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MODULE: EPIDEMIOLOGIE ET MALADIES

TRANSMISSIBLES

UNITE :EPIDEMIOLOGIE
Nbre de cas de Rouge

Nbre de cas
36
34
32
30
28
26
24
22
20
18

Elaboré par :
Objectifs pédagogiques spécifiques:
Objectifs théoriques:
 Définir les termes suivants :
 Epidémiologie, épidémie, pandémie,endémie
 Prophylaxie, chaîne de transmission, réservoir de germes, porteur
de germes, véhicule de germe ( hôte intermédiaire,vecteur)
 Prévention primaire, secondaire ettertiaire
 Déclaration desmaladies
 Eviction scolaire, isolement
 Enquêteépidémiologique
 Définir l‟objet et le domaine del‟épidémiologie
 Etablir un schéma illustrant la chaîne de transmission des maladies
contagieuses
 Citer au moins les principaux agents de transmission desgermes
 Expliquer les deux modes de transmission des maladiescontagieuses
 Etablirunelisted‟aumoins20facteursfavorisantlapropagationdesmaladies
contagieuses
 Citer les maladies contagieuses et infectieuses à déclarationobligatoire
 Citer les maladies qui doivent être déclarées par le chef dusecteur
 Expliquer la procédure de déclaration des maladies contagieuses auMaroc
 Décrire les buts de l‟enquêteépidémiologique
 Décrire les différents types d‟enquêteépidémiologique
 Décrirelaprocéduredudéroulementdel‟enquêteépidémiologiqueencas
d‟épidémie ou sur un casindividuel
 Attribuer le code OMS à chacune des maladies à déclarationobligatoire

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HISTORIQUE
Hippocrate, père de la médecine, était le premier à avoir mentionné le mot
« épidémiologie ». En effet, il avait lié la maladie à quelques, déterminants
environnementaux tels que l‟eau et le climat (dans ses écrits livres : (Airs, Eaux et
Espaces ; et Epidémies ) ; écrits vers 400 avant J.C) . Il avait parlé de la maladie
endémique, qui tend à être toujours présente à un niveau bas, et la maladie épidémique,
où la survenue d‟une maladie donnée est nettement en excès par rapport à la fréquence
normale.

Aux alentours de 1532, à Londres, commençait à apparaître un pointage hebdomadaire


des noms de personnes qui mourraient de causes diverses. Ceci était à l’ère de la
peste, et le conseil de la ville pensait qu’il était important de tenir des
« Affiches de mortalité »pour le compte du nombre de personnes qui mourrait de la peste
et d’autres maladies.
En1662 John GRAUNT (marchand anglais) étudia ces affiches et en publia son livre
« Observations naturelles et pratiques faites sur les états de mortalité ». Il remarqua
une différence de mortalité entre les deux sexes, entre le milieu rural et citadin.
En 1747, James LIND (médecin anglais) a réussi à rattacher le scorbut au régime
alimentaire grâce à une étude épidémiologique.
En 1837, William FARR, un médecin britannique, a contribué au développement de
l’épidémiologie par l’organisation d’un système continu d’enregistrement d’information sur
la mortalité.
Au début du 20ème siècle, l’épidémiologie s’intéresse uniquement aux maladies
infectieuses contagieuses et à proportion épidémique.
L’application des méthodes statistiques sophistiquées et l’avènement de l’ordinateur
avec son exactitude, sa capacité de traitement et d’analyse des données à grande
vitesse sont plus récents.
La plupart des maladies avaient changé dans la plupart des pays industrialisés après
la deuxième guerre mondiale en raison de l’amélioration d’hygiène et de la nourriture, les
progrès médicaux et d’autres facteurs. (Transition épidémiologique). On assiste alors à
une régression des maladies transmissibles au profit des maladies chroniques non
transmissibles ; l’épidémiologie a naturellement suivi cette transition puisqu’elle s’était
orientée vers l’étude des maladies chroniques.
Mais, est ce que les maladies infectieuses ne sont plus des problèmes de santé ? La
réponse est donnée par : Le VIH (SIDA), Le myxovirus (grippe)…
2
Vers la fin du 20ème siècle et le début du 21ème, en plus des maladies, l’épidémiologie
s’est intéressée à tous les évènements qui touchent la santé des populations
favorablement ou non.

DEFINITIONS:
 la santé publique : est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et
d’améliorer la santé physique et mentale à un niveau individuel et collectif. Le champ d’action de
la santé publique inclut tous les systèmes de promotion de la santé, de prévention des maladies,
de lutte contre la maladie (médecine et soins) et de réadaptation.
 SANTE : un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement
en une absence de maladie ou d’infirmité ».
 La définition de l'épidémiologie la plus reconnue est celle de Mac Mahon: "C'est l'étude de la
distribution et des déterminants de la fréquence des maladies chez l'Homme".
 « L’épidémiologie : C’est l’étude de la distribution et des déterminants de la
fréquence des phénomènes de santé chez l’Homme. » MAC MAHON
 OMS : « L’épidémiologie est l’étude de la distribution et des déterminants des états de santé ou
évènements dans une population définie et l’application de cette étude au contrôle des
problèmes de santé »
1. Fréquence:
La quantification de la survenu ou de l’existence du phénomène de santé dans la
population.
2. La distribution :
Ensemble de caractéristiques de personne, de lieu et de temps, lors du raisonnement
épidémiologique. Elle permet de répondre à trois questions essentielles :
 Qui fait la maladie ?(personne)
 Où survient la maladie ?(lieu)
 Quand survient la maladie ?(temps)

3
Quand survient la maladie ?(temps)
3. Les déterminants:
Ce sont des facteurs qui augmentent la probabilité (facteur de risque) ou la
diminuent (facteur de protection).
Exemple de facteur de risque : tabac et cancer de poumon
Exemple de facteur de protection : sport et les maladies ischémiques.
Ils sont différents de l’agent causal.
4. L’agent causal:
C‟est un facteur dont la présence ou l‟absence est essentielle dans la survenue
d‟un phénomène de santé.
5. Phénomène de santé :
Est un événement habituellement rare, remarqué et qui intéresse la santé d‟une
population, soit d‟une manière positive (état de santé) ou d‟une façon négative (état
de maladie).
6. Epidémie:
C‟est une augmentation inhabituelle du nombre de cas d‟une maladie transmissible
ou non survenue pendant une période donnée dans une population donnée.
: augmentation du nombre de cas suppose:
 Un nombre habituel
 Un seuil a été franchi.
(Exemple : Augmentation du nombre de cas d’infection de plaie opératoire au
niveau d‟une unité de soin/service de chirurgie de 100% durant le mois de Mars 2006)
7. Endémie:
 C’est la survenue habituelle dans une région ou au sein d’une population,
d’une maladie donnée qui s’y manifeste de façon continue ou discontinue.
(Exemple : Présence du goitre dans le moyen Atlas.)
 C’est un phénomène de masse illimité dans le temps, limité dans l’espace
avec une fréquence observée relativement constante.
8. Pandémie :
- C’est une forme d’épidémie particulièrement étendue géographiquement, touchant tout un
continent, voir même le monde. (Exemple : le covid-19)

- C’est un phénomène de masse limité dans le temps illimité dans l’espace, avec une
fréquence variable.
9. Cas sporadiques :
- c’est l’apparition d’un nombre de cas d’une même maladie de temps à autre
4
- Phénomène de masse limité dans le temps et dans l’espace avec fréquence basse
• souvent sans aucun lien entre eux,
• Cas isolés

Remarque importante
• Une fréquence anormalement basse doit attirer l'attention
•Une épidémie peut passer inaperçue et n’être mise en évidence que par les statistiques à postériori

OBJET ET DOMAINE DE L’EPIDEMIOLOGIE :


1- Objet de l’épidémiologie
1-1- Action de santé publique

L‟épidémiologie intervient dans les étapes de toute action de santé publique, de sa


planification jusqu‟à son évaluation. Elle permet :
 L‟identification du problème de santé et son ampleur
 L‟établissement des priorités
 L‟identification et la détermination des besoins
 L‟évaluation de l‟exécution, déroulement, l‟efficacité et l‟impact des
programmes sanitaires.
1-2- Orientation de la politique sanitaire et prévention
 Orientation de la politique sanitaire
L‟épidémiologie par sa composante descriptive de l’état sanitaire de la population et
de son environnement, elle fournit les éléments de base pour l’orientation de la politique de
santé.
 Prévention
L‟épidémiologie par sa composante analytique c‟est à dire la détermination des
causes et des facteurs de risque des phénomènes (maladies), elle permet d‟orienter, de
déterminer et de rationaliser les méthodes de lutte, les mesures de contrôle ou de
prévention à entreprendre pour diminuer la morbidité et la mortalité.

