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POLLUTION DE L’EAU ET PERIL FECAL

Pr ATTOH- TOURE Harvey


M a î t re d e C o n f é re n c e s A g r é g é
Santé Publique- Médecine Préventive
Institut National d’Hygiène Publique
Introduction

OMS : 80% des maladies sont dues à un manque


d’eau ou à un manque d’hygiène.

785 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau


potable et 2,4 milliards sont exposés à des conditions
de salubrité défectueuses (OMS, 2017).
Introduction

Nombreuses affections liées directement ou


indirectement à l’eau.
Introduction

3 400 000 personnes meurent chaque année de


maladies transmises par l’eau, la moitié d’entre elles
sont des enfants.

Maladies diarrhéiques : seconde cause de mortalité


dans le monde chez les < 5 ans.

Pollution de l’eau et ses conséquences : priorité de


santé publique.
Pollution de l’eau

 Eau potable : eau pouvant être utilisée pour la


consommation humaine sans danger
 Les pollutions de l'eau
La pollution industrielle

La pollution agricole++

La pollution domestique+++

La pollution accidentelle

Eaux douces ou salées, souterraines ou superficielles.


Pollution de l’eau

OMS, 2017 :
 ≈ 2 milliards de personnes utilisent des points d’eau
contaminés par des matières fécales
 ≈ 2,4 milliards demeurent privées d’installations
sanitaires.
 1,1 milliard (15% de la population mondiale) pratiquent
la défécation à l’air libre dont 949 millions vivant en
milieu rural.
Le péril fécal

Ensemble des maladies infectieuses dues à des


agents pathogènes déposés dans le milieu extérieur
par les excréments.
Agents pathogènes ou germes : bactéries, virus,
parasites.
Réservoir de germes : homme malade, porteur
sain.
 Mode de transmission :
 Direct : par les mains sales contaminées
 Indirect : par l’eau et les aliments contaminés
Le péril fécal
Le péril fécal
Maladies du péril fécal

Citer des maladies du péril fécal…


Fièvre typhoïde

Chaine Intérêt Complications Préven-


Épidémiologique tion

Germe : 21 millions de cas Digestive Vaccina-


Samonella (typhi, dans le monde* (perforation) tion
paratyphi A,B et C, 216 000 décès Hygiène
enteritidis…) Neurologique
Réservoir : malades, Fréquent dans (tuphos)
porteurs sains les pays en
Transmission : féco- développement Cardiovasculaire
orale (Asie du sud-est, (myocardite)
directe par les mains Amériques du
sales souillées, sud et centrale,
indirecte par l’eau et les Afrique)
aliments souillés
Maladies du péril fécal
 Fièvre typhoïde
Létalité de 1 à 4% (10% à 20% chez les < 5 ans) 216-600 000 décès

Asie
13M

Taux d’incidence des fièvres typhoïde et paratyphoïdes dans le monde


Choléra

Le choléra : maladie infectieuse, bactérienne très


contagieuse se traduisant par une diarrhée suraiguë.
Maladie à déclaration obligatoire (MDO).
Recrudescence lors de séisme, inondations, famine et
guerres. Environ 1,4 à 4,3 millions de cas avec 100
à 120 000 décès dont 99% des cas en Afrique
Responsable de pandémies meurtrières dont la
septième a débuté en Indonésie en 1961.
Choléra

 Maladie limitée aux pays pauvres d’Asie, d’Afrique et


d’Amérique du Sud.

 Afrique tropicale atteinte en 1970 (par la Guinée) et


Amérique du sud en 1991 (par le Pérou).

 En 2018 : Algérie (49 cas/2 décès), Zimbabwé (2000


cas/20 décès), Sud-Soudan (20000 cas/400 décès), RDC
(808 cas/53 décès), Nigéria (906 cas/ 61 décès), Niger
(2752 cas/55 cas), Tanzanie ((971 cas/13 décès, Somalie
((6300 cas/500 décès), Malawi (800 cas/30 décès)
Choléra

Syndrome cholériforme : selles sont afécales,


hydriques (aspect eau de riz) et très fréquentes.

