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Système

Nationale
de Santé

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Introduction
Depuis les années cinquante, le Ministère de la Santé (MS) s’est attaché à promouvoir
des politiques sanitaires qui se sont continuellement adaptées, pour répondre du mieux
qu’elles le pouvaient, aux besoins exprimés par la population en terme de disponibilité et
d’accès aux services. Ainsi, l’organisation et le développement de la santé joue un rôle
fondamental dans l’amélioration de la productivité de la population et de son bien-être. Le
Ministère de la santé a défini l’ensemble des actions du système national de santé (SNS) afin
qu’il produise des prestations de qualité, réduise les disparités régionales dans le secteur et
augmente les ressources permettant de préserver les acquis et d’étendre la couverture
sanitaire.

Clarification des concepts


Concept de santé: La santé est un concept neutre que chacun est appelé à définir. Une
seule chose est sûre, il est impossible de définir la santé d'une manière univoque, valable pour
tous, en tout lieu et en tout temps.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini la santé comme étant: « un état de bien
être physique, mental et social et ne consiste pas uniquement en une absence de maladie ou
d’infirmité ».
Le concept moderne de santé dépasse cette notion classique de bien être pour lui
donner une dimension plus large. Et c’est ainsi qu’on définit, de nos jours la santé de la
manière suivante:
« La santé est l’équilibre et l’harmonie de toutes les possibilités de la personne humaine
(biologiques, psychologique et sociales) cet équilibre exige la satisfaction des besoins
fondamentaux et l’adaptation à l’environnement en perpétuelle mutation ».
Cependant, la définition de Dubos (1973) apporte un élément qualitatif important à la
mesure de la santé qui est basé sur la perception qu'a l'individu de sa propre fonctionnalité : «
Un individu en bonne santé est celui qui est capable de fonctionner aussi efficacement que
possible dans son milieu, et de se consacrer pleinement à ses projets»

La santé publique:
La santé publique est « l'art et la science de prévenir les maladies, de prolonger la vie,
d'améliorer la santé physique et mentale des individus par les moyens d'actions collectives
pour :

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Assainir le milieu (hygiène du milieu),
Lutter contre les épidémies (maladies contagieuses),
Enseigner l'hygiène corporelle (état sanitaire de la collectivité),
Organiser les services médicaux et infirmiers (problèmes de santé des populations),
Faciliter l'accès aux soins précoces et aux traitements préventifs.
Mettre en œuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la
Collectivité un niveau de vie compatible avec la santé. » (OMS, 1952)
La santé publique est « l’ensemble des problèmes de santé d'une population, sous tous ses
aspects (curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux), ainsi que les services sanitaires nationaux
qui ont la responsabilité de cette santé communautaire ». (OMS, 1973).
Service de santé:
« Ensemble de prestations offertes à la population, par le développement d’un dispositif ou
d’unités sanitaires opérationnelles dont la finalité est de prendre en charge les besoins en
matière de soins, de prévention et de réhabilitation de cette population »
Qu’est- ce qu’on entend par « système » ?
Un système c’est un ensemble structuré d’éléments cohérents (liés les uns aux autres)
concourant au même ensemble d’objectifs.
Système de santé:
Un système de santé peut se définir comme étant : Toutes activités, officielles ou non, qui
portent sur les services de santé mis à la disposition d’une population donnée et sur
l’utilisation de ces services par la population »
Aussi, « Un système de santé est un agencement complexe des activités des professionnels de
la santé et des divers agents qui participent à leur financement (soins et autres activités
connexes). Les activités financées dépassent le simple cadre des soins (hospitaliers et
ambulatoires) et des biens médicaux pour toucher d’autres secteurs liés à la santé, à savoir
l’enseignement, l’hygiène, la prévention collective et la recherche ».
Dans le monde, il existe trois grands types de système de santé :
*Le système national de santé nationalisé (ou béveridgien) ; caractérisé par la
prépondérance du service national/public auquel l’accès est gratuit. Le financement est
assuré par l’impôt (ex. type Angleterre);
*Le système national de santé intermédiaire (ou bismarkien) ; caractérisé par une
Offre de soins mixte (Pubilc/privé) et l’assurance maladie, financée par les cotisations
prélevées du salaire (obligatoire et en général généralisée) (Exp : Type France).
*Le système national libéral caractérisé par une prépondérance du secteur privé et

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l’absence de caisses d’assurance maladie solidaires et garanties par l’Etat.
Système national de santé:
Le système National de santé se définit comme l’ensemble des ressources humaines,
matérielles, financières ainsi que les institutions et activités destinées a assurer la promotion,
la protection, la restauration et la réhabilitation de la santé de la population ».
Les principes du système national de santé sont :
 La solidarité et la responsabilisation de la population dans la prévention, la
conservation et la restauration de la santé ;
 L’égalité d’accès aux soins et services de santé ;
 L’équité dans la répartition spatiale des ressources sanitaires ;
 La complémentarité intersectorielle.

Les composantes du système national de santé


Le système national marocain de santé se compose des secteurs suivants :
 Un secteur Etatique comprenant :
 Le Ministère de la Santé
 Les services de santé des Forces Armées Royales
 Les services de santé relevant des collectivités locales
 Un secteur mutualiste, des assurances et des établissements publics.
 Un secteur public ;
 Un secteur traditionnel.
En somme, le Système national de santé peut être résumé en 3 secteurs principaux :
 Secteur public
 Secteur privé à but non lucratif
 Secteur privé à but lucratif.

Schéma des composantes du système national de santé

LE SYSTEME NATIONAL MAROCAIN DE SANTE

Secteur Public Secteur Privé à but Secteur Privé à but


non lucratif lucratif

*Réseau hospitalier public *Hôpitaux et établissements de *Hôpitaux et cliniques privées


*Réseau de soins de santé de soins de la CNSS, des *Cabinets libéraux
base mutuelles, de l’OCP et *Opticiens prothésistes
*Instituts et laboratoires l’ONE. *Officines
nationaux *Cabinet dentaires et
*Services de santé des FAR. laboratoires d’analyse des
*Bureau municipaux et mutuelles
communaux d’hygiène *Hôpitaux et centres de soins
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des ligues et fondations
I- STRUCTURE ET ORGANISATION DU MINISTERE DE LA
SANTE :

Le département de la santé est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la


politique du gouvernement en matière de santé de la population. Il est le garant de la
promotion du bien être physique, mental et social des citoyens et agit en liaison avec les
départements concernés.
1) Organisation :
L’organisation du Ministère de la santé comprend à l’instar de la structure des autres
départements un cabinet du ministre, une administration centrale et des services
extérieurs.
2) Organigramme du Ministère de la santé (Administration centrale)

Organigramme du Ministère de la Santé

Inspection LE MINISTRE
Générale Cabinet

Secrétariat Général

Direction de la population

Direction de l’Epidémiologie et
Division de de lutte contre les maladies
l'approvisionnement

Directions Direction des Hôpitaux et des


soins ambulatoires
régionales
Division du Parc-Auto et
des affaires générales
Direction du médicament et
de la Pharmacie

Direction des equipements et


Division de l’Informatique et de la maintenance
des méthodes

Direction des Ressources


Humaines
Institut National
d’Administration Sanitaire
Direction de la réglementation et
du Contentieux
Division de l’information et
de la communication
Direction de la planification et
des ressources Financières

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3) Attributions du ministère de la santé
 Définition des priorités sanitaires nationales et élaboration de la stratégie sectorielle
 Régulation et coordination du développement du secteur
 Planification de l’offre de soins
 Développement de la législation sanitaire
 Monitoring de la performance des institutions et processus de leur accréditation
 Elaboration d’une politique sur la recherche et le développement.
 Régulation du financement et allocation des ressources aux régions.

4) L'organisation de l'administration centrale

Elle est conçue sur le modèle hiérarchique combiné avec le principe de spécialisation et de la
division de travail et comprend :
 Le Secrétariat général : C’est une institution qui assure sous l’autorité du Ministre des
tâches techniques et administratives importantes et diverses, à sa tête un secrétaire
général, considéré comme deuxième responsable après le Ministre, il assure la continuité
de l’administration sanitaire ainsi que la coordination des structures du département.
 L’inspection générale : Cette institution procède sous l’autorité du Ministre et sur ses
instructions au contrôle de l’utilisation des moyens et ressources mis à la disposition de
tout le département et informe régulièrement le Ministre sur le fonctionnement des
services.
 Les Directions centrales : Constituent le centre de conception de l’action sanitaire, de
direction et d’impulsion des structures qui leur sont rattachées (divisions et services) Les
directions assurent les grandes tâches du département.
Les directions centrales du MS sont au nombre de huit, chacune coiffe des divisions et des
services à savoir:

Direction de la planification et des ressources financières

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Attributions :

 Contribution à la définition des orientations en matière de la planification sanitaire dans le


pays
 Réalisation des études sectorielles ou intersectorielles en vue d’analyser la situation
sanitaire.
 Harmonisation des programmes d’action en liaison avec les organismes publics ou privés
des méthodes comptables, conformément aux orientations nationales en matière de
prévention, de soins et d’encadrement sanitaire.
 Recherche et proposition des projets d’infrastructure liés à la carte sanitaire.
 Coordination de l’action du ministère dans le domaine budgétaire et mise en place des
crédits en les déléguant aux sous ordonnateurs et tenue de la comptabilité de tout le
département.
 Réalisation d’études économiques sur le système de santé en termes d’évaluation et de
prévision.
 Jouer le rôle d’observatoire d’utilisation des moyens budgétaires et extrabudgétaires
 Contribution à la mise en œuvre du système de l’assurance maladie dans les limites des
compétences du ministère.
 Promotion de la coopération dans le domaine de la santé, recherche, inventaire et
mobilisation des aides de coopération pouvant être consenties au Maroc pour le
développement de la santé.

