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EGONEbasic OBSTETRICS Script O2A

pour les étudiants en médecine Release:


© Auteurs: tous droits réservés Herbst 2008

Version:
3

ACCOUCHEMENT ET POST-PARTUM PHYSIOLOGIQUES Konzept,


Redaktion
und
Produktion;
© 2001-2008
h. c. maag
Auteur: R. ZimmermannZürich

Objectifs cognitifs
 Connaissances du déroulement d’un accouchement physiologique.
 Connaissances des évènements physiologiques du post-partum.

1. La mécanique de l’accouchement
L’accouchement peut être considéré comme un processus mécanique.
À la base, "le mobile foetal“, l’enfant, doit passer à travers la filière pelvienne. Les évènements
qui se déroulent durant ce processus sont appelés la mécanique de l’accouchement.

Le facteur initial déclenchant l’accouchement physiologique n’est toujours pas compris en détail.
Le feedback positif du cortisol a cependant une certaine importance: le cortisol fœtal stimule la
production du CRH placentaire (Corticotropin-Releasing-Hormone). Par conséquent, le taux de
cortisol fœtal continue à monter. Par l’administration de cortisol seul, l’accouchement peut être
déclenché chez les mammifères, ce qui n’est cependant pas le cas chez l’être humain (où il y a
apparemment d’autres mécanismes qui entrent en jeu).

a.) La filière pelvienne

Les structures osseuses

C’est essentiellement le bassin osseux qui définit la filière pelvienne. D’un point de vue
obstétrical, les éléments anatomiques pelviens suivants sont d’une importance particulière:
 Les plans pelviens (détroit supérieur qui se situe au niveau de la « linea terminalis »; le milieu
du bassin entre détroit supérieur et inférieur au niveau des épines sciatiques, détroit
inférieur). La „ligne de progression“ est une ligne fictive reliant les centres des trois plans
pelviens.

 Les endroits anatomiquement les plus étroits sont dans le diamètre antéropostérieur le
conjugué vrai (CV) et dans le diamètre transverse (DT) la ligne inter-épineuse.

 Longueur et forme du sacrum - du point de vue de la mécanique obstétricale, une


sacralisation de L5 ainsi qu’une disparition de la concavité sacrée sont désavantageuses.

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 La forme du détroit supérieur:

gynécoïde platypéloïde anthropoïde androïde


(~70%) (~25%)
Ronde à légèrement Ovale-allongée Ovale dans l’axe Forme en coeur
ovale („plate“) antéropostérieur
DT > CV DT >> CV CV > DT CV > DT

La forme du bassin peut être évaluée à l’examen clinique externe grâce à la fossette de
Michaelis:

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La palpation pelvienne interne avant l’accouchement est également utile pour détecter des
bassins étroits.

Palpation pelvienne interne.


Elle consiste à déterminer si le
promontoire est atteignable au doigt. De
plus, on évalue à quel point l’angle de
l’arc pubien est étroit et à quel point les
épines sciatiques font saillie dans la
filière pelvienne.

Dans certain cas, on a recours à une


radiopelvimétrie.
Pour pouvoir diminuer l’exposition à la
radiation, une IRM du bassin est préférée.

On ne pratique cependant pas de


radiopelvimétrie diagnostique prénatale
systématique. La valeur prédictive d’un tel
examen en vue d’un accouchement par voie
basse est très limitée, sauf en cas de bassins
très rétrécis.

La valeur prédictive d’un tel examen en vue
d’un accouchement par voie basse est très
limitée, sauf en cas de bassins très étroit.

Les parties molles:

 Les parties molles du bassin ne jouent qu’un rôle secondaire dans la mécanique de
l’accouchement, à l’exception par exemple d’un myome qui peut présenter un obstacle
mécanique.
 Il n'en va pas de même pour la musculature du plancher pelvien. Celle-ci est arrangée à la
manière d’un télescope pour pouvoir prévenir les déchirures lors du passage de l’enfant.
 Des analyses anatomiques récentes montrent que même l’urètre peut s’adapter aux
changements lors de l’accouchement.

