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UNIVERSITE DU LAC TANGANYIKA

COMPTABILITE NATIONALE II

SYLLABUS PREPARE PAR Ir DUNIA Prudence

Mars 2016
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Sommaire
Sommaire ................................................................................................................................................. i

CHAPITRE 0.REVISION ............................................................................................................................. 1

0.1. DEFINITION ET OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE NATIONALE ......................................................... 1

0.2.LES SECTEURS INSTITUTIONNELS ...................................................................................................... 2

CHAPITRE I : LES SECTEURS INSTITUTIONNELS. ...................................................................................... 5

1.1. Les comptes du secteur Ménages .................................................................................................... 5

1.1.1. La séquence des comptes du secteur ménage.............................................................................. 6

1.1.2. Questions d’approfondissement et test de connaissance. ........................................................... 8

1.1.3. Eléments de réponses aux questions d’approfondissement ........................................................ 9

1.1.4. EXERCICES SUR LE SECTEUR INSTITUTIONNEL MENAGE............................................................. 12

1.2. Les comptes des Sociétés Non Financières (SNF)........................................................................... 18

1.2.1. Sources des statistiques des SNF................................................................................................. 18

1.2.2.La séquence des comptes du secteur des SNF. ............................................................................ 18

1.2.3. EXERCICE D’APPROFONDISSEMENT DES COMPTES DES SNF ...................................................... 19

1.3. Les Administrations Publiques (APU) ............................................................................................. 33

1.3.1. Le champ des administrations publiques .................................................................................... 33

1.3.2. Les comptes des APU .................................................................................................................. 34

1.3.3. Les exercices d’approfondissement sur les APU ......................................................................... 38

1.4. Les Institutions Financières ............................................................................................................ 46

1.4.1. Couverture et classification des services financiers .................................................................... 46

1.4.2. Le secteur des sociétés financières ............................................................................................. 47

1.4.3. La production des Institutions Financières ................................................................................. 48

1.4.4. Traitement des services des banques centrales ......................................................................... 54

1.4.5. les compagnies d'assurance ........................................................................................................ 57

Chapitre II : Les Relations entre les secteurs institutionnels résidents et le Reste du Monde ............. 62

II.1. Définition et convention d’écriture ................................................................................................ 62


ii

II.2.Le principe d’enregistrement en débit et crédit ............................................................................. 62

II.3.Les comptes de la balance des paiements ...................................................................................... 63

II.3.4. Les erreurs ou omissions ............................................................................................................. 64

II.4. Les différents soldes de la BP ......................................................................................................... 65

II.4.1.Le solde des opérations courantes (notée BC)............................................................................. 65

II.4.2.Le solde du compte capital (notée C) ........................................................................................... 65

II.4.3.La balance des capitaux (notée K) ................................................................................................ 65

II.4.4.La balance des transactions officielles ......................................................................................... 66

II.5 Exercice d’approfondissement. ....................................................................................................... 66

Chapitre III : Tableau de synthèse des comptes des secteurs institutionnels....................................... 68

III.1.Définition et structure du TCEI. ...................................................................................................... 68

III.2.Usage du TCEI ................................................................................................................................. 68

III.2.1.Les agrégats macroéconomiques. ............................................................................................... 68

III.2.2. Les ratios macroéconomiques.................................................................................................... 68

III.3.Structure et exemple du TCEI ......................................................................................................... 70

Bibliographie. ........................................................................................................................................ 71
1

CHAPITRE 0.REVISION
0.1. DEFINITION ET OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE NATIONALE
Définition de la Comptabilité Nationale

La comptabilité nationale est une représentation simplifiée, agrégée et quantitative de


l’univers économique pendant une période donnée, le plus souvent une année.

Objectif de la comptabilité nationale

La comptabilité nationale vise à concrétiser trois objectifs :

La comptabilité nationale est un mécanisme simplifiant la réalité économique

L’une des finalités de la comptabilité nationale est de faire une représentation simplifiée de
la réalité économique en vu de décrire les opérations ordinaires à savoir la production, la
consommation, la répartition et l’investissement qu’on trouve dans l’économie nationale de
tout pays. Une telle représentation de l’activité économique est réalisée par le biais d’un
circuit économique intégré qu’on peut définir comme étant une suite de relations réelles et
monétaires classées dans des catégories qui découlent d’une division fonctionnelle du travail.

La comptabilité nationale permet d’enregistrer en macro comptable

La comptabilité nationale permet de faire une description détaillée de certains événements


économiques homogènes, suivant une logique comptable, pour les représenter dans des
comptes synthétiques et articulés. On constate un problème de quantifier les événements et
les comportements en faisant la sélection de l’information, ces éléments présentent un
cadre harmonieux raison pour laquelle la comptabilité nationale constitue un bon
mécanisme d’analyse économique.

La comptabilité nationale permet d’analyser les structures économiques

La comptabilité nationale a un objectif crucial dépassant de loin le point d’enregistrement


comptable pour qu’elle vise davantage l’analyse de la situation économique.
En effet, le mécanisme d’enregistrer et de présenter les flux attribue à la comptabilité
nationale une forte capacité d’interpréter les opérations. De ce fait, il est possible d’aborder
une analyse globale et profonde de la structure de la production d’un pays en étudiant le
tableau TES.
Par contre, l’étude du tableau TES nous permettra d’avoir une idée approfondie de la
structure du financement d’un système économique.
En guise de conclusion, on déduit que la comptabilité nationale dispose de trois fonctions :

• Une fonction simplifiant l’activité économique pour qu’elle soit compréhensible aux
personnes intéressées.
• Une fonction de synthèse économique en regroupant dans des comptes et des tableaux
plus d’informations.
2

• Une fonction d’analyse économique en se servant des informations recueillies.

0.2.LES SECTEURS INSTITUTIONNELS

L'agent économique est une personne physique ou morale prenant des décisions d'ordre
économique. L'agent économique peut être un individu, un ménage, une entreprise, un
pays, une collectivité territoriale ou encore une instance internationale, etc.
Un même agent peut à la fois produire et consommer. Mais pour simplifier, la comptabilité
nationale associe à chaque agent une fonction économique principale. Ainsi, il y a des agents
économiques qui produisent (fonction de production), d’autres qui consomment (fonction
de consommation) et d’autres qui redistribuent les revenus (fonction de répartition).

La comptabilité nationale regroupe les agents économiques selon leurs fonctions principales,
ces regroupements sont communément appelés des Unités Institutionnelles (U.I).
Les Unités Institutionnelles constituent les unités de base de la comptabilité nationale, ce
sont des centres élémentaires de décision dans l’exercice de leur fonction principale.
Ce sont des unités susceptibles de posséder elles-mêmes des actifs, de souscrire des
engagements, de s'engager dans des activités économiques et de réaliser des opérations
avec d'autres unités.
Une unité résidente est dite institutionnelle dès lors qu’elle dispose une autonomie de
décision dans l’exercice de sa fonction principale et qu’elle dispose d’une comptabilité
complète ou au moins qu’elle serait en mesure d’en établir une pertinente du point de vue
économique et juridique.
Compte tenu de leurs comportements économiques caractérisés par leurs fonctions
principales et la nature de leurs activités, les Unités Institutionnelles sont regroupés en Cinq
principaux secteurs :
Les entreprises
Les ménages
Les administrations
Les institutions financières
Le reste du monde
3

Secteur Institutionnel Fonctions principales Principales Ressources

Les sociétés non financières produire des biens et des Chiffre d’affaires sur les ventes
services non financiers,

Les sociétés financières fournir des services Dépôts (banques) et primes


d'intermédiation financière (assurances)
(banque et assurance)

Les administrations publiques produire des services non Contributions obligatoires


marchands ou redistribution du
revenu et des richesses
nationales

Les ménages consommation ou Revenus primaires


entrepreneurs produisant des
biens marchands ou des
services marchands

Les institutions sans but lucratif Produire des biens et services Contributions
au service des ménages non marchands au profit des volontaires
(ISBLSM) ménages

Reste du monde Sert à comptabiliser les eXportations (X) et les


iMportations (M) entre le territoire économique national
et le reste du monde .

a. CIRCUIT ECONOMIQUE

Le circuit économique est la représentation schématique d’une économie, en particulier des


flux monétaires (argent) ou réels (biens et services) entre les agents (Etat, ménages,
entreprises, etc.). Un agriculteur peut par exemple produire des céréales, les vendre à un
consommateur de sa région, acheter un nouvel outil de production avec le fruit de son
échange, payer ses impôts puis placer le surplus en épargne. Cette façon de rendre compte
des échanges et des interdépendances entre plusieurs agents est apparue avec l’économiste
physiocrate François Quesnay.
4

Travail
Ménages Entreprises

Revenus
Revenus
Prélèvements
Services non-marchands
Crédit
Transferts Crédit

Conso. Intermédiaires
Epargne Institutions financières

Investissements
Crédit
Administrations Prélèvements
Investments

Biens de prod.
Marchés :
biens de
Biens de prod.
production
Conso. finale Vente de la prod.
biens et services
B&S de conso de consommation B&S de conso

Export° Export° Import° Import°

Reste du monde

L’activité économique des ménages et des entreprises génère des revenus qui sont en partie
prélevés par les administrations publiques et ces prélèvements vont servir à financer la
production de biens et services non marchands (écoles, police, justice, défense nationale,
etc.) nécessaires au bon fonctionnement de l’économie et de la société. Ils servent
également au financement du système de protection sociale assurant la réduction des
inégalités économiques et sociales que le libre fonctionnement du marché génère.
La plupart des échanges utilisant l’intermédiaire de la monnaie, les institutions financières
auront pour fonction d’assurer sa protection et sa circulation.
Enfin, à l’ère de la mondialisation, les économies sont ouvertes au reste du monde. Elles
vont importer des biens et services pour compléter leurs productions intérieures et exporter
le surplus de la production.

b. Les Compte d’opérations des secteurs institutionnels

Chaque secteur institutionnel a un compte global qui décrit ses emplois et ses ressources

compte de production

compte d’exploitation

compte d’affectation de revenus primaires

compte de distribution secondaire du revenu

compte d’utilisation du revenu

compte financier
5

Compte de production : détermine la Valeur Ajoutée ;


Compte d’exploitation : répartition primaire de la VA ;
Compte d’affectation des revenus primaires : répartition du revenu primaire
Revenu dont dispose un agent économique du fait de sa participation directe à la
production et des revenus de la propriété qu’il perçoit ;
Compte de distribution secondaire du revenu : ce compte introduit en emploi les
impôts et cotisations sociales ;
Compte d’utilisation du revenu : ce compte retrace l’utilisation entre consommation
et épargne du revenu disponible ;

Compte de capital et Compte financier :


ensemble des flux qui constituent la fonction d’accumulation

Compte de capital : compte d’


accumulation sous forme d’actifs physiques
Solde du compte de capital : solde de toutes les opérations non
financières
Compte financier : compte qui décrit l’ensemble des opérations qui modifient le
patrimoine financier du secteur institutionnel. Il contient donc toutes les opérations
se traduisant par une variation des créances et des engagements financiers.

CHAPITRE I : LES SECTEURS INSTITUTIONNELS.


L’activité économique se caractérise par des opérations (consommer, produire, épargner,
investir…) effectués par les participants à la vie économique appelés
agents économiques. Cela donne naissance à des relations d’interdépendance et des flux sur
les marchés. La représentation schématique de ce mécanisme est : le circuit économique.

Dans un souci d’homogénéisation, la comptabilité nationale dénomme les agents :


secteurs institutionnels. Il existe 6 secteurs auxquels on rajoute le reste du monde
(étranger).

Chaque secteur institutionnel a des particularités dans le traitement de ses opérations. Le


présent chapitres va se focaliser son attention sur chacun des secteurs. L’on réservera un
chapitre au Reste du Monde, qui est un secteur particulier.

1.1. Les comptes du secteur Ménages

Les ménages sont des acteurs économiques importants. Leur travail dans les entreprises et
les administrations fournit la majeure partie de leurs revenus qu’ils dépensent pour
satisfaire leurs besoins de consommation finale. Les ménages ne vivent pas que de leur force
de travail mais aussi de prestations sociales, du revenu de leurs placements et de leur
propriété et du revenu de l’entreprise lorsqu’ils sont entrepreneurs individuels.
6

Le secteur des Ménages est constitué des personnes physiques de la population totale
résidente. Elles sont, pour la plupart, regroupées dans des "ménages ordinaires" - au sens du
recensement de la population - constitués de l’ensemble des occupants d’une même
résidence principale. Les membres d’un même "ménage ordinaire" partagent un logement,
mettent en commun une partie ou la totalité de leurs revenus et de leur patrimoine et
consomment collectivement certains biens et services. Un "ménage ordinaire" peut ne
compter qu’une seule personne. En comptabilité nationale le secteur des Ménages
comprend aussi les personnes vivant en collectivité (maisons de retraite, cités universitaires,
foyers d’étudiants ou de travailleurs, casernes, internats d’établissements scolaires, prisons,
etc.).

Les individus, ou groupes d’individus, appartenant au secteur des Ménages ont pour
fonction principale de consommer, mais ils peuvent aussi produire des biens ou des services.
Dans leur fonction de producteurs, et lorsqu’ils produisent régulièrement pour des tiers, ils
constituent les "entreprises individuelles" (exploitants agricoles, professions libérales,
artisans, etc.). Dans certaines situations particulières, les Ménages produisent des biens ou
des services destinés à leur usage final propre : les ménages employant du personnel
rémunéré sont producteurs de services domestiques et d’action sociale, les ménages
peuvent produire eux-mêmes des denrées alimentaires et les consommer, les ménages
propriétaires de leur résidence principale sont producteurs du service de logement lié à
l’occupation de leur logement. En outre, les ménages produisent un service de logement
marchand (pour autrui) lorsqu’ils mettent en location une habitation.

Les ressources des Ménages sont principalement constituées des salaires perçus, des
revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus fonciers,...), de recettes provenant de
leur production marchande et de prestations sociales. Le solde du compte d’exploitation des
ménages propriétaires d’entreprises individuelles est dénommé "revenu mixte" : ce revenu
est qualifié de "mixte" parce qu’il correspond indistinctement à la rémunération du travail
de l’entrepreneur individuel et à la rémunération de son capital productif. De la même
façon, lorsque les ménages sont producteurs de biens et services pour leur usage final
propre (hors service de logement) ils en retirent "un revenu mixte" rémunérant travail et
capital immobilisé. En outre, le solde du compte d’exploitation des ménages producteurs de
service de logement est l’excédent brut d’exploitation qui correspond à la seule
rémunération du capital immobilier.

1.1.1. La séquence des comptes du secteur ménage.


a. Compte de production

E R
Production marchande
CI
Production non marchande
VAB
Rémunérations salariales VAB
Impôts liés à la production Subventions d'exploitation reçues
EBE
7

b. compte de revenu

E R
Impôts sur le revenu et le patrimoine Rémunérations des salariés (Résidents)
Revenus de la terre et autres actifs incorporels Revenus de la t.a.i reçus
Intérêts versés Intérêts reçus
Cotisations sociales fictives Dividendes reçus
Cotisations sociales effectives Indemnités d'assurance-Dommage
Cotisations sociales des salariés Prestations de la sécurité sociales
Primes nettes d'assurance-Dommage Prestations sociales directes
Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM
Autres transferts courants versés aux SIR Autres transferts courants reçus des SIR
RDB

c. compte d'utilisation du revenu


Dépense de consommation RDB
EPARGNE

d. Compte de Capital

Variations d'Actif Variation de Passif


FBCF EPARGNE
Variation des Stocks Subventions d'Investissement reçues
Achats nets de terrains Transferts en capital reçu(des SIR ou RDM)
Achats nets d'actifs incorporels
Autres transferts en capital versés
BF ou CF

e. Compte financier

Variations d'Actif Variation de Passif


Devises Crédits à court terme (à rembourser)
Monnaie et quasi-monnaie Crédits à long et moyen terme (à rembourser)
Titres à court terme négociables Autres engagements
Obligations et bons à MLT
Actions et autres participations
Crédits à court terme
Crédits à long et moyen terme
Droits des assurés sur les réserves techniques
d'assurance-vie
Autres créances
BF ou CF
8

1.1.2. Questions d’approfondissement et test de connaissance.

Répond par vrai ou faux aux assertions suivantes tout en justifiant votre réponse

1. Toute personne physique est considérée comme un ménage.

2. Les ménages ont pour fonction principale de travailler.

3. Les entreprises individuelles appartiennent au secteur des ménages.

4. Si vous gardez gratuitement votre neveu le soir pendant que votre sœur et son mari
sont au cinéma, vous produisez un service non marchand.

