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Pseudopolyarthrite rhizomélique
et artérite à cellules géantes
G. Carvajal Alegria, S. Jousse-Joulin, D. Cornec, D. Guellec, V. Devauchelle-Pensec,
A. Saraux
Résumé : La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et l’artérite à cellules géantes (ACG) peuvent sur-
venir associées ou indépendamment l’une de l’autre chez des sujets âgés de plus de 50 ans. La PPR se
manifeste essentiellement par des douleurs inflammatoires des ceintures. L’ACG peut se présenter comme
une pathologie artéritique crânienne, avec des céphalées comme signes dominants, ou extracrânienne,
pouvant toucher alors l’aorte, les vaisseaux des membres supérieurs ou inférieurs. Les deux pathologies
sont associées de façon quasi constante à un syndrome inflammatoire, notamment une élévation de
la protéine C réactive. Leur diagnostic différentiel est rendu difficile par le fait que beaucoup de mala-
dies peuvent donner des douleurs diffuses associées à un syndrome inflammatoire. C’était jusqu’à ces
dernières années surtout l’exclusion de ces diagnostics différentiels, la corticosensibilité dans la PPR et
la biopsie d’artère temporale dans l’ACG, qui permettaient de retenir le diagnostic, mais des examens
complémentaires tels que l’échographie des épaules et des hanches dans la PPR et l’échographie des
artères temporales ou la tomographie par émission de positons dans l’ACG ont apporté un réel progrès.
Le traitement de ces deux pathologies repose sur la corticothérapie, mais à une dose très supérieure dans
l’ACG. En cas de corticodépendance, on peut proposer des produits épargneurs de la corticothérapie tels
que le méthotrexate ou le tocilizumab (anti-interleukine [IL]-6). De nombreux autres traitements sont en
développement, notamment le sarilumab, l’abatacept, des anti-Janus kinase (Jak), l’ustékinumab et le
secukinumab.
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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes 14-243-A-10
Tableau 1.
Critères de classifications de l’American College of Rheumatology/European League Against Rheumatism de pseudopolyarthrite rhizomélique.
Points sans échographie Points avec échographie
Raideur matinale > 45 min 2 2
Douleur des hanches ou limitation de la mobilité 1 1
Absence de facteurs rhumatoïdes ou d’anticorps anti-CCP 2 2
Absence d’autre atteinte articulaire 1 1
Atteinte d’au moins une épaule avec bursite sous-acromiodeltoïdienne et/ou NA 1
ténosynovite de la longue portion du biceps et/ou synovite glénohumérale et au
moins une hanche avec synovite et/ou bursite trochantérienne
Les deux épaules avec bursite sous-acromiodeltoïdienne, ténosynovite de la longue NA 1
portion du biceps, ou synovite glénohumérale
Tableau 2.
Principaux diagnostics différentiels de la pseudopolyarthrite rhizomélique.
Type de pathologie Maladie Examens complémentaires
Rhumatismes Polyarthrite rhumatoïde Anticorps anti-CCP et facteurs rhumatoïdes
inflammatoires Spondyloarthrite de début tardif Radiographie du bassin
Myopathie inflammatoire CPK
Rhumatisme microcristallin (hydroxyapatite ou Radiographie des épaules, du bassin et des
maladie à dépôts de pyrophosphate de calcium) articulations douloureuses en fonction
Infections Endocardite Hémocultures répétées en cas de fièvre
Mycobactéries Radiographie pulmonaire
Virus Sérologie hépatites B et C
Cancer Syndrome paranéoplasique d’une tumeur solide Examens orientés en fonction des symptômes
Hémopathie, myélome NFS, calcémie, électrophorèse des protéines
TEP-scan
Pathologie mécanique Tendinopathie de la coiffe des rotateurs Examen clinique
Arthrose d’épaules Radiographie des épaules et échographie
Syndrome douloureux chronique
Maladie de Parkinson
Hypothyroïdie
Médicaments Statines
Immunothérapie anti-CTLA-4, anti-PD-1 et
anti-PDL-1
CCP : cyclic citrullinated peptide ; CPK : créatine phosphokinase ; NFS : numération formule sanguine ; TEP-scan : tomographie par émission de positons couplée au scanner ;
CTLA-4 : cytotoxic T-lymphocyte antigen 4.
