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Université des Frères Mentouri Constantine

Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie

Département du tronc commun ; 1 ère année LMD

Module : Sciences de la vie et impacts socio-économiques

Chapitre 4 :

Intérêt de la biologie dans le diagnostic des maladies animales et végétales.


Intérêt de la biologie dans le diagnostic des maladies animales et végétales

1- Parasites et pesticides
Les problèmes sanitaires liés au développement épidémique de parasites sont
probablement apparus dès la naissance de l’agriculture, au Néolithique (Zadoks,
1982, Stukenbrock et al., 2007).

2- REPÈRES

Depuis toujours, l’homme s’est employé à lutter contre les maladies qui ravagent ses
cultures ou déciment son cheptel, en fondant son action sur la perception qu’il avait de
l’origine et de la transmission de ces maladies.
L’épidémiologie a structuré et formalisé progressivement des modes d’approche et
d’étude de la transmission des maladies, en empruntant, tout en les adaptant, des méthodes
à l’épidémiologie humaine, à l’écologie et aux sciences mathématiques.
Le développement rapide de l’épidémiologie dans le domaine animal et végétal au cours des
derniers années été possible grâce au développement de l’informatique, de la puissance
de calcul des ordinateurs, et des bibliothèques de logiciels.
Epidémiologie :
I-Définition et caractères généraux
Epizootie :
Il s’agit d’une maladie animale infectieuse et contagieuse qui frape simultanément un grand
nombre d’animaux de même espèce ou d’espèces différentes. Elle s’étend à tout un payas ou
un continent et se répandant très rapidement (Fièvre aphteuse, fièvre catarrhale ou Blue
Tongue).
Enzootie :
Il s’agit d’une maladie animale infectieuse et contagieuse qui touche une espèce ou plusieurs
animales dans une région donnée (village, étable, région…) d’une façon constante ou à
certaine époques déterminées mais sans tendance à l’extension ou dissémination ou
propagation (charbon charbonneuse, tétanos, botulisme, charbon symptomatique,
brucellose….).
Panzootie :
Il s’agit d’une maladie infectieuse et contagieuse qui existe pratiquement sur toute la surface
du globe et chez toutes les espèces animale Ex : tuberculose, rage..
Anthropozoonose (Zoonose) :
Il s’agit d’une maladie animale infectieuse et contagieuse communes aux hommes et aux
animaux vertébrés. Qui se transmet naturellement des animaux vertébrés domestiques ou
non, à l’homme avec possibilité de contagion inverse:
EX : Tuberculose : Mycobatérium bovis = Animale Homme
Mycobatérium hominis ou tuberculosis = Homme Animale
Maladie infectieuse :
C’est une maladie provoquée par la pénétration et la multiplication d’un agent pathogène
vivant (bactérie, virus) dans l’organisme. Elle se manifeste par des troubles ou des
signes cliniques ou des symptômes.
Maladie contagieuse :
C’est la transmission d’une maladie contagieuse d’un animale malade à un animale sain
(2 types de transmission : directe, indirecte).
Maladie inoculable :
Certaines maladies infectieuses contagieuses peuvent se développer expérimentalement
par l’injection du produit pathologique aux animaux de laboratoires.

II : Epidémiologie
Elle s’intéresse aux maladies animales ou humaines. Elle a connu ces dernières années
un important développement et est considéré comme un outil majeur de connaissance et
de maîtrisé des risques sanitaires.
L’épidémiologie est l’étude des différents facteurs qui interviennent dans l’apparition des
maladies, leur fréquence, leur mode de transmission, leur évolution et la mise en œuvre
des moyens nécessaires à leur prévention.
On distingue 4 types de l’épidémiologie :
descriptive, analytique, synthétique et prospective.
1. Epidémiologie descriptive :
Elle étudie la fréquence et la répartition des facteurs de risque dans les populations
animales, elle permet d’évaluer l’importance d’une maladie.
Par ce biais, elle fournit des hypothèses de recherche étiologique.
Cette épidémiologie sert à repérer les élevages menacés par un risque de maladie, la
collecte de données, l’analyse (Analyser les mécanismes de développement d’une maladie
pour en comprendre le fonctionnement et les expliquer ainsi que les sources d’agents
infectieux, les cibles ou les hôtes de ces agents, leur mode de transmission, les facteurs de
risques associés à leur apparition) et la distribution des résultats sur l’incidence des
maladies ( ex : cas nouveau), leur prévalence (fréquence ou proportion), leur morbidité (le
taux de morbidité :c’est l’étude de pourcentage d’animaux malades par rapport au nombre
total).
2. Epidémiologie analytique :
elle sert à découvrir ou à rechercher les relations existantes entre l’exposition à des facteurs
de risque et l’apparition de maladies ainsi que les facteurs protecteurs des maladies. Par
ailleurs, la plupart des maladies émergentes préoccupantes sont liées à l’environnement et
souvent à des réservoirs dans le monde animal.

