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Introduction

la brucellose également appelée fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante,


mélitococcie ou fièvre méditerranéenne, est une anthropozoonose due à des coccobacilles du genre
Brucella transmise à partir de diverses espèces animales à l'homme qui est un hôte accidentel, soit
par voie cutanéomuqueuse (contact avec un animal infecté ou un objet contaminé) soit par voie
digestive (ingestion d'aliments contaminés tels produits lactés, fromages.......). Seules 4 espèces sont
pathogènes pour l'homme: B. melitensis (transmise surtout par les caprins et les ovins), B. abortus
(bovins), B. suis (porcins) et B. canis (canins).

La brucellose se définit chez l'animal comme une maladie d'évolution chronique affectant
principalement les organes de la reproduction et dont la manifestation la plus fréquente est
l'avortement.

Sa survenue chez l'homme dépend en grande partie du réservoir animal et la plus forte incidence
d'infection chez l'homme a lieu si l'infection existe chez le mouton et la chèvre.

Elle est devenue rare dans les pays ayant instauré une politique d'éradication de la maladie chez les
animaux, en particulier les bovidés, notamment par la vaccination. Elle demeure endémique dans le
Bassin méditerranéen, le Moyen Orient, en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

Certaines professions étant particulièrement exposées tels agriculteurs, éleveurs, vétérinaires et


personnel d'abattoir, il s'agit d'une maladie professionnelle à déclaration obligatoire en France,

La brucellose reste une maladie pouvant entraîner des complications graves si un traitement n'est
pas rapidement mis en place. Comme pour toute maladie infectieuse, la prévention (surveillance et
éradication de la maladie chez le bétail) reste le meilleur moyen de lutte.

GENERALITE

La maladie connue aujourd'hui sous le nom de brucellose attira pour la première fois l'attention de
médecins militaires britanniques, sous le nom de fièvre méditerranéenne à Malte, durant la guerre
de Crimée, dans les années 1850. En 1887, le microbiologiste David Bruce établit la relation causale
entre un micro-organisme et la maladie, en isolant la bactérie responsable de la rate d'un soldat
décédé ]. Le germe reçut le nom de Micrococcus melitensis. En 1897, la présence d'anticorps
agglutinants dans le sérum des malades fut démontrée par Wright. En 1905, Themistocles Zammit,
en voulant étudier la maladie sur le modèle animal de la chèvre à Malte, découvrit qu'elles étaient
toutes positives au test de Wright et que la brucellose était donc une anthropozoonose.

ESPECES AFFECTEES

Les brucelles infectent différentes espèces de mammifères et particulièrement des animaux


domestiques. B. melitensis infecte surtout les moutons et les chèvres, B. abortus les bovidés et B.
suis les porcs. La maladie animale peut se traduire par des avortements dus à l’infection du
placenta. Assez souvent la maladie animale est inapparente, mais les animaux infectés produisent
un lait contenant des brucelles. Dans les pays industrialisés, où la lutte contre la brucellose animale
a été mise en œuvre, la maladie est devenue rare. Elle reste fréquente sur le pourtour
méditerranéen, au Moyen-Orient et en Amérique latine.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE

La brucellose a une répartition mondiale avec une prédominance dans le


bassin méditerranéen, l'Asie de ('Ouest (Inde, Chine), le Moyen-Orient,
l'Amérique du Sud (Pérou), l'Amérique Centrale (Mexique) et l'Afrique Noire
et du Sud.

Les situations apparaissent très contrastées entre certains pays développés (Europe occidentale,
Amérique du Nord) qui ont considérablement réduit l'endémie animale et donc la fréquence de la
maladie humaine, et les pays plus pauvres où persiste une endémie importante pouvant dépasser
200 cas annuels pour 100 000 habitants.

Le Bassin méditerranéen, dans sa totalité, est toujours une zone très active. L'Asie de l'Ouest,
quelques régions en Afrique et l'Amérique latine représentent des zones d'endémie de brucellose.

L'incidence de la maladie est variable selon les pays et les régions allant de 0,125 à 200 cas pour 100
000 habitants. L'OMS estime l'incidence mondiale de la maladie à 500 000 cas par an.

En France, le plan de lutte contre la brucellose, institué il y a une trentaine d'années par le ministère
de l'Agriculture, a permis de réduire considérablement la prévalence de l'infection. La brucellose est
devenue une maladie rare. En 1979, le nombre de cas de brucellose était de 900; en 1997, le nombre
de cas était de 93 ce qui représente une incidence de 0,15 cas pour 100 000 habitants.