Direction des Ressources Humaines

Œuvres
sociales

RESSOURCES HUMAINES
Informatique
et actes
collectifs

Gestion du personnel Formation Contrôle de la santé des


 Médical, paramédical et  Formation de base fonctionnaires
administratif,  Congés maladies et Gestion
 Formation continue prévisionnelle
 Affaires disciplinaires homologation,
*Aptitude à l’emploi et des postes
budgétaires

Attributions :
 Formation professionnelle et recyclage du personnel.
 Affectation, recrutements, administration et gestion des affaires du personnel et
promotion des actions d’œuvres sociales.
 Réponse aux besoins exprimés par les différents services du département sur la base
de plans d’acquisition et de développement des ressources humaines.
 Elaboration et suivi des plans de formation des cadres administratifs, médicaux,
pharmaceutiques, dentaires et des infirmiers en concertation avec le personnel
concerné.

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 Evaluation de l’adéquation de la formation du personnel aux exigences du métier et
emploi et adaptation des programmes de formation.
 Tenu d’un fichier informatique du personnel.
 Description des postes à des fins d’évaluation, de planification et de formation.
 Etablissement des besoins qualitatifs et quantitatifs du ministère en personnel sur la
base des priorités et des objectifs des plans.
 Instruction des dossiers soumis au conseil de santé en matière de congés, maladies,
homologations et contrôle de l’aptitude à l’emploi.

Direction de l’Epidémiologie et de lutte Contre les Maladies

Service
administratif

Institut National
DIRECTION DE L’EPIDEMIOLOGIE ET DE d’Hygiène
LUTTE CONTRE LES MALADIES

Centre National de
Radioprotection

Hygiène du milieu Maladies non Maladies


transmissibles transmissibles
 Assainissement de base
 Santé mentale et  Maladies parasitaires
 Hygiène alimentaire
maladies dégénératives  Maladies respiratoires
 Lutte anti- vectorielle
 Médecine bucco-  Maladies oculaires et
 Action intersectorielle
dentaire otologiques
 Salubrité de Service de surveillance
 Santé des travailleurs  Maladies
l’environnement épidémiologique
 Maladies métaboliques dermatologiques
 Maladies cardiova-  MST/SIDA
sculaires ;  Maladies
 Prévention et contrôle épidémiques
du cancer

Attributions :
 Surveillance épidémiologique de la population et tenu du fichier épidémiologique central.
 Evaluation des caractéristiques épidémiologiques de la population et réalisation des
enquêtes et études en matière d’épidémiologie.

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 Conception et réalisation des programmes de lutte contre les maladies
 Programmation et réalisation des actions visant à protéger le milieu ambiant.
 Contrôle de la qualité des laboratoires de biologie relevant du ministère et définition des
normes techniques de leur fonctionnement.
 Promotion et participation au contrôle de l’application de la réglementation en matière de
radioprotection.
 Contrôle sanitaire des denrées alimentaires.
Direction Du Médicament et de la Pharmacie

MEDICAMENT
ET
PHARMACIE

Laboratoire National de Contrôle Pharmacie


du Médicament  Visas, Homologations et autorisations
 Physico-chimie  Stupéfiants
 Assurance qualité  Suivi du secteur
 Essais biologiques  Service des activités économiques

Attributions :
 Elaboration des normes de fabrication, de conditionnement, de circulation, de vente et de
stockage des médicaments, produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques.
 Fixation du cadre des prix des médicaments et des spécialités pharmaceutiques.
 Contrôle technique et contrôle de la qualité des médicaments et des spécialités
pharmaceutiques.
 Etablissement et mise à jour de la liste des médicaments essentiels.
 Détermination analytique et des essais nécessités par le contrôle des médicaments, des
spécialités pharmaceutiques et des articles destinés à l’usage de la médecine.
 Inspection des officines, grosseries et laboratoires de fabrication.
 Délivrance des visas et des autorisations de débit des produits pharmaceutiques.
 Gestion de la banque de données technique et économique sur les médicaments.

La Direction des Equipements et de la Maintenance

EQUIPEMENT ET
MAINTENANCE Marchés

Bâtiments et Architecture Matériel et Equipements Patrimoine et


 Etudes architecturales Biomédicaux Programmation
 Travaux de génie civil  Maintenance  Patrimoine
 Installations techniques  Etudes et acquisitions
9  Programmation et suivi
budgétaire
Attributions
 Exécution du budget d’investissement du ministère.
 Etude et suivi de réalisation des projets d’architecture, de bâtiment et de construction.
 Etude, programmation et suivi de réalisation des projets d’équipement en matériel
biomédical et biotechnique.
 Maintenance, aménagement et préparation du patrimoine immobilier et matériel.
 Recherche et normalisation de l’infrastructure des équipements.
 Gestion administrative, entretien des installations des services centraux et tenue des
inventaires des patrimoines foncier et bâti du département.

La Direction de la population

Attributions :
 Promotion et exécution des programmes de planification familiale et des programmes
relatifs à la santé maternelle et infantile.
 Programmation et réalisation des actions de réhabilitation physique et de gériatrie.
 Coordination des activités d’information, d’éducation et de communication des différents
programmes.

La direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

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HOPITAUX ET SOINS
AMBULATOIRES
Centre National de
Transfusion
Sanguine

Urgences et Secours Hôpitaux Assistance


Soins Ambulatoires
 Urgentologie  Programmation des  Assistance sociale
 Coordination intersectorielle actions hospitalières  Soins ambulatoires  Assistance
 Logistique  Suivi/évaluation  Couverture sanitaire et médicale gratuite
 Budget intégration des
activités
Attributions
 Coordination des actions du département en matière hospitalière et suivi des activités des
hôpitaux.
 Etablissement des bilans des activités des hôpitaux.
 Contribution à l’élaboration de la stratégie du département en matière de soins
ambulatoires.
 Evaluation de l’action du réseau ambulatoire sur le plan de la qualité et de l’accessibilité
des prestations.
 Gestion de l’action du département en matière d’assistance sociale et de l’assistance
médicale gratuite au profit des indigents.
 Contribution au développement des moyens logistiques pour faire face aux catastrophes, y
compris le ramassage médicalisé des victimes et la coordination des programmes.
 Définition des stratégies de restructuration des services des urgences à travers le royaume.
 Définition des programmes de formation en urgentologie et contribution à leur réalisation.
 Organisation, planification et évaluation des tâches relatives à la collecte, au stockage, au
traitement, à l’utilisation et à la distribution du sang et de ses dérivés.

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La Direction de la réglementation et du Contentieux

Attributions :
 Etudes juridiques et élaboration des projets de textes législatifs et réglementaires en
matière de santé.
 Instruction des dossiers contentieux impliquant le ministère.
 Suivi administratif des relations du département avec les autres administrations, les
collectivités locales et les associations nationales.
 Participation au contrôle de l’exercice des professions réglementées.
 Appui aux autres directions du ministère en matière juridique.

La Division du Parc Auto et Affaires Générales


PARC AUTO ET
AFFAIRES GENERALES

Gestion des moyens de mobilité Maintenance du Parc-Auto Affaires Générales

Attributions
 Gestion et maintenance du Parc auto et des moyens de mobilité du ministère.

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La Division de l’Approvisionnement

DIVISION DE
L’APPROVISIONNEMENT

Service Service de Marchés Service de Gestion


d’Approvisionnement des Stocks

Attributions
 Exécution des dépenses communes des différentes directions
 Acquisition, stockage et distribution des produits pharmaceutiques, des médicaments et
des produits d’intendance.

La Division de l’Informatique et des Méthodes

DIVISION DE
L’INFORMATIQUE ET DES
METHODES

Service des études et de la coordination Service d’Exploitation et d’Appui

Attributions :
 Animation des activités informatiques du ministère par l’élaboration et la gestion d’un
schéma directeur.
 Appui technique en matière d’information aux services centraux et aux services
extérieurs.

