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Objectifs du cours
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CONTENU DU COURS D’EPIDEMIOLOGIE
1. Buts
1. Définition des concepts couramment utilisés en épidémiologie et historique.
2. Définition de différentes approches ou mesures de base en épidémiologie
(Taux, ratio, quotient, proportion…)
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Chap. I. DEFINITION DES CONCEPTS ET HISTORIQUE
Nous retrouvons dans cette définition trois éléments étroitement liés à savoir :
distribution, facteurs responsables et fréquence.
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la fréquence de la maladie qui est la quantification de son existence ou
de sa survenue.
la distribution de la maladie qui répond à la question de savoir quels
seront les individus d’une population qui contracteront la maladie, le lieu
et le moment de survenue.
enfin les facteurs responsables de la maladie.
Mais avant tout il faut connaître d’abord les deux premiers éléments à savoir la
fréquence et la distribution de la maladie pour vérifier une hypothèse
épidémiologique.
I.2. Historique
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De son côté, en 1839, William Farr, qui était médecin, a mis au point un
système de recueil du nombre et des causes de décès.
Les deux Scientifiques montraient déjà que les données recueillies dans les
populations humaines pouvaient contribuer à l’étude des maladies. C’est
même ce Scientifique qui a procédé à la comparaison des causes de décès chez
les personnes mariées et célibataires, celles des différentes professions. De
cette manière, il a contribué à mettre au point une grande partie des
méthodes utiles aux études épidémiologiques modernes telles que :
Le 4ème élément important de cette définition est que les études épidémiologiques
sont réalisées sur des populations humaines. Cela a comme conséquence qu’il est
impossible de prévoir l’application à l’homme de découvertes faites dans une espèce
animale. Si la recherche fondamentale peut nous aider à comprendre pourquoi telle
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exposition favorise ou prévient telle maladie, seule l’épidémiologie permet de
mesurer l’importance de la relation exposition-maladie chez l’Humain et offre la
possibilité de modifier le risque en intervenant.
1. un ratio :
C’est le rapport des fréquences de deux classes d’une même variable. Le numérateur
n’est pas compris dans le dénominateur mais que tous les deux réfèrent à des classes
mutuellement exclusives. Le numérateur et le dénominateur sont de même nature. Il
s’exprime par un nombre sans unité exemple sex-ratio (homme/femme),
Ex 2
2. Proportion
Une proportion est un rapport dans lequel les deux quantités appartiennent au
même ensemble et dans lequel le numérateur est inclus dans le dénominateur. Une
proportion s’exprime sous forme d’un nombre compris entre 0 et 1 ou sous forme
d’un pourcentage (ou pour mille, pour dix milles, pour cent milles, etc. Une
proportion n’a pas d’unité
P=a/ (a+b)
Ex1 : Dans une population de 7 500 enfants de moins de 5 ans, il ya
5 300 enfants correctement vaccinés contre la rougeole.
La proportion d’enfants vaccinés est de 5 300/7 500=0,707=70,7%.
Cette proportion est communément appelé « Couverture vaccinale »
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3. un taux
C’est un rapport qui mesure la probabilité de la survenue d’un événement au cours
du temps. Au numérateur figurent des individus ayant subi un événement pendant la
période de temps déterminé et au dénominateur figure l’ensemble des individus
susceptibles de connaître l’événement pendant cette période (population moyenne
pendant cette période).
4. La cote
5. L’indice
Un indice est un rapport utilisé lorsque le numérateur n’est pas compris dans le
dénominateur et que l’un et l’autre renvoient à deux événements distincts. On
l’utilise surtout comme indicateur de fonctionnement comme en Economie de la
Santé.
Ex1 : Le nombre de lits par médecin (500 lits pour 10 médecins)
Expression de l’indice : 50 lits pour un médecin
Ex2 : Le nombre d’enfants hospitalisés par pédiatres (400 enfants pour
4 Pédiatres. Expression de l’indice : 100 enfants pour un pédiatre
B. Indicateurs épidémiologiques
1. Prévalence
La prévalence (P) d’une maladie est la proportion des personnes affectées par cette
maladie à un moment donnée dans la population. La prévalence indique tout
simplement l’ampleur d’un problème. C’est donc un indicateur statique de morbidité.
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Taux de prévalence =Nombre de cas d’une maladie à un moment donné sur la
population totale dont sont issus ces cas. Elle s’exprime pour 100 ,1000 etc. C’est un
indicateur statique de morbidité.
Ex : dans une Ecole secondaire de la Mairie de Bujumbura qui comportait 120 élèves,
on a procédé à un dépistage anonyme du VIH et 5 élèves étaient séropositifs. La
prévalence des personnes infectées dans cette population au moment de l’enquête
était donc de 5 /120=0,04=4%
2. Incidence
Le taux d’incidence est une mesure de la vitesse de propagation d’une maladie dans
une population. C’est un taux qui mesure la fréquence d’apparition d’une maladie
dans la population sur une période de temps donnée. C’est un indicateur dynamique
de morbidité. Elle exprime une morbidité : nombre de nouveaux cas pour une
affection apparue dans une population donnée et pendant une période donnée
(année en général).
L’incidence est donc un indicateur dynamique de morbidité. Certains utilisent même
le terme d’incidence pour incidence cumulée.
Taux d’incidence = Nouveaux cas d’une maladie durant une période donnée /
population soumise au risque
L’incidence mesure le risque d’être atteint d’une maladie. Elle ne se rapporte qu’aux
nouveaux cas. Selon la période de temps considérée, on distingue plusieurs façons de
calculer l’incidence :
8
L’incidence cumulée du paludisme : 15.000/7.800.000 =0,0019, soit environ
2 cas pour 10000 habitants
3 nouveau cas
=---------------------------
59 personnes-mois
Ex2 : On déclare une épidémie de grippe caractérisée par une forte fièvre.
Dans une maison qui comporte 5 jeunes enfants, les parents décident
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d’observer de près l’apparition de la fièvre dès 6 h du matin au lever. Le
premier enfant fait la fièvre à 7h00 du matin, le 2ème enfant fait la fièvre à 9
h00, le 3ème à 12H00 et enfin le 4ème à 13H00. Jusqu’à 18 h le 5ème enfant
n’avait pas encore de fièvre.
3. Risque de maladie
P 23/100.000/an
--- = 1anX --------------------- =0,5 année
I 45,9/100.000/an
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Bien que ces deux indicateurs soient étroitement liés, leur utilisation n’est pas la
même. Les mesures de prévalence sont très utiles pour les responsables de la santé
publique pour évaluer l’impact d’une maladie dans une communauté et prévoir le
traitement assez rapidement.
A l’inverse, on ne peut pas tester l’hypothèse d’un quelconque facteur soupçonné par
exemple d’influencer la survenue d’une maladie ou de la prévenir car ceci exige un
temps d’observation.
5. Morbidité:
Rapport du nombre de malades au nombre de personnes saines dans une population
donnée en un lieu donné et période donnée.
6. Mortalité globale
La mortalité est un indicateur dynamique. Ici le phénomène étudié est la survenue des
décès et non la survenue d’une maladie. Elle est similaire à une incidence dont
l’événement étudié n’est plus la survenue de maladie mais de décès. Comme
l’incidence, la mortalité peut être mesurée de façon cumulative sur une population
suivie pendant une période donnée (proportion) ou sous forme de taux dont le
dénominateur est exprimé en personnes-années.
Ex Dans un pays X au cours d’une année, il y a eu 32 855 décès dans une population
de 5133580, alors le taux brut de mortalité est de 6,4 décès par 1000 personnes-années.
