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3
Objectifs cognitifs
Connaissances du déroulement d’un accouchement physiologique.
Connaissances des évènements physiologiques du post-partum.
1. La mécanique de l’accouchement
L’accouchement peut être considéré comme un processus mécanique.
À la base, "le mobile foetal“, l’enfant, doit passer à travers la filière pelvienne. Les évènements
qui se déroulent durant ce processus sont appelés la mécanique de l’accouchement.
Le facteur initial déclenchant l’accouchement physiologique n’est toujours pas compris en détail.
Le feedback positif du cortisol a cependant une certaine importance: le cortisol fœtal stimule la
production du CRH placentaire (Corticotropin-Releasing-Hormone). Par conséquent, le taux de
cortisol fœtal continue à monter. Par l’administration de cortisol seul, l’accouchement peut être
déclenché chez les mammifères, ce qui n’est cependant pas le cas chez l’être humain (où il y a
apparemment d’autres mécanismes qui entrent en jeu).
C’est essentiellement le bassin osseux qui définit la filière pelvienne. D’un point de vue
obstétrical, les éléments anatomiques pelviens suivants sont d’une importance particulière:
Les plans pelviens (détroit supérieur qui se situe au niveau de la « linea terminalis »; le milieu
du bassin entre détroit supérieur et inférieur au niveau des épines sciatiques, détroit
inférieur). La „ligne de progression“ est une ligne fictive reliant les centres des trois plans
pelviens.
Les endroits anatomiquement les plus étroits sont dans le diamètre antéropostérieur le
conjugué vrai (CV) et dans le diamètre transverse (DT) la ligne inter-épineuse.
La forme du bassin peut être évaluée à l’examen clinique externe grâce à la fossette de
Michaelis:
Les parties molles du bassin ne jouent qu’un rôle secondaire dans la mécanique de
l’accouchement, à l’exception par exemple d’un myome qui peut présenter un obstacle
mécanique.
Il n'en va pas de même pour la musculature du plancher pelvien. Celle-ci est arrangée à la
manière d’un télescope pour pouvoir prévenir les déchirures lors du passage de l’enfant.
Des analyses anatomiques récentes montrent que même l’urètre peut s’adapter aux
changements lors de l’accouchement.
Si c’est l’occiput qui se présente en premier le plan fonctionnel a un diamètre maximal de 9.5 cm.
en présence d’un bassin étroit on observe un chevauchement des os du crâne (configuration des
sutures crâniennes).
Pour pouvoir déterminer la position de la tête foetale on palpe les sutures crâniennes.
Présentation
La présentation décrit la relation entre l’axe foetal et l’axe maternel.
Exemples:
Présentation verticale, transverse, oblique etc.
Les présentations verticales sont divisées en deux groupes: présentation céphalique et
présentation podalique
Dans des conditions optimales, la position peut également être déterminée par la 2e
manœuvre de Léopold. L’analyse par échographie est cependant plus fiable.
Position
La position décrit également la position corporelle globale, surtout la position de la tête, des
bras et des jambes en relation mutuelle.
Exemple: Membres inférieurs allongés devant la tête
Leopold I
Cette manoeuvre permet d’estimer la hauteur utérine. Elle mesure la distance entre
symphyse et fond utérin.
Leopold II
Cette manœuvre permet de déterminer la présentation (et la position du dos fœtal).
Exemple: Présentation verticale avec le dos postéro-latéral gauche.
Léopold III
En palpant d’une manière contrôlée on détermine la partie fœtale la plus basse, donc
une présentation céphalique ou podalique.
Si c’est la tête qui est la plus basse, elle „ballote“ comme objet dure entre les doigts de
l’examinateur (tant qu’elle n’est pas encore engagée, c’est-à-dire entrée dans le bassin).
Score O 1 2 3
(selon Bishop)
…*
Longueur cervicale >2cm 1cm verstrichen
Au cours de la grossesse, l’utérus doit se préparer à l’accouchement sans exercer de pression sur
le col.
Les contractions de dilatation ont une activité rythmique. Elles dilatent le col. On mesure des
pressions intra-utérines maximales de 50mmHg.
