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C H A P I T R E 7

IMAGERIE DES TROUBLES


DE L’OVULATION
S. Catteau-Jonard – Y. Ardaens – E. Poncelet – D. Dewailly

D IAGNOSTIC ET STRATÉGIE Diagnostic étiologique


D ’ EXPLORATION D ’ UN TROUBLE d’un trouble de l’ovulation
DE L ’ OVULATION 1 RE ÉTAPE : DÉTERMINER LE DEGRÉ
D’HYPOFONCTIONNEMENT OVARIEN
La démarche doit être triple : clinique, biologique et morpho- Deux grandes catégories de trouble de l’ovulation doivent
logique. La part de la morphologie devient de plus en plus être distinguées :
grande du fait des informations morphofonctionnelles que – l’anovulation eugonadique, qui se traduit cliniquement par
fournit l’échographie pelvienne, surtout depuis l’avènement des cycles normaux ou plus souvent par une oligospanio-
de la voie endovaginale. En revanche, le recours au scanner et/ou ménorrhée ou une aménorrhée réversible sous Duphaston
à l’IRM (pelvien, surrénalien, hypothalamo-hypophysaire) est (cf. supra). Le test au Duphaston peut être utile pour pro-
un acte « final », ne devant être envisagé qu’après une démar- grammer les dosages hormonaux (cf. 2e et 3e étapes) ;
che diagnostique bien conduite, graduelle en termes de consom- – l’anovulation hypogonadique, qui se traduit cliniquement
mation paraclinique. par une aménorrhée avec test au Duphaston négatif. C’est
dans cette catégorie que l’on trouvera le plus souvent les
causes organiques d’anovulation (cf. infra).
Comment dépister et affirmer En fait, les résultats du test au Duphaston sont parfois pris en
un trouble de l’ovulation ? défaut, de même que la mesure de l’œstradiolémie basale qui
n’est pas informative et doit être déconseillée. De plus en
1 RE SITUATION : plus, on préfère à ces deux examens la mesure échographique
IL EXISTE UN TROUBLE DU CYCLE de l’épaisseur endométriale, l’hypotrophie marquée ou l’atro-
Une anovulation peut entraîner une aménorrhée, une oligos- phie de l’endomètre (épaisseur totale des deux feuillets
panioménorrhée, des cycles courts (< 25 jours) ou longs ≤ 4 mm) traduisant une hypo-œstrogénie.
(> 35 jours). L’historique précis des troubles menstruels
représente donc un temps important de l’interrogatoire. 2 E ÉTAPE : MENER LES PREMIÈRES
INVESTIGATIONS PARACLINIQUES
Devant une aménorrhée, le clinicien prescrit souvent un test
D’ORIENTATION
au Duphaston, dans le but de déclencher une hémorragie de
privation. Si ce test est négatif, cela signifie que l’hypofonc- Le recours précoce à l’échographie pelvienne est justifié pour
tionnement ovarien est sévère (atrophie endométriale par le bilan d’une aménorrhée. Outre l’intérêt de l’étude endomé-
hypo-œstrogénie, caractérisant l’anovulation hypogonadi- triale (cf. supra), cet examen permet de s’orienter vers une
anomalie de la filière génitale (en cas d’aménorrhée non
que) ou qu’il existe une anomalie anatomique de la filière
réversible après Duphaston) ou vers une pathologie ovarienne
génitale, ce qui sort du cadre de l’anovulation. Si le test est
micro- ou macrofolliculaire, en cas d’anovulation eugona-
positif, on considérera qu’il s’agit d’une aménorrhée par ano-
dique (fig. 7-1). Toutefois, un minimum d’investigations hor-
vulation « eugonadique ». monales reste de rigueur, pour ne pas s’exposer aux erreurs
dues aux faux positifs de l’échographie ou à l’association d’un
2 E SITUATION : LE CYCLE MENSTRUEL désordre ovarien fonctionnel avec une pathologie organique
EST NORMAL (ENTRE 25 ET 35 JOURS) hypophysaire (par exemple, ovaires polymicrokystiques et
L’anovulation ou la dysovulation pourront être suspectées prolactinome). Dans tous les cas, elles doivent comprendre au
par l’étude du ménotherme et confirmées par le dosage de la minimum :
progestérone plasmatique, en deuxième partie de cycle, lors- – le dosage de la FSH plasmatique ;
que le taux est inférieur à 3 ng/mL. – le dosage de la prolactine plasmatique.

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Imagerie des troubles de l’ovulation

TROUBLE DE L’OVULATION

AMÉNORRHÉE RÈGLES SPONTANÉES


OU INDUITES
PAR DUPHASTON
ÉCHOGRAPHIE
PELVIENNE

ANOMALIE ENDOMÈTRE ≤ 4 mm
DE LA FILIÈRE
GÉNITALE

FSH, PROLACTINE

FSH élevée Prolactine élevée Résultat normaux

Si hypoestrogénie :
BILAN ENDOCRINIEN SPÉCIALISÉ
problème hypothalamo-
hypophysaire
Si normœstrogénie :
SOPMK vraisemblable

Figure 7-1. Bilan d’un trouble de l’ovulation.