5. Si vous habitez dans une maison qui vous appartient, vous produisez un service
marchand de logement.

6. Si vous épousez votre femme de ménage, vous diminuez la production des ménages.

7. La construction d’un garage par son propriétaire est ignorée en comptabilité


nationale.

8. Aller chez le coiffeur revient à consommer.

9. Acheter une automobile revient à consommer.

10. Une armoire achetée à crédit est enregistrée en CN à la date du dernier


remboursement, intérêt compris.

11. Si vous avez un rendez vous avec votre percepteur pour contester vos impôts, vous
consommer un service non marchand.

12. Si vous servez un café à un Rwandais sur la terrasse de votre bar, vous devenez
exportateur.

13. Si vous passez vos vacances en Tanzanie, vous augmentez la consommation finale
tanzanienne.

14. Si vous achetez un appartement, vous investissez.

15. Si vous restaurez vous-même la toiture d’une maison que vous louez à des amis, vous
investissez.

16. Les conserves que vous n’avez toujours pas mangées en fin d’année sont
comptabilisées en variation de stocks.

17. Les boîtes de conserve que vous n’arrivez pas à vendre dans votre épicerie sont
stockées.
9

1.1.3. Eléments de réponses aux questions d’approfondissement


1 faux. :Chaque personne physique n’est pas considérée comme une unité
institutionnelle « ménage ». Sont considérés comme ménage :

- L’ensemble des occupants d’une même résidence principale (ménages ordinaires)

- Toutes les personnes vivant en institution( ménages collectifs comme les membres
d’une communauté religieuse ou les étudiants vivant en cité universitaire ;
population dite « comptée à part » telle que les militaires en caserne ou les détenus).

Bien entendu, un célibataire vivant seul est considéré comme un ménage.

1. Faux. :Les ménages ont pour fonction principale de consommer et, en tant
qu’entrepreneurs individuels, produire des biens et services marchands non financiers.
Les ressources principales de la rémunération des facteurs de production-travail,
capital, terre-, des transferts versés par d’autres secteurs et de la vente des biens et
services produits s’ils sont entrepreneurs individuels.

2. Vrai. :Les entreprises individuelles appartiennent au secteur des ménages car la


personnalité juridique de ces entreprises n’est pas distincte de la personnalité physique
de leurs exploitants. Elle n’ont pas de patrimoine distinct de celui de l’entrepreneur et
n’ont aucune autonomie de décision par rapport à lui.

3. Faux. :La production de service non marchande des ménages se limite en effet à la
production des services domestiques par les ménages employeurs de personnel
domestique salarié (employés de maison et assistantes maternelles au service de
particuliers, concierges et gardiens d’immeuble). Dans votre cas, vous exercez une
activité bénévole, vous n’êtes donc pas salarié. Et même si vous étiez payé(e) pour cela,
vous ne produirez aucun service puisque ce sont les employeurs qui sont considérés
comme les producteurs du service non marchand.

4. Vrai. :La production de services marchands des ménages comprend, outre l’activité des
entreprises individuelles, la production de services de logement et celle de location
d’immeubles à usages industriels et commerciaux (ex : vous louez au boulanger du bas
de l’immeuble les locaux dont vous êtes propriétaire) sont considérés comme services
de logement :

-les services locatifs (évalués à partir du loyer réel)

-les services pour compte propre autoconsommés par les ménages propriétaires du
logement qu’ils occupent (évalués comme des loyers fictifs qu’ils se paieraient à eux-
mêmes). Donc si si vous habitez dans une maison qui vous appartient, vous produisez un
service marchand de logement que vous auto-consommez.
10

5. Vrai. :En employant une femme de ménage, même « au noir », vous produisez un
service domestique. Si vous l’épouse, elle sera plus salariée et travaillera dans la maison
gratuitement. Vous cessez donc toute activité de production et diminuez en
conséquence la production des ménages.

6. Faux. :La production de biens par les ménages comprend, outre l’autoconsommation
de produits agricoles et alimentaires :

-la production de biens des entreprises individuelles (ces biens sont destinés à la vente, intra
consommés dans les branches productrices ou cédés aux salariés des EI comme complément
de rémunération)

-la production pour compte propre de biens de capital fixe pour les entreprises individuelles.

-la production de bâtiment pour compte propre (évaluer pour le montant des achats de
matériaux par les ménages).

Donc si vous construisez vous-même votre garage, vous produisez un bâtiment pour compte
propre qui sera comptabilisé :

-dans le compte de production des ménages comme production en ressources et


consommations intermédiaires en emplois pour le montant des matériaux utilisés ;

-dans le compte de capital comme FBCF.

7. vrai. :En allant chez le coiffeur, vous consommez un service marchand.

8. Vrai :Si vous achetez une automobile, vous consommez un bien. Les comptables
nationaux considèrent en effet qu’un bien durable est consommé pour sa valeur
d’acquisition le jour de son achat. Le logement fait exception car il est considéré
comme un bien de production à partir duquel on produit un service de logement.

En fait, pour les services rendus par les biens durables (services de transport pour
l’automobile, service de chauffage pour un radiateur….) mais dont on ignore la durée de vie
de chaque bien, il est impossible d’évaluer la valeur de ces services. La solution adoptée par
les comptables nationaux permet de contourner cette difficulté.

9. Faux. :La consommation finale en biens et services marchands des ménages est
enregistrée au moment de l’achat, indépendamment des délais de paiement. L’armoire
est donc comptabilisée le jour où vous l’avez achetée pour son prix d’achat. Le mode de
financement est traité à part : l’emprunt est enregistré dans le compte financier et les
intérêts dans le compte de revenu.
11

11 . Faux. :Le percepteur produit un service non marchand, mais vous ne consommez
que le « paiement partiel » que vous avez, le cas échéant, à acquitter pour en bénéficier. Ici
le service est totalement gratuit : il est donc totalement consommé par l’administration elle-
même.

12 vrai. :La consommation finale nationale exclut celle des non résidents sur le territoire
national qui est enregistrée parmi les emplois finals dans les exportations. En servant un
café, vous êtes donc exportateur.

13 faux :La consommation finale nationale inclut la consommation finale des ménages
résidents dans le reste du monde(qui est considérée en contrepartie comme une
importation). Vos achats en Tanzanie seront donc inclus dans la consommation finale
nationale.

14 vrai. :L’achat d’un appartement est considéré comme un investissement. La FBCF des
ménages inclut aussi les dépenses d’investissement des entreprises individuelles,
l’acquisition et la production pour compte propre de logement.

15 vrai :Tous les travaux de gros entretien et d’amélioration pour compte propre de
logements sont enregistrés en FBCF des ménages. Comme vous êtes propriétaire de la
maison que vous louez, il s’agit bien d’un investissement personnel. Le petit entretien, lui,
est comptabilisé en cosommation finale.

16 faux. :Les ménages consommant immédiatement tous les biens qu’ils achètent, ils ne
peuvent pas les stocker. Vos conserves ont donc déjà été consommées même si elles
garnissent vos étagères.

17 vrai. :Les seuls stocks détenus par les ménages sont ceux relatifs à leurs activités
d’entreprise individuelle. Comme vous tenez une épicerie, vous êtes considéré(e) comme un
entrepreneur individuel : vos conserves non vendues sont donc bien stockées.
12

1.1.4. EXERCICES SUR LE SECTEUR INSTITUTIONNEL MENAGE


Reconstruire les comptes de1) production ; 2) d’exploitation ; 3)de revenu ; 4)d’utilisation de revenu ;
5)de capital ; 6)financier des ménages à partir des données suivantes exprimées en milliers de fbu.

Activité des entreprises individuelles(E.I)

Production de biens et services 1244


CI 366
Subventions d'exploitation reçues 21
Salaires et traitements bruts versés 122
Cotisations sociales effectives des employeurs versés 51
Impôts liés à la production 37
FBCF 98
Variation de stocks 3

Activités hors entreprises individuelles

Production de services domestiques 34


Production de services du logement 437
Autres productions marchandes 43
CI 22
Subventions d'exploitations reçues 2
Salaires et traitements bruts versés 31
Cotisations sociales effectives de l'employeur versées 5
FBCF 353

Données communes aux EI et aux autres ménages

Intérêts versés 256


Intérêts reçus 235
Dividendes et autres revenus reçus 234
Salaires et traitements bruts reçus 2435
Prestations sociales reçues 1502
Prime nettes d'assurance-dommage 73
Indemnités d'assurance-dommage 103
Impôts sur le revenu et le patrimoine 397
Prestations sociales fournies directement par les employeurs à leurs salariés 176
Cotisations sociales effectives des employeurs 771
Cotisations sociales versées aux institutions octroyant des prestations sociales 1302
Transferts courant aux administrations privées 20
Part des salaires versés par des travailleurs migrants:
travaillant au Burundi à leur famille demeurant à l'étranger 15
travaillant à l'étranger à leur leur famille demeurant au Burundi 6
13

Transferts courants divers à inscrire:


en emplois (amandes, pénalités, redevances….) 57
en ressources (bourses d'étude, réductions tarifaires….) 111
Acquisitions nettes de terrains et d'actifs incorporels -47
Impôts en capital et autres transferts en capital 30
Transferts en capital à inscrire en ressource 17
Consommation finale en biens et services marchands 3802
Paiements partiels des ménages 59
Acquisitions de créances nettes des cessions:
actions et autres participations 144
liquidités 60
obligations -18
prêts 25
Dettes contactées nettes des remboursements:
prêts à court terme 111
prêts à moyen et long terme 178
Réserves techniques d'assurance 187

Eléments de réponse de l’exercice n°1

a) Les ménages produisent des B&S marchand et non marchands. Les opérations liées à
la production sont enregistrées dans le compte de production.

La production totale qui est la somme des deux sortes de production est : 1 758

Production de biens et services des EI 1244


Production de services domestiques des ménages purs 34
Production de services du logement des ménages purs 437
Autres productions marchandes 43
Production totale des ménages 1758

Pour construire les différents comptes des ménages, l’on agrège les entreprises
individuelles et les ménages pur.

Compte de production
CI 388 Production: 1758
E.I 366
Ménages"purs" 22
VA 1370

b) Le compte d’exploitation décrit la répartition de la VA, c'est-à-dire la distribution de


revenus qui a lieu à l’occasion de la production. Il reprend en ressources la VAB(1370)
augmentée des subventions d’exploitation reçues par les entreprises individuelles
14

(21). Les subventions d’exploitation reçues par les ménages « purs »(2)
correspondent par exemple à des bonifications d’intérêts perçues au titre de l’aide
au logement, c'est-à-dire à la prise en charge par l’Etat d’une partie des intérêts que
les ménages ont payer pour financer l’acquisition de leur logement.

Le compte d’exploitation décrit en emploi comment les ressources ont été réparties
entre les salariés qui ont participé à la production (salariés des entreprises
individuelles, personnels domestiques employés), l’Etat qui prélève des impôts
indirects sur les entreprises individuelles et les ménages eux-mêmes.

Compte d'exploitation
E.I Ménages"purs" Valeur ajoutée brute (VAB) 1370
Rémunération des salariés 173 36 Subventions d'Exploitation 23
Salaires et traitements bruts 122 31 E.I 21
Cotisations sociales à la charge de
l'employeur 51 5 Ménages"purs" 2
Impôt liés à la production 37 0
EBE 1147

c) Le compte de revenu décrit la répartition du revenu. Il retrace les opérations de


répartition liées à l’acquisition et à la redistribution du revenu des ménages.

Les ressources du compte additionnent l’EBE (1147), les intérêts reçus (235), les
dividendes et autres revenus comme brevet ou les fermages (234), les indemnités
d’assurance-dommage(103), les salaires et les prestations sociales dont
l’enregistrement exige quelques explications, des transferts divers courant. Ces
derniers regroupent : (117)

-les bourses d’études et les réductions tarifaires (111)

-la part des salaires versés à des familles burundaises (6)

Les ménages reçoivent une rémunération en contrepartie de leur travail. Celle-ci est
enregistrée en ressources du compte de revenu, y compris les cotisations sociales à leur
charge- elles sont alors incluses dans les « salaires et traitements bruts » (2435)- ainsi que
celles à la charge de leurs employeurs (771). Ces cotisations sociales sont ensuite censées
être reversées aux organismes de sécurité sociale. La somme totale reversée (1302) est
comptabilisée en emplois du compte de revenu sous l’appellation «cotisations sociales
effectives »

Les ménages perçoivent, en contrepartie de leurs cotisations, des prestations sociales en


espèce ou en nature(1502) qui leur sont directement attribuées par des tiers qui gèrent des
15

mécanismes de prévoyance collective (caisse d’allocations familiales, Sécurités sociale,


Mutuelle…). Certaines prestations (176), les primes nettes d’assurance-dommage (73) et des
transferts divers courants(92). Ces derniers comprennent :

-les salaires versés à des familles demeurant à l’étranger (15)

-les amendes, pénalités, redevances, etc.(57)

-les transferts courants aux administrations privées (dons à l’Eglise par exemple)(20)

compte de revenu
Intérêts 256 EBE 1147
Prime d'assurance-dommage 73 Intérêts reçus 235
Impôts sur le revenu et le
patrimoine 397 Dividendes et autres revenus 234
Indemnités d'assurance-
Cotisations sociales dommage 103
effectives 1302 salaires et traitements bruts 2435
fictives 176 Cotisations sociales
effectives à la charge de
Transferts divers courants 92 l'employeur 771
fictive 176
Prestations sociales 1502
Transferts divers courants 117
REVENU DISPONIBLE BRUT 4424

d) Le solde du compte (le revenu disponible brut) représente la somme dont les
ménages peuvent disposer à leur gré pour la consommation et l’épargne. Le compte
d’utilisation du revenu analyse cette répartition.

La consommation finale en biens et services marchands s’est élevée à 3802, y


compris la production de logement.

La consommation finale non marchande(93) comprend :

-les paiements partiels des ménages (59)

-les services domestiques fournis par l’emploi de personnel salarié (34).

Compte d'utilisation de revenu


Consommation finale 3895 Revenu disponible brut 4424
Epargne brute 529
16

On déduit leur épargne brut (529) qu’ils vont pouvoir consacrer au financement de
leurs investissements (équipement productifs des E.I., acquisition de logement et
production de bâtiments pour compte propre liée au logement) sans s’endetter.

e) Le compte de capital décrit les opérations liées aux investissements en actifs


physiques et aux transferts en capital.