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Des nouveau-nés de poids important ainsi qu’un plancher pelvien étroit peuvent provoquer des
dégâts divers: cystocèles, rectocèles, incontinences urinaires et fécales peuvent représenter
des conséquences tardives.

b.) Le „mobile foetal“

En cas de présentation céphalique c’est la position de la tête foetale (= résultat de la position du


dos, degré de la flexion de la tête) qui détermine d’une manière importante l’espace pelvien
nécessaire pour le passage du mobile foetal.

Ainsi la taille du plan fonctionnel varie en fonction du degré de flexion de la tête.

Si c’est l’occiput qui se présente en premier le plan fonctionnel a un diamètre maximal de 9.5 cm.

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Mécanique de l’accouchement:

en présence d’un bassin étroit on observe un chevauchement des os du crâne (configuration des
sutures crâniennes).

Pour pouvoir déterminer la position de la tête foetale on palpe les sutures crâniennes.

c.) Relation canal pelvien – mobile foetal

Il faut connaître quelques définitions de base:

 Présentation
La présentation décrit la relation entre l’axe foetal et l’axe maternel.

Exemples:
 Présentation verticale, transverse, oblique etc.
 Les présentations verticales sont divisées en deux groupes: présentation céphalique et
présentation podalique

La présentation peut être déterminée grâce à la 2e manoeuvre de Léopold.


 Position
La position décrit la position du dos foetal par rapport à l’axe maternel.
Exemples:
 dos à gauche, dos à droite
 dos antérieur, dos postérieur

Dans des conditions optimales, la position peut également être déterminée par la 2e
manœuvre de Léopold. L’analyse par échographie est cependant plus fiable.
 Position
La position décrit également la position corporelle globale, surtout la position de la tête, des
bras et des jambes en relation mutuelle.
Exemple: Membres inférieurs allongés devant la tête

Cette position ne peut être reconnue que par examen échographique.


 Position
La position décrit en outre la position du foetus par rapport au canal pelvien.
Elle est le résultat de la présentation et des positions décrites auparavant.

Techniques d’examen : palpation abdominale et vaginale, éventuellement échographie.

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Examen clinique: Les manœuvres de Léopold

Leopold I
Cette manoeuvre permet d’estimer la hauteur utérine. Elle mesure la distance entre
symphyse et fond utérin.

Leopold II
Cette manœuvre permet de déterminer la présentation (et la position du dos fœtal).
Exemple: Présentation verticale avec le dos postéro-latéral gauche.

Léopold III
En palpant d’une manière contrôlée on détermine la partie fœtale la plus basse, donc
une présentation céphalique ou podalique.
Si c’est la tête qui est la plus basse, elle „ballote“ comme objet dure entre les doigts de
l’examinateur (tant qu’elle n’est pas encore engagée, c’est-à-dire entrée dans le bassin).

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Léopold IV
Cette manoeuvre permet d’évaluer, si la tête (présentation céphalique) est entrée
(engagée) dans le petit bassin.

L’examen externe est complété par un toucher vaginal.

Lors du toucher vaginal


on évalue les structures suivantes
une après l’autre:

 La longueur cervicale (restante)


(*)
 La consistance cervicale (*)
 La position cervicale (*)
 [antérieure – médio-sacrée –
postérieure]
 La dilatation cervicale (*)
 La hauteur de la présentation
(*)
 Les points d’orientation de la
présentation du foetus

(*) Ces 5 critères sont inclus dans le score de Bishop.

Score O 1 2 3 
(selon Bishop)
…*
Longueur cervicale >2cm 1cm verstrichen

Consistance ferme moyen mou


cervicale
Position cervicale postérieure moyenne antérieure
Dilatation cervicale fermé 1cm 2cm  3cm

Descente 2cm 0-1cm  ligne


 ligne  ligne inter-épineuse
inter-épineuse inter-épineuse

Un score élevé indique une situation favorable en vue d’un accouchement.