En cas d’anovulation hypogonadique : l’essentiel est de repérer Tableau 7-1. Principales étiologies d’une insuffisance ovarienne
rapidement les situations nécessitant le recours à un endocrino- primitive.
logue spécialisé (fig. 7-1). EN CAS D’AMÉNORRHÉE EN CAS D’AMÉNORRHÉE
En cas d’anovulation eugonadique, si les dosages de FSH et PRIMAIRE SECONDAIRE
de prolactine sont normaux, on s’orientera ou non vers un Dysgénésies gonadiques Suites de radiothérapie
syndrome des ovaires polymicrokystiques, étiologie très – Syndrome de Turner et/ou chimiothérapie
largement dominante dans ce cadre, en fonction des don- et ses nombreuses variantes L’aménorrhée après chimiothérapie
nées cliniques, du résultat du dosage de la testostérone – Dysgénésies gonadiques pures peut être réversible, selon le type
plasmatique et de l’aspect échographique des ovaires avec formule chromosomique et la dose cumulée.
(cf. infra). 46 XX ou 46 XY Involution ovarienne
Anomalie de la synthèse « Ménopause précoce », évoluant
3 E ÉTAPE : DÉTERMINER L’ÉTIOLOGIE des stéroïdes parfois dans un contexte
PRÉCISE DU TROUBLE DE L’OVULATION, – Déficit en 17-hydroxylase d’atteinte auto-immune
EN FONCTION DE L’ORIENTATION DONNÉE (très rare) polyglandulaire, avec insuffisance
PAR LES 1 RE ET 2 E ÉTAPES thyroïdienne, insuffisance
surrénalienne, diabète, etc.
Cette étape est du ressort de l’endocrinologue ou du gynéco- Syndrome de résistance ovarienne
logue spécialisé en pathologie de la reproduction. Quelques aux gonadotrophines
éléments sont toutefois apportés ici, à visée informative.
Si la FSH est élevée (> 12 UI/L) Si la prolactine est élevée (> 20 à 30 ng/mL)
Il s’agit d’une insuffisance ovarienne primitive (IOP), plus ou L’aménorrhée de l’hyperprolactinémie peut être primaire ou
moins complète (cf. infra). secondaire. Il s’y associe classiquement une galactorrhée mais ce
Les principales étiologies sont indiquées dans le tableau 7-1. dernier symptôme n’est pas constant. Lorsqu’il s’agit d’un adé-

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Imagerie des troubles de l’ovulation

nome à prolactine, il peut s’y associer des symptômes neuro- 14


ophtalmologiques (céphalées, anomalies du champ visuel et de 13
l’acuité visuelle) si le volume de l’adénome est important. Les 12
investigations étiologiques appropriées reposent avant tout sur 11
l’exploration morphologique hypophysaire (IRM). 10

AMH (ng/ml)
9
Si la FSH et la prolactine sont normales 8
Dans un contexte d’hypoestrogénie (cf. supra) 7
6
Il s’agit d’une insuffisance gonadotrope, d’origine hypothalamo-
5
hypophysaire. 4
L’aménorrhée peut être primaire ou secondaire. Elle est par- 3
fois associée à un impubérisme ou à la régression des carac- 2
tères sexuels secondaires selon l’étiologie et la sévérité de 1
l’atteinte. Il s’agit classiquement d’une aménorrhée muette.
Cependant, elle est cependant parfois associée à des signes de Controls PCOS FHA POF
souffrance neuro-hypothalamo-hypophysaire qu’il convient Figure 7-2. AMH et orientation étiologique d’un trouble de l’ovulation.
de rechercher scrupuleusement : céphalées, amputation du D’après La Merca [1]. PCOS pour SOMPK. FHA pour HAF. POF pour IOP
champ visuel, diminution de l’acuité visuelle, troubles de la
soif, anomalie du comportement alimentaire, signes d’insuf-
fisance hypophysaire antérieure. sont toujours de taille normale (< 6 cm2), le comptage
Les investigations étiologiques appropriées sont représentées folliculaire est normal (< 12/ovaire), le stroma n’est pas
par les dosages de base de FSH et de LH, éventuellement com- hypertrophié. Au moindre doute, le diagnostic repose sur
plétés du test à la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) et les données cliniques et biologiques.
d’autres tests d’évaluation hypophysaire. L’IRM hypothalamo- Dans un contexte de normo-œstrogénie (cf. supra)
hypophysaire est essentielle, mais l’indication n’est pas toujours Cette catégorie d’anovulation est très largement dominée par
facile à poser. Elle est souvent réalisée « par sécurité ». le syndrome des ovaires polymicrokystiques (SOPMK), détaillé
Les principales étiologies sont : ci-dessous.
– les causes hypophysaires : Au décours de cette brève revue, on saisit bien toute l’impor-
– adénomes, tance d’un comptage folliculaire antral (CFA) précis. Lorsqu’il
– nécrose hypophysaire : syndrome de Sheehan, n’est pas réalisable dans de bonnes conditions (patiente vierge
– hypophysite ; ou obèse ou peu échogène, etc.), on peut lui substituer le
– les causes hypothalamiques : dosage de l’hormone antimüllérienne (AMH), produit spécifi-
– malformations : syndrome de De Morsier-Kallmann ou que des petits follicules ovariens en croissance, dont le taux
syndrome olphactogénital, plasmatique est étroitement corrélé au CFA. La figure 7-2
– atteintes lésionnelles : tumeurs du plancher du 3e ventricule : indique l’orientation diagnostique selon le taux d’AMH.
pinéalome, chordome, astrocytome, craniopharyngiome,
infiltration du plancher du 3e ventricule : sarcoïdose, lym-
phome, histiocytose X, I MAGERIE DES TROUBLES
– atteintes fonctionnelles (les plus fréquentes) : anorexie
mentale, malnutrition, affections générales (insuffisance DE L ’ OVULATION
rénale, diabète mal équilibré, cardiopathie sévère), amé-
norrhée psychogène plus souvent appelée anovulation
Syndrome des ovaires
hypothalamique fonctionnelle (AHF) qui se caractérise par polymicrokystiques
une aménorrhée primaire ou secondaire, muette, sans
PHYSIOPATHOLOGIE
aucun signe d’hyperandrogénie. L’AHF se voit essentielle-
ment chez les jeunes filles ou les jeunes femmes, et bien Le syndrome des ovaires polymicrokystiques (SOPMK) est la
souvent après un amaigrissement volontaire et/ou après cause la plus fréquente d’anovulation, d’infécondité et
une phase d’alimentation restrictive avec trouble du com- d’hyperandrogénie chez la femme, puisqu’en effet, 5 à 10 %
portement alimentaire (anorexie et/ou boulimie). Ces des femmes en âge de procréer en sont affectées [2]. En dépit
patientes ont donc fréquemment un poids inférieur ou à des efforts considérables pour en déterminer la cause, la phy-
peine égal à la limite inférieure de la normale. On observe siopathologie du SOPMK reste mal comprise, mais les preu-
volontiers une érythrocyanose des extrémités. L’aspect ves s’accumulent pour suggérer que les principales anomalies
échographique des ovaires, autrefois qualifié de multi- sont primitivement ovariennes.
folliculaire (OMF), doit être soigneusement distingué de La stéroïdogenèse ovarienne est augmentée en cas de SOPK
celui des ovaires polymicrokystiques (cf. infra) : les ovaires par des mécanismes encore mal compris et l’excès d’andro-

