Vous êtes sur la page 1sur 18

HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

MALADIES REGLEMENTEES
(MRLC et MDO)
MDO ou MRLC ?

La réglementation distingue :

 Les MRLC : Maladies Réputées Légalement Contagieuses


 Les MDO : Maladies à Déclaration Obligatoire

Maladies Réputées Contagieuses

Il s'agit de maladies soumises à une réglementation spéciale en raison de leur impact sur la santé
publique, sanitaire, et socio-économique, prévoyant une intervention immédiate des services
vétérinaires et de l’état par des mesures adaptées lors de toute suspicion de l’une d’entre elles afin
d’empêcher leur diffusion, d’assainir le foyer et d’assurer leur éradication. Il s'agit de mesures de
"police sanitaire ».

Pour certaines MRC, en raison de leur extrême contagiosité, elles donnent lieu à la mise en place d'un
plan d'urgence applicable dès la suspicion.

Les MRC sont soumises à déclaration obligatoire.

Maladies à déclaration obligatoire

Le classement d’une maladie en tant que maladie { déclaration obligatoire ne donne pas lieu {
l’application de mesures de police sanitaire. L’inscription sur la liste de MDO se fonde donc sur la
nécessité de mettre en place un dispositif de veille épidémiologique, c’est-à-dire de surveillance de
l’évolution de la maladie sur le territoire.

On distingue deux grands groupes de MRLC:

 Groupe I : maladies à saisie totale obligatoire


 Groupe II : maladies à saisie minimale partielle obligatoire.

GROUPE I : MALADIES A SAISIE TOTALE OBLIGATOIRE

Ce sont les animaux atteints de:


Peste bovine,
Morve,
Maladie charbonneuse,
Rouget,
Rage clinique.

Dont la viande ne peut être vendue ou mise en commercialisation parce qu’elle met en jeu la santé
animale, et/ ou humaine.

1
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Par conséquent :

On effectuera une saisie totale, le cuir est compris;


A l’importation : du fait du caractère très dangereux, ces produits seront { l’origine de saisie et de
dénaturation, et non d’un refoulement.
Si le diagnostic est porté de façon indiscutable sur le vivant de l’animal ({ l’inspection antémortem),
on devra effectuer une saisie sur pied, et envoyer l’animal { l’équarrissage.

1. LA PESTE BOVINE
Définition :
C’est une maladie virale aiguë due { un Paramyxovirus, très contagieuse et mortelle des bovins

Symptômes :
 Forte hyperthermie.
 Larmoiement
 Jetage
 Ecoulement vulvaire
 Diarrhées profuses hémorragiques.
Lésions :
 Carcasse en mauvais état général.
 Congestion de toutes les muqueuses.
 Foyers hémorragiques sur toute la longueur du tube digestif.

C.A.T : saisie totale (tout est contaminant).

2. LA MORVE
Définition :
C’est une maladie infectieuse des équidés, due { Burkholderia (Pseudomonas) mallei
- Elle est de contamination directe par ingestion ou inoculation (maladie professionnelle).

Symptômes :

 Jetage bilatéral huileux strié de sang,


 Ulcères évoluées en chancre sur la muqueuse pituitaire
 Adénite des ganglions sous maxillaires
 Œdème et ulcération sur les membres et le flanc
Lésions :

Il faut faire une fente de la tête des équidés en 2 moitiés afin d’examiner les muqueuses des voies
respiratoires supérieures et de chercher les foyers de suppuration au niveau de la tête avec la présence
du pus (huile de farcin).

C.A.T : saisie totale (cuir compris) pour morve.

2
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

3. LA MALADIE CHARBONNEUSE
Définition

Appelée aussi charbon bactéridien, anthrax, ou sang de rate, c’est une zoonose grave due { Bacillus
anthracis, qui grâce { sa forme sporulée, est doué d’une grande résistance dans le milieu extérieur (peut
persister pendant des décennies). De nombreuses espèces animales sont concernées surtout les
herbivores, par contre, les carnivores sont plus résistants, de même que les oiseaux sauf l’autruche et le
canard.

Symptômes

Septicémie hémorragique (sang noir peut sortir des orifices), fébrile (T > 42°C), évolution très rapide et
expression clinique variable selon les espèces, parfois associée à une tumeur ganglionnaire.