Un score de Bishop >8 correspond à un col mûr.

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2. La physiologie des contractions
L’intéraction dynamique entre le mobile foetal et le canal pelvien est due à l’activité utérine.

Au cours de la grossesse, l’utérus doit se préparer à l’accouchement sans exercer de pression sur
le col.

Ces contractions de grossesse (anglais: painless contractions) ne sont pas coordonnées,


souvent d’apparition locale et en général d’intensité faible. Néanmoins elles sont parfois perçues
par la parturiente.

 Contractions d’Alvarez: contractions locales légères de courte durée et de fréquence


élevée (jusqu’à une par minute). Absolument banales.
 Contractions de Braxton-Hicks: contractions occasionnelles légères d’une fréquence de 0-
3 par heure et d’une intensité un peu plus importante. Plutôt vers la fin de la grossesse. Sont
rarement douloureuses. Egalement banales.

Pendant les 4 dernières semaines de grossesse, les contractions apparaissent plus


fréquemment et deviennent douloureuses. On parle de contractions d'engagement.
Les pressions intra-utérines lors de ces contractions sont responsables de la descente de la tête
dans le petit bassin. Si la pression est supérieure à 25mmHg, les contractions utérines sont
ressenties comme douloureuses.

Les contractions d’engagement se transforment alors progressivement, d’une manière abrupte


ou lente, en contractions de dilatation.

Les contractions de dilatation ont une activité rythmique. Elles dilatent le col. On mesure des
pressions intra-utérines maximales de 50mmHg.

Les contractions d’expulsion (env. 60mmHg) commencent à dilatation cervicale complète …


... et changent en contractions de poussées, quand la parturiente a envie de pousser d’une
manière active (pression abdominale). Dans ces circonstances la pression intra-utérine peut
atteindre 200mmHg, ce qui est nettement supérieur à la pression artérielle systolique.

Durant la phase active des contractions de poussées, l’oxygénation du fœtus est interrompue.

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3. Les phases du travail
Selon les concepts récents, l’accouchement peut être divisé en 4 phases:
1. Phase de maturation
2. Phase de dilatation
3. Phase d’expulsion
4. Phase placentaire

La phase de maturation peut durer des heures ou jours et n’est souvent pas perçue par la
parturiente.

Durant la phase de maturation, il y a la formation de gap-junctions entre les cellules de la


musculature lisse du myomètre. En même temps on constate une forte expression des récepteurs
à l’ocytocine. La matrice extracellulaire cervicale est modifiée par des métallo-protéases. Le col
devient alors mou est souple. Les membranes couvrant le pôle inférieur de la présentation
deviennent également plus fragiles par l’action des métallo-protéases. Ainsi on constate souvent
une rupture des membranes avant le début du travail.

Pendant la phase de dilatation, le col se raccourcit et commence à se dilater. La phase de


dilatation dure 8-12h chez une primipare et 6-8h chez une multipare.

 Chez la primipare, le raccourcissement du col et la dilatation cervicale se font d’une


manière séquentielle.
 Chez la multipare, ces deux évènements se font en parallèle.

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En cas de présentation céphalique, la tête ovale entre dans le bassin ovalaire. La tête fœtale se
fléchit. Avec la descente progressive de la tête, celle-ci effectue une rotation (interne) de 90°
pour pouvoir passer les épines sciatiques avec son diamètre le plus faible. En même temps, les
épaules tournent dans le diamètre transversal et peuvent ainsi entrer dans le bassin ovalaire.

La phase d’expulsion est divisée en phase passive et phase active; elle commence au moment
où la dilatation du col est complète, c’est-à-dire que la dilatation est suffisante pour que la tête
puisse passer.

