Vous êtes sur la page 1sur 8

7

Maladies animales :
les principales zoonoses

Plan du Cours

I. Introduction/Généralités

II. Définition des zoonoses

III. Modes de transmission/contamination des zoonoses

IV. Mode de prévention des zoonoses

V. Incidence Mortalité./ Létalité

Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020


7

Objectifs du cours

1. Savoir décrire le contexte de survenue des zoonoses

2. Savoir définir ce qu’est une zoonose et ses différents modes de


transmission (de l’animal à l’homme et de l’homme à l’animal.)
3. Savoir lister les zoonoses dites mineures et les zoonoses majeures

4. Savoir expliquer la particularité des anthropo-zoonoses

5. Savoir décrire le mode de prévention des zoonoses

Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020


7

I. Introduction/Généralités
Une zoonose est dite « bornée » quand l’homme contaminé, se comportant comme un « cul-
de-sac épidémiologique, constitue une impasse », ne retransmet pas la maladie. Elle est dite
« extensive » lorsque la transmission se poursuit à travers l'individu contaminé,3.
Historique
Historiquement, la transmission d'agents infectieux de l'animal vers l'homme a connu une
première grande vague lors de la sédentarisation d'une partie de l'espèce humaine et de la
domestication des animaux qui s'en est suivie.
Une seconde vague est observée dans la période contemporaine, en raison de plusieurs
évolutions récentes intervenues sur la Planète : intensification de l'élevage en zone périurbaine
favorisant l’émission massive d’agents pathogènes, l’apparition de variants et de souches
antibiorésistantes ; augmentation de la population et des besoins alimentaires, notamment en
protéines animales, avec un fort développement des marchés d'animaux vivants (ville de
Ouhan en chine : COVID 19 et le Morabolan) ; mondialisation des échanges humains et
animaux ; empiétement des activités humaines sur les environnements naturels ; changements
climatiques.
Prise de conscience internationale
Au début des années 2000, une nouvelle maladie émergente était découverte tous les 14 à 16
mois (contre la découverte d’une maladie émergeante tous les 10 à 15 ans les années 1970).
Cette augmentation s'explique par une veille épidémiologique plus intense, mais aussi par une
aggravation des conditions favorisant ces émergences.
Selon les institutions internationales, 60 % des maladies infectieuses décrites chez l'homme
sont d’origine animale. C'est également le cas de 75 % des maladies humaines émergentes.
Les alertes de santé publique du début du XXIe siècle ont révélé comment un événement
sanitaire à point de départ animal pouvait constituer une menace pour la santé publique,
l’économie mondiale, l’environnement et les sociétés7.
« La taille de certaines populations humaines, le développement et la rapidité des flux
migratoires et des échanges à l’échelle mondiale, la croissance de la pression anthropique
dans de nombreux écosystèmes du globe (en raison de la déforestation et de l’urbanisation
notamment), le changement climatique ainsi que l’effondrement des systèmes de santé dans
certains pays contribuent à expliquer cette augmentation. De même, les changements
dans les modes de production ou d’élevage (intensification, augmentation de l’utilisation
d’intrants dans les productions animales ou végétales, réduction de la diversité génétique,
pratiques de monoculture, contacts étroits entre espèces animales et entre hommes et
animaux domestiques ou sauvages) favorisent la circulation des agents pathogènes entre
espèces et ont un impact croissant sur le fonctionnement des écosystèmes, la santé et
l’environnement.
Parallèlement, les microorganismes et leurs vecteurs s’adaptent et peuvent rapidement
développer des phénomènes de résistance, tandis que des ressources génétiques disparaissent
sans que leur potentiel pharmaceutique ait pu être exploité. Enfin, l’érosion de la biodiversité
Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020
7

a un impact sur la santé publique, en termes de richesse et de variété de l’alimentation, mais