6. Mortalité spécifique
Ex2 :
si on donne d’autres précisions sur le nombre de la population, les naissances, les
immigrants et les décès, le calcul du taux de mortalité se fait comme suit : on estime
les personnes-temps du dénominateur en postulant que les personnes décédées au
cours de l’année d’observation ont vécu en moyenne la moitié de l’année. Les
nouvelles naissances et les nouveaux immigrants venus gonfler la population au cours
de la même année alors que les autres catégories l’ont dégonflée.
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6130
----------------------------------------------------------------------
608 254+1010 402 +5201 - 3211 - ½ (6130) personnes -années
=environ 9,9 décès pour 1000 personnes-année
a. Mortalité proportionnelle
Représente la part des décès dus à une cause donnée sur l’ensemble de tous les
décès observés pendant une période donnée.
Mortalité spécifique due à une cause donnée
Mortalité globale
Paludisme 25
Diarrhées 10
IRA 15
Rougeole 20
Autres 30
30
25
Paludisme
20
Diarrhées
15 IRA
10 Rougeole
5 Autres
b. Létalité
Elle décrit la survenue de décès chez les personnes atteintes d’une maladie donnée.
Elle se calcule en rapportant le nombre de décès par cette maladie sur le nombre de
nouveaux cas de cette maladie au cours de la même période.
EXERCICES
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On dispose des données suivantes concernant le paludisme pour 4 régions obtenues
sur une période d’une année.
1. EPIDEMIE:
Augmentation rapide et anormale du nombre de nouveaux cas d’une maladie
transmissible ou non transmissible survenue pendant une période de temps au sein
d’une population donnée d’une région donnée.
2. PANDEMIE:
C’est une épidémie qui atteint, dans sa presque totalité, la population d’un pays ou
d’un ensemble de pays ou tout un continent voire même le monde. Ex VIH etc.
3. ENDEMIE:
La présence habituelle dans une région ou au sein d’une population d’une affection
donnée qui s’y manifeste d’une façon continue ou discontinue et sans notion
d’augmentation. Ex paludisme.
4. APPLICATION DE L’EPIDEMIOLOGIE
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A. l’épidémiologie descriptive
Elle recherche les causes des problèmes de santé, rôle de l’exposition à des facteurs
de risques. Les grandes enquêtes en épidémiologie sont les enquêtes transversales,
les enquêtes cas-témoins, les enquêtes de cohorte.
C. l’épidémiologie évaluative
Elle apprécie les résultats d’une action de santé dans la collectivité. Elle regroupe
l’évaluation des stratégies, des pratiques, des programmes de santé et des
thérapeutiques
L’épidémiologie est une des disciplines de base de la santé publique, mais elle est en
relation avec de nombreux autres domaines : les sciences sociales, l’économie de la
santé, mais également d’autres disciplines comme la démographie, l’histoire, le droit,
la géographie, les bio-statistiques.
Chap. II INDICATEURS
Types d’indicateurs
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2. indicateurs sociodémographiques.
3. indicateurs d’utilisation des services de santé.
4. Indicateurs de mesures d’activités et d’évaluation.
3. La mortalité infantile
=nombre de décès de 0 à 365 joursX1000
Nombre de naissances vivantes
4. La létalité
5. L’incapacité et l’invalidité
6. La morbidité (incidence et prévalence)
7. Espérance de vie à la naissance et à différents âge
L’espérance de vie à un âge donné es le nombre moyen d’années qu’une personne de
cet âge peut espérer vivre, étant la mortalité dans la collectivité où elle vit. On utilise
surtout l’espérance de vie à la naissance, mais elle peut se calculer à tous les âges.
L’espérance de vie à la naissance varie énormément à la surface du globe. Dans
certains pays en voie de développement, elle inférieure à 40 ans alors qu’elle atteint
70 dans quelques pays. La moyenne mondiale est estimée à 61 ans.
Selon les annuelles des statistiques sanitaires du MSPLS, nous constatons que les
principales causes de mortalités sont les suivants :
Paludisme : 31%
Autres maladies: 18 %
IVRS : infection des voies respiratoires supérieures (Broncho-pneumonie): 9 %
Anémie: 9 %
Sida confirmé: 7 %
Principaux indicateurs de morbidités:
Les principaux indicateurs de morbidités sont les suivants :
Taux d’Incidence
Taux de prévalence
Taux d’incapacité ou d’invalidité =nombre de personnes présentant une
incapacité de longue durée X1000
Nombre total de personnes examinés
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Principales causes de morbidité
Paludisme : 33%,
Autres maladies: 11 %
IVRS (Broncho-pneumonie)
pneumonie) : 7 %
Maladies diarrhéiques: 7 %
Plaies-traumatismes
matismes – brûlures: 7 %
2. INDICATEURS SOCIO
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
- Taux d’accroissement
oissement naturel: 2,4% (RGPH 2008)
- Pyramide des âges : Elle représente la distribution des effectifs de la
population par classe d’âge et par sexe.
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-
Pyramide des âges de la population urbaine
du Burundi
- La fécondité et la natalité
Le taux brut de natalité est le rapport entre le nombre de naissances vivantes
de l’année divisé par la population totale multipliée par 1000..
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3. Indicateurs socio-économiques
Les indicateurs socio-économiques découlent directement des données caractérisant
la population:
Ø Niveau de revenu,
Ø Niveau d’éducation,
Ø Comportement social
Ø Catégorie socioprofessionnelle,
Ø Nombre de sujets par ménage,
Ø Lieu de résidence,
Ø Confort du logement…
4. INDICATEURS D’UTILISATION DU SYSTÈME DE SANTE
1. La Mesure de l’offre:
Ressources humaines: les effectifs dans les différents services de santé
Ressources matérielles: les infrastructures existantes
Le nombre de lits
Ressources financières: Les dépenses de santé pour paiement de l’assurance
maladie ou pour l’achat de la performance
2. La Mesure d’utilisation:
CONCLUSION
Pour avoir ces indicateurs, certains demandent une étude spécifique et d’autres
peuvent être trouvés dans le système d’informations sanitaires de routine. Tous ces
indicateurs ont de nombreuses applications en épidémiologie telles que:
Introduction
Les études épidémiologiques descriptives sont menées pour recueillir des données
sur l’état d’une maladie à un moment précis. L’indicateur mesuré donc est la
prévalence. Une étude épidémiologique descriptive peut être considérée comme une
photographie instantanée de la situation épidémiologique contrairement à un
système de surveillance continue qui mesure l’incidence par tranche de temps. Une
enquête descriptive peut être soit exhaustive, soit effectuée sur un échantillon
représentatif.
1.a. Principe
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Une cohorte se définit comme un groupe de sujets suivi dans le temps. Si
l’événement observé est la survenue d’une maladie, on mesure à la fin de l’étude le
nombre de sujets atteints par la maladie pendant la période d’étude. Ce nombre
divisé par la taille du groupe est par définition l’incidence de la maladie pendant la
période d’étude. A l’issue d’une étude prospective de cohorte on compare les taux
d’incidence entre les sujets exposés et ceux non exposés. Dans l’étude prospective de
cohorte, l’investigateur connaît le (les) facteur (s) d’exposition des personnes qui
seront suivies mais ignore celles qui contracteront la maladie. L’investigateur suit
donc dans le temps les personnes exposées ou non pour voir si elles contracteront la
maladie.
