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5
ANDROGENISATION
SYNDROME DES OVAIRES POLYKYSTIQUES (PCO-S) Date:
17/04/2012
TUMEURS PRODUCTRICES D’ANDROGENES
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1. ANDROGÉNISATION
1.1. Les différents types de pilosité
Les poils de lanugo sont duveteux et non pigmentés, typiques pour les années avant la
puberté.
Les poils terminaux sont épais et pigmentés: ils se développent après la puberté à différents
endroits du corps. Nous distinguons 2 types de poils terminaux:
Poils dont la croissance est déterminée génétiquement et qui ne se laissent pratiquement
pas influencer par des mesures thérapeutiques (avant-bras, jambes).
Poils qui se développent sous l'influence des androgènes et qui caractérisent la répartition
typique de la pilosité sexuelle secondaire. La distribution dépend beaucoup de la race:
ce qui est déjà considéré comme hirsute chez les femmes asiatiques passe encore pour
normal chez les européennes du sud.
Une fois que les poils de lanugo se sont transformés en poils terminaux sous l'influence des
androgènes, ce type de pilosité persiste encore longtemps après privation d'androgènes. Cette
règle est malheureusement aussi valable pour les femmes chez lesquelles on a diagnostiqué et
traité avec succès une virilisation.
L'androgénisation chez la femme est caractérisée par les tableaux cliniques suivants:
Acné
Hirsutisme
Alopécie (forme légère)
Une virilisation peut apparaître déjà avant la puberté. Grâce à un bon screening chez le
nouveau-né la virilisation congénitale - syndrome adréno-génital - est devenu rare chez nous.
L'apparition d'une virilisation pendant la grossesse parle en faveur d'un lutéome qui n'est
pas une véritable tumeur mais une réaction anormale du stroma ovarien à un taux de HCG
normal.
Une pilosité chez la femme gênante du point de vue cosmétique dépend des facteurs suivants:
1.4.1. Anamnèse
Dans l'anamnèse il est primordial de s'informer du type familial (hirsutisme/acné dans la
fratrie, chez les parents, tantes, oncles) sans négliger le côté paternel. Il faut également
demander à quel moment l'hirsutisme est apparu (avec la puberté? plus tard?) et la vitesse à
laquelle il s'est développé (voir ci-dessus).
1.4. 2. Clinique
Lors de l'examen le degré d'hirsutisme doit être exprimé par un score (p.ex.
selon Ferriman-Gallwey).
Appréciation:
Les points pour chaque critère seront notés et ensuite additionnés. Le résultat donne ce que
l’on appelle le score d’hirsutisme.
D'éventuels signes de virilisation doivent être exclus par un examen de médecine interne et
gynécologique.
Remarque: un score d‘hirsutisme identique n’a pas la même signification suivant les groupes
éthiques: chez une femme de la région méditérannéenne un score d’hirsutisme de 15 se
trouve encore dans une marge de fluctuation éthique normale, alors que chez une asiatique le
score est déjà pathologique.
Ainsi il est recommandé d’effectuer les dosages hormonaux uniquement en début de cycle
(phase folliculaire précoce) (jour 1-5) dans le cadre d’un suivi de cycle. Certaines hormones
(par ex. prolactine, ACTH) sont influencées par la prise de nourriture et le stress.
Le dosage de la SHBG n’est pas un test de routine, mais qui peut être demandé par les
spécialistes lors de questions précises à but diagnostique.
Chez la femme normale 80% de la testostérone est liée à la SHBG, chez la femme hirsute
78%. La différence clinique entre la pilosité normale et l’hirsutisme se joue ainsi à une
différence de 1/-2% en testostérone libre, biologiquement active (cf. schéma ci-dessous).
3. Cas spéciaux
Pour l'exclusion d'une tumeur il suffit de doser la testostérone totale ou libre. Le
dosage du DHEAS (sulfate de dihydro-épiandrostérone) n’est utile qu’en cas de suspicion
de tumeur surrénalienne ou lors de forte suspicion clinique de tumeur productrice
d’androgènes associée à un dosage normal de testostérone libre (cf. ci-dessous, chapitre
3).
Pour les symptômes cliniques typiques du syndrome de Cushing: voir les cours de médecine
interne.
