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Notes de cours
Comptabilité nationale
Economie & Gestion
Semestre 5
Pr. F.Zaaraoui
1
2
Chapitre I
3
La comptabilité nationale est une technique statistique donnant une vision synthétique et
macro-économique de l’économie nationale ; elle recueille des données sur l’activité
économique du pays à partir de sources statistiques plus ou moins identifiées ou fiables. Elle
résume en chiffres toute une multitude de transactions élémentaires effectuées entre les
acteurs micro-écono
micro-économiques
miques en re
regroupant
groupant en gran
grandes
des ca
catégories,
tégories, appelées secteurs
institutionnels ou branches, les acteurs et produits; en opérations, les transactions élémentai
élémentaires
res
réalisées, d’où la vision synthétique et macro -économique de l’économie nationale, que la
comptabilité nationale est susceptible de refléter. Grâce à la comptabilité nationale les
ensembles économiques sont mieux décrits et leur prévision devient possible donnant par la
suite aux pouvoirs publics les instruments dont ils ont besoin pour décider et orienter leur choix.
- Selon L’ONU : ‘’La comptabilité nationale se propose de saisir la structure d’un système
économique à travers les transactions’’.
- Pour BAUCHERT : ‘’ La comptabilité nationale
nationale fournit une représentation simplifiée de la vie
économique, elle classe et regroupe les agents économiques et les relations qui
s’établissentt entre eux.’’.
s’établissen eux.’’.
- Pour MARCZE
MARCZEWSKI
WSKI : ‘’ La comptabilité nationale est une branche de la science
économique , branche spécialisée dans l’étude quantitative des réseaux économiques
intégrés.’’.
intégrés.’’.
- Pour ARKHIPOFF : Il privilégie l’expression de comptabilité é conomique à celle de
comptabilité nationale, ainsi : ’’ La comptabilité économique est un enregistrement
enregistrement exhaustif
dans un certain cadre comptable d’opérations économiques intéressant un ensemble
d’agents économiques et réalisée au cours d’une période de t emps donnée. ‘’
- Pour MARSCHAL : ‘’ La comptabilité nationale peut être définie comme un ensemble de
comptes articulés les uns aux autres et traduisant sous forme numérique les flux de nature
économique,, flux monétaires ou flux monétarisés qui relient entre eux des pôles de décision
économique
4
à l’intérieur d’une communauté nationale ou qui unissent ces pôles à des centres
extérieurs.’’.
1/- La comptabilité
comptabilité nationale vise essentiellement économique :
essentiellement l’activité économique
Comme il a été déjà souligné comptabilité nationale est de nature économique, les
souligné l’objet de la comptabilité
autres aspects de l’activité humaine sont donc écartés de son champ d’analyse.
La comptabilité nationale joue un rôle central pour les décideurs politiques du pays, quel que
soit son niveau de développement, dans la mesure où elle contribue à présenter des
inf o
ormations
rmations et analyses sur l’état présent de l’économie et de ces tendances, nécessaires à la
prise de décisions macro-économiques (politiques économiques, budgets, investissements,
négociations syndicales ou patronales). La comptabilité nationale est aussi un instrument
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important des analyses comparatives entre pays et des travaux de prévision à court, moyen et
long terme.
Son intérêt se fonde d’autant plus que les statistiques établies sur une base administrative
(déclarations fiscales, balance commerciale, budget de l’Etat, prix administrés,..) sont de qualité
très variable, présentées suivant des nomenclatures différentes, des formes diverses, dans des
publications dispersées.
La comptabilité nationale fournit des informations sur la marche de l’économie ; lorsque ces
analyses se renouvellent d’année en année, elles deviennent intéressantes et se transforment
en analyse dynamique : calcul du taux de croissance (ou de récession) de l’économie dans son
ensemble ou de certaines composantes ou appréciation des éventuels changements de
structure.
6
La diversité, au niveau national, des systèmes de comptabilité nationale ne facilite pas les
comparaisons internationales. A L'heure de l'interdépendance des économies des différents
pays, largement imbriquées les unes dans les autres, il devient nécessaire que l'information
économique fournie soit lisible par tous les partenaires, nationaux et étrangers. L'adoption d'un
même système de comptabilité nationale facilite donc les échanges et permet de faire des
comparaisons entre les économies des différents pays…
7
En France, le premier essai de comptabilité nationale est celui de VAUBAN (la dixme royale
1707) qui fut inspiré par la préoccupation de conn aître le revenu national afin d’améliorer le
rendement du système fiscal. Dans la même période, BOISGUILBERT présente dans deux
ouvrages (détail de la France 1697 et Factum de la France 1707) une première tentative d’un
tableau économique en introduisant la notion de flux dans l’analyse des choses économiques.
Les physiocrates au 18ème siècle amorcent une approche qui s’écarte de l’analyse quantitative
de la réalité économique pour déboucher sur la recherche des principes explicatifs et les lois de
fonctionnement économique.
économique. Ainsi,
Ainsi, l’analyse
l’analyse en terme
terme de réseaux économiques
économiques intégrés
n’apparaît avec évidence que chez deux auteurs qui, à ce titre , méritent une place à part dans
nationale : F.QUESNAY et A.LAVOISIER.
l’histoire de la comptabilité nationale
Dans son tableau économique(1758), F.QUESNAY donnera la première approche du circuit
économique en montrant l’interdépendance des classes sociales à savoir : la classe des
propriétaires, la classe productive et la classe stérile. Dans ce sens et selon J.MARCZEWSKI :
’’le célèbre tableau économique de F.QUESNAY n’est pas à proprement parler un document de
comptabilité nationale puisqu’il ne donne pas et ne prétend pas donner une image statistique
exacte et détaillée de la vie économique; Il est cependant extrêmement important du point de
8
vue conceptuel. Pour la première fois, une tentative est faite pour représenter l’ensemble des
échanges économiques à l’intérieur d’une nation sous la forme d’un réseau intégré de flux
mettant ainsi en évidence l’étroite indépendance de diverses catégories d’agents’’.
