance magnétique, l’angioscanner ou
de leur profondeur. Il est aussi préférable de mesurer l’épaisseur l’échographie peuvent être utilisés pour surveiller les dommages
intima-média (intima-media thickness [IMT]), notamment celle des structuraux (sténoses, occlusions, dilatations et/ou anévrismes).
artères axillaires dont la valeur seuil de l’IMT est de 1 mm [42] . Le rythme du suivi n’est pas défini et doit se discuter au cas par
Cependant, afin d’aider et d’apporter une meilleure sensibilité à cas.
la détection des artérites des gros vaisseaux, notamment de l’artère
axillaire, et ce jusqu’à l’artère circonflexe, Dasgupta et al. ont décrit
un troisième signe, le slope sign [43] , défini comme un épaississe-
ment progressif circonférentiel de la paroi artérielle qui permet de
 Évaluation de l’activité
différencier l’athérome de la vascularite. L’athérome est en effet de la maladie
défini comme un épaississement abrupt et localisé du mur artériel
et non circonférentiel, à la différence de l’artérite. Le Disease Activity Score (DAS)-PPR [51] est un outil pour évaluer
L’aspect de l’artérite à l’IRM est défini par un œdème, un épais- l’activité de la PPR. Il est simple à utiliser car il se fonde sur cinq
sissement et une prise de contraste de la paroi du vaisseau. Dans mesures utilisables par tout médecin en routine : CRP (mg/dl) ou

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14-243-A-10  Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes

A B C

D
Figure 5. Tomographie par émission de positons au 18-fluorodéoxyglucose couplée au scanner dans la pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et l’artérite
à cellules géantes (ACG).
A, B. Dans la PPR, on observe un hypermétabolisme périarticulaire des ceintures (B) (flèches), en particulier des épaules et des régions trochantériennes. Des
hypermétabolismes des bourses interépineuses peuvent être observés aux rachis cervical et lombaire (A) (flèches). Des fixations des articulations sternoclavi-
culaires, des ischions et de certaines articulations périphériques ont aussi été décrites.
C, D. Dans l’ACG, on observe une fixation des gros vaisseaux comme l’aorte (D) (flèches), mais aussi les troncs naissants de l’aorte : artères sous-clavières
iliaques primitives, fémorales (C) (flèches).

VS (mm/1 h) + échelle visuelle du patient (0–10) + échelle visuelle  Traitement de la pseudopolyar-


du médecin (0–10) + (dérouillage matinal [min] × 0,1) + élévation
des bras (coté de 0 à 3 selon que le patient atteint plus de 90◦ , thrite rhizomélique et de l’artérite
90◦ , moins de 90◦ , 0◦ ) (0–3) et il peut pallier l’hétérogénéité des
évaluations des médecins. Son utilisation est validée à ce titre en
à cellules géantes
pratique rhumatologique, mais aussi pour une utilisation par les Corticothérapie
généralistes [52] . Des valeurs seuils simples ont été proposées pour
définir la rémission ou l’activité de la maladie (DAS-PPR < 1,5 : Le traitement de la PPR repose sur une posologie initiale de 12,5
rémission ; DAS-PPR < 7 : faible activité ; 7 ≤ DAS-PPR ≤ 17 : acti- à 25 mg d’équivalent prednisone (selon l’intensité des symptômes
vité moyenne ; DAS-PPR > 17 : forte activité) et il permet de guider et du syndrome inflammatoire, des facteurs de risque de mauvaise
la conduite thérapeutique (DAS-PPR < 10 : baisse du traitement ; tolérance de la corticothérapie prolongée) diminuée à 10 mg en
DAS-PPR 10–20 : stabilisation du traitement ; DAS-PPR > 20 : aug- moins de 2 mois pour un arrêt au bout de 12 à 18 mois obtenu
mentation du traitement) en facilitant la communication entre par paliers de baisse de 1 mg toutes les 4 à 6 semaines. Cette poso-
généraliste et spécialiste [53–57] . Ainsi, lors de la diminution de la logie est, dans tous les cas, très inférieure à celle de l’ACG qui
corticothérapie, un DAS-PPR inférieur ou égal à 10 peut permettre impose une posologie de 0,5 à 0,7 mg/kg par jour (plus en cas
de poursuivre la décroissance, un DAS-PPR entre 10 et 20 peut jus- d’ischémie ; 1 mg/kg/j) avec une baisse progressive. Une attention
tifier une stabilisation et un DAS-PPR supérieur à 20 imposer une particulière est bien sûr portée à la prévention des complications
intensification thérapeutique [57] . de la corticothérapie prolongée en général et au traitement de
Dans l’ACG, il n’existe pas de critère d’activité et l’évaluation l’ostéoporose en particulier [58] . En cas d’association d’une PPR à
est fondée sur la clinique et la CRP. une ACG, c’est le traitement de l’ACG qui prévaut. On obtient

