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Ann Pathol 2006 ; 26 : 427-34

Apport des examens complémentaires Mise au point

post mortem dans le diagnostic


et l’étiopathogénie de l’infarctus
du myocarde

Céline Guilbeau-Frugier (1), Caroline Rambaud (2), Fabrice Dedouit (3), Norbert Telmon (3),
Daniel Rougé (3), Marie Bernadette Delisle (1)

(1) Service d’Anatomie Pathologique, CHU Rangueil, Av du Professeur J. Poulhès, 31059 Toulouse cedex 9.
(2) Service de Médecine Légale, Hôpital Raymond Poincaré, 92380 Garches.
(3) Service de Médecine Légale, CHU Rangueil, 31059 Toulouse cedex 9.

Guilbeau-Frugier C, Rambaud C, Dedouit F, Telmon N, Rougé D, Delisle MB. Apport des examens
complémentaires post mortem dans le diagnostic et l’étiopathogénie de l’infarctus du myocarde. Ann Pathol
2006 ; 26 : 427-34.

Summary complementary analysis can be performed to determine


Interest of post mortem analysis the diagnosis of ischaemic myocardial infarction and its
in diagnosis and etiopathogeny etiopathogeny. Such analyses, routinely made in forensic
of ischemic myocardial infarction practice, are rarely used by pathologists during scientific
autopsy. Some biological mediums are stable enough to
The discovery of an ischaemic myocardial infarction be used for biological, biochemical and even genetical
during forensic or scientific autopsy is sometimes surpris- analyses. We will study the different post mortem ana-
ing when found in a young subject. It is therefore impor- lyses, and see their interest and reliability. ✦
tant to find out the etiology of vascular lesions to take Key words: autopsy, cardiovascular diseases, sudden
preventive measures in the family. In post mortem, some death, post mortem analysis.

Résumé carde et d’approcher son étiopathogénie.


Ces examens, souvent exploités en Méde-
La découverte d’un infarctus du myocarde cine Légale, sont rarement utilisés par les
d’origine ischémique lors d’une autopsie pathologistes lors des autopsies scientifi-
scientifique ou médicolégale est parfois ques. Pourtant certains milieux biologiques
déroutante surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet sont suffisamment stables pour permettre
jeune. Elle pose le problème de l’étiologie une analyse biologique, biochimique voire
des lésions vasculaires pour la mise en route génétique. Nous proposons une mise au
d’éventuelles mesures de prévention dans point sur ces examens post mortem en insis-
la famille. En post mortem des examens tant sur leurs apports et leurs limites. ✦
complémentaires sont réalisables afin de Mots-clés : autopsie, maladies cardiovasculaires, mort
préciser le diagnostic d’infarctus du myo- subite, examens post mortem.

Accepté pour publication


Introduction de 65 ans. Elles sont beaucoup plus
le 5 octobre 2006
rares chez l’enfant et l’adolescent. Le
diagnostic d’infarctus du myocarde en Tirés à part :
Les pathologies cardiovasculaires sont post mortem est parfois difficile car le C. Guilbeau-Frugier,
responsables de 50 % de la mortalité en décès peut survenir avant la constitu- voir adresse
Europe (35 % pour les pays d’Europe tion de la lésion histologique. Dans ce en début d’article.
occidentale et 60 % pour les pays cas, il peut être suspecté devant des e-mail :
d’Europe orientale) [1]. Elles survien- signes indirects comme des stigmates GUILBEAUD-FRUGIER.
nent chez des sujets âgés en moyenne d’ischémie ancienne ou des lésions C@chu-toulouse.fr