Le zigzag et la formule
fo rmule arithmétique
9
10
La naissance véritable de la comptabilité nationale a lieu dans les années 1930'-1940', comme
produit de la crise et de la révolution keynésie
keynésienne
nne :
- de la crise : avec l'apparition de l'idée qu'on peut agir contre le chômage et la dépression
économique. Le cycle n'est plus considéré comme étant un phénomène naturel inéluctable
- de la diffusion de la pensée keynésienne : Keynes avait l'intuition de l'existence d'une
logique des quantités globales, les agrégats. Selon lui, on peut donc penser l'économie comme
un tout. Ainsi est apparue l'approche macro-économique qui cherche à déterminer les relations
entre les différents agrégats.
La comptabilité nationale découle de ces nouveaux modes de pensée en s'imposant comme
l'outil pour construire les données qui vont servir de "tableau de bord" de l'économie nationale.
On date de 1941 la parution des premiers véritables comptes nationaux avec la publication en
Grande-Bretagne, annexé au budget et éclairant les conditions de réalisation de celui-ci, d’un "
livre blanc " contenant un " compte du revenu et de la dépense nationale " : son auteur est
Richard Stone, un économiste anglais qui jouera un rôle important dans le développement de la
comptabilité nationale jusque dans les années 1980. Anglais et américains harmonisent
rapidement leurs conceptions puis diffusent celles-ci au lendemain de la guerre à travers les
organisations internationales.
internationales. En 1953, l’O.N.U. publie la première version de son " Système de
comptabilité nationale ", présenté comme un modèle pour les pays souhaitant se doter de
comptes nationaux selon les normes occidentales
occidentales..
L’évolution ultérieure est celle d’une diffusion internationale rapide de la comptabilité nationale,
doublée d’un mouvement d’extension de celle -ci visant à couvrir des dimensions jusqu’à là
délaissées - calculs à prix constants, intégration de tableaux d’échanges interindustriels,
intégration de comptes financiers et patrimoniau
patrimoniauxx - et d’efforts continus pour parvenir à une plus
grande homogénéisation internationale à partir des travaux réalisés par les experts dans le
cadre des organismes internationaux (" Groupe de Cambridge " de l’O.E.C.E., " Comité du
revenu national " de l’ONU, Conférence des statisticiens européens puis, à partir des années
soixante, Office statistique des communautés européennes et Eurostat). L’année 1970 voit la
parution d’un nouveau système de l’ONU (SCN 70) et de la première version du Système
européen de comptes économiques intégrés (SEC 70). L’effondremen
L’effondrementt de l’Union soviétique et
la dissolution du camp socialiste amène la disparition du système de Comptabilité du produit
matériel (CPM) que les pays socialistes présentaient comme une alternative au SCN mais qui
ne se distinguait pas en fait vraiment de leur statistique économique courante. Une importante
révision du système de l’ONU interviendra ensuite en 1993 (SCN 93) et sera suivie de la
définition en 1995 d’un Système européen des comptes nationaux et régionaux dans la
communauté européenne
européenne ( en abrégé SEC 95) cohérent avec le SCN 93 et qui, adopté comme
11
Règlement par le Conseil de l’Uni on européenne en 1996 est appliqué dans tous les pays de
l’Union.
12
Production
13
Chapitre 2
14
Le SCNM se caractérise par le recours à deux types d’unités correspondant à deux modes de
découpage de l’économie nationale nettement différents:
- pour l’analyse des flux intervenant dans les processus de production, il est indispensable de
choisir des unités qui mettent en évidence les relations d’ordre technico-économique;
- pour l’analyse des flux concernant en particulier les revenu s, le capital, les opérations
financières et le patrimoine
patrimoine..
A partir de ces deux objectifs sont définies d’une part les unités institutionnelles permettant
l’analyse des relations de comportement et d’autre part, les établissements BAE aptes à
l’analyse des relations technico-économiques.
Dans le cadre de la comptabilité nationale, les agents économiques sont groupés en catégories,
selon leur activité économique dominante (fonction principale) et la nature de leurs ressources
principales ; ces catégories sont appelées secteurs institutionnels.
a) qu’elle est en droit de posséder en toute autonomie des biens et actifs; elle est donc en
mesure d’échanger la propriété de biens ou d’actifs lors d’opérations réalisées avec
d’autres unités institutionnelles;
institutionnelles;
Une unité dispose d’une comptabilité complète signifie qu’elle dispose à la fois
f ois d’un bilan de ses
actifs et passifs et de documents comptables où apparaît la totalité des opérations
15
Selon le SCNM, trois critères sont envisagés pour définir les frontières de l’économie
nationale :
Le territoire économique ne comprend pas les enclaves extra- territoriales, c’est-à-dire les
parties du territoire géographique du pays utilisées par des administrations publiques d’autres
pays et par des institutions et des organisations internationales en vertu de traités
internationaux ou d’accords entre Etats (ambassades et consulats étrangers installés au Maroc,
locaux occupés par des organismes internation
internationaux).
aux).
2.1.1.2 Résidence
Le concept de résidence adopté dans le SCNM comme dans la balance des paiements 1 n'est
pas déterminé par la nationalité ou par des critères juridiques. La notion de base est ici le
centre d'intérêt de l’unité institutionnelle. Une unité institutionnelle est dite résidente lorsque
son centre d'intérêt économique se trouve sur le territoire économique du pays.
Une unité institutionnelle est réputée avoir un centre d’intérêt économique dans un pays lorsqu’il
existe à l’intérieur du territoire économique de ce pays un endroit (domicile, lieu de production
ou autres locaux) dans lequel ou à partir duquel elle exerce, et a l’intention de continuer
d’exercer, des activités et d’effectuer des opérations économiques d’une ampleur significative
pendant une période relativement longue ( un an ou plus).
