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USTA
Notes de cours
2ème Année
INTRODUCTION A LA
COMPTABILITE NATIONALE
Claude WETTA
Maître Assistant
Antoine YERBANGA
Denis AKOUWERABOU
Assistants
Université Ouaga 2
2
D E U X I E M E P A R T I E
CHAPITRE VI : UTILISATION DE LA COMPTABILITE NATIONALE
POUR LA PREVISION ECONOMIQUE ........................................ 66
I.- Description des opérations sur biens et services......................................................... 66
I.1.- la production ................................................................................................................ 66
I.2.- la consommation intermédiaire .................................................................................. 69
I.3- la consommation finale ................................................................................................ 69
I.4.- La Formation brute de Capital fixe (FBCF).............................................................. 69
I.5.- Variation de stock 70
I.6.- le commerce extérieur ................................................................................................. 70
I.7.- Equilibre général des biens et services 70
II.- Les tableaux Ressources – Emplois ............................................................................ 70
III.- Le tableau entrées-sorties (TES) ............................................................................... 72
III.1.- Architecture générale du TES ................................................................................. 72
III.2. - Les utilisations du T E S ......................................................................................... 83
III.3 – Exemple d’utilisation 88
CHAPITRE VII : LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE ........................... 93
I. -Tableau Economique d’Ensemble simplifié................................................................ 93
I.1.- Les comptes d’opérations ............................................................................................ 95
I.2- Les comptes des secteurs .............................................................................................. 96
II.- L’utilisation du tableau économique d’ensemble ..................................................... 96
II.1.- Les Agrégats du SECN .............................................................................................. 97
II.1.1.-Le produit intérieur brut aux prix du marché ........................................................ 97
II.1.2.-Le revenu national au prix du marché ................................................................... 99
II.1.3.-Le revenu national au coût des facteurs ................................................................. 99
CHAPITRE VIII : LE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIÈRES ......................
I.- LES OPERATIONS FINANCIERES (O.F.) ............................................................ 101
I.1.-Description des opérations financières...................................................................... 102
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2. Background
Ces objectifs ne peuvent être facilement atteints que si les étudiants disposent d’un background
sur les notions élémentaires développés en première année : La comptabilité générale (principe
de la partie double), la macroéconomie (concepts de base), les statistiques (indices, moyennes,
écart-types), les mathématiques (éléments de calcul matriciel) et l’histoire de la pensée
économique.
3. Plan du cours
Le cours est organisé autour de neuf chapitres structurés en deux parties principales. Les deux
parties sont précédées d’un chapitre d’introduction générale à la comptabilité nationale.
1. La première partie traite des systèmes de comptabilité nationale appliqués dans les pays
africains. Elle contient les chapitres suivants :
Chapitre 1. Les principes généraux : Les principes comptables, le champ temporel et spatial sont exposés ;
Chapitre 3. Les comptes consolidés et des secteurs institutionnels : les secteurs institutionnels et leur compte
ainsi que les comptes consolidés sont présentés en détail ;
Chapitre 4. Les comptes d’opération : les opérations sur B&S, de répartition et financières sont développées.
5. Références
1. BRUNHES B. Présentation de la COMPTABILITE NATIONALE française 6ème Edition DUNOD, PARIS.
2. Monique ANSON-MEYER, La nouvelle comptabilité des Nations Unies en Afrique,
L’HARMATTAN, PARIS 1992.
4. Marie -France FABRE. Initiation à la comptabilité nationale. Adaptations possibles aux pays
africains. 2è éditions, Ministère de la coopération, Parie, 1980.
6. L’évaluation. Note sur 20 avec partiel (40%) et session finale (60%). QCM et exercices.
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1.2 Objet
La comptabilité nationale a pour objet la description des faits économiques. Les informations
chiffrées permettent de décrire ces faits économiques que sont la croissance, la production, la
répartition et l’accumulation de richesses etc.
1.3 Historique
L’encadré suivant résume bien l’historique de la Comptabilité Nationale (CN) :
Légende : SECN : Système Elargi de Comptabilité Nationale et SEC : Système Elargi de Comptabilité
Entreprises Ménages
L’argent étant la mesure de tous les biens économiques, la comptabilité nationale retient
principalement les flux monétaires. Les flèches du circuit économique vont dans le sens où
circule l’argent.
La comptabilité nationale vise à représenter l’économie sous une forme simplifiée. Les
différents acteurs de la vie économique sont classés en plusieurs groupes et leurs opérations en
quelques catégories pertinentes.
Plusieurs conceptions des agents économiques cohabitent :
La conception institutionnelle (des agents économiques) diffère d’une conception
purement fonctionnelle (cf. la comptabilité normalisée avant 1970), et d’une conception
purement sociologique des sujets de l’activité économique où le circuit économique serait
décrit comme u n système de rapports entre les classes sociales (cf. Quesnay - Marx).
L’agrégation institutionnelle respecte l’unité organique des cellules économiques élémentaires,
regroupées en secteurs institutionnels qui ont une réalité concrète et une forme juridique :
les sociétés, les administrations, les institutions financières
Admettons que dans une économie simplifiée, on ne compte que 3 types d’agents économiques :
deux ménages, deux entreprises et l’Etat. Ces agents entreprennent trois types d’opérations (la
production-P-, la consommation –C- et l’investissement –I-). Comment peut-on regrouper ces
agents afin de pouvoir agréger facilement leurs activités économiques?
PM1 PM 2
PE PE C
M 1 CM1 ; M 2 CM 2 ; E1 1 ; E2 2 ; Ad Ad
I I I E1 I E2 I Ad
M1 M2
1. L’agrégation institutionnelle consiste à unir les agents élémentaires selon leur statut, et à
additionner les comptes d’activités correspondants soit :
12
PM = PM1 + PM2
Ménages CM = CM1 + CM2
IM = IM1 + IM2
CA
Administrations
IA
PE = PE1 + PE2
Entreprises
IE = IE1 + IE2
Unités réelles, possédant un certain statut juridique. Les ménages sont repérables concrètement,
à l’occasion d’un recensement par exemple.
Inconvénients : les secteurs institutionnels recouvrent des réalités sociales très disparates. Les
«ménages», par exemple, regroupent familles de PDG et de paysans. Dans ce cours la
conception institutionnelle sera privilégiée.
Les institutions de crédit, dont la fonction principale est de financer, c’est-à-dire de collecter
l’épargne et d’accorder des crédits.
Les entreprises d’assurance dont la fonction principale est de garantir un paiement en cas de
réalisation d’un risque.
Les administrations publiques sont des organismes qui, à titre principal produisent des
services non marchands destinés à la collectivité et qui redistribuent des revenus et des
patrimoines.
Les administrations privées regroupent les organismes privés sans but lucratif à l’exception de
ceux qui sont classés dans les SQS ou dans les administrations publiques.
Les ménages. Dans ce secteur, se retrouvent les personnes physiques en tant que titulaires de
revenus et les consommateurs mais aussi en tant que producteurs lorsqu’il s’agit d’entreprises
individuelles.
Le reste du monde (RDM). Le RDM est un agent fictif qui achète ce qui est exporté et vend ce
qui est importé. La création d’un tel secteur permet de faire apparaître les opérations entre les
résidents et le RDM.
Les six (6) secteurs institutionnels qui viennent d’être cités seront étudiés ultérieurement.
Entreprise
Ménage
Salaires et autres revenus
Impôts Impôts
directs indirects
Versés à
Salaires Marché Biens et Services l’Etat
& Prestations
Sociales aux
Ménages
Reste du Monde
Administration
Les opérations financières (OF) qui portent sur les créances et les dettes. Les opérations
financières montrent comment les secteurs qui ont dépensé plus que leurs ressources se sont
endettés, et comment ceux qui ont dépensé moins que leurs ressources ont employé leurs
excédents. Les secteurs qui ce sont endettés ont un besoin de financement et ceux qui ne se sont
pas endettés ont une capacité de financement. Entre secteurs à besoin de financement et secteurs
à capacité de financement, se produit donc une compensation sous la forme de monnaie,
d’actions et obligations, de prêts à plus ou moins long terme…etc. Cette compensation
s’effectue sur le marché financier ou marché du capital. Schématiquement, on a la figure
suivante :
Ménage Entreprise
Marché financier
PREMIERE PARTIE
En effet alors que la comptabilité d’entreprise est fondée sur des réflexes égoïstes qui
représentent celle-ci en situation de concurrence ouverte sur l’extérieur, la comptabilité nationale
s’intéresse au produit global de la Nation.
OBS OF
OR OF
OF OF Compte financier
Les comptes nationaux ne résultent pas d’une agrégation des données émanant des «micro-
comptabilités ou comptabilités individuelles». Le plus souvent, ils seront construits sur des
estimations statistiques, issues de sources hétérogènes, souvent non comptables. On peut dire
que la comptabilité nationale présente une information statistique dans un cadre
comptable, mais elle n’est pas à proprement parler une comptabilité au sens strict du terme.
Le passage d’une comptabilité micro-économique à une comptabilité macro-économique
s’opère en procédant à une agrégation des agents économiques en ensembles homogènes. Par la
suite il est apparu utile pour la compréhension des processus économiques, de regrouper les
opérations suivant leur nature ; la notion de comptes écrans apparaît avec cette exigence.
SQS SQS
M M
A A
Le nombre de relations ainsi décrites est égal au carré du nombre d’unités retenues.
Or on ne connaît pas toujours précisément l’unité émettrice et l’unité réceptrice. Par ailleurs
le schéma ci-dessus devient rapidement trop complexe quand on multiplie le nombre de
secteurs institutionnels ou quand on les subdivise.
Les comptables nationaux ont été amenés à adopter la méthode du compte-écran, qui
consiste à interposer entre deux unités institutionnelles un compte d’opération qui joue le
rôle de compte-écran. Ainsi quand une société verse un salaire à un ménage la relation
société – ménage est décomposée en deux relations distinctes :
- une relation : société – opération salaire
- une relation : opération salaire – ménage.
E E E E
M M M Compte
M
écran
A A A A
32 = 9 3x2=6
Les comptes écrans ont aussi une signification économique : quand il y a transaction sur un
marché (OBS, certaines OF) acheteurs et mêmes vendeurs peuvent être anonymes, on sait
qu’elles quantités ont été vendues, mais les destinataires demeurent inconnus. Ceci n’est
plus vrai pour les opérations de répartition.
On a été amené dès lors à reprendre toutes les transactions, achats et ventes, effectuées sur une
catégorie donnée de produits, au cours d’une période déterminée dans une première
catégorie de comptes écrans, dits comptes de transactions et à interposer ces comptes entre
l’acheteur et le vendeur. On a été amené à prévoir une série d’autres comptes écrans :
comptes d’opérations financières ou de créances
comptes de transferts
comptes de dividendes
comptes d’échanges en nature
comptes de cession
comptes de stocks.
Au total six variétés de comptes écrans ont été instituées. Ils présentent un intérêt considérable :
ils correspondent à une véritable réalité économique, symbolisant des marchés comme nous
en connaissons tant, où le commerçant s’interpose entre producteurs et consommateurs
au point qu’ils s’ignorent.
Ils permettent de calculer des grandeurs nationales, ce que l’on appelle des agrégats qui ont
une grande signification. En s’attachant au compte des transactions relatif à un problème
déterminé, il est possible notamment d’évaluer le volume des produits, qui ont été
commercialisés au cours de la période. Enfin ils rendent possible la présentation de la
comptabilité nationale sous forme d’un tableau carré, i.e. un document particulièrement
commode.
II.3. Conséquences
Chevauchement entre période comptable et durée de production ou d’utilisation des biens et
services :
-les produits en cours de fabrication ou en attente d’affectation sont enregistrés au titre des
stocks ;
-la comptabilité nationale étant une comptabilité de flux, seules les variations de stocks
correspondantes peuvent apparaître.
1. Les biens d’équipement sont des biens durables, dont la durée de vie excède un an, et qui
servent à produire d’autres biens. Pour ces biens, seule la valeur de l’amortissement, c’est-
à-dire le rapport entre la valeur du bien et sa durée de vie, constitue la consommation annuelle
du bien d’équipement.
Les biens durables de consommation destinés à la satisfaction des besoins sont considérés
comme consommés (c’est-à-dire détruits) dès leur achat ; exception faite du logement est
considéré comme un bien d’équipement.
2. Evolution de la consommation d’un produit par les ménages. En moyenne annuelle, on
enregistrera le niveau moyen tout au long de l’année. On ne voit ainsi ni la croissance pendant
toute une période, ni le retournement suivi de la décroissance. Il faudrait pour ce faire des
comptes trimestriels.
C’est également le cas des cycles agricoles ne coïncidant pas avec les années civiles et de
nombreux programmes débordant un an (ex des grands projets d’investissement sur 4,5 voire 10
ans).
3. Le problème des créances : les créances nées et éteintes au cours d’une même année
sont négligées par la comptabilité nationale. Seules sont enregistrées comme variations de
créances ou de dettes celles qui franchissent le 31 décembre de l’année considérée.
Définitions de l’unité résidente : unité qui effectue des opérations économiques de façon
durable (1 an minimum) sur le territoire économique d’un pays. Le territoire économique
correspond au territoire géographique moins les enclaves extraterritoriales (ex. ambassades
étrangères) plus les enclaves territoriales à l’étranger (ex. ambassades nationales à
l’étranger).
Ainsi seront considérés comme résidents la succursale d’une entreprise multinationale
étrangère et le travailleur immigré durablement implantés sur le territoire.
Inversement le travailleur durablement émigré à l’étranger n’est pas considéré comme une unité
résidente.
1. Cas des touristes : un ménage national passant ses vacances à l’étranger se trouvera à
l’extérieur du territoire mais continuera d’être résident et sera donc pris en compte dans
l’économie (réciproquement pour les touristes étrangers).