IMPORTANCE

I-a-Sur le plan économique

La brucellose entraine des conséquences sérieuses dans les élevages comme les

avortements, la mortinatalité, la stérilité des adultes et la perte en lait et en viande. Ces

pertes économiques sont très variables selon les pays et des données très divers doivent être

prise en compte : extension de la maladie, espèces animales atteintes, valeur relative des
animaux en fonction des données économiques du pays concerné, possibilité de reconstituer

un cheptel sain, besoins alimentaires de la population. Bien que les conséquences ne sont

pas les mêmes dans les pays pauvres, elles sont toujours lourdes à supporter. Sa survenue sur
l’homme dépend en grande partie du réservoir animal et la plus forte incidence d’infection chez
l’homme a lieu si l’infection existe chez le mouton et la chèvre . des effets indirects sur les industries
animales, lesquels sont associés aux coûts des interventions vétérinaires et de la reconstitution des
cheptels, ainsi qu’au manque à gagner

lié au frein imposé aux mouvements et au commerce des animaux,notamment en raison des
sanctions imposées à l’exportation d’animaux et de produits d’origine animale. Il est

difficile de donner une évaluation précise de ces pertes.

I-b-Sur le plan hygiénique

La brucellose représente, par la fréquence de la gravite des cas humains contractés à partir de
l’animal et de ses productions, une zoonose majeure c’est-à-dire que cette maladie est transmissible
des animaux à l’homme. La contamination a lieu par contact cutané ou muqueux à partir d’un animal
infecté ou par voie digestive par ingestion d’aliments

contaminés : par exemple du fromage frais contaminé.

I-c-Sur le plan publique

Dans la région circum-méditerranéenne et proche et Moyen-Orient, Brucella melitensis est l’agent


responsable de la plupart des cas cliniques sévères de brucellose humaine, maladie

qui peut entrainer des cas de mortalité. Le plus souvent, elle se traduit par un état débilitant

aigue ou chronique ayant des conséquences sévères sur le développement économique et

social. Le coût de la brucellose humaine a été estime en Espagne à 8000 dollars par patient.

Transmission

1 Chez l'animal

La porte d'entrée des brucellas est essentiellement cutanéo muqueuse à travers les excoriations de la
peau des mains, au niveau de la muqueuse buccale ou nasale par l'intermédiaire des mains souillées.

La porte d'entrée des brucellas peut être digestive à l'occasion d'une contamination alimentaire, elle
semble prendre de plus en plus d'importance.

Les laits de vache, brebis, chèvre et chamelle sont les principaux produits alimentaires vecteurs de
brucella. Consommée crus, ils sont des facteurs non négligeables de brucelloses humaines. Par
contre, bouillis ou pasteurisés selon des normes correctes, ils ne présentent pas de danger. Les
fromages frais sont certainement les principaux aliments préparés responsables de brucellose
humaine, notamment les fromages de chèvre et brebis. Les brucellas sont tuées dans les fromages
secs ou fermentés, dans les fromages conservés sous forme de pâte, la durée de vie des brucellas est
plus longue et peut atteindre 3 mois.

Les légumes frais peuvent être contaminés lorsque le terrain dans lequel ils ont été cultivés a été
enrichi par du fumier provenant d'étables ou de bergeries infectées. C'est là un mode de
contamination qui peut être à l'origine de cas humains.
La présence de brucella dans les poussières explique la possibilité de contamination par voie
aérienne ou par voie conjonctivale.

2 Chez l'homme

La transmission de l'animal à l'homme se fait donc le plus souvent par contact direct avec les produits
d'animaux infectés urine, lait, sang, sécrétions vaginales, placenta, produit d'avortement. La
transmission indirecte par des objets contaminés par ces mêmes produits est également possible.

La contamination directe représente 75% des cas. Elle peut s'effectuer par voie cutanée ou
muqueuse (favorisée par des blessures ou des excoriations), par contact direct avec les liquides
organiques et les tissus d'animaux, avec des animaux malades infectés vivants ou morts, des
carcasses, des produits d'avortement, des produits souillés (litière, fumier...) ou par ingestion de
produits laitiers non pasteurisés (lait ou produits laitiers infectés) ou de viande insuffisamment cuite
provenant d'animaux infectés, ou par contact accidentel avec des prélèvements dans un laboratoire
(manipulation de culture).