Lésions

Hémorragies viscérales (pétéchies), Hémorragies dans les orifices naturels.

Rate : très hypertrophiée (splénomégalie), couleur rouge noirâtre avec du sang goudronneux, non
coagulé et poisseux.

Intestin grêle: inflammation hémorragique à caractère nécrotique.

Foie et reins: pales et friables.

Carcasse : congestionnée, saigneuse, hypertrophies ganglionnaires correspondant à des tumeurs au


centre noirâtre (congestion) et { périphérique jaune (œdème et fibrine).

Epidémiologie

Le contact avec les animaux infectés, leurs peaux, leurs poils et leurs soies est la source d'infection pour
l'homme.
Le charbon est une maladie professionnelle chez les travailleurs de la fourrure, de la laine, et des cuirs.
La contamination peut avoir lieu par le contact avec des vecteurs inanimés: ex : inhalation d’air
contenant des spores de Bacillus anthracis.

C.A.T : Saisie totale (cuir compris)

Remarque : normalement les cas de charbon ne devraient pas se retrouver { l’abattoir, si suspicion :
destruction avant abattage.

- Il faut brûler les carcasses d'animaux ou les enterrer profondément dans la chaux vive,
- Décontaminer par l'autoclave les produits contaminés,
- Manipuler les produits animaux potentiellement infectés avec des gants et des blouses de
protection.

3
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

4. LA RAGE
Définition
Encéphalomyélite due à Rhabdovirus, de pouvoir pathogène variable, zoonose mortelle lorsqu’elle se
déclare. Elle est particulièrement redoutée dans le monde entier bien que de vastes zones en soient
exemptes. Les carnivores essentiellement et les ruminants sont affectés.

Symptômes
Troubles nerveux (forme furieuse à paralytique)

Lésions

Macroscopiques : aucune lésion spécifique, éventuellement lésions traumatiques dues aux morsures.

Microscopiques : lésions spécifiques sous forme d’inclusions cytoplasmiques éosinophiles (corps de


Négri).

C.A.T

3 cas sont possibles :

- Animal enragé : saisie totale (envoyer { l’équarrissage sur pied).

- Animal suspect : animal stressé, hyperexcitation, parésie postérieure : isolement de l’animal,


déclaration à la DSV, et mise sous surveillance

 Si l’animal meurt : prélèvement de la tête pour confirmation.


 Si l’animal est seulement stressé : refaire l’IAM.

- Animal mordu ou griffé par un animal reconnu enragé : abattage sanitaire (local sanitaire) dans
un délai compris entre 48 heures et 8 jours après la contamination, la carcasse est acceptée pour la
consommation humaine après la saisie de la tête et saisie partielle large de la zone de morsure ou
de griffure.

5. LE ROUGET
Due à Erysipelothrix rhusiopathie, elle touche les ovins, et se caractérise par une polyarthrite
sérofibrineuse et hémorragique pouvant évoluer vers la chronicité.

C.A.T : Saisie totale (cuir compris).

4
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

GROUPE II : MALADIES A SAISIE MINIMALE OBLIGATOIRE


LA TUBERCULOSE
DEFINITION

C’est une maladie infectieuse d’origine bactérienne, intertransmissible entre les animaux et l’homme
(zoonose). C’est une affection de distribution mondiale. Elle est caractérisée, cliniquement, par une
évolution le plus souvent chronique et un grand polymorphisme, anatomiquement, par des lésions
inflammatoires : les tubercules, présents dans divers organes avec la coexistence des lésions dans les
ganglions lymphatiques satellites.

C’est une maladie réputée légalement contagieuse chez les bovins.

ETIOLOGIE

Elle est due à diverses espèces bactériennes appartenant au genre Mycobacterium :


- M. tuberculosis : chez l’homme et les carnivores, rare chez les bovins.
- M. bovis : bovins et enfants (tuberculose intestinale due à la consommation de lait cru).
- M. avium: bacille aviaire qui concerne les oiseaux, peut contaminer les mammifères.
IMPORTANCE

 Sanitaire et hygiénique : c’est une zoonose majeure et maladie professionnelle, les dangers pour
l’homme résultent soit de l’ingestion des viandes et des abats, soit de la manipulation d’animaux
tuberculeux { l’abattoir.