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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes  14-243-A-10

Suspicion d’ACG

Atteinte ophtalmologique Suspicion d’ACG élevée Suspicion d’ACG modérée ou faible

Corticothérapie immédiate Éventuellement corticothérapie


(si délai d’obtention des examens
diagnostiques > 7 jours)

Examen diagnostique

1re intention : Éventuellement 2e intention :


- BAT - BAT controlatérale
- éventuellement échodoppler des - imagerie aortique **
artères temporales * - 18-FDG-TEP-scan

Résultats des examens


Résultats des examens
diagnostiques (éventuellement
diagnostiques
réponse à la corticothérapie ***)

Positif Négatif Positif Négatif

Reconsidérer le
Diagnostic d’ACG Diagnostic d’ACG
diagnostic

Introduction/poursuite (Si corticothérapie Introduction à la Discuter test


de la corticothérapie déjà débutée, arrêt corticothérapie thérapeutique (aux
du traitement) corticoïdes) ***

Positif Négatif

Possible ACG Reconsidérer


le diagnostic

Poursuite de la Arrêt de la
corticothérapie corticothérapie

Figure 6. Arbre décisionnel. Algorithme de prescription d’examens complémentaires du protocole national de diagnostic et de soins (d’après [77] ). ACG :
artérite à cellules géantes ; 18-FDG : 18-fluorodéoxyglucose ; TEP-scan : tomographie par émission de positons couplée au scanner ; BAT : biopsie d’artère
temporale.
Par opérateur expérimenté.
*Angiographie-tomodensitométrie ou angiographie-imagerie par résonance magnétique.
**Test positif si régression rapide des signes cliniques et diminution rapide de la protéine C réactive.

en général une réponse spectaculaire et un sevrage possible dans Méthotrexate


le délai imparti et sans rechute. L’absence de réponse initiale est
exceptionnelle et doit faire remettre en doute le diagnostic ou Le méthotrexate est actuellement le traitement immunomodu-
la prise du médicament. L’amélioration est rapide en 48 heures lateur envisagé en première intention en pratique courante dans
dans la PPR et l’ACG et cela constitue un élément diagnostique, les situations de corticorésistance ou de corticodépendance au
véritable test thérapeutique, contrairement à la polyarthrite rhu- cours de la PPR et de l’ACG. Les recommandations concernant
matoïde à début rhizomélique, dans laquelle la corticothérapie l’utilisation du méthotrexate au cours de la PPR sont fondées
peut mettre plus de temps à être efficace. Mais, dans au moins la sur quatre essais thérapeutiques (dont deux contre placebo), avec
moitié des cas, une rechute survient lors de la baisse ou l’arrêt une posologie de méthotrexate comprise entre 7,5 et 10 mg
de la corticothérapie. On peut alors associer du méthotrexate, par semaine, associée à des posologies initiales de corticoïdes
mais avec un résultat qui reste controversé, en particulier dans la comprises entre 15 et 25 mg par jour ainsi qu’à des schémas
PPR. de décroissance variables. Trois de ces essais thérapeutiques ont