 Pendant la phase passive, le fœtus est continuellement poussé par les contractions
d’expulsion en direction du plancher pelvien. La tête a accompli sa rotation, la suture
sagittale est dans le diamètre antéropostérieur.
 Au moment où la présentation arrive au plancher pelvien, c’est la phase active qui
commence: la parturiente peut commencer à pousser. La tête apparaît entre les parties
molles et naît par déflexion autour du point de rotation (hypomochlion) qui est constitué par
la symphyse. Suit la rotation externe de la tête de 90°, en règle générale dans la même
position qu’avant, ce qui permet aux épaules de franchir le plan des épines. Par des
manœuvres externes, on dégage d’abord l’épaule antérieure suivie de l’épaule postérieure. Le
reste du corps suit en général tout seul.

La phase expulsive ne devrait pas dépasser 2 heures, parce que le risque d’hypoxie fœtale et
de lésions majeures du plancher pelvien augmente par la suite.

L’expulsion du placenta suit dans un délai de 2-30 minutes avec les contractions suivantes après
la naissance de l’enfant (phase placentaire). Elle est accompagnée d’une perte de sang
d’environ 100-300ml. Le fond utérin monte d’abord discrètement. Par traction dosée du cordon
ombilical, on peut dégager le placenta avec les membranes.

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4. Documentation de l’accouchement par le partogramme
Pour documenter l’évolution du travail on dessine dans un graphique tenant compte de la
descente et de la présentation inversement à la dilatation cervicale en fonction du temps
(partogramme).

Si la dilatation est plus lente qu’un cm/h, on observe sur le graphique un déroulement ralenti de
l’accouchement en utilisant un partogramme avec des lignes d’alerte et d’action (alert and action
line).

1 Dilatation plus rapide que prévue


2 Dilatation à vitesse prévue (1cm/h)
3 Dilatation trop lente. La ligne d’action a été dépassée à l’endroit *  nécessité
de chercher l’étiologie et de prendre les mesures adaptées !

5. Prise en charge pendant le travail


 Lors de l’admission en salle d’accouchement, on évalue d’abord le bien-être fœtal par un CTG
et l’on détermine la phase du travail par un toucher vaginal.
 Ensuite on complète l’anamnèse obstétricale.
 Un bilan sanguin est effectué pour déterminer la valeur de l’hémoglobine et pour confirmer le
groupe sanguin lors d’une éventuelle commande de sang en cas de transfusion. Une voie
veineuse est posée et, en fonction de la phase du travail, on effectue une échographie
fœtale.

En fonction de ces résultats, l’accouchement imminent est attribué à une de trois classes de
risque: risque normal, risque élevé et risque très élevé.
Cette classification est également utilisée dans le tarif suisse des médecins, le TARMED.

 Risque élevé: p.ex. fièvre subpartu, déroulement prolongé du travail, un CTG suspect,
émission de méconium ou anomalies de la position.
 Risque très élevé: présentation de siège, hémorragies, CTG pathologique, grossesses
multiples ou intervalle prolongé entre rupture des membranes et accouchement.

La surveillance pendant le travail se fait par l’intermédiaire du cardiotocogramme (CTG). Cet


appareil enregistre simultanément les contractions utérines maternelles et la fréquence cardiaque
fœtale.

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Lors d’une contraction utérine, l’utérus „se lève“
et exerce une pression interne sur la paroi
abdominale. Par l’intermédiaire d’un capteur qui
fonctionne selon le principe piézoïque cette
variation de pression est enregistrée. La
méthode ne permet pas de déterminer la
pression intra-utérine réelle, mais elle donne des
informations sur la durée et la fréquence des
contractions ainsi que sur les variations relatives
de la pression. Pour enregistrer la fréquence
cardiaque fœtale, on se sert d’un capteur
échographique qui détecte - en utilisant le
principe du Doppler - les mouvements des
parois cardiaques foetales ainsi que des valves
cardiaques. L’utilisation de capteurs avec un
grand rayon d’émission permet de diminuer les
artéfacts.