2- Domaine de l’épidémiologie
On distingue deux types :
2-1- Selon l’objectif de la recherche :
 L’épidémiologie descriptive : Elle s’intéresse à la mesure de la fréquence des
phénomènes de santé et leur distribution selon les caractéristiques de personne, de lieu
et de temps. Elle permet de décrire les différences de fréquence et de formuler des
hypothèses sur le rôle possible d’éventuels facteurs (de risque ou de protection) dans la
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survenue ou l’existence d’un phénomène de santé.
La formulation des hypothèses est le passage entre l’épidémiologie descriptive et
l’épidémiologie analytique.
 L’épidémiologie analytique : Elle s’intéresse à la recherche de déterminants des
phénomènes de santé, facteur de risque ou de protection de la maladie. Et ce à travers
les hypothèses formulées sur la base des résultats de l’épidémiologie descriptive.

2-2- Selon le domaine de recherche :


On distingue plusieurs branches de l’épidémiologie : E des maladies infectieuses, E
des maladies non infectieuses, E hospitalière, E clinique, E évaluative, E génétique, E
environnementale, la séro- épidémiologie …

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APPROCHE A L’INVESTIGATION DE L’EPIDEMIOLOGIE
(Comparaison entre le diagnostic clinique et le diagnostic épidémiologique)

Le clinicien et l'épidémiologiste tous les deux connaissent au début de l'investigation


de leur "PATIENT" (l'individu pour le clinicien, et la population pour l'épidémiologiste) qu'un
certain événement nouveau (maladie/ Phne de santé) a résulté d'un contact entre un
"PATHOGENE" et une personne ou communauté.
Le clinicien pose une tentative de "DIAGNOSTIC", l'épidémiologiste pose une
"HYPOTHESE", que tous les deux vont essayer de confirmer par différents moyens; afin
que, le clinicien puisse donner un traitement adéquat pour guérir le malade et que
l'épidémiologiste puisse arrêter Maitriser le phénomène de santé (arrêter l'épidémie par
exp).

DIAGNOSTIC DIAGNOSTIC
CLINIQUE EPIDEMIOLOGIQUE
Communauté ou groupe à
Patient Individu
risque

Symptômes et histoire Apparition de signes Apparition de nouveaux


de la maladie cliniques cas

Évolution Courbe de température Courbe épidémique

Nombre et type d'organes Répartition géographique


Distribution
atteints des cas

Entre l'exposition et le Entre l'exposition et


Durée d’incubation
début des symptômes l'apparition des cas

Air, eau, aliments,


Sang, nerfs, cellule à
Voies de transmission vecteurs, personne à
cellule
personne ...

Laboratoire, et analyse
Laboratoire, radiologie
épidémiologique pour
Analyses pour établir la cause de
établir la cause du
la maladie
phénomène de santé

Maîtriser le phénomène de
Objectif Guérir le malade
santé

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LES BUTS DE L'ÉPIDÉMIOLOGIE :
Le principal objectif de l'épidémiologie est d'analyser les facteurs pouvant générer
des problèmes de santé (modes de transmission, causes générales des maladies, de
leur émergence, de leur recrudescence ou, au contraire, de leur disparition), qu'ils
soient biologiques, psychologiques ou culturels, de façon à les prévenir si possible.

Les cinq fonctions de l’épidémiologie


1. La surveillance épidémiologique
2. La mesure de l'importance des problèmes de santé
3. La recherche étiologique
4. L'identification des groupes à risque élevé (GARE)
5. L'évaluation de la santé

LA CHAINE DE TRANSMISSION :
1) Définitions:
Les épidémies ne sont pas le fait du hasard, elles sont liées à un contexte
écologique favorisant la transmission de l’agent pathogène.

La chaîne de transmission est l’ensemble des facteurs qui conditionnent le


développement d’une maladie infectieuse chez un individu.
La chaîne de transmission est un circuit à sens unique ou circule l‟agent pathogène
du réservoir de germe au terrain réceptif
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Elle regroupe quatre maillons :

 L’agent causal:
C’est un facteur dont la présence ou l’absence est essentielle dans la survenue d’un
phénomène de santé.

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Germe opportuniste : Micro-organisme peu ou pas virulent et qui se développe en raison
d’un déficit immunitaire. Pas de pathogénicité mais il peut devenir pathogène chez un sujet
fragilisé.
 Le réservoir de germe:
C’est un support vivant dans lequel un agent infectieux quelconque se développe
et se multiplie assurant ainsi sa survie jusqu'à transmission à un hôte réceptif. Le
réservoir de germe peut être un:
 Homme
 Malade,
 Porteur sain de germes : C’est un sujet qui héberge le germe sans
présenter les symptômes de la maladie. On distingue trois grandes
catégories : Le porteur précoce, le porteur convalescent et le porteur sain.
 Animal : les anthropo-zoonoses (Leishmaniose viscérale, la rage)
 Les agents de transmission des germes
 Le vecteur :
Ce sont des supports vivants (principalement des insectes) transmettant l‟agent
infectieux. Ce dernier peut accomplir une partie de son cycle de développement dans
le vecteur. La transmission peut se faire par inoculation à travers la peau ou la
muqueuse lors d‟une piqûre, ou par dépôt de substances infectieuses sur la peau,
aliments ou autres objets.
Les principaux vecteurs sont les arthropodes (mouches, moustiques,…)
 Le véhicule:
C’est un support inerte liquide (sérum humain)ou solide(instrument de chirurgie,…)
capable de transmettre passivement un agent infectieux. La transmission peut se faire
par ingestion, inoculation…
 L’hôte intermédiaire :
Homme ou animal chez lequel le parasite est à l’état larvaire ou asexué.
 L’hôte réceptif:
C’est un homme ou animal qui reçoit l’agent infectieux, fait la maladie et qui peut
éventuellement la transmettre à un autre hôte.

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2) Schéma de la chaîne de transmission:

Réservoir de Portage sain


Incubation Maladie
germe ou source
de contamination

- Homme : Malade ou porteur


Animal Transmission :
Milieu extérieur: directe (V. respiratoire, uro- génital, V. digestive, cutanéo- muqueus
Eau, sol, aliments, plantes, indirecte : vecteur, véhicule, hôteintermédiaire
Contamination

3- Les modes de transmission des maladies transmissibles:


Les modes de transmission des germes sont les mécanismes et processus qui
permettent à l’agent pathogène de passer du réservoir de germe à l’hôte réceptif
Maladies ouvertes
On dit chaîne de transmission ouverte ou maladie ouverte c’est quand l’agent pathogène
est éliminé du réservoir de germe dans le milieu extérieur avant de contaminer le l’hôte
réceptif.
Exemple : Bilharziose
Maladies fermées
On dit chaîne de transmission fermée ou maladie fermée c’est quand l’agent pathogène
n’est pas éliminé du réservoir de germe dans le milieu extérieur avant de contaminer l’hôte
réceptif. La transmission est toujours indirecte et l’intervention d’un vecteur ou hôte
intermédiaire est obligatoire.
De ce fait, on distingue deux modes de transmission de maladies : direct et indirect.
Mode de transmission direct :
La contamination se fera de personne à personne (ou de l‟animal à l‟Homme) à partir du

