Vous êtes sur la page 1sur 92

Rappels de biologie

cellulaire

Ken A. Olaussen

DIU de médecine moléculaire en cancérologie


Novembre 2022
Les principales structures
cellulaires
Une cellule eucaryote
Les membranes : Structure de la membrane plasmique

- La membrane est constituée de molécules lipidiques et de molécules protéiques.


- Elle sert de barrière hydrophobe.

Composition moyenne: lipides + protéines + glucides


~50% lipides: universel; ~ 50% protéines: spécificité
Rapport protéines / lipides variable suivant le type cellulaire et la fonction membranaire
Lipides membranaires

Les différents types de lipides sont :


Les phospholipides : - glycérophospholipides, - sphingophospholipides
Les glycolipides
Le cholestérol
CARACTERISTIQUES DE LA BICOUCHE LIPIDIQUE
- répartition asymétrique des lipides membranaires entre les 2 feuillets
externe : phosphatidylcholine, sphingomyéline, glycolipides
interne : phosphatidylsérine, phosphatidyléthanolamine, phosphatidylinositol

Feuillet externe
P choline
Sphingomyéline
Cérébroside

Feuillet interne
P éthanolamine
P sérine
RE rugueux RE lisse

Le réticulum endoplasmique :
- rugueux: couvert par les ribosomes et sert à synthétiser de nouvelles protéines
- lisse: spécialisé dans la synthèse de lipides et la détoxification

Appareil de Golgi Mitochondrie

processus d’exocytose,
intermédiaire entre le RE et la Site de respiration aerobique.
membrane plasmique, maturation
des protéines,… glucose+oxygen  CO2+eau+énergie
Lysosomes

Les lysosomes, formés dans l'appareil de Golgi ou le RE, assurent la


digestion intracellulaire grâce à des enzymes hydrolases acides. Leur
membrane contient des protéines de transport (perméases), des pompes à
protons et des canaux à ions chlorures Cl-
Trafic vésiculaire
Cytosquelette

Le cytosquelette est formé de micro-filaments et de tubules.


Rôle: support, mouvement, division cellulaire et transport intra-cellulaire.
Trafic vésiculaire: Cytosquelette et protéines motrices
Centrosomes

Le centrosome se situe dans le cytosol et se compose d'une paire de


centrioles. C’est le centre organisateur des microtubules (MTOC) à partir
duquel s'effectue la polymérisation de tubulines formant les
microtubules. Rôle primordial dans le trafic intracellulaire, l'orientation
des cellules, pour former des cils et des flagelles, ainsi que les pôles
mitotiques
Le Noyau
• Compartiment cellulaire typique des Eucaryotes
• Présent dans toutes les cellules sauf Hématies, Thrombocytes
• Le plus souvent 1 par cellule
• Présent en interphase et disparition en mitose
• Forme variable : sphérique, polylobé….
Le Noyau
Le noyau est formé par :
• Nucléoplasme : fraction soluble du noyau (eau, ions,
protéines, nucléotides)
• Matrice nucléaire = nucléosquelette =lamina
• Chromatine
• Nucléole
• Enveloppe nucléaire

Chromatine
L’enveloppe nucléaire
Enveloppe nucléaire = double membrane à pores nucléaires
• Externe en continuité avec REG
• Interne couverte de lamina

= structure
de maintien
du noyau
Le Nucléole

• Structure intra-nucléaire en nombre variable


• pas de membrane
• taille variable en fonction des cellules

• Fonction : lieu de synthèse des ARNr


L’ADN = support de l’information génétique

Homme : 1013 - 1014 cellules 6µm Homme :


2x23

3,2.109 bp = 2 m de long
=> 20 000 gènes
La chromatine
Structure de la chromatine vue en MET

Euchromatine =
chromatine transcriptionnellement active
Position centrale

Hétérochromatine =
forme plus compacte, moins active
Position périphérique
The nucleosome - repeat unit of chromatin
•Nucleosomes
– repeat unit in chromatin
• Repeat length: 180-210 bp
• core particle 146 bp DNA + octamer
– DNA lefthanded superhelix 2 turns
around
• DNA bended and kinked

Luger et al., 1997.