2. Cas des travailleurs frontaliers : ces derniers consomment à leur lieu de résidence, et
seront donc considérés comme résidents du pays où ils ont leur domicile et leur famille de
façon durable.
3. Idem pour les travailleurs saisonniers.
Exemple d’application :
I. Champ de la Production
Dans la notion de production, il y a l’idée de création de bien ainsi que l’idée
d’augmentation de la valeur. La notion de production retenue dépend de la théorie de la valeur
sous-jacente. La comptabilité nationale est tributaire des théories économiques.
totalité des services, qu’ils fassent ou non l’objet d’un échange (ex. les services familiaux). A
noter que la sphère marchande est plus vaste que la sphère productive : ainsi l’achat de biens
manufacturés est considéré comme une simple opération de répartition.
Les services ne sont pas comptés dans la production de la C.P.M. Ce système aboutit à la
décomposition de l’économie en deux secteurs :
Pr oduction, accumulation
Secteur productif
Consommation productive
Pour permettre les comparaisons internationales, les comptables nationaux des pays de l’Est ont
élaborées des tableaux de correspondance entre C.P.M et S.C.N.
Exemple :
1. le travail de la ménagère est productif, mais non socialement organisé, donc exclu de la
production ;
2. le transport de matières premières est une activité productive mais non le transport de
voyageurs ;
3. le travail d’une dactylographe ne sera pas pris en compte dans la production si elle
travaille dans une administration, mais il y sera inclus si elle travaille dans une usine;
4. le travail d’un médecin ou d’un enseignant qui ont des prestations de services dans
l’administration publique n’est pas pris en compte dans la production.
L’ancien système français de comptabilité nationale retient le critère de vente. Selon ce système,
produire c’est « créer des biens et services échangés ou susceptibles de s’échanger sur le
marché ».
La production comprend alors la production de biens matériels et la production de services
marchands. Mais elle ne comprend pas les services gratuits rendus par les administrations et les
services financiers.
Exemple : les services rendus par les médecins privés font partie de la production ; les services
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rendus par les militaires ou les enseignants du secteur public n’en font pas partie. L’agrégat de la
production est la production intérieure brute.
La conception la plus large est celle retenue par les organismes internationaux (SCN -SEC)
d’ailleurs repris par le SECN. Dans ce système la production désigne l’activité
économique socialement organisée qui produit des biens et services s’échangeant
habituellement sur un marché et/ou obtenus à partir de facteurs de production s’échangeant
sur un marché ».
Il faut donc ajouter aux biens et services marchands les services non marchands et les services
financiers. L’agrégat correspondant est le produit intérieur brut, qui inclut donc les services
gratuits rendus par les administrations, les services rendus par les domestiques aux ménages, les
services rendus par les salariés des institutions financières.
I.3.1. Conséquence
Les biens créés et les services rendus par les ménagères, les vieillards, les bricoleurs, les
travailleurs bénévoles ne sont pas comptabilisés. Cette exclusion est compréhensible dans la
mesure où cette activité est mal connue, difficilement mesurable et elle n’engendre parfois aucun
circuit économique monétaire.
I.3.2. Inconvénient
En fait, selon que les mêmes biens et services seront achetés sur le marché ou produits à la
maison, le PIB sera plus ou moins important. Or en Afrique, la ménagère se rend
indispensable pour de très nombreux travaux. Elle moud le mil, pile les céréales, fabrique des
galettes par exemple, (comparer au travail du meunier et du boulanger). Il arrive même
que le droit coutumier l’autorise à vendre au reste de la famille les friandises qu’elle a
préparé, (et parfois même à poursuivre son mari pour dettes).
Une position extrême consisterait à demander que soient pris en considération un grand nombre
de services intra- familiaux.
Les frontières de la production ne sont pas absolues, mais conventionnelles. Les cas litigieux
sont tranchés par des nomenclatures.
II.1. L’agrégation
Les prix ne donnent pas toujours une bonne mesure de la valeur relative des biens. En théorie, il
est possible de procéder à une évaluation aux prix de production ou aux prix du marché. Le
SCN préconise d’utiliser les prix de production. En fait, la plupart du temps, les prix à la
production ne sont pas connus et sont reconstitués à partir des prix de marché en appliquant à
ces derniers divers abattements destinés à tenir compte des frais de transport et de distribution.
La distinction selon les secteurs permet d’avoir une meilleure appréciation
Secteur traditionnel :
La production non commercialisée devrait en principe être valorisée sur la base des prix à la
production. On ne connaît en fait que les prix du marché, soumis à de fortes variations
saisonnières et régionales. En outre, il y a lieu de supposer que si les quantités actuellement
autoconsommées et non commercialisées faisaient effectivement l’objet d’échanges
marchands, les prix de marché en seraient affectés.
La production commercialisée : elle est soumise elle aussi à des variations saisonnières et
régionales des prix. Dans le cas particuliers des produits d’exportation, les prix sont établis à
partir des statistiques douanières : il est fréquent de calculer les prix sur un marché étranger
de référence, réduit d’un abattement forfaitaire destiné à tenir compte des frais de transport, afin
d’obtenir la valeur FOB, (free on board). Pour obtenir le prix à la production, on retire les frais
de transport, d’assurance, de commercialisation, de fiscalité à l’intérieur du territoire. On
peut s’inquiéter de la signification économique de tels prix qui sont loin de rémunérer le travail
du paysan. Il y a une couverture incomplète du commerce extérieur par les statistiques
douanières.
Secteur moderne
On peut avoir les problèmes suivants :
* Problème des prix de monopole fréquent dans les pays africains ;
* Problème des prix de cession interne des filiales des firmes multinationales. Les
sociétés multinationales manipulent les prix pour transférer les profits vers le pays de la
société - mère ou vers les « paradis fiscaux ». Ainsi la société - mère surfacture ses
fournitures (équipement, technologie, services) à ses filiales et inversement sous-évalue les
leurs (matières premières, produits semi-finis).
II.2. La déflation
Les prix sont instables dans le temps et la comparaison des chiffres de la comptabilité nationale
sur des années différentes exprimés en francs courants ne donne aucune indication sur
l’évolution réelle (c’est-à-dire en dehors de la hausse des prix) des postes des différents
comptes.
Définition
Un indice élémentaire est un nombre dont l’objet est de traduire les variations relatives d’une
variable entre deux situations, l’une d’entre elle étant considérée comme la situation de
référence. Ces deux situations correspondent généralement à deux périodes différentes. Un
indice, rapport entre deux grandeurs de même nature, est un nombre ; il ne possède pas d’unité.
Indice = Rapport = nombre sans dimension.
Soit une grandeur G qui prend les valeurs G0 et G1 aux dates 0 et 1. On appelle indice de la
grandeur G à la date 1, base 1 à la date 0, et on note I1/0, le rapport :
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Application
La tradition est d’exprimer les indices en base 100. Si cet usage est courant, il est peu efficace
pour les calculs. Très simplement l’indice base 100 est égal à l’indice base 1 multiplié par 100 :
I1/0 = G1/ G0 x 100.
Si le prix de la baguette passe de 120 à la date 0 à 150 à la date 1, on dira que ce prix est à
l’indice (150/120) x 100 soit à l’indice 125, base 100 à la date 0.
L’indice de base 100 est passé de 100 à la date 0 à 125 à la date 1. Il a augmenté de 25 pour une
valeur initiale de 100. Cela traduit bien l’augmentation du prix du pain en pourcentage qui est de
25%.
Si une grandeur augmente de 10%, elle est à l’indice 110 base 100, ou encore à l’indice 1,10, ce
qui permet d’écrire qu’elle a été multipliée par 1,10.
Si une grandeur baisse de 15%, elle est à l’indice 85 base 100, ou encore à l’indice 0,85, ce qui
permet d’écrire qu’elle a été multipliée par 0,85.
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Les prix des hydrocarbures ont évolué comme suit au cours des années 2005 et 2006. Quels sont
les indices de prix correspondants à ces fluctuations
Années prix du super Indice des prix
2005 646 -
2006 705 109
2006 618 87,7
2006 590 95,5
2007 612 ?
Juin 2007 705 ?
Juillet 2008 720 ?
Néanmoins dans les calculs, il est préférable d’utiliser les indices en base 1. En effet le produit
de deux indices à base 1 est un indice en base 1 1 1 alors que le produit de deux indices à base
100 est un indice à base 100 100 10.000 .
L’intérêt des indices est de permettre d’exprimer de façon homogène, et indépendamment de
leur unité de mesure, les variations relatives subies par des variables hétérogènes.
Dire que la population du Mali et la population du Burkina Faso sont toutes deux aujourd’hui au
même indice, base 1960, c’est exprimer le fait que ces deux populations ont connu les mêmes
variations relatives depuis 1960.
La notion d’indice présente à la fois :
1. des facilités de lecture
Elles proviennent de la définition de la situation de référence (ou de base) : la base est la valeur
d’origine à laquelle on va comparer toutes les autres; on la porte aux différents dénominateurs
des rapports que l’on va construire et on normalise à 100 pour des raisons évidentes de facilités
de lecture;
2. de grandes possibilités d’élargissement
Elles découlent des capacités qu’ont les indices de pouvoir mesurer les variations de grandeurs
complexes. Ainsi l’on pourra calculer, non seulement l’indice élémentaire du prix du café, mais
aussi l’indice synthétique du prix du petit déjeuner, réunissant le prix du café, celui du sucre,
ceux du pain, de la confiture, du beurre, voire de la tasse … bref d’un échantillon de biens
composant la grandeur complexe «petit déjeuner».
Une des ambitions finales d’un indice synthétique des prix est de mesurer les évolutions d’une
grandeur complexe bien plus large que la procédure.
Exemple : l’indice de tous les prix à la consommation des ménages.
Mesure de l’effet global de variations successives
Pour trouver l’effet global de plusieurs variations successives, il faut faire appel à des
multiplications et non à des additions.
Si le salaire S d’un individu augmente de 20%, puis de 10%, il ne faut pas conclure qu’il a
augmenté de 30%. En effet, la seconde hausse s’applique à un salaire déjà majoré par la
première augmentation.
Il faut donc écrire que le salaire a été multiplié pour la première fois par 1,20 et la seconde fois
par 1,10. Au total donc l’augmentation globale du salaire initiale peut être obtenu en écrivant
que le salaire final S ' est tel que : S ' S 1, 2 1,1 S 1, 32 . Par conséquent, si le salaire a été
multiplié par 1,32, il a connu une hausse de 32%. On note au passage que les variations
successives sont indépendantes de leur ordre d’application.
Admettons que le salaire imposable soit le salaire perçu minoré par deux abattements successifs
de 10% et de 20%. Le salaire imposable S ' est donc obtenu à partir du salaire S en posant :
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Indice de volume
Supposons que dans une économie, N biens (i 1,..., N ) sont produits chaque année.
Pour mesurer l’évolution réelle de la production de l’année 0 à l’année 1, il faut pondérer
les quantités produites de l’année 1 non pas par les prix de cette année mais par les prix de
l’année 0. On dit alors que la production de l’année 1 est exprimée en francs constants,
l’année 0 étant prise pour base.
En rapportant cette production à la production de l’année 0 (estimée aux prix de cette année
0), on obtient un indice de volume indiquant l’augmentation réelle de la production entre 0 et 1.
N
P i ,0 Qi ,1
Indice de volume : I v1/ 0 i 1
N
Pi 1
i ,0 Qi ,0
En posant par exemple que l’année zéro est l’année 2003 et l’année un est l’année 2004, cette
N
P i ,2003 Qi ,2004
écriture devient : I v 2004 / 2003 i 1
N
.
P
i 1
i ,2003 Qi ,2003
Cet indice de quantité est par conséquent celui de Laspeyres qui pondère les quantités par les
prix de l’année de base.
Par contre, l’un indice de quantité de Paasche serait du type :
N
Pi ,1 Qi ,1
I v1/ 0
i 1 Pi ,1 Qi ,0
Dans ces conditions, on dit que la production de l’année 0 est exprimée en francs courants.
Ainsi, de la même manière en fixant les années comme précédemment, on obtient :
N
P i ,2004 Qi ,2004
I v 2004 / 2003 i 1
N
P
i 1
i ,2004 Qi ,2003
Remarque :
L’année de référence peut être arbitraire.
Les indices ne s’enchaînent pas toujours. Les indices élémentaires peuvent être enchaînés, par
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Indice de valeur
L’indice de valeur traduit la variation de la valeur produite entre deux années sans distinguer ce
qui, dans cette variation, est imputable aux variations des prix et ce qui provient des
modifications des volumes.
N
Indice de valeur Pi ,1 Qi ,1 / Pi ,0 Qi ,0
i 1
On remarque ainsi que l’indice de valeur est obtenu à travers le produit entre l’indice des prix et
l’indice de volume : indice valeur indice de prix indice de volume
Il est conseillé d’utiliser les deux types d’indices synthétiques dans le calcul de l’indice de
valeur. On montre ainsi que : I p ( Laspeyres) I v ( Paasche) I p ( Paasche) I v ( Laspeyres )
Ces égalités sont fondamentales. Sur elles repose une grande partie du processus d’élaboration
des comptes nationaux.
Finalement, pour comparer valablement des données de comptabilité nationale sur plusieurs
années, il faut faire des comparaisons à prix constants. Pour obtenir une donnée à prix constant,
il faut diviser la donnée en prix courant par un indice de prix. Cette opération statistique
s’appelle la déflation.
A B+C
Vi VA VC
Dans le premier cas (le cas des trois unités), on a comptabilisé trois fois la valeur du riz paddy
VA (puisque VA VB et VA Vc) et deux fois celle du riz.