16
Les unités
unités institu
institutionnelles
tionnelles résidentes qui con
const
stituent l’économie nationale sont classées en
cinq secteurs institutionn
institutionnels
els mutuellement exclusifs:
- Le secteur d
des
es société
sociétéss non finan
financières
cières (SNF);
- Le secteur d
des
es société
sociétéss financières (SF);
- Le secteur des A
Administration
dministrationss publiques (APU);
- Le sec
secteur
teur des ménages.
Le secteur des sociétés non financières est constitué des unités dont la fonction
principale est la production de biens et services marchands non financiers et dont les
ressources principales se composent du produit des ventes de biens ou services.
Le secteur des SNF est scindé en deux sous-secteurs en fonction du pouvoir qui les
contrôle :
- la partic
participation
ipation effective des pou
pouvoirs
voirs pu
publics
blics à son ca
capital
pital soci
social
al es
estt de 50% e
ett plus ;
17
- les po
pouvoirs
uvoirs pu
publics
blics d
dont
ont la participation effective à son capi
capital
tal social est comprise entre 20
et 50% sont majoritaires vis à vis des autres actionnaires pris individuellement ;
- Bank Al-Maghrib;
- Les étab
établissements
lissements de ccrédit;
rédit;
- Les au
auxiliaire
xiliairess financi
financiers;
ers;
18
Ce secteur comprend toutes les unités institutionnelles dont la fonction principale est de
produire des biens et services non marchands destinés à la consommation individuelle et
collective et/ou à effectuer des opérations de redistribution de revenu et de la richesse
nationale. Les ressources principales de ces unités proviennent des contributions obligatoires
19
Administrations publiques
publiques - Administration centrale - Collecter des fonds et les
redistribuer (prestations
- Administratio
Administrations
ns sociales,...)
- Sécurité sociale - Produire certains services
Institutions privées sans but - Association
Associationss - Produire des services sans
lucratif but lucratif
- Syndicats, partis politiques
Ménages (y compris - Individus économiquement - Consommer (et produire
entreprises individu
individuelles)
elles) autonomes dans le cas des
entrepreneurs individuels)
- Familles
- Population des institutions
Reste du monde - Ensemble des agents non - Toutes les opérations
résidents effectuées entre les agents
résidents et les agents non
résidents.
20
administratif
(Institutions sans but lucratif de l'Administration
centrale)
21
Secteur institutionnel
Branche d’activité
économique 1 Branche d’activité
économique 2
Le schéma ci-dessus représente le cas d’un secteur institutionnel qui regroupe trois
entreprises :
Entreprise 1 : fabrique les produits 1 et 2
Entreprise 2 : fabrique les produits 3 et 4
Entreprise 3 : fabrique les produits 5 et 6
La branche d’activité économique 1 regroupe le produit 2 fabriqué par l’entreprise 1 et le
produit 3 fabriqué par l’entreprise 2.
On remarque donc qu’une entreprise fabriquant plusieurs produits peut figurer dans différentes
branches, mais elle ne peut appartenir qu’à un seul secteur institutionne l selon sa fonction
principale.
22
23
24
La comptabilité nationale se réfère à la notion du circuit pour se donner une représentation des
opérations économiques. Un circuit économique part de la production qui se trouve au centre
de l’activité économique ; ainsi la production engendre des biens et services qui vont satisfaire
la demande exprimée sur le marché. De même la production donne naissance à des revenus
(revenus primaires) qui sont tout d’abord distribués sur les agents qui participent à la
production (salaires, profit,…) et par la suite l’Etat et les organismes sociaux assurent une
redistribution des revenus ( revenus de transfert) sous forme de prestations sociales,
indemnités,… Les revenus renforcent donc la demande (consommation finale/investissement)
et permettent de déclencher de nouvelles productions.
Production
Consommation
Consommation finale Epargne
25
Les opérations
opérations sur bien
bienss et serv
services
ices (ou produ
produits)
its) décri
décrivent
vent l'origine (production intérieure ou
importations) et l'utilisation (consommation intermédiaire, consommation finale, formation de
capital ou exportations) des biens et des services.
L’équilibre des biens et services décrit l'origine (l’offre) et l'utilisation (demande) des biens et
des services.
Production
+ Ressources
Importation
=
Consommation intermédiaire
+ Consommation
Consommatio n finale
+ FBCF Emplois
+ Exportations
+ Variation des stocks
1
Consommation finale (CF), Consommation intermédiaire (CI), Formation brute du capital fixe (FBCF)
2
Variation des stocks (∆ S) : entrées en stock – sorties de stock
3
Exportations (X)
26
La proposition de la nomenclature des opérations sur biens et services retenue par le SCN
1993 est la suivante :
P.1 Production
P.2 Consommati
Consommation
on intermédi
intermédiaire
aire
P.3 Dépense de consommation finale
P.4 Consommation finale effective
P.5 Formation brute de capital
P.51 Formation brute de capital fixe
P.52 Variations des stocks
P.53 Acquisitions moins cessions d'objets de valeur
P.6 Exportations de biens et de services
P.7 Importations de biens et de services
Les opérations de répartition sont des opérations par lesquelles la valeur ajoutée engendrée par
la production est répartie entre le travail, le capital et les administrations publiques et des
opérations impliquant la redistribution du revenu et du patrimoine (impôts sur le revenu et le
patrimoine et autres transferts).
Le Système établit une distinction entre les transferts courants et les transferts en capital. Ces
derniers participent à la redistribution de l'épargne ou du patrimoine plutôt qu’à la redistribution
du revenu. Ces opérations résultent d’engagements contractuels, de contraintes l égales ou de
décisions volontaires. C'est dans ce domaine que la diversité des opérations est la plus grande
et la moins facile à canaliser dans une nomenclature.