* L’abattoir est le lieu de rencontre, contrôle, et abattage des animaux éliminés dans le cadre de
prophylaxie.

 Economique : la tuberculose animale entraîne des pertes en viandes (saisies aux abattoirs), en lait,
et gêne le commerce et l’exportation.

PATHOGENIE

A. Voies de pénétration : 4 voies d’entrée sont possibles:


 Aérienne.
 Digestive.
 Bucco-pharyngée.
 Ombilicale.

B. Etapes de l’infection

Période de primo-infection :

Elle représente l’entrée du premier bacille dans l’organisme.

Après pénétration du bacille tuberculeux, il y’a formation de lésion initiale sur le parenchyme de
l’organe porte d’entrée du bacille (tête, poumons, foie, TD), cette lésion est appelée : Chancre
d’inoculation, qui, associée aux lésions tuberculeuses du nœud lymphatique satellite forment « le
complexe primaire » dont la localisation révèle la porte d’entrée de l’agent infectieux: pulmonaire
dans 95 % des cas chez les bovins.
5
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Si les défenses immunitaires sont excellentes, le complexe primaire peut être dissocié : cicatrisation
et disparition de la lésion viscérale, avec persistance de la lésion du nœud lymphatique (base
scientifique du dépistage post-mortem de la tuberculose): complexe primaire stabilisé.

En absence de défense : on a un envahissement massif du bacille sous forme de tubercules gris et


milliaires sur une séreuse congestionnée: tuberculose de généralisation précoce = tuberculose
milliaire aigue.

Si les défenses sont moyennes: on aura des lésions à différentes stades : tuberculose de
généralisation progressive.

Période de surinfection

Elle résulte le plus souvent (9 fois sur 10) d’un réveil d’une lésion stabilisée, ou des contacts répétés de
l’organisme avec le bacille tuberculeux. Si les défenses de l’organisme diminuent, les lésions stabilisées
évoluent vers une tuberculose caséeuse de surinfection, qui se traduit par la formation de foyers de
ramollissement qui peuvent évoluer de 2 façons selon l’importance des défenses de l’organisme:

Si les défenses bloquent l’évolution : sur un organe, on a réimbibition avec apparition des foyers de
ramollissement : Tuberculose chronique d’organe. Les lésions, le plus souvent caséeuses, peuvent
s’ouvrir sur une voie de drainage (formes ouvertes).

Si les défenses sont trop faibles ou absentes : on aura une tuberculose de généralisation tardive =
tuberculose milliaire aigue de surinfection.

Ces 2 dernières formes peuvent elles aussi évoluer à nouveau vers la stabilisation.

La pathogénie de la tuberculose peut se schématiser comme suit :

6
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Remarque :

1- Toutes ces formes peuvent se stabiliser, mais on ne parle jamais de guérison.


2-Le muscle et le sang sont des mauvais milieux de culture pour le bacille tuberculeux. Cependant,
le danger peut être général lors de bacillémie et ou peut être limité aux territoires lésés.
3- L’objectif du vétérinaire inspecteur est d’apprécier le stade évolutif pour déterminer le danger de
la carcasse et du 5ème quartier.

TABLEAU LESIONNEL

1. Lésions élémentaires

La lésion initiale qui est une lésion microscopique est appelée follicule de KOSTER.

Les lésions observées { l’abattoir se présentent sous deux formes :

A. Formes circonscrites : les tubercules

- Tubercule gris: taille d’une tête d’épingle entourée d’un liséré congestif.
- Tubercule milliaire: de taille d’un grain de riz, de couleur grisâtre avec un centre caséeux blanc
jaunâtre qui correspond à la nécrose.
- Tubercule caséeux: de taille d’un pois { une amande, remplis en totalité de caséum, il est entièrement
jaunâtre.
- Tubercule caséo-calcaire: il a la même taille que le caséeux, mais il est imprégné de sels calciques, il
gratte au doigt, et crisse au couteau.
- Tubercule enkysté: il est de taille variable, caséeux ou caséo-calcaire, et toujours entouré d’une
enveloppe scléreuse (coque fibreuse).
-
B. Formes diffuses : lésions étendues et sans limite précise.
- Infiltration : elle concerne les parenchymes des organes (poumon, foie, mamelle), et les ganglions
lymphatiques.
- Exsudation : concerne les grandes séreuses, on observe une inflammation congestive, séro-
hémorragique ou fibrineuse.