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Imagerie des troubles de l’ovulation

gènes qui en résulte perturbe la folliculogenèse. Les andro-


gènes stimulent la croissance des petits follicules qui deviennent
alors visibles à l’échographie puis cette croissance se ralentit
et l’acquisition de la dominance est inconstante, aboutissant
à des troubles des cycles [3].
Cette maladie semble programmée mais elle reste quiescente
jusqu’à la puberté car elle ne peut s’exprimer en l’absence de la
LH hypophysaire. Toutefois, on ne peut plus donner à la LH
un rôle central. La LH ne fait qu’aggraver l’hyperandrogénie en
stimulant la synthèse stéroïdienne des cellules thécales.
L’insulinorésistance et l’hyperinsulinisme qui en résulte
peuvent aggraver aussi les symptômes du SOPK. L’hyper-
androgénie est en effet amplifiée par l’hyperinsulinisme qui
augmente la fraction libre active des androgènes circulants en
diminuant sa protéine de transport (Sex Hormone Binding Figure 7-3. Ovaires polykystiques (OPK) par voie sus-pubienne.
Globulin, SHBG) et qui accroît les effets de la LH sur la sté- Ovaires globuleux plus gros que le fond utérin et apparaissant homogènes par
roïdogenèse ovarienne. voie sus-pubienne.

COMMENT FAIRE LE DIAGNOSTIC DE SOPMK ?


coup d’œil la taille, la forme (fig. 7-3) et la position des ovai-
Cliniquement, les tableaux présentés par les patientes peuvent res, ce qui peut guider la voie vaginale, lorsqu’ils sont en
être assez divers. Les troubles du cycle sont variables allant de situation haute ou latérale en fosse iliaque. Elle sera bien sûr
l’aménorrhée primaire ou secondaire à des cycles réguliers qui suivie d’un examen par voie transvaginale sauf chez les
ne témoignent pas forcément d’une ovulation normale. Le plus patientes vierges ou refusant l’examen. La voie transvaginale
souvent, on constate des cycles de plus de 45 jours (oligospa- avec une sonde à haute fréquence (> 6 MHz) offre une bien
nioménorrhée) apparus depuis la puberté. Les symptômes meilleure résolution spatiale puisque les ovaires sont proches
d’hyperandrogénie avec un hirsutisme (score de Ferriman et de la sonde vaginale et que le tissu graisseux est en principe
Gallwey > 6) et/ou de l’acné sévère de topologie masculine moins gênant, sauf en cas de lipomatose pelvienne impor-
(front, dos, etc.) ne sont pas constants et ne sont pas toujours tante. Avec cette technique, non seulement la taille et la forme
corrélés à une hyperandrogénie biologique (élévation de la tes- des ovaires, mais aussi leur structure interne, à savoir les fol-
tostérone totale et/ou de la delta-4-androstènedione). Enfin, le licules et le stroma, sont bien visualisables.
surpoids et l’hyperinsulinisme qui aggravent l’hyperandrogénie Cependant, l’évaluation précise de la taille des ovaires n’est
et la dysovulation ne sont absolument pas constants et ne font pas aisée et nécessite de choisir méticuleusement l’image sur
d’ailleurs pas partie des critères diagnostiques. laquelle l’ovaire apparaît le plus long et le plus large. L’image
Rappelons que chez l’adulte, les critères retenus par la confé- doit être gelée puis la surface calculée soit par l’utilisation
rence de consensus de Rotterdam [4] pour le diagnostic de d’une ellipse, soit en délimitant l’ovaire manuellement, la sur-
SOPMK sont les suivants : face étant dans les deux cas calculée par l’appareil. La seconde
– oligo et/ou anovulation ; méthode est plus fastidieuse mais préférable lorsque l’ovaire
– hyperandrogénie clinique et/ou biologique ; n’est pas de forme ellipsoïdale, on peut aussi évaluer la
– aspect échographique d’ovaires polymicrokystiques (pré- surface ovarienne par la formule : L × l × 0,8 (fig. 7-4). Le
sence de 12 follicules de 2 à 9 mm de diamètre dans chaque volume permet une approche la plus complète et peut être
ovaire et/ou augmentation du volume ovarien > 10 mL). estimé à partir des trois mesures de l’ovaire en utilisant la for-
Deux critères sur trois sont suffisants pour retenir le diagnostic mule de l’ellipse : longueur × largeur × épaisseur × 0,523 [5].
de SOPMK, après exclusion des autres étiologies d’hyperandro- Cependant, les mesures doivent être prises dans trois plans
génie et/ou de dysovulation. orthogonaux stricts, ce qui n’est pas toujours respecté.
Nous détaillerons dans ce chapitre les critères échographiques Le comptage du nombre total de follicules et l’évaluation de
permettant de diagnostiquer la présence d’ovaires polymicro- leur taille nécessitent de visualiser l’ovaire dans sa totalité en
kystiques. le balayant d’avant en arrière par exemple.

ÉCHOGRAPHIE BIDIMENSIONNELLE : DÉFINITION CONSENSUELLE


ASPECTS TECHNIQUES ET RECOMMANDATIONS DES OVAIRES POLYMICROKYSTIQUES
La voie sus-pubienne doit toujours être la première étape de La définition des OPK déterminées lors du consensus de
l’examen échographique puisqu’elle permet d’éliminer une Rotterdam est la suivante : au moins 12 follicules de 2 à 9 mm
anomalie utérine ou une pathologie ovarienne à dévelop- de diamètre par ovaire et/ou un volume ovarien augmenté
pement abdominal, elle permet également d’apprécier d’un (> 10 cm3) [6].