La contamination indirecte (25% des cas) est réalisée par l'ingestion de crudités souillées par du
fumier, par des mains contaminées par des produits souillés (par ingestion accidentelle de Brucella
en portant à la bouche un objet souillé (cigarette ...), par inhalation (de la poussière de litière, dans
une étable vide, de poussières lors de la manipulation de produits souillés, d'aérosol contaminé dans
les laboratoires ou les abattoirs), par contact accidentel avec une souche vaccinale lors de la
vaccination d'ovins (ou de caprins).

Plus rarement, l'homme peut se contaminer par voie conjonctivale (par contact direct avec des mains
contaminées ou par aérosol).

La transmission interhumaine est exceptionnelle. Elle se fait alors par voie sexuelle et
transplacentaire ou par allaitement maternel.

Etude Etiologique

Les brucelles sont réparties en six espèces : Brucella abortus, Brucella melitensis, Brucella suis,
Brucella canis, Brucella neotomae et Brucella ovis. Leur pathogénicité est variable et certaines se
subdivisent en plusieurs biovars. Toutes les brucelles ont un ou plusieurs réservoirs animaux
préférentiels (tous mammifères) qui entretiennent leur cycle de transmission
Elles ne sont cependant pas totalement spécifiques de leur hôte. Certaines peuvent infecter une
autre espèce de mammifère et l’Homme. Par exemple, Brucella suis biovar 1 est réputée être
responsable de brucellose chez les bovins en Amérique latine. En France, la transmissibilité de
Brucella abortus et Brucella melitensis aux carnivores a rendu obligatoire l’examen et le traitement
ou l’euthanasie des chiens dans les élevages infectés (Mailles et Vaillant, 2007).

L’Homme n’est qu’un hôte accidentel des brucelles et n’en constitue jamais le réservoir. Il n’y a donc
pas de transmission interhumaine de la maladie. Quatre espèces de brucelles sont réputées
pathogènes pour l’Homme : B. melitensis, B. abortus, B. suis, B. canis; Wallach et al., 2004). B.
melitensis est l’espèce en cause dans une grande majorité des cas humains, tous continents et pays
confondus (Papas et al., 2005). Chacune des espèces est caractérisée par un nombre limité de
réservoirs habituels: B. melitensis (ovins, caprins), B. abortus (bovins), B. suis (porcins) et B. canis
(chiens).

Pathogénie

La pénétration de la bactérie se fait généralement via la muqueuse orale, le nasopharynx, les


conjonctives, par la voie génitale, et parfois par des lésions cutanées. Il se produit alors une réaction
inflammatoire aiguë de la sous muqueuse avec infiltration des leucocytes (granulocytes neutrophiles
et monocytes), puis il y a extension par voie lymphatique aux nœuds lymphatiques locaux. L’infection
brucellique évolue en deux périodes (primaire et secondaire). La période primaire se caractérise par
une multiplication des Brucella dans les nœuds lymphatiques drainant le site d’inoculation où les
bactéries peuvent persister pendant très longtemps. Ensuite, si les Brucella ne sont pas éliminées,
elles passent par la voie lymphatique et dans une moindre mesure par la voie sanguine. Durant cette
phase, l’animal ne présente pas de symptômes cliniques. La bactériémie se produit alors chez
l’animal et peut engendrer une infection de nombreux tissus tels que les tissus lymphoïdes (surtout
les nœuds lymphatiques de la sphère génitale), le placenta des femelles gravides, les testicules et
leurs annexes, la glande mammaire, les bourses séreuses et synoviales et certaines articulations. Par
conséquent, l’avortement et l’orchite se manifestent, caractérisant la phase aiguë de la brucellose. La
période secondaire est marquée par un état de résistance de l’hôte lié au développement d’une
immunité de type cellulaire qui ne mène que rarement à la guérison. En effet, les Brucella peuvent
survivre plusieurs années dans certains sites comme dans les nœuds lymphatiques demeurant à
l’intérieur des cellules phagocytaires à l’abri du système de complément et des anticorps. Leur
réactivation est possible à chaque gestation entraînant alors un avortement et/ou une excrétion de
bacilles au cours de la mise bas. Lorsque des bactéries persistent au niveau des séreuses et des
articulations, un hygroma ou une arthrite chronique peuvent se développe. Certaines vaches non
gestantes peuvent résister à l’infection grâce à la survie de Brucella abortus dans le compartiment
intracellulaire des macrophages. Beaucoup de ces vaches développent alors des réactions
sérologiques transitoires de faible amplitude, signe d’une absence de stimulation antigénique
continue. Ces animaux sont donc dangereux car sans anticorps spécifiques mais porteurs de
bactéries. En fait, 2,5 à 9 % des jeunes femelles peuvent être infectées in utero et ne présenter des
symptômes que lors d’une gestation ultérieure. Le fœtus bovin est très sensible à l’infection.