CTG

Les personnes habituées reconnaissent en général une fréquence cardiaque anormale


instantanément. La base de l’interprétation est le score modifié selon la FIGO. Il prend en
considération la fréquence cardiaque moyenne (niveau), l’amplitude de la fréquence cardiaque, la
microvariabilité (nombre de passages de la ligne de base) ainsi que la présence ou l’absence
d’accélération (=augmentation de la fréquence cardiaque à moyen terme) et/ou de décélérations
(=diminution de la fréquence cardiaque à moyen terme).

Score FIGO: O 1 2

Niveau <100 100-110 110-160


[beats/min] >180 160-180
Amplitude <5 5-10 10-30
[beats/min] >30
Nombre de <2 2-6 >6 
passages …*
Accélérations aucune périodiques sporadiques
Décélérations tardives ou variables variables aucune
associées à des
critères de mauvais
pronostic

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Un score de 8-10 indique une bonne oxygénation foetale. Un score entre 5 et 7 est suspect.
Un score inférieur à 5 est pathologique.

Vu la fréquence augmentée de CTG anormaux à partir d’une dilatation cervicale de 5cm, on


surveille généralement à partir de ce moment-là le fœtus de façon continue.

Le CTG permet de détecter >99% des cas de danger pour le foetus, (sensibilité très élevée).
Par contre la spécificité est médiocre. Cela signifie que dans beaucoup de situations avec un
CTG suspect ou pathologique le fœtus va (encore) bien.

Pour pouvoir approfondir l’interprétation d’un CTG suspect ou pathologique, on détermine le


degré de souffrance foetale à l’aide d’une gazométrie obtenue par une prise de quelques gouttes
de sang sur le scalp foetal. Cette méthode est cependant délicate et n’est utilisée que dans des
situations bien définies.

Remarque:
en cas de problèmes techniques
d'enregistrement du CTG on peut – après la
rupture des membranes – fixer une
électrode interne directement sur la tête
foetale ce qui permet d’enregistrer la
fréquence cardiaque par l’ECG fœtal. Dans la
pratique on peut renoncer dans la plupart
des cas à cette manoeuvre invasive:

Prise en charge de la douleur

Les douleurs de l’accouchement font partie des douleurs les plus intenses qui existent. Une bonne
prise en charge de la douleur pendant le travail a donc une grande importance.

Physiologie de la douleur:
 Fibres sympathiques afférentes à D11/12 stimulées par les contractions utérines
 Fibres parasympathiques afférentes à S3/4 stimulées par la dilatation cervicale
 Nerf honteux (S3/4) stimulé par la distension du plancher pelvien.

Le degré de tolérance et de perception de la douleur d’une parturiente est très variable et dépend
de plusieurs facteurs. Au vu de l’augmentation de la douleur en cas d’angoisse, toutes les
méthodes qui permettent de la diminuer sont appropriées dans la prise en charge de la douleur :
la présence (éventuelle) du partenaire ou d’une femme accompagnante, une bonne préparation à
l’accouchement, pouvoir bouger librement, massage, musique, bain pour détendre etc.

Les possibilités médicamenteuses sont relativement restreintes. Les douleurs plus


légères répondent à la butyl-scopolamine. Les opioïdes sont utilisés fréquemment, leur efficacité
dans le soulagement de la douleur du travail est cependant décevante. Cela explique le succès
pendant les dernières 20 années des analgésies locorégionales comme l’anesthésie péridurale
(PDA) ou l’anesthésie spinale en cas de travail bien avancé.

Pour l’anesthésie péridurale, on introduit un petit cathéter à travers une aiguille dans l’espace
péridural. Ainsi on peut injecter, d’une façon continue ou à la demande de la patiente, un
mélange d’un anesthésique local et d’un opioïde. En rajoutant ce dernier, on peut réduire la
concentration de l’anesthésique local de moitié ce qui diminue considérablement le bloc moteur.
Par conséquent, le taux d’extractions instrumentales qu’on observait avec les PDA anciennes a pu
être normalisé.