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Imagerie des troubles de l’ovulation

a b

Figure 7-4. OPK : mesure de la surface ovarienne par l’ellipse électro- Figure 7-6. Aspect micropolykystique : présence d’une vingtaine de
nique (a) ou par la mesure directe des deux axes orthogonaux (b). microfollicules, dont certains sont inférieurs à 2 mm ( ).

Le seuil de 10 cm3 pour discriminer un ovaire normal d’un que le seuil préconisé se rapproche des 18 à 20 follicules par
OPMK [6] a cependant été retenu empiriquement d’après des ovaire pour discriminer les OPMK des ovaires de femmes
études statistiquement peu élaborées [7, 8]. Dans notre témoins. Des études sont en cours pour pouvoir apporter de
récente étude prospective incluant 154 femmes avec SOPK et nouveaux chiffres fiables.
57 témoins et utilisant les courbes ROC (Receiver Operating
Characteristic), il apparaît que le seuil de 10 cm3 devrait être OVAIRES MULTIFOLLICULAIRES ?
diminué à 7 cm3 pour améliorer la sensibilité du volume ova-
Le consensus de Rotterdam n’aborde pas la présence d’ovai-
rien en tant que critère diagnostique (92,2 % de spécificité et
res multifolliculaires dans les autres situations que le SOPMK.
67,5 % de sensibilité pour un seuil à 7 cm3, contre 98,2 et
D’ailleurs, aucune donnée histologique n’existe concernant
45 % respectivement pour un seuil à 10 cm3) [9].
les OMF, qui ont été décrits pendant la puberté et chez les
Concernant l’excès folliculaire, le seuil de 12 follicules par femmes récupérant d’une aménorrhée hypothalamique, deux
ovaire a été retenu (fig. 7-5) d’après une étude comparant situations associant une croissance folliculaire sans recrute-
214 patientes avec SOPK et 112 femmes normales [10]. Ce ment d’un follicule dominant [11, 12]. La distinction entre
seuil permet d’obtenir le meilleur compromis entre sensibilité OMF et OPMK n’a plus lieu d’être. La richesse en follicules
(75 %) et spécificité (99 %) pour le diagnostic d’OPMK. peut être visible en échographie sans être nécessairement
Cependant ce seuil à 12 se doit d’être réévalué suite à l’amé- associée à un véritable syndrome des ovaires polymicrokysti-
lioration des performances des appareils échographiques per- ques complet. Cependant, il semblerait que cet état soit un
mettant de mieux distinguer les follicules, en particulier les état intermédiaire entre des femmes témoins et des patientes
plus petits. Des follicules inférieurs à 2 mm de diamètre sont avec un SOPK complet (étude en cours).
en effet maintenant nettement individualisables avec les
meilleurs appareils d’échographie (fig. 7-6). Il est possible que
d’ici peu la limite inférieure des 2 mm ne soit plus retenue, et AUTRES CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
La surface ovarienne n’est pas retenue dans le consensus mais
dans notre expérience, son pouvoir diagnostique est en fait
légèrement supérieur à celui du volume ovarien (sensibilité :
77,6 %, spécificité : 94,7 %) pour un seuil de 5 cm2/ ovaire [9].
L’hypertrophie stromale est caractérisée par une augmentation
de la partie centrale de l’ovaire qui semble d’autre part plus
échogène. La proportion de cette hypertrophie stromale par
rapport aux microfollicules est très variable (fig. 7-7), mais
lorsqu’elle est abondante, elle peut aboutir à l’extrême à
l’hyperthécose, les ovaires sont alors volontiers sphériques et
les microkystes tassés sous l’albuginée (fig. 7-8). Cette forme
majeure d’OPK n’est pas la plus fréquente, mais correspond
au classique syndrome décrit par Stein et Leventhal se tradui-
sant par des gros ovaires blancs nacrés souvent plus gros que
l’utérus (rapport U/O) (fig. 7-9), et s’accompagnant d’un
Figure 7-5. Ovaires polykystiques : présence de plus de 12 follicules tableau clinique associant anovulation et hyperandrogénie
par ovaire. sévère.

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Imagerie des troubles de l’ovulation

a b
c

Figure 7-7. OPK : répartition microkystes-stroma.


a. Aspect micropolykystique prédominant, ovaire de forme oblongue.
b. Forme mixte : stroma plus abondant, ovaires plus épais. c. Forme stromale :
ovaire globuleux et stroma abondant.

a b

Figure 7-8. Hyperthécose.


a. Échographie : ovaires globuleux avec hypertrophie stromale majeure tassant les follicules sous la corticale ovarienne. b. Cœlioscopie des OPK : gros ovaire blanc nacré
à coque albuginée épaisse.

Notre opinion [13, 14], partagée avec d’autres [15], est que ÉCHOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE
l’hypertrophie et l’hyperéchogénicité stromale peuvent aider Pour éviter les difficultés de mesure de l’ovaire, l’échographie
à distinguer OPMK et OMF, puisque ces caractéristiques sont 3D a été proposée. À partir des données stockées, trois plans
spécifiques des OPMK. Cependant l’appréciation du stroma octogonaux sont déterminés dans l’ovaire, permettant une éva-
est très subjective, et sa quantification nécessite le recours à luation plus précise des trois dimensions et ainsi du volume
des appareils d’échographie permettant des mesures et des ovarien (fig. 7-10). Le comptage folliculaire peut se faire grâce
calculs sophistiqués pour être exploitables de façon objective mode triplan en balayant l’ovaire manuellement selon les trois
[16-18]. L’hypertrophie stromale n’est donc pas retenue dans plans orthogonaux (fig. 7-11a) ou de façon automatique ou
la définition consensuelle des OPMK. semi-automatique grâce au mode sono AVC (Automatic
La distribution en périphérie des follicules a, elle aussi, été Volume Calculation) qui permet une estimation des dimensions
jugée comme trop inconstante et subjective pour être retenue et du volume individuel et global des follicules (fig. 7-11b).
dans la définition consensuelle. L’aspect micropolykystique est également bien visible en

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Imagerie des troubles de l’ovulation

Figure 7-9. Syndrome de


Stein-Leventhal.
a. Échographie : gros ovaire avec
importante hyperplasie stromale.
b. Cœlioscopie : ovaire globuleux
plus gros que le fond utérin.

a b

07-01 07-04

Figure 7-10. OPK : échographie 3D.