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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes 14-243-A-10
Tableau 4.
Liste des anomalies visibles en échodoppler et en tomographie par émission de positons couplée au scanner (TEP-scan) dans la pseudopolyarthrite rhizomélique
(PPR) et l’artérite à cellules géantes (ACG).
Échodoppler TEP-scan
PPR Ténosynovite du long biceps Hypermétabolismes périarticulaires des épaules et des hanches
Épaississement et signal Doppler de la bourse Hypermétabolisme des bourses interépineuses cervicales et lombaires
sous-acromiodeltoïdienne Hypermétabolisme des insertions des muscles ischiojambiers
Synovite glénohumérale
Bursites péritrochantériennes
Synovites ou épanchements coxofémoraux
ACG Sur les artères temporales, carotide externe, axillaire et Hypermétabolisme et épaississement de la paroi aortique
sous-clavières : signe du halo (le plus spécifique), occlusion, Hypermétabolisme des parois des artères carotides externes, sous-clavières,
sténose, slope sign iliaques primitives, voire des artères à destinées viscérales
A B C
D
Figure 5. Tomographie par émission de positons au 18-fluorodéoxyglucose couplée au scanner dans la pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et l’artérite
à cellules géantes (ACG).
A, B. Dans la PPR, on observe un hypermétabolisme périarticulaire des ceintures (B) (flèches), en particulier des épaules et des régions trochantériennes. Des
hypermétabolismes des bourses interépineuses peuvent être observés aux rachis cervical et lombaire (A) (flèches). Des fixations des articulations sternoclavi-
culaires, des ischions et de certaines articulations périphériques ont aussi été décrites.
C, D. Dans l’ACG, on observe une fixation des gros vaisseaux comme l’aorte (D) (flèches), mais aussi les troncs naissants de l’aorte : artères sous-clavières
iliaques primitives, fémorales (C) (flèches).
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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes 14-243-A-10
Suspicion d’ACG
Examen diagnostique
Reconsidérer le
Diagnostic d’ACG Diagnostic d’ACG
diagnostic
Positif Négatif
Poursuite de la Arrêt de la
corticothérapie corticothérapie
Figure 6. Arbre décisionnel. Algorithme de prescription d’examens complémentaires du protocole national de diagnostic et de soins (d’après [77] ). ACG :
artérite à cellules géantes ; 18-FDG : 18-fluorodéoxyglucose ; TEP-scan : tomographie par émission de positons couplée au scanner ; BAT : biopsie d’artère
temporale.
Par opérateur expérimenté.
*Angiographie-tomodensitométrie ou angiographie-imagerie par résonance magnétique.
**Test positif si régression rapide des signes cliniques et diminution rapide de la protéine C réactive.
conclu à un effet bénéfique du méthotrexate par rapport au pla- cours, et les études en double aveugle ne sont pour l’instant dispo-
cebo sur le taux de rémission et/ou le taux de rechute et/ou la dose nibles que dans l’ACG. La grande difficulté aujourd’hui est celle du
cumulée de corticoïdes reçue à 1 an [59–61] . L’un de ces trois essais positionnement de la molécule dans la PPR [71, 72] , sachant qu’il n’y
a utilisé une posologie initiale de 25 mg de corticoïdes dans le a à ce jour pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Il s’agit
groupe sous méthotrexate et une posologie initiale de corticoïdes donc de traitements envisageables dans le cadre de protocoles thé-
de 15 mg dans le groupe contrôle, schéma discutable et suscep- rapeutiques ou lorsqu’il n’y a pas d’autre solution thérapeutique.