Les emplois du compte se décomposent de la manière suivante :

• Formation brute de capital fixe (451) :

-E.I. (98)

-des ménages «purs» (353)

• Variation de stocks des E.I (3)

• Transferts en capital : (Impôts en capital relatifs aux mutations à titre gratuit


entre vifs (donations) et par décès (droits de succession) (30)

• Acquisitions nettes de terrains et d’actifs incorporels (brevet) (-47)

Le signe moins signifie que les ménages ont vendus plus de terrains et d’actifs incorporels
qu’ils n’en ont acheté. La valeur inscrite dans le compte de capital correspond au solde des
transactions des ménages vis-à-vis des autres secteurs institutionnels.

Le compte reprend en ressources l’épargne brute à laquelle s’ajoutent les transferts en


capital reçus(17).

Compte de capital
FBCF 451 Epargne brute 529
Variation de stocks 3 Transferts en capital 17
Transferts en capital 30
Terrains et actifs incorporels -47
Capacité de financement 109

Les ménages ont dégagé une capacité de financement de 109 qui montre que leur épargne a
suffi à financer leurs investissements. Les ménages peuvent ainsi prêter aux agents
déficitaires.

f) Le compte financier enregistre, pour chaque type de créances et de dettes, le solde


des flux financiers de l’année. Grâce à ce compte, on peut savoir ce que les ménages
17

ont de l’argent qu’ils n’ont pas dépensé en consommation et en investissements


productifs.

Globalement, les ménages ont accru leur patrimoine financier de ;

• 144 de francs d’actions et autres participations du même genre ;

• Prêté, net des remboursements, 25

• Réduit leur portefeuille d’obligations de 18 ; les acquisitions d’obligations


nettes des cessions étant négatives et égales à -18, vous en déduisez que les
ménages ont cédé plus d’obligations qu’ils n’en ont acquis. Il y a donc bien
réduction de leur portefeuille ;

• Si l’on ajoute aux 144+60+25-18=211 de flux nets de créances les réserves


techniques d’assurance (187), les ménages ont accru leurs créances nettes
des cessions de 398.

Les réserves techniques d’assurance se composent de l’épargne collectée par


les entreprises d’assurance auprès des assurés dans le cadre de l’assurance
vie, des réserves pour risques en cours et de la valeur des dépenses pour
sinistres restant à payer en fin d’année.

Parallèlement, les ménages se sont endettés pour 289 supplémentaires (dont


178 à moyen et long terme pour financer essentiellement leurs dépenses
d’investissement). Si globalement les ménages ont suffisamment dégagé
d’épargne pour financer leurs investissements, vous vous rendez compte
qu’ils ont quand même dû s’endetter ; ce résultat peut paraître paradoxal
mais vient du fait que tous les ménages ne sont pas en situation de capacité
de financement : certains ne dégagent pas suffisamment d’épargne pour
financer leurs projets d’investissement ( par ex, une famille qui doit
s’endetter pour acheter une maison) et ont besoin de financement.

On vérifie alors que le solde des créances et des dettes est bien égal à la
capacité de financement des ménages, soit : 109

compte financier
Réserves techniques d'assurance 187 Prêts à court terme 111
Actions et autres participations 144 Prêts à moyen et long terme 178
Liquidités 60 Solde des créances et des dettes 109
Prêts à court terme 25
Obligations -18
18

1.2. Les comptes des Sociétés Non Financières (SNF)


Les SNF constituent un Secteur institutionnel de la comptabilité nationale qui regroupe les
unités institutionnelles résidentes dont la fonction économique principale est de produire
des biens et des services marchands non financiers.

Les ressources des SNF sont le résultat de la production et des éventuelles subventions
versées par les administrations publiques (collectivités locales…).

Les opérations de répartition et les opérations financières de ces sociétés sont séparées de
celles de leurs propriétaires. On comprend donc aisément que les SNF ne comprennent pas
les entreprises individuelles, c’est-à-dire celles dont la personnalité juridique n’est pas
distincte de celle de l’entrepreneur (ces entreprises peuvent employer plusieurs salariés).

Dans ce secteur, nous trouvons à la fois des sociétés privées et publiques et des quasi-
sociétés privées et publiques. (Noter toutefois que le concept de quasi-société disparaît de
plus en plus des concepts du SCN).

1.2.1. Sources des statistiques des SNF.


Les statistiques utilisées par les comptables nationaux proviennent des documents
comptables établis annuellement par les entreprises (compte de résultat, bilan, annexes…).
Le comptable national doit donc maîtriser les concepts utilisés dans la comptabilité
d’entreprises et être capable d’établir la correspondance avec les concepts de la
comptabilité nationale.
Pour le Burundi, les entreprises déposent ces statistiques dans l’OBR et sont par la suite
transmises à l’ISTEEBU qui les retraite pour fournir les comptes de la nation.

1.2.2.La séquence des comptes du secteur des SNF.

La séquence des comptes du secteur des SNF est analogue à celle des ménages. Toutefois
des spécificités existent. Nous allons dans cette partie porter plus l’attention sur la mesure
de la production des biens et services produits par ce secteur. Les autres différences seront
soulignées dans les exercices d’application qui accompagnent cette partie.

La mesure de la production des SNF

La production des SNF est une production marchande. Elle mesure la création de biens et
services s’échangeant habituellement sur le marché. Elle recouvre la production de services
marchands réalisés par les unités institutionnelles composant les SNF.

* La production de biens est égal à :

La production destinée à la vente


+ La production de biens intra consommés (l’entreprise utilise une partie de sa production)
+ La production de biens destinés aux salariés au titre des compléments de rémunération
+ La production pour compte propre de biens de capital fixe.
19

* La production de services marchands est égal :


Au montant des services vendus
+ La somme des marges commerciales
+ Les services intra consommés
+ Les services cédés aux salariés au titre de complément de rémunération.

Remarquons que les marchandises achetées et revendues en l’état par les entreprises
commerciales ne font pas partie des consommations intermédiaires. La production d’un
commerçant en chaussure est ainsi égale à la différence entre ses ventes de chaussures aux
clients et ses achats auprès des fournisseurs. Cette marge commerciale lui permet de
rémunérer ses employés, de faire face à ses charges ou consommations intermédiaires
(électricités, étalages…) et de dégager un revenu de son activité

Les stocks.

La production n’est pas toujours égale au montant des ventes car il peut y avoir des
mouvements de stocks. Lorsque la production est supérieure aux ventes, il ya stockage. Par
contre, lorsqu’elle est inférieure aux ventes, il y a déstockage.

Pour évaluer la variation d’un stock, il faut écrire la relation suivante :


Stocks final (SF) = Stock initial (SI)
+ entrées en stock
- sorties de stock.
Comme la variation de stock est égale à SF-SI, nous avons :
Variation de stock = Entrées – Sorties de stock.

De façon simplifiée, La production des SNF est égale à :


La vente de biens et de services
+ La variation de stocks de produits finis
+ L’autoproduction (immobilisée ou à destination des salariés)
+ Les marges commerciales

1.2.3. EXERCICE D’APPROFONDISSEMENT DES COMPTES DES SNF.


20

EXERCICE 1 : Le service de la statistique du ministère du commerce et de l’industrie effectue


chaque année une enquête auprès de toutes les entreprises puis établit les comptes des SNF
de cette économie. Vous trouverez ci-après les statistiques simplifiées de l’année 2014.

1) Compte de résultat agrégé de l’année 2014 (hors TVA déductible)

Biens 3791
Production vendue
Services 1220
Chiffre d'affaires net 5011
Production stockée 188
Subventions d'exploitation 65
Total des produits d'exploitation 5264

Achats de matières premières et autres approvisionnements 1843


Variation de stocks (matières premières et autres approvisionnements) -8
Autres achats et charges externes 363
Impôts, taxes et versements assimilés 165
Salaires et traitements 946
Cotisations sociales 293
Aux provisions sur immobilisations 415
Dotations aux amortissements sur Aux provisions sur actifs circulant 410
immobilisations Aux provisions pour risques 32
Total des charges d'exploitation 4459
Résultat d'exploitation 805

des participations
d'autres valeurs mobilières et
Produits financiers 30
créances
de l'actif immobilisé
Autres intérêts et produits assimilés 37
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement 28
Total des produits financiers 95

Intérêts et charges assimilés 200


Dividendes versés 15
Total des charges financières 215
21

Résultat financière -120


Résultat courant avant impôts 685
produits exceptionnels sur opérations de gestion 450
produits exceptionnels sur opérations en capital 671
Total des produits exceptionnels 1121
Charges exceptionnelles sur opérations de gestion 210
charges exceptionnelles sur opérations en capital 737
Total des charges exceptionnelles 947
Résultat exceptionnel 174
Participation des salariés aux fruits de l'expension 5
Impôts sur les bénéfices 68
Total des produits 6480
Total des charges 5694
Bénéfice ou perte 786

2) Au titre des immobilisations corporelles nous avons les informations suivantes :

Valeur brute Valeur brute


01/01/2014 Acquisition 31/12/2014
Total des immo.corpor. 4694787 6300 4701087

3) En l’absence d’informations précises, les comptables nationaux de la comptanat


ventilent les charges et les produits exceptionnels à l’aide de clés d’imputation
obtenues par sondage.

Soit :

• Pour les charges et les produits exceptionnels sur opérations de gestion : 70%
en primes et indemnités d’assurance-dommage, le reste en opérations de
revenu de la terre et des actifs incorporels

• Pour les charges et les produits exceptionnels sur opération en capital : 100%
en transferts en capital.

Question 1

a) Calculer le montant de toutes les opérations sur B&S.

b) Construire le compte de production des SNF.

Question 2
22

a) Déterminer la valeur ajoutée brute et construire les comptes d’exploitation et de


revenu

b) Construire les comptes d’utilisation du revenu et de capital. Donner la signification de


leurs soldes.

EXERCICE 2 : Une entreprise Omega fabrique un bien X1, importe un bien X2 qu’elle se
contente de revendre en l’état.

Au terme de l’exercice, l’entreprise Omega dresse un bilan de ses activités dont on donne ici
les détails.

Le bien X1 est produit à partir de deux procédés de fabrication brevetés : l’un par
l’entreprise Omega et l’autre par le fournisseur TZT.

Les ventes de l’exercice sont de :

-pour le bien X1 :1985

-pour le bien X2 :1043

L’entreprise a produit pour elle-même 50 de biens X1.

Pour réaliser ses opérations, elle a acheté 376 de X2 (prix CAF) et utilisé 700 d’achats
d’approvisionnement, 393 de services extérieurs dont 90 de frais de transport liés à la
distribution du bien X2 et 75 de biens non stockés. En outre, elle a recouru à la sous-
traitance pour 300 et a bénéficié d’une subvention de transport de 10.

L’état des stocks fait apparaître :

-début de période : pour X1 :85 et pour X2 :88

-fin de période : pour X1 :50 et pour X2 :144

Les salaires bruts versés au titre de l’exercice s’élèvent à 645 dont 5 d’indemnités de
licenciement versées au personnel licencié et 7 de rémunération du gérant de la SA. Il
convient d’ajouter 3 d’avantages en nature et 5 de versements divers au comité
d’entreprise.

Par ailleurs, Omega verse 20 au titre du maintien du salaire pour les salariés malades, 5 pour
la participation des salariés aux fruits de l’expansion et 14 de bourses pour les enfants du
personnel scolarisés dans l’enseignement post-baccalauréat. Les cotisations sociales à la
charge de l’employeur s’élèvent à 192.
23

L’entreprise a remboursé 2 de frais de transport qui apparaissent indûment dans les frais de
personnel. Elle a reçu 20 de subventions d’exploitation.

En outre, Omega a payé 117 de taxe professionnelle.

QUESTION 1

a) Déterminer la valeur de la production.

b) Calculer la CI, que représente la CI des entreprises commerciales ?

c) Dresser le compte de production.

QUESTION 2

a) Après avoir défini ce que représentent les salaires et les rémunérations brutes, vous
en déterminez leur montant

b) Expliquer l’enregistrement des cotisations sociales fictives

c) Dresser le compte d’exploitation.

QUESTION 3

Le procédé « Omega » fait l’objet d’une concession de licence au partenaire TZT moyennant
le paiement d’une redevance annuelle de 3. Il a nécessité, au cours de l’exercice, un
investissement en matériel et bâtiment de 100. Le procédé TZT fait l’objet d’une licence
exclusive au profit d’Omega qui acquitte une redevance de 7.

Du point de vue fiscal, nous constatons le paiement de 38 d’impôts sur les sociétés, de 4
d’impôt sur la propriété foncière bâtie et non bâtie. M.le gérant d’Omega a acquitté 20 au
titre de l’impôt sur les grandes fortunes.

Au cours de l’exercice, la SARL a cédé 15 de matériel et acheté 50 d’équipements divers à un


concurrent en difficulté.

A ces opérations nous devons ajouter l’acquisition d’un terrain 7 sur lequel a été construit un
bâtiment 90 dont les aménagements, financés par crédit-bail, occasionnent des paiements
annuels de 15 pour les intérêts. Le remboursement du capital bénéficie d’un différé de 2 ans.

Sur le plan financier nous constatons 33 d’intérêts au titre de l’autorisation de découvert


bancaire permanent qui n’est plus utilisée au 31/12 de l’exercice, 14 de rémunération du
compte à terme, 40 de dividendes versés et 17 de dividendes reçus.

Pour financer ses activités Omega a émis le 15 avril de l’exercice précédent un emprunt
obligataire de 800 remboursable dans 10 ans, au taux de 7% ; les intérêts sont payés à la
date anniversaire de l’emprunt.
24

L’ancien gérant de Omega avait souscrit une police d’assurance « Multirisques


d’exploitation » dont l’objet est d’indemniser les pertes résultant de l’arrêt impromptu de la
production de la SA. Cette assurance coûte 13 et a permis à la SA d’être indemnisée de 10
consécutivement à la panne d’électricité générale du 15 février de l’exercice.

a) Dresser le compte de revenu.

b) Présenter le compte capital.

c) Quelles sont les informations à intégrer au compte financier.

CORRIGE DES EXERCICES.


EXERCICE 1.

Question 1.

a) Le recensement des opérations sur biens et services.

* La production : Elle est égale à :

Production vendue (3791+1220) +production stockée (188) +produits annexes(0)

Soit : 5011 + 188 = 5199.

Les produits annexes correspondent souvent à des ventes de produits accessoires appelés produits
fatals. La comptabilité nationale les considère comme des éléments de la production des entreprises.

* Consommation intermédiaire

C’est la somme de tous les biens et services détruits ou transformés dans le processus de
production : achats de matières premières et autres approvisionnements (1843)+variation
de stocks(matières premières et autres approvisionnements)(8)+autres achats et charges
externes(363)+autres charges(0), soit 2214.

La variation de stocks est intégrée avec la valeur +8 dans la mesure où la consommation des biens est
égale à : SI+achat-SF ou encore achat –variation de stocks.

Les autres charges sont retenues dans les consommations intermédiaires au même titre que les
autres produits.

* FBCF et variation de stocks


25

La FBCF est égale à l’investissement de la période ou encore à l’augmentation des


immobilisations corporelles : 6300

La variation globale des stocks concerne tous les stocks (y compris les matières premières et
les autres approvisionnements), elle est égale à 180 c'est-à-dire (-8+188).

b) Compte de production.

* Le compte de production permet le calcul de la valeur ajoutée brute, c'est-à-dire dans


l’optique de la production, la création nette de biens et de services de la période.

* La valeur ajoutée brute, différence entre la production et les consommations


intermédiaires, est égale à 5199-2214, soit 2985.

Compte de production
Consommation intermédiaire 2214 Production 5199

VA 2985

Question 2.

a) Compte d’exploitation

A l’occasion de l’acte de production, des revenus d’une valeur égale à la production vont être
distribués aux facteurs de production. Dans cette optique du revenu, la valeur ajoutée brute peut
être interprétée comme la somme des rémunérations des facteurs de production (le travail et le
capital).