aussi de pathologies. De nombreux pathogènes se révèlent capables de menacer les êtres
humains lorsque leur niche environnementale a subi de profondes perturbations. La
biodiversité constitue donc une barrière importante contre les maladies, en particulier celles
transmises par des vecteurs (paludisme), car un écosystème déséquilibré peut engendrer la
prolifération de l’espèce véhiculant le pathogène ou la pousser à s’attaquer davantage aux
êtres humains7. » Exemple du VIH/SIDA, de la maladie d’EBOLA, de la COVID 19 et
bientôt d’autres maladies émergentes provoquées par la manipulation des OGMs etc..
L'importance sanitaire des zoonoses ne cesse de croître et environ 75 % des maladies
humaines émergentes sont zoonotiques. Par ailleurs, certaines de ces zoonoses sont
des maladies professionnelles, qui touchent, par exemple,
les éboueurs, agriculteurs, éleveurs, vétérinaires, forestiers, etc.
Certaines zoonoses, comme les salmonelloses, la rage, sont fréquentes et répandues dans la
plupart des pays. D’autres, comme les arboviroses, la morve, la peste, sont plus rares, ou plus
localisées géographiquement. Certaines enfin, comme l'infection par virus Herpès B ou la
maladie de Marburg, sont exceptionnelles.
Le concept One health / Une seule santé
La complexité des cycles de transmission inter-spécifiques et la multiplicité des facteurs qui
peuvent les influencer exigent, pour prévenir et contrôler ces infections, une approche
pluridisciplinaire entre professionnels de la santé animale, professionnels de la santé humaine
et professionnels de l’Environnement.
En 1995, l’Assemblée mondiale de la santé avait adopté une résolution destinée à mieux
détecter les maladies infectieuses réémergentes et identifier les nouvelles maladies.
Les épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola, de SRAS (syndrome respiratoire aigu
sévère) et de grippe aviaire qui se succèdent alors amènent les organisations internationales à
imaginer une approche intégrée santé humaine / santé animale / santé
environnementale dénommée One Health.
L’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène, avec son impact sur la santé humaine,
l'économie et les échanges internationaux, conduisit les acteurs de santé humaine et animale à
se coordonner et à imaginer ensemble de nouvelles politiques de lutte et de prévention.
Cette approche intégrée de la santé est désormais renommée One Health (une seule santé).
Dans ce cadre, la coordination OMS / OIE / FAO a été renforcée, des normes communes ont
été adoptées et de nouveaux réseaux ont été mis en place.
Un Centre de gestion conjoint OIE/FAO des urgences en santé animale est créé.

Rappel
Les infections d’origine parasitaire :
Infections à protozoaires dont on peut retenir :

 Toxoplasmose
 Leishmaniose
 Trypanosomiase humine africaine

Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020


7

 Paludisme
 Pneumocystose
 Amibiase
 Giardiase

Infections à cestodes

 Echinococcose (hydatidose)
 Téniase (cisticercose)

Infections à trématodes

Dermatite cercarienne provoquée par la larve microscopique d'un schistosome du


genre Trichobilharzia.

 Schistosomiase (bilharziose)

Infections à nématodes[modifier | modifier le code]

Extraction chirurgicale de Dirofilaria repens de la conjonctive oculaire d'un patient sous


anesthésie locale

 Trichinose
Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020
7

 Larva migrans
 Filariose
 Dracunculose

Infections dues aux arthropodes

 Gale

Autres arthropodes parasitaires et allergéniques

 Acariens allergéniques

II. Définition des zoonoses

Les zoonoses sont des maladies et infections dont les agents se transmettent naturellement des
animaux vertébrés à l'homme, et vice-versa
Ils couvrent les zoo-anthroponoses (transmission de l’homme à l'animal) et les anthropo-
zoonoses (transmission de l’animal à l'homme). D'un point de vue pratique, l'étude des
zoonoses est principalement motivée dans le second cas, quand l'animal joue un rôle dans
la transmission de l’agent pathogène d'une maladie affectant la santé humaine
Sont exclues du champ des zoonoses les maladies non infectieuses causées par des animaux
(envenimations, allergies et celles qui sont transmises passivement par des produits d'origine
animale. De même, les maladies communes à l'homme et à certains animaux, sans
transmission inter-espèces, ne rentrent pas dans le champ des zoonoses.
III. Modes de transmission/contamination des zoonoses

Les zoonoses sont des maladies transmises directement ou indirectement de l’animal à


l’homme ; les plus fréquentes surviennent lorsque l’on consomme des produits d’origine
animale (viande, œuf, produits laitiers) ; Les maladies animales transmises par les aliments
sont appelées des toxi-infections alimentaires.

D’autres se transmettent par un vecteur (insecte ou tique), l’animal servant alors de réservoir
au virus ou à la bactérie.

Plus rarement enfin, la zoonose se fait au contact rapproché d’un animal ou de ses déjections
: c’est à ce niveau que nos animaux de compagnie peuvent être impliqués ; pour autant,
dans les faits, rares sont les zoonoses graves dues à ce mode de transmission.

 Avec nos chiens et nos chats


 Avec les autres animaux de compagnie

Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020


7

Avec nos chiens et nos chats


Ils peuvent transmettre une bactérie à l’occasion d’une morsure ou d’une griffure, même
minime.
Deux types de bactéries sont volontiers en cause : soit la bactérie Pasteurella, griffure (très
douloureuse, enflée, avec fièvre, courbatures, voire malaise général), soit une bactérie de la
famille Bartonella ; dans ce 2ème cas, c’est l'apparition d'un gros ganglion indolore (jusqu’à
10 centimètres), 2 à 4 semaines après la griffure, qui donne l’alerte.
Ces deux infections justifient une antibiothérapie aussi précoce que possible.

