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LE TEMPS DE POSE ET LE FOCUS STACKING

Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui, je vais vous expliquer comment j’ai réalisé cette photographie
en jouant sur le temps de pose et en utilisant le focus stacking !

LES EXIFS
Mode Priorité à l’ouverture, RAW, ISO 100, f/7.1, 0.4s, Canon 5D Mark III, Canon 17-40 f/4 L,
Manfrotto MT190XPRO3

LE MATÉRIEL
Pour commencer, je tiens à rappeler que le matériel a beaucoup moins d’importance que le
photographe. Par exemple, ici j’ai utilisé un appareil photo et un objectif couteux, mais vous pouvez
obtenir un résultat très similaire avec un reflex d’occasion comme le 550D (entre 150 et 200€
d’occasion) et un ultra grand angle entrée de gamme comme le Canon 10-18 STM (249€ neuf).

LA PRISE DE VUE
a) La composition

Je connaissais déjà le massif du Sidobre, mais je ne connaissais pas ce spot. En arrivant, j’ai donc
commencé par balayer la scène du regard et à me promener avec mon appareil à main levée à la
recherche de compositions intéressantes. Même s’il est essentiel d’utiliser un trépied dans ce genre
de situation, je vous conseille de tester diverses compositions à main levée et d’installer le trépied
uniquement lorsque vous avez trouvé un cadrage qui vous convient

Lorsqu'il y a beaucoup d’éléments dans une scène, il est souvent plus intéressant d’opter pour un
cadrage vertical. De cette manière, vous pouvez limiter le nombre d’éléments qu’il y a dans votre
cadre ce qui allège la composition. Ce n’est pas une véritable règle, mais les compositions plus
minimalistes sont souvent plus fortes et percutantes puisque votre regard se promène plus
facilement dans l’image qui semble plus structurée.

Évidemment, n’oubliez pas les bases de la composition comme la règle des tiers ! Certains diront que
les règles sont faites pour être enfreintes et je suis bien d’accord, mais il ne faut toutes les enfreindre
en même temps ! Ici, par exemple, la petite cascade est pratiquement centrée et j’ai donc enfreint
une règle, mais notez que le ciel ne représente qu’une petite partie de l’image. J’ai donc respecté
partiellement la règle des tiers en donnant plus de place au sol qu’au ciel. Personnellement, je ne
pense plus à la règle des tiers sur le terrain, mais j’en connais les principes que j’applique
naturellement à la prise de vue. Et, quelle que soit la scène, je vous invite à prendre le temps pour
peaufiner votre composition. Ici, j’ai dû passer une dizaine de minutes à ajuster le cadrage avant de
commencer à déclencher…
b) Le temps de pose

Passons maintenant au temps de pose ! Ce dernier est extrêmement important lorsque vous
photographiez des rivières ou cascades. En effet, chaque temps de pose donnera un rendu différent
de l’eau et il faut donc faire des tests pour voir ce qui vous plait. D’ailleurs, il n’y a pas de temps de
pose magique qui vous donnera toujours ce que vous voulez ! En fonction du courant de l’eau, il
faudra utiliser des réglages différents à chaque fois que vous photographiez un même lieu !

Dans ce genre de situation, il n’y a rarement qu’une seule bonne solution, je vous conseille donc à
faire de multiples clichés avec des vitesses d’obturation différentes.

Comme vous pouvez le voir, j’ai utilisé plusieurs temps de pose différents :

En faisant varier la vitesse d’obturation, l’exposition change également et il faudra donc compenser
en changeant soit l’ouverture, soit la sensibilité ISO. Cependant, il est préférable d’utiliser la
sensibilité ISO minimale afin d’avoir la meilleure qualité d’image possible et j’ai donc décidé d’utiliser
une ouverture e f/7.1 pour avoir le temps de pose qui me convenait et des photos suffisamment
exposées. Mais ici, je n’avais pas une profondeur de champ suffisante en utilisant cette ouverture…

Note : en réalité, ce n’est pas le fait d’utiliser une sensibilité ISO plus basse qui améliore la qualité
d’image, mais cela permet de récupérer plus de lumière sans surexposer l’image ce qui améliore le
rapport signal/bruit du cliché.
c) Le focus stacking

J’ai donc décidé de faire deux photos avec des mises au point différentes : une pour le premier plan
et une pour l’arrière-plan. J’ai ensuite assemblé ces deux images dans Photoshop.

En procédant de cette manière, je pouvais maintenir ma sensibilité ISO à 100 tout en utilisant le
temps de pose que je voulais et avoir une profondeur de champ suffisamment importante !

Comme vous pouvez le voir, le caillou situé à l’arrière-plan de l’image est plus net sur la photo de
droite (celle de l’arrière-plan) :

Si vous ne savez pas encore comment assembler plusieurs images en utilisant les masques de
luminance dans Photoshop, je vous invite à regarder la vidéo du live que j’ai fait en collaboration
avec Voyages-Photos.com à ce sujet.

