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Chapitre 2

Epidémiologie des infections associées aux soins

Objectifs :- Etudier les caractéristiques des infections associées aux soins

- Connaitre les modes de transmission des infections associées aux soins

- Identifier les éléments de la chaine infectante

A- Epidémiologie
La chaine de transmission d’agents infectieux en milieu de soins comporte
plusieurs maillons :
- Un agent infectieux (réservoir émetteur)
- Une voie de transmission
- Un hôte réceptif à l’infection.

Ainsi la survenue d’une infection A.A.S est souvent la conséquence de


dysfonctionnements ou d’un respect insuffisant des procédures de soins, amenant à
mettre en contact un réservoir de pathogènes avec un hôte réceptif à l’infection par
l’intermédiaire d’un mode de transmission.

1- L’agent infectieux :

Tout patient porte sa propre flore commensale ou pathologique, cette flore va


subir des modifications dans l’environnement de soins. Lors de son
hospitalisation, un malade échange en 24 à 48 heures la totalité de sa flore
bactérienne de surface contre la flore hospitalière. Ainsi, les agents responsables
des infections associées aux soins sont variables, il s’agit surtout de germes multi-
résistants aux antibiotiques (Staph, pseudomonas,E coli.)

 Les germes responsables :

Les micros organismes les plus fréquemment identifiés sont :

- Escherichia Coli 23%


- Staphylococcies aureus 20%
- Pseudomonas aéroginosa 11%

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Réservoir principal Mode de transmission
Porte d’entrée principal
Staphylocoqu Humain Contact direct Cutanéo– muqueuse
e Environnement Indirect manu portage
Digestive
Respiratoire
E. coli Humain et animal Contact indirect dont le Digestive
(tube digestif) manuportage
Pseudomonas Humain Contact indirect dont Cutanéo-muqueuse
aeroginosa Tube digestif manu portage respiratoire
Environnement
Sol, eaux, végétaux
2) Sources de transmission.

a) L’auto-infection ou infection endogène

Représente l’un des principaux mécanismes de transmission d’agents pathogènes


en milieu de soins. Dans cette forme, le malade s’infecte par ses propres germes
(in situ), soit à partir de l’environnement immédiat où il les a dispersé s(surface.

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De la peau, vêtement, lit) le lit constitue en effet un excellent milieu pour le
développement des bactéries du fait de son micro climat (climat restreint, petit
climat) : 37°, humidité et teneur élevée en C02. Parfois l’auto infection survient à
la faveur D’un acte invasif, à l’occasion de l’ouverture chirurgicale d’un viscère, on
peut citer comme exemples.

- Cas d’un patient sous respiration artificielle, pouvant déclarer une


pneumonie due à un germe provenant de son tube digestif.

- Cas d’un patient porteur d’une soude urinaire pouvant déclencher une
infection urinaire avec des germes de son propre tube digestif (remontés le
long de la sonde).

b) Infection croisée ou exogène.

Représente la deuxième forme. Les micros organismes responsables de ce type


d’infections proviennent le plus souvent de la flore d’un autre malade, de celle du
personnel soignant ou de l’environnement de soins. Ils sont véhiculés soit par le
personnel soignant qui joue le rôle de vecteur (mains essentiellement) soit par le
matériel (endoscopes, sondes..).

3) hôte réceptif

L’infection se produit si l’équilibre est rompu entre la résistance de l’hôte et le


nombre et la virulence des germes. En effet, certains facteurs liés à l’hôte
contribuent à la survenue d’infections. Parmi ces facteurs on peut citer :

- Le déficit immunitaire : un tel déficit peut être physiologique (âges


extrêmes) ou en rapport avec une maladie générale ou un traitement
immunosuppresseur.

- L’altération de l’effet barrière de la flore commensale digestive, l’utilisation


abusive des antibiotiques à large spectre déséquilibre la flore du patient.

- L’agression de la barrière cutanéo-muqueuse : les interventions


chirurgicales responsables d’effractions de la peau et des muqueuses, mise
en place de sondes, de cathéters.

B-Facteurs favorisants :

Les facteurs contribuant à la survenue d’infections associées aux soins sont très
nombreux on peut citer :

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- Facteurs liés à l’hôte (âges extrêmes, maladies monodiques les malades au
revêtement cutané lésé, les diabétiques.

- Les facteurs liés aux procédures et techniques de soins : le recours de nos


jours à des techniques diagnostiques et thérapeutique invasives
(incubation, endoscope, cathéter) toutes ces techniques vont interférer
avec divers mécanismes de défense ex. les antibiotiques en déséquilibrant
la flore des patients et sélectionnant des bactéries résistants peuvent
rendre les malades vulnérables, aux infections.