La proposition de nomenclature de ces opérations retenue par le SCN 1993 est la suivante :
27
D.3 Subvention
Subventionss
D.31 Subventions sur les produits
D.39 Autres subventions sur la production
D.4 Revenus de la propriété
D.5 Impôts courants
courants sur les revenus et le cap
capital
ital
D.6 Cotisations et prestations sociales
D.61 Cotisations sociales
D.62 Prestations sociales autres que les transferts sociaux en nature
D.63 Transferts sociaux en nature
D.7 Autres transferts courants
D.8 Ajustement pour variation des intérêts des ménages
D.9 Transferts en capital
28
Chapitre III
29
Cette séquence est formée de trois types de comptes complètement articulés et cohérents : les
comptes courants, les comptes d’accumulation patrimoine.
d’accumulation et les comptes de patrimoine.
Cette première catégorie de comptes porte sur la production de biens et services, la formation
du revenu qui en découle, la distribution et la redistribution entre les secteurs institutionnels
ainsi que son utilisation. Elle est constituée de deux types de comptes :
compte de productio
production,
n,
comptes de distribution et d’utilisation du revenu.
30
des principaux soldes comptables du système : la valeur ajoutée, qui constitue la valeur créée
par toutes les unités relevant de chaque secteur institutionnel
institutionnel..
Emplois Ressources
Valeur ajoutée
Ces comptes décrivent la distribution du revenu et son utilisation selon quatre étapes :
la distribution primaire,
la distribution secondaire
secondaire,,
la redistribution
redistr ibution en nature
l’utilisatio
l’utilisation
n du revenu.
Quatre types de comptes sont proposés à cet effet.
L’objectif de ce compte est de montrer comment les revenus primaires se répartissent entre les
secteurs. Ces revenus sont perçus par des unités institutionnel
institutionnelles
les en contrepartie de leur
participation à la production et/ou à l’utilisation de leurs actifs financiers ou réels à des fins de
production.
producti on. Ce compte se décompose en deux sous-comptes :
compte d’exploitation,
d’exploitation,
compte d’affectation des revenus primaires.
Ce compte décrit le partage de la valeur ajoutée générée par l’activité de production du secteur
considéré, entre les différents facteurs (capital et travail) de production et les administrations
publiques.
Emplois Ressources
- Rémunération des salariés - Valeur ajoutée brute
- Autres impôts sur la production
- Autres subvention
subventionss sur la production
(en moins)
Excédent brut
d’exploitation/Revenu
d’exploitation/Revenu mixte
mixte
31
Emplois Ressources
- Revenus de la propriété - Excédent brut d’exploitation /
Solde des revenus primaires
revenu mixte
- Rémunération des salaires
- Impôts sur la production et les
importations
- Subventions
- Revenus de la propriété
Emplois Ressources
32
Emplois Ressources
Le compte d’utilisation du revenu a pour objectif de montrer comment les ménages, les
administrations publiques et les ISBL au service des ménages répartissent leur revenu
disponible entre consommation finale et épargne. Ce compte est subdivisé en deux sous
comptes.
Emplois Ressources
- Dépenses de consommation - Revenu disponible
finale
- Ajustement pour variation des
droits des ménages sur les fonds
de pension
Epargne
Emplois Ressources
- Consommation finale effective - Revenu disponible ajusté
- Ajustement pour variation des
droits des ménages sur les fonds
de pension
Epargne
33
A l’inverse du compte
compte précédent,
précédent, ce compte prend
prend en compte le rev
revenu
enu disponib
disponible
le ajusté, le
solde comptable du compte de redistribution du revenu en nature. La consommation finale
correspondante
correspondante est la consommation finale effectiv
effective
e qui est enregistré
enregistrée
e en emplois. Ce compte
ne concerne que les administrations publiques, les ISBL et les ménages. Le solde du compte
est identique au solde du compte précédent, c’est l’épargne.
le compte de capital,
le compte financier,
f inancier,
le compte des autres changements de volume des actifs,
le compte de réévaluatio
réévaluation.
n.
3.1.2.1 Compte de capital
Il enregistre les opérations liées aux variations des actifs non financiers (produits ou non) et
les transferts en capital impliquant
impliquant une redistri
redistribution
bution du patrimoi
patrimoine.
ne. Le solde de ce compte est,
soit la capacité de financement (+), qui mesure le montant dont dispose finalement un secteur
ou sous secteur pour financer, directement ou indirectement, d’autres secteurs ou sous -
secteurs, soit le besoin de financement (- ), qui correspond au montant qu’un secteur ou qu’un
sous-secteur est obligé d’emprunter aux autres.
34
Il enregistre les opérations selon les types d’instruments financiers (instruments de paiement,
instruments de placement, instruments de financ ement). Les variations d’actifs financiers sont
enregistrées du côté gauche et les variations de passifs du côté droit. Le solde est encore la
capacité (+) ou le besoin (-) de financement, qui apparaît cette fois du côté droit du compte.
Ces comptes complètent la séquence des comptes définis par le système et constituent pour un
secteur ou un sous-secteur institutionnel un indicateur sur sa situation patrimoniale. Pour
l’économie totale, les comptes de patrimoine renseignent sur ce qu’on appelle le patrimoine
national ou la richesse nationale, c’est -à-dire la somme des actifs non financiers et des
créances nettes sur le reste du monde. Le compte de patrimoine est donc un inventaire
ponctuel des valeurs des actifs non financiers et financiers des propriétaires. On distingue trois
types de comptes :
Ce compte enregistre la valeur des actifs et des passifs présents dans le patrimoine des
unités au début d’exercice. Les actifs et les passifs font l’objet d’une nomenclature
spécifique et sont valorisés aux prix du début de l’exercice. La valeur nette d’ouverture
constitue le solde de ce compte, c’est-à-dire la différence entre les actifs et les passifs
Ce compte récapitule les variations totales des principales catégories d’ actifs et de passifs au
cours de la période et décompose les variations de la valeur nette entre celles due à l’épargne,
aux transferts en capital, aux changements de volume des actifs et aux gains ou pertes
nominaux (neutres et réels) de détention. Il correspond à la somme des trois comptes
d’accumulation.