tible d’avoir influencé le critère de jugement principal de l’étude Une place dans les formes récentes pourrait être envisagée sans
par la survenue plus fréquente de rechute [61] . Le quatrième essai, corticoïdes associés au cours de la PPR chez les patients qui ont une
par ailleurs entaché par un nombre important de perdus de vue au contre-indication relative à la corticothérapie (diabète, ostéopo-
cours de la 1er année de traitement, n’a pas permis de montrer de rose, hypertension artérielle non contrôlée par exemple). Dans la
différence entre les deux groupes de traitement [62] . Le design de mesure où le délai d’action est supérieur à celui des corticoïdes, le
ces différents essais n’a pas permis d’étudier les risques sur le long compromis proposé par l’étude PMR-SPARE, avec une dose initiale
terme d’une prescription prolongée de méthotrexate dans cette très rapidement baissée, peut se discuter. L’intérêt de cette propo-
population particulière, ce qui doit faire pondérer le bénéfice qui sition est que le traitement peut être court (sur 2 mois comme
a été observé en ce qui concerne l’épargne cortisonique. dans l’étude TENOR) avec pour objectif d’éviter une corticothé-
Dans l’ACG, une méta-analyse de trois essais cliniques et une rapie initiale de plus de 10 mg d’équivalent prednisone par jour,
étude cas-témoins récente ont montré une diminution du risque mais avec un relais par une faible corticothérapie débutée à 10 mg
des première et deuxième rechutes chez les patients recevant le ou moins. Si le rationnel est indiscutable dans l’ACG corticodé-
méthotrexate. Ces données suggèrent qu’en cas de dépendance pendante, pour laquelle la posologie de corticoïdes nécessaire au
ou de résistance aux corticoïdes, le méthotrexate mérite d’être long cours pourrait faire courir au patient un risque supérieur à
considéré avant de recourir à une biothérapie, plus coûteuse, en celui de la prise de tocilizumab, elle pourrait être limitée, dans la
l’absence de comparaison directe entre ces deux traitements à ce PPR, aux formes corticodépendantes à des posologies non négli-
jour [63] . Un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) geables d’équivalent prednisone (plus de 10 mg) ou ayant fait au
national en cours, METOGiA, prévoit de comparer l’efficacité du moins deux rechutes (pour éviter une trop forte dose cumulée de
méthotrexate à celle du tocilizumab chez les patients atteints corticoïdes) malgré l’association au méthotrexate. L’étude SEMA-
d’ACG. Cette étude comporte un volet médicoéconomique néces- PHORE évalue en ce moment l’efficacité du tocilizumab chez des
saire à la définition ultérieure de la stratégie optimale de prise en patients atteints de PPR dépendants ou résistants à une corti-
charge thérapeutique de l’ACG. cothérapie de 10 mg par jour ou plus. Cette prescription peut
raisonnablement être envisagée car il s’agit d’impasses thérapeu-
tiques.
Biothérapies et thérapies ciblées Au-delà de ces considérations, prenant en compte le risque
cumulatif de l’utilisation de la corticothérapie prolongée à poso-
Les biothérapies anti-TNF-␣ ne sont pas efficaces dans la PPR [64] . logie modérée, de nombreux patients ayant un diagnostic de PPR
L’efficacité du tocilizumab dans la PPR a été suggérée par de nom- sont prêts à entrer dans des protocoles thérapeutiques permet-
breuses séries de PPR [65, 66, 67, 68, 69, 70] . Surtout, l’étude Tocilizumab tant d’éviter la corticothérapie, même dans les formes récentes,
Effect in Polymyalgia Rheumatica (TENOR) [66, 67] a démontré, bien tant leur souhait d’éviter une corticothérapie est important. Mais
qu’elle soit ouverte, l’efficacité des anti-IL-6 grâce à un design ori- aucun traitement biologique n’a à ce jour d’AMM, si bien que
ginal portant sur des patients ayant une PPR récente et traitée par les inclusions dans des essais thérapeutiques sont souhaitables
seulement trois perfusions de tocilizumab à 1 mois d’intervalle chaque fois que la question se pose. Les données actualisées de
sans corticothérapie associée, relayée seulement ensuite par une ClinicalTrial.gov montrent par ailleurs que plusieurs études, à dif-
faible corticothérapie. Vingt patients remplissant les critères de férentes phases de développement, évaluent d’autres thérapies
Chuang et ayant un DAS-PPR supérieur à 10 (médiane : 36,6) ont ciblées telles que le baricitinib, l’abatacept et le sarilumab.