Le cycle cellulaire et sa
régulation
Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule
Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule

La quiescence: La cellule arrête de se diviser et sort du cycle cellulaire G0). Absence


temporaire de prolifération.
Les cellules souches adultes sont souvent dans un état quiescent.
Souvent induite par des conditions « défavorables » dans l’environnement
Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule

La différenciation : Processus d’acquisition de caractères/fonctions spécialisés


La sortie du cycle (G0) est permanente pour certaines cellules différenciées
(e.g. neurones)
La dédifférenciation: Passage de l’état différencié à l’état de cellule souche
Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule

Apoptose
Nécrose

La mort cellulaire : Voies multiples (nécrose, apoptose,


autophagie avancée, catastrophe mitotique…)
Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule

Apoptose
Nécrose

La sénescence: Arrêt irréversible du cycle cellulaire associé à des


modifications morphologiques et fonctionnelles de la cellule. Elle est
l’expression du vieillissement cellulaire.
Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule

Apoptose
Nécrose

La mort cellulaire : Destin ultime des cellules sénescentes après


un délai long.
Les phases du cycle cellulaire

Nuclear Envelope Break-Down

Interphase : volume cellulaire augmente, transcription de gènes et réplication des chromosomes


Mitose : les chromosomes se répartissent entre les deux cellules filles
Mise en évidence des acteurs moléculaires du cycle
Expériences de fusion cellulaire de Rao et Johnson
- Caractérise les activateurs de chacune des phases
- On mélange les cellules en présence de produits chimiques d'agents viraux (fusion)
- La cellule hybride contient deux noyaux dans un cytoplasme commun (hétérocaryon)

Conclusion : Le noyau en phase S relargue un facteur


qui entraine le noyau G1 vers une phase S appelé S-
phase promoting factor (SPF)

Conclusion : Le noyau en G2 est résistant au SPF. Mise


en évidence d’une régulation négative de ces facteurs

Conclusion : G1 n’influence pas G2 et vice versa

Conclusion : Les noyaux mitotiques relarguent un


Mitosis-promoting factor (MPF) qui affecte tous les
noyaux en interphase

 Cyclines et kinases dépendantes de cyclines (CDK)


Différents complexes Cyclines/CDK
contrôlent le cycle cellulaire

(MPF)

(SPF)

Aleem & Arceci, Front Cell Dev Biol 2015


Mécanismes de régulation des complexes Cyclines/CDK

1/ Synthèse/dégradation des cyclines


Assemblage transitoire des complexes Cyclines/CDK grâce à une courte
durée de vie des cyclines (poly-ubiquitinylation en vue d’une protéolyse
par le protéasome)

2/ Activation ou inactivation des CDK


Par phosphorylations/déphosphorylations, modifications post-
traductionnelles

3/ Association avec des inhibiteurs protéiques


Famille INK4 et CIP/KIP

4/ Changement de localisation intracellulaire


Régulé par phosphorylations/déphosphorylations
Le protéasome permet de dégrader
activement des protéines
Les CDKs sont régulées par des inhibiteurs protéiques (CKIs)

Lobjois V, M/S Médecine Sciences, 2005


L’entrée en G1 nécessite la présence de facteurs de
croissance

http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellBM/08G1.htm
Ces facteurs de croissance stimulent les voies du signal et des
facteurs de transcription

Meijer L, Oncologie, 2003


Le passage du point de restriction en G1 nécessite la
présence de facteurs de croissance

http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellBM/08G1.htm
La poursuite du cycle en fin de G1 est strictement dépendante
de la phosphorylation de Rb par Cycline D/CDK4

http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellBM/08G1.htm

Une fois activé, le complexe Cycline D / Cdk4 phosphoryle la


protéine Rb en pRb
pRb libère le facteur de transcription E2F1-3 pouvant ainsi
activer l'expression de la cycline E (boucle de rétroactivation car
cible RB également) et les gènes codant pour des protéines
nécessaires au déroulement de la phase S
Famille E2F
Activateurs ou répresseurs
transcriptionnels régulés par les
pocket proteins Rb, p107 et p130,
ainsi que par leur localisation
cellulaire

Bertoli et al, Nat Rev Mol Cell Biol 2013


Mécanisme de rétroaction positive puis négative de
l’activité E2F en phase G1/S

Bertoli et al, Nat Rev Mol Cell Biol 2013


Mécanisme de rétroaction positive puis négative de
l’activité E2F en phase G1/S

Le point de restriction (irréversibilité) est assurée par la transcription de Cycline E et


l’inhibition de p21/p27, phosphorylation d’E2F1 par CDK2, ubiquitinylation d’E2F1).
La réplication de l’ADN est ainsi induite par le complexe cycE/cdk2
Bertoli et al, Nat Rev Mol Cell Biol 2013
Entrée en phase S: formation du complexe pré-réplicatif
Cdt1 (transcrit par E2F) est inhibé par la géminine régulant
négativement le license to replicate
Geminin
La géminine est détruite par le cyclosome APC/C