Dans le deuxième cas, on a comptabilité deux fois la valeur du paddy et une fois celle du riz.
Pour éviter ces doubles comptabilisations, il importe de soustraire de la valeur du produit à
chaque stade de la production la valeur de la consommation intermédiaire. La différence entre
production effective (output) et consommation intermédiaire s’appelle la valeur ajoutée. La
valeur ajoutée possède deux propriétés fondamentales.
III.2.- L’amortissement
Les matières premières et l’énergie ne sont pas seuls à disparaître au cours du processus de
production. Le capital fixe s’use aussi au cours du processus de production, mais seulement
1
Les raisons en sont probablement que la planification soviétique part des objectifs de production en y incluant les
produits utilisés à des industries productives
33
partiellement. On appelle amortissement économique la part du capital fixe qui est détruite
(consommée) au cours de l’année. On peut donc le considérer comme une forme de
consommation intermédiaire, et en tant que tel, le détruire pour éviter les doubles
comptabilisations.
Produit intérieur brut - amortissement = produit intérieur net. En principe
l’amortissement économique devrait être calculé par rapport à un parc d’équipement
entièrement évalué au prix moyen de l’année, à l’aide d’hypothèses relatives à la durée de vie
de ces équipements. En pratique, la mesure de l’amortissement économique se heurte, en
l’absence de comptabilité de patrimoine, à de grandes difficultés statistiques. En l’absence
d’éléments sur l’amortissement économique réel, on prend en compte la dotation aux
amortissements qui figure au compte d’exploitation des entreprises, c’est-à-dire
l’amortissement comptable.
Remarques :
* Usure signifie ici obsolescence réelle du Capital Fixe
* amortissement comptable : somme portée au bilan d’une entreprise pour parer à la
dépréciation du capital fixe et permettre son renouvellement.
Ces sommes peuvent être supérieures ou inférieures à l’usure réelle.
amortissement fiscal : somme qui sont déduites du bénéfice imposable ; elles sont variables
selon la législation fiscale.
* amortissement financier : remboursement graduel d’une dette. Est désigné sous le
nom de remboursement quand il est considéré du point de vue du débiteur, et de
recouvrement quand il est considéré du point de vue du créancier.
La coïncidence entre amortissement économique et amortissement comptable n’est possible que
grâce à la loi des grands nombres.
On peut dire que les données brutes de la comptabilité nationale ont une qualité statistique
toujours supérieure à celle des données nettes, mais elles sont moins significatives
économiquement.
34
Y=C+S (Eq 3)
A ces comptes principaux viennent s’adjoindre deux autres comptes dits souvent comptes de
vérification. Fondé sur un modèle théorique et non le respect d’un formalisme comptable, le
SCN vise à faire apparaître les relations du modèle qui le sous-tend. Chiffres positifs et négatifs
seront ainsi placés au débit et au crédit des comptes afin de mettre en évidences les relations
désirées.
Les comptes SCN retiennent par ailleurs les deux concepts d’intérieur et de national.
Un agrégat intérieur ( A.I . ) est le résultat de l’activité des agents économiques qui se
trouvent sur le territoire économique du pays considéré, qu’ils soient résidents ( A.R. ) ou non
résidents ( .N .R .).
Donc A.I . A.R. A.N .R. (a)
Un agrégat national traduit l’activité des résidents d’un pays où qu’ils se trouvent, qu’ils soient
sur le territoire économique du pays ( A.R. ) ou à l’extérieur ( A.R. ).
Donc A.N . A.R. A.R. (b)
D’où : A.N . A.I . A.N .R. A.R. (c).
35
I.1.1.6.- Les revenus prélevés par les entrepreneurs des quasis sociétés
Exemples : revenu prélevé par une société étrangère sur le bénéficie de la succursale.
Revenu prélevé par l’Etat pour les quasi-sociétés publiques. C’est en quelque sorte un «
rapatriement » du bénéfice par l’Etat ou la société - mère.
Exemple : Impôt sur le bénéfice des sociétés, Impôt de capitation, Impôt sur traitement et
salaire, Impôt locaux, Vignette automobile (quand elle est payée par les ménages).
Cette catégorie regroupe les contributions volontaires reçues par les administrations privées en
provenance des ménages ou des administrations publiques (cotisations, subventions, dons,
legs, etc.).
37
Traitement particulier
Les terrains et les actifs incorporels ne sont pas des produits. Ils apparaissent au niveau du
compte de capital pour le montant des acquisitions nettes de ventes effectuées par les
différents secteurs (en emploi du compte de capital).
Deux présentations sont généralement admises : présentation selon les comptes détaillés et la
présentation selon les comptes types
Le PIB est ainsi défini comme une grandeur qui mesure, dans la valeur des biens qui
apparaissent sur le territoire au cours d’une année, la part qu’on peut attribuer à l’activité de
l’appareil productif du pays. En d’autres termes le PIB représente la somme des revenus
primaires c’est à dire ceux liés à la production (salaires, impôts indirects, excédent
d’exploitation).
Revenu National disponible et son affectation
Il est souvent utile de distinguer le revenu national disponible brut (RNDB) du revenu
disponible net (RNDN). Le revenu national disponible tout court revient au RNDB qui est
obtenu par l’ajout au PIB des soldes des autres revenus en provenance du reste du monde (PIB+
SRS+SPE+ATCN). Le RNDN est obtenu en retirant dans le RNDB la consommation de capital
fixe (RNDN=RNDB-CCF). Le tableau présenté ci-dessous est celui du RNDN.
39
EMPLOI RESSOURCE
Consommation finale publique (CFPu) Rémunération des salariés (RS)
Consommation finale intérieure privée Impôts indirects net des subventions
(CFIPr) d’exploitation (IINS)
Achats directs à l’extérieur des ménages Excédent net d’exploitation (ENE)
résidents (ADEMR) Solde des rémunérations des salariés en
Moins achats directs à l’intérieur des provenance du reste du monde (SRS)
ménages non résidents (-ADIMNR) Solde des revenus de la propriété et de
Epargne nette (EN) l’entreprise en provenance du reste du monde
(SPE)
Autres transferts courants reçus nets en
provenance du reste du monde (ATCN)
NB : IINS est obtenu en réalisant l’opération : Impôts indirects moins les subventions d’exploitation.
Tous les soldes sont obtenus en réalisant l’opération Montant reçu moins montant versé.
Il faut également remarquer que les éléments inscrits en emplois du compte PIB sont tous (pour le
RNDB) ou quasiment (c'est-à-dire sauf la CCF lorsqu’il s’agit du RNDN) inscrits en ressources du
compte de revenus national.
La différence fondamentale entre l’épargne nette (EN) et l’épargne brute (EB) est la suivante :
EB=EN+CCF
Lorsqu’on écrit « excédent d’exploitation » tout court, il s’agit de l’excédent net d’exploitation.
ANNEXE FINANCIER
Variation des créances Variations des engagements
Besoin de financement ou Capacité de financement ou
variation des créances (VC) variation des engagements (VE)
40
Opérations en capital
EMPLOI RESSOURCE
Solde des opérations courantes (SOC) Achats nets des ventes d’actifs incorporels
Transferts en capitaux reçus nets (TKN) (ANVAI)
Variations des engagements de la nation Variations des créances sur le Reste du Monde
envers le Reste du monde (VE) (VC)
NB : Dans l’objectif de simplifier les écritures des noms des différents éléments constituants
les comptes, des abréviations ont été proposées. Ces abréviations sont loin d’être
conventionnelles, leur utilisation se limite au cadre du présent cours.
ANNEXE FINANCIER
Variation des créances Variations des engagements
Besoin de financement ou variation Capacité de financement ou variation des
des créances engagements
Opérations en capital
EMPLOIS RESSOURCES
Solde des opérations courantes Achats nets des ventes d’actifs incorporels
Transferts en capitaux reçus nets Variations des créances sur le Reste du
Variations des engagements de la Monde
nation envers le Reste du Monde
Ressources de la nation Emplois du nation
Les institutions de crédit non monétaires : elles utilisent dans les financements des crédits, des
ressources non monétaires, et de fait ne créent pas de monnaie.
Exemple : - caisses d’épargne.
caisses d’assurance. Cependant elles sont distinctes des compagnies d’assurance car n’ayant pas
le même statut juridique.
Le solde de chaque compte synthétise donc en un chiffre unique une série d’opérations
homogènes.
brut d’exploitation des ménages, entrepreneurs individuels n’a donc pas la même signification
que celui des S Q S.
Pour les S Q S, le compte d’exploitation traduit à peu près le partage entre travail et capital. Le
revenu brut d’exploitation représente les sommes qui sont disponibles pour renouveler le
matériel, investir et rémunérer les divers apporteurs de capitaux.
Pour les ménages entrepreneurs individuels, le R B E représente à la fois la rémunération de leur
travail, celle des capitaux qu’ils ont avancés et les sommes nécessaires à l’accumulation.
Epargne nette
Total des emplois Total des ressources
48
Les administrations, les ménages et les institutions financières peuvent avoir des comptes de
revenus et dépenses qui sont quelques peu différents de ce compte de base.
Cette écriture est plus significative que l’écriture en emplois et ressources. Par exemple,
l’écriture emplois - ressources ne différencie pas emprunt et recouvrement de créances. Or ces
deux opérations ont des conséquences différentes. Dans le premier cas, l’agent s’est endetté. Il
devra rembourser à l’avenir. C’est donc une augmentation de ses engagements. Dans le second
cas, l’agent a réduit ses créances sur un débiteur. A l’avenir, tout le monde est quitte.
Le compte de financement décrit donc les variations du patrimoine financier du secteur. Il
montre comment le secteur a réalisé des opérations financières pour satisfaire son besoin de
financement ou pour utiliser sa capacité de financement. Les opérations financières seront
décrites ultérieurement.
Le solde du compte de financement s’appelle solde de créances et d’engagements.
Solde > 0 variations de créances > variations d’engagements (la valeur nette du patrimoine
financier a augmenté).
Solde < 0 variations de créances < variations d’engagements ( l a valeur nette du patrimoine
financier a diminué ou l’endettement net du secteur a augmenté).
Ce solde est en principe égal à la capacité ou au besoin de financement dont il est,
théoriquement, l’exacte contrepartie financière.
Dans la pratique, ces soldes ne sont pas égaux et l’équilibre global des soldes de chaque
secteur est rétabli en introduisant une ligne d’ajustement (égal à la différence entre besoin et
capacité de financement et solde des créances et engagements). L’ajustement a pour causes
principales :
50
hétérogène. Les unités sont rangées dans les branches en fonction de leur production principale,
ce qui signifie que les branches ont à côté de leur production principale, des productions
secondaires.
IV.1.3. Les branches non marchandes des Institutions Privées sans But
Lucratif
Elles ont pour activité principale de fournir (sans but lucratif) des services sociaux et
collectifs aux ménages : clubs, églises, partis politiques, syndicats, etc.
Les ménages : Ce sont des groupes de personnes qui vivent ensemble et mettent en commun
au moins une partie de leurs revenus pour pourvoir au logement, à la nourriture et aux besoins
essentiels. Ils ne sont des producteurs qu’en ce qui concerne les services domestiques rendus à
d’autres ménages pour les soins du ménage, des enfants, etc. Pour ce qui est des autres
activités des ménages, ils sont rangés dans les branches marchandes correspondantes.
Production des branches non marchandes des Administrations publiques et des IPSBL.
EMPLOI RESSOURCE
Consommations intermédiaires Production de biens et services non
Rémunération des salariés marchands pour compte propre
Consommation de capital fixe Ventes de biens et services non
Impôts indirects Production de biens et services
Moins : les subventions marchands
ainsi que les ménages de façon accessoire étaient considérés comme producteurs. Les
administrations n’appartenaient pas à la catégorie d’agent producteur car les services qu’elles
rendent ne font pas l’objet d’un échange sur le marché. Les institutions financières ne
faisaient pas partie des producteurs, leurs activités essentielles à savoir le prêt, l’emprunt,
l’assurance n’étaient pas assimilées par l’ancienne comptabilité française à des ventes de
services. Dans le nouveau système, toutes les unités institutionnelles résidentes sont
susceptibles de produire.
Le concept de production retient donc :
-la production marchande des sociétés et quasi sociétés et des ménages.
-la production des nouveaux producteurs (production dite élargie)
-la production marchande des entreprises d’assurance
-la production marchande des institutions de crédit
-la production marchande et non marchande des Administrations
-la production non marchande des ménages en tant qu’employeurs de personnel
domestique.
Il existe deux types de produits dans le SECN correspondant à deux types d’évolution.
• Les biens et services marchands c’est-à-dire tous les produits habituellement échangés
ou vendus sur un marché à un prix destiné à couvrir le coût de production. Les biens
et services marchands sont généralement évalués au prix du marché (hors TVA facturée). Il
existe des dispositions particulières concernant les services d’assurance et les institutions de
crédit.
• L’évaluation des services d’assurance est faite par différence entre primes reçues d’une
part et les indemnités payées et l’accroissement des réserves d’autre part. La valeur des
services d’assurance est ainsi égale à la somme des frais de gestion des contrats
d’assurance et la marge bénéficiaire. Les services rendus par les Institutions de crédit
comprennent les services de location de coffre, de cartes d’achats qui sont
effectivement rendus à un prix de marché ainsi que les services d’intermédiations
financières qui sont mesurés par l’excédent des revenus de la propriété reçus par les
institutions sur le montant des intérêts qu’elles versent (« production imputée de services
bancaires »).
• Les services non marchands délivrés gratuitement ou en échange d’une contribution
nettement inférieure à leurs coûts de production. Les services non marchands sont évalués
aux coûts de production.