C. Formes associées : coexistence de différentes formes


- Nodules tuberculeux: coalescence de plusieurs tubercules au même stade.
- Association de tubercules et d’inflammation diffuse des séreuses :
o Tuberculose perlière: tubercules sous formes de petites perles associés à une pleurésie ou péritonite.
o Tuberculose pommelière: nodules tuberculeux associés à une pleurésie ou péritonite.

2. Stades évolutifs
Il est important de différencier les lésions évolutives des lésions stabilisées car cela détermine le type de
saisie.

A. Lésions stabilisées: le danger est localisé aux régions atteintes, la stabilisation se fait par :
 Calcification massive
 Dessiccation
 Enkystement (coque fibreuse épaisse) même si on a encore un peu de caséum.
 Remaniement fibreux.

7
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

B. Lésions évolutives: elles sont { l’origine de bacillémie, ce qui présente un danger généralisé
pour la carcasse et le 5ème quartier :

 Lésions exsudatives
 Tuberculose milliaire aigue
 Lésions caséeuses sans stabilisation
 Foyers d’œdème, congestion et d’hémorragies.
 Lésions à caséification rayonnée ou diffuse.
 Foyers de ramollissement: lors d’une baisse importante des défenses immunitaires, on a activation
des foyers anciens stabilisés: on aura en premier lieu une zone hémorragique (auréole congestive et
hémorragique) autour de la lésion stabilisée. Secondairement, on observe une réimbibition
centripète du caséum qui était sec, voir calcifié, ce qui constitue un liquide grumeleux non
homogène.

Remarque : toutes ces lésions sont associées à des lésions ganglionnaires qui persistent durant
toute la vie de l’animal, ce qui nécessite dans tous les cas la recherche de ces ganglions.

3. Principales lésions observées chez les animaux de boucherie

A. Bovins
Généralement le complexe primaire est constitué par les poumons, beaucoup plus rarement par les
intestins. Le foie est concerné chez les jeunes animaux assez fréquemment.
L’évolution se fait souvent vers une stabilisation des lésions avec formation du complexe primaire
dissocié, sauf chez le veau qui ne la montre que rarement. Et de même, en raison des défenses
immunitaires moyennes chez le veau, la tuberculose de généralisation progressive domine.

B. Petits ruminants :
Le complexe primaire est essentiellement pulmonaire, avec absence de stabilisation, donc il n’y’a
JAMAIS de complexe primaire dissocié, c’est pourquoi la tuberculose n’est pas une maladie { recherche
spécifique chez les ovins car les lésions sont visibles sur le parenchyme de plusieurs organes.

C. Equidés :
Complexe primaire essentiellement pulmonaire. La stabilisation est rapide donnant un aspect de
lésions sarcomatogène (pseudotumral) sur le parenchyme.

INSPECTION DES VIANDES DE BOVINS TUBERCULEUX

A. Définition
On entend par l’inspection des viandes de bovins tuberculeux la recherche { l’abattoir de l’infection
tuberculeuse chez les animaux, carcasses, abats et issues de tous les bovins. Cette inspection consiste
à:
- Apprécier l’importance des lésions,
- Déterminer la destination des carcasses et du 5ème quartier.
Et ceci rentre dans le cadre de la protection de la santé publique et la santé animale.

B. Principes fondamentaux
Des notions fondamentales sont derrière les modalités d’inspection et de la conduite { tenir vis-à-vis
des viandes tuberculeuses :

8
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

1.Le bacille tuberculeux se localise dans les éléments du système réticulo-histiocytaire. Le sang et le
muscle ne contiennent le bacille qu’en cas de bactériémie. Tout dépend de la nature et de l’étendue de
la lésion.

2. Dans une lésion tuberculeuse, le bacille tuberculeux persiste toujours quel que soit le stade évolutif
des lésions, et même si l’animal est guérit cliniquement.

3. La tuberculose est toujours accompagnée d’une atteinte ganglionnaire sauf en cas de tuberculose
généralisée rapide. Dans ce cas l’animal n’a pas le temps de réagir.