L’institut national de l’administration sanitaire


Attribution : voir le chapitre de la formation du personnel

Division de l’information et de la communication

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5) Organisation des services extérieurs du ministère de la santé
Les services extérieurs de la santé sont représentés par les directions régionales de
santé et les délégations préfectorales et provinciales. Chaque direction régionale est placée
sous l’autorité d’un directeur régional qui est le chef hiérarchique des délégués des provinces
et des préfectures de la région. Chacune de ces délégations est chargée dans la limite de son
périmètre territorial de l’animation, du contrôle et de la coordination des activités des services
qui la composent.

5 .1-Mission des services extérieurs :


Les services extérieurs prennent des mesures destinées à préserver et à promouvoir la santé
des habitants. Ils concourent à la protection préventive et curative de la santé de la population
Assurent la gestion des ressources humaines financières et matérielles mobilisées et les
activités d’étude, de planification, de programmation, d’évaluation, de contrôle, de suivi et de
recherche.
5.2- Organisation régionale des services de santé
L’organisation territoriale des services régionaux de santé répond au souci de la
déconcentration, sur le plan structurel, la direction régionale créée dans chacune des chefs
lieux de régions en suivant le découpage administratif du Ministère de l’intérieur ;
constituerait ainsi le relais entre les délégations provinciales et l’administration centrale. Les
missions de la direction régionale sont :
 La protection de la santé publique et la veille sanitaire ;
 La planification stratégique ;
 Le financement et la gestion financière
 La gestion des ressources humaines ;
 Le pilotage et la coordination des actions des établissements de santé ;
 La garantie de la disponibilité, de la qualité et de l’accessibilité des
médicaments et produits pharmaceutiques non médicamenteux.
La direction régionale est dirigée par un directeur régional nommé par le ministère de
la santé et qui est considéré comme le chef hiérarchique supérieur de l’ensemble du personnel
de la région. A ce titre, il est chargé de la mise en œuvre des attributions dévolues à la
direction régionale de la santé et à la représentation du ministère au niveau de la région.
Chaque direction régionale de la santé est composée de 4 ou de 3 services selon les
région ( voir tableau Annexe) à savoir :

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Service de la santé publique Directeur Régional de la Santé
et de la surveillance
épidémiologique

Service de la programmation
de l’offre de soins et des
ressources financières

Service des Ressources


Humaines

Service des approvisionnements,


des bâtiments, des équipements et
de la maintenance

Délégation provinciale/ Délégation provinciale/ Délégation provinciale/


Préfectorale Préfectorale Préfectorale

Organigramme de la direction régionale de santé

a. Le service de la santé publique et de la surveillance épidémiologique: chargé d’encadrer


le développement des programmes de santé et la lutte contre les maladies prioritaires au
niveau régional ainsi que les activités d’IEC. En outre, assurer la veille et la sécurité sanitaire,
collecter et analyser les informations sanitaires provenant des différentes provinces et
préfectures de la région ;
b. Le service de la programmation de l’offre de soins et des ressources financière qui est
chargé de la programmation en concertation avec les partenaires concernés, l’offre de soins au
niveau régional et propose au ministère de la santé le schéma régional de l’offre de soins
(SROS) ; du pilotage et de la coordination des actions sanitaires au niveau régional et la
gestion des ressources financières à l’échelle régional.
c. Le service des approvisionnements, des bâtiments, des équipements et de la
maintenance : est chargé de veiller sur la disponibilité, l’accessibilité et de la qualité des
médicaments et des produits pharmaceutiques non médicamenteux aussi assurer la
maintenance des bâtiments, des équipements et du matériel biomédical.

Cependant, lorsque la direction régionale est composée de 3 services seulement, les


attributions de ce service sont assumées par le service des ressources humaines, qui portera
la dénomination de « service des ressources humaines et des affaires générales »
d. le service des ressources humaines qui est chargé de la gestion des ressources humaines
au niveau de la région.

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5.3- Structure et organisation de la délégation médicale provinciale/
préfectorale
Chaque délégation comprend les services suivants
 Le service administratif et économique : Il est chargé de faciliter l’organisation,
l’exécution et l’évaluation e toutes les taches d’ordre administratif ou financier.
 Le service du réseau d’infrastructure et d’actions ambulatoires provincial ou
préfectoral (SIAAP): chargé d’élaborer les plans d’action des ESSB en matière de
prévention et de soins et de veiller à l’encadrement, au suivi et à l’évaluation de leur
exécution.

Organigramme d’une délégation médicale provinciale/préfectorale

Chaque délégation est placée sous autorité d’un délégué nommé par le ministre de la santé. Il
constitue le Chef hiérarchique de l’ensemble du personnel de santé affecté dans son territoire
et il est chargé de la mise en œuvre de l’ensemble des attributions de la délégation.
Attributions des délégations provinciales et préfectorales
 La supervision, la coordination, le contrôle et l’évaluation des actions de prévention et de
soins, entreprises par les ESSB et centres hospitaliers préfectoraux, provinciaux ou
régionaux relevant de la délégation ;
 La gestion des crédits de fonctionnement nécessaires à la réalisation des actions précitées,
à l’exception des crédits affectés aux institutions sanitaires érigées en SEGMA ;
 La contribution à la mise en œuvre et au suivi d’exécution des crédits d’investissements
régionaux au niveau de la province ou de la préfecture ;
 La collecte et l’exploitation des informations sanitaires au niveau de la délégation, en vue
d’améliorer les prestations des établissements de santé qui lui sont rattachés, de préparer
les plans d’action de la délégation et de la direction régionale de la santé et de constituer
la base de données informationnelles au sujet de la situation sanitaire au niveau de la
province ou la préfecture ;
 La gestion des ressources humaines de la délégation, dans la limite des actes délégués
aux délégués préfectoraux et provinciaux ;
 La contribution à l’élaboration des plans de formation continue de ces ressources et
veiller au suivi et à l’évaluation de l’exécution de ces plans ;
 La promotion des relations de coopération avec les intervenants dans le domaine de la
santé au niveau provincial ou préfectoral, tout en veillant à la mise en œuvre et à
l’évaluation des actions entreprises dans ce domaine.

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Le dispositif de l’offre de soins
L'offre de soins du Ministère de la Santé est organisée en 2 réseaux :
- un réseau d'établissements hospitaliers (REH),
- un réseau d'établissements de Soins de Santé de base (RESSB), et les structures d’appui
du RESSB
A- LE RESEAU D'ETABLISSEMENTS HOSPITALIERS
I- Définition d’un hôpital :
« L’hôpital est un établissement de santé destiné à héberger des malades, des blessés ou
des parturientes en vue de leur dispenser les prestations de diagnostic, de traitement et les soins
d’urgence nécessités par leur état de santé Il concourt à la formation pratique des étudiants en
médecine et en pharmacie et des élèves des écoles de formation professionnelle et de formation
des cadre ».

II- Missions et fonctions de l'hôpital


1- Mission de soins : c’est une mission de nature professionnelle, se traduit par trois fonctions
assurées par tous les hôpitaux indépendamment de leur taille :
 Diagnostique: Fonction assurée à titre externe ou interne, étroitement dépendante du
plateau technique et des compétences spécifiques;
 Thérapeutique: Médecins- infirmiers- soins spécialisés en ambulatoire ou après
admission;
 Hôtellerie: Accueil- hébergement- restauration- lingerie- hygiène.
2- Mission de santé publique : Cette mission, deuxième raison d'être de l'hôpital après celle de
soins, se traduit par trois fonctions:
 De service public: Permanence hospitalière, soins urgents en cas de catastrophes,
SAMU;
 De santé publique: élément intégré dans le système, appuis au RESSB et encadrement;
 D'assistance: Représentée par l'aide sociale fournie aux personnes vulnérables (enfants
abandonnés, indigents…)
3- Mission économique et managériale: Cette mission" d'agence économique" est revalorisée
dans la réforme hospitalière. Elle se traduit par trois fonctions:
 D'achat: de bien et de services, passation de marché, problème d'approvisionnement;
 De gestion des productions: Systèmes d'enregistrement et d'information, système de
recouvrement de coût, d'hygiène hospitalière, maintenance et entretien, qualité = la
chaîne de production;
 De direction: Planification, GRH, GRF, évaluation des performances, leadership.
4- Mission de développement professionnel : Qui coiffe les fonctions de :
 Enseignement : L’hôpital est un lieu de formation pour les médecins et les
infirmiers et de cadres de santé et extra-santé.
 Recherche : Pour être en mesure d’offrir des soins efficaces et de qualité, Ceci
l’oblige à développer une fonction de recherche dont la portée et la nature peut
varier en fonction du type d’hôpital et des problématiques auxquels il se trouve
confronté.
 Expertise : L’hôpital exerce cette fonction à travers la délivrance de certificats
médicolégaux, la réalisation des examens d’embauche ou des examens d’aptitude à
la conduite de véhicules. Il l’exerce également à travers la réalisation des autopsies
ou en donnant un avis technique dans une question juridique.