Maladie
Oui Non
Exposés a B 𝑎
Ie = a+b
Non c D c
exposés Ine c+d
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Exposés Ne a a
Ie = Ne
Non Nne c c
Exposés Ine = Nne
Le Risque Relatif
RR = Ie
Ine
Les taux d’incidence Ie et Ine étant des valeurs comprises entre 0 et 1, le RR est un
nombre sans unités compris entre 0 et infini. Plus le RR est éloigné de 1(> ou <) plus
l’association entre la survenue de la maladie et la présence du facteur étudié est
forte.
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Si RR=1 (si la valeur 1 est comprise entre les bornes de l’IC 95 %), cela veut dire
que l’on n’a pas détecté d’excès de risque dans le groupe exposé. Il n’y a pas
de relation démontrée entre la maladie et l’exposition au facteur étudié
Si RR est significativement supérieur à 1 (borne inférieure de l’IC 95% >1), cela
signifie qu’il existe un excès de risque dans le groupe exposé. Il y a donc une
relation entre l’exposition au facteur étudié et la survenue de la maladie. Le
facteur peut donc être considéré comme un facteur de risque.
Si RR est significativement inférieur à1 (borne supérieure de l’IC 95% < 1), cela
signifie qu’il existe un risque moindre de contracter la maladie s’il ya
exposition au facteur. Ce facteur peut être considéré comme un facteur
protecteur.
Dans une étude prospective de cohorte, les sujets non-exposés doivent être choisis
dans la même population d’où proviennent les sujets exposés. Dans tous les cas, il
faut tendre à respecter la comparabilité entre les groupes. Il faut également bien
préciser au début de l’étude la définition de l’exposition et de la non-exposition
Les sujets non-exposés doivent être choisis dans la même population d’où
proviennent les sujets exposés ; ceci pour éviter d’introduire des biais.
Avantages
Limites (inconvénients)
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Ne permettent pas l’évaluation des maladies rares, sauf si l’échantillon étudié
est très important ou si la maladie étudiée est fréquente chez les sujets
exposés
Prospectives, elles peuvent exiger beaucoup de temps pour avoir les résultats
et d’argent
Rétrospectives, elles nécessitent de disposer des documents appropriés
Le problème de perdues de vue : si elles sont nombreuses, les résultats ne
seront pas valables
L’incidence de la candidose dans le groupe VIH+ est 11 fois plus élevée que dans le
groupe VIH-. La borne inférieure de l’intervalle de confiance à 95% est supérieure à
1.On peut donc en conclure qu’il existe un lien entre l’exposition au virus VIH et la
survenue de la candidose. Le VIH est un facteur de risque de tuberculose.
2. Etudes Cas-Témoins
2.a Principe
Comme son nom l’indique, cette méthode implique d’emblée la comparaison de deux
groupes : un groupe composé de personnes atteintes de la maladie étudiée, appelé
« les Cas », et l’autre groupe composé de personnes n’ayant pas contracté la maladie
appelée « Témoins ». On recherche une exposition antérieure. En d’autres term es,
on connaît des personnes malades, les cas, et on connaît des personnes qui auraient
pu être malades mais qui ne le sont pas, les témoins. A partir de ces données, on
cherche le ou les facteurs qui ont amené les uns à être malades et qui ont épargné les
autres.
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Si la survenue de la maladie est liée à l’exposition (au facteur de risque présumé), on
doit observer un pourcentage d’exposition plus élevé chez les malades que chez les
témoins.
Cas Témoins
Exposés a b
Non c d
exposés
Dans une étude cas-témoins où la sélection des participants s’effectue d’après l’état
de maladie, il n’est pas possible de calculer le taux de développement de la maladie à
partir de l’exposition ou de la non-exposition. Par conséquent, les formules
proposées pour le calcul du risque relatif dans une étude de cohorte ne peuvent pas
s’appliquer aux données d’une étude cas-témoins. On peut cependant estimer
l’équivalent du RR en calculant le rapport des inégalités d’exposition chez les cas et
chez les témoins.
La fréquence d’exposition
o La fréquence d’exposition chez les cas est égale à a/(a+c)
o La fréquence d’exposition chez les témoins est égale à b/(b+d)
Les cotes d’exposition
o La cote d’exposition chez les cas est égale à a/c
o La cote d’exposition chez les témoins est égale à b/d
Les cotes en tant que telles ne servent à rien. Mais leur rapport permet d’évaluer la
liaison entre l’exposition et la maladie. Ce rapport est appelé rapport de cotes (RC)
ou Odds Ratio (OR). Ce dernier terme est le plus couramment utilisé en
Epidémiologie.
25
2.d. L’Odds Ratio
L’odds ratio dans une étude cas-témoins est le rapport de la cote d’exposition chez
les malades (cas) sur la cote d’exposition chez les témoins (les non malades).
OR= a/c
b/d
L’OR est un nombre sans unités compris entre 0 et infini. Un OR nul a pour valeur 1.
Plus un odds ratio est éloigné de 1 (> ou <), plus l’association entre la survenue de la
maladie et la présence du facteur étudié est forte.
Si OR=1 (si la valeur 1 est comprise entre les bornes de l’IC 95 %), cela veut
dire que l’on n’a pas détecté une différence d’exposition entre cas et témoins.
Il n’y a pas de relation démontrée entre la maladie et l’exposition au facteur
étudié.
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Si OR est significativement inférieur à1 (borne supérieure de l’IC 95% < 1), cela
signifie que la fréquence d’exposition est plus faible chez les cas que chez les
témoins. Ce facteur peut être considéré comme un facteur protecteur. Un OR
est égal à 0,1 pour un facteur protecteur.
L’intérêt du calcul de l’OR est de donner la force, le sens et le degré de
signification de l’association alors que le test de X² ne donne que le degré de
signification de l’association
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Valeur ponctuelle d’OR : Force de l’association
Position par rapport à 1 : Sens de l’association
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Intervalle de confiance de l’OR : Degré de signification
Test du X² : Degré de signification
On calcule l’odds ratio, pour chaque niveau d’exposition. Le niveau de référence est
composé des effectifs chez les non-exposés ou chez les exposés au plus faible niveau
d’exposition.
a1/c
OR= b1/d
Un témoin doit être un individu issu de la population d’où proviennent les malades
(les cas). Il doit donc être le plus proche possible des cas à l’exception justement de la
maladie que présentent les cas. Un témoin doit donc être défini par des critères
cliniques négatifs : absence des signes. Un mauvais choix du groupe témoins entraîne
un biais dans l’analyse.
Les informations sur l’exposition des témoins doivent être recueillies de la même
manière chez les témoins et les cas et doivent être identiques.
27
2.f. Nombre de témoins par cas
Il n’est pas nécessaire que le nombre de témoins soit identique au nombre des cas.
Les groupes doivent être cependant rationnellement équilibrés. Si le nombre des cas
est élevé, il suffit de choisir un groupe témoin de la même taille que le groupe des
cas. Si le nombre des cas est faible, on peut augmenter la puissance de l’étude en
choisissant plusieurs témoins par cas tout en veillant à ne pas dépasser 5 témoins par
cas.
-Les études cas-témoins sont relativement rapides et peu coûteuses par rapport aux
autres études analytiques
-Sont particulièrement bien adaptées à l’évaluation de maladie à longue période de
latence
-Sont les meilleures pour l’évaluation des maladies rares
-Peuvent permettre d’examiner plusieurs facteurs étiologiques pour une seule
maladie
Inconvénients
-Ne permettent pas un calcul direct de l’incidence de la maladie chez les sujets
exposés et non exposés,
-Elle permet d’étudier le rôle des facteurs de risque que sur la maladie prise en
compte puisque les cas sont précisément choisis sur ce critère (contrairement à
l’étude exposée et non exposée qui permet d’étudier le rôle d’un facteur sur
différentes pathologies).