Etude clinique

L’incubation est très variable et les symptômes sont inconstants et identiques pour Brucella abortus
ou B. melitensis. La maladie est généralement asymptomatique ; les symptômes les plus courants
concernent l’appareil génital. La symptomatologie est particulièrement fruste et les formes
chroniques ou asymptomatiques sont plus fréquentes chez les bovins.
En effet, le premier signe chez la femelle gravide est l’avortement, sans dystocie. Chez la vache,
l’avortement est possible à n’importe quel stade de la gestation mais, intervient le plus souvent vers
6-7 mois quand la génisse a été infectée à la saillie ou au tout début de la gestation. La vache
n’avorte en général qu’une fois (dans 80% des cas), mais elle reste infectée et peut excréter des
bactéries. La rétention placentaire et endométrite sont fréquentes après l’avortement. Le
pourcentage d’avortement dans un troupeau n’ayant jamais été au contact de la bactérie est de 50 à
70%.

Chez les petits ruminants, il semblerait que la brucellose, même en l’absence d’avortements, soit un
facteur de stérilité chez la chèvre et la brebis. Chez les ovins, l’avortement ne survient qu’une seul
fois et ils ont tendance à se débarrasser spontanément des Brucella plus facilement en produisant
souvent l'auto-stérilisation dans un délai de 6 mois à 1 an en période de repos sexuel. Néanmoins, la
persistance de l'infection sur un certain nombre d'animaux assure la pérennité de la maladie dans le
troupeau. Chez les caprins, les signes cliniques sont pauvres voire absents. Elle contraste avec la
distribution extensive de B. melitensis dans l'organisme. Contrairement à la brebis, la chèvre
demeure généralement infectée une grande partie de sa vie. La réponse sérologique après infection
apparaît en outre plus durable. Les porteurs chroniques de Brucella apparaissent nombreux et sont
une source importante de contamination (Roux, 1979).

Chez le mâle, des orchites ou orchi-épididymites (uni- ou bilatérales) sont observées, entraînant une
stérilité fréquente.

Les symptômes extra-génitaux sont rares chez les bovins, associés à une évolution chronique. Ce sont
alors des hygromas, uni- ou bilatéraux, et généralement localisés au carpe ou des arthrites. Ces
symptômes sont plus fréquents en régions tropicales.

L’épididymite contagieuse du bélier due à B.ovis, se caractérise par l’évolution chez le bélier d’une
inflammation chronique de l’épididyme aboutissant à une baisse importante de fertilité. Chez la
brebis, l’infection est souvent inapparente en raison du faible taux de multiplication des bactéries ce
qui facilite leur auto stérilisation.

Néanmoins, l’avortement et les atteintes articulaires sont observés chez les camelins comme chez les
autres espèces. Certains auteurs révèlent que l’avortement se produit généralement à la première
moitié de la gestation et que les chamelons infectés ont une sérologie positive jusqu’à l’âge de 5
mois (Fassi- Fehri, 1987).

Concernant les lésions, ils n’existent pas des lésions brucelliques spécifiques. Toutefois, on observe
des altérations histopathologies peu spécifiques, variables et inconstantes.

Au niveau de l’appareil génital, chez les femelles un exsudat utérin gris sale, de consistance visqueuse
et d’aspect floconneux, a été observé. De plus, Les enveloppes chorioniques enflammées d’aspect
œdémateux et diffus, les cotylédons avec nécrose des villosités et les eaux fœtales troubles ont été
cités. Quant aux mâles, les testicules enflammés avec zone de nécrose et les atteintes des vésicules
séminales sont fréquentes . Chez les avortons, on constate des gastroentérites catarrhales ; une
hypertrophie de la rate et des nœuds lymphatiques; de la pneumonie.