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III. Classification des hôpitaux
Il existe 4 classifications des hôpitaux au Maroc à savoir :
1- Classification selon la capacité litière: dont on distingue 4 types d’hôpital
a) L’hôpital local:
 Capacité de 120 à 200 lits;
 Implanté dans le chef lieu d’une cercle administrative ;
 Dessert une population de 200.000 à 250.000 hab.
 Minimum quatre disciplines de base: la médecine, la chirurgie, la pédiatrie et
la gynéco-obstétrique.

b) L'hôpital provincial :
 Capacité de 200 à 500 lits,
 Implanté au chef lieu de la province
 Prend en charge la totalité de la population de la province
 En plus des quatre disciplines de l’hôpital local : la dermatologie, la
psychiatrie, la radiologie, l’ophtalmologie, les urgences et la réanimation.

c) L'hôpital régional
• Dessert toute la région concernée,
• Capacité est de 500 à 1000 lits;
• Outre les disciplines de l’hôpital provincial : le service des brûlés, la gastro-entérologie,
l’oncologie, la réhabilitation, l’oto-rhino-laryngologie (ORL) et la cardiologie
d) Le centre hospitalier universitaire (CHU) :
• Constitué d’un ensemble d’établissements comprenant une gamme complète de services
hautement spécialisés.
• Le CHU est un centre d’enseignement et de recherche;
• Son aire d’influence s’étend sur toutes les régions qu’il dessert et pour quelques
disciplines à l’ensemble du pays.
2) Classification selon le mode de gestion : dont on distingue 3 type d’hôpital
a. Les hôpitaux dits « en régie » ou SEGER
Ŕ Dépendance statutaire et financière au ministère de la santé;
Ŕ Ne disposent pas de personnalité morale, et liés au programme d’exécution du
M.S
Ŕ Leurs ressources financières sont des crédits délégués par le département sur le
budget général.
Ŕ Pas de virement de crédits d’un article à un autre

b. Les hôpitaux érigés en service de l’Etat géré de manière autonome (SEGMA)


Ŕ Ne jouissent pas d’une personnalité morale
Ŕ Jouissent d’une autonomie financière
Ŕ Ils réutilisent leurs recettes
Ŕ Leurs dépenses obéissent aux règles de la comptabilité publique;
Ŕ Formule intermédiaire entre la gestion en régie et la gestion autonome
Ŕ Bénéficie d’une subvention de l’État
Ŕ ils sont soumis à la subordination de l’administration sanitaire.
c. Les Centres Hospitaliers Érigés en Établissements Publics Administratifs (CHEEPA).
Ŕ Dotés de personnalité morale du droit publique;
Ŕ Peuvent effectuer des virements de crédits d’un article à l’autre mais dans un
même chapitre;
Ŕ Peuvent utiliser leurs recettes;
Ŕ Peuvent recevoir des legs et des dons;

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Ŕ Ils se trouvent soumis à certains contrôles de l’État et au respect des principes
fondamentaux du service public (La tutelle)

Actuellement au Maroc, il existe deux types de classifications des hôpitaux

3) Classification selon la spécialité de l’établissement : on y distingue


a. L'hôpital général (HG) : qui est un établissement sanitaire qui assure une série de services
différenciés à des malades de tout âge et souffrant d'affections diverses. Il dispose de services
médicaux techniques d'investigation, de traitement et d'hospitalisation. Il comprend outre le
service des urgences, les disciplines de base suivantes : chirurgie, médecine, obstétrique,
pédiatrie. Il peut aussi comprendre, outre ces disciplines, d'autres spécialités médicales et
chirurgicales.
b. L'hôpital spécialisé (HS) : qui est un établissement sanitaire qui s'occupe essentiellement
des personnes souffrant d'une maladie déterminée ou d'une affection d'un appareil ou d'un
organe donné. Ce type d'hôpital reçoit généralement les malades ayant besoin de soins
spéciaux, orientés par un établissement sanitaire où ils ont été vus auparavant.

4) Classification hiérarchisée : dans laquelle on distingue trois niveaux d'interventions :

a- Le premier niveau : qui comprend


* L’hôpital local HL : qui est un hôpital général dans lequel s'exerce la médecine générale et la
chirurgie générale, la pédiatrie et l'obstétrique gynécologie avec une activité d'urgence. L’hôpital
local constitue, dans le site où elle est implantée, le premier niveau de référence pour les
établissements de soins de santé de base qui sont dans son rayon d'influence.
* Le Centre Hospitalier provincial ou préfectoral (CHP) : Il est constitué par un ou plusieurs
hôpitaux généraux ou spécialisés. Sa capacité et la dimension de son plateau technique varient
avec la nature des disciplines qui y sont développées et selon l'importance de la population à
desservir. Il comporte en plus des disciplines de base, les spécialités médicales et chirurgicales
suivantes : l'ophtalmologie, la dermatologie, les maladies infectieuses, l'oto-rhino-laryngologie,
la psychiatrie, la pneumo-phtisiologie, la cardiologie, la gastro-entérologie, la réhabilitation,
l'endocrinologie, la traumato orthopédie la médecine interne et la réanimation. Son implantation
est dans le chef lieu d’une province ou préfecture.
b- Le second niveau : il comprend :
* Le centre Hospitalier Régional (CHR) : Il est constitué par un ou plusieurs hôpitaux généraux et
spécialisés. Sa capacité et la dimension de son plateau technique varient selon l'importance de la
population à desservir et la nature des disciplines qui y sont développées. Il comporte en plus des
disciplines existantes au niveau du CHP des disciplines à vocation régionale telles que la
chirurgie infantile, les brûlés, la stomatologie, l'urologie, la néphrologie, la neurochirurgie, la
rhumatologie, la neurologie et l’hématologie. Son implantation est dans la province/préfecture
chef lieu de la région.
c- Le troisième niveau : il comprend
* Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) : Il est constitué d'un ensemble d'établissements
comprenant une gamme complète de services hautement spécialisés. Le centre hospitalier
universitaire est un centre d'enseignement et de recherche, son aire d'influence s'étend sur la
région qu'il dessert et pour quelques disciplines à l'ensemble du pays. Il comporte en plus des
disciplines existantes au niveau du CHR des disciplines qui ont un caractère national telles que la
cancérologie, la chirurgie réparatrice, la chirurgie thoracique, et la chirurgie cardio-vasculaire.
Actuellement au Maroc, il existe quatre CHU.

19
IV- Organisation et fonctionnement de l’hôpital
1- Organigramme d’un hôpital

2. Organisation administrative hospitalière


Chaque centre hospitalier régional, préfectoral ou provincial ou hôpital est dirigé par
un directeur nommé par le ministre de la santé qui consacre l’intégralité du temps de travail à
la gestion et à l’administration du centre hospitalier ou de l’hôpital.
Le directeur du centre hospitalier ou de l’hôpital est responsable de la mise en œuvre de la
politique sanitaire, et des directives ministérielles en matière de planification et de gestion
hospitalière et veille au bon fonctionnement de l’établissement. Il assure la gestion technique,
administrative et financière de l’hôpital, responsable de la conduite générale de
l’établissement et a autorité sur l’ensemble de son personnel dans le respect des dispositions
législatives et réglementaires en vigueur.

a. Organisation des pôles de gestion


L’administration du centre hospitalier et de chaque hôpital le composant est organisée en
trois pôles de gestion : un pôle des affaires médicales (PAM), un pôle des soins infirmiers
(PSI) et un pôle des affaires administratives (PAA).

a.1. Pôle des affaires médicales (PAM)


Le pôle des affaires médicales est organisé en deux ou plusieurs bureaux en fonction du
volume des activités. Il est placé sous la responsabilité d’un médecin le chef du pôle des
affaires médicales qui assure la gestion du pôle et coordonne l’activité professionnelle et
scientifique de l’établissement. Le PAM est chargé des missions suivantes :
 La coordination et la planification des activités et programmes de soins et de services
médicaux, y compris ceux relatifs à l’éducation sanitaire ;
 L’évaluation de la qualité et de la performance des soins hospitaliers ;
 La formation continue du personnel médical ;
 La contribution à la formation continue du personnel paramédical;
 La contribution à la prévention des infections et à l’hygiène de l’établissement ;
 La planification et la gestion des ressources destinées au personnel médical.