-Dans certains cas, la relation chronologique entre exposition et maladie peut être
difficile à établir.
28
-Par rapport aux autres études analytiques, les risques de biais sont importants,
particulièrement ceux de sélection et de mémoire car les malades et les non malades
sont connues au moment de l’enquête et que l’investigation se fait de façon
rétrospective.
Exemple
On veut vérifier le rôle de la rubéole dont ont souffert les mères dans la survenue de
la cataracte chez enfants-nés. On dispose d’un groupe de 80 enfants ayant la
cataracte (cas) et de 80 enfants n’ayant pas de cataracte. L’exposition à la rubéole
pour les enfants a été notée comme suit :
L’exposition à la rubéole est près de 2 fois plus élevé chez les cas (bébés atteints de
cataracte). L’OR, qui est de 4, signifie que le risque d’avoir la cataracte est 4 fois plus
élevé chez enfants qui ont été exposés à la rubéole (les mères atteintes de rubéole).
La borne inférieure de l’intervalle de confiance est supérieure à 1. L’exposition à la
rubéole est donc un facteur de risque d’avoir la cataracte pour les enfants qui
naissent.
D’une manière générale, les études transversales sont des études descriptives
comme nous allons le voir dans le chapitre suivant. Néanmoins, il peut y avoir des
études qui recherchent le lien entre un facteur donné et une maladie ou un problème
de santé mais où il n’y a pas de suivi. Dans ce cas on utilise un groupe de
comparaison. Il s’agit alors d’une étude descriptive à visée étiologique.
29
B.4. Les critères de causalité dans une enquête à visée étiologique
2. Relation dose-réponse
Ce critère, alternativement dénommé « gradient biologique », consiste en la
présence d’une relation monotone entre le niveau d’exposition au facteur considéré
(ou « dose ») et le risque de développer la maladie étudiée (ou « effet ou réponse»).
Ce critère est en général considéré comme un critère fort de causalité dans la mesure
où l’on s’attend à ce qu’une exposition croissante expose à des lésions tissulaires plus
importantes favorisant d’autant plus le processus pathologique. Cependant, il ne
s’agit pas d’un critère suffisant de causalité.
30
3. Temporalité de l’association (chronologique)
Ce critère signifie qu’une cause doit conduire à un seul effet, c’est-à-dire qu’à une
exposition de nature causale ne doit être associée qu’une seule maladie causée par
l’exposition. La justification de son inclusion comme critère de causalité serait qu’il
suggère l’existence d’un mécanisme propre à la maladie étudiée, ce qui est en faveur
d’une relation causale. Toutefois, ce critère est extrêmement critiquable et ne semble
pas être un critère approprié de causalité même s’il est régulièrement cité comme
tel.
5. Reproductibilité des résultats de l’association
31
contradiction est délicat d’autant plus que ce jugement peut évoluer avec les
connaissances disponibles. En résumé, c’est la concordance des observations de
l’étude en cours avec ce qui est déjà communément admis dans la littérature et le
monde scientifique. C’est l’argument le plus faible car il ne tient pas compte de
nouvelles découvertes
8. Expérimentation
La relation causale est d’autant plus probable qu’il existe des arguments
expérimentaux qui expliquent la nature de la chaîne causale.
C.1. Introduction
Les enquêtes descriptives sont mises en œuvre pour recueillir des données sur l’état
d’une maladie à un moment précis. L’indicateur mesuré dans ce type d’étude est la
prévalence. Une étude descriptive peut être considérée comme une photographie
instantanée de la situation épidémiologique. Une enquête descriptive peut être soit
exhaustive (réalisée sur l’ensemble de la population qui nous intéresse), soit
effectuée sur un échantillon représentatif de cette population
Une enquête épidémiologique descriptive peut se faire lorsque l’on désire mesurer
l’amplitude d’un phénomène de santé. C’est notamment quand on désire :
Dans ce type d’étude, on utilise les données de populations entières pour comparer
la fréquence d’une maladie dans différents groupes au cours d’une même période ;
ou alors dans la même population à des périodes différentes (étude de tendance)
Exemple1 : Fréquence d’une maladie dans différents groupes au cours d’une même
période : Il a été démontré qu’il existe une corrélation entre la consommation
individuelle quotidienne de viande et l’incidence du cancer du colon. Il existe une
corrélation positive car les pays où la ration de viande est faible, on observe des taux
bas du cancer du colon tandis que les pays où la ration carnée est très importante, on
observe des taux élevés de cancer du colon.
32
Exemple2 : Etude de tendance : vise à mesurer la fréquence et à évaluer la répartition
d’un phénomène. Une façon de mener une étude de tendance est de répéter à
intervalle régulier des études transversales auprès des mêmes populations.
-Relever la prévalence de la grippe chaque année dans des centres de soins
déterminés. L’analyse de ces données périodiques permettra de dégager la tendance
de la fréquence de cette grippe.
Les études descriptives corrélationnelles sont utiles pour formuler des hypothèses
mais ne permettent pas de les vérifier. Par ailleurs elles font appel à des populations
entières plutôt qu’à des individus, par conséquent il n’est donc pas possible d’établir
un lien entre exposition et maladie chez le même individu. Dans l’exemple précédent,
on dirait plutôt qu’en moyenne ce sont les populations qui consomment plus de
viande qui présentent la plus forte incidence de la maladie. Les données des études
corrélationnelles ne permettent donc que de formuler l’hypothèse d’une
augmentation du risque de cancer du colon liée à la consommation de viande. La
vérification de cette hypothèse nécessitera la conception et la mise en œuvre
d’études analytiques chez des individus, études qui prendront en compte les effets
des autres facteurs de risque.
La description d’un cas constitue la base de l’étude descriptive chez l’individu ; elle
consiste à faire établir le profil soigneux et détaillé d’un patient par un ou plusieurs
médecins.
Les études d’un cas ou d’une série de cas observent un seul patient ou un groupe de
patients dont le diagnostic est le même. Ce genre d’études, où un médecin avisé
observe une forme inhabituelle d’une maladie, peuvent permettre de formuler une
nouvelle hypothèse. C’est ainsi que les études de cas ou de séries de cas représentent
une interface importante entre médecine clinique et épidémiologie.
33
Les études de cas représentent plus d’un tiers de tous les articles médicaux recensés.
Elles concernent des signes inhabituels de maladie permettant ainsi l’identification de
nouvelles maladies, ou s’intéressent aux conséquences indésirables des expositions.
Par exemple, en 1961, fut publié le cas d’une femme de 40 ans en période de pré
ménopause, ayant fait une embolie pulmonaire 5 semaines après le début d’un
traitement contraceptif oral. Or il était connu que l’embolie pulmonaire survenait
chez les femmes plus âgées, ménopausées. L’observateur a émis l’hypothèse que le
médicament pouvait être responsable de ce cas rare.
Les études de séries de cas portent sur des patients atteintes d’une maladie donnée.
Donc les séries de cas collectionnent les cas individuels survenus pour une période
relativement courte, ce procédé ayant été longtemps utilisé en épidémiologie comme
moyen d’identification du début ou de la présence d’une épidémie.
Une étude épidémiologique transversale est une étude descriptive dans laquelle des
données sur les éventuels facteurs de risque ont été recueillies en même temps que
l’information sur le statut vis-à-vis de la maladie, la présence ou l’absence d’une
maladie et d’une exposition. Une enquête transversale aboutit donc à mesurer des
différences de prévalence entre groupes exposés et non exposés. Une enquête
transversale ne permet de mesure qu’une simple liaison entre le facteur de risque et
présence (et non pas survenue) de la maladie. En effet, on ne peut pas savoir si la
maladie est apparue après ou avant exposition, donc si la maladie est une
conséquence ou une cause de l’exposition. Elle permet cependant d’apporter des
arguments lorsqu’une liaison est suspectée, afin de faire une nouvelle enquête de
type cohorte ou cas-témoins.