Le compte d’exploitation a pour objet de retracer le coût du facteur travail salarié. En effet, la
rémunération du travail non salarié est décrite au niveau du compte revenu.

Compte d'exploitation
Rémunération des salariés 1239 VA 2985
Impôts 165 Subventions d'exploitation 65

EBE 1646
26

Commentaires :

En emplois :

Rémunération des salariés : Cette opération, d’une valeur de 1239, est la somme de :

Salaires et traitements bruts : 946

Cotisations sociales effectives à la charge des employeurs : 293

Cotisations sociales fictives :0 .

= 1239

Les SNF n’ont versé aucune prestation sociale à leurs salariés. Les cotisations sociales fictives sont
donc nulles.

Impôts liés à la production et à l’importation : Nous ne trouvons dans le cadre de l’exercice


que 165 au titre des impôts, taxes et versements assimilés.

En ressources :

VA : 2985

Subvention d’exploitation et à l’importation : 65

Le solde du compte d’exploitation est l’excédent brut d’exploitation (EBE).

b) Le compte de revenu

L’EBE, solde des opérations de production, va avoir deux grandes utilisations :

* D’une part, la rémunération du facteur capital, d’une manière générale la distribution


des revenus liés à la détention du capital.

* D’autre part, la fraction non utilisée, soit le revenu disponible brut.

Compte de revenu
Revenu de la propriété de l'entreprise 283 EBE 1646
Revenu de la propriété de
Opérations d'assurance dommage 147 l'entreprise 230
transferts courants sans
contrepartie(impôt sur les bénéfices) 68 Opérations d'assurance dommage 315

Revenu disponible brut 1693


27

Commentaires :

En emplois :

Revenus de la propriété de l’entreprise

Intérêts effectifs : 200

Revenus de la terre et des actifs incorporels : 63

(Ils représentent 30% des charges exceptionnelles sur opérations de gestion, donc 30% de 210).

Dividendes et autres revenus distribués des sociétés : 15

Participation des salariés aux fruits de l’expansion des entreprises :5 .

= 283

Opérations d’assurance dommage : dans notre exercice, Ils représentent 70% des charges
exceptionnelles sur opérations de gestion, donc 70% de 210.

En ressources :

Revenus de la propriété de l’entreprise

Intérêts effectifs : 65

La somme de 28 « autres intérêts et produits assimilés » et de 37 « d’autres valeurs mobilières et


créances de l’actif immobilisé »

Revenus de la terre et des actifs incorporels à savoir 30% de 450 : 135

Dividendes et autres revenus distribués des sociétés : 30 .

=230

Opérations d’assurance dommage : dans notre exercice, Ils représentent 70% des produits
exceptionnels sur opérations de gestion, donc 70% de 450.

c) Le compte capital :

Les SNF n’ayant pas de consommation finale, il n’y a pas de compte d’utilisation de revenu :
l’épargne brute est égale au revenu disponible brut (1693)

Compte de capital
FBCF 6300 Epargne brute 1693
Variation de stock 180 Transfert en capital 671
Transfert en capital 737
Besoin de financement* -4853
28

*besoin de financement car les emplois sont supérieurs aux ressources

Commentaire :

Les transferts en capital correspondent, dans l’exercice, aux opérations exceptionnelles en capital. En
emplois, nous avons 737 et en ressources 671 pour cette même opération.

Remarque : tous les calculs que nous venons de réaliser n’ont repris aucune information relative aux
dotations aux amortissements car les données de comptabilité nationale sont brutes et non nettes.

EXERCICE 2
Question 1

a) Calcul de la production.

L’entreprise Omega exerce une activité de transformation (X1) et une activité commerciale (X2).

Au niveau de la production, on a la relation suivante :

Stock final = Stock Initial + Production – Vente ; donc

Production = Vente + Variation de Stock. La valeur de la production 2723 se calcule comme suit :

X1 X2
Ventes 1985
Variation de stock -35
Auto-production 50
Marge commerciale 723
Production Omega 2000 723
Notons que :

* Les variations de stocks sont les différences entre le stock final et le stock initial. Soit :

X1 X2 La variation globale des stocks est donc( 56-35


Stock final 50 144 =21).
Stock initial 85 88
Variation de stocks -35 56
* La marge commerciale est la différence entre le montant des ventes du bien X2 (1043) et le
coût d’achat des marchandises vendues. Ce coût correspond à la valeur des sorties de
stocks :

Stock initial + achats – sorties de stocks = stock final

Ou sortie de stocks = achats – variation de stocks

320 = 376 – (+56).


29

Les achats importés sont évalués au prix de départ douane, soit le prix CAF (376).

La marge commerciale est donc égale à 1043-320 ; soit 723.

b) Calcul de la consommation intermédiaire.

Font partie des consommations intermédiaires (CI) du processus de production du bien X1 et de la


commercialisation de X2, tous les biens et services marchands consommés( qu’ils aient été achetés,
produits pour compte propre ou prélevés sur les stocks) à l’exception des biens de capital fixe et des
marchandises achetées et revendues.

La détermination de la marge commerciale n’inclut comme consommations intermédiaires


que celles qui sont spécifiquement liées à l’activité de commercialisation.

Il ne faut pas oublier dans notre calcul les 2 de frais de transport remboursés à un salarié
mais comptabilisés, par erreur, comme rémunération. On les retrouvera lors de la
détermination des salaires et traitements bruts. En l’absence d’informations
complémentaires, vous les affectez aux frais de transport du bien X1. Ceci conduit à des
services extérieurs d’un montant de 395 (393+2).

X1 X2 Total
Achats d'approvisionnement 700 700
Variation de stocks d'approvisionnement
Achats de sous traitance 300 300
Biens non stockés 75 75
Services extérieurs 305 90 395
CI 1380 90 1470

c) Construction du compte de production

Le compte de production détermine la valeur ajoutée brute à partir des ressources


(production) et des emplois (CI). Il se présente donc comme suit :

Emplois Ressource
CI 1470 Production 2723
VA 1253
30

Question 2

a) Le compte d’exploitation détermine l’EBE après avoir décrit une partie de l’utilisation de la
valeur ajoutée sous forme de rémunération du facteur travail.

Le compte se présente ainsi :

En emplois

* Salaires et traitements

Les salaires comprennent les salaires et rémunérations brutes des salariés en espèces, soit
645. Mais il convient de soustraire 7 qui sera repris dans le compte de revenu au titre des
autres revenus distribués. De même, doivent être retranche les indemnités de licenciement 5
qui sont en fait des prestations sociales et les frais de transport (2) qui, par erreur,
apparaissent dans les frais de personnel au lieu des consommations intermédiaires.

Les avantages en nature (3) et les versements au comité d’entreprise (5) s’ajoutent. La
participation des salariés au fruit de l’expansion ne fait pas partie des rémunérations des
salariés mais est considérée une distribution de revenu de l’entreprise et à ce titre se trouve
en emplois du compte revenu.

* Les cotisations sociales :

- Cotisations sociales effectives : 192 et - Cotisations sociales fictive : 39

Les cotisations sociales fictives sont les contreparties des prestations sociales directement
versées par les SNF aux salariés. Ce montant va d’abord être inscrit en cotisations sociales
fictives fictives versées au compte d’exploitation. On le retrouve ensuite en ressource du
compte de revenu puis en emploi comme prestations sociales.

Dans cet exercice, les prestations sociales comprennent les bourses 14, les indemnités de
licensement5, le maintien de salaire des ouvriers malades 20, soit un total de 39.

En ressources

Les subventions d’exploitation se composent des subventions pour le transport du bien X2 (10)
et pour la subvention d’exploitation (20) ; soit un total de 30.

* Construction du compte d’exploitation :

Emplois Ressources
Salaires et traitements 639 VA 1253
Cotisation sociale effective 192 Subventions d'exploitation 30
Cotisations sociales fictives 39
Impôts liés à la production 117
EBE 296
31

Question 3

a) Les opérations retracées dans le compte de revenu sont :

En ressources

A côté de l’EBE, il y a les revenus perçus par les sociétés qui comprennent les intérêts reçus
14 ; au titre de licence, les revenus de la terre et des actifs incorporels 3 ; les dividendes
reçus 17. S’y ajoutent les indemnités d’assurance-dommage 10 et les cotisations sociales
fictives 39.

En emplois

- Intérêts versés : 104 (15 au titre du crédit bail, 33 pour le découvert bancaire, 56 pour les
intérêts associés à l’émission d’obligations (7%*800=56)).

- Revenus de la terre et des actifs incorporels :7 de redevances pour l’exploitation du brevet


TZT.

- Dividendes versés : 47 dont 7 de rémunération du gérant

- Participation des salariés à l’expansion : 5

- Prime d’assurance-dommage : 13 prime d’assurance « multirisque d’exploitation »

- Impôts courants sur le revenu et le patrimoine : 38 d’impôts sur les sociétés et 4 d’impôts sur
la propriété foncière.

- Prestations sociales : 39. Elles représentent la contrepartie des prestations sociales fictives
que nous avons déterminées pour le compte d’exploitation.

Notons que les 20 d’impôt sur les grandes fortunes n’entrent pas dans les comptes des SNF, mais
seulement dans ceux des ménages. En effet, ils sont dus par M. Lambris et non par la société.

Construction du compte de revenu :

Emplois Ressources
Intérêts effectifs 104 EBE 296
Revenus de la terre et des actifs incorporels 7 Intérêts reçus 14
Dividendes et autres revenus versés par les
sociétés 47 Revenus de la terre et des actifs incorporels 3
Dividendes et autres revenus versés par les
Participations des salariés à l'expansion 5 sociétés 17
Prime d'assurance dommage 13 indemnités d'assurance dommage 10
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine 42 Cotisations sociales fictives 39
Prestations sociales 39
RDB 122
32

Le compte capital

Ce compte a pour objet de décrire les opérations liées à l’investissement et aux transferts en capital.

Emplois Ressources
FBCF 225 Epargne 122
Variations de stock 21
Acquisitions nettes de terrains 7
Besoin de financement -131

Commentaire

Ce compte comprend en :

* Ressource, l’épargne brute qui est égale au revenu disponible brut du fait de l’absence du
compte d’utilisation du revenu ;

* En emploi :

-la FBCF : 225 dont 100 pour les bâtiments et matériel de recherche ; 90 pour le deuxième
bâtiment construit ; -15 pour la cession de matérielle et 50 pour le rachat de matériel et
d’équipement d’occasion ;

-les variations de stock : 21 de stocks liés à la production (56-35) ;

-les acquisitions nettes de terrains : 7.

Les opérations financières :

Elles sont décrites dans le compte financier dont le but est de retracer les variations des créances et
des dettes de la société au cours d’une période.

Dans le cadre de l’exercice les seules opérations de type financier qui se sont réalisées et qui sont
partiellement connues concernent :

-le crédit-bail ;

-les paiements en francs et en monnaie étrangères ;

-l’emprunt obligataire.
33

1.3. Les Administrations Publiques (APU)


L’intégration des administrations publiques dans le champ des activités productives a élargi,
comme son nom l’indique, le système de comptabilité nationale : le PIB comprend
désormais un produit non marchand en complément du produit marchand. Mais le secteur
des APU a un contenu très diversifié voire hétéroclite, il convient donc de retracer d’abord le
champ des APU.

1.3.1. Le champ des administrations publiques


Le secteur institutionnel des administrations publiques regroupe toutes les unités
institutionnelles dont la fonction économique principale consiste à produire des biens et
services non marchands et à effectuer des opérations de répartition du revenu et du
patrimoine. Sa principale ressource provient des prélèvements obligatoires effectués sur les
autres agents.

Dans le secteur institutionnel des APU nous avons :

• Le sous-secteur des administrations publiques centrales (Etat) ;

• Le sous-secteur des administrations publiques locales ( les communes, les mairies,


etc…)

• Le sous-secteur des administrations de Sécurité sociale (INSS, MFP, etc…)

N.B : les ISBLSM sont considérées comme des administrations privées. Leur traitement
du point de vu de la comptabilité nationale est analogue à celle des administrations
publiques.

Les activités des APU sont regroupées dans une branche marchande et dans une branche
non marchande. La branche marchande comprend des unités qui réalisent des productions
de biens (toujours marchands) et des services marchands. La branche non marchande
regroupe les unités qui produisent des services non marchands ; toutefois certaines de ces
unités peuvent réaliser à titre secondaire des ventes résiduelles de biens et services
marchands.

Faute de pouvoir facilement identifier la part prise par les différents secteurs institutionnels
dans l’utilisation des services rendus par les APU, les comptables nationaux préfèrent
affecter la totalité de la production non marchande des APU à sa propre consommation
finale. Toutefois, un écart existe entre production et consommation finale, il s’agit des
paiements partiels des ménages comme les droits d’inscription des étudiants ou les tickets
d’entrée dans les musées. Ces paiements partiels font partie de la consommation finale des
ménages
34

Les relations entre les composantes de la production des APU et leurs utilisations sont
résumées dans le schéma ci-dessous.

Nature de la Production de biens et services


production Production de services non marchands marchands
Utilisation de la Consommation finale Paiements partiels Ventes
production des APU des ménages résiduelles Activité marchande
Nature des Production des
branches Production des branches non marchandes branches marchandes

1.3.2. Les comptes des APU


Les comptes des APU décrivent leurs fonctions selon la logique économique adoptée dans le
système élargi de la comptabilité nationale. Les comtes d’exploitation décrivent l’activité de
production au terme de laquelle un revenu, l’excédent brut d’exploitation, est dégagé. La
formation de l’ensemble du revenu et son utilisation font l’objet des comptes de revenu,
d’utilisation du revenu et du capital.

1.3.2.1. Les comptes de production et d’exploitation

a) la production non marchande des APU.

Un bien/service est non marchand lorsque le résultat de sa vente représente moins de la


moitié des coûts de production de l’unité économique qui le réalise. Les biens/services non
marchands ne faisant pas l’objet de transaction sur le marché, on ne peut pas en déterminer
la valeur à partir du produit d’une vente comme pour les activités marchandes. Il n’existe
pas non plus de biens/services comparables à partir desquels un prix de vente pourrait être
évalué, comme cela est fait par exemple pour la production pour compte propre des
entreprises : s’il existe un marché des armes il n’existe pas un marché du service de défense
nationale.

Il en découle que pour calculer la production des branches non marchandes, on fait recours
à la technique des coûts de production.

La production non marchande des APU= Consommations Intermédiaires

+ Rémunérations des salariés

+ Impôts liés à la production

+ Consommation de capital fixe.


35

Ces coûts de production sont enregistrés en emplois des comptes de production(les CI) et
d’exploitation pour les facteurs travail (les rémunérations des salariés) et capital (l’excédent
brut d’exploitation est rigoureusement égal dans ce cas à la consommation de capital fixe)

La production des branches non marchandes est reconstituée « en remontant » des emplois
du compte d’exploitation aux ressources du compte de production.

Pour passer de la production des branches non marchandes à la production non marchandes
des APU, on soustrait les ventes résiduelles des services marchands

Production des branches non marchandes des APU.

Production

CI Production

VA

Exploitation

Rémunération des salariés. VA .

EBE .

b) la production marchande des APU.

La production marchande des APU est constituée de deux composantes : la production des
branches marchandes des APU et les ventes résiduelles des branches non marchandes qui
ont à titre résiduel une activité marchande.

Pour les branches marchandes des APU, le traitement des activités est identiques à celui
utilisé pour les entreprises. La production marchandes est évaluée non plus à partir des
coûts de production mais du prix de marché, que la production soit ou non vendue : les
comptes sont donc remplis « en descendant » de la production et non plus, comme pour la
production non marchande, en la reconstituant à partir de ses coûts .