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réservoir de l’agent infectieux. Dans ce cas le contact avec le réservoir de germes est
obligatoire.
Les voies de transmission selon le mode direct sont :
 La voie aérienne ou transmission aérienne (Exemple : Rougeole ,Grippe);
 La voie oro -fécale ou transmission oro fécale (transmission par les mains sales.)
 La voie tégumentaire: toucher de la lésion du malade, la transmission est soit manu
portée soit transcutanée soit à travers les muqueuses.
- Le mode de transmission indirect
Le contact avec le réservoir de germe n’est pas obligatoire,
- Le véhicule des germes: La transmission par l’intermédiaire d’objet, eau, aliments, sol
souillés
- Hôte intermédiaire: L’agent pathogène quitte le réservoir de germe et passe dans le
milieu extérieur, puis il va envahir un hôte intermédiaire
- Le vecteur: l’agent pathogène ne passe pas dans le milieu extérieur (chaîne de
transmission fermée).Le vecteur dans la majorité des cas est un insecte piqueur qui va
absorber du sang infecté du malade qu’il va inoculer au réceptif à l’occasion d’une piqûre
(exemple : paludisme, leishmaniose).
NB: Selon les deux modes de transmission la porte d’entrée du germe peut être :
sanguine, orale, respiratoire, rhinopharyngée, digestive, génitale, transcutanée,
conjonctivale.
4- Facteurs favorisants la propagation des maladies contagieuses
La propagation des maladies contagieuses est influencée par des facteurs qui dépendent
de l’agent pathogène, de l’individu, de l’environnement, et du niveau économique et social.
4-1- Les facteurs liés à l’agent pathogène:
-La contagiosité: C’est l’aptitude d’un germe à se propager et à se transmettre.
-La pathogenicité :C’est l’aptitude de l’agent pathogène à provoquer la maladie par
production de toxine ou autres phénomènes biologiques.
-La virulence: Capacité d‟un agent causal à se multiplier et se propager à l‟intérieur de
l‟organisme à travers les différents organes et tissus.
Une grande vitesse de multiplication entraîne un pouvoir pathogène accru.
4-2- Les facteurs liés à l’individu
- L'âge
- Le sexe
- La profession

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- L’immunité individuelle et collective
- L’état nutritionnel
- L’hérédité et facteurs génétiques
- La race…
4-3- Les facteurs liés à l’environnement :
La survie et la reproduction des germes dépendent étroitement des conditions chimiques,
biologiques et physiques de l’environnement.
Ces facteurs sont : La température ; l’humidité ; l’altitude ; la pluviométrie :( favorise la
création de gîtes nécessaire à la prolifération des larves d'Anophèle) le vent : facilite aux
vecteurs volants de se déplacer ; la présence ou l’absence de l’oxygène ; la sécheresse ;
les inondations...
4- 4- Les facteurs liés au niveau socioéconomique et culturel :
Le niveau économique bas est un facteur favorisant la transmission des maladies
infectieuses, l’incidence et la prévalence de ces maladies sont considérées comme
indicateurs du développement économique et social.
Les facteurs favorisant la propagation des maladies contagieuses sont de plusieurs types
 Hygiène collective et individuelle
 Habitat : insalubrité, absence de système hygiénique d‟évacuation des eaux
usées, manque d’eau potable et saine, promiscuité…..
 L’alimentation : non équilibrée, manque hygiène alimentaire
 Les traditions alimentaires, de mode de vie
 Coutumes: soins du cordon ombilical avec (henné et le khôl)
 Le degré d’instruction :analphabétisme
 Le mouvement et rassemblement de la population : mousems ,tourisme
 La dégradation de l’environnement par les déchets solides, liquides et déchets à
risque infectieux.

LES PHASES D’EVOLUTION D’UNE MALADIE TRANSMISSIBLE:


I- Définition d’une maladie transmissible

Une maladie transmissible est définie selon deux caractères qui sont l’infection et la
contagiosité.
« Une maladie transmissible est une maladie infectieuse due à l’envahissement d’un
organisme sain par un agent pathogène vivant et contagieuse par le fait de sa transmission
d’un individu malade à un individu sain selon la chaîne et le mode de transmission spécifiques
de la maladie »

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1- La contamination ou infection ou infestation:
C'est la pénétration d'un micro-organisme dans un organisme hôte (à travers les
orifices naturels ou à travers une brèche cutanéo-muqueuse à l'occasion d'une lésion
ou d'une piqûre). La pénétration de l’agent pathogène dans un organisme sain va
provoquer une série d’événements chez l’individu infecté :

· Le germe va s’implanter dans le site de pénétration, va s’adapter à l’hote, et va se


multiplier et produire de la toxine.

· L’hote va réagir à l’action du germe par des réactions inflammatoires et stimulation


du système immunitaire de défense (production d’anticorps).

La dose infectante est importante puisque dans la plupart des cas il faut une dose minimale
d’inoculum pour générer une infection. Cette dose varie selon le germe et peut être atteinte à
l‟occasion d'un seul contact ou d‟exposition répétée (dose cumulative).
1- La phase d’incubation :
C’est le délai séparant la pénétration de l’agent pathogène dans l’organisme du
réceptif et l’apparition des premiers signes cliniques de la maladie.
La phase ou la période d’incubation est caractéristique pour chaque maladie, c’est
pendant laquelle que le germe va se multiplier, se reproduire, produire la toxine et
acquérir les qualités qui vont lui permettre d’entraîner la maladie et faire apparaître les
signes cliniques.
La durée de la période d’incubation dépend de :
- La quantité de germe absorbée ou inoculée
- La vitesse de multiplication et de reproduction du germe
- La distance entre la porte d’entrée et le site privilégié de la prolifération du germe
C‟est la phase de multiplication des germes. Il n‟y a aucun signe de maladie. Elle est
très variable d‟une maladie à une autre : quelques heures (certaines GEA), plusieurs
jours et jusqu‟à plusieurs semaines pour la rage.

2- La phase d’invasion :
C’est le stade du transport du germe après multiplication et reproduction au niveau du
site d’entrée par voie sanguine ou lymphatique vers l’organe cible de l’infection ou
dissémination dans tout l’organisme.
La période d’invasion est caractérisée par l’apparition des signes cliniques non
spécifiques prodromes : fièvre, malaise fatigue
3- La phase d’état
Apparition des signes qui déterminent la maladie
Certaines infections peuvent rester inapparentes chez certaine (rubéole, l‟hépatite À,
Toxoplasmose). Seuls des examens sanguins détecteront les anticorps correspondants :
la personne a, un jour, été infectée. après cette phase vient la phase de la diminution
graduelle de l’intensité de la maladie et la disparition progressive des signes cliniques.

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4- Phase de résolution:
Elle correspond à:
La guérison,
Le portage ou
La mort

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LE DEPISTAGE :
1. Définition:
C’est l’identification dans une population a priori en bonne santé, de sujets
présentant soit une maladie inapparente, soit un risque d’une maladie donnée.
C’est un procédé permettant l’identification d’une maladie ou d’une anomalie non
connue chez des sujets considérés comme indemnes.