Exemple1 : des études transversales ont observé que les taux sériques de β-carotène
étaient significativement plus bas chez les individus atteints de cancer que les
individus en bonne santé de même âge et de même sexe. Dans cet exemple on ne
peut pas savoir si les taux faibles viennent avant l’apparition du cancer, ce qui
pourrait suggérer un rôle étiologique, ou bien si ce n’est pas plutôt le cancer qui
entraîne les taux bas des β-carotène.
34
C.2.d Les études longitudinales
Elles couvrent une période de temps donnée. Elles consistent à suivre au cours du
temps une population pour s’intéresser à un événement ou à rechercher dans le
passé une exposition à un facteur. Ces études revêtent un intérêt descriptif,
étiologique ou évaluatif. Elles peuvent être longues si on s’intéresse à un événement
dont le délai de survenue est important. Les études permanentes sont des études
longitudinales qui se poursuivent de façon indéfinie, comme l’enregistrement de
différentes pathologies par des registres constitués au niveau de certaines régions ou
départements.
ETUDE DE LA PROBLEMATIQUE :
35
La définition des variables étudiées
Le questionnaire
Le mode de sélection de l’échantillon étudiée : plan de sondage (liste des
unités qui couvre toute la population avec une identification de chaque
unité)
Le mode de collecte des données sur les individus
Les modes de saisie et d’analyse : logiciels
Le plan d’analyse
Les méthodes statistiques utilisées
Les aspects éthiques, les modes d’information du public concerné
Les modes de communication des résultats
Le calendrier des tâches
Les références documentaires
Les institutions et personnes responsables
Le budget et les modes de financement
Modalités d’échantillonnage
36
1. Les méthodes empiriques :
Les sondages par choix raisonné consistent à partir des connaissances que l’on a de
la population, pour bâtir, un échantillon vraisemblable ou représentatif de cette
dernière par deux types de méthode :
- La méthode des quotas :
C’est une méthode d’échantillonnage non aléatoire. Elle est souvent utilisée dans les
sondages d’opinion, en considérant que si les individus sont, « par certaines
caractéristiques», à l’image de la population générale, ils le seront aussi pour les
facteurs étudiés. Si par exemple la population générale compte 60% de femmes et
40% d’hommes, la variable de contrôle choisie sera la variable H sur F. Afin d’obtenir
un échantillon représentatif de la population, il suffit d’affecter à ces modalités des
quotas identiques à ceux de la population. L’échantillon est construit en respectant la
distribution de la population, il est choisi de façon à constituer une image aussi fidèle
que possible de la population totale.
Le sondage empirique
On se fixe ou on fixe à l’enquêteur le nombre de personnes à interroger. Cette
méthode est la moins précise, car elle laisse une grande latitude à l’enquêteur.
37
Le sondage pseudo-aléatoire
Faute de disposer d’une base de sondage, on décide de prendre des personnes se
trouvant dans une situation donnée, au regard d’un critère qui n’est pas aléatoire et
qui est supposé indépendant du phénomène à étudier. Cette dernière méthode est
compliquée et présente un certain nombre de biais.
Le sondage élémentaire
Il s’agit du tirage au sort parmi l’ensemble des individus. Chacun a la même
probabilité d’être tiré. Un tel sondage peut être effectué sans remise (une unité tirée
au sort est éliminée du tirage suivant) ou au contraire avec remise (l’unité tirée est
remise en jeux).
Le sondage stratifié
La stratification est un moyen d’accroître la précision d’un sondage. Son principe
consiste à effectuer plusieurs tirages, chacun étant réalisé dans une sous-population
de la cible. A l’intérieur de chaque strate, on effectue un sondage aléatoire. Les
strates sont définies selon les subdivisions géographiques, économiques, sexes,
groupes d’âge...).
Le sondage en grappe
On ne dispose pas toujours, comme base de sondage, d’une liste des unités. On peut
disposer d’une liste de groupes d’unités ( = grappes).On peut avoir une liste de
logements, tout en ignorant qui les habite. De même, un service hospitalier constitue
une grappe de malades. Un sondage en grappe consiste à choisir (au hasard) un
38
échantillon de ces grappes, puis à mener l’étude sur tous les individus qui
contiennent les grappes tirées.
Le tirage se fait dans une base moins étendue dont il est facile de disposer,
La concentration de plusieurs enquêtes au même endroit, se traduit par un
gain de temps et d’économie.
n = (εα² x p x q)
i²
En règle générale, on choisit par convention α = 5%
D’où l’écart réduit = 1.96
En ce qui concerne le « p », lorsque l’on a aucune idée a priori de sa valeur, il est
conseillé de prendre p = 0.5
39
On se place ainsi dans les conditions les plus contraignantes. Le nombre de sujets
devient alors, pour une précision « i » de 5% :
40
CHAPITRE IV : LES BIAIS DANS LES ENQUETES EPIDEMIOLOGIQUES
Notions de biais
41
dans les résultats obtenus. Il faut donc tenter de connaître quelques caractéristiques
essentielles des non-répondants et perdus de vue (tels que le sexe, l’âge, la profession).
Si ces caractéristiques ne sont pas différentes de celles des répondants, on considère
habituellement qu’un biais est peu probable ou peu important quantitativement. Toute
étude doit faire mention de ces non-répondants et perdus de vue.
On doit limiter les biais de sélection dès la planification de l’étude : tirage au sort,
rigueur dans le suivi des sujets, multiplication des investigations, etc. On peut aussi
prévoir dès l’élaboration du protocole des effectifs suffisants pour ne pas avoir une
trop faible puissance de l’étude lors de l’analyse des résultats.
Causalité
Les facteurs de confsion
Pour établir qu'un facteur de risque est responsable d'une maladie, il faut s’assurer
qu'il n'existe pas d'autres facteurs de risque "cachés" qui seraient à l’origine de cette
maladie. Ce sont les facteurs de confusion. Ils sont liés à la maladie et au facteur de
risque étudié. Ils augmentent ou diminuent la force de l’association entre le facteur
de risque étudié et la maladie.
???
Facteur de risque Maladie
facteur de confusion
Relations entre le facteur de confusion, le facteur de risque étudié et la maladie.
Par exemple, une étude est réalisée pour savoir si la consommation de café est
un facteur de risque pour la maladie coronarienne et elle conclut qu’il existe un
lien significatif entre la consommation de café et la maladie coronarienne. En
43
fait les buveurs de café avaient aussi tendance à être des fumeurs de cigarettes,
or on sait que le tabac est fortement associé à la maladie coronarienne. Si on
isole l’effet de la consommation de café de la consommation de tabac, on
s'aperçoit que l’effet de la consommation du café sur la maladie coronarienne
disparaît.
Les facteurs de confusion peuvent être pris en compte et contrôlés au moment de la
planification de l’étude et lors de l’analyse statistique. Ils doivent donc être identifiés
dès le début de l’étude de façon à figurer parmi les informations qui seront relevées.
Au moment de la planification de l’étude, on peut restreindre la population d’étude
(si l’âge est facteur de confusion on peut restreindre l’étude à une classe d’âge
particulière) ou réaliser un appariement (équilibrer la distribution des facteurs de
confusion entre les groupes d’étude) : appariement par strates (stratification) ou
appariement individuel.