DIAGNOSTIC

Epidémiologique

Au moins un des quatre liens épidémiologiques suivants :

 Exposition à des aliments contaminés/de l’eau de boisson contaminée ;


 Exposition à des produits dérivés d’un animal contaminé (lait ou produits laitiers) ;

 Transmission de l’animal à l’homme (sécrétions ou organes – tels que l’écoulement vaginal et le


placenta – contaminés)

Diagnostic clinique

Les symptômes de la brucellose étant peu spécifiques, le diagnostic clinique est de suspicion.

Toute personne présentant de la fièvre, ET au moins un des sept symptômes suivants :

 Sueurs (abondantes, malodorantes, surtout nocturnes) ;

 Frissons ;

 Arthralgies ;

 Faiblesse ;

 Dépression ;

 Céphalées ;

 Anorexie

Diagnostic différentiel

Se fait face à d’autres pathologies. L’avortement, signe important de la maladie, peut être provoqué
par d’autres agents pathogènes tels que : Trichomonas fœtus, Leptospira pomona, Compylobacter
fœtus, Listeria monocytogenes, Coxciellia burnetti, ainsi que les virus de la rhinotracheite bovine
infectieuse ou de la maladie des muqueuses.

Diagnostic de laboratoire

La nature subclinique ainsi que la longue période asymptomatique, qui caractérise cette maladie
font que le diagnostic de la brucellose soit un diagnostic de laboratoire

Au moins un des deux critères suivants :

 Isolement de Brucella spp. à partir d’un échantillon clinique ;

 Formation d’anticorps spécifiques de Brucella (test d’agglutination standard, test de fixation du


complément, test ELISA).

Pronostic

: Fréquence élevée et variable : 20 à 40% Les localisations surviennent des semaines voire des mois
ou des années après une primoinvasion. Toutes les localisations sont possibles mais les plus
fréquentes sont : - Localisations osteo-articulaires : 75% des brucelloses focalisées, les plus
caractéristiques sont :

Spondylodiscite = pott melitococcique : Touche tout le rachis, mais surtout l’étage lombaire.
Douleurs locales vives, spontanées, aggravées par la station debout ou l’effort ; parfois décelées par
la percussion des apophyses épineuses Rx du rachis : les signes radiologiques apparaissent après un
temps de latence allant de 4 à 6 semaines : Pincement de l’interligne précoce et pratiquement
constant, Lésions du corps vertébral (d'abord marginal puis central), Ostéophytes.
Sacro-iliite : Fréquente, généralement unilatérale, très évocatrice et peut survenir à tout moment
de la maladie. Elle se traduit par une douleur sacro – iliaque à irradiation sciatique, douleur fessière
avec impossibilité de se tenir debout. Rx : longtemps latente : élargissement et flou de l'interligne
articulaire Précocement : intérêt de la scintigraphie.

- Localisations neurologiques : fréquence diversement appréciée (4 à 10%) Méningite à LCS clair


lymphocytaire, encéphalite, méningoencéphalite, Myélo-radiculite, Paralysie des paires crâniennes.
- Localisations cardiaques : endocardite, péricardite, myocardite et phlébites

- Localisation glandulaire : l'atteinte testiculaire est souvent unilatérale. L'ovarite et la mammite sont
rares.

Traitement

a- Traitement curatif :

- ATB : On utilise les antibiotiques à bonne diffusion intra-cellulaire

Cyclines

Rifampicine

Aminosides (streptomycine, Gentamycine),

Phénicolés,

Bactrim,

Fluoro-quinolones

- Indications (les schémas selon les directives nationales de 2018) :

Brucellose Aiguë septicémique :

Doxycycline+ Gentamycine (Doxycycline 45 jours et Gentamycine 7 jours)

Doxycycline (200 mg / j) + Rifampicine (900 mg /j) pendant 45 jours

Bactrim + Rifampicine pendant 45 jours

Rifampicine + Fluoroquinolone

Enfant et femme enceinte (en dehors du 1ier trimestre) : Bactrim + Rifampicine

Endocardite brucellienne : Doxycycline + Rifampicine pendant 3 mois + Gentamycine pendant 15


jours

Localisation ostéo- articulaire : Doxycycline + Rifampicine pendant 3 à 6 mois + aminoside pendant


15 jours + Traitement chirurgical en cas d’abcès ou d’épidurite + parfois immobilisation.