- Facteurs liés au personnel.

Le personnel peut constituer lui-même une source potentielle d’infection


quand il est infecté, il peut jouer le rôle de véritable vecteur de
transmission de germes d’un malade infecté à un hôte réceptif, la
surcharge de travail qui peut induire à un mauvais respect des règles
d’hygiène de base lors des soins et le manque de formation.

- Facteurs liés aux structures de soins :

Le risque infectieux est lié à la nature et au type d’établissement


(architectures), en effet, on constate que le risque infectieux est plus élevé
dans les grands centres par rapport aux centres de moyenne importance
ou aux petits centres hospitaliers.

Cette différence est probablement en rapport avec la gravité de maladies traitées


dans ces différents établissements. Les taux les plus élevés sont observés dans les
services de soins, intensifs, chirurgie, néonatologie, gynéco obstétrique.

- Les facteurs liés aux conditions et à l’organisation

Plusieurs facteurs en rapport avec les conditions de déroulement des soins


ou leur organisation influent sur la qualité des soins. Parmi ces facteurs on
peut citer la mauvaise conception architecturale des locaux, le
déplacement fréquent des malades à l’intérieur de l’établissement
(explorations) la répartition inadéquate de la charge de travail entre le
personnel et la qualité des équipements sanitaires.

Toute insuffisance dans l'organisation des soins créent de nouvelles portes


d'entrée potentielles d’infection.

Cinq types d'erreur sont particulièrement lourds de conséquences:

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● Hygiène des mains défectueuse

● Désinfection insuffisante

● Asepsie insuffisante

● Stérilisation inefficace

● Antibiothérapie aveugle

c) Principaux sites infectieux

Les infections associées aux soins sont multiples et les localisations anatomiques
sont des plus variées. Les principales infections associées aux soins sont les
infections urinaires, les pneumopathies, les infections du site opératoire, les
bactériémies et les infections sur cathéter.

 Les infections urinaires :

L’infection urinaire reste souvent la plus fréquente des infections associées aux
soins. Les facteurs de risque sont de deux ordres : ceux liés au patient et ceux lies
aux manœuvres. Les facteurs liés au patient ou intrinsèques tels que : sexe
féminin (le risque est multiplié par 2) l’âge supérieur à 50 ans (95% des infections
urinaires associées aux soins surviennent après 50 ans), le diabète et les
manœuvres instrumentales ou chirurgicales sur les voies urinaires.

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 Les infections postopératoires :

Il peut s’agir d’infection de plaies opératoires (superficielles ou profondes) la


contamination de la plaie peut se produire en préopératoire (plaie souillée
traumatique), en préopératoire (endogène, exogène) ou en post opératoire
(drains, pansement).

Divers facteurs contribuent à l’éclosion de telles infections relevant de 3


ordres : facteurs généraux (mal nutrition, obésité, âges extrêmes, diabète,
hospitalisation pré opératoire prolongée), facteurs locaux (corps étranger –
implant, mauvaise préparation cutanée et des facteurs opératoires (durée de
l’intervention, le nombre de personnes dans la salle opératoire et leurs
mouvements).

 Les infections respiratoires

Il y a les infections respiratoires hautes, surtout les bronchites et les infections


respiratoires basses surtout les pneumonies, elles représentent la première
cause de décès par infections associées aux soins. Le principal facteur de
risque est l’instrumentation de la partie aéro-digestif, le risque est multiplie
par 4 chez les malades ventilés. Les principales bactéries responsables sont les
bacilles à gram négatif dominés par pseudomonas et les staphylocoques.

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 Les bactériémies et septicémies

Elles occupent une place non négligeable des infections associées aux soins. Elles
entrainent une prolongation considérable du séjour hospitalier 2 ème cause de
mortalité par infection associée aux soins.

 Les infections associées aux soins en pédiatrie.

Les IAS chez l’enfant se distinguent de celles des adultes par plusieurs
caractéristiques une incidence inversement corrélée (liée) à l’âge les sites

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essentiellement digestifs respiratoires et septicémiques, le risque d’une évolution
létale rapide. La difficulté de l’isolement des patients.

La prédominance du germe en cause varie selon la localisation le staphylocoque


coagulas négative est le germe principalement isolé en cas de bactériémie,
Pseudomonas est prédominant dans les infections respiratoires et urinaires tandis
que le staphylocoque aureus est présent dans I.S.O.

Qcm
1) La prévention d’une contamination endogène repose sur
les antibioprophylactiques uniquement
Oui Non
2) la flore microbienne commensale peut devenir
opportuniste
Oui Non
3) Citer les trois éléments de La chaine infectante des
infections associées aux soins

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