3. Epidémiologie synthétique (Etude des moyens de transmissions)


3.1-Circonstance de contamination :
Les modes de contamination pour toutes les maladies infectieuses sont constituées de deux
contagions :
•Contagion directe : lorsque la maladie passe d’un animal malade à un animal sain sans
l’intermédiaire des facteurs.
•* Contagion indirecte : Le passage de la maladie d’un animal malade à un animal sain
exige un vecteur intermédiaire (insectes, aliments, eau, aiguille, animaux, homme, engins…)
qui transporte l’agent pathogène.
3.2.- Voies de transmissions : il existe plusieurs voies :
 Voie respiratoire : lorsque l’agent pathogène pénètre dans l’organisme à travers la voie
respiratoire (tuberculose, chlamydiose, fièvre Q, brucellose …).
 Voie digestive : L’agent pathogène traverse la voie digestive, soit qu’il franchie la
marqueuse intestinale ou il se multiplie dans la voie digestive (intestins grêle, gros intestin)
« brucellose, tuberculose, pseudo tuberculose, salmonellose, colibacillose, streptocoque,
staphylocoque ».
 Voie cutanée et muqueuse : la peau et les muqueuses jouent un rôle important
d’empêcher le passage des corps étrangers (rôle immunitaire non spécifique).
La plupart des agents infectieux exigent des portes, des plaies, blessure, lésions pour
pénétrer dans l’organisme mais il existe des agents pathogènes qui peuvent traverser la
peau et la muqueuse saines sans modification telles que : Brucella, Francesilla, Listéria.
 Transmission par morsure : Il s’agit d’un cas particulier qui mérite d’être détaché de la
transmission transcutanée banale, Il existe trois catégories d’affections peuvent être
consécutives aux morsures animales :
- Cas de complications des plaies de morsures : qui sont au même titre que des
complications de plaie banale : ex : tétanos, gangrène, suppurations, flegmons.
-Cas de zoonoses : sont accidentellement transmises par morsure : ex : Leptospirose,
tularémie, rouget, charbon…
- Cas de zoonose essentielle : est transmise obligatoirement par morsure : ex : rage.
4- Epidémiologie prospective (Etude des causes)
Elle s’intéresse le mode d’introduction du vecteur de la maladie, et sa datte précise, Nous
proposons, plusieurs hypothèses qui peuvent expliquer sa présence dans la région,
notamment une arrivée probable mais non démontrée par les vents, pourrait alors être
arrivée secondairement par des insectes porteurs, ou par un hôte infecté (ovin, bovin,
oiseaux migrateurs).
La persistance de l’infection dans la population animale est liée aux conditions climatiques
de la zone d’épizootie.
Donc une épidémie représente la survenue d'une maladie dans une population ou une
région avec une fréquence nettement plus élevée par rapport à sa fréquence habituelle

Représentation schématique d'évolutions possibles de l'incidence d'une maladie au cours du temps.

Les variations de l'incidence d'une maladie correspondent à son évolution :


stable lors de phases d'endémie , en augmentation en cas d'épidémies et de pandémies, ou en
diminution.
Une épidémie peut évoluer au cours d'une année, et on l'appelle une épidémie monolytique
ou elle prend plusieurs années pour se déclencher et cette épidémie est dite épidémie
polyétique.
Ex1 d’épidémie monolytique: mildiou de la pomme de terre
Ex2 d’épidémie polytique : maladie du à des agents telluriques ou certains maladies virales:
PPX, tristeza.

Parmi les épidémies les plus spectaculaires qu'a connu l'humanité durant les siècles passées,
on peut citer :
- l'épidémie causé par le mildiou de la pomme de terre déclaré en 1845 ayant dévasté
toutes les cultures de pommes de terres qui a entrainé une famine importante et a causé la
mort à des milliers de personnes en plus de la migration de milliers de familles.
- l'épidémie causé par l'helminthospriose sur riz, qui a anéantié pratiquement toutes les
productions de riz. qui a provoqué une famine de grande ampleur en 1942 connu sous le nom
de la famine de Bengale. Elle a entrainé des milliers de morts et des migrations massifs
en médecine humaine, on reconnait trois types de maladies épidémiques:
1- les maladies épidémiques contagieuses:
Ce sont des maladies qui sont transmis d'un individu malade et un individu sain par
contact
2- les maladies épidémiques transmissibles.
Ce sont des maladies qui sont transmis d'un individu malade et un individu sain soit par
voies actives soit par voie passives
3- les maladies épidémiques ni contagieuses ni transmissibles.
qui correspond le plus souvent à une ingestion par une population d'une substance
toxiques d'origine biologique. On peut faire une comparaison de ce qui se passe chez les
végétaux lors d'un traitement mal appliquée (surdosage d’un produit phytosanitaire)
3- Nécessaire compréhension