Durant la phase active des contractions de poussées, l’oxygénation du fœtus est interrompue.
La phase de maturation peut durer des heures ou jours et n’est souvent pas perçue par la
parturiente.
La phase d’expulsion est divisée en phase passive et phase active; elle commence au moment
où la dilatation du col est complète, c’est-à-dire que la dilatation est suffisante pour que la tête
puisse passer.
Pendant la phase passive, le fœtus est continuellement poussé par les contractions
d’expulsion en direction du plancher pelvien. La tête a accompli sa rotation, la suture
sagittale est dans le diamètre antéropostérieur.
Au moment où la présentation arrive au plancher pelvien, c’est la phase active qui
commence: la parturiente peut commencer à pousser. La tête apparaît entre les parties
molles et naît par déflexion autour du point de rotation (hypomochlion) qui est constitué par
la symphyse. Suit la rotation externe de la tête de 90°, en règle générale dans la même
position qu’avant, ce qui permet aux épaules de franchir le plan des épines. Par des
manœuvres externes, on dégage d’abord l’épaule antérieure suivie de l’épaule postérieure. Le
reste du corps suit en général tout seul.
La phase expulsive ne devrait pas dépasser 2 heures, parce que le risque d’hypoxie fœtale et
de lésions majeures du plancher pelvien augmente par la suite.
L’expulsion du placenta suit dans un délai de 2-30 minutes avec les contractions suivantes après
la naissance de l’enfant (phase placentaire). Elle est accompagnée d’une perte de sang
d’environ 100-300ml. Le fond utérin monte d’abord discrètement. Par traction dosée du cordon
ombilical, on peut dégager le placenta avec les membranes.
Si la dilatation est plus lente qu’un cm/h, on observe sur le graphique un déroulement ralenti de
l’accouchement en utilisant un partogramme avec des lignes d’alerte et d’action (alert and action
line).
En fonction de ces résultats, l’accouchement imminent est attribué à une de trois classes de
risque: risque normal, risque élevé et risque très élevé.
Cette classification est également utilisée dans le tarif suisse des médecins, le TARMED.
Risque élevé: p.ex. fièvre subpartu, déroulement prolongé du travail, un CTG suspect,
émission de méconium ou anomalies de la position.
Risque très élevé: présentation de siège, hémorragies, CTG pathologique, grossesses
multiples ou intervalle prolongé entre rupture des membranes et accouchement.
CTG
Score FIGO: O 1 2
Le CTG permet de détecter >99% des cas de danger pour le foetus, (sensibilité très élevée).
Par contre la spécificité est médiocre. Cela signifie que dans beaucoup de situations avec un
CTG suspect ou pathologique le fœtus va (encore) bien.
Remarque:
en cas de problèmes techniques
d'enregistrement du CTG on peut – après la
rupture des membranes – fixer une
électrode interne directement sur la tête
foetale ce qui permet d’enregistrer la
fréquence cardiaque par l’ECG fœtal. Dans la
pratique on peut renoncer dans la plupart
des cas à cette manoeuvre invasive:
Les douleurs de l’accouchement font partie des douleurs les plus intenses qui existent. Une bonne
prise en charge de la douleur pendant le travail a donc une grande importance.
Physiologie de la douleur:
Fibres sympathiques afférentes à D11/12 stimulées par les contractions utérines
Fibres parasympathiques afférentes à S3/4 stimulées par la dilatation cervicale
Nerf honteux (S3/4) stimulé par la distension du plancher pelvien.
Le degré de tolérance et de perception de la douleur d’une parturiente est très variable et dépend
de plusieurs facteurs. Au vu de l’augmentation de la douleur en cas d’angoisse, toutes les
méthodes qui permettent de la diminuer sont appropriées dans la prise en charge de la douleur :
la présence (éventuelle) du partenaire ou d’une femme accompagnante, une bonne préparation à
l’accouchement, pouvoir bouger librement, massage, musique, bain pour détendre etc.
Pour l’anesthésie péridurale, on introduit un petit cathéter à travers une aiguille dans l’espace
péridural. Ainsi on peut injecter, d’une façon continue ou à la demande de la patiente, un
mélange d’un anesthésique local et d’un opioïde. En rajoutant ce dernier, on peut réduire la
concentration de l’anesthésique local de moitié ce qui diminue considérablement le bloc moteur.