Le compte de patrimoine de clôture enregistre la valeur des actifs et passifs présents dans le
patrimoine en fin d'exercice, classés selon la même nomenclature que celle du compte de
patrimoine d’ouverture, et valorisés aux prix en vigueur à la fin de l’exercice. La valeur nette de
clôture est la différence entre les actifs et passifs de ce compte.
Actifs Passifs
- Actifs produits - Passifs
- Actifs non produits
- Actifs financiers
f inanciers - Valeur nette du patrimoine
36
Les tableaux de synthèse donnent une image complète des comptes de l’ensemble de
l’économie nationale, ce qui fait apparaître les principales relations économiques et les
principaux agrégats. Le SCNM distingue deux types de comptes synthétiques :
Le tableau central des entrées-sorties permet une analyse détaillée de la production par
branche d’activité ainsi que des flux de biens et de services par type de produit.
Le TES présente la ventilation du PIB par branche d’activité d’origine ainsi que les
consommations intermédiaires de chaque branche ; ce qui permet de comprendre les relations
technico-économiques au sein du système productif et de vérifier l’équilibre global de
l’économie nationale à savoir :
: l’équilibre des biens et services.
Il permet de hiérarchiser les activités économiques afin de déterminer les branches motrices
(fournisseuses) et les branches entraînées (clientes). Exemple : la production des produits
pétroliers dépend peu des autres branches ; par contre, toutes les autres branches dépendent
des produits pétroliers. D’où la forte incidence d’une évolution de leur prix sur les autres
branches.
Le TES pe
permet
rmet de montrer les d
dépendances
épendances entre les branches. Lorsque l'on permute
simultanémentt les lignes et les colonnes du tableau des consommations intermédiaires
simultanémen intermédiaires on peut
faire apparaître un triangle de zéros, lorsque on est en présence d’une économie d'un pays
37
Le TES permet de tester les conséquences des chocs exogènes sur l'économie. Le
TES est un système d'équation dont la solution est la solution de référence. On
perturbe cet équilibre par un choc et l'on compare la nouvelle solution obtenue a la
solution de référence.
38
A tr aver
av er s le TES on peut élaborer un diagnostic structurel de l’économie en
calculant un ensemble de ratios :
39
DCFi ∕ ∑ DCFi
- Contributions respectives de chaque branche à la VAB = VABj ∕ ∑ VABj
Les relations avec le Reste du monde peuvent être déclinées par produits :
Taux de couverture :
-- ∑X ∕ ∑M ou Xi ∕ Mi
Taux de dépendance à l’importation : ∑M
Mi
∑M ∕ ∕ PIB [ VABi +(IP- SUB)i ]
PIB ou Mi ∕ [
- Taux de dépendance à l’exportation : ∑X ∕ PIB [ VABi +(IP- SUB)i ]
PIB ou Xi ∕ [
3
Production aux
. prix de base par
produit et par
. (5) branche
.
m
∑ (1) (6)
Total, dont :
Production
marchande
(7) Production
Production pour totale par
usage final branche
Propre
Autre production
non marchande
40
Branche
d’activité
d’activité ∑ (1)
(1) Emplois finals ∑ (3)
(3) ∑ (1)+ ∑ (3)
(3)
1 2 3 … …n
…n
(1) (2) (3) (4) (5)
1 Emplois finals aux prix
2 d’acquisition
d’acquisition
Total de la f) exportations
consommation Total des
∑ (1) (2) Total des emplois finals par type
intermédiaire par emplois
branche
Rémunération des
salariés
Autres impôts moins
subventions sur la Composantes de
production (3) la valeur ajoutée
par branche
Consommation de capital
fixe
Excédent d’exploitation
Valeur ajoutée par
∑ (1)
(1) (4)
brancheaux
Production
∑ (1) + ∑ (3)
(3) (5) prix de base par
branche
Informations
supplémentaires
Formation brute de capital
fixe (6)
Stocks d’actifs fixes
Mains d’œuvre occupée
Illustration
Soit une économie fictive qui se compose de trois branches principales : agriculture, industrie et
services.
La branche service
servic e : consomme 4 de produits
pr oduits agricoles
agricoles,, 4 de produits indus
industriels
triels et 4 d
dee
services.
Les données complémentaires relatives aux trois branches sont récapitulées dans le tableau
suivant :
A partir des informations ci-dessus, on peut élaborer le tableau entrées-sorties (TES) de cette
économie :
42
BRANCHES
Consomma-
Agriculture Industrie Services tion
Consommation
FBCF
Exportations
finale Stocks
intermédiaire
uits
coles
6 4 4 14 78 40 20 28
uits
8 18 4 30 12 16 8 18
triels
ices 12 2 4 18 62 22 0 10
mma-
on 26 24 12 62
édiaire
leur 134 36 88
utée ------------------------------ VA = PIB = (134+36+88) = 258
ction 160 60 100
rtation 20 24 12
tal Total Ressources
180 84 112 376
urces ------------------------------------------------------------- = 37
Pour illustrer le type de prévisions auquel le TES peut servir, supposons que cette économie
voie sa demande étrangère de produits industriels augmenter de 30.
On désigne par :
i : les différents
différent s produits
j : les différentes branches
Le coefficient technique du produit i dans la branche j est appelé Cij, il est calculé ainsi :
43
Pour mesurer les effets de la demande supplémentaire des produits industriels sur l’ensemble
des autres branches, on multiplie la production supplémentaire (30) par les trois coefficients de
la branche industrie, ce qui nous donne :
44
Les comptes économiques intégrés sont présentés dans un tableau qui rassemble les comptes
des secteurs institutionnels, les comptes du reste du monde, les comptes d’opérations et les
comptes simplifiés d’actifs et de passifs. Les emplois, les variations d’actifs et les actifs sont du
côté gauche, les ressources, les variations de passifs
passifs et les passifs sont du côté droit.