été inclus. À 12 semaines, tous avaient un DAS-PPR inférieur à Les biothérapies anti-TNF-␣ (anticorps monoclonaux ou récep-
10 (médiane : 4,5). Cet effet a été confirmé par l’évaluation en teurs solubles) doivent être considérées comme inefficaces dans
imagerie par TEP-scan [31] , échographie et IRM [28] . À noter que le l’ACG puisque les études randomisées ayant évalué l’infliximab,
suivi des patients sous tocilizumab peut être fait grâce au DAS-PPR l’étanercept et l’adalimumab se sont toutes révélées néga-
VS, plus pertinent que le DAS-PPR CRP, ou un DAS-PPR imputé tives [71–73] . Le rôle de l’IL-6 dans l’ACG a été mis en évidence
pour remplacer la valeur de la CRP attendue, compte tenu de depuis plusieurs années, à la fois dans la physiopathologie de la
l’effet direct du traitement sur le taux de la CRP. L’étude TENOR maladie et comme facteur prédictif des rechutes et de leur sévé-
était positive quelle que soit la méthode utilisée pour l’évaluation. rité. De très nombreux cas cliniques ou séries rétrospectives ont
Dans une autre étude, Lally et al. [68] ont traité 10 PPR récentes 1 suggéré l’efficacité du tocilizumab dans les formes corticodépen-
année par tocilizumab et des corticoïdes rapidement diminués. dantes de la maladie. Il a, par la suite, été évalué dans deux études
Sur les neuf patients analysables, tous ont eu une rémission sans randomisées. La première [74] , portant sur 30 patients, a comparé
corticoïdes à 6 mois et aucun n’a rechuté à 15 mois. Une étude 20 patients ayant reçu du tocilizumab (80 % de formes récentes)
française est actuellement en cours (étude Safety and Efficacy à dix patients ayant reçu un placebo, en association avec une
of Tocilizumab Versus Placebo in Polymyalgia Rheumatica With dose dégressive de corticoïdes (prednisolone). Dix-sept (85 %) des
Glucocorticoid Dependance [SEMAPHORE] NCT02908217) pour 20 patients traités par tocilizumab contre quatre (40 %) des dix
évaluer l’efficacité du tocilizumab versus placebo dans la PPR corti- patients sous placebo ont atteint la rémission à la semaine 12
codépendante au-delà de 10 mg par jour d’équivalent prednisone. (différence : 45 % ; intervalle de confiance [IC] 95 % : 11–79 ;
Les effets indésirables observés lors de l’utilisation du tocilizu- p = 0,03). Dans la seconde étude [75] , portant sur 251 patients,
mab au cours de la PPR sont ceux connus par l’expérience de 50 ont été randomisés dans un bras corticothérapie courte, 51
ce traitement acquise dans la polyarthrite rhumatoïde. Il s’agit dans un bras corticothérapie prolongée, 100 dans un bras tocili-
essentiellement d’événements infectieux (dont des sigmoïdites), zumab hebdomadaire et 49 dans un bras tocilizumab toutes les 2
de réactions systémiques à la perfusion lors des injections intravei- semaines (un patient a été écarté n’ayant pas reçu le tocilizumab).