Localisation neuroméningée : association de 3 ATB. Cotrimoxazole + Rifampicine pendant au moins 3


mois + Gentamycine pendant 15 jours.

b- Traitement préventif

Déclaration obligatoire de la maladie

Lutte contre la maladie animale :


Surveillance du cheptel, abattage des animaux séropositifs Vaccination des bêtes

Protection individuelle humaine :

Consommation de lait et de produits laitiers pasteurisés Port de gants et de masques en ½ rural


Vaccination professionnelle

- Prophylaxie

1- Prophylaxie sanitaire

Des mesures de prophylaxie sanitaire sont nécessaires. Elles consistent en mesures offensives et
défensives.

Les premières concernent le dépistage sérologique régulier des animaux pour un diagnostic
précoce de la maladie, en particulier chez les animaux apparemment sains et, isolement de ceux qui
sont infectés car la maladie peut parfois persister toute la vie de l’animal, puis assainissement rapide
par abattage total des cheptels infectés. De même, les jeunes femelles nées de mères infectées,
doivent être éliminées et le contrôle doit concerner toutes les espèces réceptives dans la ferme et
l’élimination des infectés. Pour limiter la transmission vénérienne, l’insémination artificielle doit être
mise en place (Bendali, 2011).

L’isolement strict des animaux infectés, en particulier lors de mise-bas, doit se faire dans un
local facile à désinfecter, sans omission d’appliquer des mesures de désinfections adaptées à la
situation, tels que ; la destruction du placenta, le traitement des fumiers, etc. Il ne faut toutefois pas,
négliger l’importance des avortements dans la transmission et le maintien de l’infection dans les
élevages. Ils doivent en particulier, faire l’objet de déclaration. En effet, dans les pays où la maladie a
été éradiquée, la lutte contre la brucellose est principalement axée sur la déclaration des
avortements (Bendali, 2011).

Les secondes mesures, défensives, sont essentiellement fondées sur la protection des élevages
sains par l’introduction d’animaux certifiés indemnes, avec leur mise en quarantaine. Le contrôle par
sérologie doit être individuel pour le maintien du cheptel à l’abri des contaminations de voisinage. Et
au sujet de l’hygiène de la reproduction, la monte publique ou l’insémination artificielle doivent être
appliquées avec beaucoup de rigueur. De même que, les parturientes doivent être isolées et les
placentas détruits, les locaux désinfectés périodiquement pour la destruction du germe,
éventuellement présent dans l’environnement.

En Algérie, l’assainissement sanitaire ne concerne que les animaux séropositifs et uniquement


des élevages des exploitants détenteurs d’un agrément sanitaire.

2-Prophylaxie médicale

Concernant les mesures de prophylaxie médicale, celles-ci s’appuient sur la vaccination des
animaux avec des vaccins vivants atténués ou inactivés. Elle est nécessaire et actuellement, c’est la
seule manière de réduire le taux de l’infection brucellique, lorsque le nombre de foyers de brucellose
reste élevé dans les zones de forte prévalence, rendant inapplicable des mesures sanitaires fondées
sur l’élimination des animaux malades.

L’immunité obtenue est toujours relative, car la protection conférée est variable d’un sujet à
l’autre, et dépend aussi de la sévérité de la contamination naturelle. La vaccination peut compléter
efficacement la prophylaxie sanitaire en augmentant la résistance des animaux à l’infection et en
limitant le risque d’avortement (Moreno, 2014
La vaccination constitue souvent la première étape dans le contrôle d’une maladie infectieuse. Celle-
ci s’avère être la mesure la plus efficace et la plus facile à mettre en œuvre pour réduire l’incidence
de la brucellose des petits ruminants à B. melintensis dans de nombreux pays. Dans la plupart des
pays en développement et même dans certains pays européens, la vaccination est toujours en
vigueur dans le but de contrôler la maladie.

Conclusion

La brucellose demeure d’actualité dans de nombreuses régions du monde et pose un double


problème : sanitaire et économique. L’importance économique de la brucellose animale est surtout
ressentie dans les pays pratiquant un élevage intensif, car la maladie entraine non seulement des
pertes de production : avortement, mortinatalité, stérilité, allongement de l’intervalle entre les
vêlages, baisse de la production lactée, soins vétérinaires et aux coûts engendrés par l’obtention
d’animaux de remplacement, mais constitue aussi une entrave aux échanges commerciaux. En outre,
la maladie constitue un handicap à la liberté de mouvements des animaux et de la bonne
exploitation de ces derniers

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