L’épidémiologie végétale
est une discipline relativement confidentielle dans un contexte où le problème sanitaire
était techniquement maîtrisable par une protection chimique accessible et relativement
peu coûteuse. Grâce au progrès génétique, à l’amélioration de la productivité et à la
protection apportée par les pesticides, le rendement moyen du blé dans le monde a pu
ainsi augmenter de manière remarquablement constante d’environ 1,2 quintal/ha chaque
année.
La situation est cependant en train de changer, avec un rejet assez fort des intrants
chimiques par le consommateur et le citoyen, accompagné d’un refus de solutions
alternatives apportées par les biotechnologies, dont les OGM.
-Mesure de la sévérité ( gravité) d’une maladie végétale (intensité)
-1-Mesure directe de lésions affectées.
En comptant le nombre de lésions, en mesurant son diamètre, en calculant la surface
infectée par foliole.

2- utilisation d’une clé descriptive Sont des échelles arbitraires comportant un certain
nombre de degré ou de notation permettant de quantifier les maladies. .
Echelle de notation de taches d’anthracnose sur légumineuse
1 = pas de tache.
2 = faible sévérité : 1 à 10 taches / foliole
3 = sévérité moyenne : 11 à 25 taches / foliole
4 = sévérité élevée : plus de 25 taches / foliole
Echelle de notation de la rouille noire
1 = pas de rouille; 2 = faible gravité (1 à 10 pustules / foliole); 3 = gravité régulière (10 à 40
pustules / foliole); 4 = sévérité élevée (plus de 40 pustules / foliole)
3- Échelles schématiques(diagramatiques)
- Représentations illustrées de plantes ou de parties de plantes (modèles de
comparaison), montrant la zone nécrosée ou couverte par les symptômes et les
signes de l'agent pathogène, à différents niveaux de gravité.

4-Mesure automatique par analyse d’image


-il s'agit d'obtenir l'image d'un échantillon avec une caméra vidéo, puis de transférer
cette sur un PC muni de programme adéquat pour la quantification des symptômes et
de lésions.
2. Méthodes indirectes d'évaluation de la maladie
parfois les symptômes typiques sur plants malades ne peuvent pas être observés ou sont
difficilement mesurables (cas de nanismes, gales, tumeurs, etc, retard de croissance,
manque de vigueur de la plante) et par conséquent le recours à des méthodes
d’évaluation indirecte de la maladie est important.
Parmi ces méthodes, on peut citer :
a) - techniques sérologiques,
b) - techniques de comptages
c) - La détermination de distribution spatiale des maladies
d) - La comparaison des rendements dans les parcelles exposés et non exposées,
4- Les animaux malades de l’élevage

Dans le domaine animal. Pour lutter contre de grandes épidémies, notamment la peste bovine,
grâce à des mesures découlant directement de ce qui était perçu du mode de transmission de la
maladie ; il s’agissait d’épidémiologie.

4-1 De nouvelles pathologies


Ces dernières années ont été marquées dans les élevages par le retour des maladies
infectieuses et l’apparition de maladies émergentes (ESB, influenza aviaire,
fièvre catarrhale), qui ont amené les épidémiologistes à se pencher sur l’analyse des
conditions d’apparition et de transmission de ces maladies, dans l’optique de
contrôler ou limiter leur transmission.

les connaissances sur l’épidémiologie des maladies infectieuses comme la tuberculose


bovine ont permis de mettre en place de grandes campagnes de dépistage et de lutte
qui ont conduit à la disparition de cette maladie des exploitations agricoles.
l’élevage s’est profondément transformé et intensifié grâce à divers progrès techniques en
matière de génétique des animaux, d’alimentation et de logement,
Cela s’est accompagné d’une augmentation importante de nombreuses maladies dites «
Maladies d’élevage » ou « multifactorielles », comme les troubles locomoteurs ou les
infections de la mamelle.