Ressources
Opérati
Reste Sociétés
Sociétés Adminis- Institutions ons et Sociétés Adminis- Mén Institu-
du Economie Sociétés non Economi
non trations Ménages sans but soldes financièr trations age tions sans Reste du mond
mond totale financières financièr e totale
financières publiques lucratif compta es publiques s but lucratif
e es
bles
S.1
S.2 S.1 S.11 S.12 S.13 S.14 S.15 S.11 S.12 S.13 S.15 S.1 S.2
4
Producti
on,
compte
extérieur
des
opératio
ns sur
biens et
services
Compte
d’exploit
ation
Compte
d’affecta
tion des
revenus
primaire
s
Compte
de
distributi
on
secondai
re du
revenu
Compte
de
redistrib
ution du
revenu
en
nature
Compte
d’utilisati
on du
revenu
45
46
Chapitre IV
47
Les agrégats et les ratios constituent des indicateurs chiffrés qui mesurent les performances de
l’économie nationale. Ils représentent une source d’information importante pour les pouvoirs
publics lors de la mise en œuvre de la politique économique et sociale.
Ce sont des grandeurs économiques traduisant les résultats de l’activité économique d’une
nation pendant une période donnée. On distingue généralement
généralement trois catégories d’agrégats
d’agrégats qui
mesurent les grandes fonctions économiques
économiques à savoir :
- production,
- revenu,
- dépense.
Les agrégats sont géné
généralement
ralement calculés
calculés sous leur forme brute car il est difficile
difficile de calculer
à l’échelle de la nation la valeur de la consommation du capital fixe c’est à dire
l’amortissement.
Les a
agrégats
grégats peuvent être calculés à prix courants (agrégat nominal) ou, après élimination
PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA (grevant les produits) + Droits de douane.
48
- L’approche revenu :
: Cette approche décrit comment s’opère la répartition de la
richesse produite entre les entreprises, les salariés et l’Etat. Le PIB est égal à la somme
des revenus primaires engendrés directement par la production
production..
- L’approche demande :
demande : Cette approche décrit comment la richesse créée a été utilisée.
PIB = Consommation finale + Formation brute de capital fixe + Variation des stocks +
Acquisitions moins cessions d'objets de valeur + Exportations –
Exportations – Importations.
Importations.
brut (PNB)
4.1.1.2 Le produit national brut
Le PNB est un agrégat qui mesure la production de toutes les unités nationales qu’elles soient
sur le territoire économique national ou dans le reste du monde.
Ces agrégats décrivent le processus de formation des revenus issus de la répartition primaire et
des transferts.
49
brute (ENB)
4.1.2.2 L’épargne nationale brute (ENB)
Cet agrégat mesure la fraction du revenu national qui n’est pas consommée par les résidents.
ENB = Revenu national –
national – consommation
consommation finale nationale.
DNB = consommation finale nationale (CFN) + FBCF + Variation des stocks (∆S).
(∆S).
Un ratio est défini comme un rapport qui exprime la relation entre deux grandeurs économiques.
En comptabilité nationale plusieurs
plusieurs ratios sont retenus. On peut en citer quelques uns :
4.2.1 Les ratios internes
Le taux d’investissement
d’investissement
Il mesure l’importance de l’investissement par rapport au PIB.
Le taux d’autofinancement
d’autofinancement :
:
Ce ratio mesure la partie de l’investissement global financée par les capitaux propres de la
nation.
50
L’effort à l’exportation :
l’exportation :
Exportations / PIB.
51
Chapitre V
La balance des paiements
52
Pour présenter les comptes extérieurs des économies nationales, le Fonds Monétaire
International (FMI) propose une méthodologie qui a beaucoup évolué depuis la seconde guerre
mondiale. Actuellement, la majorité des pays utilisent le 5 ème manuel de la balance des
paiements publié par le FMI en 1993.
La balance des paiements est élaborée à partir de sources d’information diverses (déclarations
des banques et des entreprises, informations douanières, enquêtes,…). La balance des
paiements n’est pas un document comptable mais elle utilise les p rincipes de la comptabilité
f lux en crédit et en débit,…).
(enregistrementt des flux
(enregistremen
1.1 Définition
La balance des paiements est un document statistique qui relève pour une période donnée les
transactions économiques et financières entre les résidents d’un pays1 et le reste du monde.
Les transactions économiques portent sur les échanges de biens et de services (marchandises,
transport international, tourisme,…). Les transactions financières quant à elles portent sur des
mouvements de capitaux (investissemen
(investissements
ts directs étrangers, investissements de portefeuill
portefeuille,
e,
internationaux,…).
prêts et emprunts internationaux,…).
La balance des paiements met en évidence plusieurs soldes significatifs, ce qui permet pour
les pouvoirs publics d’un pays :
d’analyse r les relations
r elations économi
économiques
ques avec le reste du monde,
de déterminer et de suivre la situation monétaire du pays,
de situer la position du pays dans l’environnement financier international,
d’évaluer la capacité d’ajustement du pays aux chocs externes.
1
Au sens de la comptabilité
Au comptabilité nationale, les résidents d’un pays sont constitués par les nati onaux résidents et les
étrangers exerçant une activité sur le territoire national pour une période dépassant deux ans.
2 Voircomplément d’information « la balance des paiements »
53
Titre
Sous-rubriques
Elle enregistre les exportations et les importations de marchandises (exemple : des matières
premières, des produits industriels,…) du pays concerné. Il s’agit de biens matériels qui
transitent par les services de douane.
1.3.1.2 La balance des services
Elle rend compte des biens immatériels échangés entre les résidents d’un pays et l’extérieur.