Cdt1 rejoint les protéines ORC sur les origines de réplication


permettant la fixation de Cdc6 et l’hélicase MCM

Pre-RC Formation du complexe pré-réplicatif (pre-RC)

CDK DDK

Sous l’action des kinases CDK et DDK, d’autres facteurs


Pre-IC d’initiation sont phosphorylés permettant la formation du
complexe de pré-initiation de la réplication (pre-IC)

pre-RC, pre-replication complex; pre-IC, pre-initiation complex;


RPC, replisome progression complex; ORC, origin recognition
Replisome complex; MCM, minichromosome maintenance; Cdt1, chromatin
licensing and DNA replication factor 1; Cdc6, cell division cycle 6;
DDK, Dbf4-dependent kinase
Canner & Aladjem, Biochimica et Biophysica Acta, 2012
La transition G2/M

L'entrée en mitose, ou transition G2/M, est sous le contrôle du


complexe Cycline B / Cdk1, et se réalise de manière brutale.
Or, on peut constater que la Cycline B est synthétisée pendant
une longue période du cycle, et que le complexe Cycline B /
Cdk1 se forme progressivement au cours des phases S et G2

L'ensemble du processus peut être décomposé en trois temps :

1) Formation d'un stock important de Cycline B / Cdk1 inactif


(pré-MPF)
2) Activation de ces complexes
3) Action de ces complexes
Multiples phosphorylations du MPF (Cycline B/CDK1)
La CAK (CyclineH/CDK7 ou CDK-Activating Kinase) phosphoryle la T161 provoquant un changement
de conformation qui dégage l'entrée du site substrat. La phosphorylation de la CDK1 par la CAK est
donc "activatrice"

Wee1 phosphoryle les CDK sur T14 et Y15. Ces phosphorylations empêchent l’entrée de l'ATP dans son
site, elles sont donc inhibitrices, même si les CDK sont déjà phosphorylées sur T161 par la CAK (elle
accepte le substrat, mais reste inactive sans ATP)
Multiples phosphorylations du MPF (Cycline B/CDK1)
La CAK (CyclineH/CDK7 ou CDK-Activating Kinase) phosphoryle la T161 provoquant un changement
de conformation qui dégage l'entrée du site substrat. La phosphorylation de la CDK1 par la CAK est
donc "activatrice"

Wee1 phosphoryle les CDK sur T14 et Y15. Ces phosphorylations empêchent l’entrée de l'ATP dans son
site, elles sont donc inhibitrices, même si les CDK sont déjà phosphorylées sur T161 par la CAK (elle
accepte le substrat, mais reste inactive sans ATP)

Ces phosphorylations inhibitrices sont levées par les phosphatases CDC25 B/C qui déphosphorylent
T14 et Y15, permettant à l'ATP de se placer correctement, ce qui correspond à l'activation de la Cycline
B/ CDK1
CDC25: cell division cycle 25
Conséquences de l'activité des
complexes Cycline B / Cdk1

La condensation des chromosomes


(histones H1)

La désorganisation de l'enveloppe
nucléaire (lamines phosphorylées)

Le réarrangement du cytosquelette de
tubuline et l'assemblage du fuseau
mitotique

L'attachement des chromosomes


répliqués au fuseau

Le réarrangement de l'actine

La réorganisation du Golgi et du RE
Matériel génétique, centromères et kinétochores

Centrosomes et centre organisateur des microtubules

Microtubules qui forment les fibres du fuseau mitotique

Moteurs moléculaires: dynéines et kinésines

Actine et myosine
D’après Dr. Betty Gardie (INSERM)
Le complexe (APC/C)-CDC20 (anaphase-promoting complex / “cyclosome”) provoque la destruction
séquentielle des protéines impliquées dans la mitose dont celle de la sécurine et la cycline B,
permettant la dynamique de la mitose

Malumbres & Barbacid, Nat Rev Cancer, 2009


La dégradation de la Cycline B inactive CDK1,
permettant la sortie de mitose puis la cytodiérèse

