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Brucella

Dr N FERRAD, EPH de Kouba


I - Introduction :
 C’est D. Bruce médecin britannique, qui a isolé à Malte en 1887
la bactérie responsable de la fièvre méditerranéenne dite fièvre
de Malte ou fièvre ondulante.

 La brucellose est une anthropozoonose.

La brucellose est une maladie à déclaration obligatoire reconnue


comme maladie professionnelle pour les individus au contact
de ruminants infectés ainsi que pour le personnel de laboratoire.
II -Caractères :
 Genre Brucella, petits coccobacilles à Gram négatif,
immobiles, asporulés, dépourvus de capsule, aérobies
stricts, catalase, et oxydase positives, (uréase variable),
cultivant mal sur milieux ordinaires, leur croissance est
souvent améliorée par le CO2.

Leur culture est délicate et nécessite des milieux enrichis


ainsi qu'une atmosphère contenant 10% de CO2

 Bactéries à multiplication intra- cellulaire facultative, elles


peuvent infecter les animaux ou l’homme en provoquant
une maladie, la brucellose, d’abord aiguë, puis chronique
III-Classification :
Le genre Brucella comprend 6éspèces sur la base des
caractères de culture, métaboliques et antigéniques. Quatre
sont pathogènes pour l'homme (il s'agit de Brucella
melitensis, abortus, suis et canis) et sont aujourd'hui
considérées comme n'étant que des sérovars d'une seule et
même espèce.
-Brucella melitensis : trouvée chez la chèvre et le mouton.
-Brucella abortus : agent de l’avortement des bovins
-Brucella suis : trouvée chez le porc et le lièvre

Trois autres espèces, beaucoup plus rares, sont : B. ovis,


B.canis et B.neotomae.
IV-EPIDEMIOLOGIE :

La Brucellose est particulièrement fréquente sur le pourtour


du bassin méditerranéen. Brucella est rencontrée
fréquemment au niveau du tractus génito-urinaire de
nombreux animaux, sauvages et domestiques (caribous,
cerfs, coyotes, élans, moutons, chèvre, vache, cochon,
chien, etc ...). L'infection se transmet à l'homme par
contact direct au niveau d'une lésion cutanée ou bien d'une
muqueuse, par ingestion de produits contaminés et enfin
par inhalation de poussières (aérosolisation).
A- Le réservoir de germe

Hôtes préférentiels et symptomatologie associée aux différentes Brucella

Espèce Brucella Avortement Orchi- Arthrite,


épididymite bursite
Bovins B. abortus +++ + +
Ovins- B. melitensis +++ + +
Caprins
Porcins B. suis +++ + ++
Ovins B. ovis ± +++ -
Chien B. canis +++ + ++
Cheval B. abortus ± ± +++
Lièvre B. suis - + -
HOMME B. melitensis - + +++
Il est constitué par les animaux d’élevage : classiquement caprins
et ovins pour B.  melitensis, bovins pour B abortus et porcins
pour B .suis.
En fait, ce ne sont que des hôtes de prédilection car la spécificité
d’espèce n’est pas rigoureuse.
La maladie animale est souvent inapparente et se présente la
plupart du temps comme une maladie de la reproduction
(avortement spontané) qui pose un problème économique
important.
Chez la femelle gravide, elle se manifeste par des avortements. Les
sécrétions vaginales des animaux malades disséminent la bactérie
dans leur environnement (litières, fumier), l’atteinte de la glande
mammaire entraine l’excrétion de Brucella dans le lait.
Un meilleur contrôle de la brucellose animale entraîne une
diminution du nombre de cas chez l’homme.
B -La contamination humaine :
Elle est directe dans la majorité des cas (70%) :
L’homme se contamine principalement par contact direct avec le bétail,
en général par voie cutanéo-muqueuse (peau saine ou lésée, conjonctive,
tractus respiratoire). Les brucella pénètrent dans l’organisme à la faveur
d’une excoriation cutanée même minime. Elles peuvent même traverser la
peau saine. Une contamination conjonctivale est possible. La brucellose
est une maladie professionnelle qui atteint surtout les ruraux (vétérinaires,
bergers, marchands de bestiaux, etc ….). La fréquence des
contaminations des personnels de laboratoires est à souligner mais est
devenue rare.
 