Cependant, si tout ça est un peu trop compliqué pour vous, vous pouvez tout simplement utiliser une
ouverture un peu plus petite comme f/11 et augmenter un peu la sensibilité ISO à la prise de vue. La
qualité d’image sera légèrement moins bonne, mais généralement suffisante.
LE TRAITEMENT
a) Dans Lightroom

Passons maintenant au traitement ! Personnellement, j’utilise principalement les logiciels d’Adobe


pour importer, sauvegarder, trier et retoucher mes photographies. Et je commence toujours par
importer et trier mes images dans Lightroom Classic.

Astuce : pensez à sauvegarder vos fichiers RAW sur deux disques durs différents.

Après avoir comparé quelques clichés, j’ai opté pour les deux images à f/7.1 avec 0.4s de temps de
pose. J’ai ensuite appliqué le profil de correction afin d’enlever le vignetage et la distorsion et j’ai
enlevé la dominante jaune des photos en changeant la balance des blancs.

Si je le souhaite, je peux ajouter du vignetage ou une dominante de couleur plus tard, mais j’aime
généralement commencer mon traitement avec une image relativement neutre.

Après avoir appliqué ces réglages à une des deux photos, j’ai ensuite appliqué exactement les mêmes
paramètres à la deuxième image en utilisant le bouton Synch.Param situé en bas à droite :

Une fois que mes deux clichés avaient exactement les mêmes réglages, je les ai ouverts dans
Photoshop en tant que calques. De cette manière, les deux clichés seront dans le même document
Photoshop.
b) Dans Photoshop

Dans Photoshop, j’ai commencé par fusionner les deux images afin que tout soit net. Pour ce faire,
j’ai simplement appliqué un filtre gradué sur un masque de luminance.

J’ai ensuite supprimé quelques petits détails qui me gênaient comme une branche qui attirait trop le
regard et une petite barrière en métal cachée au fond de l’image.

Après ça, j’ai utilisé des courbes pour relever l’exposition et accentuer le contraste de certaines
parties de l’image. Pour chaque zone, je crée un nouveau calque de réglage courbe et je crée une
courbe sur mesure parfaitement adaptée aux tons de la zone que je traite. Je masque ensuite le
réglage afin qu’il soit uniquement visible dans la zone que je traite. En somme, c’est une forme de
Dodge and Burn très précis où chaque réglage est adapté à la zone traitée. Je sais, ça parait
compliqué et fastidieux ! Et pourtant lorsque l’on sait bien utiliser les courbes, on peut facilement
appliquer ce traitement en quelques minutes

Avec ces quelques réglages, l’image commence déjà à être plus percutante :
J’ai ensuite appliqué un effet de lumière simple pour accentuer la lumière au fond de l’image. Pour
ce faire, j’ai créé trois calques vides et j’ai mis un coup de pinceau sur chaque calque en utilisant un
pinceau très doux. Sur le premier calque, j’ai utilisé un grand pinceau et une couleur orange, sur le
deuxième j’ai utilisé un pinceau plus petit et sur le troisième j’ai utilisé un pinceau encore plus petit
et une couleur beaucoup moins saturée (pratiquement blanche). Pour finir, j’ai mis ces trois calques
en mode superposition et j’ai baissé leur opacité.

Note : La couleur de la lumière est moins visible lorsqu’elle est plus intense et on voit donc
naturellement moins de couleur au centre d’une source de lumière. Lors de mes traitements, je tente
généralement de simuler le rendu naturel de la lumière.
J’ai ensuite utilisé une autre courbe pour réchauffer légèrement les couleurs de l’image de manière à
maintenir de la cohérence entre l’effet de lumière et le reste du cliché :

Pour finir le traitement, j’ai appliqué un léger effet Orton (15% d’opacité) et rehaussé l’exposition de
certaines zones à l’aide de quelques courbes.

Ce traitement simple ne m’a pas pris longtemps à faire et apporte beaucoup à l’ambiance de la
scène :
CONCLUSION
Et nous sommes à la fin de ce petit tutoriel ! Même si le traitement a clairement aidé à embellir
l’ambiance de la scène, une prise de vue réussie est toujours à la base d’une bonne photo. Prenez le
temps sur le terrain et n’hésitez pas à tester de nombreuses choses. Je vous invite également à sortir
de votre zone de confort et à tester des techniques que vous n’avez pas utilisées auparavant ; c’est
une des meilleures manières de progresser ! Sur ce, bonne journée et à bientôt pour un nouveau
tutoriel !

Si vous aussi, vous souhaitez réaliser ce genre de cliché, n’hésitez pas à me rejoindre pour un stage
dans le Massif du Sidobre :

https://www.voyages-photos.com/product/stage-photo-evanescence-du-reel/

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le traitement, vous pouvez prendre des cours en ligne
avec moi :

https://www.photohc.com/boutique/cours-de-post-traitement-de-2-heures

Et si vous souhaitez accélérer et simplifier vos traitements dans Photoshop, vous pouvez vous
procurer mon pack d’actions :

https://www.photohc.com/boutique/hc-actions-le-pack-dactions-photoshop

Harry Collis
www.photohc.com

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