Les statistiques internationales disponibles
disponibles distinguent clairement entre services et revenus des
facteurs de production.
de flux financiers Ces: derniers
de retour revenus ne
desreposent pas sur une
investissements prestatio
extérieurs, n. Il s’agitdes
bénéfices généralement
généralemen
filiales t
extérieures, revenus des brevets et licences exploités. Pour ce qui est des services à
proprement parler, ce sont des biens immatériels donnant lieu à des échanges internationaux
tels que les transports internationaux et les assurances, le tourisme, les services aux
entreprises (conseil, formation, expertise) et aux personnes.
1.3.1.3 La balance des transferts
transferts unilatéraux
unilatéraux (transferts
(transferts sans
sans contrepartie)
contrepartie)
Ce sont des transferts de biens ou de capitaux entre un pays et le reste du monde et qui ne
donnent lieu à aucune rémunération en contrepartie. Les transferts peuvent être publics et
privés.
Les transferts publ
publics
ics sont géné
généralement
ralement des d
dons
ons ou des aid
aides
es internation
internationaux
aux reçus ou
3
R : Résidents
4 NR : Non Résidents
54
versés par un pays. A titre d’exemple, on peut citer le produit d’une quête réalisée par un
pays et son versement à un pays sinistré.
Les transferts privés sont constitués de
dess économies sur revenus transférés
transférés par les
nationaux d’un pays résidant à l’étranger (exemple : le transfert des économies sur salaire
des résidents marocains à l’étranger).
Chacune des trois balances dégage un solde qui est le résultat de la différence entre le débit
(paiements à l’étranger) et le crédit (recettes reçues de l’étranger). La somme des soldes des
balances partielles nous donne le solde de la balance des paiements courants. Le solde d’une
balance est compensé par celui des autres balances.
Le solde de la balance des paiements est très significati f d’un point de vue économique, car il
nous donne une idée globale sur la santé financière d’un pays et donc sa capacité de paiement
sur le plan international. Ainsi, par exemple une balance des paiements courants déficitaire
pendant plusieurs années signifie que le pays concerné « vit au dessus de ses moyens » et que
tôt ou tard, il devra procéder à des ajustements de son économie. Alors qu’une balance des
paiements excédentaire reflète une bonne capacité de paiements du pays sur le plan
international. Le pays concerné peut participer au financement des autres pays sur la scène
internationale5.
Elle donne des informations sur les mouvements de capitaux entre un pays et le reste du
monde.
capitauxOn distingue
à court les flux de capitaux à long terme et moyen terme et les mouvements de
terme.
1.3.2.1 Les capitaux
capitaux à long et moyen terme (LMT)
(LMT)
5
Exemple le Maroc se trouvait dans le premier scénario au début des années quatre-vingt. Ses déficits chroniques
l’ont obligé à procéder aux ajustements qui s’imposent. Le deuxième scénario peut être illustré par le Japon qui
depuis les années soixante-dix est devenu le banquier du monde grâce aux excédents accumulés surtout au niveau
de sa balance
b alance commerciale. Pour les différents mécanismes d’ajustements, nous renvoyons le lecteur aux
mécanismes d’ajustement de la balance desd es paiements.
6
Les opérations bilatérales sont des protocoles financiers entre deux pays. Les opérations multilatérales sont
réalisées entre un pays et les instances financières internationales, le groupe de la Banque Mondiale, les banques de
développement (exemple la Banque Africaine de Développement, La Banque Islamique de Développement,…).
55
Les erreurs et omissions représentent les différences entre le total des ressources et des
emplois recensés. Ces différences s’expliquent par la sur déclaration ou sous déclaration des
flux de marchandises, défiscalisation,…
marchandises, blanchiment d’argent, défiscalisation,…
56
1.4
57
L’enregistrement des opérations dans une balance des paiements est fait à travers la technique
comptable du compte. On a ainsi deux colonnes principales appelées respectivement « crédit »-
affectée d’un signe (+)- et « débit » -affectée d’un signe (-). Une troisième colonne représente le
solde des deux précédentes.
L’inscription des opérations en crédit ou en débit s’appuie sur les variations -augmentation ou
7
L’ajustement de la balance des paiements s’impose lorsqu’un pays enregistre durant plusieurs
années des excédents ou des déficits au niveau de ses paiements courants. En effet, une
balance des paiements excédentaire
excédentaire ou déficitaire peut avoir des effets indésirables sur les
principaux équilibres internes du pays. Ainsi des excédents durables peuvent avoir pour
conséquence une appréciation de la monnaie nationale par rapport à d’autres monnaies
étrangères, chose qui peut pénaliser les exportations du pays dans certains secteurs. Par
contre, un déficit chronique, peut avoir pour conséquence une augmentation du niveau général
des prix dans le pays.
C’est pourquoi depuis le 19ème siècle, des économistes ont cherché à développer des thèses
sur les mécanismes d’ajustement de la balance commerciale et plus tard de la balance des
7
Le patrimoine des agents comprend les avoirs réels (biens), les actifs financiers (créances, comme des dépôts en
banque à l’étranger par exemple) et les engagements financiers (emprunts, actions,…).
58
paiements. Sans faire l’histoire des thèses de l’ajustement de la balance des paiements (par les
mécanismes du marché ou par les interventions de l’Etat) nous pouvons dire que la thèse la
plus généralement admise aujourd’hui est celle qui établit une relation entre les soldes de la
balance des paiements e ett des soldes internes significatifs.
2.1 Liens entre les principaux soldes internes et les soldes de la balance des
paiements courants
Dans une économie fermée (hypothèse), il y a absence de relations avec le reste du monde.
Par contre dans une économie ouverte, l’équation Ressources/Emplois doit intégrer les
relations avec le reste du monde.
Ressources = Emplois
La thèse fait une comparaison entre une économie fermée hypothétique et une économie
ouverte sur le monde.
Dans le cas d’une économie fermée, les relations avec le reste du monde ne doivent pas être
intégrées.