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C’est une action de prévention secondaire visant à identifier présomptivement à
l’aide d’un test, d’un examen ou d’une autre technique d’application rapide, les
personnes atteintes d’un problème de santé latent, passé jusque-là inaperçu.
Plusieurs points sont essentiels dans cette définition :
 Le dépistage concerne des personnes apparemment en bonne santé, ce qui
exclus tout symptôme qui doit ‘emblée faire l’objet d’une démarche diagnostique, et
non un dépistage.
 Une conséquence importante est la faible motivation de ces personnes en
apparente bonne santé.
 Le dépistage cherche à faire un premier partage, entre les personnes
apparemment en en bonne santé mais qui sont probablement atteintes d’une
maladie donnée et celles qui en sont probablement exemptes.
2. Types de dépistage :
2-1- Le dépistage de masse : large généralisé à toute la population
2-2- Le dépistage sélectif : orienté vers des groupes dits à haut risque (exp.
dépistage autour d‟un cas de tuberculose), définie par la présence d’un ou de
plusieurs facteurs de risque. Il peut être réalisé dans deux contextes
différents :
- IL peut être intégré au dispositif général de soins (dépistage individuel). Il est
alors pratiqué lors de soins pour un autre problème. L’avantage de ce choix est
la personnalisation, gage de continuité du dépistage dans le temps.
- Il peut au contraire faire l’objet d’un dispositif spécifique : exemple : les centres
de dépistage anonyme et gratuit pour leVIH.

LA PREVENTION :
1. Définitions:
La prévention est l‟ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire la prévalence
et la gravité des maladies ou des phénomènes de santé. Elle fait appel à des mesures
de prévention individuelles et collectives. L‟OMS distingue :
1- 1- La prévention primaire :
Elle correspond à des actions concernant des personnes indemnes de maladies, chez
lesquelles un ou plusieurs facteurs de risque sont présents. Ces personnes constituent de
ce fait un groupe exposé à un risque plus élevé par rapport aux autres, de développer

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ultérieurement les affections liées à ces facteurs. Les actions de prévention primaire
consistent à :

 Supprimer l’exposition des personnes aux facteurs en question


 Protéger les personnes contre l’exposition et fait appel à:
 Des mesures de prévention individuelles;
 Hygiène corporelle et vestimentaire;
 Vaccination ;
 Utilisation de préservatif.
Lorsque cette prévention primaire est efficace, elle se traduit par une réduction de
l‟incidence de l‟affection considérée.

1- 2- Prévention secondaire:
Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence d’une maladie par la
réduction de la durée de son évolution. Elle est basée essentiellement sur:

 Le dépistage précoce des maladies


 Le traitement des premières atteintes
1- 3- La prévention tertiaire
Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités
chroniques et récidives. Elle est basée essentiellement sur la réadaptation et la
réinsertion sociale ou professionnelle.
2. Déclaration:
C‟est un acte régi par la loi obligeant les professionnels de santé à signaler à
l‟autorité sanitaire l‟apparition de toute maladie à déclaration obligatoire ou de tout
phénomène de santé anormal.
La déclaration des maladies permet de surveiller et suivre la tendance des maladies
ainsi que l‟état sanitaire de la population et de prendre les mesures de prévention et
de lutte qui s‟imposent pour les enrayer.
3. Eviction scolaire :
L'éviction scolaire est le terme signifiant le fait que les enfants atteints de maladie
contagieuse doivent cesser de fréquenter leur école pendant une durée dépendant de la
maladie en cause.
4. Isolement:
On distinguer deux types d‟isolement :
- Isolement protecteur :Procédure visant à protéger un sujet particulièrement

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réceptif, de tout risque infectieux provenant de l'environnement, des autres patients et
des membres du personnel
- Isolement septique :Procédure visant à s'opposer à la transmission des agents
infectieux d'un malade infecté ou colonisé à un autre malade ou au personnel soignant.
5. Prophylaxie:
La prophylaxie est l’ensemble des mesures visant à empêcher l’apparition, la
réapparition et la propagation de maladies
6. Les maladies contagieuses et infectieuses à déclaration obligatoire:
Ce sont les maladies faisant l’objet d’une transmission obligatoire de données
individuelles à l’autorité sanitaire.
6-1- Les critères de déclaration des maladies contagieuses :
6-1-1- Les critères principaux, par ordre d'importance :
• Les maladies qui justifient de mesures exceptionnelles à l'échelon international
(peste, choléra) que le MS doit déclarer àl'OMS.
• Les maladies qui nécessitent une intervention urgente à l'échelon local, régional ou
national : leur signalement déclenche des enquêtes, des mesures préventives
(méningite à méningocoque, poliomyélite, diphtérie, tuberculose…) et des mesures
correctives pour agir sur la source de contamination(TIAC…).
• Les maladies pour lesquelles une évaluation des programmes de prévention et de
lutte menés par les pouvoirs publics est nécessaire pour en mesurer l'efficacité et au
besoin les adapter (sida, tuberculose, tétanos…)
• Les maladies graves dont il est nécessaire d'évaluer et de suivre la létalité, la
morbidité et le risque de séquelles (sida, légionellose …);
• Les maladies pour lesquelles il existe un besoin de connaissances comme les
maladies émergentes ou mal connues (maladie deCreutzfeldt-Jakob).
6-1-2- Les critères de faisabilité :
• La maladie ne doit pas être trop fréquente pour garantir un bon niveau de
notification et permettre une réponse rapide des services déconcentrés;
• La disponibilité d'une définition ou d'une classification des cas simple et spécifique
pour que la déclaration soit facile;
• La déclaration doit être acceptée par le milieu médical et par la société;
Trois autres maladies ont été inscrites récemment sur cette liste dans le cadre de la
lutte contre le bioterrorisme : le charbon, la tularémie et les orthopoxviroses dont la
variole.

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Liste de maladies à déclaration obligatoire : (liste actualisée 2001)
Botulisme, Brucellose, Charbon, Choléra, Diphtérie, Fièvres hémorragiques
africaines, Fièvre jaune, Fièvre typhoïde et fièvres, paratyphoïdes, Infection aiguë
symptomatique par le virus de l'hépatite B, Infection par le VIH quel qu'en soit le stade,
Infection invasive à méningocoque, Légionellose, Listériose, Orthopoxviroses dont la
variole, Paludisme autochtone, Paludisme d'importation dans les départements d'outre-
mer, Peste, Poliomyélite, Rage, Saturnisme de l'enfant mineur, Suspicion de maladie de
Creutzfeldt-Jakob et autres Encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles
humaines, Tétanos, Toxi-infection alimentaire collective, Tuberculose, Tularémie,
Typhusexanthématique
6-2- Objectifs de la déclaration:
• Recueillir exhaustivement les données des maladies à déclaration obligatoire afin de:
• Analyser l‟évolution dans le temps de ces maladies.
• Prévenir les risques d‟épidémies
• Détecter précocement une épidémie et agir rapidement en cas de survenue d‟une
épidémie
• Adapter les politiques de santé publique aux besoins de lapopulation
Les déclarations immédiates et quotidiennes:
Ces déclarations concernent les maladies soumises au règlement sanitaire
international et les maladies à déclaration immédiate (voir listes de classification des
maladies).
Les déclarations hebdomadaires:
Ces déclarations concernent les maladies à déclaration hebdomadaire.
Les déclarations mensuelles:
Elles concernent les maladies à déclaration mensuelle.
7. Procédure de déclaration des maladies contagieuses :
La déclaration des maladies est un acte médical qui consiste à signaler à l‟autorité
sanitaire habilité (délégation, région et MS) l‟apparition ou la présence d‟un ou de
plusieurs cas de certaines maladies.
7-1- Niveau de recueil des informations et des déclarations
 Les dispensaires: Notification et déclaration à la circonscription sanitaire chef lieu
des cas de Rougeole, Coqueluche, Conjonctivite. Ces trois maladies sont déclarées et
diagnostiquées par le personnel paramédical car le diagnostic est purement clinique.
 Les hôpitaux: Déclaration à la délégation médicale des cas cliniques et confirmés
21
des maladies à déclaration obligatoire
 Les centres de santé: Notification et déclaration à la délégation médicale (SRES)
de tous les cas cliniques des maladies sous surveillance et à déclaration obligatoire.
7-2- Destinataire des déclarations
La circulaire du Ministère de la santé N°755/292/201 du 24 Mars 1976 et celle du
ministère de l‟intérieure N°17 DLA/I du 17 Janvier 1977 précisent la destination des
déclarations“
Les déclarations des cas de maladie doivent être faites exclusivement à l‟autorité
sanitaire provinciale ou préfectorale qui doit les cheminer au ministère de la santé par la
voix de la direction régionale de la santé (service de santé public et de surveillance
épidémiologique)
7-3- Système d’information de la déclaration des maladies
Les déclarations des maladies sont faites sur des fiches de déclaration selon un model fixé
par l‟article 3 de l‟arrêté du MS. Ces fiches sont transmises des différents niveaux de
déclaration (dispensaires, centres de santé, hôpitaux) aux autorités sanitaires provinciale ou
préfectorale qui doivent les cheminer par fax ou courrier électronique à l ‟ORE puis au
Ministère de laSanté.

