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REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN

I. Introduction :
Le RGO présente en pédiatrie un grand intérêt par sa fréquence élevée (8 à 18%), par les
facettes multiples de son expression et par ses complications redoutables, mais évitables.
Le RGO se défini comme le passage du contenu gastrique dans l’œsophage, est souvent
considéré comme banal et même physiologique avant 2 mois.
Il peut cependant revêtir des aspects cliniques graves et ses risques de complications ne
doivent pas être négligés, même si l’évolution se fait le plus souvent vers la guérison avec
l’acquisition de l’orthostatisme.

II. Anatomie et physiologie


L’œsophage a une longueur approximative de 25cm, il est couvert de tissu de fibres élastique.
Le muscle circulaire de l’estomac s’épaissi pour former le cardia qui est à l’origine du passage
des aliments de l’estomac vers l’œsophage ; après mastication le bol alimentaire avance grâce
à une onde de péristaltisme œsophagien.
Donnés physiopathologiques
- La maturation du cardia est rapide au cours des premières années, avec apparition d’un
tonus basal normal en quelques semaines.
- Le RGO peut être du à une baisse constante du tonus basal ou à des relaxations
transitoires inappropriées du sphincter.
- La hernie hiatale est rare chez l’enfant.
- Le ralentissement de la vidange gastrique, pourrait être responsable de reflux.
Motilité œsophagienne:
- Dans l’achalasie il ya absence de péristaltisme dans les 2/3 de l’œsophage et une faible
relaxation du cardia due à une dégénérescence du plexus nerveux dans cette région.
- Dans la sclérodermie maladie qui touche la peau par excès de fibrose mais aussi le tube
digestif, notamment l’œsophage.
- Spasme œsophagien diffus, avec troubles de la motilité.

III. Les manifestations Cliniques


1. Les signes digestifs :
Les régurgitations : sans effort, favorisées par le changement de position, doivent être
distinguées des régurgitations physiologiques (au moment du rot post prandial)
Les vomissements : parfois secondaires aux régurgitations. Ils supposent un effort avec
contractions diaphragmatiques et peuvent être douloureux.
L’hémorragie digestive : Secondaire à une œsophagite peptique. Elle est d’abondance
variable.
Les manifestations douloureuses : Elles sont d’expression très variable avec l’âge : agitation,
crises per prandiales et refus de boire, douleurs épigastriques avec brulure, voir authentique
pyrosis peut être exprimés chez le grand enfant.
La dysphagie : rarement, après une évolution longue.
2. Le retentissement sur la croissance
Il est variable selon l’âge et s’exprime surtout sur plan pondéral.
3. Les manifestations Respiratoires/ORL chroniques
 Bronchites répétées à composante asthmatiforme éventuelle,
 Asthme,
 Pneumopathies répétées (lobes moyen et inférieur droits),
 Toux chronique (surtout nocturne),
 Infections ORL (laryngites, pharyngite et trachéites à répétitions)

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4. Les malaises/accidents paroxystiques cardiorespiratoires
Il s’agit d’accidents aigus survenus de façon brutale et inopinée avec symptomatologie
cardiorespiratoires parfois associés à des troubles neurologiques
Dans le RGO à coté d’accidents d’inhalation évidents, on peut noter :
 Des accès de cyanose ou de pâleur
 Des bradycardies
 Des apnées ou dyspnées laryngées brutales
 Des accès d’hypotonie
La gravité clinique est très variable avec récupération parfois spontanée et rapide ou contraire
après manœuvres de réanimation; on est alors dans le cadre de mort subite

IV. Examens complémentaires


a) diagnostiques directes objectivent le RGO (radiologie TOGD, scintigraphie, PH métrie,
échographie)
b) diagnostiques indirectes objectivant la conséquence (manométrie, endoscopie, histologie)
1. Le transit baryte oesophago-gastro-duodenal
• Une sensibilité faible de 40 à 50%
• il précise toutefois l’anomalie anatomique : malposition cardiotuberositaire, hernie
hiatale, compression par arc vasculaire anormale)
2. La scintigraphie
Permet de visualiser le RGO et générer une courbe d’activité œsophagienne en fonction du
temps
3. L’échographie
Permet d’étudier la région cardio-tuberositaire et de montrer un reflux de contenu gastrique
dans l’œsophage, sa sensibilité reste à évaluer
4. Méthodes indirecte :
 L’endoscopie :
Elle permet d’affirmer la présence d’une œsophagite, anomalie cardio-tubérositaire ou
complication ,
La fibroscopie est le seul examen fiable pour juger de l’importance des lésions muqueuses
 L’histologie
Peu fréquente en pratique pédiatrique (difficiles, souvent ininterprétables)
 La manométrie
– Etude de la pression du sphincter supérieur de l’œsophage, de la motricité œsophagienne
– Enregistrement de la pression de base du SIO et d’éventuelles relaxations inappropriées
– Application limitée chez l’enfant : difficultés purement techniques,
– A sa faible sensibilité,