4. Le bacille tuberculeux est potentiellement présent dans tout territoire ou organe drainé par un
ganglion porteur de lésions tuberculeuses.

Techniques d’inspection

- Inspection antemortem
 Documents sanitaires : laisser passer titre d’élimination
 Repérage des animaux à tuberculose clinique (extrêmement rare) : toux, jetage, matité à
l’auscultation, mammite tuberculeuse.
 Isolement des animaux suspects.

- Inspection postmortem

Ses objectifs sont :

- Recherche des cas de saisie totale


- Appréciation de l’étendue des lésions
- Détermination de la nature des lésions
- Détermination du stade évolutif de la tuberculose

L’IPM se fait par :

- Inspection classique de la carcasse (de loin et de près)


- Pour les bovins, examen systématique de TOUS les nœuds lymphatiques des organes portes d’entrée
avec des coupes sériées longitudinales parallèles au plan d’aplatissement.

Voie bucco Ggl° : sous maxillaires, parotidiens, rétropharyngiens


pharyngée
Voie aérienne Ggl° : apical, trachéo-bronchique droit et gauche, inspecteur, médiastinaux
caudaux.
Voie digestive Ggl° : gastriques et mésentériques
Voie ombilicale Ggl° : hépatiques et hépatopancréatiques

 S’il n’a y’a pas de lésion tuberculeuse visible sur les ganglions des organes portes d’entrée, ce n’est pas
la peine de regarder les autres.
 Si présence de lésion dans un ganglion d’un organe porte d’entrée, il faut effectuer une recherche
approfondie avec des coupes sériées dans tous les ganglions de la carcasse et du 5ème quartier.

9
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Coupes sériées dans les ganglions des organes portes d’entrée

Absence de lésion de tuberculose Présence de lésion de tuberculose

Animal non tuberculeux Animal tuberculeux

Examen de tous les ganglions

Sanctions
Schéma récapitulatif de l’inspection post mortem

C. Sanctions
La sanction dépend du stade évolutif :
- SAISIE TOTALE pour les formes évolutives ET /OU généralisées, correspondant à :
 La tuberculose milliaire à foyers multiples (T. milliaire aigue de primo ou surinfection).
 La tuberculose caséeuse étendue à plusieurs organes (T. de généralisation progressive), ou avec des
foyers de ramollissement, ou accompagnée de lésions ganglionnaires à caséification rayonnée
(T.caséeuse de surinfecton).
 Formes stabilisées avec des lésions sur plusieurs organes.

- SAISIE PARTIELLE lors de formes stabilisées ET localisées :


 Saisie de l’organe ou du territoire ostéo-musculaire porteur de lésion tuberculeuse stabilisée ou dont
le ganglion satellite est porteur de lésion tuberculeuse stabilisée.
 L’extension de lésion viscérale { la plèvre ou au péritoine constitue une lésion localisée : saisie de la
partie ostéo- musculaire correspondante.
 Atteinte d’une vertèbre : saisie de la région correspondante { 2 vertèbres de part et d’autre.

En résumé :

- Saisie partielle en cas de lésions stabilisées et localisées


- Saisie totale dans les autres cas.

L’étendue des saisies est délimitée selon la découpe de boucherie,

Mesures sanitaires :

- Protection et mesure d’hygiène individuelle et personnelle


- Désinfection des lieux
- Dénaturation par incinération des produits saisis

Mesures administratives
- Rédaction du certificat de saisie
- Déclaration en présence de formes réputées légalement contagieuses (formes ouvertes), se
traduisant par des lésions au niveau de :
-Trachée - Mamelle
- Appareil uro-génital - Intestins

10
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Tableau des saisies correspondantes

GANGLIONS ET ORGANES ATTEINTS SAISIES EFFECTUEES


Ganglion viscéral Viscère entier
Poplité Cuisse
Ischiatique Moitié du bassin correspondant
Rétro mammaire Mamelle
Inguinaux superficiels Organes génitaux externes
Pré-crural Paroi abdominale
Les iliaques a) Avec lésion d’un ou de a) Organe infecté
plusieurs organes
b) Avec lésion péritonéale b) Paroi abdominale et voute lombaire, à l’exception
des muscles extérieurs (faux filet)
c) Avec lésions de a) et b) c) Saisie a) et b)
d) Sans autre lésion d) cuisse et voute lombaire entière avec faux filet