22
8. Code OMS des maladies transmissibles :
Lesmaladiessontclasséesselonlescodesde la classification internationale des
maladies (CIM) établie par l‟organisation mondiale de la santé(OMS)
MALADIES CODES (CIM10)
Bilharziose B65
Brucellose A23
Charbon Humain A29 .9
Cholera A00
Conjonctivite Gonococcique du nouveau né A54.3
Coqueluche A37.0
Diphtérie A36
Fièvre Typhoïde et Fièvres paratyphoïdes A0.10 – A0.11
Fièvre Jaune A95
Fièvre Récurrente A68
Hépatites virales B15
Leishmaniose B55.1 – B55.2
Lèpre A30
Leptospirose A27
Paludisme B50
Peste A20
Paralysies Flasques Aigues (PFA) A36
Poliomyélite A36
Maladie de Creutzfeldt - Jacob A81.0
Méningites A87
SIDA B24
Syphilis primaire et secondaire A50 – A52
Rougeole B0.5
Rage Humaine A82
Rhumatisme Articulaire Aigu (RAA) I 100
Tuberculose A15
Toxi infection alimentaire collective (TIAC)
Trachome A71
Typhus exanthématique A75.0
Tétanos A35
Urétrite gonococcique et non gonococcique A54

23
ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE :
1- Définition:
Une enquête épidémiologique comprend des inspections en vue d‟obtenir les
réponses aux questions quoi ? Qui ? Où ? Quand ? et pourquoi ? s‟appliquant à une
maladie. Les conclusions tirées de l‟analyse des informations recueillies pendant une
enquête épidémiologique doivent être les explications les plus logiques et les plus
raisonnables des faits et des observations.
2- Différents types des enquêtes épidémiologiques :
2-1- Epidémiologie descriptive:
Elle a pour objectif de décrire un phénomène de santé au niveau d‟une population :
fréquence, répartition, évolution, caractéristiques.
Les principaux types d‟enquêtes :
A- Classement selon le type d’enquêtes :
Les enquêtes exhaustives :
Elles peuvent concerner soit l‟ensemble de la population, soit l‟enregistrement
exhaustif de tous les cas d‟une affection, ce qu‟on appelle un registre de morbidité.
Les enquêtes sur échantillon représentatif ou enquêtes par sondage :
• L’échantillonnage peut être simple ou élémentaire:
Dans ce cas l‟échantillon est tiré au sort dans la population cible (base de sondage)
en une seule opération.
 Le sondage peut être également stratifié:
La population est initialement subdivisée en sous-groupes homogènes (strates) définis
selon un ou plusieurs critères (appelés variables d'intérêt). Dans chaque strate, on
prélève aléatoirement des individus pour obtenir des sous-échantillons aléatoires
simples.

24
 Le sondage peut également être en grappes:

Une population est subdivisée en sous-groupes (grappes). On choisit ensuite


aléatoirement des grappes et tous les éléments de chaque grappe choisie constituent
l'échantillon.

Dans ce cas, ce ne sont pas des individus qui sont tirés au sort, mais des sous
groupes (grappes). Tous les individus du sous groupe tiré au sort participent à l‟enquête.
NB : Dans la réalité on couple souvent ces méthodes.
B- Classement selon la chronologie de l’enquête:
Pour leur classement il faut tenir compte des rapports chronologiques entre la date de
l‟enquête et le moment où s‟est produit l‟événement sur lequel porte l‟enquête.
Enquêtes rétrospectives :
l‟événement recherché s‟est déjà produit. On recherche donc l‟information dans le «
passé » soit en interrogeant les sujets (anamnèse) soit à partir de documents comme un
dossier clinique...
Enquêtes prospectives :
Lorsqu‟on met en place l‟enquête, l‟événement ne s‟est pas encore produit. C‟est la
surveillance de la population qui permet l‟enregistrement des événements.
On les appelle également des enquêtes de cohorte prospective ou des enquêtes
longitudinales.
Enquêtes transversales :
On enregistre à un moment donné la présence ou non de l’événement étudié.

Étude portant sur les sujets présents au moment de l’enquête

Ex: prévalence des hépatites C au 6/3/2015

3-2 Epidémiologie analytique


Elle a pour objectif d‟étudier les liaisons entre un phénomène (problème) de santé et
un (ou des) facteur(s) susceptible(s) d‟influencer la survenue de ce phénomène de
santé. Le terme « influencer » est ici volontairement neutre. La nature de la liaison entre
ce facteur et le phénomène (relation causale ou non) sera discutée plus loin. Les
principaux types d‟enquêtes:
2-2- Epidémiologie analytique :
A- L’enquête cas-témoins
C‟est une enquête rétrospective où on compare la fréquence d‟un facteur dans les

25
antécédents de deux groupes: un groupe de « cas » présentant l’affection étudiée et un
groupe de témoins indemnes de cette affection.
Dans ce cas on connaît initialement le nombre de malades et celui de non malades
B- L’enquête exposés-non exposés :
Appelée également: enquête de cohorte.
Dans cette modalité d‟enquête on part de deux groupes de sujets, un exposé au
facteur l‟autre non exposé. Dans les deux groupes, on enregistre la fréquence
d‟apparition de la maladie étudiée : enquête de cohorte prospective
Dans ce cas, le tableau de contingence est bâti à partir des groupes exposés -non
exposés dont on connaît l‟effectif initial
Exp1 :
• Une enquête cas-témoins : on compare la fréquence des antécédents de tabagisme
dans deux groupes : un groupe de cas, présentant un cancer du poumon, un groupe
témoin indemne de cette affection.
• Une enquête exposés-non exposés : on suit deux groupes, l‟un de fumeurs
(exposés) l‟autre de non fumeurs (non exposés) et on enregistre l‟apparition du cancer
dans les deux groupes.

26
3- Les étapes d’une enquête épidémiologique :
 Confirmer l’existence de l’épidémie : Une épidémie est une augmentation du
nombre de cas par rapport aux expériences passées pour une période, une place et une
population données.
 Etablir et vérifier le diagnostic;
 Etablir la définition des cas : La définition des cas doit être claire, simple et
précise en se basant sur des critères objectifs:- Cliniques : symptômes;
Para cliniques : examens de certitude ;
Epidémiologiques : caractéristiques de lieu, de personne et de temps.
 Collecte des données : Une fiche d‟enquête doit être établie pour chaque
malade. Elle doit comprendre toutes les informations nécessaires, à savoir, les données
démographiques, cliniques, biologiques et épidémiologiques.
 Caractériser l’épidémie : Les informations collectées doivent être organisées de
manière à pouvoir décrire l‟épidémie selon les caractéristiques : de temps, de lieu et de
personne (Quand ? ou ? Qui?)
 Formuler des hypothèses : Une ou plusieurs hypothèses seront émises sur la
cause de l‟épidémie : L‟agent causal, sa source et son mode detransmission.
 Tester les hypothèses ;
 Etablir les mesures de contrôle : Elles peuvent être collectives ou individuelles :
Isolement des malades;
-Traitement spécifique des malades, des porteurs, desvéhicules,des vecteurs et
des réservoirs ;
Immunisation des sujets à risque.
Mesures d‟hygiène, désinfection des véhicules ;
Education sanitaire.
 Préparer le rapport sur l’épidémie;
 Continuer la surveillance épidémiologique : Il est essentiel d‟assurer une
surveillance épidémiologique permanente, tout en évaluant l‟efficacité des mesures de
contrôle instaurées.