neuses et de réactions au point d’injection lors de l’administration Les patients des deux derniers bras, sous tocilizumab, ont aussi
par voie sous-cutanée, de leucopénies, de perturbations du bilan reçu une dose dégressive de prednisone sur 26 semaines. La dose
hépatique et lipidique. Une étude allemande, évaluant le tocili- initiale de corticoïdes était décidée par l’investigateur. La posolo-
zumab sous-cutané versus placebo (PMR-SPARE), est en cours et gie de corticoïdes ainsi que sa durée ont fait l’objet d’une mise en
prévoit la participation de 32 patients ayant une PPR récente, en double aveugle, tout comme le traitement à l’essai. À 1 an, 56 %
association avec une corticothérapie rapidement stoppée. L’essai des patients du bras tocilizumab hebdomadaire et 53 % du bras
sera jugé sur l’obtention d’une rémission sans corticoïdes à la 16e tocilizumab toutes les 2 semaines ont atteint une rémission pro-
semaine. Il n’y a pas de doute sur l’efficacité des anti-IL-6 et surtout longée, contre 18 et 14 % dans les bras corticothérapies longue et
du tocilizumab dans l’ACG et probablement dans la PPR, mais il courte (p < 0,001). En outre, l’ajout du tocilizumab a permis une
existe des risques à les utiliser chez les sujets âgés, surtout au long réduction des doses cumulées de prednisone. La tolérance a été
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Pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes 14-243-A-10
identique dans les différents bras. Les données d’extension rassu- [8] Carvajal Alegria G, Devauchelle-Pensec V, Renaudineau Y, Saraux A,
rantes, en particulier si une rechute survient à l’arrêt du traitement Pers JO, Cornec D. Correction of abnormal B-cell subset distribution by
avec une efficacité qui se maintient en cas de reprise du traitement. interleukin-6 receptor blockade in polymyalgia rheumatica. Rheumatology
Le tocilizumab a, actuellement, l’AMM, par voie sous-cutanée, à (Oxford) 2017;56:1401–6.
la dose de 162 mg par semaine, dans l’ACG. Malgré l’absence de [9] Martinez-Taboada VM, Alvarez L, RuizSoto M, Marin-Vidalled MJ,
Lopez-Hoyos M. Giant cell arteritis and polymyalgia rheumatica: role
différence entre le rythme hebdomadaire et toutes les 2 semaines,
of cytokines in the pathogenesis and implications for treatment. Cytokine
le rythme retenu est d’une injection sous-cutanée par semaine. Sa 2008;44:207–20.
prescription est pour le moment réservée à certaines situations de [10] Meliconi R, Pulsatelli L, Uguccioni M, Salvarani C, Macchioni P,
corticodépendance, de corticorésistance ou de risque particulier Melchiorri C, et al. Leukocyte infiltration in synovial tissue from the
lié à l’utilisation des corticoïdes. shoulder of patients with polymyalgia rheumatica. Quantitative analy-
L’abatacept est la seule autre molécule ayant montré une effi- sis and influence of corticosteroid treatment. Arthritis Rheum 1996;39:
cacité dans les formes récidivantes [76] . En effet, dans un essai 1199–207.
randomisé, 41 patients ont été traités soit par abatacept 10 mg/kg [11] Kreiner F, Langberg H, Galbo H. Increased muscle interstitial levels
intraveineux les jours 1, 15, 29 et à la semaine 8, soit par un pla- of inflammatory cytokines in polymyalgia rheumatica. Arthritis Rheum
cebo, tandis qu’ils diminuaient leur corticothérapie. Le taux de 2010;62:3768–75.
survie sans rechute à 12 mois était de 48 % sous abatacept et 31 % [12] Roche NE, Fulbright JW, Wagner AD, Hunder GG, Goronzy JJ,
Weyand CM. Correlation of interleukin-6 production and disease acti-
sous placebo (p = 0,049), sans différence en termes d’effet indé- vity in polymyalgia rheumatica and giant cell arteritis. Arthritis Rheum
sirables. L’abatacept n’a pas obtenu, pour l’instant, d’AMM dans 1993;36:1286–94.
l’ACG. [13] van der Geest KSM, Abdulahad WH, Chalan P, Rutgers A, Horst G,
Un essai avec le sirukinumab (SERRENA), un autre anti-IL-6, Huitema MG, et al., Disturbed B. cell homeostasis in newly diagno-
a été stoppé. Les données de ClinicalTrial.gov montrent que des sed giant cell arteritis and polymyalgia rheumatica. Arthritis Rheumatol
études, à différentes phases de développement, évaluent le sécu- 2014;66:1927–38.
kinumab, l’ustékinumab, le baricitinib, l’upadacitinib, l’anakinra, [14] Krupa WM, Dewan M, Jeon MS, Kurtin PJ, Younge BR, Goronzy JJ,
le mavrilimumab et le sarilumab dans l’ACG. et al. Trapping of misdirected dendritic cells in the granulomatous lesions
of giant cell arteritis. Am J Pathol 2002;161:1815–23.