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conclu à un effet bénéfique du méthotrexate par rapport au pla- cours, et les études en double aveugle ne sont pour l’instant dispo-
cebo sur le taux de rémission et/ou le taux de rechute et/ou la dose nibles que dans l’ACG. La grande difficulté aujourd’hui est celle du
cumulée de corticoïdes reçue à 1 an [59–61] . L’un de ces trois essais positionnement de la molécule dans la PPR [71, 72] , sachant qu’il n’y
a utilisé une posologie initiale de 25 mg de corticoïdes dans le a à ce jour pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Il s’agit
groupe sous méthotrexate et une posologie initiale de corticoïdes donc de traitements envisageables dans le cadre de protocoles thé-
de 15 mg dans le groupe contrôle, schéma discutable et suscep- rapeutiques ou lorsqu’il n’y a pas d’autre solution thérapeutique.
tible d’avoir influencé le critère de jugement principal de l’étude Une place dans les formes récentes pourrait être envisagée sans
par la survenue plus fréquente de rechute [61] . Le quatrième essai, corticoïdes associés au cours de la PPR chez les patients qui ont une
par ailleurs entaché par un nombre important de perdus de vue au contre-indication relative à la corticothérapie (diabète, ostéopo-
cours de la 1er année de traitement, n’a pas permis de montrer de rose, hypertension artérielle non contrôlée par exemple). Dans la
différence entre les deux groupes de traitement [62] . Le design de mesure où le délai d’action est supérieur à celui des corticoïdes, le
ces différents essais n’a pas permis d’étudier les risques sur le long compromis proposé par l’étude PMR-SPARE, avec une dose initiale
terme d’une prescription prolongée de méthotrexate dans cette très rapidement baissée, peut se discuter. L’intérêt de cette propo-
population particulière, ce qui doit faire pondérer le bénéfice qui sition est que le traitement peut être court (sur 2 mois comme
a été observé en ce qui concerne l’épargne cortisonique. dans l’étude TENOR) avec pour objectif d’éviter une corticothé-
Dans l’ACG, une méta-analyse de trois essais cliniques et une rapie initiale de plus de 10 mg d’équivalent prednisone par jour,
étude cas-témoins récente ont montré une diminution du risque mais avec un relais par une faible corticothérapie débutée à 10 mg
des première et deuxième rechutes chez les patients recevant le ou moins. Si le rationnel est indiscutable dans l’ACG corticodé-
méthotrexate. Ces données suggèrent qu’en cas de dépendance pendante, pour laquelle la posologie de corticoïdes nécessaire au
ou de résistance aux corticoïdes, le méthotrexate mérite d’être long cours pourrait faire courir au patient un risque supérieur à
considéré avant de recourir à une biothérapie, plus coûteuse, en celui de la prise de tocilizumab, elle pourrait être limitée, dans la
l’absence de comparaison directe entre ces deux traitements à ce PPR, aux formes corticodépendantes à des posologies non négli-
jour [63] . Un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) geables d’équivalent prednisone (plus de 10 mg) ou ayant fait au
national en cours, METOGiA, prévoit de comparer l’efficacité du moins deux rechutes (pour éviter une trop forte dose cumulée de
méthotrexate à celle du tocilizumab chez les patients atteints corticoïdes) malgré l’association au méthotrexate. L’étude SEMA-
d’ACG. Cette étude comporte un volet médicoéconomique néces- PHORE évalue en ce moment l’efficacité du tocilizumab chez des
saire à la définition ultérieure de la stratégie optimale de prise en patients atteints de PPR dépendants ou résistants à une corti-
charge thérapeutique de l’ACG. cothérapie de 10 mg par jour ou plus. Cette prescription peut
raisonnablement être envisagée car il s’agit d’impasses thérapeu-
tiques.
Biothérapies et thérapies ciblées Au-delà de ces considérations, prenant en compte le risque
cumulatif de l’utilisation de la corticothérapie prolongée à poso-
Les biothérapies anti-TNF-␣ ne sont pas efficaces dans la PPR [64] . logie modérée, de nombreux patients ayant un diagnostic de PPR
L’efficacité du tocilizumab dans la PPR a été suggérée par de nom- sont prêts à entrer dans des protocoles thérapeutiques permet-
breuses séries de PPR [65, 66, 67, 68, 69, 70] . Surtout, l’étude Tocilizumab tant d’éviter la corticothérapie, même dans les formes récentes,
Effect in Polymyalgia Rheumatica (TENOR) [66, 67] a démontré, bien tant leur souhait d’éviter une corticothérapie est important. Mais
qu’elle soit ouverte, l’efficacité des anti-IL-6 grâce à un design ori- aucun traitement biologique n’a à ce jour d’AMM, si bien que
ginal portant sur des patients ayant une PPR récente et traitée par les inclusions dans des essais thérapeutiques sont souhaitables