La contamination indirecte, digestive est plus rare :
Elle est l’origine de la maladie chez des vacanciers ou des citadins. Elle
se fait par ingestion de lait cru (de chèvre ou de brebis) ou par
consommation de fromage frais de fabrication artisanale ou bien de
crème non pasteurisée. Le contact avec des animaux ou du fumier est
suspecté dans des cas n’appartenant pas à une profession à risque. Le
rôle de produits potagers familiaux peut être évoqué.
A noter la contamination de patients avec des cosmétiques à base de
suspensions cellulaires d’origine bovine (cure de rajeunissement).
V-PHYSIOPATHOLOGIE :
 
La brucellose est une septicémie d’origine lymphatique
 
La période d’invasion est en général muette, elle dure environ 2 semaines.
Les germes introduits dans la peau ou par voie digestive migrent par voie
lymphatique jusqu’au ganglion le plus proche, provoquant une
adénopathie satellite. À partir du ganglion où les bactéries se sont
multipliées (foyer primaire), il y a dissémination du germe par voie
sanguine (phase septicémique) et localisation ultérieure dans le système
réticuloendothélial (ganglions, rate, foie, moelle osseuse), constituant des
foyers infectieux intracellulaires associés à une importante réaction
inflammatoire lymphocytaire.

En effet les Brucella échappent aux défenses de l’organisme, en se


développant à l’intérieur des cellules de l’organisme infecté, et persistent
des années dans l’organisme, ce qui entraîne une réaction immune de type
hypersensibilité retardée.
La répétition des décharges bactériennes se traduit par une
fièvre ondulante.

Des localisations ostéo –articulaires, glandulaire, hépato-


spléniques ou neuroméningées peuvent survenir et continuer
à évoluer pendant la phase subaiguë.
VI-Pouvoir pathogène :
 
L’expression clinique majeure est la fièvre, constituée
classiquement d’ondes fébriles durant 10 à 15 jours séparées
par des périodes de quasi-apyrexie de 5 à10 j cet état fébrile
est accompagné d’une asthénie, de maux de tête, d’une
sudation nocturne abondante, de frissons, et de douleurs
musculaires et articulaire mobiles et fugaces.
C’est la fièvre ondulante sudoro-algique.
Cependant, les formes de brucellose aiguë asymptomatiques
sont majoritaires estimées à prés de 90%
Les formes localisées (ostéoarticulaires, neuro-
méningées, etc.) peuvent apparaître au décours des formes
septicémiques ou être d’emblée isolées.
Les formes mineures inapparentes, caractérisées par
l’absence de localisation, aboutissant à la brucellose
chronique invalidante sont fréquentes.

En milieu rural il faut considérer comme brucellose


possible tout syndrome fébrile inexpliqué.

. Ce tableau peut être confondu avec d'autres maladies


d'origine infectieuse ou non, et souvent le diagnostic est
long à établir. De plus, assez fréquemment, l'infection
passe inaperçue.
En fait, on peut distinguer trois types d'affections :

- la brucellose aigüe septicémique (maladie fébrile


durant 2 à 4 mois en l'absence de traitement)

- la brucellose localisée (subaigüe) qui correspond à la


formation de foyers secondaires (principalement articulaire, 
génitaux, viscéraux, méningés...) suite à la phase
septicémique

- la brucellose chronique. C'est la "patraquerie brucellienne"


donnant lieu à des céphalées, des malaises, une asthénie d'allure
psychosomatique. Les hémocultures et le sérodiagnostic sont
négatifs mais l'intradermo-réaction à la mélitine est positive
et témoigne de l'étiologie brucellienne des troubles.
VII-Le diagnostic biologique :

Il est indispensable face à la faible spécificité de la clinique. Sur le


plan hématologique, la numération montre une absence de
leucocytose, voire une neutropénie et parfois une thrombopénie. La
protéine C réactive (CRP) est augmentée et une élévation modérée
des transaminases peut être notée. Pour le diagnostic biologique
spécifique, le choix de la technique à privilégier, directe ou indirecte,
est fonction de la phase de la maladie.

VIII-DIAQNOSTIC BACTERIOLOGIQUE :
L’isolement des Brucella en culture est la technique de référence pour
établir un diagnostic certain de brucellose.
Toute suspicion doit être signalée au laboratoire réalisant la mise en
culture des prélèvements, en raison du risque élevé de contamination
du personnel technique.
Les cultures doivent être réalisées en laboratoire de sécurité
biologique de niveau 3 (P3).
A. L’HEMOCULTURE :
Au cours de la brucellose, elle est :
-Constamment positive pendant la phase aiguë
-Fréquemment positive pendant la phase subaiguë
focalisée.
- Exceptionnellement positive pendant la phase chronique.
 
La bactérie est le plus souvent isolée à partir du sang par
hémoculture.

Il est indispensable que le clinicien précise l’orientation clinique,


afin que les flacons insérés dans des systèmes automatisés
puissent être incubés plus longtemps, et que les flacons soient
conservés classiquement 6 semaines à 37°C car les colonies
de Brucella sont parfois très lentes à se développer en primo-
cultures.
B-Autres produits pathologiques :

La recherche de Brucella peut aussi se faire à partir de


ganglions lymphatiques , moelle osseuse, liquide de ponction
articulaire, liquide céphalo-rachidien, pus divers.