Pour contrôler au maximum l’effet des biais, il faut élaborer soigneusement tout
projet d’étude. Il faut donc lors de l’élaboration du protocole de recherche éviter les
biais. En conséquence, lors du projet d’une étude, il est très important pour la validité
des résultats, d’éviter les biais.
44
III.2.a. Choix de la population étudiée
Dans le choix des participants à une étude, il faut être attentif à la façon dont la
sélection a été effectuée. Pour tirer une information réellement utile à la pratique
clinique ou à la santé publique, il faut faire preuve d’esprit critique.
La première attitude à adopter est de tenter de voir si les auteurs ont cherché à
éliminer ou à réduire les biais de sélection. Ainsi il importe de savoir si les participants
à l’étude ont été choisis par tirage au sort (le hasard), puisque le tirage au sort
constitue la meilleure façon d’obtenir un échantillon représentatif de la population
d’où sont issus les participants. En général, les chercheurs précisent les
caractéristiques des individus participant à l’étude qu’ils mènent, ce qui permet, par
comparaison avec la population de juger de cette représentativité.
Donc, pour que la sélection des individus n’aboutisse pas à un échantillon biaisé, il
n’existe qu’une seule méthode : faire confiance au hasard, tirer au sort dans
l’ensemble de la population d’étude les individus de l’échantillon. Recueil, Validation,
Analyse des données
Il est possible de réaliser certaines comparaisons. L’objectif est alors de savoir s’il
existe des différences entre des groupes de sujets dans la population pour certaines
variables à partir de comparaisons effectuées sur les sujets inclus dans l’échantillon.
45
CONCLUSION
Les enquêtes transversales sont donc fréquemment utilisées et amènent un certain
nombre de renseignements, lorsqu’il n’existe pas d’indicateurs enregistrés
systématiquement dans le système d’information de santé. Elles ont leurs limites
que nous avons signalées et elles n’amènent pas des résultats aussi intéressants que
les enquêtes à visée étiologiques. Elles ne permettent pas de faire une relation entre
une exposition et la survenue d’une maladie. Elles sont simples à exécuter
demandent des moyens limités.
1. But
Le but visé par ce cours «Prévention et contrôle des maladies » est d’informer les
intervenants (les communautés, les agents de santé, les leaders d’opinion, les
décideurs administratifs et politiques…) des moyens de prévention des maladies
infectieuses et des procédures à suivre lorsqu’une maladie infectieuse est déclarée.
Par conséquent, le respect des mesures contenues dans ce cours doit permettre
d’assurer un meilleur contrôle des maladies infectieuses et une diminution de la
transmission dans le milieu.
2. Généralités
Les maladies infectieuses sont causées par des bactéries, des virus, des parasites ou
des champignons.
Certaines maladies infectieuses sont contagieuses, c'est-à-dire qu'elles peuvent se
transmettre d'une personne à une autre.
Par exemple, la rougeole est une maladie infectieuse qui peut se transmettre d'une
personne à une autre, alors que le tétanos est une maladie infectieuse non
transmissible d'une personne à une autre.
Les places occupées par un grand nombre d'individus constituent des milieux
propices à la transmission de plusieurs maladies contagieuses.
Plusieurs actions ont un impact positif sur l’incidence des maladies infectieuses; la
mise en place des mesures de prévention, dont l'immunisation et l’application de
mesures de salubrité et d'hygiène adéquates, contribuent au contrôle des maladies
infectieuses.
Certaines maladies infectieuses peuvent être évitées par la vaccination.
Le ministère de la Santé et l’UNICEF recommandent la vaccination de tous les enfants
et les femmes enceintes. D'autres maladies infectieuses, tout en étant transmissibles
d'une personne à l'autre, ne peuvent pas être prévenues par l'immunisation.
46
Les exemples les plus fréquemment rencontrés de ces maladies sont l'érythème
infectieux, l'impétigo et la scarlatine. Finalement, certaines maladies infectieuses
dites parasitaires peuvent se transmettre d'un individu à l'autre.
Exemple: la gale.
L'agent infectieux
Le véhicule
C’est la substance (eau, aliments, salive, sécrétions, selles, etc.) ou l’objet (jouet ou
autre) qui sert d'intermédiaire dans la transmission de l'agent infectieux.
L’hôte,
Un agent infectieux ne peut rejoindre l’hôte que s’il est véhiculé. Ainsi, la bactérie
présente dans la salive d’un individu ne peut contaminer un autre que si des
gouttelettes de salive entrent en contact avec lui. Le contact peut être direct (des
gouttelettes de salive projetées lorsque l’individu tousse ou éternue), ou indirect (le
même verre est utilisé par deux personnes).Certaines recherches démontrent que les
mains sont le principal véhicule de transmission de l’infection, d’où l'importance du
lavage des mains. Un agent infectieux a aussi besoin d’une porte d’entrée dans
l’organisme; celle-ci peut être une plaie ou une muqueuse.
Une muqueuse est une membrane qui tapisse l’intérieur d’un organe creux
communiquant avec l’extérieur. Elle se retrouve, par exemple:
Dans l’appareil respiratoire (ex. : nez, bronches), dans l’appareil digestif (ex. : bouche,
dans l’appareil génito-urinaire (ex. : urètre, vagin).
47
L’organisme a de moyens de défense, certaines circonstances favorisantes sont alors
nécessaires pour qu’il y ait infection: Un nombre de micro-organismes (inoculum)
suffisant pour causer l’infection, une faible résistance de l’hôte, l’absence d’immunité
et la présence de lésions sur la peau ou sur les muqueuses. Ainsi plusieurs personnes
ayant une maladie infectieuse présenteront des symptômes et pourront transmettre
leur infection à d’autres.
Par ailleurs, certaines personnes ayant une maladie infectieuse sans présenter de
symptômes pourraient quand même la transmettre (ex. : hépatite B).
Elle s’effectue par le toucher à la suite d’un contact physique direct de personne à
personne ou par contact indirect par l’entremise d’un objet, d’une surface ou des
mains sales. La main est le principal véhicule de transmission d'un grand nombre
d’infections (ex. : gastroentérite).
Elle survient lorsque des microgouttelettes (< 5 microns) contenant des micro-
organismes sont disséminées dans l’air et ainsi inhalées par des personnes qui
peuvent se trouver à une certaine distance de la personne malade(ex. : tuberculose).
La transmission par vecteur désigne la transmission par des insectes vecteurs (ex. : Le
paludisme).
La transmission par un véhicule commun désigne une transmission par une source
unique contaminée tel un aliment ou de l’eau. (ex. : toxi-infections alimentaires).
48
49
2.2 MESURES DE PRÉVENTION ET DE CONTRÔLE
On peut prévenir et contrôler les maladies infectieuses: En éliminant ou en réduisant
la source d’infection, en interrompant la transmission ou, en protégeant les
personnes vulnérables.
Le lavage des mains; l’application de méthodes barrières (le port des gants et
l’application de pansement sur les plaies); l’hygiène respiratoire et le non partage des
objets personnels.
50
L’utilisation d’un rince main à base d’alcool demeure une alternative et ne doit pas
remplacer le lavage des mains à l’eau et au savon. Il est suggéré de nettoyer
préalablement les mains avec des lingettes humides.
2.2.1.2 Application de méthodes barrières
A) Le port de gants
Le port de gants jetables à usage médical est recommandé pour prévenir les
infections qui peuvent être transmises en présence de lésions cutanées (écorchure,
eczéma, etc.) chez la personne qui donne des soins
Il faut enlever les gants dès que la tâche est terminée ou interrompue et se laver les
mains adéquatement. Il faut également éviter de toucher avec les gants d’autres
objets qui seraient alors contaminés.