D’après Dr. Betty Gardie (INSERM)


Marqueurs du cycle cellulaire: Ki67
 Ki67: Expression nucléaire en phase G1, S, G2 et
M, mais absente en G0

 Située à la périphérie des chromosomes

 Agit comme un tensioactif séparant les


chromosomes mitotiques

 Détectée par immunohistochimie et


immunofluorescence

 L’index Ki67 = pourcentage de noyaux colorés par


l’anticorps Ki67

 Un index Ki-67 élevé indique que beaucoup de


cellules cancéreuses se divisent activement

 Facteur pronostique défavorable dans plusieurs


cancers
Autres marqueurs du cycle cellulaire : pHis-H3 et BrdU
(reconnus par des anticorps spécifiques marqués)

Cytométrie de flux
PI : marqueur fluorescent de l’ADN

Ac anti-BrdU

BrdU: bromodésoxyuridine (analogue structurel de la thymidine)


pHis-H3 : phospho-Histone H3 (S10 ou S28)

McClain et al., The Journal of Comparative Neurology 2011


Utilité clinique de cibler le cycle cellulaire ?

Dickson & Schwartz ,Curr Oncol. 2009


Palbociclib inhibe le cycle cellulaire
Palbociclib, small-molecule inhibitor of CDK4/CDK6
Palbociclib = AMM en association avec letrozole (inhibiteur de l’aromatase) en première ligne
dans cancer du sein métastatique (RS Finn et al, Lancet Oncol 2015)

Meilleure PFS avec palbociclib en


combinaison avec fulvestrant dans
les cancers du sein métastatiques
HR+/HER2- ayant déjà été traités
par hormonothérapie

NC Turner et al N Engl J Med 2015

=> abémaciclib, palbociclib, ribociclib


Présence de points de contrôle qualité: les checkpoints
Présence de points de contrôle qualité: les checkpoints
Les acteurs moléculaires du contrôle de
l’intégrité de l’ADN
DDR = DNA Damage Response
Protéines détectrices (dépend de la nature
de la lésion)

Protéines transductrices : Kinases qui se


lient à l'ADN comme ATM (ataxia-
télangiectasia mutée) et ATR (ataxia-
telangiectasia Related)

BRCA1 : plateforme d’organisation de la


réponse aux cassures de l’ADN pouvant
s’associer avec de nombreuses autres
protéines pour former le BRCA1-associated
genome surveillance complex (BASC).

Protéines effectrices : Protéines sérine-


thréonine kinases comme Chk1, Chk2
(check-point protein kinase) et p53
Rôle de p53 dans la DDR

Dans les cellules normales p53 est


rapidement dégradé après association avec
son régulateur MDM2 (p53 forme un
complexe avec la protéine E3 (ubiquitine
ligase) qui sera guidé vers le protéasome

Lors d’une atteinte de l’ADN, MDM2 est


phosphorylée par ATM. La protéine p53 va
ainsi s’accumuler rapidement

p53 arrête le cycle en activant p21 CIP1

Au-delà d’un certain seuil, p53 démarre le


phénomène apoptotique mitochondrial
(oligomérisation de Bax)

p53 est aussi un facteur de transcription de


facteurs pro-apoptotiques (Puma, Noxa,
p53AIP1, Bax, Apaf-1)

Meijer L, Oncologie, 2003


Défauts de la réponse aux dommages de l’ADN

 Une cellule qui n'est plus capable d'effectuer efficacement la


réparation des dommages, en accumule et entre généralement dans
l'un des trois états suivants:

Sénescence
Apoptose
Cancer

DNA ligase I
Certains défauts des voies de réparation de l’ADN peuvent être exploités pour
induire la mort des cellules cancéreuses par létalité synthétique (ex. inhibition de
PARP dans des cancers BRCA1/2 déficients

Single-strand breaks Double-strand breaks

Rodon et al, Expert


opinion 2009
La sénescence
Vieillissement et sénescence de la cellule

Sénescence: vieillissement naturel des tissus et de l’organisme (LAROUSSE)

• Accumulation de dommages dans la cellule


(protéines, lipides, et ARN/ADN)
• Détérioration dans le fonctionnement des
cellules puis des tissus
• Déclin de la santé et mort

• Jeanne Calment (1875-1997) consommait


de l’huile d’olive, vin et chocolat!!
• La durée de vie maximale d’un humain est
d’eniron 115-120 ans
Sénescence réplicative : à chaque réplication les
télomères perdent 50-100bp

