Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Version:
6
PROLAPSUS DES ORGANES PELVIENS (POP)
THERAPIE Date:
18.03.2013
Voulez-vous
évaluer ce
chapitre?
Introduction
But des opérations pour prolapsus: réparation du défect en maintenant la fonction du vagin
et des organes avoisinants
Traitement chirurgical
Les conditions du succès d’une opération de prolapsus sont:
Une planification pré-opératoire globale
Une approche opératoire orientée sur les défects
Les récidives et les complications sont inévitables mais peuvent être corrigées
Indication opératoire
La patiente est dérangée par son prolapsus et sa qualité de vie est diminuée par des altérations
fonctionnelles ou des restrictions dans ses activités quotidiennes.
Des problèmes médicaux secondaires au prolapsus tels que des infections urinaires chroniques et
récidivantes causant des pyélonéphrites ou une insuffisance rénale, sont des indications urgentes
à intervenir.
On ne peut pratiquement jamais traiter correctement des ulcérations de contact sans réduction
du prolapsus.
Des interventions par voie vaginale, abdominale et laparoscopiques ont été décrites pour le
traitement du prolapsus.
Les procédures par voie vaginale sont moins invasives que les interventions abdominales. Les
interventions laparoscopiques offrent une morbidité péri et post opératoire réduite au prix
d’une charge cardio-pulmonaire per-opératoire plus importante. Pour les patientes en état général
diminué, on préférera une intervention vaginale. Les interventions abdominales telles que la
sacrocolpopexie sont grevées d’un taux de récidive inférieur.
Planification opératoire
Il est impératif d’intégrer dans la planification de l’intervention les aspects de qualité de vie et
d’attentes de la patiente avec l’aspect fonctionnel et anatomique. Le tableau 1. résume les
interventions pour prolapsus.
Un prolapsus apical de l’utérus ou du dôme vaginal nécessite une fixation apicale soit par voie
vaginale au ligament sacro-spinal ou par voie abdominale ou laparoscopique au promontoire
sacré. Une cystocèle avec un défect central peut se traiter par une plastie du fascia endopelvien
et une cystocèle latérale nécessite un ancrage latéral à la paroi pelvienne. Des kits de filets prêts
à l’emploi tels que Prolift® ou Avaulta® peuvent être utilisés à cet effet. Une rectocèle peut se
corriger par une colpopérinéoplastie. L’utilisation de filets prothétiques est principalement
réservée aux récidives. La sacrocolpopexie nécessite toujours l’utilisation d’un filet.
+ éventuellement
plastie fascia
* * * Sacrocolpopexie
Colpopérinéorraphie Colpopérinéorraphi abdominale ou
e laparoscopique
avec filet ou
opération
vaginale
renforcée par un
filet avec ancrage
latéral
Tableau 1. Planification opératoire en fonction des défects anatomiques et des critères de qualité
de vie.
Les facteurs de risques tels que les volumineux prolapsus, la bronchite chronique, l’obésité, la
constipation terminale, et les charges physiques importantes en raison du travail ou du sport
doivent faire l’objet d’une planification particulière avec le choix de l’intervention qui a le moins de
récidive. Ceci n’est possible qu’avec la sacrocolpopexie ou les interventions renforcées par un
filet.
En 2011, une alerte de la FDA (US Food and Drug Administration) concernant l’utilisation des
filets synthétiques a secoué le monde de l’urogynécologie. Des soucis concernant les effets
indésirables et les complications des filets placés par voie vaginale ont conduit à remettre
fortement en question les indications des filets vaginaux. En conséquence, des entreprises basées
en particulier aux USA se sont retirées du marché des filets vaginaux pour des motifs juridiques.
La mise en place d’un filet par voie vaginale nécessite une indication bien établie.
Toutes les cystocèles ou rectocèles ne nécessitent pas un filet. Le tableau 1 ci-dessus résume les
indications raisonnables aux filets vaginaux, compte tenu de l’alerte de la FDA et des résultats
d’étude randomisées récentes bien conduites.
Cystocèle
En cas de défect central il est indiqué de pratiquer une plastie du fascia endopelvien antérieur.