20
a. 2. Pole des soins infirmiers (PSI)
Le pôle des soins infirmiers est sous la responsabilité d’un cadre titulaire du diplôme d’état
d’infirmier qui est sous l’autorité du directeur, le chef du PSI assure la gestion du pôle et
coordonne l’activité professionnelle des infirmiers et du personnel paramédical en général. Le
PSI a pour mission de veiller à la bonne gestion des unités de soins et de services
paramédicaux. Structuré en deux ou plusieurs bureaux en fonction du volume des activités le
PSI est notamment chargé des activités suivantes :
 La coordination et la planification des activités et programmes de soins et de services
paramédicaux,
 L’évaluation de leur qualité et performance,
 La contribution à la prévention des infections nosocomiales;
 La planification et la gestion des ressources destinées au personnel paramédical ;
 La contribution à l’élaboration et au suivi des programmes d’éducation sanitaire ;
 La contribution au développement de la recherche en soins infirmiers.

a. 3. Pôle des affaires administratives (PAA)


Placé sous la responsabilité d’un cadre administratif, il a pour mission d’assurer la gestion des
ressources humaines et financières ainsi que la gestion des services techniques (alimentation,
nettoyage, télécommunication….) et de maintenance. Organisé en bureaux ou unités en
fonction du volume de ses activités.

b . Instances de concertation et d’appui


A coté des pôles de gestion, il existe des instances dites de concertation et d’appui aux
pôles de gestion à savoir :
b.1. Le comité d’établissement : présidé par le directeur de l’hôpital et composé par plusieurs
éléments. il a pour mission de définir les orientations stratégiques de l’hôpital telles que : le
projet d’établissement, les projets de contrat programme, les programmes d’investissement.
Le comité d’établissement se réunit à l’initiative de son président une fois par trimestre et
autant de fois que les besoins l’exigent.
b.2. Le comité de suivi et d’évaluation : présidé par le directeur et composé par les
représentants des pôles, un responsable du service d’accueil et admission et un responsable de
la pharmacie hospitalière. Le comité de suivi et d’évaluation se réunit une fois par trimestre et
à assure le suivi des activités cliniques et informationnelles, la gestion des ressources
humaines, matérielles et financières ainsi que l’analyse de la performance de l’hôpital et de la
qualité des soins.
b. 3. Le conseil des médecins, des dentistes et des pharmaciens (CMDP): Composé des
représentants élus des médecins, des médecins dentistes et des pharmaciens en fonction à
l’hôpital. Ce conseil se réunit une fois par trimestre et autant de fois que les nécessités
l’exigent et propose des recommandations dans le fonctionnement de l’hôpital.
b.4. Le conseil des infirmiers et infirmières (CII) : composé pour moitié du responsable du pôle
des soins infirmiers, des infirmier(e)s chefs aux départements et des infirmier(e)s chefs aux
services et pour l’autre moitié de représentants élus du personnel infirmier, des techniciens et
des assistants médicaux. Les membres du conseil élisent, parmi eux, un président sur la base
de sa notoriété professionnelle. Le conseil est chargé:
 D’apprécier la qualité et la pertinence des soins infirmiers;
 De contribuer à la formation continue;

21
 De donner son avis sur les questions relatives à la prestation de soins infirmiers par
l’hôpital, qui lui sont soumises par le directeur de l’établissement.

Le conseil se réunit une fois par trimestre et autant de fois que les besoins l’exigent. Son
secrétariat est assuré par le chef du pôle des soins infirmiers.
b.5. Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) : est chargé de mener les
activités de lutte contre les INC et d’établir à la direction un rapport périodique de situation
sur la lutte contre cette dernière et de veiller à sa diffusion.
b.6. Le comité de gestion du centre hospitalier : Il est créé dans chaque centre hospitalier
régional, préfectoral ou provincial, présidé par le délégué du ministère de la santé à la
préfecture ou province chef lieu du centre hospitalier. Le comité se réunit deux fois par an et
chaque fois que les besoins du centre hospitalier l’exigent et il est pour une mission générale
de concertation, de coordination et de suivi des activités du centre hospitalier, notamment il
veille à la mise en œuvre des orientations de la politique nationale en matière d’hospitalisation
et à la cohérence des actions du centre hospitalier.

3. Organisation des prestations de soins et de services


Les activités médicales, pharmaceutiques ou odontologiques sont organisées au sein
d’unités de soins et de services formant soit des départements, soit des services médicaux.
Le département ou le service médical réunit les unités de soins et de services d’une même
spécialité ou de spécialités différentes qui partagent le même plateau technique, ou qui
s’adressent à la même population cible, ou qui nécessitent une organisation commune. Un
service médical peut être médical, chirurgical ou médico- technique. Le bloc opératoire est
rattaché à l’un des départements de chirurgie désigné par le directeur de l’hôpital après avis
du comité d’établissement. L’organisation médicale des hôpitaux dépend de leurs capacités
litière comme elle est figurée dans le tableau ci-dessus :

Type de l’hôpital Organisation

- Le service d’accueil et d’admission (SAA)


- Le service des urgences ;
- Le service mère-enfant (SME) ;
- Le service de médecine (SM) ;
Les hôpitaux - Le service de chirurgie (SC), y compris le bloc
généraux de opératoire ;
moins de 120 lits - Le service d’imagerie médicale
- Le service de biologie médicale
- Le service de la pharmacie hospitalière.
- Le service d’accueil et d’admission (SAA)
- Le service des urgences (SU) ;
- Le département mère-enfant (DME) ;
- Le département de médecine (DM) ;
- Le département de chirurgie (DC) ;
Les hôpitaux - Le département de traumato-orthopédie et de
généraux de 120 neurochirurgie,
à 240 lits lorsqu’elle existe ;

22
- Le département Ophtalmo Ŕ ORL Ŕ Stomato;
- Le département médico-technique (DMT) regroupant
notamment les unités médico- techniques suivantes :
* L’imagerie médicale ;
* La biologie médicale ;
* L’exploration fonctionnelle.
- Le service de la pharmacie hospitalière (SPH).

- Ces hôpitaux ne peuvent dépasser 8 départements


cliniques ;
- Les urgences doivent être intégrées dans un
Les hôpitaux de département clinique dans le respect de la cohérence des
activités médicales et chirurgicales ;
plus de 240 lits - Ils doivent en outre comprendre :
*Le service de l’accueil et d’admission ;
* La pharmacie hospitalière.

Il est à signaler que la pharmacie hospitalière (SPH) et le service d’accueil et


d’admission (SAA) sont deux services médico-techniques, placés sous l’autorité directe du
directeur de l’hôpital.
Chaque département et chaque service médical est placé sous l’autorité d’un médecin
chef assisté par un infirmier chef. Le médecin chef de département est chargé d’organiser le
fonctionnement de la structure dont il est responsable, dans le respect de la responsabilité
médicale de chaque praticien.
Les infirmiers chefs des unités de soins et des services sont chargés d’organiser et de
superviser le travail des infirmiers, des techniciens, du personnel de soutien au sein des
départements ou des services.

V- Normes en personnel pour le réseau d’actions hospitalières


L’effectif et les profils du personnel pour chaque service de l’hôpital sont difficiles à
déterminer. Ces derniers sont en fonction de plusieurs facteurs tels que le nombre moyen
d’heures de soins à fournir par malade et par 24h et le taux d’occupation moyenne (TOM) du
service ou la fréquentation. Les normes ci-dessous sont fixées par le MS depuis longtemps elles
manquent d’actualisation.

23
1- Au niveau d’un hôpital autre que CHU
SEVICE GRADE FONCTION NOMBRE

- Médecin - Chef de service + - 1 par service


consultation
- Interne - Étudiant en médecine + - 1 par service
Service de soins consultation
type 60 lits
- IDE 1er Grade - Major de service - 1 par service

- IDE 2ème Grade - Infirmier soignant - 3 par service

- Infirmier - Infirmier soignant - 12 par service


auxiliaire

- IDE 1er Grade - Major de service - 1 dans tout le


bloc
- IDE 2ème Grade - Instrumentiste + - 1 dans tout le
Stérilisation bloc
Bloc - IDE 2è Grade /
chirurgical Anesthésiste
- IDE 2ème Grade -Anesthésiste/inf. - 1 dans tout le
soignant bloc
- Infirmier - Panseur - 1 par salle
auxiliaire
- Instrumentiste - 1 par salle

- Infirmier soignant - 1 par salle

- IDE 2ème Gr - Major de - 1 par section


service
Réanimation - IDE 2è Gr - Anesthésiste - 1 pour 3 lits
anesthésiste ou infirmier
soignant
- Infirmier - Infirmier - 2 pour 3 lits
auxiliaire soignant

- IDE 2ème Gr - Major de service - 1 dans tout le


bloc
Bloc des - IDE 2è Gr - Instrumentiste - 3 dans tout le
urgences anesthésiste bloc
- IDE 2è Gr - Anesthésiste - 1 dans tout le bloc
anesthésiste - Panseur - 1 dans tout le
bloc
- IDE 2ème Gr - Infirmier soignant - 2 dans tout le
- Infirmier auxiliaire bloc

24
2- Au niveau d’un C.H.U.
SEVICE GRADE FONCTION NOMBRE
- Professeur ou maître de - Chef de service + - 1 par service
conférence agrégé consultation