Ne contiennent ni pus ni sang car il n’y a pas


d’effraction de la muqueuse mais une sécrétion hydro-
électrolytique par la muqueuse sous l’action de toxines.
Autres maladies diarrhéiques bactériennes

Shigelloses

Escherichia Coli Entéro- Toxinogène : diarrhée du


voyageur « turista »

Campylobacter jejuni….
Maladies diarrhéiques virales

 Principale cause de diarrhée chez les jeunes enfants


(rotavirus). Syndrome diarrhéique avec selles liquides
mais fécales, non sanglantes, sans glaires,
accompagnées de douleurs abdominales parfois de
vomissements et d’une fièvre peu élevée.
 À l’examen microscopique direct des selles, il n’y a pas
de leucocytes ou de globules rouges (pas d’effraction
de la muqueuse intestinale).
 Maladie cosmopolite, prédomine dans les pays en
développement.
Maladies diarrhéiques virales

Mondial :
130 millions de diarrhée
18 millions de déshydratation modérée
>25 millions de consultations
>2 millions d’hospitalisations
3ième cause de décès

Afrique sub-saharienne et Asie :


Environ 600 000 décès par an
Poliomyélite

Maladie virale épidémique et contagieuse due aux


poliovirus (MDO).
Paralysie flasque aigue première cause de handicap en
Afrique AVANT 1988.
Apparaît chez 1 à 2% des sujets infectés.
La polio affecte principalement les enfants de moins de
cinq ans non- vaccinés.
Éradication de la polio : un défi pour l’Afrique (350
000 cas en 1988 et 33 cas en 2018).
Nigéria, RDC et RCA : PVDVc 2 (2019)
Hépatite A et E

Affection inflammatoire du foie du aux virus de


l’hépatite A ou E.

Maladie cosmopolite qui prédomine dans les pays avec


de faibles conditions d'hygiène et d'assainissement
(Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud).

Se manifeste par une asthénie (fatigue), ictère


(jaunisse), signes digestifs variés.
L'hépatite A dans le monde
30 millions de cas cliniques ► 30 000 décès / an

Niveaux d'endémicité : élevé mo


moyen faib
Amibiase

 Maladie parasitaire intestinale responsable d’un


syndrome dysentériforme (selles glairo- sanglantes).
 Les selles sont glairo-sanglantes émises fréquemment,
accompagnées de ténesme, d’épreintes, de
vomissements et parfois de fièvre.
 Présence de polynucléaires et de globules rouges à
l’examen microscopique des selles témoigne d’une
effraction de la muqueuse intestinale par des micro-
organismes entéro-invasifs
 Incidence moyenne de 5 à 10% de la population mondiale.
Amibiase

L’amibe peut traverser la paroi intestinale et par voie


sanguine atteindre le foie et les poumons.

Maladie fréquente en zone tropicale et intertropicale


(Afrique, Asie du sud- est, Amériques centrale et du
sud).

Autres parasitoses intestinales : trichocéphalose,


lambliase…
Amibiase
Nématodoses intestinales : ascaridiose

Affection est due à un ver rond blanc rosé l’ascaris qui


infecte spécifiquement l'organisme humain.
Un individu sur quatre dans le monde héberge ces
parasites principalement en zone tropicale et inter-
tropicale.
Le mâle peut mesurer jusqu'à 15 cm et la femelle
jusqu'à 20 cm.
L'ascaridiose est caractérisée par des symptômes
pulmonaires précoces suivis de symptômes
intestinaux.
Nématodoses intestinales : ascaridiose
Nématodoses intestinales : ascaridiose
Nématodoses intestinales : oxyurose