Après chaque utilisation, les gants souillés doivent être mis dans un sac de plastique
qui doit être fermé et jeté à la poubelle. Les dispositions nécessaires doivent être
prises pour que des gants jetables soient facilement accessibles aux personnes qui
prodiguent les premiers soins.
Le lavage des mains demeure nécessaire après tout contact avec du sang ou un autre
liquide biologique, qu’il y ait port de gants ou non.
Toute plaie, coupure ou éraflure, particulièrement sur les mains, autant pour les
enfants que pour les adultes, doit être soignée rapidement et couverte d’un
pansement qui adhère bien et recouvre entièrement la blessure.
51
Lors de toux ou d’éternuements :
Les objets personnels (brosse à dents, verre, chapeau, peigne, maquillage, etc.)
doivent être clairement identifiés. Les instruments partagés doivent être désinfectés
après chaque usage.
Les sportifs devraient être encouragés à rapporter à leur entraîneur une infection
cutanée, une lésion cutanée inhabituelle ou qui coule (ex. : exsudats, liquide de
drainage). Si une infection de la peau et des tissus mous est suspectée, demander
d’abord que le sportif soit traité.
Les sportifs doivent prendre une douche avec de l’eau et du savon après chaque
pratique et tout particulièrement s’il s’agit d’un sport de contact.Ne pas partager
d’articles personnels d’hygiène (ex. : serviettes, pains de savon). Ne pas partager de
serviettes même durant un entraînement.
Les sportifs doivent prendre une douche avec de l’eau et du savon après chaque
pratique et tout particulièrement s’il s’agit d’un sport de contact. Ne pas partager
d’articles personnels d’hygiène (ex. : serviettes, pains de savon). Ne pas partager de
serviettes même durant un entraînement.
52
poubelle fermée ou placés dans un sac en plastique fermé de façon à éviter tout
contact avec une autre personne ou du matériel partagé.
La personne qui change un pansement devrait porter des gants propres non
stériles.Mettre les gants avant de toucher le pansement souillé ou la lésion.Retirer les
gants après usage et les jeter et puis se laver les mains immédiatement.
2.2.2 Immunisation
L'immunisation permet de procurer au corps humain les moyens de se défendre
contre une maladie, avant qu'elle ne survienne. C'est le moyen le plus efficace pour
prévenir les maladies infectieuses pour lesquelles un vaccin existe.
Effectuer la désinfection en commençant par les surfaces les moins souillées vers les
surfaces les plus souillées. Enlever toutes les souillures avant d’effectuer la
désinfection. Les désinfectants ne sont pas efficaces sur des surfaces visiblement
souillées.
53
Mettre des gants jetables à usage médical.
Utiliser un papier essuie-tout pour éponger, mettre ensuite dans un sac, fermer celui-
ci avant de le jeter. Laver les objets et les surfaces avec de l'eau savonneuse et les
désinfecter avec une solution d'eau de Javel.
La solution devra être préparée et changée toutes les deux semaines. Les vêtements
tachés de sang sont d’abord rincés à l’eau froide, puis lavés normalement à l’eau
chaude savonneuse. En attendant qu’ils soient lavés, on doit les déposer dans un sac
de plastique fermé.
Lorsqu’une seringue est trouvée, elle doit être récupérée en suivant ces étapes :
Quand vous ramassez la seringue, manipulez-la avec précaution et prenez garde car
d’autres seringues peuvent se retrouver à proximité.
Les maladies transmissibles par le sang font référence aux maladies causées par
divers agents infectieux, dont le virus de l'hépatite B (VHB), le virus de l'hépatite C
(VHC) et le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Ces maladies peuvent
atteindre des personnes de tout âge.
Bien que ces maladies soient transmises principalement par voie sexuelle (VHB et
VIH) ou par l'échange de seringues, la transmission par voie sanguine reste possible.
Les situations qui peuvent soulever des inquiétudes sont : Des morsures, des
54
blessures et des accidents entraînant un contact avec le sang comme le partage des
brosses à dents et des rasoirs.
Les personnes infectées par l'un ou l'autre de ces virus peuvent vivre des années sans
éprouver aucun symptôme. Les pratiques de base doivent être appliquées en
considérant toute personne comme potentiellement infectée par le VHB, VHC ou VIH.
Face à une morsure, il faut d'abord évaluer s'il y a eu bris cutané, ce qui déterminera
la conduite à adopter. Il y a exposition si la morsure a provoqué un bris cutané, avec
ou sans présence de sang, chez la personne mordue.
Le brossage des dents peut faire saigner légèrement les gencives et, de ce fait, les
brosses à dents peuvent devenir un véhicule pour la transmission des virus
transmissibles par le sang, s’il y a partage.
Faire saigner la plaie, quelques gouttes s'il y a lieu, sans pincer le pourtour
immédiat de la plaie.
Nettoyer la plaie avec de l'eau et du savon, puis rincer.
Les muqueuses doivent être rincées abondamment avec de l'eau.
Diriger le plus rapidement possible la ou (les) personne (s) exposée (s) à
l’urgence d’un centre hospitalier pour l’évaluation de l’exposition.
Le médecin appliquera les mesures préventives recommandées et assurera le
suivi au besoin
55
Chap. VII. EPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES TRANSMISSIBLES ET NON
TRANSMISSIBLES
Cas index : Premier sujet chez qui on a diagnostiqué une maladie contagieuse
Éclosion : Deux (2) cas ou plus d’une même maladie ayant un lien entre eux.
Porteur (sain) : Une personne ou un animal infecté sans symptôme ni signe clinique
de la maladie. Un porteur peut représenter une source potentielle d’infection.
Mode de transmission: Par contact avec des selles ou vomissures (mains, objets
contaminés) ou par ingestion de nourriture ou d’eaux contaminées.
Une recherche virale ou des cultures peuvent être nécessaires dans un contexte
d’éclosion.
Traitement
57
Prévention: Renforcer les mesures d’hygiène tel le lavage des mains. Nettoyer les
objets partagés et les surfaces fréquemment touchées.
Pronostic: Excellent.
Ces maladies chroniques ne sont pas dues à un agent pathogène mais ont pour
facteurs étiologiques: soit des agents chimiques (alcool).
- soit des agents physiques radiations ionisantes…).
- soit des facteurs alimentaires (diabète…).
- soit enfin des facteurs sociaux (maladies mentales, délinquances…)
1. Maladies chroniques:
Diabète,
HTA,
Cirrhose,
Epilepsie,
Obésité….
4. Maladies mentales
5. Maladies génétiques
6. Maladies professionnelles
58
7. Maladies liées à l’environnement
- Les maladies chroniques sont plus fréquentes chez les sujets âgés.
59
Les perturbations organiques physiologiques ou morphologiques des organes atteints
se manifestent lentement. On estime que pour le cancer des bronches par exemple,
la période d’incubation médiane est de l’ordre de 36,5 ans (après une exposition à
l’amiante). Cette période est de 6,8 ans pour les leucémies consécutives aux
explosions nucléaires.
b) Le stade pré-clinique :
C’est une période asymptomatique mais durant laquelle il existe des signes
précurseurs de la maladie (Lésions morphologiques …). Le dépistage effectué durant
cette période est très efficace et peut aider à une guérison totale de la maladie ( ex :
dépistage du cancer du col ).
d) La phase finale :
Pour les maladies chroniques, l’évolution finale est souvent incertaine. On observe
soit une guérison soit l’apparition de séquelles et d’handicaps physiques
(traumatismes locomoteurs) ou sensoriel (diabète) ou enfin le décès par les
complications de la maladie.