Ovaires globuleux avec hypertrophie stromale et nombreux microkystes périphé-
riques (cliché J.-M. Levaillant).

reconstruction 3D avec mode surfacique et inversion (fig. 7-12)


pour bien dissocier les follicules du stroma. Nardo et al. [19]
ont trouvé de bonnes corrélations entre les mesures par écho-
graphies 2D et 3D du volume ovarien et du comptage follicu-
laire. En pratique courante, il ne semble cependant pas y avoir
de supériorité de l’échographie 3D sur la 2D d’après une étude
réalisée dans notre centre (en cours de publication).

DOPPLER
Le sujet des artères utérines ne sera pas abordé dans ce chapi-
tre. Au niveau de l’ovaire, le Doppler couleur permet la détec-
tion du réseau vasculaire dans le stroma ovarien. Dans l’OPK,
on retrouve souvent une hypervascularisation stromale avec
augmentation des signaux colorés autour des microfollicules a
(fig. 7-13), mais leur mise en évidence nécessite un écho- b
Doppler couleur de dernière génération capable de détecter
07-02 les flux lents ; de plus l’étude de la vascularisation ovarienne Figure 7-11. Comptage folliculaire.
a. Le mode triplan permet de balayer manuellement l’ovaire pour dénombrer les
par cette technique est très subjective. Cette hypervasculari- microfollicules selon les trois plans orthogonaux matérialisés en haut et à droite.
sation s’apparente un peu à celle que l’on observe dans les b. Le mode sono AVC permet de dénombrer les follicules et de calculer auto-
07-03 hyperstimulations ovariennes (HSO), on connaît d’ailleurs le matiquement leur diamètre et leur volume (cliché J.-M. Levaillant).

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Imagerie des troubles de l’ovulation

Figure 7-12. OPK en reconstruction 3D.


Le mode surfacique avec inversion permet une extraction volumique des microfollicules, qui sont très nombreux, plus d’une vingtaine, dans l’ovaire (clichés J.-M. Levaillant
et B. Benoit).

Figure 7-13. OPK : Doppler couleur.


Hypervascularisation stromale entourant les microfollicules. Les réglages Doppler doivent permettre de détecter les flux lents de l’ordre du cm/s (PRF [Pulse
Repetition Frequency] < 1 kHz).

risque accru d’HSO sous gonadotrophines en cas d’OMPK


(cf. chapitre 19), ce risque semble proportionnel au nombre
de microfollicules quiescents et au degré d’hypervascularisa-
07-05 tion stromale (fig. 7-14).
En Doppler pulsé, il semblerait que l’hypertrophie du stroma
soit accompagnée d’une augmentation de la vitesse du pic
systolique ainsi qu’à une diminution de l’index de pulsatilité,
mais dans toutes les études, le chevauchement des valeurs
entre patientes avec SOPK et témoins est très élevé [20, 21].
L’utilité du Doppler ovarien dans le diagnostic du SOPK n’est
donc pas formellement établie.

IRM
Figure 7-14. Hyperstimulation ovarienne modérée en stimulation
Malgré son coût élevé et son accessibilité difficile, l’IRM peut monofolliculaire, hypervascularisation du stroma entourant les
avoir un intérêt, en cas d’hyperandrogénie sévère ou lorsque macrofollicules.

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Imagerie des troubles de l’ovulation

l’échographie est peu informative (voie vaginale non utilisa- côté un gros ovaire de morphologie conservée ou d’aspect
ble, patientes obèses ou peu échogènes). Elle permet dans ce tumoral ;
cas de mieux préciser la structure interne de l’ovaire et sur- – l’absence d’aspect micropolykystique net ;
tout d’éliminer une hyperandrogénie de cause tumorale. – une anomalie de signal intra-ovarien spontanée ou après
Les microkystes sont bien visibles en T2, sous forme de mul- injection de gadolinium qui peut révéler une tumeur
tiples petites images arrondies hyperintenses (fig. 7-15). Les centro-ovarienne.
IRM de dernière génération couplées aux antennes à réseau
de phase permettent actuellement de visualiser des microkys- Au total, l’étude échographique de l’OPMK est maintenant sortie
tes de moins de 2 mm, ce qui rejoint sans l’atteindre la réso- du flou artistique où elle se trouvait encore il y a 10 ans. Elle est
lution spatiale de l’échographie vaginale (fig. 7-15). En aujourd’hui considérée comme un outil diagnostique qui requiert
revanche, la résolution en contraste est excellente grâce à les mêmes critères de qualité qu’un dosage biologique. Cela sup-
l’hypersignal franc des microkystes en T2. pose que les résultats soient exprimés en variables quantitatives et
non plus seulement descriptives. Elle s’insère à part entière dans les
L’hypertrophie du stroma se traduit en T2 par des plages de
critères diagnostiques du SOPMK fixés à Rotterdam au même titre
fibrose stromale hypo-intense visibles au centre de l’ovaire.
que l’oligo-anovulation et l’hyperandrogénie clinique ou biologi-
Après injection de gadolinium, on visualise une hypervascu- que. Cependant, elle ne doit être utilisée par le clinicien que si
larisation stromale superposable à celle observée en Doppler l’échographiste est suffisamment entraîné et reproductible dans ses
(fig. 7-16a), elle est visible sous forme de multiples petites pri- résultats. En cas d’impossibilité de réalisation d’une échographie
ses de contraste annulaires entourant les multiples micro- fiable, le dosage de l’hormone antimüllérienne peut remplacer la
follicules (fig. 7-16b) et donnant un aspect en rayons de miel mesure de la richesse en follicules. L’AMH, sécrétée par les petits
à l’ovaire (fig. 7-16c). follicules antraux, est en effet très bien corrélée au nombre de folli-
En fait, l’intérêt principal de l’IRM est d’éliminer une cules de moins de 9 mm visibles en échographie [22] (fig. 7-2).
tumeur androgéno-sécrétante. Il s’agit le plus souvent de
tumeurs à prédominance solide dont la sécrétion peut être
androgénique pure (arrhénoblastome, tumeur de Sertoli- Insuffisance ovarienne prématurée (IOP)
Leydig) ou plus souvent mixte androgènes + œstrogènes :
thécomes (fig. 7-17), fibrothécomes, tumeur de la granulosa L’insuffisance ovarienne prématurée est définie par la surve-
(fig. 7-18). nue avant 40 ans d’une aménorrhée persistant plus de 4 mois
Le tableau clinique voisin (anovulation avec hyperandrogénie associée à une FSH supérieure à 40 UI/L sur deux dosages dis-
marquée) peut évoquer une forme majeure d’ovaires poly- tincts réalisés à quelques semaines d’intervalle [23], et à des
kystiques (hyperthécose) mais différents éléments doivent signes plus ou moins marqués d’hypo-œstrogénie : bouffée
attirer l’attention : vasomotrice, sécheresse vaginale, trouble de l’humeur,
– le taux de testostérone volontiers très élevé > 2 ng/mL ; insomnie, asthénie. Il s’agit d’un hypogonadisme hypergonado-
– l’asymétrie de taille des ovaires : contrairement aux OPK, trope. L’aménorrhée ne répond en principe pas au test aux
on retrouve généralement un ovaire normal et de l’autre progestatifs.