27
SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE :
La mesure de la fréquence est l‟étape de la quantification de la survenue ou de
l‟existence du phénomène de santé dans la population.
Cette mesure ne peut se faire que par la surveillance épidémiologique qui est la
source des données en épidémiologie.
Les données épidémiologiques les plus importantes sont celles issues des activités
de routine. Ces données fournissent des indications grossières sur l‟existence et la
fréquence de survenue des maladies chez une communauté donnée, dans le temps et
dansl‟espace.
1. Définition de la surveillance épidémiologique:
La surveillance est un processus de collecte, de compilation et d‟analyse des
données, ainsi que leur diffusion à ceux qui ont besoin d‟être informés.

En pratique, la surveillance épidémiologique est un processus, continu, systématique


composé de quatre activités principales :

 Collecte de données pertinentes sur une population et une régionspécifiques.


 Regroupement et tabulation de ces données sous une forme significative et
exploitable.
 Analyse et interprétation desdonnées.
 Diffusion des données et des résultats aux services et personnesintéressés.
2. Eléments de la surveillance épidémiologique :
 Déclarations des décès.
 Déclarations des maladies.
 Déclarations des épidémies.
 Rapports des investigations des épisodes épidémiques ou autour d‟uncas.
 Déclarations et rapports des laboratoires.
 Etudes épidémiologiques.
 Informations sur la distribution des réservoirs et des vecteurs.
 Information sur la distribution des médicaments.
 Données démographiques.
 Données environnementales.
 Informations publiques et médiatiques.
3. But de la surveillance:
Le principal but de la surveillance est la détection des changements de distribution ou

28
de tendance des maladies dans le temps et dans l‟espace, afin d‟entreprendre les
investigations et les mesures de contrôle nécessaires.
La surveillance, c‟estl‟information pour l‟action.
4. Types de surveillance:

∞ Surveillance passive :

Les informations sont acheminées sans sollicitation ou intervention de la part des


services responsables de la surveillance. Le système attend les notifications.

∞ Surveillance active :

C‟est la collecte de données de façon périodique par un contact régulier avec les
services concernés pour s‟acquérir de la présence ou de l‟absence de nouveaux cas
d‟une maladie particulière. Le système cherche l‟information.
∞ Surveillance sentinelle :
- S.S par réseau : C‟est généralement un groupe de services, des cliniques, de
cabinets médicaux ou de laboratoires qui déclarent, à des intervalles de temps réguliers,
le nombre de cas enregistré d‟une maladie particulière, et ce, en général, dans le cadre
d’un engagement volontaire.
- S.S par site: C’est une surveillance spéciale qui s’effectue d’une façon limitée dans
le temps et dans l’espace et qui est répétée régulièrement à la même période de
l’année. Elle permet de suivre la tendance d’une maladie spécifique, dans un site précis,
et chez des groupes particuliers de la population.

MESURE DE FREQUENCE DES PHENOMENES


EPIDEMIOLOGIES:
1. Notion de base :
a) RATIO :
C’est le rapport des fréquences de deux classes d’une même variable, où le
numérateur n’est pas compris dans le dénominateur.
X
RATIO = --------
Y

Dans une population, on a enregistré 1000 cas de SIDA. Les femmes représentent
450. Le Sex-ratio = M/F est 550/450 = 1,22 c à d 1,22 cas M pour un cas F

29
b) Proportion:
C‟est un rapport où le numérateur est compris dans dénominateur. Elle est
exprimée généralement en pourcentage.
A
PROPORTION = ------
A+B
Exemple : Si dans une population de 1200 personnes, il y a 300 fumeurs et 900 non
fumeurs. La proportion des fumeurs dans cette population est 300/900+300 soit 0.25

ou 25%.
c) Taux :
C‟est une forme particulière de proportion qui renferme la notion de TEMPS. Il
exprime la vitesse de changement d‟un phénomène dans le temps.

Nombre de cas survenus au cours d’une période donnée


TAUX = --------------------------------------------------------------------------------------- x 10 a
Population à risque au cours de la même période

Nombre de décès maternels au cours d’une période


EX : TMM = ---------------------------------------------------------------------------------------------
Nombre de naissances vivantes déclarées au cours de la même période

d) Indice:
C‟est un type de ratio où non seulement le numérateur n‟est pas compris dans le
dénominateur, mais les deux réfèrent à des événements différents. Il est utilisé quand
le dénominateur nécessaire pour une proportion ou un taux ne peut pas être mesuré.

ISF

L‟exemple type est le taux de mortalité maternelle (TMM)


Nombre de décès maternels au cours d’une période
TMM = ---------------------------------------------------------------------------------------------
Nombre de naissances vivantes déclarées au cours de la même période

2. Les mesures de fréquence de morbidité:

a) La mesure de la prévalence (P):

La prévalence c‟est la fréquence des cas existants d‟une maladie dans une
population donnée à un moment donné.

30
Nombre de cas existants dans une population donnée à un moment donné.
P = -------------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10 a
Population total à risque au même moment

b) la mesure de l’incidence (I):


L‟incidence : c‟est le nombre de nouveaux cas survenus dans une population à
risque durant un intervalle de temps donné.

3. Taux de létalité :TL

C‟est la proportion des décès parmi les sujets atteints d‟une maladie spécifique au
cours d‟une période donnée.

Nombre de décès par une maladie au cours d’une période donnée


TL = ---------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10a
Nombre total des malades pendant la même période

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

31
c) la mesure de l’incidence (I):
L‟incidence : c‟est le nombre de nouveaux cas survenus dans une population à
risque durant un intervalle de temps donné.
L‟incidence cumulée ou cumulative (IC) est la proportion des personnes qui
deviennent malades au cours d‟une période déterminée. Autrement dit, c‟est la
probabilité (le risque) qu‟un sujet sain, à risque pour faire une maladie, devienne
malade durant un intervalle de temps donné.
Nombre de cas survenus pendant d’une période donnée
IC = ------------------------------------------------------------------------------------- x 10 a
Nombre de personne à risque au cours de cette période

Exemple : en 2003, 26793 nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés au


Maroc. La population est estimée à 30102 600 habitants.
IC = 26793/ 30 102 600 par an IC = 0,89005/ 1000 / an soit 89/ 100 000 hab. par an
Cette mesure suppose que :
- La population à risque est une population stable et que tous les sujets sont
restés sous surveillance du début à la fin de lapériode
- Tous les malades ont été dépistés et qu„aucun cas n‟a échappé à la
surveillance.
d) Les taux d’attaque :
c-1) Taux d’attaque :
C‟est une mesure d‟incidence cumulée pour un intervalle de temps très court, donc
il s‟agit en réalité d‟une proportion. Il est utilisé principalement au cours des épidémies
des maladies infectieuses.
C‟est le rapport entre le nombre de personnes ayant contracté une maladie et le
nombre de personnes qui étaient à risque pour l‟avoir (exposé au risque).
Exemple : 10 personnes ont développé le Trachome parmi 100 personnes ayant
visité Errachidia. Le Taux d‟attaque est 10/100 = 0,1 soit 10%.
c-2) Taux d’attaque secondaire:
C‟est le nombre de cas survenus parmi les sujets contacts des cas primaires
rapportés au nombre total des sujets contacts.

32
Si parmi les 50 personnes contacts des premiers cas, il y a 20 personnes qui ont
développé la même maladie (trachome), le taux d‟attaque secondaire est de 20/50 =
0,4 soit 40%
c-3) Taux d’attaque spécifique:
C‟estuntauxd‟attaquepropreàchaquesou-groupedespersonnesexposées,telle que
en fonction de leur distribution selon les caractéristiques de la personne ou de lieu.
Si parmi les 60 femmes ayant participé à la visite 15ont fait la maladie, le taux
d‟attaque spécifique pour les femmes = 15/60 = 0,25 soit 25%
4. Les mesures de fréquence de mortalité :
3-1- Taux de létalité :TL
C‟est la proportion des décès parmi les sujets atteints d‟une maladie spécifique au
cours d‟une période donnée.