Réduction du poids
Chez les femmes adipeuses avec une hyperandrogénie une simple réduction du poids conduit
souvent à une baisse de la sécrétion des androgènes et à la normalisation d'une éventuelle
hyperinsulinémie de sorte que s'installent à nouveau des cycles ovulatoires réguliers.
1.5.1. Acné
Traitement local: c'est l'affaire du dermatologue
Traitement systémique non-hormonal: dérivés acides de la vitamine A (p.ex.
Roacutane® R - 13-cis-rétinacide). Attention: le 13-cis-retinacide est tératogène!
Traitement hormonal: En général il suffit de donner une pilule contenant un anti-
androgène comme gestagène. Le traitement agit à la fois par l'augmentation de la Sex-
Hormon-Binding-Globulin (SHBG qui induit une baisse de la testostérone libre) et par
l'effet inhibiteur compétitif de l'anti-androgène
1.5.2. Hirsutisme
A) Recours aux anti-androgènes
Acétate de cyprotérone (CPA), acétate de chlormadinone: tous deux sont des
gestagènes avec une action anti-androgénique appartenant à la famille de la 17-OH-
progestérone.
Thérapie de base: en règle générale, prescription d’une pilule contenant un anti-
androgène (par ex. Diane 35, ou un générique) avec 35 microg Éthinylestradiol + 2mg de
CPA par Tablette. La composante anti-androgène peut dans certains cas être augmentée
par une prise supplémentaire d’acétate de cyprotérone (l’affaire du gynécologue spécialisé
en endrocrinologie)
1.5.3. Virilisation
Est du ressort du gynécologue endocrinologue
Ce nom vient du fait que d'après la définition classique de ce syndrome, les ovaires présentent
de nombreux petits kystes situés en périphérie ainsi qu'un stroma épaissi. Ces microkystes
sont toujours bénins.
L'incidence du PCO-S varie suivant les statistiques et le symptôme cardinal examiné. Les
données sont dans une fourchette de 7% à 30% (les cliniques dermatologiques ont d'autres
chiffres d'incidence que les centres de fertilité).
Définition
Actuellement (2003, Rotterdam Consensus) le syndrome est défini comme suit:
Le PCO-S est un syndrome de dysfonction ovarienne avec des caractéristiques
pathognomoniques d’hyperandrogénie et d’ovaires polykystiques (PCO). Les formes
secondaires de PCO-S suite à une maladie pré-existante (hyperplasie congénitale adrénale
(=AGS), tumeur productrice d’androgènes, syndrome de Cushing etc.) doivent être
exclues.
Le PCO-S classique reste un diagnostic par exclusion. Ses caractéristiques principales sont
l'hyperandrogénie et les ovaires polykystiques.
Il peut se manifester cliniquement par:
des troubles du cycle
des signes d'un excès d'androgènes (acné, hirsutisme, alopécie)
une adiposité (surtout au niveau de la taille) - pas obligatoire
une résistance à l'insuline
un taux de LH sérique élevé
Le PCO-S est associé à un risque plus élevé de développer un diabète sucré de typ II et une
maladie cardiovasculaire.
Causes
Les causes exactes du PCO-S ne sont toujours pas claires. De ce fait, on distingue en
principe:
le syndrome PCO classique ou syndrome PCO sans cause reconnaissable: il a
généralement une origine périphérique (ovarienne)
le syndrome PCO consécutif à une affection primaire (aussi nommé syndrome
"PCO-like").
Pathogénèse
Très probablement plusieurs gènes sont impliqués dans l'apparition de ce syndrome
hétérogène. Des formes familiales de PCO-S sont connues.
Des études génétiques montrent qu'il y a une incidence élevée de cette affection chez la
parenté du premier degré d'une patiente avec PCO-S. Bien que de nombreux gènes aient été
proposés comme cause, il n'a pas été possible jusqu'à ce jour d'en définir l'hérédité. On
postule des modes d'hérédité aussi bien autosomale que liée au chromosome X. On ne
possède toutefois pas suffisamment de données pour assurer l'une ou l'autre hypothèse.