L’épidémio-surveillance a pour objectif

la surveillance des maladies et de leur évolution


4-2 Tests révélateurs

Une large part des animaux atteints était passée inaperçue jusqu’alors. La mise sur le marché
de tests dits rapides, réalisés de manière systématique sur l’encéphale des animaux morts
et à l’abattoir. Ce mode de dépistage a complètement modifié l’image qu’on avait de la
situation en révélant l’ampleur du nombre d’animaux atteints.
Il est de ce fait souvent fait appel à des tests biologiques qui permettent de rechercher la
présence d’infections de manière systématique et standardisée.
4-3 Animal par opposition à végétal

Les agents pathogènes évoluent vers de nouvelles formes virulentes


Si l’on retrouve dans le domaine végétal des situations comparables – il existe, par
exemple, des viroses sur arbres fruitiers qui conduisent à des dispositifs de surveillance
très largement fondés sur des tests de détection

4-5 Évolution des parasites


On a montré que la pyriculariose du riz, maladie dévastatrice causée par un champignon
(Magnaporthe oryzae), est apparue il y a 5000 à 7000 ans suite au passage de l’agent
pathogène d’un hôte sauvage du riz cultivé. À la fin des années 1980, au Brésil, ce même
champignon est devenu pathogène pour le blé.

5- Mécanismes de diffusion et de modélisation


Les approches sont empruntées à l’épidémiologie humaine
l’épidémiologie animale consiste à
- analyser les facteurs impliqués dans la transmission des maladies, entre animaux et
entre troupeaux,
- la diffusion des maladies dans l’espace et dans le temps.
Dans ce domaine, les approches utilisées sont directement empruntées à l’épidémiologie
humaine et reposent sur des études de terrain, des méthodes statistiques pour analyser
ces données en tenant compte de la complexité des facteurs impliqués, et divers types de
modélisation adaptés aux objectifs et aux données disponibles.

5-1 Le cas de l’ESB

Différents types d’études mis en œuvre sur l’ESB permettent d’illustrer la variété et la
complémentarité des approches épidémiologiques utilisées.
Un premier type d’études a été mené à l’échelle des vaches et des troupeaux, fondé sur
la comparaison des conditions d’élevage entre vaches atteintes et vaches non atteintes
choisies au hasard parmi des animaux nés la même année.
Ces études cas témoins sur les cas d’ESB nés après l’interdiction des farines animales dans
l’alimentation des bovins ont permis de vérifier l’hypothèse selon laquelle l’alimentation
des vaches était toujours la source d’infection de ces cas, par le fait de contaminations entre
aliments fabriqués pour porcs ou volailles, dans lesquels les farines animales étaient
toujours autorisées, et aliments pour bovins dans lesquels elles étaient interdites.
6- Approches complémentaires
6-1 Analyses spatiales
Des études sur l’ESB ont été menées à l’échelle de zones géographiques. Ces analyses
spatiales ont été fondées sur l’hypothèse selon laquelle le risque ESB devait être spatialement
superposé aux zones de chalandise des aliments du commerce d’une usine donnée si la
source d’ESB était bien alimentaire et liée aux aliments de base utilisés et au procédé de
fabrication.
- Une approche complémentaire, fondée sur la modélisation statistique, a été menée à
l’échelle de la totalité de la population bovine.
6-2 Maîtriser le risque
Jusqu’à présent, le recours aux fongicides était la solution idéale. Elle n’est
cependant pas applicable à toutes les situations.

La meilleure approche reste alors le contrôle sanitaire et l’élimination des


plantes ou des semences infectées, quand cela est possible.
D’autre part, la volonté de réduire le recours aux intrants chimiques a conduit les
chercheurs et les instituts techniques vers deux orientations complémentaires,

 l’adaptation du mode de conduite de la culture (par exemple en ajustant les dates de


semis aux périodes de moindre risque) et

 l’utilisation de variétés résistantes.


6-3 Variétés résistantes

La notion de « plante malade» est difficile à définir

La lutte génétique consiste à développer de nouvelles variétés résistantes par sélection,


en faisant appel notamment à des caractères de résistance dits quantitatifs, qui
ralentissent le développement du parasite sans l’empêcher totalement.
les recherches portent actuellement sur la meilleure manière d’utiliser les
caractères de résistance génétique, en se fondant sur la notion centrale de diversité
fonctionnelle.

6-4 Mélange de variétés


Le simple fait de mélanger trois ou quatre variétés pourvues de facteurs de résistance
différents oppose aux épidémies une résistance très efficace, qui résulte non pas d’un
gène particulier mais d’un effet de dilution des propagules du parasite, qui ne
trouvent une plante sensible que dans un cas sur trois ou quatre.
Fin du Chapitre

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