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Le processus de division cellulaire fait partie du cycle cellulaire, qui décrit la vie d’une
cellule depuis sa formation à partir d’une cellule mère jusqu’à sa division en deux cellules
filles. Un cycle de division cellulaire, chez les eucaryotes, est constitué de 4 phases : G1, S,
G2 (qui correspondent à l’interphase) et mitose ou méiose (qui correspondent à la phase de
division nucléaire puis cytoplasmique).
Lorsqu’elles ne se divisent pas, les cellules sont dites en quiescence ou aussi en phase G0.
Sous l’effet de signaux mitogènes, elles entament un cycle de division.
1.1. La phase G1
La phase G1 (le G est tiré de l’anglais gap, signifiant pause) est une phase durant laquelle
les cellules ne sont pas dans le processus de division cellulaire. Durant la phase G1, la
cellule en état de prolifération se prépare à la division cellulaire en produisant les
protéines nécessaires au bon déroulement de la division, et en contrôlant l’intégrité de
son matériel génétique. Si la cellule est de taille suffisante, et si son ADN ne comporte pas
de lésions, alors elle va passer en phase S.
1.2. La phase S
De ce fait, durant la phase S, l’activation des ORI est régie par un programme temporel qui
contrôle le fait que toutes les ORI ne s’activent pas en même temps, mais de
manière séquentielle et ordonnée tout au long de la phase S ; on parle de « timing » de
réplication. Le timing de réplication est imposé par différents facteurs, notamment
l’accès limité à CDC45 au niveau de la chromatine
D’autre part, le nombre d’ORI actives est bien moins élevé que le nombre de complexes
de pré-réplication qui se sont constitués. Lorsque la réplication a lieu dans des
conditions normales, seulement 10% des origines sont actives, les autres origines sont
dites « dormantes », et seront donc répliquées de manière passive.
Ces origines dormantes vont être activées dans des situations où le bon déroulement de la
réplication est compromis. En effet, l’avancée des ADN polymérases réplicatives peut
être perturbée ou compromise par la dérégulation de facteurs de la réplication, ou par la
présence d’obstacles de diverses natures. On dit alors que la cellule subit un état de stress
réplicatif. Le terme de stress réplicatif se réfère à toute situation qui engendre le
ralentissement ou l’arrêt de la réplication, et qui génère de longues séquences d’ADN
simple brin (ADNsb) du fait du découplage entre les ADN polymérases de la fourche qui
sont bloquées et le complexe hélicase MCM qui lui continue sa route
1.3. La phase G2
Cette phase permet à la cellule de se préparer à la mitose, notamment via la réplication des
centrosomes. Un centrosome, ou centre organisateur des microtubules, est un organite non
membraneux qui permet l’organisation de l’assemblage des microtubules, qui sont des
fibres du cytosquelette, et ce tout au long du cycle cellulaire. Cette phase se termine en
passant le point de contrôle G2. Ces 3 phases constituent l’interphase qui représente
généralement 90% de la durée du cycle.
1.4. La mitose
La mitose constitue la phase la plus courte du cycle cellulaire ; elle dure environ 1 heure.
Elle
Les homologues se rapprochent selon un processus appelé synapsis, qui est intimement lié à
l'assemblage du complexe synaptonémal. Au début du stade zygotène, les télomères des
chromosomes sont regroupés au niveau d'un point sur l'enveloppe nucléaire ce qui fait
apparaître l'arrangement en bouquet des chromosomes.
La synapsis est terminée, les homologues sont reliés entre eux par l'intermédiaire du
complexe synaptonémal.
Durant la télophase, des noyaux fils commencent à se former aux pôles, tandis que les
noyaux commencent à perdre leur organisation spatiale compacte, et les nucléoles
réapparaissent. Le cytoplasme est aussi réparti entre les 2 pôles.
La mitose se termine avec la cytocinèse. Cette ultime étape de la division cellulaire consiste
en la séparation physique du cytoplasme d’une cellule en deux cellules distinctes. Elle
débute par l’apparition du sillon de division qui se produit là où était située la plaque
équatoriale. Le sillon de division est dans un plan perpendiculaire à celui du fuseau
central. Sur la face cytoplasmique du sillon de division, un anneau contractile s’assemble,
fait de microfilaments d’actine associés à des molécules de myosine non musculaire de
type II C. La position de l’anneau est déterminée par le fuseau central, et est finement
régulée. La myosine se déplace sur l’actine, ce qui provoque la contraction de l’anneau, le
diamètre de celui-ci diminue jusqu’à ce que la cellule mère se divise. Il s’agit de l’étape
d’abscission, donnant naissance à deux cellules filles identiques, complètes et séparées.
Lorsque les cellules cessent toute prolifération, sous l’effet de signaux anti-mitogènes ou
suite à la disparition des agents mitogènes, elles quittent le cycle cellulaire et retournent en
phase de quiescence. Ces phases se retrouvent dans la plupart des divisions cellulaires, à
l’exception notoire des premières divisions embryonnaires chez la Drosophile ou le
Xénope, caractérisées par une succession rapide de phases S et M. Les quatre phases
s’enchaînent de façon coordonnée, chaque phase ne pouvant commencer que lorsque la
précédente s’est déroulée correctement.