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 Si l’accouchement est imminent, dans un délai estimé d'environ 1à 2 heures, on n’aurait pas
le temps d’attendre l’effet maximal d’une anesthésie péridurale.
 Dans ces cas, on peut injecter un mélange similaire directement dans le canal spinal. L’effet
anesthésique obtenu en quelques minutes, ne dure cependant qu'à peu près 2 heures.

La position du corps

La position pendant la phase de dilatation peut être choisie librement par la parturiente. De
nombreux accessoires comme des ballons, cordes, matelas etc. aident à trouver une position
appropriée pour gérer la douleur. Durant la phase active, la majorité des parturientes choisit une
position semi-assise bien qu’une multitude de positions soit possible (décubitus latéral, position à
quatre pattes, position accroupie ou debout etc).
L’accouchement sur la chaise „Maya“ est moins en vogue de nos jours. En raison de la position
accroupie prolongée, on a observé une augmentation des pertes sanguines en relation avec les
déchirures périnéales et les épisiotomies.

Protection du périnée et épisiotomie éventuelle

L’acte le plus important des soignants (sage-femme, médecin) pendant la phase active des
poussés est la protection du périnée. En freinant d’une manière contrôlée la tête on laisse le
temps aux tissus du plancher pelvien de se distendre un maximum sans déchirure.

Malgré des discussions pendant des décennies, la question reste toujours ouverte de savoir s’il
est préférable:
 D’accepter une déchirure périnéale
 Ou d’effectuer une épisiotomie en cas de déchirure imminente

Ce qui est sûr c’est qu’une épisiotomie est plus facile à suturer, mais qu’une épisiotomie
constitue aussi un facteur de risque de déchirure plus importante.

Si on décide de pratiquer une épisiotomie, on commence de préférence au niveau de la


commissure postérieure en direction latérale, donc d’une manière médio-latérale (épisiotomie
2 du tableau). Il est vrai que si cette façon de couper provoque plus de douleurs, elle protège
cependant mieux d’une déchirure du sphincter anal.

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Gestes associés

Après la naissance, l’enfant est soigneusement séché, posé peau à peau sur la mère et après
environ 1 minute le cordon ombilical est sectionné.

Ensuite on effectue une gazométrie du sang du cordon ombilical dans le cadre d’un
contrôle de qualité de l’accouchement.

 Taux d’oxygène
puisqu’il change rapidement il n’a pas d’importance dans l’interprétation de l’oxygénation
durant la dernière phase du travail.

 Les témoins significatifs sont le pH de l’artère ombilicale, l’excès de base, le taux


de CO2 ainsi que le lactate
Un pH supérieur à 7.20 est normal; l’excès de base devrait être < 6 et le CO2 <7. Un pH en
dessous de 7.10 est considéré comme „acidose avancée“, un pH en dessous de 7.00 comme
acidose sévère. Les valeurs de pH en dessous de 7.00 sont associées à un risque légèrement
plus élevé de complications neurologiques ultérieures.

 Un tube de sang du cordon ombilical est utilisé pour d’éventuelles déterminations ultérieures
du groupe sanguin.

 Ces dernières années la possibilité de congeler du sang restant du cordon ombilical s’est
développée pour pouvoir isoler et utiliser ultérieurement les cellules souches qu’il contient.
En Suisse, il n’y a pas de banque de stockage officielle accessible à une grande population.
Une conservation de sang restant du cordon ombilical n’est donc effectuée que sur le désir et
aux frais de la patiente.

 Le décollement du placenta est pris en charge activement par l’injection de 5 UI


d’ocytocine i.v. juste après le dégagement de l’épaule. Ce geste diminue les pertes
sanguines de manière significative.

Après la délivrance du placenta, on l’examine soigneusement pour vérifier s’il est complet. En
cas de doute, un ultrason est effectué pour découvrir des restes placentaires et l’indication à
une révision utérine manuelle doit être posée. En cas de nécessité, il ne faut pas hésiter à
effectuer une révision instrumentale. Il faut poser l’indication à une révision instrumentale de
manière très large en raison du risque d’hémorragie en cas de restes placentaires intra-utérins.