Les lombo a)Avec lésion péritonéale a) paroi abdominale et voute lombaire à l’exception
aortiques du faux-filet
b) Sans lésion péritonéale b) Voute lombaire entière

11
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

La brucellose

Définition
C’est une zoonose de répartition mondiale due à:
- Brucella abortus chez les bovins
- Brucella melitensis chez les ovins et les caprins
- Brucella suis (porc)
L’homme est réceptif aux 3 espèces

Elle a un tropisme pour l’appareil génital, le système lymphatique et le système ostéo-articulaire.

C’est une maladie réputée contagieuse pour:

- Les formes abortives uniquement dans l’espèce bovine

- Toutes ses formes dans l’espèce ovine et caprine.

Importance

A. Hygiénique
C’est une zoonose professionnelle

Les voies de pénétration sont par ordre décroissant :

- Voie cutanée
- Voie muqueuse
- Voie digestive
L’homme se contamine { la faveur de manipulations de produits (délivrance { mains nues), ou par
ingestion de différents produits d’origine animale contaminés (lait cru).

B. Economique
- Perte du lait
- Couts des prophylaxies
- Couts du traitement pour l’homme (traitement long et onéreux)
-
Présence des brucelles dans les denrées animales et d’origine animale (DAOA)
Quelle que soit l’espèce, les brucelles sont présentes dans l’animal lui-même et dans ses secrétions.
Toute souillure provenant des animaux brucelliques, toute souillure par le lait, le contenu utérin lors
des opérations d’abattage, les souillures du matériel, dissémination par les carnivores, les oiseaux et les
rongeurs : Tout cela représente les sources de contamination de la brucellose.

Conditions de persistance
Les brucelles dans une denrée ne prolifèrent pas mais persistent en fonction des conditions suivantes :

- Le pH : les brucelles sont sensibles au pH acide, tout produit qui a subi une acidification importante
n’est plus dangereux. Les expériences ont montré qu’un produit { un pH de 4,2 est indemne ou
sécurisé.
- Par contre le salage et le fumage n’ont pas un grand effet (protègent peu)
- Le froid est sans effet
- La chaleur est très efficace (pasteurisation)
12
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

De ce fait :
 La viande représente un élément dangereux car l’acidification n’est pas suffisante pour l’assainir des
brucelles.
 Lait et produits laitiers : il faut faire attention à tous les produits laitiers frais et faits à base de lait
cru.

Symptômes
La brucellose clinique se traduit essentiellement par des avortements, orchites, épididymites, bursites,
et enfin des arthrites.

Lésions
Les lésions sont dominées par des métrites, arthrites, synovites, orchites et épididymites avec nécrose,
bursites séro-fibrineuses à nécrotiques.
- Il faut rechercher les signes d’une généralisation (adénite congestive, œdème généralisé sur la
carcasse) : bactériémie

C.A.T
Les sanctions dépendent du tableau lésionnel :

- Saisie totale en présence de signes de généralisation (stade aigue), car il y’a risque de dissémination
de la bactérie.

- Saisie partielle en présence de lésions chroniques stabilisées : saisie de l’appareil génital et de la


mamelle, avec parage des ganglions accessibles.

- En cas de sérologie positive : saisie minimale de la mamelle, du tractus génital, de la tête et des
ganglions superficiels.
Tout produit saisi doit être envoyé { l’équarrissage.

Modalités d’abattage :
- Abattage dans un local sanitaire, avec des mesures de protection pour le personnel (gants,
masque…)
- L’ablation de la mamelle se fait avant le dépouillement.
- Il ne faut jamais ouvrir l’appareil génital ou l’utérus dans le cas de suspicion de brucellose.

La péripneumonie contagieuse bovine (PPCB)

Définition
La péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) est une maladie bactérienne respiratoire contagieuse,
spécifique des bovins, causée par Mycoplasma mycoides subsp. Mycoides. Elle provoque de lourdes
pertes économiques dans certaines régions d’Asie et d’Afrique.