De la production marchande on déduit les CI pour obtenir la VA. Après soustraction de la


rémunération des salariés, on trouve l’EBE.

Il reste néanmoins une partie de la production marchande qui est reconstituée à partir du coût de
production : la fabrication d’un avion de combat sophistique par exemple par un pays hautement
industrialisé. Quoi qu’il s’agisse d’une production marchande par convention, si cet avion n’est pas
susceptible de donner lieu à une transaction en raison du caractère éminemment stratégique de ce
type d’avion, les comptables nationaux, ne disposant pas de prix de référence, se retournent vers les
coûts
36

L’activité marchande laisse apparaître un solde, l’EBE d’exploitation, qui comprend non
seulement la consommation de capital fixe mais aussi le résultat net de l’activité. Ici, l’EBE
est un solde véritable, différence entre des ressources et des emplois, contrairement à l’EBE
des activités non marchandes qui est un coût de production (la consommation de capital
fixe).

c) la formation et l’utilisation du revenu des APU.

L’EBE représente le revenu que les APU tirent de l’activité de production, mais l’essentiel de
leur revenu provient des prélèvements obligatoires, impôts et cotisations sociales ; les
impôts en capital comprennent des impôts perçus de manière non périodiques comme les
doits de succession et sont repris dans le compte de capital.

S’y ajoutent les revenus de son patrimoine ( les intérêts des prêts qu’elles ont accordé,
revenu du domaine public, dividendes versées par les entreprises publiques à son
actionnaire, l’Etat. Enfin elles reçoivent les subventions qu’elles se versent entre elles.

Les APU vont d’abord redistribuer ces ressources (revenu) sous la forme de revenu aux
ménages : prestations sociales, subventions aux entreprises, transferts divers, subventions
qu’elles se versent entre elles (ces dernières sont enregistrés à la fois en emplois et
ressources, ce qui ne modifie pas l’équilibre du compte). Elles vont honorer les charges qui
découlent de certains de leurs engagements : payer les intérêts des emprunts contractés.

Après cette première série d’opérations décrites dans le compte de revenu, les APU
dégagent un revenu disponible brut.

Revenu

Subventions d’exploitation EBE

Intérêts versés TVA et impôts liés à la production

Prestations sociales Impôts courants sur le revenu et le patrimoine

Transferts entre APU Cotisations sociales

Transferts divers Transferts entre APU

Revenu disponible brut Revenu de la propriété et de l’entreprise

Le revenu disponible brut trouve son emploi dans la consommation finale des APU : en
l’occurrence, elles consomment leur propre production de services non marchands,
paiements partiels déduits.
37

On donne une double lecture de cette écriture comptable. Il est d’abord difficile d’identifier les
utilisateurs de la production des APU : dans quelles proportions le réseau routier, la protection des
biens et des personnes sont utilisés par les ménages, les sociétés, les institutions financières…les
comptables nationaux préfèrent ne pas s’aventurer sur ce terrain délicat. Le plus simple consiste à
considérer que les administrations-« l’Etat c’est nous »-consomment leur propre production.

Cette consommation finale représente la partie de la production non marchande qui reste à
la charge des APU après que les ménages ont acquitté des paiements partiels comme les
droits d’inscription à l’université. Elle comprend non seulement les services non marchands
hors contributions des ménages mais aussi la production marchande de biens ne faisant pas
l’objet de vent (la fabrication d’armes par les arsenaux pour la défense nationale).

Utilisation du revenu

Consommation finale Revenu disponible brut

Epargne brute

d) la formation de capital

Pour réaliser une production, qu’elle soit marchande ou non marchande, les APU doivent
combiner du travail, du capital fixe et des biens intermédiaires ; mais encore faut-il avoir
constitué ce capital fixe productif. Le compte de capital décrit cette formation brute de
capital à partir duquel peut s’opérer une consommation de capital fixe dans les périodes
suivantes.

En emplois du compte capital, on trouve aussi la distribution de subventions d’équipement


aux autres secteurs institutionnels et aux APU.

Les ressources du compte de capital comprennent outre l’épargne brute, les impôts en
capital qui sont des prélèvements obligatoires perçus de manière non périodique sur le
capital des secteurs institutionnels ; ainsi que les droits de succession sont inscrits dans le
compte de capital, mais l’impôt de solidarité sur la fortune, qui est un impôt annuel, sera
inscrit dans le compte de revenu.

Les APU reçoivent des aides à l’investissement, également les APU peuvent se versent à
elles-mêmes des aides comme l’Etat qui accorde à une région une subvention
d’équipement ; on retrouve en emplois du compte capital, ces aides à l’investissement et ces
transferts internes aux APU.
38

Capital

FBCF Epargne brute

Transferts en capital Impôts en capital

Besoin/capacité de financement Transfert en capital

1.3.3. Les exercices d’approfondissement sur les APU


1.3.3.a. Enoncés

Exercice 1 : Comptes simplifiés des APU

Reconstruire les comptes de production, d’exploitation, de revenu, d’utilisation du revenu et


de capital des APU à partir des données suivantes :

production des branches marchandes des APU 72


Ventes résiduelles des branches non marchandes 106
CI des APU 407
dont consommations intermédiaires des branches non marchandes 377
Rémunérations des salariés 840
dont rémunération des salariés des branches non marchandes 816
Consommation de capital fixe des branches non marchandes 90
Prélèvements obligatoires reçus par les APU:
TVA et autres impôts liés à la production 868
impôts courants sur le revenu et le patrimoine 555
cotisations sociales 1288
impôts en capital 22
Transferts entre APU 144
Transferts versés par les APU 55
Revenus de la propriété et de l'entreprise reçus par les APU 68
Prestations sociales 1307
Subventions d'exploitation versées 105
Intérêts versés 176
Paiements partiels des ménages 57
Formation brute de capital fixe 195
Transferts en capital
reçus 40
versés 77
39

Exercice 2 : Approfondissement

Le kangalé est un petit pays doté d’institutions classiques :

• L’Etat central, outre la défense nationale, assure la police, la justice, l’éducation et


l’assistance aux plus démunis ;

• Les communes réalisent et gèrent les principaux équipements (transports, culture…) ;


elles ont la charge de la distribution de l’eau et de l’assainissement qu’elles font
payer aux usagers ;

• La protection sociale est pour l’essentiel le fait d’un système public d’assurances
sociales obligatoires géré par les partenaires sociaux ; l’Etat, dans une perspective
d’assistance, distribue une prestation de revenu minimum garanti.

Première partie : l’Etat

Question 1

Le budget de l’Etat fait apparaître les dépenses de fonctionnement suivantes pour les
ministères civils : dépense de personnel, 336 ; achats de biens et services pour le
fonctionnement des APU, 140 ; dépenses d’équipement, 26.

Les statisticiens estiment la consommation de capital fixe des services civils de l’Etat
à 24.

La défense du Kangalé est assurée par une armée de métier dont les dépenses
courantes ont été les suivantes : dépenses de personnel,40 ; achat de biens et
services, 10 ; les dépenses d’équipements militaires comprennent des achats
d’armement aux entreprises du pays, 34 ; et le coût de construction d’une vedette
côtière par les arsenaux du ministère des armées, 16( 7 de dépenses de personnel, 6
de consommations intermédiaires et 3 d’amortissements).

Construire les comptes de production et d’exploitation de l’Etat.

Question 2

L’Etat a versé 75 de subventions d’exploitation à des entreprises publiques 55 et


privées 20, 210 de subventions de fonctionnement aux communes et aux régimes de
sécurité sociale et enfin 68 de subvention d’équipement.

Pour la première année, Kangalé a adopté un système de revenu minimum garanti


qui relève de la compétence de l’Etat : 15 de prestation correspondante ont été
distribuées.
40

Le gouvernement a versé une contribution annuelle de 18 aux organismes


internationaux auxquels il appartient.

Les intérêts de la dette publique se sont élevés à 105 et les dépenses civiles
d’équipement à 26.

Le produit des impôts est le suivant :

-Impôt sur le revenu : 250

-Impôt sur les sociètes : 140

-Taxe sur la Valeur Ajoutée : 510

-Droits de succession :20

-Impôt de solidarité sur la fortune :4

Les droits d’inscription des élèves et étudiants ont rapporté 50 à l’Etat. Les
entreprises publiques ont versé 10 à l’Etat en raison de l’importance des bénéfices
qu’elles ont réalisés l’année précédente.

Construire les compte de revenu, d’utilisation de revenu et de capital.

Question 3.

Le gouvernement termine son programme de privatisation des entreprises publiques


et, au cours de cette exercice, la vente de la dernière entreprise à privatiser lui a
rapporté 6. Le trésor public a émis 50 de bons du trésor et 50 d’obligations
assimilables.

Construire le compte financier et vérifier que le solde des flux nets de créances et
dettes est égal au solde du compte de capital.

Deuxième partie : les communes

Question 4

Le ministère de l’intérieur a publié la synthèse suivante des budgets de


fonctionnement des communes de Kangalé :
41

Section de fonctionnement.

Dépenses Recettes
Dépenses de personnel 182 Recettes d'exploitation du service des eaux 83
dont service des eaux 39 Impôts 236
CI 127 Dotation de fonctionnement reçue de l'Etat 159
dont service des eaux 27
intérêts de la dette 58

Les services de la statistique évalue à 57 le montant de la consommation de capital


fixe imputable à l’activité non marchande des communes et à 10 celle de l’activité
marchande.

Construire les comptes de production, d’exploitation, de revenu et d’utilisation de


revenu des communes.

Question 5

Section d’investissement

Dépenses Recettes
Dépenses d'équipement 141 Subvention d'équipement de l'Etat 14
Remboursement de prêt à long terme 10 Emprunt à long terme 30

Le trésor public relève dans ses écritures un accroissement de 4 des dépôts en


comptes courants des communes.

Construire les comptes de capital et financier des communes.

Troisième partie : le régime de sécurité sociale.

Question 6

Les risques sociaux sont couverts de la manière suivante :

• Les soins sont gratuits (les médecins hospitaliers et de ville sont des salariés, le
médicament est gratuit) : le coût des services de santé s’élève à 300 ;

• Les prestations versées au titre de la retraite, de la famille et du chômage s’élèvent à


842.

Les dépenses d’administration générale de la sécurité sociale s’élèvent à 45.

La répartition de l’ensemble des dépenses de fonctionnement des services de santé


et de l’administration générale sont les suivants : dépenses de personnel, 259 ; CI,
77 ; consommation de capital fixe,9.
42

Le régime de sécurité sociale a collecté 1160 de cotisations sociales acquittées par


les entreprises et les employeurs publics et a reçu 51 de subventions de l’Etat au titre
du financement des prestations sociales agricoles.

Les investissements (hôpitaux, matériel médical) se sont élevés à 16. La direction


financière a placé 17 en obligations assimilables du trésor.

Construire l’ensemble des comptes du régime de sécurité sociale.

1.3.3.b. Corrigés des exercices.

Exercice n°1

a) Les comptes de production et d’exploitation

• Calculons d’abord la production des branches non marchandes. Celle-ci est mesurée
par la somme de ses coûts de production :

Consommations intermédiaires 377 Nous allons enregistrer ces coûts de production en


emplois des comptes de production et d’exploitation. Il
+ rémunérations des salariés 816 faut se souvenir que la production des branches non
marchande est reconstituée en remontant des emplois
+ impôts liés à la production 0
du compte d’exploitation aux ressources du compte de
+ consommation de capital fixe 90 production

Total 1283

Schématiquement nous avons :

Production des branches non marchandes des APU.

Production

CI 377 Production 1283

VA 906 (dont services non marchands 1177


et ventes résiduelles 106)

Exploitation

Rémunération des salariés. 816 VA . 906

EBE .90
43

** la production marchande est de 72. Cette production est évaluée non plus à partir des coûts de
production mais du prix du marché, que la production soit ou non vendue.

Les Consommations Intermédiaires utilisées pour avoir cette production marchande des APU est de
30 (c'est-à-dire 407-377). On en déduit la valeur ajoutée des branches marchandes des APU.

VA = 72-30

= 42.

La rémunération des salariés œuvrant dans les branches marchandes est de 24 (c'est-à-dire 840-816)

A l’absence des impôts et subventions liés à l’exploitation, nous obtenons l’EBE en déduisant de la
VA, la rémunération des salariés :

EBE= 42-24

= 18

Les comptes de production et d’exploitation consolidés des branches marchandes et non


marchandes

Production
CI 407 Production non marchande 1177
Ventes résiduelles 106
VA 948 Production des branches marchandes 72

Compte d'exploitation
Rémunération des salariés 840 VA 948
EBE 108

b) Le compte de revenu

• Source de revenu

L’EBE de 108 représente le revenu que les APU tirent de l’activité de production, mais l’essentiel de
leur revenu provient des prélèvements obligatoires, impôts et cotisations sociales (555+868+1288 =
2711).

S’y ajoutent les revenus de son patrimoine (68) qui représentent les intérêts des prêts qu’elles ont
accordés, revenus du domaines public, dividendes versés par les entreprises publiques à l’Etat Enfin,
elles reçoivent les subventions qu’elles se versent entre elles (144)

• Emplois du revenu
44

Les APU vont d’abord redistribuer ces ressources sous la forme de revenu aux ménages : prestations
sociales (1307), subventions aux entreprises (105) transferts divers (55), subventions qu’elles se
versent entre elles (144).

Elles vont ensuite honorer les charges qui découlent de certains de leurs engagements : payer les
intérêts des emprunts contractés (176)

Compte d'exploitation
Subventions d'exploitation 105 EBE 108
Intérêts 176 TVA et impôts liés à la production 868
Prestations sociales 1307 Impôts courants sur le revenu et le patrimoine 555
Transferts entre APU 144 Cotisations sociales 1288
Transferts divers 55 transferts entre APU 144
Revenu disponible brut 1244 Revenu de la propriété et de l'entreprise 68
Le revenu disponible brut trouve son emplois dans la consommation finale des APU (1177-57=1120) :
en l’occurrence, elles consomment leur propre production de services non marchands, paiements
partiels des ménages déduits.

Utilisation du revenu
Consommation finale 1120 Revenu disponible brut 1244
Epargne brute 124

c) Le compte de capital

Le côté variation du passif du compte de capital comprend , outre l’épargne brute (124), les impôts
en capital réçus par les APU (22) qui sont des prélèvements obligatoires perçus de manière non
périodique sur le capital des secteurs institutionnels ; ainsi les droits de succession sont inscrit dans
le compte de capital. S’y ajoutent les aides à l’investissement que les APU reçoivent (40).

Du côté variation d’actif, le compte de capital décrit la formation brute de capital (195), elle décrit
également la distribution de subventions d’équipement aux autres secteurs institutionnels et aux
APU (77) .