Les liquides sont ensemencés comme le sang, en flacon…..


Les tissus sont broyés dans un mortier avec du sable stérile en
prenant des précautions et ensemencés sur des milieux solides
adéquats, additionnés de 5% de sang de mouton ( Brucella
agar, gélose trypticase soja…..) Incubés à 37°C en atmosphère
de 10% de CO2.

La culture est possible sur gélose au sang frais de mouton et


gélose chocolat.
C-Caractérisation du genre Brucella

1-La lenteur de croissance à l’isolement est caractéristique.


Il faut toujours plus de 48h et même parfois plusieurs semaines
pour obtenir de colonies à partir d’un produit pathologique. Les
colonies sont petites lisses translucides, non hémolytiques, à
bords réguliers,  et sont faites de petits coccobacilles à Gram
négatif.
2-Les caractères suivants sont positifs
Aérobiose stricte.
Catalase
Oxydase
Nitrate réductase.
Uréase (immédiate pour B. suis, négative pour B . ovis)
avec une suspension dense en milieu à l’urée de christensen
 
3-Les autres caractères métaboliques sont négatifs.
Elles n'utilisent pas le citrate et ne produisent pas d'indole ni
acétyl-méthyl-carbinol (réaction de Voges-Proskauer
négative).

L'utilisation des sucres est lente et n'est pas décelée sur les
milieux usuels car l'acidification est masquée par la
production d'ammoniaque.
A noter que la manipulation des souches doit se faire au
laboratoire dans les plus grandes conditions de sécurité.
D-Caractérisation de l’espèce

Exigence en CO2 :
La plupart des souches de B abortus exigent une atmosphère de
10% de C02 pour leur croissance. B. melitensis et B. suis ne le sont
jamais.
C’est un bon critère d’orientation .
Production d’H2S :
B.melitensis n’en produit pas, alors que les souches de B. abortus et
B.suis en produisent en 24h…………….  
Action bactériostatique des colorants :
La fuchsine basique et la thionine à certaines concentrations ont une
action bactériostatique. La thionine inhibe B.abortus et la fuchsine
inhibe B .suis
E-Structure Antigénique :
Les Brucella possèdent des antigènes de structure
lipopolycaccharidique appelés A et M inégalement répartis selon
les espèces.
Antigènes de surface des Brucella :
-Bactéries en phase S (smooth) : Toutes les espèces suivantes
possèdent deux antigènes de surface A et M qui sont
agglutinogènes : B.melitensis, B.abortus, B.suis , et B.
Neotomae. La quantité de ces antigènes diffère selon les espèces.
M et prédominant chez B.melitensis, A est prédominant chez
B.abortus et les deux existe en proportion intermédiaire et égale
chez suis.
L’agglutination se fait par des sérums monospécifiques,
antiAbortus(A), anti-Melitensis(M).
Les anticorps anti Brucella coagglutinent (ce sont des réactions
croisées) avec Yersinia enterocolitica O:9, Francisella tularensis,
Vibrio cholerae et plus rarement Escherichia coli O:157 et
certaines Salmonella.
-Bactéries en phase R(rough)
Les spécificités A et M sont remplacés par un antigène R commun à
toutes les brucella, y compris B.ovis et B. canis qui n’ont ni A ni M .

F-Sensibilité aux bactériophages


Elle est utilisée pour l'identification au niveau de l'espèce. Le phage
Tbilissi (Tb) est actif sur B.abortus, phage Weybridge (Wb) est actif sur
B.melitensis
 
G-Sensibilite aux antibiotiques
-La réalisation de l'antibiogramme est discutée. En effet, la méthode
reste non standardisée.
- Les souches sont toujours sensibles à la Tetracycline et la Rifampicine.
- Les fluoroquinolones et les aminosides sont également actifs.
H- Diagnostic moléculaire :

La PCR est une technique sensible et spécifique réalisée à partir


du sang ou du sérum à la phase aiguë bactériémique et à partir
de biopsies tissulaires ou de suppurations au cours des formes
focalisées de brucellose.

Les principales cibles utilisées sont le gène bcsp31, codant pour


une protéine de 31 kDa, et la séquence d’insertion IS711, dont
plusieurs copies sont présentes dans le génome.