Par conséquent, le taux d’extractions instrumentales qu’on observait avec les PDA anciennes a pu
être normalisé.
La position du corps
La position pendant la phase de dilatation peut être choisie librement par la parturiente. De
nombreux accessoires comme des ballons, cordes, matelas etc. aident à trouver une position
appropriée pour gérer la douleur. Durant la phase active, la majorité des parturientes choisit une
position semi-assise bien qu’une multitude de positions soit possible (décubitus latéral, position à
quatre pattes, position accroupie ou debout etc).
L’accouchement sur la chaise „Maya“ est moins en vogue de nos jours. En raison de la position
accroupie prolongée, on a observé une augmentation des pertes sanguines en relation avec les
déchirures périnéales et les épisiotomies.
L’acte le plus important des soignants (sage-femme, médecin) pendant la phase active des
poussés est la protection du périnée. En freinant d’une manière contrôlée la tête on laisse le
temps aux tissus du plancher pelvien de se distendre un maximum sans déchirure.
Malgré des discussions pendant des décennies, la question reste toujours ouverte de savoir s’il
est préférable:
D’accepter une déchirure périnéale
Ou d’effectuer une épisiotomie en cas de déchirure imminente
Ce qui est sûr c’est qu’une épisiotomie est plus facile à suturer, mais qu’une épisiotomie
constitue aussi un facteur de risque de déchirure plus importante.
Après la naissance, l’enfant est soigneusement séché, posé peau à peau sur la mère et après
environ 1 minute le cordon ombilical est sectionné.
Ensuite on effectue une gazométrie du sang du cordon ombilical dans le cadre d’un
contrôle de qualité de l’accouchement.
Taux d’oxygène
puisqu’il change rapidement il n’a pas d’importance dans l’interprétation de l’oxygénation
durant la dernière phase du travail.
Un tube de sang du cordon ombilical est utilisé pour d’éventuelles déterminations ultérieures
du groupe sanguin.
Ces dernières années la possibilité de congeler du sang restant du cordon ombilical s’est
développée pour pouvoir isoler et utiliser ultérieurement les cellules souches qu’il contient.
En Suisse, il n’y a pas de banque de stockage officielle accessible à une grande population.
Une conservation de sang restant du cordon ombilical n’est donc effectuée que sur le désir et
aux frais de la patiente.
Après la délivrance du placenta, on l’examine soigneusement pour vérifier s’il est complet. En
cas de doute, un ultrason est effectué pour découvrir des restes placentaires et l’indication à
une révision utérine manuelle doit être posée. En cas de nécessité, il ne faut pas hésiter à
effectuer une révision instrumentale. Il faut poser l’indication à une révision instrumentale de
manière très large en raison du risque d’hémorragie en cas de restes placentaires intra-utérins.
6. Le post-partum
Les suites de couches physiologiques sont marquées par plusieurs processus de régénération
d’une part et la mise en route de l’allaitement d’autre part.
L’utérus pesant quasiment 1000g régresse par un mécanisme d’apoptose en 2-3 semaines à sa
taille initiale de 60-80g. Cette involution est associée à des lochies. Ce fluor rappelant les règles
peut persister pendant 6 semaines.
Pour soutenir ses transformations la plupart des maternités offre des cours de gymnastique où
les femmes apprennent différents exercices à faire elles-mêmes après le retour à domicile. Les
exercices de rééducation du périnée sont d’une importance particulière pour prévenir les
problèmes d’incontinence.
Une croissance des seins peut être observée déjà très tôt pendant la grossesse. Le colostrum
peut être présent à partir de 16 semaines de grossesse. Il est raisonnable de discuter de
l’alimentation du nouveau-né pendant la grossesse. Dans ce contexte, il faut également examiner
les seins et les mamelons.
En cas de séjour hospitalier très court (inférieur à 3 jours) c’est en général une sage-femme qui
prend en charge les soins à domicile. Un retour à domicile au 3e jour est plutôt défavorable,
parce que c’est à ce moment-là que survient le plus fréquemment le « baby blues ».