La production non marchande des Administration est mesurée conventionnellement par les
coûts directs de gestion (consommation intermédiaire, rémunération des salaires,
amortissements, impôts liés à la production). La production non marchande des ménages est
mesurée par les rémunérations versées au personnel domestique.
Détermination de la production effective globale et de la valeur ajoutée. La production effective
globale (Pe : 1000)
Consommations intermédiaires internes (C1 = 100) dont 50 fabriquées par la branche elle-même
1000 - 50 = 950 c’est la production offerte.
Dont 50 importés => 950 - 50 = 900 c’est la production disponible offerte par la branche.
Les consommations intermédiaires externes (C2 = 400).
La valeur ajoutée = 900 - 400 = 500
VA= Pe – C1 - C2 = 1000 - 100 - 400 = 500
VA = Pd -C2 = 900 - 400 = 500
La production disponible inclurait des doubles emplois si le concept de valeur ajoutée n’existait
56
pas.
La somme des valeurs ajoutées augmentée des droits et taxes sur les importations représentait la
production intérieure brute (PIB) dans l’ancien système de comptabilité nationale français.
L’élargissement de la production dans le SECN a conduit à substituer à la PIB, le produit
intérieur brut (PIB). Celui-ci agrège à la valeur ajoutée globale la taxe sur la valeur ajoutée
TVA grevant les produits et les droits de douanes perçus sur les produits importés. La TVA
étant déductible elle est considérée comme payée par l’acquéreur du bien. La production est
donc comptabilisée hors TVA. Le montant de la TVA grevant les produits doit donc être
ajoutée à la TVA globale pour calculer le produit intérieur brut. En ce qui concerne les droits de
douane, ceux-ci sont des impôts supportés par les produits importés avant leur entrée dans le
circuit national. Ces impôts tout en constituant un élément du produit intérieur brut au même
titre que les autres impôts ne sont pas compris dans la valeur ajoutée globale. Ils doivent donc
être ajoutée à cette dernière pour calculer le PIB.
PIB au prix du marché = Somme des VA par les producteurs + montant de la TVA grevant les
produits +montant des droits de douanes prélevés sur les produits importés.
N.B : dans tous les systèmes de comptabilisation, on admet que les administrations militaires
n’investissent pas. Leurs achats de biens durables sont comptabilisés comme consommation
intermédiaire des administrations publiques.
La FBCF se réalise par addition à un patrimoine de biens acquis par les unités productrices
afin d’être utilisée pendant au moins un an dans un processus de production. Les sociétés et
quasi sociétés non financières à titre principal, les ménages (soit par les entreprises individuels,
soit par de simple ménages pour augmenter le patrimoine domestique par acquisition et en
effectuant de gros entretiens des logements dont ils sont propriétaires); les administrations
publiques et privées, les entreprises d’assurance et les institutions de crédit, (acquisition et gros
entretiens de biens pouvant servir plus d’une année).
Les amortissements ou formation de capital fixe (CCF) : Pour tenir compte de l’usure et de
l’obsolescence des capitaux, il est nécessaire de déduire de la FBCF le montant des
amortissements nécessaires au maintien intact de la valeur du capital.
FBCF - CCF = formation nette de capital fixe (FNCF) = épargne productive
b) La variation des stocks
La comptabilité nationale n’enregistre dans les comptes de flux que les variations de stocks.
Les stocks peuvent être définis comme les produits conservés dans les entreprises productives ou
utilisatrices ou chez les commerçants en vue d’une utilisation future ou d’une vente future. Les
sociétés et quasi société (SQS) ainsi que les entreprises individuelles (ménages) réalisent
des stocks. Les autres unités n’en réalisent pas, les biens durables qu’elles acquièrent étant soit
des consommations finales soit de la FBCF. La comptabilité nationale française et cel l e des
Nations Unis (SCN) n’enregistrent pas les quantités stockées mais les variations positives ou
négatives intervenues dans le volume des stocks entre le début et la fin de l’année. Les
évaluations sont portées au prix moyen de l’année considérée sans tenir compte des variations
des prix ; ce qui fait que les plus values sur stock résultant de la variation des prix et non du
volume ne sont pas comptabilisées.
Par convention les ménages consomment immédiatement tous les biens qu’ils achètent pour la
satisfaction de leurs besoins domestiques. De même, les branches non marchandes des
administrations ne stockent pas.
La variation des stocks représente la différence entre les entrées en stocks et les sorties de
stocks. Elle comprend des estimations des variations du cheptel.
- Les opérations avec l’extérieur
Dans le SCN, elles portent sur les biens matériels dans les rubriques importations (M) et
exportations (X) de biens. Aussi les importations et exportations de services qui n’étaient
retracées dans l’ancien système que par leur solde (solde des utilisations de services = SUS)
apparaissent désormais en deux postes distants : « exportations de services » et « importations
de services ».
Les exportations de biens et services hors du territoire économique sont constituées de tous les
biens neufs ou existants qui sortent définitivement du territoire économique à destination
du reste du monde et tous les services fournis par les unités résidentes à des unités non résidentes
».
La définition des importations de biens et services est symétrique.
Remarque : les touristes sont non résidents, donc leur consommation à l’étranger est une
importation ou une exportation (selon le cas) de services non marchands.
Les importations sont calculées CAF (coût, assurance, fret), c’est-à-dire à leur valeur FOB à la
frontière du pays exportateur, plus les frais d’acheminement à la frontière.
59
liquidités monétaires internationales comprennent : l’or monétaire ou financier détenu par les
banques centrales et par certains organismes comme le FMI, celui-ci doit être distingué de l’or
industriel échangé sur le marché dont le plus important est le marché de Londres.
-les avoirs en devises notamment en dollars
Les créances sur le FMI : position de réserve sur le FMI dans le cadre du compte général ouvert
lors de la création du FMI ou des droits de tirages spéciaux (DTS) allouées à partir de 1959 aux
pays membres en fonction de leurs quota auprès du FMI, leur permettant (en échange de DTS)
d’obtenir des devises d’autres pays membres. Au total or monétaire, DTS, comptes avec le
FMI (retraçant les opérations engendrant des variations des créances ou des engagements des
pays à l’égard du FMI) et les devises constituent les moyens de paiement internationaux.
-la monnaie, ensemble des moyens de paiement, comprend les pièces, les billets et tous les
dépôts à vue susceptibles d’être transférés par chèque, virement ou avis de prélèvement.
-Dépôts non monétaire : c’est tous les dépôts ne pouvant être immédiatement utilisés comme
moyen de paiement (dépôts à la caisse d’épargne par exemple) ainsi que les bons à CT qui
ne sont pas négociables sur le marché (bon de la caisse national de crédit agricole par exemple).
-Bons négociables composés de titres à court ou moyens termes qui peuvent circuler sur le
marché (par exemple les bons du trésor en compte courant réservés aux organismes admis sur le
marché monétaire).
-Les obligations : ce poste regroupe les opérations sur titres dont l’intérêt fixe ou indexé est
payable par coupons annuels et qui sont eux-mêmes remboursables pour un montant fixé lors de
l’émission, soit à vue somme donnée, soit en tenant compte de l’indexation. Les obligations sont
en général cotées en Bourse. Les rentes sont des obligations.
-Les actions et autres participations : ce poste retrace les opérations soit sur les titres
représentatifs d’un droit de propriété à raison des concours apportés par une société à ses
associés, soit sur les avoirs et engagements assimilés (dotation en capital à des succursales à
l’étranger ou des entreprises publiques etc.). Ces titres ouvrent en principe le droit à une quote-
part de l’actif net éventuel en cas de liquidation ainsi qu’à une participation aux bénéfices
réalisés chaque année par la société.
-Instruments de financement
Ceux-ci représentent les créances nées d’un accord entre créancier et débiteur en contrepartie
d’un transfert de monnaie, d’une cession de biens, d’une prestation de services ou d’une
opération de répartition. Selon leur durée, ces instruments de financement c’est-à-dire les crédits
sont classés en :
-crédits à court terme destinés à financer les besoins de trésorerie des entreprises et des
ménages. Ces crédits dont la durée à l’origine est au plus égale à deux ans
comprennent : les prêts d’avance, les opérations de refinancement de créances, les crédits
commerciaux courts etc.
-crédits à moyen et long termes justifiés par des investissements en biens d’équipement ou
logement. Ces crédits dont la durée à l’origine est supérieur à deux ans incluent : les prêts à
moyen terme mobilisables, les prêts hypothécaires, les prêts non mobilisables et les crédits
commerciaux
8. Les réserves techniques d’assurance
Les organismes d’assurance doivent effectuer les versements en contrepartie des primes qu’ils
encaissent. Ces versements liés à des événements incertains (décès, accident) sont comptabilisés
au passif des organismes d’assurance comme des réserves techniques. Celles-ci sont donc
retracées comme des créances des assurés sur les entreprises d’assurance. La constitution de
telle réserve est donc considérée non seulement comme un élément de l’épargne mais aussi de la
capacité de financement des assurés.
62
DEUXIEME PARTIE
63
Exemple :
1er Niveau : branche 1 : Agriculture – Chasse – Sylviculture – Pêche
2ème Niveau : branche 11 : Agriculture et Chasse
3ème Niveau : branche 111 : Production agricole et élevage
4ème Niveau : branche 1111 : Production agricole
branche 1112 : Elevage
ème
3 Niveau branche 112 : Activités annexes de l’agriculture
branche 113 : Chasse
ème
2 Niveau branche 12 : Sylviculture et exploitation forestière
3ème Niveau branche 121 : Sylviculture
branche 122, Exploitation forestière
2ème Niveau branche 13 : Pêche.
En ce qui concerne les pays africains, on procède généralement à une désagrégation
supplémentaire en distinguant : secteur moderne et secteur traditionnel.
Par exemple au Burkina Faso, on distingue :
11111, moderne
11112, traditionnel
Le premier niveau de classement de la nomenclature CITI (caractérisé par un seul chiffre)
comporte 9 activités :
1- Agriculture, chasse, sylviculture et pêche
2- Industrie extractive
3- Industrie manufacturière
4- Electricité, gaz et eau
5- Bâtiments et travaux publics
6- Commerce, restaurants et hôtels
7- Transports, entrepôts et communications
8- Banques, assurances et affaires immobilières
9- Services à la collectivité, services sociaux et services personnels (branches non
marchandes des administrations privées et publiques).
production marchande et non marchande
La production est marchande lorsqu’elle s’échange ou qu’elle est susceptible de s’échanger sur
un marché à un prix tel qu’on puisse considérer qu’il vise au moins à couvrir les coûts de
production. Ce prix peut être éventuellement une redevance, un péage, un droit ou une
cotisation.
Le SCN distingue :
- les biens et services marchands
- les biens et services non marchands.
Les ventes résiduelles des branches non marchandes des administrations (ex : ventes de
cartes postales dans les musées, cantines scolaires etc.).
La production des biens et services marchands est en général évaluée aux prix à la production
(départ usine et hors taxe)
Mais lorsqu’il n’y a pas de transaction, il faut utiliser des prix fictifs ou des prix imputés.
Exemples :
- les produits intra-consommés (consommation intermédiaire) ou auto-consommés
(consommation finale) sont évalués aux prix à la production des produits similaires vendus
sur le marché.
- La production des services d’assurance
- La production imputée des services bancaires est fournie par les institutions de crédit
quand elles collectent, transforment et répartissent les disponibilités financières. Elle est
mesurée conventionnellement par l’excédent de leurs revenus de la propriété sur le montant
des intérêts versés à leurs créanciers.
La valeur des services bancaires est imputée à la consommation intermédiaire d’une branche
66
fictive, dont le revenu d’exploitation est négatif et égal à la valeur de ces services.
- la production des administrations est mesurée par l’ensemble des coûts de production
(consommation intermédiaire + rémunération des salariés + impôts liés à la production)
- la production des services non marchands par les ménages employeurs de personnel
domestique est évaluée par le montant de la rémunération versée à ce personnel.
Céréales
Fer
Electricité
Céréales
Fer
Electricité
Sur la base des équilibres physiques et des prix correspondants, sont établis les équilibres
ressources et emplois sur biens et services ou « comptes de biens et services ».
Ces comptes établis pour tous les produits sont regroupés dans un tableau ressources emplois en
valeur
.
69
B Compte de
production et
d’exploitation
des branches
C Tableau des
ressources en
produits
réalisée.
Considérons un exemple simplifié d’un pays vivant en autarcie et comportant seulement deux
branches : l’agriculture et l’industrie, responsables de la production de deux produits : le produit
agricole et le produit industriel.
- l’agriculture produit 100 de produit agricole; celui-ci est consommé de façon finale
pour 60, et utilisé de façon intermédiaire par l’agriculture pour 10 et par l’industrie pour 30.
- l’industrie produit 300 de produit industriel; celui-ci est consommé de façon finale
pour 170, et utilisé de façon intermédiaire par l’agriculture pour 40 et par l’industrie pour 90.
La valeur ajoutée est la richesse créée par la branche; elle est égale à la production total minorée
des consommations intermédiaires.
A l’intérieur du cadre en traits gras se situent les consommations intermédiaires. Elles traduisent
l’interdépendance des branches de l’économie.
Il est possible à ce stade d’écrire que tout ce qui a été produit a été utilisé, d’une façon ou d’une
autre. Ainsi :
1
Consommation intermédiaire Consommation intermédiaire de
de produit agricole par produit agricole par l’industrie Consommation finale de =
l’agriculture
+ + produit agricole
Production agricole
1
Consommation intermédiaire Consommation intermédiaire de
de produit industriel par produit industriel par l’industrie Consommation finale de =
l’agriculture
+ + produit industriel
Production industrielle
10 + 30 + 60 = 100
Dans notre exemple :
40 + 90 + 170 = 300.