I: La muqueuse vaginale est incisée verticalement et le fascia endopelvien qui se trouve sous
la vessie est disséqué.
II: Les berges de ce fascia sont ensuite suturées avec du fil résorbable sur la ligne médiane de
manière à rétablir le soutien de la vessie (III).
IV: La muqueuse vaginale est ensuite suturée par dessus.
Si la cystocèle est due à un défect paravaginal (le fascia endopelvien est détaché de la paroi
pelvienne latérale), il faut procéder à une fixation latérale du fascia. Ces dernières années,
différentes techniques de mise en place de filets avec fixation transobturatrice ont été décrites et
appliquées. Les filets sont surtout indiqués lorsqu’il s’agit d’une récidive après plastie du fascia.
Rectocèle
La rectocèle est corrigée par une colpopérinéoraphie. Ainsi, le fascia endopelvien postérieur (pré-
rectal) est suturé sur la ligne médiane de manière à stabiliser le rectum contre la paroi vaginale.
Colpopérinéoplastie:
I: La muqueuse vaginale est incisée verticalement et le fascia endopelvien qui se trouve sous
le rectum est disséqué.
II: Le fascia pré-rectal est suturé à l’aide de points résorbables sur la ligne médiane (III) de
manière à recouvrir le rectum qui se trouve ainsi stabilisé
IV: Le périnée est également reconstruit à l’aide de points de suture sur la ligne médiane.
Alors que la plastie antérieure montre des taux élevés de récidives, la correction de la rectocèle
entraîne des effets secondaires dont le principal est la dyspareunie. Le taux de dyspareunie
semble directement lié à la technique opératoire utilisée. De nombreux auteurs estiment que la
plastie des muscles releveurs de l’anus, qui consiste à suturer ces muscles sur la ligne médiane,
est à l’origine de la dyspareunie.
Le taux de récidive après raphie médiane du fascia est de 7-12%. Pour cette raison, la mise en
place d’un filet en cas de rectocèle primaire n’est pas indiquée
Littérature
1. Baessler K, Maher CF (2006) Mesh augmentation during pelvic-floor reconstructive surgery:
risks and benefits. Curr Opin Obstet Gynecol. 18:560-566.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16932053
2. De Ridder D (2008) Should we use meshes in the management of vaginal prolapse? Curr Opin
Urol. 18:377-382.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18520758
3. Maher C, Baessler K, Glazener CM, Adams EJ, Hagen S (2008) Surgical management of pelvic
organ prolapse in women: a short version Cochrane review. Neurourol Urodyn. 27:3-12.
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/nau.20542/pdf
4. Sand PK, Koduri S, Lobel RW, Winkler HA, Tomezsko J, Culligan PJ, Goldberg R (2001)
Prospective randomized trial of polyglactin 910 mesh to prevent recurrence of cystoceles and
rectoceles. Am J Obstet Gynecol. 184:1357-1362
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11408853
7. Withagen MI, Milani AL, den Boon J, Vervest HA, Vierhout ME. Trocar-guided mesh compared
with conventional vaginal repair in recurrent prolapse: a randomized controlled trial. Obstet
Gynecol 2012;117(2 Pt 1):242-50.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21252735
8. Maher CF, Feiner B, DeCuyper EM, Nichlos CJ, Hickey KV, O'Rourke P. Laparoscopic sacral
colpopexy versus total vaginal mesh for vaginal vault prolapse: a randomized trial. Am J
Obstet Gynecol 2011;204(4):360 e1-7.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21306698
9. Maher CM, Feiner B, Baessler K, Glazener CM. Surgical management of pelvic organ prolapse
in women: the updated summary version Cochrane review. Int Urogynecol J
2011;22(11):1445-57.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21927941
10. Withagen MI, Vierhout ME, Hendriks JC, KB Kluivers, Milani AL. Risk factors for exposure, pain
and dyspareunia after tension-free vaginal mesh procedure. Obstet Gynecol 2011;118:629-32
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21860293
Aidez nous, grâce à vos commentaires, à améliorer la structure ainsi que le contenu de
ce chapitre. Envoyez-nous simplement un mail. Nous vous sommes très reconnaissants
pour toutes vos remarques, qui seront anonymisées.