PCO-S:
ein Circulus
vitiosus
Tableau clinique
Les premiers signes sont en règle générale des cycles irréguliers, associés à une
androgénisation progressive (hirsutisme, acné, alopécie) et généralement mais pas
obligatoirement à une prise pondérale. Des femmes maigres peuvent aussi présenter un
PCO-S!
Les différents symptômes peuvent, mais ne doivent pas nécessairement, apparaître ensemble:
on trouve toujours des femmes oligo-symptomatiques. Ainsi on peut avoir des cycles
apparemment réguliers, mais trouver lors des investigations une anovulation chronique.
Le degré d'androgénisation est fortement déterminé par les dispositions génétiques (femmes
asiatiques!). Ceci est également valable pour les cas d’acanthosis nigricans, rares en Europe,
et décrits avant tout chez les Noirs dans le cadre d’un PCO-S.
En cas de suspicion clinique le diagnostic est assuré par une échographie vaginale qui met en
évidence les ovaires polykystiques, et par des prises de sang qui montrent un taux élevé
d'androgènes sériques.
Diagnostic hormonal
Gonadotropines dans le sérum (LH, FSH)
Prolactine
Estradiol
Testostérone (voire ci-dessus, les bases du diagnostic hormonal)
DHEAS
17-alpha-OH-progestérone
Cortisol
Chez les femmes présentant une androgénisation et désirant une grossesse, on dose
souvent en plus l'androstènedione dans le sérum.
Pour exclure une dysfonction thyroïdienne (qui peut induire une hyperandrogénémie) il
suffit de doser la TSH dans le sérum.
D'abord le PCO-S a été considéré avant tout du point de vue des manifestations
d'androgénisation et de l'infertilité involontaire; actuellement c'est le syndrome
métabolique associé au PCO-S qui vient au premier plan.
D’après les scores de HOMA et de QUICKI environ 95% des femmes adipeuses souffrant d’un
PCO-S présentent une résistance à l’insuline.
Avant tout chez les patientes avec un excès pondéral et un PCO-S la première mesure
thérapeutique consiste en une réduction du Body Mass Index (BMI) par une amélioration du
mode de vie (conseil diététique, sport). Chez les femmes avec désir d'enfant cela suffit
souvent pour une reprise des cycles ovulatoires.
S'il y a désir d'enfant le traitement plus poussé de l'anovulation chronique est du ressort du
spécialiste en endocrinologie gynécologique (induction de la maturation folliculaire par
clomifène et FSH, drilling des ovaires, FIV/ICSI).
Clinique
Les tumeurs productrices d’androgènes sont caractérisées par l’apparition en générale rapide
de symptôme de virilisation:
virilisation
o formation d’une calvitie masculine (temporale)
o mue de la voie
o atrophie mammaire
o hypertrophie du clitoris
o masculinisation
Signes typiques:
o début soudain
o progression rapide
Un taux de DHEAS de 700 g/dl ou plus est considéré comme marqueur d’une fonction
pathologique des glandes surrénales, et doit être classé comme étant suspect d’une tumeur.
De telles valeurs sont cependant très rares, sans qu’elles ne soient accompagnées d’un taux
de testostérone sérique pathologiquement élevé. La suite des investigation ainsi que le
traitement des tumeurs productrices d’androgènes doivent se faire par un spécialiste!
Les tumeurs productrices de testostérone peuvent engendrer des taux sériques qui
s’approchent des taux normaux masculins. Si le taux sérique de testostérone dépasse
200ng/dl, il faut suspecter une tumeur productrice d’androgènes. Cependant des taux plus bas
ne permettent pas d’exclure une tumeur productrice d’androgènes. D’autre part, les femmes
avec un PCO-S (plus particulièrement en relation avec une hyperthécose) présentent des taux
sériques de testostérone dépassant 200ng/dl.
Ainsi les valeurs de laboratoire doivent toujours être interprétées en fonction de l’histoire de la
maladie: rapidité d’apparition, répartition, présence concomitante de symptôme de virilisation.
Si une patiente présente une histoire et un tableau clinique typique d’une tumeur productrice
d’androgènes, des examens et analyses ciblés doivent être entrepris même si le taux de
testostérone sérique est en dessous du seuil critique.
Les investigations complémentaires et le traitement de tumeurs productrices d’androgènes
sont effectués par les spécialistes.
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