Capital
Formation brute de capital fixe 195 Epargne brute 124
Transferts en capital 77 Impôts en capital 22
Besoin de financement -86 Transfert en capital 40
45

Synthèse de correction de l’exercice n°2

Etat Comm SS Total Etat Comm SS Total


Production
Production non
CI civile 140 100 77 317 marchande
CI militaire 60 60 -civile 500 300 345 1145
CI branche
marchande 6 27 33 -militaire 100 100
VA brute 410 256 268 934 Production marchande 16 83 99
Exploitation
Rémunération
salariés VA brute 410 256 268 934
-civile 336 143 259 738
-militaire 40 40
-branche marchande 7 39 46
EBE 27 74 9 110
Revenus
Subventions 75 75 EBE 27 74 9 110
Intérêts 105 58 163 Impôts 904 236 1140
Prestations sociales 15 842 857 Cotisations sociales 1160 1160
Coopération intern. 18 18 Dividendes 10 10
Transferts entre APU 210 210 Transferts entre APU 159 51 210
Revenu disp brut 518 411 378 1307
Utilisation du revenu
Consommation
finale 550 300 345 1195 Revenu disp brut 518 411 378 1307
Epargne brute -32 111 33 112
Capital
FBCF 26 141 16 183 Epargne brute -32 111 33 112
Aide à
l'investissement 68 68 Impôts en capital 20 20
Capacité(+) besoin (-
) -106 -16 17 -105 Aide à l'investissement 14 14
Financier
Moyens de paiement 4 4 Titres du march monét. 50 50
Obligations 17 17 Obligations 50 50
Actions -6 -6 Prêts à moyen terme 20 20

Solde créances/dettes -106 -16 17 -105


46

1.4. Les Institutions Financières


Introduction.

Pour un certain nombre de secteurs, les règles générales régissant l'enregistrement et


l'évaluation de la production ne sont pas suffisantes pour déterminer convenablement la
manière dont la production devrait être mesurée. C'est le plus souvent le cas des industries
de services, telles que les institutions financières.

Les institutions financières sont principalement engagées dans les transactions financières.
Les transactions financières sont enregistrées dans le compte financier, exclusivement. Le
compte financier enregistre les changements des actifs financiers. Il appartient aux
changements des comptes d’actifs et n'a aucune entrée de contrepartie avec les autres
comptes. Ainsi, selon le concept global du SCN, les transactions financières n'ont aucun
impact direct sur la valeur ajoutée, les balances des revenus, l’épargne ou la formation de
capital fixe.

Néanmoins, les institutions financières fournissent des services liés aux transactions
financières. Ces services et les transactions distributives respectives plus la formation de
capital qui s’y rattache doivent être enregistrés dans les "comptes de bilan" tels que la
production, la génération et l'utilisation du compte de revenu et de capital. Deux questions
principales se posent : Comment mesurer ces services et comment arriver à comprendre qui
consomme ces services ?

1.4.1. Couverture et classification des services financiers

conformément à la structure du production des services financiers, le SCN fournit une


description plus fonctionnelle des services financiers qui comprennent les services de
surveillance, les services des commodités, les fournitures des liquidités, la conservation du
risque, les services de souscription et de commerce.

Il en découle donc trois types d'activités financières :

1. L’intermédiation financière
2. Les services des auxiliaires financiers
3. D'autres services financiers
47

L'intermédiation financière implique la gestion des risques financiers et la transformation


des liquidités, les activités dans lesquelles une unité institutionnelle encourt des passifs
financiers afin d'acquérir principalement les actifs financiers. Les sociétés engagés dans ces
activités obtiennent des fonds, non seulement en prenant des dépôts mais également en
émettant des lettres de change, des obligations ou d'autres valeurs. Elles utilisent ces fonds
ainsi que leurs propres fonds pour acquérir principalement les actifs financiers non
seulement en faisant des avances ou des prêts à d'autres mais également en achetant des
lettres de change, des obligations ou d'autres titres.

Les activités financières auxiliaires facilitent la gestion des risques et la transformation des
liquidités. Les auxiliaires financiers, qui sont les unités sont principalement engagés dans les
activités financières auxiliaires, agissent d’habitude au nom d'autres unités et ne s’exposent
pas au risque en encourant des passifs financiers ou en acquérant des actifs financiers dans
le cadre d'un service d'intermédiation.

D'autres services financiers sont par défaut ceux qui ne sont pas couverts par les deux
autres types d'activités financières, tels que les compagnies d'assurance et les fonds de
pension.

1.4.2. Le secteur des sociétés financières

Par sociétés financières on entend toutes les sociétés résidentes qui sont principalement
engagées dans la fourniture des services financiers, y compris les services d'assurance et de
fonds de pension, à d'autres unités institutionnelles.

Le SCN utilise souvent le terme " institution financière" qui est synonyme pur de "société
financière".

Le rôle principal des sociétés financières est d’offrir des services d’intermédiation financière.

Ce service d’intermédiation est payé par les utilisateurs sous deux formes :
48

• les services explicitement facturés comme les frais de tenue de compte, les commissions
de gestion de portefeuille, les frais de dossier de prêt, etc.

• le différentiel entre les intérêts payés par les emprunteurs et les intérêts reçus par les
déposants.

La production des services financiers est le résultat de l'intermédiation financière, de la


gestion des risques financiers, de la transformation des liquidités ou des activités financières
auxiliaires.

Puisque la fourniture des services financiers est habituellement sujette à une réglementation
stricte, il est d’usage que les unités qui fournissent des services financiers ne produisent pas
d'autres biens et services et que les services financiers ne soient pas fournis en tant que
production secondaire.

1.4.3. La production des Institutions Financières

1.4.3.1. Services d'Intermédiation Financière Indirectement Mesurés (SIFIM)

La question de la définition et la mesure de la production des banques existent depuis la


naissance des Comptes Nationaux. Différentes solutions dans les versions des SCN ont dû
être établies autour des axiomes suivants :

o Le prêt de l'argent en tant que tel n’entre pas dans le domaine de la production du PIB
car il ne constitue pas un produit ou un service. La rémunération pour le prêt de
l'argent (principalement l’intérêt) doit être enregistrée comme revenu de la propriété.
o Le revenu de la propriété doit être enregistré comme revenu distribué. Il ne doit pas
être comptabilisé en double.
o Cependant, le prêt de l'argent est souvent soutenu par des services fournis par les
banques ou les établissements semblables. Ce service est souvent désigné sous le nom
d'intermédiation financière. Il doit être inclus dans le calcul du PIB.
o La rémunération pour l'intermédiation financière ne peut être mesurée
qu’indirectement en imputant des frais administratifs pour le compte des clients des
banques.
49

1.4.3.2. Calcul du SIFIM

La méthode recommandée de préférence dans le SCN 1993 et adoptée avec quelques


modifications pour le SCN 2008 consiste à calculer les soi-disant taux de référence et à les
appliquer alors aux prêts et aux dépôts de divers secteurs. L'idée est que les services des
banques sont consommés par les prêteurs aussi bien que par des emprunteurs. Illustrons-la
par un exemple simple :

Imaginez : un emprunteur et un prêteur négocient directement et conviennent d’un prêt de


1000 $ au taux de 2 %. Supposons que cela soit le taux de référence qui, pour l'instant,
devrait être le taux d'intérêt pur, à l'exclusion de tout frais pour les services. Dans la
pratique, ils doivent utiliser une banque. Afin de se faire rembourser pour son service, la
banque verse 1 % au prêteur et obtient 4 % de l'emprunteur :

Banque

1% (10$) 4% (40$)

2% (20$)
Prêteur Emprunteur

Décomposons les intérêts versés ou reçus par la banque en un élément de revenu et un


élément de service : l’emprunteur paye à la banque un intérêt de 20 $ et un SIFIM de (40-20)
= 20 $. De leur côté, le prêteur devrait recevoir le même intérêt de 20 $, mais il se trouve
amputé d’un SIFIM de (20-10) = 10 $

Maintenant, qui est consommateur de ces services ? Si nous supposons…

a) … que le prêteur est un ménage privé, alors 10 serait enregistré comme


consommation privée.
b) … que l'emprunteur est une société non financière, alors 20 serait enregistré comme
consommation intermédiaire.
c) … que l'emprunteur est le gouvernement général, alors 20 serait enregistré comme
consommation collective.
50

d) … que l'emprunteur est un non-résident, alors 20 serait enregistré comme


exportation.
e) … que le prêteur est un non-résident, alors 10 serait enregistré comme exportation.

SIFIM serait enregistré sous importations quand les résidents en leur qualité d'emprunteurs
ou prêteurs utilisent une banque étrangère.

Le schéma ci-dessous présente cela en termes plus généraux. Il montre également que cette
option pour calculer le SIFIM a un impact sur l'enregistrement de l'intérêt dans le compte
d'affectation du revenu primaire. L'intérêt est enregistré comme si le taux de référence était
son étalon de mesure. Les emprunteurs "obtiennent" plus que ce qui est réellement payé et
ils payent pratiquement leur consommation de SIFIM de cette augmentation virtuelle du
revenu. Les emprunteurs "donnent" moins que ce qu'ils payent réellement. Ainsi, ils ont
aussi une augmentation virtuelle du revenu qu'ils emploient pour payer pratiquement leur
consommation de SIFIM. Après tout, l'économie des prêteurs et des emprunteurs sera
exactement identique par rapport à la variante d'"aucune affectation".

Affectation des SIFIM aux secteurs : raisonnement

Taux d'intérêt de référence

taux d'intérêt

taux d'intérêt effectif pour les taux d'intérêt effectif pour les
prêteurs emprunteurs

SIFIM à payer par les prêteurs

Taux d'intérêt enregistré pour les prêteurs

Taux d'intérêt enregistré pour des emprunteurs

SIFIM à payer par les emprunteurs


51

Le SIFIM sur les actifs de la banque est l’intérêt réellement perçu moins l'intérêt si le taux de
référence avait été appliqué.

Le SIFIM sur les passifs de la banque est l’intérêt si le taux de référence avait été appliqué
moins l'intérêt réellement payé.

Si vous préférez l’avoir comme formule, notez :

(rLt − rr t )YLt − (rDt − rr t )YDt

ou (rLt − rr t )YLt + (rr t − rDt )YDt

Où r est le taux d'intérêt effectif, rr est le taux de référence, D signifie dépôts et L représente
les prêts, Y veut dire la valeur totale et t la période courante. Cette formule doit être
appliquée pour tous les types d’actifs et de passifs à couvrir par le calcul du SIFIM. Le SIFIM
est alors sa somme.

1.4.3.3. Comment les SIFIM sont-ils comptabilisés dans les comptes nationaux ?

Supposons que pour notre exemple le prêteur soit le ménage et l’emprunteur une
entreprise. Pour bien comprendre l’enregistrement des SIFIM, partons d’une situation où on
ne les comptabilise pas. Dans ce cas on n’enregistre que les flux d’intérêt au compte
d’affectation des revenus primaires, compte qui montre la première répartition des revenus
générés par la production entre revenus du travail (salaires), revenus du capital (dividendes,
intérêts) et revenus pour l’Etat (impôts).

Compte d’affectation des revenus primaires des institutions financières (sans SIFIM)

Emplois Ressources

intérêt versé aux ménages 10 intérêt reçu de l'entreprise 40

Revenu primaire 30
52

Compte d’affectation des revenus primaires des sociétés non financières (sans SIFIM)

Emplois Ressources

intérêt versé à la banque 40

Revenu primaire -40

Compte d’affectation des revenus primaires des ménages (sans SIFIM)

Emplois Ressources

intérêt reçu de la banque 10

Revenu primaire 10

En introduisant les SIFIM, on augmente la production de services par les institutions


financières :

Compte de production des institutions financières (avec SIFIM)

Emplois Ressources

CI production

VA 30 SIFIM 30

L’augmentation de la valeur ajoutée des institutions financières est reportée dans leur
excédent brut d’exploitation qui constitue un revenu pour les sociétés. Les intérêts
continuent d’apparaître dans le compte d’affectation des revenus primaires, mais avec leurs
nouvelles valeurs.

Compte d’affectation des revenus primaires des institutions financières (avec SIFIM)

Emplois Ressources

intérêt versé aux ménages 20 EBE 30

Revenu primaire 30 intérêt reçu de l'entreprise 20


53

Le SIFIM payé par l’entreprise est enregistré comme de la consommation intermédiaire de


services :

Compte de production des sociétés non financières (avec SIFIM)

Emplois Ressources

CI production

SIFIM versé à la banque 20

VA -20

La valeur ajoutée de l’entreprise changeant, son revenu change également, à travers son
excédent brut d’exploitation :

Compte d’affectation des revenus primaires des sociétés non financières (avec SIFIM)

Emplois Ressources

intérêt versé à la banque 20 EBE -20

Revenu primaire -40

Et deux comptes des ménages sont affectés par la prise en compte des SIFIM : le compte
d’affectation des revenus primaires, puisqu’on augmente la valeur des intérêts qu’ils
perçoivent et le compte d’utilisation des revenus qui fait apparaître la consommation (finale)
de SIFIM par les ménages.

Compte d’affectation des revenus primaires des ménages (avec SIFIM)

Emplois Ressources

intérêt reçu de la banque 20

Revenu primaire 20
54

Compte d’utilisation du revenu disponible des ménages (avec SIFIM)

Emplois Ressources

Dépense de CF pour l'achat de SIFIM 10 Revenu disponible brut 20

Epargne brute 10

Quand on somme les valeurs ajoutées des producteurs (ici institutions financières et sociétés
non financières), on constate que l’introduction de SIFIM modifie le PIB de la valeur des
SIFIM payés par les ménages. C’est également le cas du revenu disponible brut des ménages
et de leur consommation finale.

1.4.4. Traitement des services des banques centrales

Les banques centrales jouent un rôle plus large que les banques responsables de
l'intermédiation financière. Leurs fonctions principales consistent à formuler et à mettre en
application la politique monétaire, à émettre et à remplacer les billets de banque, à fournir
les services bancaires centralisés et gérer la dette nationale. La relation entre l'état et la
banque centrale est différente de la relation entre l'état et d'autres institutions financières
même si elles sont du secteur public.

Cette situation a poussé plusieurs pays à exiger un traitement particulier des services
financiers assurés par la banque centrale dans les Comptes Nationaux. La révision 2008 du
SCN décrit maintenant en plus de détail les trois activités possibles des banques centrales :

1. Ou bien les banques centrales sont principalement impliquées dans la production


marchande
2. Ou les banques centrales sont principalement impliquées dans des tâches de
réglementation ou de production non marchande
3. Ou les banques centrales sont impliquées dans la production marchande et non
marchande

Pour comprendre cette question, nous étudierons dans cette partie les fonctions et les
instruments des banques centrales et leur traitement dans les Comptes Nationaux.
55

1.4.4.1.Les fonctions et les instruments de la Banque Centrale

Les services d'une banque centrale sont triples de nature car ils embrassent trois domaines
principaux : le système de paiement, la politique monétaire, et le contrôle d'opérations
bancaires.

Le système de paiement est conçu pour faire de la devise un moyen sûr et efficace de
change. L'évolution du rôle des banques centrales à cet égard est passée par deux phases
principales. La première phase est liée à la distribution des billets de banque convertibles, a
permis de reconnaître que l’émission des notes avait des effets sociaux importants et
exigeait ainsi l’application des mécanismes pour protéger les intérêts publics.

La seconde phase, liée à la prolifération des dépôts en banque, a mené à l'abolition des
bénéfices en tant que premier objectif et à la nécessité de créer un établissement public
doté des pouvoirs de prêteur afin de garantir la stabilité du système bancaire.

Cependant, avec l'augmentation du nombre de banques commerciales, les banques


centrales devaient jouer un autre rôle essentiel : fournir aux banques commerciales des
services semblables aux services de paiement offerts par ces banques commerciales aux
particuliers et aux compagnies. Dans le cas des paiements interbancaires, les banques
centrales sont devenues la seule contrepartie possible en tant que "prêteur de dernier
recours". Ces services des banques centrales pourraient être considérés comme production
marchande.

Ainsi, les systèmes actuels de paiement peuvent être comparés à une pyramide ; la base
représenterait les particuliers et les compagnies, le premier étage, les banques
commerciales qui offrent des services de paiement aux particuliers et aux compagnies, et au
dessus, la banque centrale qui joue vis-à-vis des banques commerciales le rôle que ces
dernières jouent auprès des particuliers et des compagnies.