a b c

Figure 7-15. OPK : aspect IRM séquence T2.


a. Coupe axiale T2 : ovaires contenant de multiples microfollicules périphériques en hypersignal entourant le stroma central en hyposignal. b. Coupe sagittale T2
paramédiane : ovaire polykystique typique (1) visible au-dessus de la vessie en dessous des vaisseaux iliaques (2). c. Coupe frontale T2 : aspect quasi symétrique des
deux ovaires polykystiques.

183
Imagerie des troubles de l’ovulation

Figure 7-16. Hypervascularisation stromale : analogie


du Doppler et de l’IRM.
a. Aspect Doppler : multiples signaux colorés annulaires entou-
rant les microfollicules. b. IRM T1 après injection de gadolinium :
petites prises de contraste annulaires autour des microfollicules ( ).
c. IRM T1 + gadolinium : hypervascularisation stromale avec
aspect en rayon de miel des deux ovaires (1) visibles de part et
d’autre de l’utérus (2).

a
b c

a b
c

Figure 7-17. Fibrothécome ovarien gauche à paroi calcifié : bilan


d’hyperandrogénie.
a. IRM, coupe frontale T2 : masse centro-ovarienne gauche hypo-
intense, microfollicules hyperintenses visibles au sein du parenchyme
ovarien au-dessus de la masse ( ). b. IRM, coupe frontale en fat sat,
liseré hypo-intense entourant la masse correspondant à une calcifica-
tion ( ), celle-ci est bien visible sur l’abdomen sans préparation (c).

184
Imagerie des troubles de l’ovulation

a b
c d

Figure 7-18. Hyperandrogénie chez une patiente de 28 ans.


a. Découverte échographique d’un gros ovaire gauche (8 cm) d’aspect micropolykystique, mais l’ovaire droit est normal ; devant cette discordance, une IRM est demandée.
b. IRM T2 coupe frontale : gros ovaire gauche d’aspect multiloculaire (1), l’ovaire droit est normal (2), ce qui va à l’encontre d’un SOPK. c. T1 avec gadolinium, coupe axiale :
prise de contraste du stroma ovarien gauche entourant les zones kystiques. d. Pièce opératoire : lésion encapsulée bien limitée, tumeur de la granulosa classée bénigne.

ÉTIOLOGIE ment folliculaire marqué par le raccourcissement des cycles et


Trois grands mécanismes histologiques ont été décrits : l’anoma- une FSH élevée (> 12 UI/L). Deux tiers des IOP présentent
lie de la formation du pool folliculaire, la déplétion folliculaire une puberté normale avec aménorrhée secondaire [24]. Seu-
précoce et le blocage de maturation folliculaire. Soixante-quinze lement 25 % des patientes ont une aménorrhée secondaire
pour cent des IOP sont étiquetées idiopathiques. Les étiologies brutale [25]. La fluctuation de la fonction ovarienne avec
connues les plus fréquentes sont : les dysgénésies gonadiques et reprise spontanée et intermittente des cycles avant l’arrêt défi-
notamment le syndrome de Turner, les anomalies liées à l’X, la nitif, ainsi que l’impact psychologique d’un tel diagnostic doi-
mutation de FMR1 et les polyendocrinopathies auto-immunes. vent faire éviter le terme de ménopause précoce [26]. Une
Dans une étude qui regroupe 357 IOP à caryotype normal, on grossesse spontanée est rare (1-5 %) mais possible.
note chez 14 % une histoire familiale d’IOP et chez 14 % des Il s’agit d’un diagnostic non exceptionnel qui concernerait
signes cliniques ou biologiques d’auto-immunité [24]. 1 % des femmes de moins de 40 ans et 0,1 % des femmes de
moins de 30 ans [27].
DIAGNOSTIC
L’IOP est due à une perte folliculaire prématurée. Elle peut ÉCHOGRAPHIE ET DOSAGE D’HORMONE
survenir avant la puberté, donnant alors un tableau d’amé- ANTIMÜLLÉRIENNE
norrhée primaire avec impubérisme. Si elle survient après la Chez l’adolescente, en cas d’aménorrhée primaire, après avoir
puberté, l’épuisement est le plus souvent progressif et le dia- éliminé une aplasie utérovaginale (cf. chapitre 18), l’insuffi-
gnostic pourra être évoqué dès les premiers signes d’épuise- sance ovarienne peut révéler une dysgénésie gonadique (syn-

185
Imagerie des troubles de l’ovulation

drome de Turner, dysgénésie gonadique pure, etc.). Les L’utérus est présent mais hypoplasique avec endomètre atro-
ovaires ne sont pas visibles à l’échographie et se réduisent le phique et Doppler utérin à haute résistance (fig. 7-20a et b).
plus souvent à de simples bandelettes fibreuses (fig. 7-19). L’étude de l’appareil urinaire doit être systématique pour

07-06

a b

Figure 7-19. Dysgénésie gonadique (aménorrhée primaire).


a. Petites bandelettes ovariennes de 1 cm de long sans structure folliculaire visible. b. Cœlioscopie : petite bandelette gonadique blanchâtre sans ovaire identifiable.

a b
c d

Figure 7-20. Syndrome de Turner révélé


par une aménorrhée primaire
a. Petit utérus hypoplasique avec endomètre
atrophique, ovaires non repérables. b. Doppler
utérin à haute résistance. c. Rein en fer à cheval,
en scanner. d. Brachymétacarpie du 4e rayon, la
tangente aux têtes des 5e et 4e métacarpiens
recoupe celle du 3e alors qu’elle doit normale-
ment passer au-dessus d’elle.