Avec les autres animaux de compagnie : Le cowpox virus (un cousin du virus de la variole,
mais bien moins dangereux) a occasionné quelques zoonoses. (moins de dix cas annuels)
transmises par des rats.

Perroquets et perruches peuvent être infectés par Chlamydia psittaci, une bactérie
responsable de la chlamydiose aviaire.

Enfin, les propriétaires de lézards, grenouilles, serpents risquent d’attraper des


salmonelles (sources de troubles digestifs) s’ils nettoient le terrarium sans mettre de gants.
La gravité médicale des zoonoses est extrêmement variable : parfois bénignes, parfois
mortelles (rage), le plus souvent graves (brucellose, tuberculose, salmonelloses, leptospiroses,
morve, tularémie, listériose, fièvre Q, psittacose, encéphalites virales, rickettsioses). Leur
impact économique est très important pour l'élevage (tuberculose, brucellose) et, en vertu du
principe de précaution, pour les budgets de santé publique (influenza aviaire hautement
pathogène H5N1), d'autant que leur nombre, très élevé, ne cesse de croître.
Les plus fréquentes ou les plus graves sont qualifiées de zoonoses majeures, et celles qui sont
à la fois rares et bénignes, de zoonoses mineures.
Les zoonoses « potentielles » ou « incertaines » sont des maladies qui sont communes à
l'espèce humaine et à des espèces animales et dont la transmission est suspectée mais pas
démontrée (histoplasmose, infections par Paramyxovirus parainfluenzae).

IV. Mode de prévention des zoonoses


Il existe des moyens de prévenir les zoonoses dans vos actions quotidiennes :

se laver les mains avec de l’eau chaude et du savon :


 après chaque contact avec un animal, ses excréments ou sa litière
 après une visite à la ferme
 avant de manger ou de porter la main à la bouche
 respecter une hygiène stricte lors des repas et de leur préparation
 éliminer rapidement et de façon appropriée les excréments de vos animaux
 nettoyer adéquatement toute égratignure ou morsure avec de l'eau chaude et du
savon, puis protéger les blessures avec un pansement.
 éviter d'embrasser les animaux

Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020


7

 prévenir les piqûres de moustiques et de tiques.


À la ferme, il est aussi important :

 d'éviter de manger ou de porter la mains à la bouche dans les lieux où les animaux
sont gardés
 de nettoyer et de désinfecter régulièrement les bâtiments où sont gardés les animaux
 d'enlever ses bottes, de changer ses vêtements et de se laver les mains à la sortie de
l’étable.
Ces maladies animales peuvent être considérées comme un risque pour certaines personnes
plus vulnérables comme les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes âgées ou
dont le système immunitaire est affaibli.

Apprendre à son animal à ne pas mordre et ne pas griffer est un minimum et si malgré tout,
cela se produit, il faut avoir le réflexe de désinfecter. C’est encore plus important pour les
personnes fragilisées chez qui la transmission de bactéries aussi courantes que des
streptocoques ou des staphylocoques (au contact d’une plaie infectée de l’animal) est risquée.

V. Incidence Mortalité./ Létalité


Ces paramètres sont de toute première importance quand il s’agit de définir des priorités en
matière de maladie transmissible au plan mondial.

.La connaissance du cycle épidémiologique d’une zoonose permet d’identifier un nouvel hôte
messager : Exemple du Cowpox.

Le cow-pox (ou variole bovine) est une zoonose mineure liée à l’infection par un
orthopoxvirus proche de la variole humaine (aujourd’hui éradiquée) et du virus de la vaccine
(qui serait le résultat d’une recombinaison génétique entre le virus de la variole humaine et
celui du cow-pox lors des premières vaccinations de Jenner). Elle est classiquement décrite
comme une infection de la peau de la mamelle de la vache.

Chez l’homme, le Cowpox est une maladie comparable cliniquement à celle de la vache («
bouton de traite »), le plus souvent bénigne mais pouvant, très rarement, se généraliser ou
provoquer une encéphalite démyélinisante. Depuis trente ans ces deux maladies, chez
l’homme et chez la vache, sont devenues de plus en plus rares, malgré la contagiosité bien
connue de la maladie bovine au sein d’un troupeau atteint, (rares par l’intermédiaire des
équipements de traite mécanique).

Aussi, si le Mycobacterium bovis (de la tuberculose bovine) n’est plus un agent associé

à la tuberculose humaine dans la plupart des pays développés, on peut remarquer cependant
que près de 90% de la population humaine d’Asie ou d’Afrique vit dans des régions où
la tuberculose bovine est enzootique ou non contrôlée.

Dr Sidi MOHAMED LAGHDAF 2020

Vous aimerez peut-être aussi