Cette écriture est purement tautologique et n’apporte pas beaucoup plus que le tableau lui-même.
Pour progresser, il est nécessaire d’utiliser la notion de coefficient technique.
72
2 3
Ainsi, A =
1 4
Est une matrice à deux lignes et deux colonnes, appelée matrice (2,2) ou matrice carrée
d’ordre 2.
6
La matrice B =
7
Est une matrice à deux lignes et une colonne, appelée matrice colonne ou vecteur colonne.
Les matrices, êtres mathématiques nouveaux, sont dotées de règles de calculs spécifiques.
- Première règle
On ne peut comparer que des matrices de même dimension. Si deux matrices sont égales
leurs éléments respectifs sont égaux.
x 3
Par exemple si = alors x = 3 et y = 5.
y 5
a c 1 2
Ou encore si = alors a = 1 ; b = 3 ;
b d 3 4
73
74
- Deuxième règle
On peut additionner deux matrices, pourvu qu’elles aient les mêmes dimensions. Chacun des
termes de la matrice résultat est la somme des termes des matrices que l’on additionne.
2 1 2+1 3
Par exemple : + = =
3 5 3+5 8
1 3 2 1 1+2 3+1 3 4
Ou encore : + = =
4 5 6 3 4+6 5+3 10 8
- Troisième règle
On peut multiplier deux matrices si la première possède autant de colonnes que la seconde a
de lignes.
1 2 2 1 2 1
X est possible. En revanche x est impossible.
3 4 4 3 4 5
- Quatrième règle
La multiplication de deux matrices donne naissance à une matrice produit. L’élément de la
ligne i et de la colonne j de cette matrice est la somme des produits des termes de la ligne i
de la première par ceux de la colonne j de la ceux seconde.
2 1 5
Effectuons une multiplication de A = par B =
3 4 6
2 1 5 2x5 +1x6 16
On a : x = =
3 4 6 3x5 +4x6 39
4 5 1 2
74
75
AX = B .
1 2 7 x
A= ; B= ; X=
3 4 17 y
1 2 x 7
On a : x =
3 4 y 17
x + 2y = 7
3x + 4y 17
x + 2y = 7
3x+ 4y = 17.
0,1x1 + 0,1 x2 + c1 = x1
0,4x1 + 0,3 x2 + c2 = x2
0,1x1 + 0,1 x2 + c1 = x1
0,4x1 + 0,3 x2 + c2 = x2
75
76
Puisque deux matrices sont égales si leurs éléments respectifs sont égaux. On peut
considérer la matrice du premier membre comme la somme de deux matrices. On peut alors
écrire :
0,1x1 + 0,1 x2 c1 x1
+ =
0,4x1 + 0,3 x2 c2 x2
La première des matrices du premier membre est le produit de deux matrices. On a alors :
0,1 0,1 x1 c1 x1
X + =
0,4 0,3 x2 c2 x2
Appelons A la matrice
0,1 0,1 qui est la matrice des coefficients techniques
0,4 0,3
Appelons X la matrice
x1
x2 C’est la matrice de production.
Appelons C la matrice
c1
c2 C’est la matrice de consommation.
Le tableau d’entrées –sorties peut donc se réduire à une simple équation matricielle
AX + C = X.
76
77
.
.
n
Total TGE
RS
Impôts/pro
duction
CCF
ENE
Total = VA
VAB
Production
Importation
Droits de
douanes
Total TGR
Ressources
77
78
78
79
(bijouterie traditionnelle)
(vannerie)
79
80
TVA
Production
1°) Prévision de la production des branches dans le cadre d’une planification globale
Dans le cas où le planificateur établit un plan d’objectif, il est possible d’utiliser le TES à des
fins de prévisions.
En principe, la démarche la plus satisfaisante d’un point de vue théorique, qui est celle
généralement présentée dans la littérature, consiste à calculer la production globale des
différentes branches d’activités à partir d’une demande finale exogène, par application
d’un système de Leontief.
Nous raisonnerons sur une économie fermée (pas de commerce extérieur). Soit : Y la
demande finale exogène (c’est-à-dire consommation + investissement + variations de stocks).
II y a n équations de ce type
X1 = C11 + C12………. + C1n + Y1
X2 = C21 + C22………. + C2n + Y2
Cij = aijXj
aij = Cij/ Xj
Les différents aij sont supposés constants sur une période de temps donnée. On les appelle
des coefficients technico-économiques.
Xi = ΣaijXj + Yi
II y a n équation de ce type :
Cette matrice est connue. On la calcule à partir des données statistiques concernant T,
81
82
année de départ.
Soit l’année 0 (année de départ)
Aij = Cij (0) connu/ X, (0) connu.
Pour l’année terminale du plan, on peut donc écrire :
X = AX + Y
On a un système de n équation à 2n inconnues.
Pour le résoudre, il faut donc considérer comme variable exogène soit le vecteur X, soit le
vecteur Y, ce qui donne alors un système de n équations à n inconnues, soluble.
(I -A) X = Y
d’où X = (I-A)-1 Y
La matrice (I - A) doit être inversible : nécessité d’un tableau carré des consommations
intermédiaires qui est par construction inversible.
Pour produire Y il faut AY consommations intermédiaires directes, qu’il faut donc produire
préalablement. Mais pour produire il est aussi nécessaire d’utiliser des consommations
intermédiaires d’un montant A (AY) qui s’ajoutent à AY, et ainsi de suite. Donc la
production nécessaire est :
X = Y + AY + A2 Y + A3 Y + .... + A n Y + . . .
X = Y + AY + A2 Y + A3 Y + + An Y +...
Consommation
Intermédiaire Cons. Intermédiaires
Directes indirectes
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Exemple : pour produire des motocyclettes, il faut de l’acier, mais pour produire de l’acier, il
faut du charbon dont la production nécessite une consommation intermédiaire d’énergie...
Remarque:
L’utilisation de la matrice des coefficients technico-économiques n ’ a de signification que
sous certaines conditions, qui doivent garantir la constance de ces coefficients.
10. Homogénéité des branches : les branches doivent être assez nombreuses pour
correspondre à des activités précises regroupant des unités; productions qui utilisent la
même technologie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on passe de l’optique secteur
à l’optique branche dans l’analyse de la production.
En effet, les secteurs regroupent des activités différentes qui utilisent des technologies i
différentes ce qui ne permet pas de définir des coefficients techniques significatifs.
11. Stabilité des branches : les unités de production qui appartiennent à une branche ne
doivent pas appartenir à des entreprises qui sont en train de procéder à des
restructurations importantes.
Exemple : la promotion d’entreprises modernes aux dépens des entreprises artisanales
(modification de la structure industrielle) entraîne une modification de la technologie,
nécessité de distinguer branches traditionnelles et branches modernes.
Progrès technique neutre : ne modifie pas les coefficients techniques. Ceci peut être vrai
pour une certaine période de temps. Sinon, il est nécessaire de modifier la matrice des
coefficients technologiques.
Hypothèses sous-jacentes à la constance des coefficients technico-économiques :
12. absence de substitution entre produits à la suite d’une modification de prix relatifs :
Exemple : soit la banche énergie qui consomme du charbon et des produits pétroliers. La
hausse relative des prix du pétrole par rapport au prix du charbon ne doit pas entraîner une
modification de la part relative de la consommation intermédiaire en pétrole ou en charbon
83
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Une hausse relative du prix du caoutchouc naturel par rapport au prix du caoutchouc
synthétique peut entraîner une substitution du caoutchouc synthétique au caoutchouc
naturel : cette substitution est permise puisque caoutchouc naturel et caoutchouc synthétique
constituent ensemble le produit caoutchouc, qui entre dans la consommation intermédiaire
des autres branches.
Ceci amène, en pratique, à définir des branches dont les produits recouvrent en fait des biens
identiques ou des substituts proches.
Par la suite, les TES établis pour les années précédentes ne peuvent fournir, en règle
générale, des coefficients utilisables pour faire des prévisions de production pour l’année
terminale du plan.
Ce n’est guère que dans le cas de l’agriculture vivrière, l’élevage, les transports, les
loyers et les services qu’on peut utiliser, comme base de projection, les coefficients établis
pour l’année de référence.
84
85
Exemple 1
Utilisation du TES pour calculer les répercussions d’une variation d’un élément de la
demande finale sur la structure productive.
Supposons que nous envisagions d’augmenter de 10 milliards le volume des exportations de
produits agro-alimentaires. Nous voulons savoir ce que ce supplément d’exportations
implique comme production additionnelle des différentes branches.
Pour cela, commençons par calculer la matrice des coefficients techniques, c'est-à-dire des
consommations intermédiaires unitaires, qui expriment la structure productive des différentes
branches.
A partir du TES de 1975, nous obtenons la matrice suivantes :
1 2 3 4 5 Commerce
1 0,44 0,01 0,05 0,02
2 0,11 0,43 0,13 0,07 0,16 0,07
3 0,04 0,10 0,16 0,10 0,11 0,17
4 0,004 0,002 0,03
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86
Première vague :
ΔC11 = 10 X 0,44 = 4,4 = Δ X1
ΔC21 = 10 X 0,11 = 1,1 = Δ X2
ΔC31 = 10 X 0,04 = 0,4 = Δ X3.
Ces augmentations de production vont à leur tour engendrer des augmentations de
consommations intermédiaires.
86
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Calcul des répercussions d’une variation d’un élément de la demande finale sur la
structure de la production.
1 2 3
Effet direct 10 10
Effet indirect n° 1 10 X 0,44 4,4
Effet indirect n° 2 4,44 X 0,44 1,10 X 0,01 0,40 X 0,05 1,97
1 Effet indirect n° 3 1,97 X 0,44 1,00 X 0,01 0,35 X 0,05 0,89
Effet indirect n° 4 0,89 X 0,44 0,69 X 0,01 0,23 X 0,05 0,41
Effet indirect n° 5 0,41 X 0,44 0,42 X 0,01 0,14 X 0,05 0,19
Total 17,86
2 Effet indirect n° 1 10 X 0,11 1,10
Effet indirect n° 2 4,44 X 0,11 1,10 X 0,43 0,40 X 0,05 1,00
Effet indirect n° 3 1,97 X 0,11 1,00 X 0,43 0,35 X 0,05 0,69
Effet indirect n° 4 0,89 X 0,11 0,69 X 0,43 0,23 X 0,05 0,42
Effet indirect n° 5 0,41 X 0,11 0,42 X 0,43 0,14 X 0,05 0,24
Total 3,45
3 Effet indirect n° 1 10 X 0,04 0,40
Effet indirect n° 2 4,44 X 0,04 1,10 X 0,10 0,40 X 0,05 0,35
Effet indirect n° 3 1,97 X 0,04 1,00 X 0,10 0,35 X 0,05 0,23
Effet indirect n° 4 0,89 X 0,04 0,69 X 0,10 0,23 X 0,05 0,14
Effet indirect n° 5 0,41 X 0,04 0,42 X 0,10 0,14 X 0,05 0,08
Total 1,20
Les résultats ne sont qu’approximatifs car nous n’avons pas poussé assez loin le calcul par
itération.
Nous constatons que pour permettre d’augmenter les exportations agro-alimentaires de 10
milliards, on doit avoir :
- Production agricole : + 17,86 milliards de Francs
- Production industrielle : + 3,45 milliards de Francs
- Production de services : + 1,20 milliards de Francs.
Un résultat plus précis aurait pu être obtenu en calculant directement l’inverse de la matrice
(I – A) où I est la matrice unité (de même format que A) dont on retranche A, la matrice des
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coefficients techniques :
(1 – 0,44) - 0,01 -0,05
(I – A) = - 0,11 (1 – 0,43) – 0, 13
- 0, 04 - 0,10 (1 – 0,16)
Chaque colonne de la matrice inverse indique toutes les productions nécessaires directement
ou indirectement pour répondre à une augmentation unitaire de tel ou tel produit. Pour
satisfaire une demande supplémentaire d’une unité de produit agricole, il faudra fournir
directement ou indirectement 1,79 unité de produits agricoles, 0,37 unités de produits
industriels et 0,13 unité de services. Les chiffres sur la diagonale principale sont tous égaux
ou supérieurs à 1 puisqu’ils représentent l’effet direct et indirect d’un supplément de
demande adressé à la branche en question. la pré multiplication du vecteur Y des demandes
finales par la matrice inverse (I – A)-1 permet d’obtenir le vecteur X des productions
nécessaires.
(I – A)-1 Y = X
Exemple 2
Utilisation du TES pour calculer les répercussions de la hausse du prix de l’énergie sur le
niveau général des prix en France.
Les importations pétrolières françaises étaient en 1975 de l’ordre de 50 milliards de francs
français (FF). Supposons une augmentation de 50% du prix CAF du pétrole brut importé, soit
un surprix de 25 milliards de FF et calculons les effets de diffusion de cet enchérissement des
importations énergétiques sur le niveau général et le système des prix en France. Nous nous
référons au TES de l’année 1975 en distinguent la branche énergie de la branche industrie et
en regroupant par contre (par souci de simplification) les branches 3, 4 et 5.
88
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Observons la structure du TEE avant de nous pencher sur quelques unes de ses applications.
Le TEE se présente comme un tableau à double entrée : en colonne on lit les comptes des
secteurs ; en lignes on lit les opérations. C’est une présentation forme de circuit et une
présentation macroéconomique statique qui privilégie les rapports d’échange et qui se prête à
la formalisation comptable. Il ne faut jamais oublier que c’est une représentation parmi
d’autres de la réalité économique, qui n’est jamais donnée en tant que telle, mais toujours
construite par l’observateur.