La progression d’une cellule dans les différentes phases du cycle cellulaire est permise
grâce à l’activité de protéines kinases sérines/thréonines: les kinases dépendantes des
cyclines, ou CDK (cyclin dependant kinase). Leur nom vient du fait que l’activité des CDK
nécessite leur liaison à une sous-unité régulatrice, appelée cycline, dont l’expression est
régulée finement lors de la progression dans le cycle cellulaire.
l’entrée en mitose et
l’entrée en phase S
1. Les Cyclin Dependant Kinases (CDK)
Les CDK sont des sérine-thréonine kinases : enzymes qui catalysent la phosphorylation.
Une fois activées, les CDK transfèrent le groupement Ƴ- phosphate de l’ATP sur une sérine
ou une thréonine, présente dans les protéines cibles
La chronologie de l’activation des CDK est déterminée par :
- Leurs modifications post-traductionnelles (phosphorylation/déphosphorylation)
- L’association à une cycline, qui constitue la sous-unité régulatrice du complexe
enzymatique
Le complexe CDK-cycline est un hétérodimère formé par une CDK (sous-unité catalytique
qui phosphoryle) associée à une cycline (sous-unité régulatrice). Ce complexe active son
substrat par phosphorylation
La liaison à la cycline est nécessaire à l’activation des CDK, mais n’est pas
suffisante. Elle permet de rendre la CDK accessible à l’action du complexe CAK (CDK
Activating Kinase) qui la phosphoryle alors sur un résidu thréonine (thr 161 pour CDK1,
thr 160 pour CDK2 et thr 172 pour CDK4). Cette phosphorylation rend la CDK pleinement
active ; elle permet aussi une stabilisation du complexe CDK-cycline.
Mme FRIHA.S | 2020/2021 12
BIOLOGIE CELLULAIRE ET MOLECULAIRE DU DEVELOPPEMENT Master 1 BIOLOGIE ANIMALE
T 14 : c’est le thr14
Y 15 : c’est le tyr15
Figure : Modèle d'activation des complexes CDK-cyclines par les phosphatases CDC25.
L’activation des CDK par les phosphatases CDC25. Les CDK sont maintenues dans
un état inactif par phosphorylation par des protéines kinases de la famille de Wee1, Mik1
ou Myt1. L’étape limitante pour leur activation est leur déphosphorylation par les
phosphatases CDC25.
Figure : En plus de leur activation par association avec les cyclines, les Cdk peuvent être
activées par diverses protéines : des phosphatases (Cdc 25 ; déphosphorylations
activatrices) et des kinases (CAK (« Cdk Activating Kinase » =Cycline H / Cdk7, et Polo
K ; phosphorylations activatrices).
cycle cellulaire. A l’inverse, l’invalidation de CDC25A est létale chez la souris, ce qui
signifie que CDC25B et CDC25C ne peuvent pas compenser l’absence de CDC25A. Ces
résultats suggèrent que ces phosphatases ne sont que partiellement redondantes.
3. Les Cyclines
Les cyclines sont une famille de plusieurs protéines impliquées dans la régulation du cycle
cellulaire, elles entrent en interaction avec les CDK et chaque cycline se lie avec un CDK
donné
Les cyclines ne sont pas présentes pendant tout le cycle, elles apparaissent puis
disparaissent brusquement à des moments précis du cycle, de façon périodique. Les Cdk
peuvent donc être sous forme activée ou désactivée, selon qu’elles sont associées ou non à
leur cycline
Figure : Si l'ADN est lésé, ou si la réplication n'est pas achevée, l'activation de plusieurs voies
inhibitrices du complexe Cdk 1 / Cycline B permet d'empêcher l'entrée en mitose.
Elle implique des facteurs extracellulaires qui sont les "facteurs de croissance"
(hormones, protéines qui stimulent la croissance cellulaire).
• Facteurs de croissance: Les facteurs de croissance sont, par définition, une substance
protidique qui agit sur un événement du cycle cellulaire. Généralement entraîne un effet
stimulant. Sont des molécules soit produites par les cellules environnementales soit
autoproduites.
• Différentes catégories:
Les facteurs de Compétences permettent de donner des conditions favorables au futur cycle
cellulaire. Ces facteurs de Compétences stimulent l'expression de récepteurs spécifiques aux
facteurs de Progressions.
La découverte des mécanismes régulant la division cellulaire a été suivie par la recherche de
molécules aux propriétés anti-prolifératives. De nombreux composés anti-mitotiques se sont
révélés utiles en chimiothérapie du cancer. Ainsi, on peut classer les produits anti-cancéreux
classiques en quatre grandes catégories :
– les agents alkylants, qui altèrent l’ADN et bloquent ainsi la réplication (tels les
nitrosourées, les moutardes à l’azote) ;
Les inhibiteurs sont à des stades très divers de développement, depuis le stade préclinique
jusqu’à la commercialisation. Certains produits agissent à un stade très spécifique du cycle,
d’autres à plusieurs étapes.