La politique monétaire vise à stabiliser la valeur réelle de l'unité de compte. La banque


centrale contrôle l'approvisionnement en argent pour des buts macro-économiques.
Puisque c'est le seul établissement capable d’émettre des billets de banque, elle pourra
56

refinancer les banques commerciales avec de l'argent demandé par leurs clients. Elle peut
également agir sur la création monétaire en fixant le taux pour les réserves des banques
commerciales ou par la restriction de crédit. La banque centrale peut également intervenir
sur le marché interbancaire par la détermination des taux d'intérêt de référence

La politique monétaire a un aspect non marchand dominant même si les opérations de


marché libre sont en général rémunérées.

L'importance croissante des dépôts en banque dans toute la masse monétaire a demandé et
a influencé le contrôle des opérations bancaires. Le contrôle des opérations bancaires sert
à protéger l'épargne investie sous forme d’actifs monétaires agissant entant que réserves. La
confiance dans la substituabilité parfaite de la devise des banques commerciales par la
devise centrale de la banque centrale est une condition préalable à une large
adoption/utilisation de la devise et des dépôts. D'une manière générale, les banques
centrales commandent et favorisent la bonne santé des banques commerciales. Cette
fonction de contrôle a un aspect non marchand dans les opérations de banque centrale.

1.4.4.2.Mesure de la production des banques centrales en général

Le SCN recommande que le rendement des SIFIM des banques centrales soit mesuré comme
celui des autres institutions financières, à savoir par la différence entre l'intérêt reçu et
l’intérêt payé. Mais pour les banques centrales, le problème de la mesure de leur production
est plus complexe que pour les banques commerciales en raison de leur mission publique et
de leur rapport avec le gouvernement général. Pour certains pays, à certaines périodes,
l'application de la méthode proposée dans le SCN 1993 pour mesurer la production des
banques centrales présente des problèmes et mène même à des résultats peu communs ou
absurdes. Certains pays en voie de développement ont obtenu des valeurs négatives pour la
production de la banque centrale en raison de la politique monétaire poursuivie par leurs
gouvernements.

L'idée principale mise en application maintenant dans le SCN 2008 est de faire la distinction
entre trois larges groupes de services de la banque centrale. Ce sont les services de la
politique monétaire, l’intermédiation financière et les cas limites.
57

o Les services d'intermédiation financière sont individuels en nature et en l'absence de


l'intervention en matière de politique dans les taux d'intérêt demandé par les banques
centrales, ils seraient traités comme production marchande.
o Les services de la politique monétaire sont collectifs en nature qui servent la
communauté dans l'ensemble, et ils représentent ainsi la production non marchande.
o Les cas limites, tels que les services de supervision peuvent être classifiés comme
services marchands ou non marchands selon qu’on demande des frais explicites
suffisants pour couvrir les coûts de fourniture des services.

En principe, en cas d'intermédiation financière, le calcul de la production se fait comme pour


les banques commerciales. En cas de services de la politique monétaire (production non
marchande) nous procédons comme si nous compilons la production de l'administration
publique du gouvernement général : nous supposons que l'excédent net de fonctionnement
est zéro et nous ajoutons la compensation des employés et la consommation intermédiaire.
Bref : nous utilisons la technique des coûts.

Mais pour la production non marchande nous devons résoudre un problème. Cette
production est produite par le secteur de sociétés financières mais elle doit être enregistrée
comme consommation collective qui par définition est une dépense du secteur d’activité du
gouvernement général. Ainsi, selon l'enregistrement des Comptes Nationaux, le
gouvernement général achète pratiquement cette production de la banque centrale. Afin
d'équilibrer ce paiement virtuel nous enregistrons également un transfert courant du même
montant (virtuel aussi) et dans la direction opposée, de la banque centrale au gouvernement
général. En conséquence, l’épargne et le montant net des prêts du gouvernement général
aussi bien que ceux de la banque centrale restent inchangés.

1.4.5. les compagnies d'assurance

Les compagnies d'assurance et les fonds de pension rassemblent toutes les unités
institutionnelles visant à assurer c.-à-d. transformer les risques individuels en risques
collectifs, en garantissant le paiement d'une somme (allocation ou service) au cas où un
risque se réaliserait. Pour garantir de tels paiements, les unités de ce sous-secteur doivent
constituer des réserves et elles sont responsables de leur investissement. Les principales
ressources de ces unités sont des primes contractuelles ou des contributions volontaires.
58

Les sociétés d'assurance sont libres d’organiser le type de services qu'elles souhaitent
proposer, alors que les fonds de pension doivent limiter leur intervention à l'assurance
collective des risques et des besoins sociaux des parties assurées.

nous allons commencer par examiner les caractéristiques pertinentes des services
d'assurance et les définitions des termes que nous devons connaître pour comprendre la
suite de cette partie.

1.4.5.1. Caractéristiques pertinentes de l'assurance

Aux termes de l'accord d'une police d'assurance, l’assuré effectue un paiement (une prime) à
la société d'assurance et, si ou quand un événement indiqué se produit, la société
d'assurance effectue un paiement (indemnité) à l’assuré. De cette façon, l’assuré se protège
contre certaines formes de risque. La société d'assurance est rémunérée pour ses services
en faisant payer des primes qui couvrent les réclamations ainsi que leur coût. Cependant, le
simple enregistrement des primes et des indemnités réelles payées dans les comptes ne
refléterait pas les liens entre les primes et les réclamations. Au lieu de cela, certaines
transactions réelles sont décomposées et d'autres sont imputées afin de faire valoir les
processus économiques sous-jacents ayant lieu réellement.

Voyons d’abord quelques termes importants utilisés à cet égard :

o La prime "effective" est la prime payée par les assurés pour obtenir une couverture
d’assurance contre certains risques spécifiques au cours d’une période donnée.
o La prime "acquise" représente la part de la prime effective correspondant à la période
comptable. Par exemple, si une police annuelle ayant une prime de 120 unités entre en
vigueur le 1er avril et les comptes sont préparés pendant une année civile, la prime
acquise dans l’année civile est 90.
o Une "indemnité" (compensation) est le montant dû à l’assuré en règlement d’un
sinistre couvert par la police d’assurance, survenant au cours de la période de validité
de la police. Les indemnités deviennent exigibles quand l'événement se produit, même
si le paiement est effectué quelque temps après. Les indemnités qui deviennent
exigibles sont décrites comme "indemnité dû ". Les "indemnisations d’assurance en
cours" couvrent les sinistres non encore déclarés mais non encore réglés ou les sinistres
déclarés et réglés mais pas encore indemnisés.
59

Dans le SCN, les assurances sont sous-classifiées de deux manières différentes. D'abord nous
faisons la différence entre l'assurance directe et la réassurance. L'assurance directe est le cas
commun : contrat entre la société d'assurance et ses clients. Dans la réassurance, la
protection est assurée par une société d'assurance à une autre.

La deuxième manière de sous-classifier les assurances est de faire la distinction entre


l’assurance- vie et l'assurance-dommages. Du point de vue d'un système comptable comme
le SCN, il y a une différence significative entre elles qui mène à différents types d'entrées.
L'assurance-dommages consiste en la redistribution dans la période courante entre tous les
assurés et quelques demandeurs. On suppose que toutes les primes couvrent entièrement
les réclamations rapportées en cela chaque année. Il n’y a pas ou presque pas de disposition
intertemporelle. Par contraste avec cela, l’assurance-vie redistribue principalement les
primes payées sur une certaine période de temps comme prestations payés plus tard au
même assuré. Essentiellement les primes et les prestations d’assurance-vie sont des
transactions financières tandis que les primes et les réclamations d'assurance-dommages
sont des transactions courantes. Dans le cas d’assurance-vie il y a toujours un paiement à
l’assuré.

Un cas spécial et peut-être incompréhensible est l’assurance temporaire. L'assurance


temporaire fournit une indemnité en cas de mort dans une période donnée mais pas dans
aucune autre circonstance. Elle est considérée comme assurance-dommages parce que,
comme avec les autres assurances-dommages, une réclamation n’est payable qu’en cas de
mort. Dans la pratique, en raison de la manière dont les sociétés d'assurance tiennent leurs
comptes, il peut toujours ne pas être possible de séparer l'assurance temporaire de l'autre
assurance-vie. Dans ces circonstances, l'assurance temporaire peut être traitée de la même
manière que l’assurance-vie pour des raisons purement pratiques.

Pour comprendre le traitement des assurances dans les Comptes Nationaux il est également
important d'apprendre les principaux aspects de traitement des différents types de réserves
que les compagnies d'assurance détiennent dans le but de distribuer les risques et les primes
et indemnités connexes au fil du temps :

o Les primes sont habituellement payées au début d'une période d'assurance, tandis que
les réclamations arrivent à échéance plus tard, dans le cas de l’assurance-vie souvent
beaucoup d'années plus tard. Ainsi, une partie de la prime est à la disposition de la
société d'assurance pour investir et en gagner un revenu. Ces montants s'appellent
60

réserves. Le revenu gagné sur les réserves permet aux sociétés d'assurance de
demander des primes inférieures à ce qu'elles seraient en d’autres cas. Une mesure
appropriée du service fourni doit rendre compte de ce revenu. Mais le revenu concerné
provient des primes des assurés. C'est une forme de crédit accordé par eux à la société
d'assurance décrite comme primes non acquises.
o De même, même quand les réclamations arrivent à échéance, le paiement peut être
retardé, souvent en raison de la négociation au sujet des montants dus. C'est une autre
forme semblable de crédit, décrite comme réserves contre les réclamations en
souffrance.
o Il y a deux autres éléments de réserves d'assurance, les réserves mathématiques pour
l’assurance-vie et les réserves pour l'assurance avec-profit. Elles représentent des
montants mis de côté pour des paiements d’indemnités à l'avenir.

Habituellement les réserves sont investies dans des actifs financiers et le revenu est sous
forme de revenu d’investissement (intérêt et dividendes). Parfois, cependant, ils peuvent
être utilisés pour produire l'excédent net de fonctionnement dans un établissement séparé
ou comme activité secondaire. L'exemple le plus commun est tiré des biens immobiliers.

Il est fréquent avec les assurés de l’assurance-vie que des revenus des réserves soient
affectés aux assurés chaque année. Ces sommes sont souvent décrites comme bonis. Elles
ne sont pas réellement payées aux assurés mais les passifs de la société d'assurance vis-à-vis
des assurés augmentent de ce montant. Ce montant est présenté dans le SCN comme
revenu de la propriété (virtuellement) affectés aux assurés. En outre, tout le revenu de
l'investissement des réserves de l’assurance-dommages et de tout excès du revenu de
l'investissement des réserves de l’assurance-vie sur tous les montants explicitement affectés
aux assurés, est montré dans le SCN comme "revenu de la propriété affecté aux assurés". Il
est présenté comme payable aux assurés dans la distribution du compte de revenus
primaires.

Pour l’assurance-dommages, le même montant est alors pratiquement remboursé à la


société d'assurance en tant que prime complémentaire dans la distribution secondaire du
compte de produits. Pour l’assurance-vie, les primes et les primes complémentaires ainsi
que les indemnités sont présentées dans le compte financier.

Dans la pratique, la méthode habituelle est de distribuer le revenu de la propriété


proportionnellement aux primes effectives payables. Pour l’assurance-vie directe, tous les
assurés sont des individus et ainsi le revenu de la propriété est affecté aux ménages
(probablement comprenant quelques ménages non-résidents).
61

1.4.5.2. La production de l'assurance

La production de la société d'assurance représente le service fourni aux assurés.

La production de l'assurance-dommages c’est

les primes acquises

plus les primes complémentaires

moins les indemnités dues

Ceci est très clair mais a besoin d’une certaine explication du terme indemnités "ajustées" :
Le niveau des réclamations change d'année en année et il peut y avoir des événements
exceptionnels tels que des tremblements de terre qui causent un niveau particulièrement
élevé de réclamations. Cependant, les services d'assurance sont produits sans interruption
et pas simplement quand le risque se produit. Ni le volume ni le prix des services d'assurance
n'est directement affecté par la volatilité des réclamations. Pour cette raison, la formule
emploie un chiffre pour les indemnités ajustées basées sur l'expérience antérieure et les
attentes futures. Elle peut être dérivée statistiquement d’une approche d’attentes basée sur
une expérience précédente du niveau des réclamations.

La production de l’assurance-vie est calculée comme étant

les primes acquises

plus les primes complémentaires

moins les indemnités dues

moins les augmentations (plus les diminutions) des réserves de l’assurance-vie.

La production de la réassurance est calculée exactement de la même manière que pour


l'assurance-dommages, sans se soucier si ce sont des polices d’assurance-vie ou d’assurance-
dommages qui sont réassurées.

Notez s’il vous plaît que la production de la compagnie d'assurance est un service qui a une
entrée de contrepartie sous la consommation intermédiaire ou sous la consommation finale.
62

Et sachez que les primes d'assurance-dommages enregistrées dans les comptes courants
doivent être enregistrées après déduction de ce frais de service.

Chapitre II : Les Relations entre les secteurs institutionnels résidents


et le Reste du Monde
II.1. Définition et convention d’écriture

Définition

Les relations d’une économie avec le reste du monde sont enregistrées dans un document
communément appelé la balance des paiements.
La balance des paiements (BP) est un document comptable qui résume l’ensemble des
transactions (réelles, financières et monétaires) entres les résidents d’une économie et le
reste du monde au cours d’une période déterminée, en général l’année.
De manière générale, la BP enregistre en détails les transactions qui impliquent l’importation
et l’exportation de biens ou services ainsi que les opérations qui servent à les financer.
Il existe ainsi 2 sortes de transactions internationales dans la BP: celles qui impliquent
l’échange de biens et services et celles qui impliquent l’échange d’actifs.

Convention d’écriture.

La BP est tenue dans la monnaie du pays concerné; elle enregistre des flux ou des variations
de stock.
Elle est tenue en termes de transactions et non de règlements. En effet, Les échanges entre
résidents et non-résidents peuvent être saisis soit au moment de leur réalisation, soit de leur
règlement. C’est la 1ère approche qui est utilisée dans la majorité des pays, sur
recommandation du FMI. Elle présente l’avantage de faire apparaître les flux économiques
en les distinguant des termes des paiements.

II.2.Le principe d’enregistrement en débit et crédit

Les différents comptes de la BP sont tenus en débit-crédit avec une règle simple:
• Toute opération qui induit une entrée d’argent (vente) dans le pays doit s’inscrire au
crédit avec un signe positif (+). Exemple: exportation, vente d’actif (emprunt).
• Toute opération qui induit une sortie d’argent (achat) du pays doit s’inscrire au débit
avec un signe négatif (-). Exemple: importation, achat d’actif (prêt).
Toute transaction internationale est automatiquement enregistrée 2 fois, dans 2 comptes
différents et en sens inverse dans la BP. Elle entraîne une double écriture dont une en débit
et l’autre en crédit. Ainsi en théorie, la BP doit être toujours équilibrée (solde BP = 0).
63

II.3.Les comptes de la balance des paiements

Les flux économiques, financiers et monétaires à l’origine des opérations entre résidents et
non-résidents peuvent être répartis en 4principaux comptes, comme le montre le tableau ci-
dessous.
Tableau de la structure de la balance des paiements.
Opérations Crédit(+) Débit(-)
1. Compte de transactions courantes
1.1. Marchandises (Biens) Exportation Importation
1.2. Services Ventes Achats
1.3. Revenus (Salariés, Investissements….) Reçus Versés
1.4. Transferts courants Reçus Versés
2. Compte capital
2.1 Transferts en Capital Reçus Versés
2.2. Acquisition d'actif non financiers Ventes Achats
3. Compte financier
3.1. Investissements directs (LT) Entrées Sorties
3.2. Investissements de portefeuille (LT-CT) Entrées Sorties
3.3. Produits financiers dérivés Entrées Sorties
3.4. Autres Investissements (CT) Entrées Sorties
3.5. Avoirs officiels de réserve Entrées Sorties
4. Erreurs et Omissions

II.3.1. le compte des transactions courantes.