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x X Sub
Reve- x x x RPfT x X x
nu X X X OAD x x X
x RDB Utili- X
sation
Utili- x x CF nu x x
sation CF résid
nu X E.B. X
Capi- X x Tranfen K Capi- x X
tal X FBCF tal x X
x x x Acq. T et X
X Cap ou X X
Bes
X X X Mov P Finan- X
X x X Me et cier x
Finan- x x X Dep
BOA n X x
cier x X x Crédit x X
x X x RTA x
X x Solde C D X x
Ajusteme X x
X x X nt
TOTAL X X X
X x CCF X X
2
Le TEE est une création originale des comptables nationaux français que l ’ o n ne trouve pas dans le
système international SCN.
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Légende
Secteurs institutionnels
SI = SQS NF ; S2 = Institution de crédit ; S3 - entreprises d’assurance ; S4 = Administration
publique S5 = IPSBL ; S6 = Ménages ; Reste Monde = Reste du Monde ; Débit compte
Biens et Services ; Crédit compte de Biens et services.
Opérations -m
Prd BS = Production Biens et Services ;
CI ventilé = Consommation intermédiaires ventilée
Imp liés Pn = Impôts liés à la production
RPE = revenu de la propriété et de l’entreprise
OAD = Opération d’assurance dommage
Acq. T et Inc = Acquisitions de terrains et d’actifs incorporels
Moyens de paiements internationaux
Monnaie et dépôts non monétaires
Bons, Obligations et Actions
RTA = Réserves techniques d’assurance
Solde Créances et débit
CCF = Consommation de capital fixe.
La structure du TEE est identique à celle du TOF : en colonnes se trouvent les secteurs
institutionnels, en lignes les opérations.
Les opérations apparaissent dans un ordre tel qu’on puisse les regrouper selon la séquence
des comptes des secteurs : production, exploitation, revenu, utilisation du revenu, capital,
financier.
Les opérations sur biens et services, par contre, sont équilibrées ligne par ligne
artificiellement par intervention d’une colonne spéciale, le compte de biens et services. Ce
compte a un double objet :
- Il fait apparaître la TVA grevant les produits et les droits de douane qui sont des ressources
pour les administrateurs publiques, sans constituer un emploi pour les autres secteurs,
permettant ainsi l’équilibre des opérations sur biens et services.
91
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- Il fonctionne comme un compte miroir : les Opérations sur Biens et Services (OBS) sont
globalement équilibrées (P + M + TVA + droits de douanes = CI + CF + FBCF + AS + X).
L’intervention du compte de biens et services permet de les équilibrer ligne à ligne ; le
compte de biens et services est présenté «à l’envers»; les ressources de biens et services
sont présentées en colonnes «emplois» et les emplois de biens et services en colonne
«ressources». Cet équilibre ligne à ligne est donc purement artificiel et ne correspond qu’à
des considérations de symétrie.
Les soldes comptables : valeur ajoutée, excédent brut d’exploitation, revenu national
disponible, épargne brut, inscrits en emploi d’un compte de secteur et en ressources du
compte suivant, sont nécessairement équilibrés.
Les comptes de secteurs se lisent en colonnes, à gauche les emplois, à droite les ressources.
La dernière colonne correspond au compte de biens et services dont on vient de voir le rôle.
Ce compte des biens et services présente séparément l’équilibre des biens et services
marchands et l’équilibre des services non marchands.
La lecture du TEE ne pose donc aucun problème particulier et n’est pas différente de celle
des divers comptes.
Le TEE fournit chaque année une vue synthétique de l’équilibre économique. Si on dispose
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Ces comparaisons peuvent être facilitées par des calculs, à partir du TEE, d’agrégats ou de
ratios.
Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l’activité
économique de l’ensemble des secteurs résidents. Ils sont obtenus à partir des soldes
comptables du TEE. Les principaux agrégats sont :
A partir du TEE, on peut calculer le PIB selon trois optiques différentes, correspondant à
différents stades du circuit économique :
-l’optique de la production,
-l’optique du revenu,
-l’optique de la dépense.
a) l’optique de la production : le PIB est calculé à partir du solde des comptes de
production
Les variables Montant en
milliards de F CFA
La somme des valeurs ajoutées brutes des secteurs institutionnels 4079
- Ajustement pour services bancaires imputés -190
+ TVA grevant les produits 379
Les droits de douanes 9
PIB 4277
93
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b) l’optique du revenu : le PIB peut être aussi obtenu à partir des comptes d’exploitation : il
correspond alors à la somme des revenus distribués à l’occasion de la production, i.e. à la
somme des revenus primaires.
c) l’optique de la dépense : le PIB peut enfin être calculé à partir de la somme des emplois
finals, de biens et de services, dont on déduit les importations.
On remarque que la consommation finale hors territoire économique est assimilable à des
importations et doit donc être retranchée de la consommation finale totale. Le PIB est
l’agrégat le plus utilisé dans les comparaisons internationales, avec le PNB qui peut lui être
assimilé. Si on ajoute au PIB les revenus reçus du reste du monde et si on en retranche les
revenus versés au reste du monde, on obtient le PNB, au prix du marché, qui était l’agrégat
normalisé le plus courant, mais qui tend à tomber en désuétude. On calcule le PNB de la
manière suivante :
Pour un pays comme la France, le PIB et le PNB sont du même ordre de grandeur. Par contre
la différence peut être sensible pour le pays en voie de développement soumis à de forts
courants migratoires ou dominés par des firmes multinationales qui rapatrient leurs bénéfices
dans leur pays d’origine. Le PNB exprime en effet la valeur des biens et services
produits par les facteurs de production résidents, que ceux ci soient ou non présents sur
94
95
le territoire économique.
Par rapport à la production intérieure brute qui était l’agrégat central du (ancien) système de
la Comptabilité Nationale Française, le PIB comporte une majoration de l’ordre de 12% (il
inclut les services financiers, les services rendus par les salariés des administrations
publiques et les services domestiques qui étaient exclus de la production intérieure brute).
Le revenu national aux prix du marché s’identifie donc au produit national net.
Le revenu national aux coûts des facteurs, ou revenu national est un agrégat normalisé. Il est
considéré comme un indicateur de niveau de vie, quand il est exprimé par tête d’habitant.
95
96
- l’élasticité des importations par rapport au PIB est le rapport entre les deux ratios
précédents. C’est un ratio très important, égal à 1,35 entre 1983 et 1984, ce qui marque
l’importance de la dépendance extérieure.
- Le taux d’exportation ou l’effort d’exportation.
Exportations / PIB = 1 079/ 4277 = 23,8%.
- Le taux de prélèvement obligatoire est la somme de ces deux ratios, soit 25,7% + 19,7%
=45,4%.
- Le taux d’investissement
- FBCF / PIB = 808 / 4277 = 18,9%
- Le taux d’investissement d’un secteur (SQS)
- FBCF des SQS/VA des SQS.
- Le taux d’autofinancement
Epargne brute / FBC = 795 / 822 = 96,7%.
Ou pour les SQS
Epargne brute des SQS / FBCdes SQS = 258 / 378 = 68,3%
3
En toute rigueur, ce taux doit être calculé aux mêmes prix
X FOB/ MFOB
96
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L’objet de ce chapitre est de familiariser les étudiants avec le tableau des opérations
financières, en décrivant les opérations des secteurs institutionnels qui s’y sont inscrites ainsi
que le fonctionnement global du tableau.
Les tableaux relatifs aux opérations financières ne commencent à jouer un rôle dans le
schéma général de la comptabilité nationale, qu’au niveau des capacités et des besoins de
financement, soldes des comptes de capital. Ils décrivent comment se réalisent l’équilibre
entre les besoins et les capacités de financement, ils montrent par quels canaux les surplus
des agents à capacité de financement viennent combler les déficits des agents à besoin de
financement.
Les opérations financières ont pour objet de retracer la naissance, le transfert et l’extinction
des créances dans l’économie.
Le droit de créance est ici entendu dans un sens économique, plus large que le sens
juridique. Ainsi la monnaie est une créance du point vue de celui qui la détient, une dette du
point de vue de l’institution de crédit qui l’a émise.
En comptabilité nationale, la créance est tout ce qui donne un droit sur le patrimoine d’un
agent économique. Les opérations financières traduisent les variations des créances et des
engagements des secteurs. Ces opérations sont la contrepartie d’opérations sur biens et
services, d’opérations de répartition ou d’opérations financières pures (c’est-à-dire portant
sur l’échange de créance).
Les O.F. qui constituent la contrepartie d’opérations courantes sur bien et services ou de
répartition ne sont retracées que pour leur solde : les décrire d’une façon exhaustive ferait
dans un large double emploi avec les tableaux de la comptabilité nationale qui décrivent les
OBS et les O.R. les tableaux des opérations financières mettent en lumière une propriété
fondamentale des signes financiers : ils peuvent être mis en réserve, transférés dans le temps,
ou mis par certaines unités économiques à la disposition d’autres unités pour une durée et
sous des conditions déterminées.
97
98
Investissement = Epargne I = S
Les moyens de paiement, qui peuvent servir immédiatement au règlement des transactions.
98
99
La monnaie est constituée par l’ensemble des moyens de paiements utilisés sur le territoire
national (pièces, billets, dépôts à vue transférables par chèque).
L’opération « monnaie » retrace les variations nettes du stock de monnaie détenu par chaque
secteur.
Les titres à court terme on distingue les titres négociables sur un marché (bons
du Trésor, bons des organismes spécialisés) et les titres non négociables (bons de caisse ou
bons à échéance fixe émis par les banques et par les caisses d’épargne).
Les obligations et bons à long terme sont des titres à long termes (LT) crées par diverses
institutions et utilisés comme moyens de placement. I l s donnent droit à un intérêt
annuel, fixe ou indexé, et sont remboursables à échéance.
Les actions et parts de capital social sont des titres représentatifs d’un droit de propriété
partielle sur une société. Il s ouvrent droit à la perception de dividendes ainsi qu’à
une quote-part de l’action nette en cas de liquidation de la société.
Deux tableaux des opérations financières sont annuellement établis, l’un résumé, l’autre
détaillée, structurellement identiques. Le Tableau des Opérations Financières (TOF)
est simplement la juxtaposition des comptes financiers des secteurs institutionnels.
Le TOF présente la relation entre des secteurs institutionnels, portés en colonnes, et des
opérations financières, portées en lignes, qui constituent des comptes - écrans.
99
100
Rappelons que l’on enregistre dans les comptes financiers des flux, c’est à dire des variations de
créances ou de dettes au cours de l’année, et non des encours de créances et de dettes. Ces
flux sont dits nets : on enregistre les augmentations de créances moins les remboursements. Les
chiffres enregistrés peuvent être donc négatifs.
Deux secteurs institutionnels sont décomposés en sous secteurs : les institutions de crédits
(Banque Centrale, autres institutions de crédits, les caisses d’épargne etc.) et les administrations
100
101
Il regroupe les données des comptes financiers des secteurs institutionnels. Sa structure est la
suivante :
Schéma du TOF
Capacité
de financement
Besoin
de financement
Numéraire
Dépôt
Crédits à court
Terme Crédits
à long terme
Avoirs
Total
On s’efforcera ici, en partant du TES, puis des comptes de secteurs institutionnels, de présenter
quelques-unes des utilisations possibles des comptes nationaux (études des projets industriels
dans le cadre ou non d’une planification à long terme, impact à court terme des décisions de
politiques économiques).
Cependant le sujet de cette annexe est vaste et il ne fait encore l’objet d’aucune étude
systématique dans les manuels. Il s’agit donc de thèmes de réflexion sur lesquels la recherche
reste ouverte.
101
102
La matrice de comptabilité sociale fait partie de la grande famille des tableaux économiques.
Ceux ci ont une double vocation : d’une part offrir une présentation cohérente des transactions
qui prennent place dans une économie et d’autre part fournir aux décideurs la base
comptable d’un cadre analytique susceptible de faciliter leur choix.
La matrice de comptabilité sociale ou MCS est un peu comme Internet. Il est difficile d’en
fournir une définition précise, mais elle est toutefois aisément reconnaissable et relativement
facile d’accès.
La première MCS fut construite dans les années 1970 par Pyatt, Roe et al (1977) pour le Sri
Lanka.
La MCS est un cadre comptable permettant d’enregistrer les flux de valeur au sein d’une
économie au cours d’une période comptable donnée. Elle se base sur le même principe que la
comptabilité à double entrée, à savoir l’égalité entre les ressources et les emplois. Une MCS
offre une présentation cohérente des transactions au sein d’une économie, qu’il s’agisse d’un
pays, d’une région ou même d’un village (Taylor and Adelman, 1997). La MCS met en évidence
les relations entre la structure de production et la distribution des revenus ainsi que les flux de
capitaux et les transactions financières avec le reste du monde. Elle permet une approche à la
fois micro (les ménages, leurs décisions économiques, leur bien-être) et macro (les finances
publiques, le commerce extérieur) dans un cadre comptable cohérent et des équations de
comportement peuvent être ajoutées pour l’élaboration des modèles d’équilibre général.