[15] Wagner AD, Wittkop U, Prahst A, Schmidt WA, Gromnica-Ihle E, Vorpahl
Conclusion
K, et al. Dendritic cells co-localize with activated CD4 + T cells in giant
cell arteritis. Clin Exp Rheumatol 2003;21:185–92.
[16] van Sleen Y, Wang Q, van der Geest KSM, Westra J, Abdulahad WH, Hee-
Finalement, la PPR et l’ACG sont sans doute deux formes de la ringa P, et al. Involvement of Monocyte Subsets in the Immunopathology
même maladie. Le diagnostic de PPR et ACG reste avant tout cli- of Giant Cell Arteritis. Sci Rep 2017;7:6553.
nique et par l’imagerie. Le traitement repose encore en première [17] Samson M, Audia S, Fraszczak J, Trad M, Ornetti P, Lakomy D, et al.
intention sur la corticothérapie, mais une stratégie d’épargne cor- Th1 and Th17 lymphocytes expressing CD161 are implicated in giant
tisonique doit être évoquée en cas de rechute, corticodépendance, cell arteritis and polymyalgia rheumatica pathogenesis. Arthritis Rheum
2012;64:3788–98.
corticorésistance, certains effets indésirables de la corticothérapie
[18] Conway R, O’Neill L, McCarthy GM, Murphy CC, Fabre A, Kennedy
prolongée, avec une place pour le méthotrexate et les anti-IL-6 S, et al. Interleukin 12 and interleukin 23 play key pathogenic roles in
pour l’instant. inflammatory and proliferative pathways in giant cell arteritis. Ann Rheum
Dis 2018;77:1815–24.
[19] Terrier B, Geri G, Chaara W, Allenbach Y, Rosenzwajg M, Costedoat-
Déclaration de liens d’intérêts : A. Saraux a reçu des subventions de recherche, Chalumeau N, et al. Interleukin-21 modulates Th1 and Th17 responses in
de board, de présentation ou de déplacement d’AbbVie, Eli Lilly, UCB Pharma giant cell arteritis. Arthritis Rheum 2012;64:2001–11.
et Novartis. [20] Cid MC, Hoffman MP, Hernández-Rodríguez J, Segarra M, Elkin M,
V. Devauchelle a reçu des subventions de recherche, de board, de présentation Sánchez M, et al. Association between increased CCL2 (MCP-1) expres-
ou de déplacement AbbVie, Bristol Myers Squibb, Janssen, Sanofi, Pfizer, et sion in lesions and persistence of disease activity in giant-cell arteritis.
Novartis. Rheumatology (Oxford) 2006;45:1356–63.
Les autres auteurs n’ont pas transmis de déclaration de liens d’intérêts en [21] Carvajal Alegria G, van Sleen Y, Graver JC, Sandovici M, Devauchelle-
relation avec cet article. Pensec V, Brouwer E, et al. Aortic involvement in giant cell arteritis. Joint
Bone Spine 2020;88:105045.
[22] Graver JC, Boots AMH, Haacke EA, Diepstra A, Brouwer E, Sando-
Références vici M. Massive B-Cell Infiltration and Organization Into Artery Tertiary
Lymphoid Organs in the Aorta of Large Vessel Giant Cell Arteritis. Front
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[1] Partington RJ, Muller S, Helliwell T, Mallen CD, Abdul Sultan A. Inci- [23] Dejaco C, Ramiro S, Duftner C, Besson FL, Bley TA, Blockmans D, et al.
dence, prevalence and treatment burden of polymyalgia rheumatica in EULAR recommendations for the use of imaging in large vessel vasculitis
the UK over two decades: a population-based study. Ann Rheum Dis in clinical practice. Ann Rheum Dis 2018;77:636–43.
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Service de rhumatologie, CHU de la Cavale Blanche, boulevard Tanguy-Prigent, 29609 Brest cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Carvajal Alegria G, Jousse-Joulin S, Cornec D, Guellec D, Devauchelle-Pensec V, Saraux A. Pseudopolyar-
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