186
Imagerie des troubles de l’ovulation

rechercher des malformations rénales, rein en fer à cheval en particulière doit en outre être portée à ces petits follicules
particulier, fréquent dans le syndrome de Turner (fig. 7-20c). (< 7 mm), qui sont retrouvés corrélés négativement à l’âge
Les radiographies peuvent montrer des signes associés au de façon significative alors que le nombre de follicules de 7 à
niveau des mains (brachymétacarpie du 4e rayon ; fig. 7-20d) 10 mm resterait pratiquement stable jusqu’à 45 ans [30]. Un
et des genoux (crochet tibial), enfin le diagnostic sera confirmé compte inférieur ou égal à 5 follicules de moins de 6 mm pour
par le caryotype. les deux ovaires a été proposé comme prédictif d’une réponse
Chez la femme en période d’activité génitale, chez qui l’on sus- insuffisante à la stimulation ovarienne [28]. Ce seuil devrait
pecte une insuffisance ovarienne prématurée (aménorrhée probablement être réévalué aujourd’hui, parallèlement à
secondaire, raccourcissement des cycles, résistance aux gona- l’amélioration des images.
dotrophines), l’échographie est l’examen de choix pour appré- La mesure du volume ovarien comme marqueur de baisse de
cier l’épuisement du stock folliculaire. Les fluctuations de la la réserve ovarienne peut également être utilisée. L’étude
FSH rendent en effet l’utilisation de ce dosage plus aléatoire d’une population témoin de 57 femmes dans notre centre
pour en faire un dépistage précoce [28]. retrouve une limite inférieure de 3 cm3 pour le volume ovarien
L’échographie doit être réalisée en début de cycle (J2-J5), elle moyen et de 2,5 cm2 pour la surface [9] (fig. 7-22). Les patien-
doit préciser la taille des ovaires et s’attacher à un comptage tes présentant des valeurs inférieures pourraient être suspec-
minutieux des petits follicules antraux de moins de 10 mm, tes de présenter une insuffisance ovarienne débutante. Bowen
qui sont le reflet de la réserve folliculaire ovarienne (fig. 7-21a). et al. rapportent une corrélation significative entre diminu-
Les valeurs seuil de ce compte des follicules antraux ne sont tion des dimensions ovariennes, augmentation de l’âge et des
cependant pas consensuelles concernant la baisse de la taux de FSH sériques [31]. Cependant, concernant l’aide à la
réserve ovarienne [29]. L’établissement de ces seuils est décision en stimulation ovarienne, l’équipe de Elgindy ne
d’ailleurs de plus en plus difficile en raison de l’amélioration retrouve pas de différences du volume ovarien moyen entre
constante de la résolution des appareils échographiques qui les femmes de moins de 38 ans ayant une réponse ovarienne
permettent de mieux distinguer les microfollicules, en parti- normale ou diminuée après stimulation (4,1 ± 0,66 vs
culier les plus petits (1 à 3 mm) (fig. 7-21b). Une attention 3,4 ± 0,71 cm3) [32]. De plus, une récente revue réalisée par
Broekmans et al. incluant 10 études sur le volume ovarien
conclut à une faible utilité clinique de ce marqueur de la
réserve ovarienne pour prédire une mauvaise réponse ova-
rienne [33].
Le dosage d’AMH, tout à fait bien corrélé au compte follicu-
laire [22, 34], est lui aussi un bon marqueur précoce d’insuf-
fisance ovarienne débutante (cf. fig. 7-2). La reproductibilité
de son dosage d’un cycle à l’autre [35] et au cours d’un même
cycle [36] en fait un marqueur de choix pour l’évaluation de
la réserve ovarienne. L’AMH décline avec l’âge [37] et une
AMH diminuée est souvent témoin d’une réserve folliculaire
défaillante [38]. Une AMH indétectable est la règle en cas
d’IOP installée [39].

a
b

Figure 7-21. Insuffisance ovarienne prématurée.


a. Patiente de 37 ans, petits ovaires hypovascularisés, sans aucun follicule visible.
b. Patiente de 39 ans, cycles de 24 jours, échographie à J4 : ovaires
paucifolliculaires avec 2 follicules à droite de 11 et 4 mm, et 3 follicules à gauche Figure 7-22. IOP chez une patiente de 30 ans.
dont un de taille millimétrique ( ). Ovaires de surface mesurée à 2 cm2 ; 3 follicules pour les deux ovaires.