Ce compte comporte 4 types d’opérations:


• les échanges de biens: exportation et importation de biens;
• les échanges de services: services juridiques, services de constructions, voyages, ...;
• les versements de revenus: rémunération des salariés (salaires versés aux travailleurs non-
résidents par le pays, et aux travailleurs résidents par l’étranger) revenus des
investissements (intérêts et dividendes reçus et versés).
• les transferts courants sans contrepartie: les transferts d’Etat à Etat, les aides bilatérales,
dons reçus et versés, ...

II.3.2. Le compte capital

Le compte capital comprend généralement deux postes:


• les transferts de capital: remises de dettes, aide internationale au développement, ...
Exemple: Le gouvernement burundais décide d’annuler une dette de 1 000.000 de Fbu
contractée par le Congo. Cette décision équivaut pour le Burundi à transférer un capital de 1
000.000 de Fbu au Congo et sera enregistrée comme un débit dans le compte de capital du
Burundi.
• les acquisitions ou cessions d’actifs non financiers et non produits: les brevets, les droits
d’auteur, les marques.
64

II.3.3.Le compte financier

Le compte financier retrace les flux financiers avec le reste du monde. Il comprend notamment:
• Les investissements directs (de "long terme") qui correspondent à une prise de participation
d.au moins 10% d.une entreprise.
• les investissements de portefeuille qui répondent à une logique de placements diversifiés
(actions, obligations, instruments de marché, ...) dans lesquels la prise de participation d.une
entreprise doit être inférieur à 10%.
• les produits financiers dérivés: swaps, futures, options (les instruments de gestion des
risques)
• les autres investissements: crédits commerciaux, prêts et dépôts.
• les avoirs officiels de réserves: les avoirs du pays à l’étranger ainsi que les avoirs étrangers
au pays.
Les avoirs officiels de réserves ou réserves officiels internationales sont des avoirs extérieurs à la
disposition immédiate et sous le contrôle des autorités monétaires (la banque centrale) pour leur
permettre de financer les déséquilibres de paiements ou d’intervenir pour réduire l’ampleur. Ces
réserves sont principalement constituées d’or, d’actifs financiers (comme les obligations
gouvernementales (les dettes bancaires étrangères,...), les droits de tirage spéciaux, la position nette
de réserves au FMI et les devises étrangères (réserve de change).
Un produit dérivé ou contrat dérivé ou encore derivative product est un instrument financier:

• dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un autre produit appelé sous-jacent ;
• qui ne requiert aucun placement net initial ou peu significatif ;
• dont le règlement s'effectue à une date future.

À l'origine, les produits dérivés ont été créés pour permettre aux entreprises de se couvrir contre différents types de risques financiers. Le
premier a été le risque de cours des matières premières. Par exemple, un fabricant de confiture s'engage sur un prix constant sur l'année, il ne
peut donc pas répercuter les fluctuations du prix du sucre sur celui des pots de confiture. Quand il détermine le prix de vente de ses pots, il doit
donc faire l'hypothèse d'un prix moyen du sucre pour la suite de l'année. S'il achète son sucre au prix du marché pendant le reste de l'année, il
peut alors rencontrer deux situations :

• si le prix réel est en dessous de ses prévisions, il augmente ses marges. Il fait une rentrée d'argent inattendue ;
• mais si le prix réel augmente cela entraîne des problèmes qui risquent d'affecter le processus industriel. Dans le pire des cas, on peut
imaginer qu'il n'ait plus assez d'argent pour acheter le sucre au prix du marché et qu'il soit obligé de stopper sa production.

Les risques spéculatifs sont donc très asymétriques pour notre fabricant de confiture :

• en positif : une entrée d'argent non prévue qui viendra donc dormir dans la trésorerie de l'entreprise.
• en négatif : un blocage potentiel de la production.

Il serait donc préférable pour le fabricant de laisser ce risque spéculatif à d'autres. C'est ce qu'il peut faire en achetant par exemple, au 1er
janvier des options d'achat de sucre (dans cet exemple) pour chacun des mois de l'année, l'assurant ainsi de compenser ses pertes si le prix du
sucre augmentait au-dessus des prévisions.

II.3.4. Les erreurs ou omissions


Etant donnée le principe d’enregistrement en partie double, le total du débit doit être logiquement
égal à celui du crédit et le solde doit ainsi être nul. Mais en réalité, ce solde n’est que rarement nul.
D’où vient alors cette différence entre le total du débit et du crédit?
Elle peut venir:
• des erreurs ou des oublis des opérateurs en charge de l’enregistrement des opérations,
• des opérations volontairement non déclarées ou sur-(sous)facturées,
• de l’utilisation de plusieurs sources statistiques pour comptabiliser les opérations.
65

Le compte "erreurs ou omissions" sert ainsi à rééquilibré la BP afin d’obtenir un solde égal à 0.

II.4. Les différents soldes de la BP

On peut regrouper les soldes de la BP en 4 grandes catégories:


• le solde courant (biens, services, revenus et transferts);
• le solde du compte capital;
• le solde de la balance des capitaux (privés): compte financier hormis les opérations
des organismes étatiques (exemple, le Trésor public) et de la banque centrale;
• le solde des avoirs officiels de réserves ou la balance des transactions officielles (les
organismes étatiques et la banque centrale).

II.4.1.Le solde des opérations courantes (notée BC)

Le solde courant peut se subdiviser en trois catégories:


• La balance commerciale (solde du poste 1.1) qui correspond à la différence entre les
exportations et les importations de marchandises. Elle permet de mesurer la
compétitivité de l’économie vis-à-vis du reste du monde.
• la balance des biens et services (solde des postes 1.1 +1.2) qui comprend la balance
commerciale à laquelle s’ajoute la différence entre les exportations et les
importations de services.
• le solde des opérations courantes (solde des postes 1.1+ 1.2 + 1.3 + 1.4) qui est égale
à la différence entre le crédit des opérations courantes et le débit de ces mêmes
opérations.

II.4.2.Le solde du compte capital (notée C)

Le solde du compte capital (solde des postes 2.1 + 2.2) correspond à la différence entre le
crédit des opérations en capital et le débit de ces mêmes opérations.

Besoin ou capacité de financement (notée BF)


La somme du solde des opérations courantes (BC) et de celui du compte de capital (C)
correspond au besoin ou à la capacité de financement de la nation. On parle aussi
d’épargne financière nette de la nation.

II.4.3.La balance des capitaux (notée K)

La balance des capitaux correspond au solde des flux financiers, hormis ceux à court terme
et à long terme de la Banque Centrale. Il s’agit donc du solde des 3 premiers postes (3.1, 3.2
et 3.3) du compte financier auxquels s’ajoutent les flux d’autres investissements (poste 3.4)
n’impliquant pas la banque centrale.
66

II.4.4.La balance des transactions officielles

La balance des transactions officielles (notée DRC/P) correspond à la différence entre les
créances étrangères en réserves officielles (notamment les réserves de change RC) sur le
pays et les avoirs en réserves officiels du pays. Il s’agit donc du solde du poste 3.5 du compte
financier. Ces réserves permettent à la banque centrale d’influencer les conditions
macroéconomiques du pays en les achetant ou en les vendant.

II.5 Exercice d’approfondissement.

II.5.1.Enoncé
Le Kangalé, pays d’Afrique, appartient à la Communauté Est Africaine et aux grandes
institutions internationales. Les services chargés d’établir les comptes nationaux du Kangalé
disposent les données établies par différentes administrations pour l’année n :

Direction des douanes


-exportations de biens (FAB) 580
-importations de biens (CAF) 630
Institut de la statistique
-exportations de services 90
-importations de services 70
-consommation finale des résidents hors du territoire économique 30
-consommation finale des non-résidents sur le territoire économique 55
Direction des impôts
-dividendes versés par les entreprises kangalé à des non-résidents 15
-dividendes reçus de non-résidents 20
Direction du Trésor
-intérêts versés à des non-résidents 110
-intérêts reçus de non-résidents 95
-versement des travailleurs étrangers employés pour une durée de plus d'un an en Kangalé à leur familles restées dans les pays d'origines 8
Direction du budget
-prélèvement sur les recettes d'impôts au profit du budget de l'EAC 17
-subventions du fonds est africain de développement 18
-contributions de Kangalé aux organismes internationaux 12
-versement de l'EAC au budget de l'Etat kangalé pour le programme de construction de routes 5
Question 1

Construire le compte non financier des relations de l’économie kangalé avec le reste du
monde.

Question 2

Comparer le solde des exportations et importations au solde du compte des opérations avec
le reste du monde.
67

II.5.2. Corrigé de l’exercice

Question 1
Compte des relations avec le reste du monde
Compte non financier
Emplois ressources
Exportations de biens 580 Importations de biens 630
Exportations de services 90 Importations de services 70
Consommation finale des non-résidents sur 55 Consommation finale des résidents hors du
le territoire territoire économique 30
Total des exportations 725 Total des importations 730
Intérêts 95 Intérêts 110
Dividendes 20 Dividendes 15
Subventions d'exploitation de la 18
communauté Prélevements au profit de la communauté 17
Coopération internationale 5 Coopération internationale 12
Transferts privés internationaux 8
Besoin de financement de la nation -29
Total 863 Total 863

Le compte des relations avec le reste du monde est construit du point de vue des non-
résidents : les exportations kangalé de bien et services constituent un emploi (ou une
dépense) pour le Reste du Monde et les Importations une ressource. Les exportations
comprennent les exportations de biens (580), de services (90) et la consommation finale des
non-résidents sur le territoire kangalé (55). La composition des importations est identique.
Les revenus, lorsqu’ils sont versés à des non-résidents constituent des recettes constituent
des recettes pour ceux-ci ; ils s’inscrivent en ressource : les non-résidents ont ainsi perçu 110
d’intérêts. Les revenus reçus par les résidents sont des emplois ou dépenses pour le RM : les
résidents ont reçu des non-résidents 95 d’intérêts.
Le total des ressources, 892, est supérieur à celui des emplois du RM, 863 ; le RM a une
capacité de financement de 29 ou encore, le Kangalé a un besoin de financement à l’égard
du RM de 29 : ce dernier point de vue est retenu.

Question 2

Le Kangalé importe un peu plus qu’il n’exporte ( 725-730=-5) mais son besoin de
financement est beaucoup plus élevé (-29) ; cette situation s’explique surtout par le fait qu’il
verse plus de revenu au RM qu’il n’en reçoit.
68

Chapitre III : Tableau de synthèse des comptes des secteurs


institutionnels.
Tous les comptes des secteurs institutionnels d’une économie sont représentés dans un tableau
communément appelé Tableau des Comptes Economiques Intégré (TCEI)qui l’appellation actuelle de
ce qui était appelé le Tableau Economique d’Ensemble (TEE)

III.1.Définition et structure du TCEI.


Le TCEI est un tableau qui présente un croisement des comptes des secteurs institutionnels et des
comptes des opérations (Équilibre ressource/ emploi par opération. Il rassemble les comptes de tous
les secteurs institutionnels résidents, ceux de l’économie nationale (obtenus par agrégations des
comptes des secteurs) et ceux du reste du monde. Le TCEI est décomposé en deux blocs : le premier
retrace les comptes et les opérations non financières en ressource et en emploi ; le second enregistre
les comptes et les opérations financières en flux nets de dettes et flux nets de créances.

Les colonnes constituent les comptes complets des secteurs institutionnels (sociétés non financières,
institutions financières, administration publique, ménage et extérieur.

Les lignes correspondent aux comptes d’opérations (équilibre ressource_emploi par opération). Trois
types d’opérations sont distinguées - Des opérations sur biens et services - Des opérations de
répartition - Des opérations financières qui doivent être équilibrées entre les flux nets de dettes et
les flux nets de créances.

III.2.Usage du TCEI
La principale importance du TCEI est qu’il permet le calcul des principaux agrégats et rations macro-
économiques.

III.2.1.Les agrégats macroéconomiques.


Les agrégats les plus importants sont : Le PIB, le RNB, le RND, l’Epargne Brute, la Capacité ou Besoin
de Financement, le Patrimoine financier.

III.2.2. Les ratios macroéconomiques.


Les ratios des Sociétés Non Financières (SNF)

Taux de marge = EBE / VAB


Taux d’investissement = FBCF / VAB
Taux d’autofinancement = Épargne brute / FBCF

Les ratios des ménages

Propension moyenne à consommer = CF / RDB


Propension moyenne à épargner= Épargne brute / RDB
Taux d’épargne = Épargne brute / RDB
Taux d’épargne financière = Capacité de financement / RDB
69

Les ratios des administrations publiques

Taux de pression fiscale = Impôts / PIB


Taux de pression parafiscale = Cotisations sociales effectives / PIB
Taux de prélèvements obligatoires = (impôts + cotisations sociales effectives) / PIB

Autres ratios

Taux d’importation = M / PIB


Taux d’exportation = X / PIB
Taux de couverture du commerce extérieur = X / M
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III.3.Structure et exemple du TCEI


March
Emplois Emplois
és des Marché
Comptes des Biens Compte Comptes des s des
Comptes secteurs Total Opérations secteurs Total
et s Biens et
MEN Servic MEN Service
SNF APU RDM es SNF APU RDM s
Exportation des
614 614 B&S 614 614
Importation des
579 579 B&S 579 579
Producti
Productio 3705 3705 Production de B&S on 516 2724 465 3705
n
99 1577 114 1790 CI 1790
Impôts sur les
230 230 produits

417 1147 351 1915 VAB 417 1147 351 1915


Rémunérations des Exploita
57 742 297 1096 salariés tion 1096
Exploitatio Impôts sur la
n 18 44 9 71 production 71

342 361 45 748 EBE/RMB 342 361 45 748


Rémunérations des
salariés Affectati 1096
on des
Impôts sur les
Affectatio revenus
produits 230
n des primaire
Impôts sur la
revenus s
production 71
primaires Revenus de la
52 284 41 114 491 propriété 212 145 23 111 491

1598 222 328 2148 SRP/RNB 1598 222 328 2148


205 50 255 Impôts courants Distribut 255 255
ion
Distributio Transferts courants
seconda
57 18 126 16 217 divers 65 12 110 30 217
n ire des
secondair 290 290 Cotisations sociales revenus 290 290
e des
revenus 352 352 Prestations sociales 352 352
REVENU
1463 166 505 2134 DISPONIBLE BRUT Redistri 1463 166 505 2134
Transferts sociaux bution
Redistribu 216 216 en nature du 216
tion du REVENU revenu
revenu en DISPONIBLE BRUT en
nature 1679 166 289 2134 AJUSTÉ nature 1679 166 289 2134
REVENU
1463 166 505 2134 DISPONIBLE BRUT 1463 166 505 2134
Consommation
1410 281 1691 finale effective Utilisati 1691 1691
Utilisation
Dépenses de on du
du revenu
consommation revenu
1194 497 1691 finale 1691 1691

269 166 8 443 EPARGNE BRUTE 269 166 8 443

Variations des actifs Variations des passifs


EPARGNE BRUTE 269 166 8 443
Transferts en
Capital 17 capital Capital 17 -17 17
120 229 75 424 FBCF 424 424

0 -7 2 -5 Variations de stocks -5 -5
71

EXERCICES DE SYNTHESE DU COURS

Bibliographie.

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