seulement trois perfusions de tocilizumab à 1 mois d’intervalle chaque fois que la question se pose. Les données actualisées de
sans corticothérapie associée, relayée seulement ensuite par une ClinicalTrial.gov montrent par ailleurs que plusieurs études, à dif-
faible corticothérapie. Vingt patients remplissant les critères de férentes phases de développement, évaluent d’autres thérapies
Chuang et ayant un DAS-PPR supérieur à 10 (médiane : 36,6) ont ciblées telles que le baricitinib, l’abatacept et le sarilumab.
été inclus. À 12 semaines, tous avaient un DAS-PPR inférieur à Les biothérapies anti-TNF-␣ (anticorps monoclonaux ou récep-
10 (médiane : 4,5). Cet effet a été confirmé par l’évaluation en teurs solubles) doivent être considérées comme inefficaces dans
imagerie par TEP-scan [31] , échographie et IRM [28] . À noter que le l’ACG puisque les études randomisées ayant évalué l’infliximab,
suivi des patients sous tocilizumab peut être fait grâce au DAS-PPR l’étanercept et l’adalimumab se sont toutes révélées néga-
VS, plus pertinent que le DAS-PPR CRP, ou un DAS-PPR imputé tives [71–73] . Le rôle de l’IL-6 dans l’ACG a été mis en évidence
pour remplacer la valeur de la CRP attendue, compte tenu de depuis plusieurs années, à la fois dans la physiopathologie de la
l’effet direct du traitement sur le taux de la CRP. L’étude TENOR maladie et comme facteur prédictif des rechutes et de leur sévé-
était positive quelle que soit la méthode utilisée pour l’évaluation. rité. De très nombreux cas cliniques ou séries rétrospectives ont
Dans une autre étude, Lally et al. [68] ont traité 10 PPR récentes 1 suggéré l’efficacité du tocilizumab dans les formes corticodépen-
année par tocilizumab et des corticoïdes rapidement diminués. dantes de la maladie. Il a, par la suite, été évalué dans deux études
Sur les neuf patients analysables, tous ont eu une rémission sans randomisées. La première [74] , portant sur 30 patients, a comparé
corticoïdes à 6 mois et aucun n’a rechuté à 15 mois. Une étude 20 patients ayant reçu du tocilizumab (80 % de formes récentes)
française est actuellement en cours (étude Safety and Efficacy à dix patients ayant reçu un placebo, en association avec une
of Tocilizumab Versus Placebo in Polymyalgia Rheumatica With dose dégressive de corticoïdes (prednisolone). Dix-sept (85 %) des
Glucocorticoid Dependance [SEMAPHORE] NCT02908217) pour 20 patients traités par tocilizumab contre quatre (40 %) des dix
évaluer l’efficacité du tocilizumab versus placebo dans la PPR corti- patients sous placebo ont atteint la rémission à la semaine 12
codépendante au-delà de 10 mg par jour d’équivalent prednisone. (différence : 45 % ; intervalle de confiance [IC] 95 % : 11–79 ;
Les effets indésirables observés lors de l’utilisation du tocilizu- p = 0,03). Dans la seconde étude [75] , portant sur 251 patients,
mab au cours de la PPR sont ceux connus par l’expérience de 50 ont été randomisés dans un bras corticothérapie courte, 51
ce traitement acquise dans la polyarthrite rhumatoïde. Il s’agit dans un bras corticothérapie prolongée, 100 dans un bras tocili-
essentiellement d’événements infectieux (dont des sigmoïdites), zumab hebdomadaire et 49 dans un bras tocilizumab toutes les 2
de réactions systémiques à la perfusion lors des injections intravei- semaines (un patient a été écarté n’ayant pas reçu le tocilizumab).
neuses et de réactions au point d’injection lors de l’administration Les patients des deux derniers bras, sous tocilizumab, ont aussi
par voie sous-cutanée, de leucopénies, de perturbations du bilan reçu une dose dégressive de prednisone sur 26 semaines. La dose
hépatique et lipidique. Une étude allemande, évaluant le tocili- initiale de corticoïdes était décidée par l’investigateur. La posolo-
zumab sous-cutané versus placebo (PMR-SPARE), est en cours et gie de corticoïdes ainsi que sa durée ont fait l’objet d’une mise en
prévoit la participation de 32 patients ayant une PPR récente, en double aveugle, tout comme le traitement à l’essai. À 1 an, 56 %
association avec une corticothérapie rapidement stoppée. L’essai des patients du bras tocilizumab hebdomadaire et 53 % du bras
sera jugé sur l’obtention d’une rémission sans corticoïdes à la 16e tocilizumab toutes les 2 semaines ont atteint une rémission pro-
semaine. Il n’y a pas de doute sur l’efficacité des anti-IL-6 et surtout longée, contre 18 et 14 % dans les bras corticothérapies longue et
du tocilizumab dans l’ACG et probablement dans la PPR, mais il courte (p < 0,001). En outre, l’ajout du tocilizumab a permis une
existe des risques à les utiliser chez les sujets âgés, surtout au long réduction des doses cumulées de prednisone. La tolérance a été