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Céline Guilbeau-Frugier et al. Ann Pathol 2006 ; 26 : 427-34

coronariennes d’athérosclérose responsa- complémentaires tels l’immunohistochimie


bles de sténoses d’au moins 70 % de la ou la biologie moléculaire.
lumière, mais ne peut pas être affirmé. Il L’étude de l’apoptose a permis d’établir
devra être confirmé avant d’entreprendre que cette dernière joue un rôle central dans
des examens complémentaires, notamment la physiopathologie de l’infarctus du myo-
étiologiques. carde à sa phase aiguë comme dans le remo-
Ces derniers réalisables en post mortem ont delage post-ischémique [4, 5]. Elle pourrait
fait l’objet de multiples publications ces expliquer l’issue parfois péjorative de la
25 dernières années, en Médecine Légale en fonction ventriculaire à distance de l’épi-
particulier, essentiellement dans le but de sode aigu [6]. Majorée par la reperfusion [7],
mieux cerner l’heure de la mort. De nombreux l’apoptose, dans certains travaux, semble
milieux sont exploitables, mais la qualité et la précéder la nécrose de coagulation [8]. Son
fiabilité des analyses sont variables en fonc- rôle dans l’ischémie aigue est encore mal
tion du type d’examen réalisé, du délai post élucidé. De plus, sa détection en dehors des
mortem et du milieu exploité. zones d’ischémie, probablement en rapport
Nous proposons une mise au point sur les avec de simples mécanismes de stress,
examens complémentaires qui peuvent être amène certains auteurs à s’interroger sur sa
utilisés en post mortem pour préciser le diag- spécificité [8].
nostic d’infarctus du myocarde et approcher Le complément serait activé très précoce-
son étiologie, en insistant sur leurs apports ment au cours de l’ischémie aiguë myocardi-
et leurs limites. que, même dans le cas d’ischémie réversible
[9-11]. Il serait impliqué dans le chimiotac-
tisme des polynucléaires, dans la phagocy-
Le diagnostic d’infarctus tose et aurait une action lytique directe sur
les myocytes [11]. Plusieurs études ont claire-
du myocarde ment montré que la détection du complexe
membranaire C5-9 permettait de localiser les
zones d’ischémie et de souffrance cellulaire
Les lésions macroscopiques de l’infarctus
[12]. Mais ce complexe serait aussi présent
du myocarde apparaissent tardivement,
dans l’agonie [13].
entre 12 heures et 3 jours [2]. Seules des
méthodes enzymatiques, comme les sels de Les réactifs de l’oxygène produits par les
Tétrazolium, permettent sur coupes fraî- homologues de Nox2 joueraient un rôle
ches de mettre en évidence des lésions dans la régulation de divers phénomènes
d’ischémie dans les premières heures de dont la mort cellulaire. Une surexpression
leur constitution. La faible sensibilité et spé- de Nox2, visualisée en immunohistochimie
cificité de ces techniques qui datent des et par Western Blot, existerait au niveau des
années 60, limitent leur utilisation [3]. myocytes lésés après une ischémie aiguë. La
Le diagnostic histologique d’infarctus du mise en évidence de cette surexpression
myocarde est difficile dans les premières pourrait permettre de mieux caractériser les
heures qui suivent son apparition. Au cours zones d’ischémie, y compris dans les 12 pre-
de la première demi-heure, aucune lésion mières heures [14].
n’est observée. Entre une demi-heure et Les troponines IC et T sont deux isoformes
4 heures, on note des altérations cellulaires cardiospécifiques dont le taux sérique
non spécifiques de siège sous-endocardique, s’élève 3 à 8 heures après le début de l’infarc-
en périphérie de la zone d’ischémie, asso- tus du myocarde. Dosés en pratique cou-
ciant une ondulation des myocytes et une rante par des techniques biochimiques, leur
vacuolisation de leur cytoplasme. Ce n’est détection peut également être réalisée, en
qu’entre 4 et 12 heures que débute la immunohistochimie, au niveau des myocy-
nécrose de coagulation, associée à des pla- tes. Il existerait une expression diffuse et
ges oedémateuses. Entre 12 et 24 heures, la intense de la troponine C dans 86 % des cas
nécrose s’amplifie et apparaissent des poly- d’infarctus du myocarde, alors que le mar-
nucléaires neutrophiles. Les remaniements quage avec la troponine T serait présent dans
inflammatoires aigus sont maximaux au cours 46 % des cas et de façon moins intense [15].
de la première semaine. La phagocytose des La place des marqueurs biologiques en pra-
débris cellulaires a lieu entre 5 et 10 jours. Elle tique courante pour le diagnostic et le pro-
laisse ensuite place à un tissu de granulation nostic des infarctus du myocarde est en
qui dans un temps variable deviendra un continuelle augmentation. Les marqueurs
tissu cicatriciel [2]. Les limites du diagnostic biologiques sériques participant au diagnos-
histologique, dans la phase précoce de tic les plus fréquemment dosés sont la tro-
l’infarctus du myocarde, ont incité de nom- ponine I, la créatine kinase MB, la myosine
breux auteurs à se tourner vers des examens et la myoglobine. Ces marqueurs peuvent