187
Imagerie des troubles de l’ovulation

– Au total, l’insuffisance ovarienne prématurée est une cause paraît normale (décalage thermique, élévation de la progesté-
non exceptionnelle d’aménorrhée de la femme jeune. L’étiologie rone), mais l’ovocyte restant prisonnier du follicule, le cycle
est souvent difficile à préciser en dehors du syndrome de Turner. ne peut être fécondant. Cependant, le LUF syndrome n’est
– L’apport de l’échographie est incontestable pour déceler les généralement pas la cause d’infécondité, car il survient occa-
insuffisances ovariennes débutantes et adapter la prise en charge sionnellement dans 5 à 10 % des cycles normaux. Seule sa
en aide médicale à la procréation en cas de souhait de grossesse. répétition au cours de monitorages successifs pourra être
considérée comme pathologique. Il faut signaler enfin les
associations fréquentes entre LUF syndrome et endométriose
Dysovulations transitoires sans que l’étiopathogénie en soit clairement élucidée. Là
encore, le trouble ovulatoire est plus une conséquence qu’une
Contrairement aux anovulations ou dysovulations chroni-
cause de l’infertilité.
ques que nous venons d’étudier (SOPK et IOP), il peut se
produire à l’occasion de certains cycles des troubles de l’ovu- Le diagnostic de LUF syndrome nécessite un monitorage
lation accidentels chez des patientes qui présentent le plus échographique journalier, couplé aux dosages hormonaux
souvent des cycles normaux. Il s’agit dans ce cas non plus (œstradiol, LH, progestérone). On retiendra comme princi-
d’un défaut de croissance, mais d’un excès de croissance de paux signes échographiques :
macrofollicules ; cette pathologie n’a donc aucun lien avec le – la non-disparition du follicule et au contraire son augmen-
SOMPK qui, contrairement aux idées reçues, ne prédispose tation rapide de volume pouvant atteindre 4 à 5 cm de dia-
pas à la survenue de kystes fonctionnels ovariens. mètre (fig. 7-23) ;
Ces kystes correspondent en effet à la croissance excessive – l’absence d’épanchement du Douglas ;
d’un follicule ou d’un corps jaune ovarien avec ou sans rup- – l’apparition de signes de lutéinisations : épaississement de la
ture folliculaire. On peut ainsi en décrire trois types : paroi folliculaire (5 à 7 mm), apparition d’échos internes,
augmentation de l’échogénicité de l’endomètre en corrélation
– croissance excessive d’un follicule = kyste folliculaire ;
avec l’élévation du taux de progestérone (fig. 7-24 et 7-25).
– kystisation du corps jaune post-ovulatoire = kyste lutéinique ;
En Doppler, théoriquement, la baisse des résistances vasculai-
– lutéinisation sans rupture d’un follicule = LUF syndrome. res ovariennes serait moins significative qu’en cas de cycle ovu-
Le diagnostic de ces kystes fonctionnels et leur suivi évolutif latoire. Il semble bien que la rupture folliculaire et la cicatrice
imposent la réalisation d’examens morphologiques répétés, qu’elle induit soient nécessaires à l’établissement et au maintien
parfois journaliers, notamment pour le LUF syndrome. du lit vasculaire lutéal ; la qualité de la vascularisation du corps
Les kystes folliculaires et lutéiniques seront étudiés au jaune n’est donc pas uniquement hormonodépendante mais
chapitre 9. soumise également à des phénomènes locaux qui s’apparentent
à ce que l’on peut observer dans l’inflammation.
LUF SYNDROME ET KYSTES LUTÉINISÉS Le même phénomène de lutéinisation peut s’observer de
Cette entité se traduit anatomiquement par la transformation façon massive en cas d’hyperstimulation ovarienne après
sans rupture du follicule en corps jaune. La phase lutéale injection ovulante d’hCG (fig. 7-26) (LUF syndrome mul-

a b

Figure 7-23. LUF syndrome : cycle stimulé par clomifène.


a. J13 : présence de deux follicules préovulatoires de 25 et 23 mm. b. J15 : les follicules mesurent 30 et 28 mm et présentent des signes de lutéinisation (paroi épaisse,
échos internes post-hémorragiques).

188
Imagerie des troubles de l’ovulation

a b

Figure 7-24. LUF syndrome, infertilité et douleurs intermenstruelles, cycle non stimulé.
a. J14 : follicule préovulatoire de 21 mm et endomètre en cible. b. J16 : augmentation de taille du follicule (45 mm) avec hémorragie intrafolliculaire et transformation
sécrétoire débutante de l’endomètre.

07-07

a b
Figure 7-25. LUF syndrome.
a. Écho-Doppler : endomètre sécrétoire et follicule lutéinisé contenant des caillots non vascularisés en Doppler. b. Cœlioscopie : présence de 2 macrofollicules lutéinisés
à contenu hémorragique visibles à côté du fond utérin (cliché J. Bady).

OVAIRES MACROPOLYKYSTIQUES
Ils se caractérisent par la présence, au sein d’un ou des deux
ovaires, de plusieurs macrofollicules, supérieurs à 15 mm, en
l’absence de tout traitement stimulateur.
L’existence de douleurs pelviennes, cycliques ou permanen-
tes, est fréquente en cas d’ovaires macropolykystiques, ce qui
les distingue des ovaires micropolykystiques, où l’augmenta-
tion du volume ovarien est en général indolore. On retrouve
fréquemment un contexte d’inflammation pelvienne : post-
infectieuse, endométriose, post-chirurgicale, en particulier
ovaires restants après hystérectomie (macropolykystose de
cause locale).
Figure 7-26. Hyperstimulation ovarienne.
Multiples follicules lutéinisés à contenu hématique (LUF syndrome multiple). Morphologiquement, on retrouve :
– de multiples « kystes » de taille variable (1,5 à 8 cm), au sein
d’un gros ovaire de contours polycycliques (fig. 7-27) ;
tiple). Les follicules lutéinisés sont nombreux et parfois volu- – une asymétrie des ovaires et une variabilité des images d’un
mineux (ovaires de 15 à 20 cm), séparés par des travées de cycle sur l’autre, avec poussées évolutives, et régression
stroma hypervasculaire. spontanée ou sous traitement.

189
Imagerie des troubles de l’ovulation

Figure 7-27. Ovaires macropolykystiques : multiples kystes de taille variable.

Au total, l’aspect équivaut à la présence de plusieurs kystes


fonctionnels sur un ou les deux ovaires.
Lorsque les kystes sont nombreux, volumineux et adossés, le
parenchyme ovarien tassé peut être difficilement repérable.
Le risque est alors de confondre cet ovaire macropolykystique
avec un gros kyste unique multiloculaire (cystadénome) ; de
même que les épanchements péritonéaux cloisonnés peuvent
être difficiles à différencier (fig. 7-28).

Figure 7-28. Antécédents de péritonite appendiculaire, voie sus-


pubienne.
Kystes péritonéaux englobant les deux ovaires.

190
Imagerie des troubles de l’ovulation

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