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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes  14-243-A-10

identique dans les différents bras. Les données d’extension rassu- [8] Carvajal Alegria G, Devauchelle-Pensec V, Renaudineau Y, Saraux A,
rantes, en particulier si une rechute survient à l’arrêt du traitement Pers JO, Cornec D. Correction of abnormal B-cell subset distribution by
avec une efficacité qui se maintient en cas de reprise du traitement. interleukin-6 receptor blockade in polymyalgia rheumatica. Rheumatology
Le tocilizumab a, actuellement, l’AMM, par voie sous-cutanée, à (Oxford) 2017;56:1401–6.
la dose de 162 mg par semaine, dans l’ACG. Malgré l’absence de [9] Martinez-Taboada VM, Alvarez L, RuizSoto M, Marin-Vidalled MJ,
Lopez-Hoyos M. Giant cell arteritis and polymyalgia rheumatica: role
différence entre le rythme hebdomadaire et toutes les 2 semaines,
of cytokines in the pathogenesis and implications for treatment. Cytokine
le rythme retenu est d’une injection sous-cutanée par semaine. Sa 2008;44:207–20.
prescription est pour le moment réservée à certaines situations de [10] Meliconi R, Pulsatelli L, Uguccioni M, Salvarani C, Macchioni P,
corticodépendance, de corticorésistance ou de risque particulier Melchiorri C, et al. Leukocyte infiltration in synovial tissue from the
lié à l’utilisation des corticoïdes. shoulder of patients with polymyalgia rheumatica. Quantitative analy-
L’abatacept est la seule autre molécule ayant montré une effi- sis and influence of corticosteroid treatment. Arthritis Rheum 1996;39:
cacité dans les formes récidivantes [76] . En effet, dans un essai 1199–207.
randomisé, 41 patients ont été traités soit par abatacept 10 mg/kg [11] Kreiner F, Langberg H, Galbo H. Increased muscle interstitial levels
intraveineux les jours 1, 15, 29 et à la semaine 8, soit par un pla- of inflammatory cytokines in polymyalgia rheumatica. Arthritis Rheum
cebo, tandis qu’ils diminuaient leur corticothérapie. Le taux de 2010;62:3768–75.
survie sans rechute à 12 mois était de 48 % sous abatacept et 31 % [12] Roche NE, Fulbright JW, Wagner AD, Hunder GG, Goronzy JJ,
Weyand CM. Correlation of interleukin-6 production and disease acti-
sous placebo (p = 0,049), sans différence en termes d’effet indé- vity in polymyalgia rheumatica and giant cell arteritis. Arthritis Rheum
sirables. L’abatacept n’a pas obtenu, pour l’instant, d’AMM dans 1993;36:1286–94.
l’ACG. [13] van der Geest KSM, Abdulahad WH, Chalan P, Rutgers A, Horst G,
Un essai avec le sirukinumab (SERRENA), un autre anti-IL-6, Huitema MG, et al., Disturbed B. cell homeostasis in newly diagno-
a été stoppé. Les données de ClinicalTrial.gov montrent que des sed giant cell arteritis and polymyalgia rheumatica. Arthritis Rheumatol
études, à différentes phases de développement, évaluent le sécu- 2014;66:1927–38.
kinumab, l’ustékinumab, le baricitinib, l’upadacitinib, l’anakinra, [14] Krupa WM, Dewan M, Jeon MS, Kurtin PJ, Younge BR, Goronzy JJ,
le mavrilimumab et le sarilumab dans l’ACG. et al. Trapping of misdirected dendritic cells in the granulomatous lesions
of giant cell arteritis. Am J Pathol 2002;161:1815–23.
[15] Wagner AD, Wittkop U, Prahst A, Schmidt WA, Gromnica-Ihle E, Vorpahl