Epidémiologie

La transmission a principalement lieu par aérosols, ce mode direct de contagion est assuré par
l’émission pendant la toux. La transmission indirecte par l’aliment ou la litière ne joue en fait qu’un rôle

13
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

très négligeable. Les animaux infectés de manière chronique peuvent être porteurs et donc excréteurs
pendant plus de douze mois.

Symptômes

Elle se manifeste par de la fièvre et des signes respiratoires tels que respiration difficile ou
essoufflement, toux et écoulement nasal.

Lésions

La PPCB évolue de façon :

 Aigue (septicémique) avec des lésions caractéristiques des poumons et de la plèvre :


- Sur le poumon : une hépatisation pulmonaire en « damier » irrégulier, bigarré, à progression
centripète.

- Sur la plèvre : lésions inflammatoires et œdémateuses des feuillets pariétal et viscéral de la plèvre,
avec présence d’un liquide fibrineux plus ou moins abondant.

 Subaigüe : se manifestant par une cicatrisation des lésions (enkystement fibreux)

C.A.T
Devant des animaux suspects de PPCB, il faut:
- Faire une déclaration de suspicion de la maladie de PPBC,
- Isoler l’animal
- Faire des prélèvements (sang et écouvillonnage nasal) pour confirmation, si résultat positif:
déclaration du MRLC avec saisie de :
- Poumon, cœur et paroi thoracique (phase stabilisée)
- Saisie totale (cuir compris) en phase aigüe (septicémie)

La fièvre aphteuse
Définition

La fièvre aphteuse est une maladie virale grave du bétail, hautement contagieuse, qui entraîne des
répercussions économiques significatives. Elle touche les bovins, les ovins, et les caprins.

Elle est due à un virus de petite taille appartenant à la famille Picornaviridae.

Symptômes

La fièvre aphteuse se manifeste sous la forme de fièvre et de lésions cutanéo-muqueuses (vésicules) à


localisation nasale, buccale, podale, et mammaire provoquant une salivation excessive et des boiteries.

Lésions

Vésicules et ulcères, éventuellement viande surmenée ou fiévreuse.

14
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

C.A.T :

Elle dépend de l’importance du nombre des foyers

- Si peu de foyers : tous les animaux sont abattus dans un bref délai et détruits avec toutes les mesures
de désinfection.

- Dans le cas de nombreux foyers (endémie), et pour des raisons économiques :


 Les animaux malades sont abattus et détruits.
 Les animaux contaminés peuvent abattus dans des abattoirs désignés par les services vétérinaires, et
en absence de septicémie et de lésions dictant la saisie totale, il y’a saisie de tous les abats et viscères
(pieds y compris), et orientation de la carcasse sous couvert d’un laisser passer vers la transformation
(charcuterie) après stérilisation.

Il ne faut pas oublier la désinfection de l’abattoir, du personnel, et des véhicules du transport.

Leucose bovine enzootique


Définition

La leucose bovine enzootique (LBE) est une maladie contagieuse des bovins due à un virus de la famille
des Retroviridae (virus leucémogène bovin).

Espèces affectées

- Dans les conditions naturelles : elle affecte exclusivement, les bovins,


- Expérimentalement : les agneaux
- Non transmissible à l'Homme.
Symptômes :

Adénites hypertrophiantes superficielles et symétriques.

Signes fonctionnels dus { l’hypertrophie des nœuds lymphatiques profonds et aux lésions organiques.

Lésions

Tumeurs ganglionnaires avec points de nécrose et hémorragies.

Présence de nodules tumoraux sur la rate, le rein et le foie, avec une augmentation de la taille de la
caillette, et tumeurs au niveau des oreillettes, moelle osseuse hémorragique

C.A.T

En présence de lésions : saisie totale

En absence de lésions (bovins éliminés suite à une sérologie positive) : parage des nœuds lymphatiques
accessibles.

15
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Anémie infectieuse des équidés


Définition

Maladie virale contagieuse des équidés due à un virus de la famille des Retroviridae

Symptômes

L’AIE se manifeste par une forme chronique alternée par des épisodes aigues

L’animal présente une anémie, fièvre, œil gras, troubles cardiaques et hépatonéphrites.

Lésions

Sang clair difficilement coagulable, avec une tuméfaction du foie et de la rate, et éventuellement des
hémorragies et myocardite.