Service de - Maître assistant - Consultation - 1 par unité de


soins type 60 soins
- Assistant - Consultation - 1 par unité de
lits
soins
- interne - Étudiant en médecine - 1 par unité de
soins
- Résident - Étudiant en médecine - 4 par unité de
soins
- IDE 1er Grade - Major de service - 1 par service
- IDE 2ème Grade - Infirmier soignant - 4 par service
- Infirmier auxiliaire - Infirmier soignant - 15 par service
- IDE 1er Grade - Major de service - 1 dans tout le
bloc
Bloc - IDE 2ème G -Instrumentiste + - 3 dans tout le
chirurgical stérilisation bloc
- IDE 2è Grade / -Anesthésiste / inf. - 3 dans tout le
Anesthésiste soignant bloc
- Anesthésiste / IDE 2e - Anesthésiste / inf. - 1 par salle
Grade soignant
- IDE 2ème Grade - Instrumentiste - 1 par salle
- Infirmier auxiliaire
- Infirmier soignant - 2 par salle

- IDE 2ème Gr - Major de service - 1 par section

Réanimation - IDE 2è Gr anesthésiste - Anesthésiste ou 1 pour 3 lits


infirmier soignant

- Infirmier auxiliaire - Infirmier soignant - 2 pour 3 lits

- IDE 2ème Gr - Major de service - 1 dans tout le


bloc
- IDE 2è Gr - Instrumentiste - 3 dans tout le
Bloc des bloc
urgences - IDE 2è Gr - Anesthésiste - 1 dans tout le bloc
/anesthésiste - 1 dans tout le
- IDE 2ème Gr - Panseur bloc
- Infirmier auxiliaire - Infirmier soignant - 2 dans tout le
bloc

25
B - LE RESEAU D'ETABLISSEMENTS DE SOINS DE SANTE DE BASE
(RSSB)
Le réseau des établissements de soins de santé de base, conçu pour agir sur les conditions de
santé des habitants, est la base opérationnelle de toute l'action sanitaire. Il constitue la première
interface entre la population et le système de soins. C'est à travers ce réseau que se développe la
stratégie de la couverture de la population par les services de santé de base (promotion de la
santé, prévention, soins essentiels). Il comprend :
1- Dans le monde rural
a. Le dispensaire rural (DR) : Premier établissement de contact pour la population. Il
représente l’unité opérationnelle de premier recours, non-médicalisée, qui délivre les soins de
santé essentiels (promotion, prévention et soins). Il représente une extension du CSC ou du
CSCA. Son implantation se trouve dans les communes éloignées qui desservent une population
relativement importante et dont les localités sont étalées sur de grandes superficies.
Le dispensaire rural offre donc à la population plusieurs services dont notamment les
consultations curatives paramédicales, les soins infirmiers, la prise en charge des urgences de
premier recours et la référence des malades nécessitant une consultation médicale au CSC ou
CSCA.
En matière de prévention, le DR assure la sensibilisation auprès des populations cibles
concernant notamment la santé maternelle et infantile, la santé reproductive et la santé bucco-
dentaire.
b. Le centre de santé communal (CSC) : C’est le premier établissement de soins
médicalisé pour le milieu rural. Il est implanté au chef-lieu d’une commune et assure les
prestations de soins préventifs, curatifs et promotionnels médicales et paramédicales, des
activités de protection de la santé maternelle et infantile la santé reproductive, la santé bucco-
dentaire., des activités de surveillance épidémiologique, d’hygiène du milieu et de suivi des
maladies transmissibles et non transmissibles. Il assure aussi l’encadrement des dispensaires
ruraux qui lui sont rattachés et il établit des relations de partenariat avec la communauté.
En matière de soins curatifs, le CSC assure les consultations de médecine générale, le
dépistage, la prise en charge et le suivi des maladies chroniques.
Il offre également, les soins infirmiers et permet la prise en charge des urgences de premier
recours et la mise en condition pour le transfert.
c. Le centre de santé communal avec unité d'accouchement (CSCA) : c’est un CSC
avec unité d’accouchement dont le nombre de ses lits est variable en fonction de l’activité du
centre notamment le taux d’accouchement. Le centre de santé communal est implanté au chef
lieu d’une Caïdat ou d’une Cercle administratif ;. il assure en outre les fonctions d’un CSC les
examens biologiques de base et l’échographie, les accouchements eutociques, les soins du
post-partum durant le séjour de la parturiente (48h) et à mettre en condition et transfert des
cas nécessitant une prise en charge au niveau de la maternité hospitalière.
2- Dans le milieu urbain
 Le centre de santé urbain (CSU) : C'est l’établissement sanitaire de premier recours en
milieu urbain. Il assure les soins curatifs essentiels, les activités de protection de la santé de la
mère et de l'enfant, la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles, les
consultations médicales de médecine générale, de pédiatrie et de gynécologie. Dans certains
cas, le CSU peut assurer en plus de ses fonctions ordinaires, des examens et des soins bucco-
dentaires
 Le centre de santé urbain avec module d’accouchement (CSUA) : il assume en plus
des fonctions d'un CSU la prise en charge des accouchements. Cette catégorie regroupe,
en plus des centres de santé dotés en lits d’accouchement, les anciens hôpitaux locaux

26
implantés en milieu urbain (hôpitaux locaux qui deviennent des CSUA dans des petites
agglomérations urbaines).

3- Les structures d’appui


Tous les établissements du RSSB sont appuyés, pour certains programmes
prioritaires, par des structures d'appui et d'intervention, à savoir :
 Le centre de référence pour la planification familiale (CRPF) : c'est un centre de
consultation, d'information et de formation pour tout ce qui a trait aux activités de
contraception et de fertilité. Son rôle essentiel est d'appuyer les établissements sanitaires des
soins de santé de base qui fournissent des prestations de planification familiale.
 Le centre de diagnostic polyvalent (CDP) : Ce centre a une mission de prise en charge des
patients adressés par les centres de santé pour diagnostic spécifique.
 Le Centre de traitement de la Tuberculose et des maladies respiratoires (CDTMR):
c'est un établissement sanitaire qui s'occupe essentiellement des problèmes de prise en charge
des cas de tuberculose et appuie les établissements sanitaires de soins de santé de base qui
interviennent dans le programme de lutte antituberculeuse.
 Le Laboratoire d'épidémiologie et d'hygiène du milieu (LEHM) : il a pour mission de
soutenir les programmes de prévention et de lutte contre les maladies transmissibles et non
transmissibles, notamment pour les aspects liés au contrôle de certains produits à risque et au
diagnostic biologique et immunologique des maladies faisant l'objet d'un programme
structuré de lutte.
4-Organisation de la couverture sanitaire par le RESSB
La circonscription sanitaire représente, dans le découpage sanitaire, la base opérationnelle
de l’organisation de l’offre de soins à une population déterminée. En matière de couverture
sanitaire, dans le milieu rural la circonscription sanitaire correspond à l’aire géographique
desservie par un CSC (dans certains cas par CSCA) le plus souvent cette aire géographique
correspond au territoire d’une commune où sont implantées d’autres formations sanitaires (DR,
CSC) qui desservent des aires géographiques dites secteurs et à partir desquelles peuvent être
développés des modes de couverture sanitaire complémentaires (agents itinérants, équipes
mobiles, Autres..)
Dans le milieu urbain, la responsabilité territoriale d’une circonscription sanitaire
correspond à celle d’une municipalité si la municipalité de petite taille et ensemble de quartiers
dans les moyennes et les grandes villes.
• Attribution de la C/S
La C/S constitue le niveau essentiel de la programmation, de l’intégration et de la
gestion des programmes et activités sanitaires:
*L’identification de la population à charge, ainsi que les problèmes de santé qui se posent à elle,
* La collecte, l’archivage et l’actualisation des différentes données de base et ce à travers:
• Sa monographie périodique,
• Son plan de santé,
• Les documents sur la Banque des Données sur le Découpage et
Infrastructure (BDDI)
• La carte épidémiologique;
• La carte des infrastructures sociales,
• La carte scolaire
*L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des plans d’action nécessaires à l’exécution des
différentes activités et programmes sanitaires, d’une façon intégrée et coordonnée,
*La surveillance épidémiologique au niveau de la zone desservie à travers l’évolution des
principaux phénomènes épidémiologiques, ainsi que par la délimitation des foyers à caractère
endemo-epidemique, (contrôle, épidémiologique),

27
*La surveillance de la qualité du milieu tout en contrôlant et en surveillant l’assainissement de
base: eau potable, déchets, hygiène alimentaire;
*L’appui technique, logistique et informationnel aux différentes formations sanitaires qu’elle
encadre.

5- Normes en personnel du RESSB


Le tableau suivant montre les normes en quantité et qualité du personnel des ESSB.