6. Le post-partum
Les suites de couches physiologiques sont marquées par plusieurs processus de régénération
d’une part et la mise en route de l’allaitement d’autre part.
L’utérus pesant quasiment 1000g régresse par un mécanisme d’apoptose en 2-3 semaines à sa
taille initiale de 60-80g. Cette involution est associée à des lochies. Ce fluor rappelant les règles
peut persister pendant 6 semaines.

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Les taux d’estrogènes et de progestérone excessivement élevés pendant la grossesse diminuent
en peu de jours pour atteindre des valeurs très basses. Ce phénomène pourrait être partiellement
responsable d’une sensibilité psychique, connue comme « baby blues », qui apparaît souvent
entre le 3e et 4e jour.
 Les oedèmes souvent présents à la fin de la grossesse se normalisent en 1-2 semaines, les
varices et les hémorroïdes persistent souvent plus longtemps. Il n’est pas rare que quelques
varices persistent comme signe d’une grossesse passée. Les « vergetures » souvent
présentes prennent une couleur nacrée en quelques mois, la pigmentation de la « linea
nigra » peut disparaître au bout de plusieurs mois.
 D’autres processus régressifs comme p. ex. la normalisation de la fonction cardiaque
prennent également quelques mois.
 La paroi abdominale distendue nécessite même plus de temps et ne retrouve souvent plus
son tonus initial.

Pour soutenir ses transformations la plupart des maternités offre des cours de gymnastique où
les femmes apprennent différents exercices à faire elles-mêmes après le retour à domicile. Les
exercices de rééducation du périnée sont d’une importance particulière pour prévenir les
problèmes d’incontinence.

Un aspect très important des suites de couches est l’instruction à l’allaitement.

Une croissance des seins peut être observée déjà très tôt pendant la grossesse. Le colostrum
peut être présent à partir de 16 semaines de grossesse. Il est raisonnable de discuter de
l’alimentation du nouveau-né pendant la grossesse. Dans ce contexte, il faut également examiner
les seins et les mamelons.

L’Unicef a élaboré un programme de 10 recommandations dont le but est de permettre à


une majorité de femmes d’allaiter sans problème. On y trouve l’instruction du personnel,
l’enseignement structuré de la femme en couches, la mise au sein précoce, le renoncement aux
compléments de boissons ou de nutrition, le rooming-in, l’allaitement à la demande et l’abandon
des sucettes. Des conseillères en allaitement spécialement formées (IBCLC) soutiennent la
femme en couches et aident le personnel des maternités dans les situations difficiles. Les
difficultés fréquentes concernant l’allaitement incluent une montée de lait violente (le sein devient
très dur), un engorgement et des rhagades du mamelon.
Dans certaines situations, les femmes désirent un sevrage primaire ou secondaire.

En cas de sevrage primaire


(Cabergoline – un inhibiteur de la prolactine).
En cas de sevrage secondaire pendant les premières semaines, on utilise une posologie de 4
fois 1/2 comprimé aux 12 heures. Un sevrage ultérieur peut être accompli sans problème sans
médication en réduisant progressivement la fréquence d’allaitement.

La durée de l’hospitalisation en maternité a diminué continuellement ces dernières années.

En cas de séjour hospitalier très court (inférieur à 3 jours) c’est en général une sage-femme qui
prend en charge les soins à domicile. Un retour à domicile au 3e jour est plutôt défavorable,
parce que c’est à ce moment-là que survient le plus fréquemment le « baby blues ».

Avant le retour à domicile plusieurs sujets doivent être abordés:


 la date du premier contrôle post-partum (environ 6 semaines après l’accouchement)
 la contraception après l’accouchement
 les conseils concernant l’hygiène, l’alimentation et l’allaitement
 la reprise des activités sportives
 les conseils juridiques (protection contre une résiliation du contrat de travail, congé
maternité, allaitement au lieu de travail)
 la sexualité

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