V. Scintigraphie œso-gastrique chez l’enfant (Milk scan)


- C’est en fait la seule technique qui, en un seul examen, de façon non invasive, permet de
façon sensible, spécifique et quantitative de détecter et de mesurer le RGO et ses liens
avec les anomalies de la vidange gastrique et de la motilité œsophagienne, ainsi que de
mettre en évidence l’inhalation du reflux.
- Permet la détection des reflux acides et non acides
- Tous les enfants doivent réaliser une radiographie du thorax pour exclure une hernie
hiatale, un volvulus gastrique ou une malrotation gastrique.
- Ces anomalies structurelles ne peuvent être détectées.
Préparation de l`enfant :
*Le Nné, le NRS ou l’enfant est à jeun

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*Le biberon avec du lait habituel est amené par les parents, pour les enfants plus grands le
choix du liquide dépend des habitudes alimentaires
*Interférence médicamenteuse : il ya des médicaments et aliments interférant sur la pression
du SIO qui doivent être suspendus la veille sauf si impossible ou s’il s’agit de vérifier leurs
efficacité
o Diminution : Sécrétine, Glucagon, Béta stimulant, Alpha bloquant, Caféine, Repas
gras, Chocolat.
o Augmentation : Gastrine, Pentagastrine, Prostaglandine, Alpha stimulant,
dompéridone L’examen est expliqué à l’enfant et aux parents pour une coopération
parfaite
Traceur :
Sulfocolloide-TC99m
- C’est le traceur de choix
- Il n’est pas absorbé par la muqueuse gastro-intestinale ou pulmonaire,
- Il est stable dans l’acidité gastrique
- On utilise également le DTPA-Tc99m dans l’étude liquide et semi-liquide.
- Activité : 150µCi (5,55 MBq), maximum de 1 mCi (37MBq) additionné au lait ou à la
préparation liquide avec une concentration approximative de 5µCi/Ml
Acquisition des images :
Pour l’étude du transit œsophagien
- Gamma caméra champs large, collimateur faible énergie haute résolution ou all purpose.
- Série d’images dynamique de 0,5 seconde, matrice de 64x64 pendant la durée de
l’ingestion du traceur.
- Le Nné ou NRS boit qlqs ml de lait marqué, dans les bras de sa mère en décubitus dorsal
contre la gamma caméra qui enregistre une vue latérale.
- Le reste du biberon non marqué est absorbé jusqu’à satiété.
- Pour les enfants plus grands l’examen peut s’effectuer en décubitus dorsal sous la caméra
et le liquide bu à la paille.
Détection du RGO
- Une série d’images de 8 à 12 sec est enregistrée pendant 30 mn
- L’examen est effectué en décubitus dorsal sous la caméra
- Aucune manœuvre non physiologique n’est utilisée pour augmenter la sensibilité
- Si un RGO est observé pendant plus de 10 mn le reste de l’examen est effectué en position
assise ou en tout cas tête relevée (vérifier l`influence de la position)
- Les événements (toux, dyspnée, accès de cyanose ou de pâleur sont notés pour être
corrélés avec un accès de reflux).
- Si la symptomatologie parait survenir dans certaines positions il est possible de se mettre
dans les mêmes conditions.
A la recherche de contamination pulmonaire
Immédiatement après la série d’images dynamiques une vue thoracique statique est
enregistrée et un cliché identique est réalisé a 2h après ingestion et 6h voir 24 après
Traitement des données :
 Transit œsophagien :
- L’analyse visuelle de la descente du bol alimentaire qui doit traverser l’œsophage en
moins de 15s;
- Les courbes activités /temps : 2 zones d’intérêts (N. né et NRS) et 3 zones chez l’enfant
- Le temps de transit normal du tiers supérieur, moyen et inférieur sont de2, 4, 6s
- Les images condensées peuvent être utilisées pour estimer la progression de l’activité à
travers l’œsophage.

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- données quantitatives : temps de transit œsophagien, vidange œsophagienne et les
éléments dyskinétiques.
 La recherche de reflux
• Analyse visuelle
• Des zones d’intérêts incluant la totalité de l’œsophage, l’estomac et intestin grêle des
courbes d’activité /temps.
• Pour chaque épisode de RGO la durée de chaque accès et le niveau dans l’œsophage sont
notés.
• Un indice quantitatif est déterminé: la quantité ayant refluée pendant l’épisode de RGO/au
contenu gastrique donnée par %
• Des clichés de sommation peuvent être utiles
Résultats:
• Normal : Courbes en plateau
• RGO : Hauteur des pics proportionnel volume du RGO
Largeur des pics proportionnelle a la durée du RGO
• Index de RGO :
– R = somme (Ai – B) / Go
– Ai : Nombre de coups dans une ROI oesophagienne pendant la durée du ième
reflux
– B : BDF
– Go Nb Coups ROI Estomac à t0
• Norme : 0,3 % RGO : 0.4 – 8 %

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