C.A.T :

- Saisie totale : en cas de forme aigue, de cachexie, ou d’œdèmes.


- Saisie partielle en fonction des lésions en forme chronique.

Fièvre catarrhale ovine


Définition

La Fièvre catarrhale ovine (blue tongue) est une maladie infectieuse virale non contagieuse des
moutons, vectorielle (transmission du virus par piqûre d’un petit insecte). Elle est due { l’infection par
un virus de la famille des Reoviridae, genre Orbivirus. Le virus infecte également les bovins, les caprins
et autres ruminants sauvages mais n’entraîne qu’exceptionnellement des manifestations cliniques chez
ces espèces.

Symptômes
Fièvre, hyper salivation et écoulement nasal dus à des ulcérations des tissus de la sphère oro-nasale,
avec la présence d’un œdème de la langue qui devient cyanosée d’où l’appellation « blue tongue »

Lésions
Congestion de tout le tissu conjonctif, et ulcérations des muqueuses digestives et respiratoires.

C.A.T

Cas isolés : saisie totale

Endémies : saisie de la tête et des poumons

16
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

Clavelée et variole caprine


Définition

La clavelée ou variole ovine (VO) et la variole caprine (VC) sont des maladies virales contagieuses
affectant les ovins et les caprins. Elles sont dues à deux virus appartenant à la famille des Poxviridae.

Espèces affectées

La spécificité des deux virus est totale : le virus de la VO ne touche que les ovins (les caprins sont
réfractaires), tandis que, dans les conditions naturelles, celui de la VC n’affecte que les chèvres.
Des cas de transmission de la variole caprine { l’Homme ont été rapportés mais ils semblent rarissimes.

Symptômes

Hyperthermie, conjonctivite, et lésions pustuleuses qui deviennent crouteuses, localisées au niveau de


la tête, et des régions non couvertes de poils ou de laine telles que le périnée, la région inguinale, la
mamelle, et la région axillaire.

Lésions

Lésions cutanées : congestion, hémorragie, œdème, et nécrose.

C.A.T

Faire la saisie de la tête et estampiller la carcasse.

En cas de lésions généralisées ou en présence des lésions de septicémie et de congestion de la carcasse


(phase d’envahissement) : saisie totale.

La dourine
Définition

La dourine est une maladie contagieuse des solipèdes reproducteurs qui est transmise directement
d’un animal { un autre par voie vénérienne. L’agent causal est Trypanosoma equiperdum

Elle n’est pas transmissible { l’homme.

Elle est fréquente dans le bassin méditerranéen, et le proche orient.

Symptômes

Fièvre, œdèmes locaux des organes génitaux et des glandes mammaires, éruptions cutanées. Des
plaques cutanées œdémateuses, de 5 { 8 cm de diamètre et épaisses de 1 cm se propageant en zones
déclives vers le thorax sont pathognomoniques.

Lésions

Infiltration gélatineuse, épaississement et sclérose des organes génitaux mâles et femelles.

17
HIDAOA II 5A MOTIFS DE SAISIE Maladies réglementées

C.A.T :

 Saisie partielle des organes génitaux, s’il y’a œdème de la paroi abdominale il faut faire une saisie
abdominale.
 Saisie totale si l’animal est cachectique.

Les gales
Ce sont des affections cutanées dues à des arthropodes
L’homme se contamine lors de dépouillement ou lors du travail dans l’industrie des cuirs et des peaux.

C.A.T :
 Déclaration MRLC
 Si la gale est très étendue ce qui provoque une dépréciation très importante (surtout en
présence de lésions sur le dos) : saisie de tout le cuir
 Si la gale est localisée : saisie partielle mais conservation dans le sel et un acaricide.
 Carcasse : en présence d’une adénite hypertrophique superficielle, faire un diagnostic
différentiel avec la leucose (en cas de gale, l’adénite est éosinophilique), et parage des ganglions.

MESURES DE PROPHYLAXIE GENERALE


Mesures sanitaires dans un cadre général d’existence ou de suspicion de MRLC
(Décret exécutif N° 95-66 du 22 février 1995 fixant la liste des maladies animales à déclaration
obligatoire et les mesures générales qui leurs sont applicables).

18

Vous aimerez peut-être aussi