Cette séquence est perdue à la Exonucléases


réplication
Figure 10.20 The Biology of Cancer (© Garland Science 2007)
Raccourcissement des télomères devient un moteur
de l’aneuploïdie et de translocations par fusion-
cassure-fusion des extrémités chromosomiques

L’absence de télomérase et la perte de p53


« synergisent » pour initier le processus de
transformation maligne Calado, NEJM 2009
Survie de la crise par ré-expression de la sous-
unité catalytique de la télomérase (hTERT)
Cellules germinales, cellules souches embryonnaires

85-95% des C. cancéreuses


toutes les C. immortalisées
Expression de hTERT

DIFFERENCIATION IMMORTALISATION
DEVELOPPEMENT STIMULATION TRANSFORMATION

Cellules somatiques très proliférantes

Cellules somatiques
normales
SENESCENCE PRE-CRISE CRISE

temps

Digestion de l’ADN avec


une enzyme de restriction
qui ne coupe pas dans les
télomères
Hybridation avec l’ADN
repeté des télomères

Cellules HEK
Toutefois, la sénescence cellulaire est plus globalement
définie par les caractéristiques suivantes :

Arrêt irréversible de la croissance et la prolifération avec


activation des voies moléculaires conduisant à cet arrêt

Activation des voies de sécretion de facteurs solubles (SASP)

Changement important du programme d’expression génique


(par rapport à une cellule normale du même type)

Une réponse aux dommages de l’ADN persistante dans les


cellules
Marqueurs moléculaires de la sénescence
Marqueur le plus courant: Augmentation de
l’activité de la béta-galactosidase lysosomale

Burton & Krizhanovsky, 2014


La réponse aux dommages de l’ADN déclenche des signaux
d’alarme vers le microenvironnement extracellulaire

SASP: senescence- associated secretory phenotype Malaquin N et al., Frontiers in Genetics 2015
Certaines cellules sénescentes persistent en se
nourrissant de cellules environnantes par phagocytose

Tonnessen-Murray, C. A. et al. J. Cell Biol. 2019


Le cycle cellulaire est intimement lié aux différentes
destinées physiologiques de la cellule

Cancer

Apoptose
Nécrose

Transformation cancéreuse : Acquisition de nombreuses capacités


malignes dont une capacité proliférative incontrôlée et sans limite
(parfois présentée comme issue d’une sénescence dépassée)
Sénescence cellulaire
Quelles origines et quelles conséquences biologiques?

Burton & Krizhanovsky, Cellular and Molecular Life Sciences, 2014


La différenciation et
dédifférenciation
Différenciation: processus biologique par lequel une cellule non –
spécialisée se spécialise en un type cellulaire particulier de
l’organisme

 Les cellules différenciées dérivent de cellules progénitrices


Acteurs de balance prolifération/différenciation
 Environnement cellulaire (autre cellule, matrice)
 Signaux externes : cytokines, facteurs de croissance….
 Acteurs moléculaires
1. Facteurs de transcription : Activateurs / Répresseurs
2. Co-facteurs transcriptionnels
3. Protéines impliquées dans la structure chromatinienne (épigénétique)
4. miRNA
Suv39h
Rb
HDAC
P
HP1
Me
DP E2F

E2F target genes

Myoblasts
Transition épithélio-mésenchymateuse (EMT), une forme de
dédifférenciation
Perte du caractère épithélial: Acquisition de Acquisition de propriétés L’EMT facilite la migration et
- Adhésion cellulaire caractéristiques de type de type cellules-souches l’invasion des cellules tumorales :
- Polarité apicale-basale mésenchymateuses - Quiescence - Dissolution de la cohésion
- Absence de motilité - Motilité - Pluripotence (auto- cellulaire
- Propriétés invasives renouvellement) - Capacités de dégradation de la
- Résistance à - Proprietes invasives matrice extracellulaire
l’apoptose - Résistance aux - Réorganisation du cytosquelette
drogues
Phénotype épithélial Phénotype intermédiaire Phénotype mésenchymateux