La MCS permet de calculer deux grands types de coefficients : les coefficients techniques et les
coefficients multiplicateurs. Les coefficients techniques de la matrice sont obtenus à partir du
bloc biens-activités de la MCS en divisant les colonnes par la production sectorielle (le total de
la ligne ou de la colonne). Ils permettent de faire des analyses des liens de production. Ainsi les
coefficients techniques d’un secteur déterminent son effet induit dans l’économie. Les
coefficients multiplicateurs sont calculés en subdivisant les comptes de la matrice en comptes
endogènes et exogènes. Les comptes endogènes sont ceux pour lesquels le niveau des dépenses
102
103
varie directement par rapport à une variation des revenus. Les comptes exogènes sont ceux pour
lesquels on suppose que les dépenses sont indépendantes des revenus (Sadoulet and de Janvry,
1995). Les coefficients multiplicateurs dérivés de la matrice nous indiquent de combien la
variation d’une unité dans chacune des branches activités affecterait les différents secteurs de
l’économie. Les coefficients multiplicateurs de la MCS suivent des modèles basés sur la
demande qui supposent généralement qu’il y ait un excès de capacité dans l’économie. cela
signifie qu’il existe une ressource disponible permettant d’augmenter la production pour
satisfaire les demandes additionnelles de biens et services. Du fait des relations linéaires
fonctionnelles au sein de la matrice, toute production supplémentaire augmentera la production
des inputs (consommations intermédiaires et facteurs de production) de façon linéaire suivant les
relations décrites dans la matrice. Les simulations des politiques à travers les matrices de
comptabilité sociale n’utilisent que les coefficients multiplicateurs. Plusieurs auteurs ont
développé des MCS au Burkina Faso. Montaud (1996) est le premier a développé une MCS et
un modèle d’Equilibre Général Calculable pour analyser les déterminants de la pauvreté. Sa
MCS était encore très agrégée par manque de données. Ensuite Hebié and Ilboudo (2005) ont
développé une nouvelle MCS sur la base des données agricoles de l’année 2000 en distinguant
finement les comptes de l’agriculture afin d’analyser la contribution des différentes filières
agricoles à l’économie nationale. Cependant, les comptes des industries, des services et des
ménages restés très agrégés ne permettent qu’une analyse sommaire de l’impact des politiques
économiques sur les revenus des ménages.
La caractéristique commune aux MCS est qu’elles se présentent sous forme de tableaux
carrés entrées - sorties où pour une année donnée, sont enregistré des flux comptables (ou
transactions) de recettes et de dépenses de l’économie étudiée. Les recettes sont enregistrées en
lignes (indice i) et les dépenses en colonnes (indice j ) , l’élément général d’une MCS étant
tij,défini comme la dépense du compte j (j = 1,2,3,……n) qui constitue la recette du compte i (i =
1, 2, 3,……,n). La cohérence interne de nature comptable d’une MCS est garantie par le fait
que, pour chaque compte, les recettes totales sont identiques aux dépenses totales, à savoir dans
le compte k.
n n
tkj tik
j 1 i 1
Autrement dit, total des dépenses du compte k = total des recettes du compte k.
103
104
Dans cette MCS on trouve neuf comptes numérotés de 1 à 9 : deux comptes de facteurs de
production (main d’œuvre et capital), trois compte d’agents (ménage salariés, ménages
capitalistes4 et entreprises), trois comptes de branches d’activité de production (agriculture,
industrie et services) et un compte d’accumulation.
Une manière aisée de lire la MCS est d’examiner les comptes 6 à 8 des branches d’activité de
production.
La lecture des comptes 7 (industrie) et 8 (services) est strictement identique à celle du compte 6.
La sous- matrice carrée formée par les intersections des lignes et colonnes 6 à 8 n’est rien
4
Les ménages capitalistes comprennent les entrepreneurs individuels et les rentiers ; les entreprises étant composées
des sociétés
104
105
d’autre que la matrice des échanges interindustrielles, conçue par Leontiev. L’industrie comme
les producteurs de services vendent des produits de consommation aux deux catégories de
ménages pour des montants de 11 544 (t7,3), 3900 ((t7,4), 10 101 (t8,3) et 5 850 (t8,4).
Les produits industriels de consommation sont, par exemple, des vêtements, des conserves, des
boissons, des huiles alimentaires, des médicaments et des ustensiles de cuisine.
La rémunération totale des travailleurs versée par les trois branches d’activité correspond au
total de la ligne du compte 1 (main d’œuvre), soit 28 860. Dans la colonne du compte, apparaît
la distribution de ce montant dans l’économie : dans notre exemple, l’entièreté des salaires va
aux ménages salariés (t3,1).
La somme des revenus du capital qui furent payés correspond au total de la ligne du compte 2
(capital), soit 18 500. la lecture de la colonne du compte donne la ventilation de ces revenus :
11 100 vont aux ménages capitalistes (t4,2) (il s’agit des revenus d’exploitation des entrepreneurs
individuels) tandis que 7 400 vont aux entreprises (t5,2), ce dernier montant correspond aux
profits réalisés par les sociétés de droit avant leur distribution sous forme de dividendes ou sous
une autre forme. Le revenu total des ménages salariés (total ligne du compte 3) est de 28 860. La
colonne 3 donne le détail de l’affectation de ce montant. Les ménages salariés achètent des
produits de consommation (t6,3 ; t7,3 et t8,3). La différence entre leur revenu et le total de leur
consommation, soit 2886 (t9,3), est leur épargne courante, c'est-à-dire de l’année, celle-ci
constituant une recette du compte accumulation ou compte 9 (source de financement de
l’investissement de la nation).
Le revenu total des entreprises (total de la ligne du compte 5) est de 7400. on trouve dans la
colonne du compte 5 l’affectation des 7400 : 1900 sont distribués, sous forme de dividendes aux
105
106
ménages capitalistes (t4,5), le reste, soit 5500 (t9,5), constituant l’épargne des entreprises ou
profits non distribués, laquelle est une source additionnelle de financement de l’investissement.
Finalement, le total des revenus des ménages capitalistes (total de la ligne du compte 4) est de
13 000, ceci comprenant, nous l’avons vu, les revenus des entrepreneurs (t4,2) et les dividendes
distribués par les sociétés de droit ou entreprises (t4,5). L’affectation des 13 000 est donnée dans
la colonne 4. Comme les salariés, les ménages capitalistes achètent des produits de
consommation (t6,4 ; t7,4 et t8,4). Comme eux ils dégagent une épargne. Celle-ci est de 2 600 (t9,4)
et constitue, dans cette économie, la troisième et dernière source de financement de
l’investissement.
Y = C + I ou I = S
Le premier modèle s’applique à une économie en autarcie sans Etat, nommé AUTA. La matrice
qui lui correspond est la MCS AUTA, cette dernière donnant la situation de référence. Le
modèle comprend ainsi trois branches d’activité (agriculture, industrie et services), chacune
produisant un seul produit, deux facteurs de production (main d’œuvre et capital), la main
d’œuvre étant supposée parfaitement mobile entre les activités de production tandis que le
capital est spécifique à chacune d’elle, et trois agents (ménage salariés, ménages capitalistes et
entreprises).
Le modèle AUTA, étant appliquée on considère que les branches d’activité utilisent non
seulement des facteurs de production, mais aussi des produits intermédiaires. En outre, les
ménages affectent seulement une partie de leur revenu à l’achat de produits de consommation, le
reste constituant leur épargne. Les entreprises épargnent également. Le modèle étant statique,
l’investissement généré par cette ne joue cependant aucun rôle dans la détermination du niveau
de production car n’affectant pas le stock de capital des activités. Le niveau de production
dépend essentiellement des dotations en facteurs. Autrement dit, l’investissement apparaît ici
comme une composante de la demande finale, à côté de consommation privée.
106
107
107
108
Recettes Branches
Dépenses 8 9. 10. SM 11. SNM
Agricult. lndustrie
108
109
Dans le cas d’une économie fermée sans État, la MCS peut être repérée à travers les lignes et les
colonnes de 1 à 9. Deux comptes de facteurs (main d’œuvre et capital), trois comptes d’agent
(ménages salariés, ménages capitalistes et entreprises). Les ménages capitalistes comprenant les
entrepreneurs individuels et des rentiers. Outre ces cinq comptes, nous avons trois comptes de
branches (agriculture, industrie et services) et un compte d’accumulation.’ L’introduction de
l’État dans la MCS impose l’ouverture de six comptes supplémentaires. L’État évidemment
s’adjuge un compte (compte 6). Introduction d’une distinction entre services marchands et
services non marchands devient en présence de l’État une nécessité. Les services non marchands
sont ceux offerts par l’État (Éducation, santé, sécurité, services administratifs etc.), ce qui
permet de considérer celui ci dans sa dimension productive. En introduisant le reste du Monde
nous complétons notre MCS. Ainsi :
L’équilibre comptable d’une économie ouverte au Reste du Monde est donnée par :
Y + M = C + G + IT + X et
109
110
M + REV = X + TR + SR
Ou
IT=SP + SG+SR
Avec
Y, ou PIB au prix du marché, est la somme des salaires (total de la ligne ou de la colonne 1) et
des revenus du capital (total de la ligne ou de la colonne 2), soit 47 360, augmentée des impôts
indirects intérieurs et douaniers, nets de subventions, soit 8024,46 (t6,12 ; t6,13 ; t6,14 ; t6,16°) ce qui
donne un total de 55 384,46.
Y (55 384,46) + M (18 379) = C (35 4580 + G (8 700) + IT (17 355, 46) + X (12
250)
et
IT = Y - C - G -REV + TR + SR
Or, Y - C - G - REV + TR est, par définition, l’épargne nationale (SP + SG), à savoir l’épargne
intérieure (Y - C - G) diminuée des revenus des facteurs payés au reste du Monde (REV) et
augmentée des transferts courants en provenance du reste du monde(TR). On retrouve bien, en
conséquence, la troisième à partir des deux premières, soit :
IT = SP + SG + SR
L’ouverture au reste du Monde permet également de faire la différence entre le produit intérieur
brut (PIB) et le produit national brut (PNB). Ce dernier est par définition, égal au produit
intérieur brut diminué des revenus de facteurs (nets) payés au reste du Monde, ou Y - REV,
soit dans notre exemple 54 089,46.
Dans le travail qui suit l’auteur qui travaille sur le Burkina Faso désagrège les comptes
des ménages selon leur niveau de revenu à partir de la base de données de l’enquête prioritaire
de 2003 menée par l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (2003), le Tableau
des Ressources et Emploi (TRE) agricole pour l’année 2000 réalisé par la Direction Générale
des Prévisions et des Statistiques Agricoles (DGPSA) et le Tableau Ressource Emploi national
de 2000 réalisé par l’INSD actualisée à 2003. Les indices de prix sont ceux disponibles dans
l’Instrument Automatisé de Prévision développé le ministère des finances en collaboration avec
la coopération allemande (GTZ). Le Tableau des Opérations Financières et les comptes des
nations de 2003 de l’Etat burkinabè ont été fournis par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (BCEAO). Les autres sources de données sont l’Enquête Nationale des Statistiques
Agricoles de 1993 réalisée par la DGPSA et les indicateurs économiques de l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
111
112
Tableau 1: Structure agrégée de la MCS du Burkina Faso pour 2003 (milliard de FCFA)
Activité Biens & Reste
Production Services Facteurs Ménages Entreprises Etat Capital monde Total
Activité
production 0 3351 0 0 0 0 0 0 3351
Biens &
Service 1039 0 0 1807 0 512 479 213 4050
Facteurs 2247 0 0 0 0 0 0 0 2247
Ménages 0 0 1874 63 127 112 0 116 2293
Entreprises 0 0 372 0 5 5 0 0 383
Etat 64 165 0.1 57 13 0 0 133 434
Capital 0 0 0 365 237 -337 0 213 479
Reste
monde 0 533 0 0 0 142 0 -321 355
Total 3351 4050 2247 2293 383 434 479 355
Source : Base des données de 2003
112
113
monde et ligne Etat) et par des investissements extérieurs sous forme de prêts ou de crédits
estimés à 213 milliards de francs CFA dont le montant est égal à la valeur absolue de la balance
de paiement du Burkina Faso (colonne reste du monde et ligne capital) . Les taux de
couverture5 des importations les plus élevés s’observent dans l’industrie manufacturière et
textile avec une moyenne de 18,7%. Le taux d’ouverture de l’élevage n’est que de 13,6% alors
que le Burkina Faso est considéré comme un important exportateur d’animaux sur pied dans la
sous région.
Dans cette étude nous avons mis l’accent sur les comptes des ménages qui sont issus de
la désagrégation du compte ménage de la MCS en déciles selon leurs revenus en distinguant les
déciles ruraux des déciles urbains. Chaque décile rassemble ainsi 10% des ménages, le groupe
D1 étant le plus pauvre. Les hypothèses retenues sont que chaque décile est un groupe
homogène, la structure des revenus change le long de l’échelle des déciles, le niveau de vie des
ménages correspond au niveau de vie de tous ses membres et tout ménage du même décile est
exposé au même risque face à la pauvreté.
Pour analyser la pauvreté dans ses différentes dimensions nous avons utilisé la famille
des indices de Foster, Greer et Thorbecke (1984) à savoir l’indice numérique de la pauvreté, la
profondeur de la pauvreté et la sévérité de la pauvreté. L’indice numérique renseigne
simplement sur l’évolution du nombre de pauvres. La profondeur mesure la distance des
ménages par rapport à la ligne de pauvreté et enregistre ainsi le déficit collectif moyen de revenu
par rapport à la ligne de pauvreté pour l'ensemble de la population. La sévérité de la pauvreté
permet de suivre l’inégalité dans la distribution des revenus des pauvres à l’aide d’un paramètre
α appelé aversion pour la sévérité de la pauvreté. Nous utilisons aussi un indice d’inégalité, le
coefficient Gini obtenu à partir de l’interprétation de la courbe de Lorenz.
5
Le taux de couverture par les exportations est le rapport entre les importations et la demande interne
113
114
BIBLIOGRAPHIE
114
115
QUESTIONS :
12- Quelle différence y a-t-il entre la production au sens de l’ancien et du nouveau système ?
115
116
2 La consommation finale des administrations privées n’est pas comptabilisée dans le compte PIB /_/
La consommation finale des administrations privées n’est pas comptabilisée dans le PIB /_/
La consommation finale des administrations privées est comptabilisée en ressources du compte PIB /_/.