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Examens post mortem

être recherchés en post mortem dans le tions de nombreux métabolites ainsi qu’une
sang périphérique [16-18]. Une augmenta- disparition de la perméabilité sélective des
tion de leur taux sérique orienterait vers un membranes et une perte des gradients de
décès d’origine ischémique. Cependant, ces concentration. Cette modification est très
résultats sont controversés et l’étude de rapide dans le sang (de l’ordre de quelques
Davies et al. [19] ne retrouve aucune corré- heures), moins rapide dans le LCR (15 à
lation entre les taux sériques ante et post 20 heures) et lente dans l’humeur vitrée
mortem de la troponine. Il conclut que (120 heures) [30, 31]. De plus, la concentration
l’augmentation observée serait plus en rap- des métabolites varie en fonction des causes
port avec la durée de l’agonie qu’avec la sur- de la mort et de la durée de l’agonie. L’ensem-
venue d’un infarctus du myocarde. ble rend difficile l’interprétation des analyses
Ces mêmes facteurs ont également été dosés biologiques et biochimiques. Ces problèmes
dans le liquide péricardique. Le liquide péri- ont amené de nombreux auteurs à chercher
cardique est un transsudat provenant de des milieux suffisamment clos pour ne pas
l’épicarde et contient des composants plas- être le siège de remaniements post mortem
matiques et diverses substances dérivées du mais suffisamment perméables pour être le
tissu interstitiel myocardique [20-22]. Il serait reflet des taux sériques ante mortem.
relativement stable pendant 7 jours, gardant
une bonne corrélation avec les taux sanguins
sériques au moins pendant 48 heures après la
mort. Plusieurs études ont montré une aug-
La recherche d’une anomalie
mentation significative des enzymes cardia- du bilan lipidique
ques dans le liquide péricardique nécrose
myocardique [15, 23]. Néanmoins certains Devant des lésions d’athérosclérose consti-
auteurs [24] soulignent que le turn over des tuées, une anomalie du bilan lipidique à l’ori-
substances contenues dans le liquide péri- gine de ces lésions peut être évoquée. Des
cardique n’est pas connu et que la littérature bilans lipidiques sériques post mortem sont
manque d’études comparant les taux san- parfois réalisés [32, 33], mais d’interprétation
guins et le liquide péricardique pour connaî- délicate en raison toujours des modifications
tre les seuils significatifs. post mortem, incluant notamment les phéno-
La CRP est une protéine de l’inflammation mènes d’hémolyse ou d’hémodilution. Peu
aiguë très sensible mais peu spécifique. Son d’études comparant les taux sériques ante et
taux sérique s’élève 6 à 12 heures après le post mortem existent dans la littérature. Hart
début du processus inflammatoire [25]. Plu- et al. [34] ont réalisé une comparaison de
sieurs études cliniques ont montré que bilans sériques ante et post mortem dans une
l’importance de l’élévation de son taux séri- population témoin. Ils ont mis en évidence
que, dans l’infarctus du myocarde, serait une augmentation de 37,8 % du taux sérique
corrélée à l’étendue de la nécrose myocar- post mortem des triglycérides et une diminu-
dique et serait également un facteur prédic- tion des taux sériques des acides gras libres
tif péjoratif de l’évolution de la fonction et du cholestérol de respectivement 23,4 % et
ventriculaire à plus ou moins long terme [26- 13 %. Ces résultats sont indépendants du
28]. Le dosage sérique post mortem de la délai post mortem du prélèvement et la rai-
CRP est possible. L’étude de Uhlin-Hansen son de ces variations n’est pas connue. Les
[29] a montré une stabilité de cette protéine auteurs insistent sur la nécessité d’interpré-
jusqu’à 6 jours après le décès, un risque ter avec prudence les bilans lipidiques séri-
limité de faux positifs et une bonne corréla- ques post mortem. Ces mêmes bilans sont
tion avec le taux sérique ante mortem mal- parfois réalisés sur des milieux jugés plus
gré une diminution d’environ 35 % en post clos et plus stables comme le liquide péricar-
mortem. Néanmoins, dans les cas des décès dique [35] ou l’humeur vitrée [36]. Malheu-
rapides dans la phase aiguë de l’infarctus du reusement ces milieux ne sont analysables
myocarde, l’élévation de la CRP qui est qu’en post mortem et nous ne disposons pas
encore faible peut être difficile à détecter. d’information sur leur pertinence en tant que
reflet du bilan lipidique sérique ante mortem.