 Conclusion
K, et al. Dendritic cells co-localize with activated CD4 + T cells in giant
cell arteritis. Clin Exp Rheumatol 2003;21:185–92.
[16] van Sleen Y, Wang Q, van der Geest KSM, Westra J, Abdulahad WH, Hee-
Finalement, la PPR et l’ACG sont sans doute deux formes de la ringa P, et al. Involvement of Monocyte Subsets in the Immunopathology
même maladie. Le diagnostic de PPR et ACG reste avant tout cli- of Giant Cell Arteritis. Sci Rep 2017;7:6553.
nique et par l’imagerie. Le traitement repose encore en première [17] Samson M, Audia S, Fraszczak J, Trad M, Ornetti P, Lakomy D, et al.
intention sur la corticothérapie, mais une stratégie d’épargne cor- Th1 and Th17 lymphocytes expressing CD161 are implicated in giant
tisonique doit être évoquée en cas de rechute, corticodépendance, cell arteritis and polymyalgia rheumatica pathogenesis. Arthritis Rheum
2012;64:3788–98.
corticorésistance, certains effets indésirables de la corticothérapie
[18] Conway R, O’Neill L, McCarthy GM, Murphy CC, Fabre A, Kennedy
prolongée, avec une place pour le méthotrexate et les anti-IL-6 S, et al. Interleukin 12 and interleukin 23 play key pathogenic roles in
pour l’instant. inflammatory and proliferative pathways in giant cell arteritis. Ann Rheum
Dis 2018;77:1815–24.
[19] Terrier B, Geri G, Chaara W, Allenbach Y, Rosenzwajg M, Costedoat-
Déclaration de liens d’intérêts : A. Saraux a reçu des subventions de recherche, Chalumeau N, et al. Interleukin-21 modulates Th1 and Th17 responses in
de board, de présentation ou de déplacement d’AbbVie, Eli Lilly, UCB Pharma giant cell arteritis. Arthritis Rheum 2012;64:2001–11.
et Novartis. [20] Cid MC, Hoffman MP, Hernández-Rodríguez J, Segarra M, Elkin M,
V. Devauchelle a reçu des subventions de recherche, de board, de présentation Sánchez M, et al. Association between increased CCL2 (MCP-1) expres-
ou de déplacement AbbVie, Bristol Myers Squibb, Janssen, Sanofi, Pfizer, et sion in lesions and persistence of disease activity in giant-cell arteritis.
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Les autres auteurs n’ont pas transmis de déclaration de liens d’intérêts en [21] Carvajal Alegria G, van Sleen Y, Graver JC, Sandovici M, Devauchelle-
relation avec cet article. Pensec V, Brouwer E, et al. Aortic involvement in giant cell arteritis. Joint
Bone Spine 2020;88:105045.
[22] Graver JC, Boots AMH, Haacke EA, Diepstra A, Brouwer E, Sando-
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10 EMC - Appareil locomoteur

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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes  14-243-A-10

G. Carvajal Alegria.
S. Jousse-Joulin.
D. Cornec.
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A. Saraux (alain.saraux@chu-brest.fr).
Service de rhumatologie, CHU de la Cavale Blanche, boulevard Tanguy-Prigent, 29609 Brest cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Carvajal Alegria G, Jousse-Joulin S, Cornec D, Guellec D, Devauchelle-Pensec V, Saraux A. Pseudopolyar-
thrite rhizomélique et artérite à cellules géantes. EMC - Appareil locomoteur 2022;0(0):1-11 [Article 14-243-A-10].

EMC - Appareil locomoteur 11


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