Nombre de décès par une maladie au cours d’une période donnée


TL = ---------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10 a
Nombre total des malades pendant la même période

Exemple : au Maroc, en 2002, il y a 505 cas de méningite dont 78 décès.


TL = 78/505 = 0,1545 = 15,45 %
3-2- Taux de mortalité
3-2-1- Taux brut de mortalité (TBM)

C‟est la proportion de décès dans une population pendant une période définie.

Nombre de décès durant une période donnée


TBM = ---------------------------------------------------------------------------------------- x 10 a
Effectif moyen de la population pendant la même période

3-2-2- Taux spécifique de mortalité (TSM) :


Nombre de décès dans un sous groupe
TSM = --------------------------------------------------------------- x 10a
Effectif total du sous-groupe

Exemples :
Taux de mortalité néonatal : probabilité de mourir au cours du premier mois
suivant la naissance
Taux de mortalité infantile : probabilité pour un enfant né vivant de mourir avant
son premier anniversaire.

33
Taux de mortalité infanto- juvénile : probabilité pour un enfant né vivant de
Mourir avant son 5 ème anniversaire.

MESURES DE RISQUE :
1. Le risque:
C‟est la probabilité qu‟un événement (phénomène de santé) survienne dans une
population, donnée pendant une période donnée.
2. Facteur de risque:
C‟est une variable qui, sur la base des données épidémiologiques, est reconnue
comme étant associée avec des phénomènes de santé et qu‟il serait important de

prévenir.
3. Les mesures de risque :
Ce sont les différentes mesures de fréquences qui constituent les mesures du risque,
aussi bien chez le groupe des exposés et des non exposés que chez la population totale.
Ces mesures peuvent être :
- des taux d‟incidence
- des incidences cumulées
- des taux d‟attaque, de létalité ou de mortalité

- Etude de COHORTE : On commence par repérer les personnes qui sont exposées
au facteur de risque et celles qui ne le sont pas. Ensuite, on cherche si elles ont
développé la maladie.
ISSUE (Maladie)
Oui Non
EXPOSITION Oui a B n1 = a + b
ETUDE DE
(Facteur de
Non c D n2 = c + d
risque) COHORTE
n3 = a + c n4 = b + d N

a c n3
Re+ (I e+) = ------ R (Ie- e-)
= ------- Rt = ---------
n1 n2 N

34
On va utiliser le terme « risque » pour désigner la mesure du risque chez les deux
groupes et chez le total des deux groupes.
Re+ (I e+ ) = la mesure du risque chez les EXPOSES
Re- (I e- )= la mesure du risque chez les NON EXPOSES
Rt = la mesure du risque chez le TOTAL
Exemple:
Dans une circonscription sanitaire de 50 000 habitants, 1000 cas de diarrhées aigues
ont été enregistrés en 1995.
Le risque total chez la population était :
Rt = 1000/ 50 000 soit 2 %
D‟après les enquêtes entreprises on a suspecté que les de diarrhées peuvent être en
relation avec l‟origine de l‟eau de boisson (traitée ou non traité).
L‟eau non traité pourrait être un facteur de risque.
20 000 habitants de cette circonscription sanitaire boivent l‟eau non traité dont 600 ont
développé la maladie.
Diarrhée aigue
Oui non

Non traitée 600 19400 20 000


Eau
Traitée 400 29 600 30 000
1000 49 000 50 000

 Risques dans la zone « eau non traitée » Re+ = 600/20 000 soit3%
 Risques dans la zone « eautraitée» Re- = 400 /30 000 soit 1,33%
 Rt = 1000/ 50 000 soit 2%

4. Les mesures d’association :


4-1- Risque relatif :(RR)
C‟est le rapport des deux mesures du risque, chez les exposés et chez les non
exposés. Il est aussi appeler rapport des risques ou risque ratio.
Re+
Risque relatif = RR = -----------
Re-
Le RR mesure la force de l‟association entre le facteur de risque et l‟issue (maladie).

35
Plus le RR est élevé plus l‟association entre le facteur de risque et l‟issue (la maladie)
est forte, et donc plus la probabilité que la relation soit causale est élevée.
Un RR = 1 indique qu‟iln‟ya de relation entre l‟exposition et l‟issue
Un RR <1 indique que le facteur en question est un facteur de protection.
3%
Dans notre exemple le RR = ----------- = 2,2556 = 2,26
1,33%
L‟interprétation de ce RR : les personnes qui consomment de l‟eau non traité donc
exposées au facteur de risque ont un risque 2,26 fois plus élevé de faire une diarrhée
aigüe que celles qui consommaient de l‟eau traitée.
4-2- Risque attribuable (R At) :
C‟est la différence entre les risques (DR) càd entre le risque chez les exposée et le
risque chez les non exposés.
Rat = DR = Re+ - Re-.
Dans notreexemple : Rat = 3% - 1,33% =1,67%

36
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Démarche épidémiologique
EXISTE : PREVALENCE
FREQUENCE: Ensemble de cas
SURVIENT : INCIDENCE
DISTRIBUTION: Répartition selon 3 caractéristiques:
Répondre à 3 questions:
-Qui? PERSONNE
-Où? LIEU
-Quand? TEMPS
POURQUOI cette FREQUENCE
selon cette DISTRIBUTION?

HYPOTHESE(S)

DETERMINANTS (facteur (s)de risque) vs Phénomène de santé

La ou les Vérifier

Mesure d’association Mesures du risque


RR : Rapport de risque Risque chez les exposés
DR : différence de risque ou Risque attribuable Risque chez les non-exposés
Risque chez la population to3t1ale
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LES CARACTERISTIQUES :
1. Caractéristiques du temps :
Le risque d'infection varie selon le moment. D‟une manière générale, l‟allure de la
courbe épidémique pourrait nous renseigner sur la nature de la source :
La nature de la source :
 Source ponctuelle:
• Courbe uni modale (un seul pic)
• Ascension rapide et décroissance lente
• Possibilité de situer la période d’exposition
 Source persistante : ascension rapide suivi de plateau
 Transmission de personne à personne : plusieurs vagues (en dents de scie).
La période de l’exposition
La période de l’épidémie
2. Caractéristiques de lieu : Quelle est la DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE des
cas la plus significative? Par lieu de résidence, de travail, ou toute autre activité
(écoles, souks, cérémonies,hammams...).
La représentation des cas sur une carte est faite pour identifier une éventuelle
tendance de distribution selon la place. Ainsi tout groupement de cas dans des lieux
précis permet d'aider dans l'identification de la source d'infection et le mode de
transmission. Quels sont les TAUX D'ATTAQUE spécifiques dans chaque lieu? La
réponse à cette question permet d'identifier les zones à haut risque, ainsi que les
zones à risque faible.
Le risque d'infection peut varier non seulement selon la place, mais aussi selon le
moment où la personne était présente à cette place (ex : lieu de travail et moment de
travail).
3. Caractéristiques de PERSONNE
 Les personnes peuvent être catégorisées en terme de:
Leurs caractères innés ou acquis : âge, sexe, race, état matrimonial, niveau socio-
économique, statut immunitaire ...
Leurs activités: profession, loisirs ...
Autres: religion, coutumes, habitudes alimentaires ...
 Quels sont les taux d'attaque spécifiques de chaque catégorie? Ce qui permet
d'identifier les PERSONNES A HAUT RISQUE, ainsi que celles à moindrerisque.
 Enquoilessujetsmalades(caractéristiquesdescas)diffèrentdurestedela

32
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population?
Parmi les caractéristiques de personne, l'AGE est le facteur le plus important et le
plus productif au cours de l'analyse des données. En effet, l'âge est la variable la plus
fréquemment liée au risque de contracter une maladie. Elle ouvre souvent la voie pour
formuler les hypothèses sur l'origine possible del'épidémie