Les analyses biologiques


à la recherche de l’étiopathogenie La recherche d’un diabète
L’athérosclérose cardiovasculaire peut être
Après la mort, des phénomènes d’autolyse et une complication du diabète. On estime que
des modifications métaboliques ont lieu. Ils 22,5 millions d’Européens adultes souffrent de
entraînent des modifications des concentra- diabète dont 5 à 15 % sont atteints de diabète

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de type 1 [1]. Le diabète de type 2, longtemps Des dosages de glucose et de lactate peuvent
considéré comme une pathologie de l’adulte, être réalisés dans le LCR, avec une corréla-
est depuis 10 ans en continuelle progression tion avec la glycémie satisfaisante notam-
chez l’adolescent et l’enfant [37] et semble dû ment, comme pour l’humeur vitrée, dans les
à l’augmentation parallèle de la prévalence de cas d’hypoglycémie [53].
l’obésité [38]. Le mécanisme par lequel le dia- Le liquide synovial est à l’heure actuelle
bète favorise le développement de lésions l’objet de nombreuses investigations car il
d’athérosclérose est complexe et dépend du serait stable pendant plus de 120 heures
type de diabète. Dans le diabète de type 2, [67]. La présence de glucose a été constatée
l’insulino-résistance des structures vasculaires mais aucune étude à ce jour n’a recherché
contribuerait au dysfonctionnement endo- de corrélation entre les taux trouvés et la
thélial [39]. L’hyperglycémie agirait sur la gly- glycémie. Le taux de glucose serait surtout
cosilation des lipoprotéines et favoriserait le étudié actuellement dans un but médico-
développement de la plaque d’athérome [40]. légal pour approcher le délai post mortem
Pour le diabète de type 1 [41], le mécanisme [67].
est encore mal élucidé et les études sont Le dosage de l’hémoglobine glyquée et
contradictoires [42-44]. Il entraînerait des ano- notamment HbA1c est réalisé en pratique
malies essentiellement qualitatives du bilan courante pour le suivi des diabétiques,
lipidique [45] et ni le bon contrôle de la glycé- comme témoin des épisodes d’hyperglycé-
mie [46], ni le traitement intensif du diabète mie. Certains auteurs proposent donc le
[47, 48] n’empêcheraient le développement de dosage sérique de l’hémoglobine glyquée
l’athérosclérose à l’âge adulte. HbA1c couplé à celui du fructosamine [66,
En post mortem, le glucose sérique ne peut 68-70], en post mortem pour essayer de
pas être exploité en raison des phénomènes rechercher un diabète. Mais l’étude de Sel-
glycolytiques [49-52] et du catabolisme anaé- vin et al. [71] a montré que l’HbA1c serait
robie des érythrocytes. C’est pour cette rai- indépendante du risque cardiovasculaire
son que des dosages ont été réalisés dans chez le diabétique comme chez le non dia-