6- Différents modes de couverture sanitaire

6.1 Le milieu rural :


L’offre de soins ou de prestations au niveau des ESSB se fait sur une stratégie qui tend à
satisfaire les besoins sanitaires à travers trois modes reflétant la réalité du pays :

a. Le mode dit « fixe » : Il est constitué par les différents établissements de SSB (D.R. et CSC.
CSCA). La population se rend au niveau de ces formations pour bénéficier des prestations.

b. Le mode mobile : Pour completer le mode fixe, le maroc developpe le mode mobile pour
offrir à la population des localités enclavées, un panier de prestations répondant à leurs besoins et
attentes et qui tient compte de leurs spécificités locales. Pour ce mode, c’est le personnel de santé
qui se déplace pour se rendre chez la population. Les modes de couverture dans ces zones sont
l’équipe mobile et la caravane médicale.
Equipes mobiles : Ce sont des équipes de professionnels de santé qui fournissent, à
travers des véhicules équipés, aux populations des localités enclavées et celles d’accès
difficile, des prestations médicales et paramédicales. Elles offrent des consultations
curatives avec remise des médicaments et des présentations liées aux programmes
sanitaires ( PSGA, PF , vaccination, prise en charge des maladies de l’enfant, activités de
santé scolaire, lutte contre les carences en micronutriments, lutte contre les maladies
transmissibles et non transmissibles, surveillance épidémiologique et de l’hygiène du
milieu,…), ainsi que des actions d’éducation et de sensibilisation. L’equipe mobile est
composée par : 1 medecin generaliste, 2 infirmiers, un technicien de l’hygiene et un
chauffeur. Le rythme des visites de ces localités est une fois tous les 3 mois et parfois
plus.
Caravanes médicales : Elles permettent d’offrir des prestations spécialisées aux
populations du milieu rural et elles peuvent être multidisciplinaires ( plusieurs specialités)
ou spécialisées ( axées sur une specialité ou un probleme de santé definie). Les caravanes
medicales peuvent etre organisées par le ministere de la santé ou les regions en

28
partenariat avec d’autres partenaires. La caravane medicale se composition de : medecins
specialistes et generalistes , personnel paramedical ( infi, SF, THM....) chauffeurs.

c. la santé communautaire . le Ministère de la Santé a mis en place les modes de couverture


fixe, mobile ainsi que les services de santé à base communautaire. Cette approche permet aux
communautés d’acquérir de l’autonomie et par conséquent, avoir un meilleur contrôle sur leur
vie et sur leur santé. Ainsi, partenariat et intersectorialité sont deux éléments constitutifs des
actions menées en matière de santé communautaire. Aussi, la participation et l’implication des
populations constituent une condition de la réussite de cette démarche. Dans cette optique, le
Ministère de la Santé a développé des expériences communautaires notamment :
a. Service d’Assistance Médicale Urgente Obstétricale en milieu rural (SAMU
Obstétrical Rural): Il repose sur un dispositif d’intervention permanant, en faveur de
la femme et du nouveau-né du milieu rural, visant à assurer la continuité de la prise
en charge de l’accouchement et du post-partum depuis le domicile jusqu’à la structure
de soins la plus appropriée.
Le dispositif du SAMU Obstétrical Rural est articulé autour de trois principales
composantes à savoir les structures de soins, les moyens de mobilité telles les
ambulances et les moyens de communication téléphonique mobiles mis à la
disposition du personnel de santé impliqué dans le dispositif.
b. Approches basées sur les Agents de Développement Locaux : C’est un ensemble
d’approches basées sur l’implication de volontaires choisis parmi la population cible et
formés pour dispenser et promouvoir un certain nombre de prestations de santé telles
que:
 Approvisionnement des femmes en pilule et condoms et leur orientation vers
les structures de santé pour bénéficier des autres méthodes ;
 Sensibilisation et orientation des femmes enceintes pour la consultation
prénatale et en post partum et l’accouchement en milieu surveillé ;
 Sensibilisation des parents sur des sujets intéressant la santé et le
développement de l’enfant ;
 Sensibilisation de la population sur les mesures d’hygiène et de prévention des
maladies à transport hydrique ;
 Orientation des malades vers les structures de soins.

6.2. Le milieu urbain:


C’est le mode fixe qui est représenté par les centres de santé urbains qui assurent les soins
de santé de base sur place. Ce mode est appuyé par des visites à domiciles par les infirmières de
la formation sanitaire (C.S.U.) pour certaines tâches en dehors du centre (Relances de
vaccinations, de consultations pré et postnatale, abondons tuberculeux …).

C- CIRCUIT DU MALADE
Le circuit du malade est l’itinéraire ou le chemin que parcourt un malade pour être pris en
charge au niveau des différentes formations sanitaires, depuis sa déclaration du besoin jusqu’à sa
guérison ou éventuellement son décès.
Le circuit du malade commence par la visite à domicile qu’effectue l’infirmier itinérant
qui peut: soit dispenser des soins sur place, soit l’adresser au dispensaire. A partir du dispensaire
et selon le cas le malade est orienté vers le centre de santé, puis le centre de diagnostic, puis à
l’hôpital local ou provincial ou régional et enfin à l’hôpital national (CHU).
En revanche, Les cas à caractère urgent accèdent directement aux formations appropriées
répondant à leurs besoins sans aucune restriction. Quant aux voies de retour, elles peuvent suivre

29
le même cheminement sinon, elles peuvent donner directement sur le centre de santé, ensuite au
dispensaire. Le schéma ci-dessous résume les différents circuits que peut suivre un patient.

MAISON
MAISON

Centre de santé Dispensaire


urbain rural

* C.D.S.T. CSC/CSCA
* C.R.P.F
* C.D.P.
Hôpital provincial
Hôpital local

Hôpital régional

Hôpital national
( C.H.U.)

Les autres composantes du système de l’offre de soins


A. Autres services publics
 Les services de santé des Forces Armées Royales : Il s’agit de structures destinées à
servir la population ciblée (les militaires et leurs familles).
 Les bureaux communaux et municipaux d’hygiène : Ils dépendent des collectivités
locales.
 Les services de médecine scolaire et universitaires.
 Les autres départements administratifs :
 des unités de prévention sanitaires collectives,
 des unités de transport sanitaire,
 Services de médecine pénitentiaire …
B. Le secteur privé
 Le secteur privé à but non lucratif:
 Les hôpitaux des établissements de soins de la CNSS, des mutuelles, de l’OCP et
de l’ONE;
 Les cabinets dentaires et les laboratoires d’analyse des mutuelles;
 Les hôpitaux et les centres de soins du croissant rouge marocain;
 Les hôpitaux et centres de soins des ligues et des fondations
 Le secteur privé à but lucratif: représenté par
 les cabinets médicaux,
 les cliniques,
 les cabinets de médecine dentaire,
 les officines de pharmacie,
 les opticiens prothésistes,

30
C- La médecine traditionnelle
Les populations rurales et parfois des souches de la population urbaine ont souvent
recours à d’autres prestataires pour obtenir des conseils ou des traitements auprès des herboristes,
des guérisseurs traditionnels, des mécaniciens dentaires, des Kablas et les personnes qui
pratiquent des circoncisions. En effet, le secteur de santé a besoin de les impliquer tant qu’ils
jouissent d’un rôle de personnes ressources influentes sur la population. Ainsi, leur implication
s’avère indispensable dans le cadre de l’approche de la participation communautaire.

Le personnel du ministère de la santé


Le personnel de santé est défini comme l’ensemble des personnes dont l’activité a pour
objet essentiel d’améliorer la santé. Cette définition s’inscrit dans le prolongement de celle
que l’OMS donne d’un système de santé, à savoir l’ensemble des activités dont l’objet
principal est l’amélioration de la santé. Ce personnel peut prestataire ou non des soins. Les
différentes catégories du personnel du MS sont: Personnel technique, Personnel administratif,
Personnel de service (personnel d’exploitation). Le tableau ci-dessous présente l’ensemble du
personnel du MS.
• a. Personnel technique
CADRE GRADE ECHELLE

1. Médical - Médecin Hors grade hors échelle

- Médecin Grade exceptionnel 11

- Médecin Grade principal 11

- Médecin 1er Grade 11


2. Paramédical *Assistant médical; 11

*Assistant médical principal 11

2. Paramédical - IDE Grade principal 11

- IDE 1er Grade 10

- IDE 2ème Grade 9

- Infirmier auxiliaire Grade 10


principal

- Infirmier auxiliaire 1er Grade 9

- Infirmier auxiliaire 2ème Grade 8


- Psychologue 11
3. Psychologue - Psychologue assistant 10

- Ingénieur d’état 11
4. Ingénieur - Ingénieur d’application 10
5. Adjoint technique - Adjoint technique 7

31
b. Personnel administratif:
CADRE GRADE ECHELLE

1. Administrateur économe - Administrateur économe divisionnaire 11(6ème


principal, échelon)

- Administrateur économe divisionnaire, 11

- Administrateur économe 10
2. Econome - Econome principal 9
- Econome 8
3. Sous économe - Sous économe principal 6
- Sous économe 5
4. Rédacteur - Rédacteur 8
5. Secrétaire - Secrétaire principal 6
- Secrétaire 5

c. Personnel d’exploitation (personnel de service)