Cellules Cellules
épithéliales mésenchymateuses

E-cadherine Syndecan FTS protéine liaison FAP


Cytokératine MUC1 Perte progressive des FSP-1
N-cadherine Snail
ZO-1 Desmoplakine marqueurs épithéliaux et gain
Vimentine Slug
EpCAM Collagène α1 (IV) en marqueurs
Fibronectine ETS
Laminine-1 Famille miR200 mésenchymateux
ß-cadherine SIP1
Entactine α-SMA
OB-cadherine
α5ß1 integrine Twist
Syndecan-1 Goosecoid
miR10b LEF-1
FOXC2
miR21

WCD 2011 - D’après X. Man et al., abstract FC07-02


La mort cellulaire
Trois principaux types de mort cellulaire selon
des critères morphologiques (Clarke, 1990)

1. Apoptose: mort cellulaire physiologique, génétiquement programmée

2. Nécrose: forme principale de mort cellulaire lors d’accidents


traumatiques, suite à certaines pathologies ou lors de déficits métaboliques

3. Autophagie: (manger soi-même), destruction de la cellule par ses


propres lysosomes; autolyse.
NECROSE
 La nécrose est souvent une mort accidentelle de la
cellule

 Causes possibles :
– Perte de l’homéostasie cellulaire
– Réduction de l’afflux sanguin (hypoxie ou stress oxydatif)
– Trop peu d’oxygène dans le sang
– Toxines, trauma, radiation, T°, etc..
Fonctions cellulaires altérées
lors de la nécrose
– Dérégulation de la perméabilité membranaire

– Réduction du métabolisme cellulaire

– Arrêt de la synthèse protéique

– Dommage des lysosomes : fuite de protéases dans le cytoplasme


et destruction des constituants cellulaires

– La chromatine se dégrade aléatoirement après avoir subi une


condensation

– Inflammation locale qui peut-être fatale


NECROSE
Corps apoptotiques : bourgeonnement (blebbing)

Apoptose : Fragmentation de l’ADN en « ladder »


Différence entre voie extrinsèque (récepteurs)
et voie mitochondriale de l’apoptose

=> Elimination par des macrophages, pas d’inflammation locale

 Voie mitochondriale (voie endogène)


 Médiée par le stress endogène
 Nécessite la synthèse de protéines
 18-24 heures

 Voie du récepteur de mort (voie extrinsèque)


 Pas besoin de synthèse nouvelle de protéines
 Très rapide qqs heures
APOPTOSE versus NECROSE
Voie extrinsèque de l’apoptose
BID tronqué (tBid) par clivage par Caspase-8

Katz et al, J. Biol Chem. 2012


Voie intrinsèque de l’apoptose

Amaral, Discov Med 2010


Les grandes familles de proteines impliquées
dans l’apoptose : Bcl-2
BH3 only: inhibiteurs des protéines BCL-2
Formation de l’apoptosome
Activation des caspases par clivage
protéolytique

 Cystéine protéase (17


membres) sont
synthétisées à l’état de
précurseurs
 Action par dégradation
des constituants
cellulaires
 Activation en cascade
 IAP=inhibiteur de
caspases
Cibles des caspases

Ecto-phosphatidyl
sérine (ecto-PS)

Taylor et al, Nat. Rev. Mol. Cell Biol. 2008


AUTOPHAGIE
• Autophagy “eat oneself”
• Xenophagy “eat foreign matter”

• Processus très conservé et régulé

• Maintient l’homeostasie cellulaire et


protège contre la déprivation nutritive

• 3 types:
– macro-autophagie (tt le cytoplasme)
– Microautophagie (QQUES
ORGANELLES)
– Autophagie chaperone médiée

• Pas de condensation de la chromatine


• Vacuoles à double membrane dans le
cytoplasme
Autophagie (à la fois cytoprotecteur et une
mort cellulaire programmée)

Le flux autophagique détermine la survie (faible flux) ou la mort


(fort flux) par autophagie

Son blocage artificiel est radio et chimio-sensibilisant


Une autophagie normale freine
l’oncogenèse

• L’autophagie décline avec l’âge (l’expression d’effecteurs


comme ATG5 diminuent dans le cerveau chez le sujet âgé) et
induit des maladies neuro-dégénératives

•Une baisse de l’autophagie diminue la capacité d’élimination


de mitochondries défectueuses (ROS augmente, mutagenèse
augmente, effet pro-sénescence, et/ou pro-oncogénique).

•Moins d’autophage entraine une augmentation de


l’inflammation (favorise aussi le développement tumoral)

•La restriction calorique et l’exercice physique promeuvent


l’autophagie

Vous aimerez peut-être aussi