d’autres milieux comme l’humeur vitrée. En bétique.
effet, le taux de glucose dans l’humeur vitrée
à un taux équivalent à celui du sang (équili-
brage des milieux). Des dosages ont tout La recherche des anomalies
d’abord été réalisés pour approcher le délai génétiques
post mortem [30, 53-55]. Le glucose serait sta-
ble dans l’humeur vitrée pendant 4 à 8 heures Dans certains cas, comme dans l’hypercholes-
après la mort [36]. Néanmoins ce taux pour- térolémie familiale, une étude génétique
rait fluctuer [56-58] au-delà de 6 heures et en pourrait être intéressante. En effet, l’hyper-
fonction de la température ambiante. Les cholestérolémie familiale est une anomalie
prélèvements peuvent être conservés sans du métabolisme des lipoprotéines à transmis-
dommage au réfrigérateur pendant 6 à sion autosomique dominante dans la majorité
12 mois [59]. Dans la littérature, certains des cas. Des cas de transmission autosomique
auteurs retrouvent une bonne corrélation récessive ont également été décrits [72, 73].
entre le glucose de l’humeur vitrée et la gly- Elle affecte une personne sur 500 dans sa
cémie ante mortem [49, 50, 60, 61], mais les forme hétérozygote et une personne sur un
résultats sont controversés [62]. Certaines million dans sa forme homozygote [74]. Son
études comparatives portant sur des grou- diagnostic est clinique et biologique. Néan-
pes de patients diabétiques décédés de moins, le diagnostic de certitude peut être
complications de leur diabète versus des obtenu par la recherche d’une mutation du
patients non diabétiques ne retrouvent pas gène du récepteur de l’apolipoprotéine B [74,
de différence significative entre ces deux 75]. Plus de 700 mutations ont été décrites [76]
groupes pour les taux de glucose et de et souvent plusieurs mutations coexistent sur
lactate dosés dans l’humeur vitrée [63]. Les le même gène chez le même sujet [77]. Dans
différences observées seraient plus étroite- certains pays comme la Finlande où 2 muta-
ment liées à la durée de l’agonie, à la réani- tions représentent à elles seules les deux tiers
mation et à la perfusion de soluté glucosé. des mutations, la confirmation génétique est
Le dosage du glucose dans l’humeur vitrée possible [71]. Dans les autres pays dont la
est parfois couplé à celui du fructosamine France, le seuil de détection de cette patholo-
voire à celui de l’acétone sérique [64, 65]. Les gie reste insatisfaisant en raison d’un manque
taux constatés seraient plus importants chez de connaissance des gènes mutés. De plus
les sujets diabétiques, mais ils seraient très certaines mutations ont été décrites sans
variables d’un sujet à l’autre avec parfois un que leur implication dans les anomalies
rapport de 1 à 10 [64-66]. biologiques soit formelle. Sans implication