60
Epidémie :
Ø Social,
Ø Economique,
Ø Politique et
Ø Scientifique
o Reconnaissance de l’épidémie
o Investigation de l’épidémie
o Maîtrise de l’épidémie
Le cycle de prévention.
Surveillance
Mesures Investigation
Prévention épidémiologique
Recherche
appliquée
61
Ø Identifier des facteurs de risque évitables
Ø Former le personnel
Ø Mode de transmission
Ø Transmission aérienne
La démarche
Le BUT :
- Affirmer l’épidémie
Préparer l’investigation
- Expliquer le but
62
CHAP V. EPIDEMILOGIE ET CONTROLE DE LA SANTE : Programme de
dépistage
IV. A. INTRODUCTION
Comme on l’a vu au début du cours, L'épidémiologie est une science qui a pour objet
d'étudier l'occurrence, la répartition et les déterminants des états de santé et des
maladies dans la population et les groupes humains".
Le dépistage est défini comme étant une pratique qui consiste à reconnaître une
maladie à un stade précoce asymptomatique (avant l’apparition des signes cliniques) à
l’aide d’une activité de dépistage ou d’un examen déterminé.
L’évaluation d’un programme de dépistage fera appel à tous les principes et méthodes
épidémiologiques connus, dont la mesure de la morbidité (somme des maladies qui ont
frappé un individu ou un groupe d’individus dans un temps donné), le choix de
stratégies préliminaires en fonction de leurs avantages et de leurs limites, les
problèmes d’interprétation, notamment ceux liés aux différents types de biais
éventuels.
63
IV. B. : MALADIES PROPRES AU DEPISTAGE
A B C D
Phase préclinique
64
Exemple : Le cancer du col se développe lentement. Les cellules cancéreuses, situées
au début dans la couche la plus externe du col, mettent peut-être plus de 10 ans pour
arriver au stade invasif. Au cours de la phase pré-invasive, le cancer est habituellement
asymptomatique, mais la technique de Papanicolaou permet de la dépister. Il est bien
préférable de commencer le traitement à ce stade plutôt qu’au stade invasif.
Par contre si le pronostic est le même (bon ou mauvais), que le traitement ait débuté
avant ou après l’apparition des symptômes, l’emploi d’un test de dépistage ne sera ni
nécessaire ni utile.
Pour réussir un programme de dépistage, celui doit concerner non seulement une
maladie qui a les caractéristiques propres au dépistage, mais aussi il faut disposer
d’un test de dépistage convenable. En théorie, un test de dépistage doit :
être peu coûteux
être facile à réaliser
Imposer un minimum de gêne aux patients
donner des résultats fiables, sûrs et reproductibles, c’est-à-dire qu’il doit
donner les mêmes résultats lorsqu’il est à nouveau employé dans les mêmes
conditions chez le même sujet.
On mesure la validité d’un test de dépistage par sa capacité à réaliser ce qu’il est
supposé faire, c’est-à-dire, classer correctement :
par un test positif, les personnes présentant une maladie à la phase préclinique
par un test négatif les personnes qui sont indemnes.
65
Ainsi, un test de dépistage doit posséder deux qualités majeures : sensibilité et
spécificité qui sont des qualités ‘intrinsèques du test’.
La sensibilité
La sensibilité d’un test est sa capacité à détecter les cas d’une maladie.
Pour mesurer la sensibilité, il faut donc disposer d’un groupe de malades. Ce groupe
de malades doit avoir été préalablement sélectionné par des méthodes indiscutables qui
permettent de certifier la présence de la maladie ou alors la présence réelle de la
maladie est déterminée par les résultats d’un test diagnostique ultérieur approprié.
Soient :
a=le nombre de sujets dont le test de dépistage est positif et qui présentent réellement
la maladie (vrais positifs)
b=le nombre de sujets dont le test de dépistage est positif mais qui ne présentent pas la
maladie (faux positifs)
c=le nombre de sujets dont le test de dépistage est négatif mais qui présentent la
maladie (faux négatifs)
d= le nombre de sujets dont le test de dépistage est négatif et qui ne présentent pas la
maladie (vrais négatifs)
La sensibilité est donc la proportion de vrais positifs sur le nombre total de cas
(malades)
MALADIE
Présente Absente Total
a b a+b
Positifs
Négatifs c d c+d
a
Se =
a+c
La sensibilité est donc un nombre compris entre 0 et 1. On l’exprime en général en
pourcentage
La spécificité
La spécificité d’un test est sa capacité à identifier correctement les individus qui ne
sont pas atteints par la maladie. Pour mesurer la spécificité, il faut donc disposer d’un
groupe de sujets sains. Ce groupe de sujets doit avoir été préalablement sélectionné par
des méthodes indiscutables qui permettent de certifier l’absence de la maladie.
66
La spécificité est donc la proportion de vrais négatifs sur le nombre total de sujets
sains.
VN
Sp =
VN+FP
d
Sp =
b+d
MALADIE
PRESENTE ABSENTE
a b
+
- c d
a d
Se= Sp=
a+c b+d
Le cas d’un test quantitatif
Le test peut se traduire par un résultat exprimé sous forme d’une valeur numérique.
En raison de la variabilité biologique, ces valeurs sont différentes d’un sujet à l’autre.
Si une série de sujets est examiné, les résultats vont s’afficher sous forme d’une
distribution. Le problème est donc de déterminer une valeur seuil qui permettra de
classer les malades et les sujets sains.
67
a Valeur prédictive positive
Lorsqu’un test est positif il existe deux possibilités : soit le sujet est malade, soit le
sujet n’est pas malade malgré ce résultat contradictoire
On appelle valeur prédictive positive d’un test (VP) la probabilité d’être malade lorsque le
résultat est positif
a
VP+=-----
a+b
d
VP- =-----
c+d
Plus un test est sensible, plus il sera probable qu’un sujet testé négatif n’ait pas la
maladie, donc la valeur prédictive négative sera grande.
La valeur prédictive négative d’un test
dépend de sa sensibilité
Plus un test est spécifique, plus il sera probable qu’un sujet testé comme positif ait la
maladie, donc la valeur prédictive positive sera plus grande.
La valeur prédictive positive d’un test dépend
de sa spécificité
De plus un même test de dépistage n’aura pas les mêmes valeurs prédictives s’il est
appliqué dans une population à forte ou à faible prévalence.
Si le test est appliqué en situation de forte prévalence de la maladie en infra clinique, il
aura une forte VPP et une faible VPN tandis qu’en situation où la prévalence est faible,
il aura une faible VPP et une forte VPN.
Exemple
68
Résultats d’un programme de dépistage avec une sensibilité de 90% et une
spécificité de 95%
MALADIE
Oui Non Total
TEST + 900 4950 5850
- 100 94.050 94.150
Total 1000 99.000 100.000
a 900
Sensibilité=---- -=----=90%
a+c 1000
d 94.050
Spécificité=---- -=----=95%
b+d 99.000
a 900
VP+=---- -=----=----------=15,4%
a+b 5850
d 94.050
VP- = ---- = --------- = 99,9%
c+d 94.150
MALADIE
Oui Non Total
TEST + 900 1980 2880
- 100 97.020 97.120
Total 1000 99.000 100.000
Sensibilité=--- -=-900---=90%
a+c 1000
d 97.020
Spécificité=---- -=----=98%
b+d 99.000
a 900
VP+=---- -=----=----------=31,3%
69
a+b 2880
d 97.020
VP- = ---- = --------- = 99,9%
c+d 97.120
Fin du cours
70