On peut alors écrire :
R ess ource
ourcess = Produc
Producttion (P)
E mp
mplois
lois = Cons om
omma
mation
tion interm
intermédia
édiaire
ire ((C
C I) + C
Cons
ons omm
ommat
ation
ion fi
fina
nale
le p
pri
rivée
vée (C
(CF)
F) +
Dépens
Dépens es pub
publiqu
liques
es ((G
G ) + Investis s em
emen
entt brut (I)
Où :
Yd = Revenu disponible
T = Impôts
8
Production + importation = consommation intermédiaire + consommation finale + Formation brute du capital fixe +
exportation + variation des stocks. Ou bien P + M = CI + CF + FBCF + X + ∆ S
59
(S –
(S – I)
I) = (G –
(G – T)
T)
Selon cette thèse, dans une économie fermée, les pouvoirs publics ne peuvent avoir un déficit
budgétaire (G-T) que s’il y a un excédent de l’épargne nationale sur l’investissement. Autrement
dit, il ne peut y avoir un excédent de G sur T que si les agents économiques privés (ménages
et entreprises) dégagent une capacité de financement suffisante pour financer le déficit public.
Dans le cas d’une économie ouverte, on doit ajouter les relations avec le reste du monde.
L’équation d’équilibre peut alors s’écrire comme suit :
Y + M = CF + G + I + X
CF + S + T = CF + G + I + (X - M)
(X –
– M) : représente le déficit des paiements courants (balance commerciale et balance des
services).
La balance des paiements globale est toujours en équilibre. Si on part de cette hypothèse, on a
donc :
X –
– M = Capitaux sortants du pays (Ks) – capitaux entrants (Ke).
Cette égalité signifie que le solde de la balance des transactions courantes trouve sa
compensation dans la balance des capitaux. Un solde des transactions courantes négatif
implique un recours à des financements externes sous forme d’investissements
d’investissements directs,
d’investissements de portefeuille, de crédits commerciaux et d’emprunts (cas des USA et d’un
grand nombre de pays en développement depuis les années soixante-dix). En revanche, un
solde des transactions courantes positif implique une exportation de capitaux vers le reste du
monde (le cas du Japon et de l’Allemagne depuis les années 1970).
A partir de là, on peut écri
écrire
re les identités sui
suivantes
vantes :
(S- I) –
I) – (G-T)
(G-T) = (X-M) = (Ks –
(Ks – Ke)
Ke)
60
2.2 Principes
Principes de l’ajustement de la balance des paiements courants
courants
Y + M = C + I + G + X
C + I + G = dépense globale = A (absorption)
Donc :
Y
Y –
– A
A = (X –
(X – M)
M)
Selon cette thèse, tout excédent ou déficit de la balance des paiements courants doit se
traduire soit par une réduction de la demande globale en cas de déficit (cas du Maroc depuis le
milieu des années quatre-vingt) ou par une relance de la demande globale en cas d’excédents
importants (le cas du Japon pendant plusieurs années).
Les variables d’ajustement sont en général de trois types :
le niveau des taux d’intérêt (la variation
variation des taux d’intérêts
d’intérêts agit positivement ou
négativement sur le niveau de la consommation et de l’investissement),
le niveau des revenus (l’augmentation ou le gel de certains revenus agit sur le niveau de
la demande globale),
g lobale),
le taux de change (la variation du taux de change agit directement sur le solde extérieur).
Selon cette approche, le solde de la balance des paiements courants s’adapterait aux
comportements nationaux d’épargne et d’investissements. Les variables d’action sont les
suivantes :
Le revenu puisque dans la tradition Keynésienne, toute augmentation du revenu se traduit
augmentatio n de l’épargne, car la propension 9 marginale à consommer a tendance
par une augmentation
à stagner ou à augmenter moins proportionnellement que le niveau du revenu.
Le taux d’intérêt réel10, car la baisse ou l’augmentation de ce dernier encourage ou
décourage l’investissement ou l’épargne.
Le taux d’inflation influence le taux d’intérêt réel et par voie de conséquence le niveau de
l’épargne. La hausse du taux d’inflation décourage l’épargne, mais encourage les
emprunts. La baisse du taux d’inflation incite à l’investissement, mais décourage le niveau
de l’épargne.
9
Propension : voir lexique
10
Le taux d’intérêt réel est la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’inflation pour une période
déterminée. pé riode
61
La structure de la population est un facteur structurel qui peut à son tour influencer le
niveau de l’épargne. Une population vieillissante est de nature à augmenter l’épargne, alors
jeune peut réduire
qu’une population jeune pays donné.
réduire l’épargne dans un pays
Selon cette approche, le déficit des paiements courants trouve son origine dans le déficit
budgétaire. Elle repose sur l’analyse en terme de « déficit jumeaux » appliquée au cas des
Etats-Unis durant toute la décennie quatre-vingt. Cette analyse a pu montrer que dans le cas de
ce pays, le déficit de la balance des transactions courantes a évolué dans le même sens que le
déficit budgétaire. L’ajustement de la balance des paiements courants dans cette approche
passe par des actions sur les deux principales composantes du budget de l’Etat à savoir les
impôts et les dépenses publiques.
En cas de déficit par exemple, l’ajustement doit se traduire par une augmentation des impôts ou
une baisse des dépenses publiques ou les deux à la fois11.
11
Toutefois il faut souligner que ces scénarios peuvent connaître quelques limites. La hausse des impôts peut
rencontrer des limites sociologiques (fraude fiscale, évasion fiscale, corruption,…) e t économiques, car toute
augmentation excessive des impôts peut décourager les efforts des travailleurs et des entreprises (« l’impôt tue
l’impôt » dans la conception de l’économiste
l ’économiste Américain Laffer). La baisse des dépenses passe par la réduction du
service de la dette, ce qui implique sa restructuration, et la réduction de la masse salariale supposerait des
négociations délicates entre des groupes aux intérêts opposés.
62
63