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Examens post mortem

thérapeutique directe, cette confirmation l’humeur vitrée serait bien corrélé au taux
génétique est peu recherchée en pratique sanguin périphérique [89].
courante dans les services cliniques et n’a L’étude de Moriya et al. [87], a comparé les
donc pas d’intérêt actuellement en post concentrations de toxiques dans le sang
mortem. périphérique à celles dans différents autres
milieux. Elle a montré une assez bonne cor-
rélation entre le sang et le LCR et le muscle
La recherche des anomalies fémoral. Cependant, le meilleur milieu sem-
ble être le liquide péricardique, qui consti-
toxicologiques tue une alternative au sang pour un dosage
toxicologique quantitatif.
Les tests toxicologiques sont réalisés en pra- La chronologie d’une intoxication est possi-
tique courante des autopsies médicolégales ble grâce à l’analyse des ongles (à couper
mais restent exceptionnels pour les autop- ras, conservés dans un pot sec) et des che-
sies scientifiques où ils posent un problème veux. Pour ceci, il faut prélever une mèche
de secret médical vis-à-vis de la famille. de l’épaisseur d’un crayon, sans les bulbes,
Pourtant des lésions d’hyperplasie intimale c’est-à-dire coupés à ras du scalp, séchés et
voire de véritables lésions d’athérosclérose, conservés à sec à température ambiante,
des infarctus du myocarde et des fibroses avec un repérage de leur base [81].
myocardiques ont été décrites chez les
sujets cocaïnomanes ou consommateurs
d’anabolisants [78-80]. Une consommation
chronique (doses cumulatives) est néces- Conclusion
saire et l’âge moyen de survenue de ces
lésions se situe vers 32 ans [78].
Les analyses sont réalisées sur le sang vei- Les explorations post mortem apportent des
neux périphérique sur tube sec ou sodé (à arguments complémentaires pour le diag-
EDTA) [81]. Prélevé de préférence au niveau nostic et l’étiopathogénie de l’infarctus du
fémoral [82], le sang périphérique présente myocarde. Utilisées par les médecins légis-
l’avantage d’être éloigné d’organes (comme tes, elles restent souvent méconnues des
le foie) qui peuvent avoir une forte concen- pathologistes.
tration de toxiques et être à l’origine d’un Des modifications post mortem, souvent
relargage post mortem [83, 84]. En cas de dif- en rapport avec l’autolyse, peuvent rendre
ficulté d’acheminement, les prélèvements l’interprétation de ces examens délicate.
peuvent être congelés [81]. Des milieux plus clos comme l’humeur
Il n’est pas souhaitable de prélever le sang vitrée ou le liquide péricardique peuvent
cardiaque en raison d’un relargage possible être prélevés et permettent des analyses
par le muscle cardiaque mais aussi en raison biologiques complexes. ■
de sa proximité avec l’estomac qui peut être
à l’origine d’un passage des xénobiotiques
dans le sang à partir du contenu gastrique
[85, 86]. Références
Le contenu gastrique, l’urine, et la bile
peuvent être analysés qualitativement et
quantitativement [85, 86]. L’interprétation [1] Rapport sur la santé en Europe 2002, OMS publica-
quantitative doit être prudente et pondé- tions régionales, Série européenne, 1997.
rée car ces différents milieux présentent
[2] Cotran RS, Kumar V, Collins TC. Anatomie Patho-
des résultats souvent majorés par rapport
logique. Bases morphologiques et physiopathologi-
au sang périphérique [86, 87].
ques des maladies. Philadelphie, PICCIN, 2000.
L’humeur vitrée, comme nous l’avons vu
[3] Piercecchi-Marti MD, Fornes P. L’ischémie myocar-
précedemment, est un milieu facilement
accessible, clos et relativement épargné dique : intérêt et limites des différents marqueurs
par les modifications post mortem. La faible macroscopiques et histologiques utilisés pour le diag-
quantité prélevable limite néanmoins les nostic précoce dans la pratique médico-légale. Journal
investigations. Des analyses toxicologiques de Médecine Légale Droit Médical 2003 ; 46 : 11-22.
quantitatives sont possibles. Cependant il a [4] Mani K, Kitsis RN. Myocyte apoptosis: programming
été montré à partir de modèles animaux que ventricular remodeling. J Am Coll Cardiol 2003 ; 41 :
24 heures après le décès, les taux de diaze- 761-4.
pam constatés dans l’humeur vitrée étaient [5] Bialik S, Geenen DL, Sasson IE, Cheng R, Horner JW,
6 fois supérieurs au taux sanguins per mor- Evans SM et al. Myocyte apoptosis during acute
tem [88]. Au contraire le taux d’alcool dans myocardial infarction in the mouse localizes to

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Céline Guilbeau-Frugier et al. Ann Pathol 2006 ; 26 : 427-34

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