L'oxyurose: due à la présence dans l'intestin d'oxyures


(vers ronds blanchâtres) mesurant de 5 mm (mâles) à 1
cm (femelles) de long.
Parasitose digestive cosmopolite mais dont la
fréquence est plus élevée dans les pays en
développement à faible niveau d'hygiène.
Le portage à la bouche de doigts souillés par le grattage
de la région anale explique la grande contagiosité chez
les enfants et, par la même, les contaminations
familiales et en milieu scolaire.
Nématodoses intestinales : oxyurose
Nématodoses intestinales : ankylostomiase

 Ankylostome : parasite de l'intestin grêle qui provoque


généralement des diarrhées ou des crampes et une anémie.
 Une personne sur cinq est touchée principalement en zone
tropicale (Amérique du Sud, Afrique).
 Une infection lourde à l'ankylostome peut devenir sérieuse
pour les nouveau-nés, les enfants, les femmes enceintes et
les personnes malnutries.
 Contamination par contact avec le sol contaminé par
l'ankylostome, en marchant nu-pieds (pénétration
transcutanée de la larve).
Nématodoses intestinales : anguillulose

L’anguillulose ou strongyloïdose est une infection due


à un ver rond.
La larve strongyloïde contamine l’homme par voie
transcutanée.
Se manifeste par des signes intestinaux et généraux
(fièvre, amaigrissement).
Parasitose grave et mortelle chez les sujets
immunodéprimés
Anguillulose
Facteurs favorisant les maladies du péril fécal

 Niveau socio- économique bas (pauvreté)

 Faible niveau d’éducation : méconnaissance des règles

d’hygiène de base
 Insuffisance assainissement du milieu

 Approvisionnement insuffisant en eau potable

 Forte densité de population : prisons, bidonvilles…

 Guerre et catastrophes naturelles (inondation, séisme)

 Vulnérabilité individuelle : enfants< 5 ans, femmes


Stratégies de lutte

Promotion de la santé :

 lutte contre la pauvreté,

 approvisionnement en eau potable,

 assainissement du milieu,

 règlementations/lois en matière d’alimentation


collective, améliorer la qualité de l’eau
Stratégies de lutte

 Amélioration de la qualité de l’eau :


 limiter l’utilisation des intrants chimiques ( agriculture
biologique).
 utilisation de plantes « pièges à nitrates » pour lutter contre
la pollution de l’eau par l’azote
 Utiliser des produits sanitaires et cosmétiques écologiques
 Diminuer la pollution de l'eau faite par les usines.
 Installer aussi des stations d'épuration ou des zones tampons
afin de traiter les eaux usées avant de les rejeter dans le cours
d'eau, la mer, ou le lac.
Stratégies de lutte

Prévention primaire :

Lutte contre la transmission : hygiène des mains,


hygiène alimentaire (5 clés OMS), lutte anti-vectorielle

Protection du sujet réceptif : vaccins contre le choléra


Shanchol ® Euvichol® utilisés au Nigéria, ouganda,
Soudan du Sud, Malawi et Zambie
Stratégies de lutte

Autres vaccins (fièvre typhoïde, poliomyélite, maladies


diarrhéiques à rotavirus, hépatite A et E) : PEV, INHP

Communication pour le changement de comportement


(CCC) = sensibilisation des populations***

● Surveillance épidémiologique (maladies à


potentiel épidémique***)
Stratégies de lutte

Source d’eau
sure/conservation

Utilisation
de latrines

Couvrir
Lavage des
les
mains
aliments
Lavage des
aliments
Références

1. OMS. Eau et assainissement.


https://www.who.int/water_sanitation_health/diseas
es/diseasesfact/fr/

OMS. Stratégie de l’OMS sur l’eau et l’assainissement


et l’hygiène 2018-2025. Genève : Organisation
mondiale de la santé, 2018
(WHO/CED/PHE/WSH/18.03). Licence : CC BY-NC-
SA3.0 IGO
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