Opérations A B C D E F G H I J
3. Exportation
4 RS versée au RM
5. SOC
6. ANVAI
7. CF
8.Variation des stocks
9. CCF
10. CI
11. RPE
12. VAB
14. La consommation des services non marchands (SNM) est une consommation finale pour les ménages
/__/
La consommation des SNM est une consommation intérieurement par les administrations /__/
La consommation des SNM est une consommation non lucrative positive pour les IPSBL /__/
15. Lorsque le solde des créances et dettes est positif, le patrimoine financier s’est amélioré /__/
Lorsque le solde des créances et dettes est négatif, le patrimoine financier s’est amélioré /__/
Lorsque le solde des créances et dettes est positif, le patrimoine financier s’est détérioré /__/
16. Le taux d’autofinancement des sociétés non financières est l’épargne brute/ FBCF /__/
Le taux d’autofinancement des sociétés non financières est la FBCF/l’épargne brute /__/
Le taux d’autofinancement des sociétés non financières est l’épargne brute/valeur ajoutée brute /_/
116
117
22. Le solde des créances et dettes est exactement égal au besoin ou à la capacité de financement /_/
Le solde des créances et dettes est exactement égal à l’ajustement /__/
Le solde des créances et dettes est une opération irrationnelle des opérations financières /__/
117
118
SEANCE N° 3
Les comptes de la nation fournissent pour l’année n,les renseignements suivants en milliers d’unité monétaire :
On demande :
De dresser les comptes consolidés de la nation selon la présentation des comptes types en
déterminants les éléments manquants.
118
119
SEANCE N° 4
2) Primes nettes d’assurances dommages versées à des unités résidentes par les : sociétés et quasi-sociétés : 15, les
institutions financières : 20, les administrations 10, les ménages : 10.
Indemnités d’assurances versées à des unités résidentes : sociétés et quasi-sociétés 25, institutions
financières 15, administrations 8 ménages7.
Amendes et pénalités versées à des unités résidentes par les sociétés quasi-sociétés 3, les ménages 2,
les institutions financières 2, les administrations 0.
Amortissements pratiqués par les sociétés et quasi sociétés 50, les institutions financières 25, les
administrations 8, les ménages 5.
Formation brute de capital des sociétés et quasi sociétés 80, des institutions financières 60, des
administrations 15, les ménages 25.
Achats d’actifs nets incorporels par les seules sociétés et quasi-sociétés au reste du monde 5.
Impôts indirects versés aux administrations 60
Subventions versées par les administrations à l’ensemble des secteurs institutionnels = 10
Consommation finale des administrations……. 80
Epargne nette des ménages……………………85
Solde des transferts de capitaux en provenance du reste
Monde au profit des seules institutions financières 30
En examinant ces opérations établir les comptes des secteurs institutionnels (compte de revenu, et dépenses,
compte de capital et compte financier).
119
120
SEANCE N° 5
Les comptes d’un pays X sont tenus selon les règles S N C (système de comptabilité nationale des Nations Unies).
Ils fournissent les renseignements suivants en millions d’unités monétaires du pays X.
Rémunérations des salariés des branches
intérieures…………………………………………..300
Rémunérations des salariés reçues du reste du
monde …………………………………………….. 20
Rémunérations des salariés versées au reste du
monde……………………………………………… 10
Excédent net d’exploitation des :
Sociétés et quasi-sociétés 150, les institutions financières –15, les administrations 10, les ménages 100.
Impôts directs versés par les :
Sociétés quasi-sociétéss 25, les institutions financières 20 les administrations 5, les ménages 15.
Revenus de la propriété :
Sociétés quasi-sociétés : versés 50, reçus 15 ; institutions financières : versés 8, reçu 60, administrations :
versés 20, reçus 10 ; ménages : versés 12, reçus : 15.
Primes nettes d’assurances versées à des unités résidentes par les sociétés et quasi-sociétés : 10, les
institutions financières : 15, les administrations : 5 et les ménages : 5.
Indemnités d’assurances versées à des unités résidentes. Sociétés et quasi-sociétés 25, les institutions
financières 5, Administrations 5, ménages 2.
Amendes et pénalités versées à des unités résidentes par les sociétés et quasi-sociétés 3, les ménages 2, les
institutions financières 2, les administrations 0.
Amortissements pratiqués par les sociétés et quasi-sociétés 50les institutions financières 25, les
administrations 8, les ménages 5.
Formation brute de capital des sociétés et quasi-sociétés 50, des institutions financières 60, des
administrations 15, des ménages 25.
Achats d’actifs nets incorporels par les seules sociétés et quasi-sociétés au reste du monde 5.
Variations des engagements 10.
Impôts indirects versés aux administrations 60.
Subventions versées par les Administrations à l’ensemble des secteurs institutionnels du pays : 10
Consommation finale des administrations………… 80
Epargne nette des ménages…………………………85
Solde des transferts de capitaux en provenance du reste du monde au profit des seules institutions
financières 30.
Importations…………………………………………. 150
Revenus de la propriété et de l’entreprise versés au reste du monde 2.
En examinant attentivement ces opérations établir :
1) les comptes des secteurs institutionnels, compte de revenu et de dépenses d’une part et compte
de capital d’autre part.
120
121
SEANCE N° 6
La comptabilité Nationale du pays A tenue selon les règles du S N C fournit les renseignements suivants en millions
d’unités monétaires de A :
121
122
SEANCE N° 7
Dans la comptabilité du pays X tenue selon les règles du S N C, on distingue six branches qui seront
regroupées en branches A et branche B. Elle fournit les renseignements suivants en millions d’unités monétaires de
X:
Consommations intermédiaires :
Branche A : en biens A……………………………………………. 20
en biens B…………………………………………….. 80
Excédent d’exploitation :
Branche A………………………………………………………….. 150
Branche B………………………………………………………….. 200
Importations :
bien A (pas de taxes à l’importation)…………………………… 75
122
123
Exportations :
Bien A………………………………………………… à déterminer.
Bien B…………………………………………………………. 197
Achats à l’extérieur des ménages résidents……………………. 15
Achats des ménages non-résidents sur le marché intérieur…... 220
Solde des rémunérations des salariés, en provenance du reste
du monde……………………………………………………… -30
Revenus de la propriété versés au reste du monde…………….. 70
Revenus de la propriété reçus du reste du monde…………….. 80
Autres transferts courants reçus du reste du monde…………... 90
Autres transferts courants versés au reste du monde………….. 105
Solde des capitaux reçus du reste du monde………………….. 120
Variation des engagements……………………………………. –30
Achats directs à l’extérieur des branches non marchandes
des administrations publiques……………………………………. 5
Achats nets de ventes d’actifs incorporels au reste du monde…… 0
Rémunérations des salariés reçues du reste du monde…………… 10
On demande de :
- dresser les comptes de branches, de biens et services et de consommation finale ;
- établir les comptes consolidés de la nation selon la présentation des comptes types.
123
124
SEANCE N° 8
En admettant que toutes les entreprises non financières dont les données on été regroupées ci-dessous
appartiennent à la même branche A, on demande de dresser les comptes de production de la branche A, les
comptes de revenu et dépense, capital et financement et financier des sociétés et quasi-sociétés non
financières.
Agios………………………………………………………………. 1
Traites tirées sur les clients………………………………………… 90
Production de bien A………………………………………………. 1250
Impôts directs………………………………………………………. 38
Impôts indirects…………………………………………………….. 80
Subvention d’exploitation…………………………………………… 30
Les entrepreneurs individuels ont versé dans les caisses………………… 35
Dotations aux œuvres charitables………………………………………… 5
Dépôts des liquidités dans des comptes en suisse…………………………. ?
Prestations scolaires directes………………………………………………. 20
Dividendes versés aux actionnaires……………………………………….. 45
Variations de stocks, autres que matières premières……………………… 0
124
125
Soit une économie formée uniquement de trois branches : «Agriculture, Industrie et Services», présentant les
caractéristiques suivantes :
1. - Consommation intermédiaires de l’agriculture en :
produits agricoles ………………………………540
produits industriels ……………………………..126
services ………………………………………… 54
- Consommation intermédiaires de l’industrie en :
* produits agricoles …………………………… 72
* produits industriels ………………………….. 1440
* services …………………………………… 360
- Consommation intermédiaires des services en :
* produits agricoles …………… 144
* produits industriels ……………… 468
* services ……………………………….. 720.
2. productions des branches :
Agriculture …………………………………….. 1 800
Industrie ……………………………………… 7 200
Services ……………………………………… 3 600.
3. Importations des branches
Agriculture ………………………………………..132
industrie ………………………………………… 744
services ………………………………………. 93.
4. Taxations et droits de douanes perçus sur :
* Agriculture ……………………………………….. 54
* industrie …………………………………………... 339
* services ………………………………………. ….. 78.
5. Les produits agricoles ont été :
* consommés pour ………………………………… 1083
* investis pour …………………………………….. 9
* exportés pour ……………………………………. 78.
6. Les produits industriels ont été :
* consommés pour ………………………………… 4410
* investis pour …………………………………….. 1124
* déstockés pour …………………………………… 93
* exportés pour ……………………………………. 708.
7. Les services ont été :
* consommés pour ………………………………… 2430
* investis pour …………………………………….. 39
* exportés pour ……………………………………. 168.
125
126
On dispose des informations suivantes extraites des comptes de la nation pour 2006.
- Le revenu disponible brut de l’économie burkinabè a été de 3 527 milliards de Francs
CFA.
- Le compte de revenu des ménages a révélé un solde de 2 708 milliards F CFA.
- La consommation finale totale sur le territoire économique s’est établie à 2 886 milliards,
dont 51 milliards pour les unités non résidentes.
- L’épargne brute des sociétés s’est élevée à 164 milliards et celle des ménages à 419
milliards.
- La formation brute de capital (FBCF + ∆S) pour l’ensemble des secteurs institutionnels
résidents a été de 759 milliards.
- La formation brute de capital des sociétés a été de 358 milliards et celle des ménages de
256 milliards.
- On connaît le compte de l’opération transferts en capital.
- On sait enfin que les secteurs institutionnels résidents, autres que les sociétés et le
ménages ont un besoin de financement de 80 milliards de francs CFA pour l’année 2006.
6
L’opération «transfert en capital» regroupe : les aides à l’investissement (aide au logement, etc.), les impôts en
capital (donations, droits de succession), les autres transferts en capital (primes d’épargne logement versé par l’Etat
aux ménages, etc.)
126
127
Dans une économie simplifiée entretenant des relations économiques avec le reste du monde,
les secteurs institutionnels résidents sont regroupés en deux catégories. On distingue d’un
côté les institutions de crédits, de l’autre l’ensemble des autres secteurs (sociétés, ménages,
etc.) appelés ici secteurs institutionnels non financiers.
A partir de diverses sources statistiques on se propose de reconstituer les opérations
financières d’une année (t).
Les informations dont on dispose sont les suivantes :
Informations sur les flux économiques réels de l’année (t).
Informations sur le patrimoine (bilan) des institutions de crédit.
Informations sur les flux nets de créances et de dettes.
Pour simplifier les enregistrements, on admettra que les objets financiers en cause dans cette
économie sont regroupés en quatre catégories.
- Les moyens de paiement internationaux (composés uniquement de devises).
- La Monnaie et les dépôts non monétaires.
- Les titres (obligations et actions).
- Les crédits (court, moyen et long terme).
- On négligera les réserves techniques d’assurance, dernière grande catégorie d’objets
retenus dans le SCN.
3) Informations sur les flux nets de créances et de dettes au cours de l’année (t).
o Les avoirs en moyens de paiements internationaux des secteurs institutionnels
non financiers (SINF) se sont accrus de 5.
o Les avoirs en monnaie et dépôts non monétaires des SINF ont augmenté de 319
et ceux des unités non résidentes de 38.
o Les flux nets de dettes du reste du monde en monnaie sont nuls.
o Les SINF ont procédé à des émissions de titres pour 300 et remboursé 105
(emprunts obligataires). A l’inverse, ils ont souscrit à des actions et obligations
émises par les institutions de crédit et le reste du monde pour 250. le montant des
recouvrements d’obligations s’est élevé à 121,5.
o Les flux nets de créances en «Titres» du reste du monde ont été de 52,5.
o On connaît le total des flux nets de dettes des différents agents :
Secteurs institutionnels non financiers = 612
Institutions de crédit = 620
Reste du monde = 35,5.
Question 1 Les valeurs des «ajustements» qui apparaissent dans les comptes financiers du TEE
(t) sont connues.
- «Ajustements» secteurs institutionnels non financiers = -3,5
- «Ajustements» institutions de crédit = 1,5
- «Ajustements» reste du monde = -2.
Calculer les soldes des créances et dette de chacun des agents retenus dans cette économie.
Question 2. Présenter la partie TEE (t) correspondant aux comptes de capital et aux comptes
financiers.
Question3. Reconstituer le Tableau Résumé des Opérations Financières (TROF) de l’année (t)
en adoptant une présentation semblable à celle donnée dans les rapports sur les Comptes de la
Nation.
128
129
PRODUCTION et REPARTITION
Schéma de circuit économique
Schéma des mouvements de monnaie et de biens des activités productives vers le marché des biens,
établi par M. André Platier .
CÔTE BIENS
CÔTE MONNAIE
Biens durables
Revenus nets
en provenance
de l’étranger
Amortissements Investissements
de remplacement
Impôts indirectes
Salaires et
BUDGET
traitements DE
Achat de biens
L’ETAT par
l’Administration
Transferts Importations
Moyens
monétaires
liquides
Biens
d’équipements
Revenus MARCHE
nets vers
l’étranger (EMPLOI
Epargne
productive
DES
STOC
BIENS) Exportations
Biens de
consommation
129
STOC
Revenus disponibles pour la
Consommation