CADRE ECHELLE
1. Agent public 4
2. Agent d’exécution 2
3. Agent de service 1

Formation du personnel de santé


A) Personnel médical
Bien que ce soit le ministère de l’enseignement supérieur qui est responsable de
l’enseignement et des programmes du personnel médical, les finalités de la formation
médicale concerne en premier lieu le département de la santé qui est le principal utilisateur
des médecins.
La moyenne annuelle de formation des médecins généralistes par les 5 facultés de
médecine et de pharmacie du pays s’établit en moyenne à environ 700 diplômés. Au niveau
encadrement de la formation, les ratios personnel enseignant/étudiants calculés à partir des
données du Ministère de l’Enseignement Supérieur, dénotent des inégalités importantes entre
les facultés : un enseignant pour 4 étudiants à Rabat, un pour 8 à Casablanca, un pour 25 à Fès
et un pour 24 à Marrakech. La décision de création d’une cinquième faculté de médecine à
Oujda est en cours d’application. Cette décision vient pour répondre aux soucis
d’amélioration de l’encadrement des médecins et de la création des pôles d’excellence en
matière de soins et de recherche.
La formation en pharmacie reste limitée à la Faculté de Rabat avec une production
annuelle de 80 de pharmaciens auxquels s’ajoutent d’autres formés à l’étranger.
Les deux facultés de médecine dentaire (Rabat et Casablanca) forment annuellement
une moyenne de 150 chirurgiens dentistes en plus de ceux formés à l’étranger.
Quant’ aux médecins spécialistes, le besoin en cette catégorie de personnel reste
important au niveau national, avec une inégalité de répartition entre les grandes villes et les
autres provinces du Royaume. Ceci laisse entendre que des efforts doivent être fournis dans le
domaine de la formation des médecins spécialistes dans les années à venir, notamment dans
certaines spécialités de base : chirurgie générale, l’obstétrique, la gynécologie, l’anesthésie,

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réanimation, la pédiatrie et la chirurgie pédiatrique, la pneumo-phtisiologie, la psychiatrie,
l’ophtalmologie et la biologie clinique.

B) Formation de base du personnel paramédical


Depuis l’indépendance, notre pays a investi des efforts considérables dans la formation du
personnel para médical pour répondre aux besoins de la population en prestations sanitaires.
Dans un premier temps, cette formation est axée sur les aides sanitaires. Ensuite, la
formation des ADSE n’a été effective qu’a 1960 et 1963 pour le profil cadriste. A la fin de
l’année 1989, on comportait 27 écoles d’ASB et 22 écoles d’ASDE (toutes options
confondues). A partir de 1986, 26 écoles d’ASB ont cessé de fonctionner. Celles des
infirmiers diplômés d’état ont continué à former de petits effectifs et la formation du profil
cadriste est restée en veilleuse jusqu’à son sursis en 1993.
Tombé dans l’obsolescence, le système de formation para médical est devenu sujet à une
réforme pour apporter de nouvelles structures de formation mieux adaptées à la situation
actuelle et améliorer la formation de base des cadres infirmiers en élevant le niveau d’accès en
premier cycle de formation et en portant la durée des études à trois ans au lieu de deux.
C’est dans cette vision que les instituts de formation aux carrières de santé (IFCS) ont été
crées par Décret n°2.93.602 du 29 octobre 1993.Trois missions essentielles, sont attribuées
aux IFCS :
 Assurer la formation initiale des cadres para médicaux destinés à exercer dans les
secteurs public et privé.
 Organiser des sessions de formation continue au profit des professionnels de santé
relevant du ministère de la santé et des organismes publics et privés
 Participer au développement de la recherche dans le domaine des activités para
médicales.
Actuellement, sur tout le territoire du royaume existe 23 IFCS qui forment des étudiants
du 1er cycle dans 15 à 17 filières (selon les années scolaires). Et dans 6 IFCS ( Rabat, Fes,
Marrakech, Agadir, casa blanca et Oujda) les étudiants du deuxième cycle des études
paramédicales dans deux sections : enseignement paramédical et Surveillant des services
de santé
A coté de la formation des IDE lauréats des IFCS ; il y’a la formation des techniciens
de santé (infirmier auxiliaire). Il s’agit d’un profil institué par arrêté du ministre de la santé n°
1067-94 du 30 mars 1994 modifié et complété par arrêté n° 28881-95 du 12 décembre 1995
portant création des instituts de formation de techniciens de santé (IFTS). Actuellement seul
l’institut de formation des techniciens ambulancier qui est en fonction pour la formation des
techniciens ambulanciers.

C. Formation du personnel administratif


Pour le personnel gestionnaire et administratif, l’Institut national d’Administration
Sanitaire (INAS) forme les administrateurs, dont 58% sont issus du cadre médical, et
pharmaceutique, 35% du cadre infirmier et 7% de celui des administrateurs. 98% de ces
lauréats exercent actuellement des fonctions de gestion au niveau central et local.
L'institut national d'administration sanitaire (INAS) est un établissement de formation et de
recherche sur les systèmes de santé, relevant du ministère de la santé. Il a les missions
suivantes :
 Former des cadres supérieurs spécialisés dans le domaine de l'administration sanitaire
et de la santé publique, destinés à servir dans les organismes publics et privés;
 Développer la recherche opérationnelle sur le système de santé;
 Contribuer au développement des liens de collaboration entre les différents secteurs de

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l'administration sanitaire

Les conditions d'admission à L’INAS pour les candidats nationaux sont :


 Etre médecins généralistes ayant une ancienneté, à la date de l'organisation du
concours, de trois ans de services effectifs au moins en cette qualité;
 Etre infirmiers diplômés d'Etat Ŕ Premier grade, les Administrateurs économes et
autres fonctionnaires du ministère de la santé et organismes publics ou privés,
titulaires d'un diplôme donnant accès à un cadre classé au moins à l'échelle de
rémunération N° 10 et comptant les uns et les autres cinq années de service de
service effectifs en cette qualité.
Il à signaler que la durée de formation à L’INAS est de deux ans ; dans 3 filieres
management des services de santé, gestion des programmes de santé et l’epidemiologie de
santé publique.

D- La formation continue
L'évolution continuelle des professions de santé, le développement technologique et l’ampleur
des besoins sanitaires de la population sont autant de facteurs qui justifient l’instauration d’un
système adapté et intégré de formation continue (F.C.) répondant aux priorités nationales et aux
aspirations des professionnels de santé. Dans cette perspective, le Ministère de la Santé (MS) a
mis en place, en 1990, une stratégie décentralisée de la formation continue dont les objectifs
stratégiques sont:
 Mettre en place un système de formation continue permettant une meilleure accessibilité
et une plus grande intégration des activités de la formation continue ;
 Améliorer la coordination entre les différentes structures impliquées dans les activités de
formation continue au niveau national, régional, provincial / préfectoral ;
 Mobiliser les moyens pour renforcer les capacités du Ministère de la Santé à développer
et à gérer les activités de formation continue à tous les niveaux.
Les structures intervenant dans les activités de la formation continue sont :
Les structures commanditaires : C’est la structure initiatrice ou bénéficiaire des
prestations de formation continue :
-Au niveau national : Directions, Divisions, Services ou toute autre structure considérée
comme centrale.
- Au niveau régional : Les structures constituant l’entité régionale sanitaire.
-Au niveau provincial et préfectoral :
Ŕ Les formations hospitalières
Ŕ Les formations de soins de santé de base
Ŕ Les services administratifs et économiques
Ŕ IFCS, IFTS, (les unités de formation continue) UFC
Ŕ Autres : laboratoire, centre de transfusion etc

Les structures gestionnaires : Il s’agit de toute structure chargée de la gestion, la


coordination et l’animation de l’ensemble des activités de formation continue. Ces
structures sont :
 Au niveau national : La division de la formation/service de la formation continue
 Niveau régional : IFCS ; IFTS ; UFC régionale
 Niveau provincial/préfectoral : IFCS ;IFTS ;UFC provincial/préfectoral

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Conclusion
Au Maroc, l’aspiration de la collectivité à une bonne santé constitue une constante au
premier plan de ses préoccupations. Tous les gouvernements qui se sont succédé ont essayé de
satisfaire au mieux cette aspiration en consolidant et en développant un système de santé
évolutif en fonction de la nature des problèmes de santé à même de répondre à la demande de
services et prestations sanitaires. Ainsi, tous les plans de développement économiques et
sociaux mis en œuvre depuis l’indépendance ont focalisé leurs interventions sur le
renforcement de l’infrastructure sanitaire, l’amélioration de l’encadrement du système par les
professionnels de la santé et le développement de programmes visant la réduction du niveau
de mortalité des enfants. En réalité, les restrictions budgétaires et la recherche de
l’amélioration des performances ont contraint les décideurs à adopter des réformes touchant
aux différents domaines, y compris les soins infirmiers. Hors le niveau de formation des
infirmiers (ères), leur disponibilité et leur position aux différentes structures sanitaires
influencent énormément le rôle qu'elles jouent dans la mise en œuvre de ces réformes de
manière à répondre convenablement aux besoins des citoyens en matière de soins.

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