EXEMPLE SCHEMATIQUE D’UNE ETUDE


EPIDEMIOLOGIQUEDESCRIPTIVE :
Les études descriptives s‟intéressent aux mesures de la fréquence et de la
distribution des phénomènes de santé dans la population ou chez un groupe de la
population.
C‟est à la base des résultats de ces études qu‟on arrive à formuler les hypothèses sur
l‟origine des maladies.
Phase descriptive :
 Confirmer l‟existence de l‟épidémie;
 Vérifier le diagnostic;
 Etablir la définition des cas;
 Collecte des données;
 Décrire l‟épidémie selon les caractéristiques :lieu, personne ettemps.
Etude de cas ou de séries de cas :
C‟estl‟observation clinique détaillée sur un ou plusieurs patients présentant un
phénomène de santé inhabituel.
Ces études sont très utiles pour la formulation des hypothèses et l‟identification de
nouvelles épidémies ou maladies.
Exemple :
1- En 1961, il a été rapporté la survenue d‟une embolie pulmonaire chez une femme
au stade de la préménopause, 5 jours après le début d‟un traitement à base de pilule
contraceptive pour son endométriose. A la suite de ce rapport de cas unique, les études
menéesontdémontrél‟associationentrelapilulecontraceptiveetl‟emboliepulmonaire.
2- A Los Angeles, en 6 mois (entre octobre1980et mai 1981) 5 jeunes homosexuels
ont été admis dans 3 hôpitaux pour une pneumonie à pneumocystiscarinii. Etant donne
que cette maladie ne touchait que les sujets ages cancéreux sous immunosuppresseurs,
cette série de cas a attire une grande attention. L‟hypothèse que le comportement
sexuel particulier de ces jeunes est un facteur de risque pour ce nouveau phénomène
de santé, a été soulevée. Celle-ci fut largement et rapidement vérifiée par la suite.Ainsi,

33
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suite à cette série de cas, en 1981 le SIDA sera reconnu comme nouvelle maladie,
l‟agent causal (VIH) sera identifié deux ans plus tard.
TRAVAUX DIRIGES :
1) Dans une population de 7500 enfants de moins d‟un an, on a constaté que 5300
sont vaccinés contre la tuberculose. Calculer la proportion des enfantsvaccinés.

2) Dans une population de 1300 enfants de moins d‟un an, seulement 500 enfants
sont vaccinés contre la rougeole. Calculer le ratio enfantvacciné.

3) Dans un service de radiologie, où exercent trois techniciens, on a enregistré lors du


1er trimestre 2006, la production de 240 examens radiologiques du poumon dont 10%
sontillisibles.
a) Calculer le nombre moyen d‟examens réalisés partechnicien.
b) Calculer le ratio clichéillisible.

4) Le 1/7/2005, un épidémiologiste a examiné la réaction tuberculinique (RT) de


chacun des 435 employés d‟une entreprise commerciale ; la RT était positif chez 243
d‟entre eux et négative chez le reste. L‟épidémiologiste a décidé de calculer la
prévalence des RT positives parmi les 435 employés. Pourquoi a t-il utilisé la prévalence
et non l‟incidence ? calculer cetteprévalence.
60% des employés sont des hommes. Parmi les 243 personnes dont la RT est
positive, 70% sont des hommes. Calculer la prévalence des RT positives chez les
hommes et chez lesfemmes.

5) Dans un complexe hôtelier, 756 personnes sont des pensionnaires et 250 sont des
employés. Parmi les 756 pensionnaires, 274 sont de nationalitéfrançaise.
47 personnes ont développées une gastro-entérite aigue.
a-calculer le taux d‟attaque parmi l‟ensemble de la populationhôtelière.
b- durant l‟enquête épidémiologique préliminaire, il s‟est avéré que tous les malades
sont des français. Calculer le taux d‟attaque chez lesfrançais.

6) En l‟an 2001, la population moyenne de la capitale de Mali était de 100 000


habitants dont 52% étaient de sexe féminin, 48% étaient de sexe masculin et 4% étaient
des enfants âgés de moins d‟un an. Durant la même année, il a été enregistré dansle

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pays : 520 décès de sexe féminin, 576 décès de sexe masculin et 160 décès âgés de
moins d‟un an.
a) Calculer le taux brut demortalité
b) Calculer le taux de mortalité chez le sexeféminin
c) Calculer le taux de mortalité chez le sexemasculin
d) calculer le taux de mortalité chez les enfants âgés de moins d‟unan.

7) Lorsd‟unetoxi-infectionalimentairecollectivesurvenuedansuneprison,150des
450 détenus ont été affectés. La soupe de légumes servie la veille au dîner fût
soupçonnée d‟être liée à la survenue de cette épidémie ; 360 personnes l‟avaient
consommée dont 120 malades.
a) Etablir le tableau de contingence décrivant cettesituation.
b) Calculer le risque relatif(RR)
c) Calculer le risqueattribuable.
d) Que peut-on conclure vous?

8) Le 1/7/2005, un épidémiologiste a examiné la (RT) de chacun des 435 employés


d‟une entreprise commerciale ; la RT était positif chez 243 d‟entre eux et négative chez
le reste. L‟épidémiologiste a décidé de calculer la prévalence des RT positives parmi les
435employés.
8-1- Pourquoi a t-il utilisé la prévalence et non l‟incidence ? Calculer cette prévalence.
60% des employés sont des hommes. Parmi les 243 personnes dont la RT est
positive, 70% sont des hommes.
8-2- Calculer la prévalence des RT positives chez les hommes et chez les femmes.

9) L‟infection nosocomiale est un problème de santé public. Les chiffres dont on


dispose sont rares, et ceux disponibles ne sont souvent que des estimations (car ils sont
toujours calculés par rapport à unéchantillon).
En pratique, il est difficile de déterminer si une infection d‟un malade est nosocomiale ou
non (elle est fonction de la durée d‟incubation, de l‟agent causal…) sauf pour l‟infection de
la paroi.
Une étude est menée par une équipe (C.Marzouki, M.Tamghar et J. Bouzid). Elle
portesurl‟infectiondelaparoichezlesopérésdequatreservicesdechirurgieauniveaude l‟hôpital
Med V de Meknès du 01 janvier au 31 Mars 2012 sur un échantillon de 48 malades opérés
dans la même période par le biais d‟une fiche établieauparavant.
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L‟étude a révélé que le premier pansement a été infecté chez 13 malades.
9-1- De quel type d‟études‟agit-il ? justifiez votre réponse
9-2- Calculez l‟incidence de l‟infection nosocomiale
9-3- Sachant que sur les 48 malades, 19 sont des diabétiques dont 9 ont eu une
infection de la paroi les premières 72 heures :
9-3-1- Tracez le tableau de contingence
9-3-2- Calculez le RR (risque relatif)
9-3-3- Interprétez le résultat

10) Une étude menée auprès d'environ 4000 volontaires pour le dépistage du cancer
du poumon entre le 01/ 12 / 2003 et le 30/ 01/ 2004. Une tomodensitométrie des
poumons était réalisée. Les tumeurs repérées ont fait l'objet d'investigations
complémentaires. Parmi ces 4000 volontaires, 19 ont eu une tumeur maligne après tests
histologiques.
10-1) Calculez l’incidence cumulée du cancer du poumon durant les deux mois
(décembre 2003 et janvier 2004).
10-2)Durantl’étapeanalytiquedel’étude,onaremarquéqueparmiles4000
volontaires, 150 sont des fumeurs dont 5 cancéreux.
a) Formulez unehypothèse
b) Tracer le tableau decontingence
c) Calculez le taux d'attaque chez les fumeurs et chez lesnon-fumeurs
d) Calculez le risquerelatif
e) Interprétez ceRR
d) Que peut-on conclure

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