La plupart des techniques sont spécifiques de genre et ne


permettent pas de déterminer l’espèce en cause. Leur intérêt
réside principalement dans le diagnostic aigu en cas
d’antibiothérapie empirique négativant la culture et en cas de
formes focalisées de brucellose, la sensibilité de la PCR se
révélant supérieure à celle de la culture.  
I-Diagnostic indirect :
 Les réactions sérologiques utilisées dans le diagnostic de la
brucellose sont nombreuses, mais il existe une parenté
antigénique avec d’autres germes (Francisella tularensis, Yersinia
enterocolitica O : 9, Vibrio cholerae) à l’origine de fausses
réactions positives.
Les IgM apparaissent les premières et sont décelées à partir du
10è jour après le début clinique de la maladie. Les IgG sont
décelables ensuite, et les titres des deux classes (IgM et IgG)
s’élèvent ensemble pendant la phase aiguë de la maladie. Le
taux d’IgG devient alors prépondérant, surtout dans les phases
tardives de l’infection aiguë.
Dans la phase chronique, les IgM disparaissent tandis que les
IgG persistent. Il est important toutefois de préciser qu’on ne peut
pas différencier par la nature des anticorps la phase d’évolution
de la maladie, car la cinétique des différentes classes d’anticorps
n’est pas absolue et varie d’un individu à l’autre.
— Séroagglutination de Wright (SAW)
C’est la méthode de référence de l’OMS.
C’est une technique d’agglutination lente en tube ou en
microplaque, détectant et titrant les anticorps anti- Brucella spp
On utilise comme antigène, des suspensions de brucella abortus
tuées par la chaleur et le phénol, que l’on met en contact avec
des dilutions croissantes du sérum du malade et en présence
d’un témoin positif étalon à 37°C.  
 
 La lecture se fait après 24h d’incubation à 37°C, le titre est
fonction de la dilution agglutinante limite
Le titre correspond à la dernière dilution où une agglutination
est observée
Cette réaction met en évidence les IgM et IgG.
Elle est la plus précocement positive au cours de la maladie
environ 10à15j après le début et se négative rapidement, car
elle détecte essentiellement les IgM. Le titre des anticorps
décroît en 4 à 8 mois.
Le test est parfois négatif dans la brucellose subaiguë, et
presque toujours dans les brucelloses chroniques et chez
les anciens brucellisés.
De ce fait, il n’est utilisable ni pour les enquêtes
épidémiologiques, ni pour les diagnostics de brucellose
chronique.
Un titre supérieur ou égal à 1/80 (soit 120 UI/ml) est
significatif. Cependant, des titres faibles (1/20 à 1/40)
peuvent correspondre à un début de brucellose ou à une
trace sérologique, et justifient un second prélèvement à 15
jours ou 3 semaines de distance.
L’interprétation du SAW doit tenir compte du risque de faux
positifs et de faux négatifs.
Les faux négatifs sont observés en présence d’anticorps
bloquants ou par excès d’anticorps responsables d’un
phénomène de zone.
Devant un sérodiagnostic négatif, la recherche d’anticorps
bloquants doit être réalisée en systématique.

Ces derniers apparaissent dans le sérum de quelques


malades, surtout à la phase de brucellose chronique.

 Ce sont IgA ou des IgG qui bloquent les sites antigéniques à
la surface des bactéries utilisées pour le test  et responsables
d’une absence d’agglutination.

Le sérodiagnostic de Wright apparait comme négatif chez ces


malades.
Leur mise en évidence repose sur l’adjonction d’un sérum
positif dans les tubes négatifs. L’absence d’agglutination, après
incubation, traduit la présence d’anticorps bloquants dans le
sérum testé. Afin d’éviter les faux négatifs liés à un phénomène
de zone, une séroagglutination avec toutes les dilutions de
sérums sera réalisée d’emblée.
Des réactions croisées dues aux parentés antigéniques entre
Brucella et Francisella tularensis, Yersinia enterocolitica
sérotype O : 9 et Vibrio cholerae sont à l’origine de faux
positifs. Cela explique la nécessité de pratiquer une Sérologie
Yersinia devant tout sérodiagnostic de Wright positif.
— Réaction à l’antigène au rose Bengale, ou l’épreuve à
l’antigène tamponné. 
 
C’est une réaction d’agglutination rapide sur lame, sensible et
spécifique. Elle est réalisée au moyen d’une suspension
bactérienne colorée au rose Bengale en milieu acide tamponné.

Elle permet le dépistage de pratiquement tous les cas de


brucellose. Bien qu’elle ne mette en évidence que les IgG, elle ne
se positive guère plus tardivement que le sérodiagnostic de Wright.
Elle est donc très utile dans la phase aiguë. De plus, elle reste
positive très longtemps et demeure ainsi souvent utilisable dans la
phase chronique.
Ce n’est pas une réaction quantitative et, en cas de positivité, les
sérums doivent être titrés par SAW. Cette réaction, de par sa
simplicité, sa rapidité, sa sensibilité et sa spécificité, est devenue la
technique de base du sérodiagnostic de brucellose, utilisée aussi
bien pour le diagnostic et la surveillance de la brucellose-maladie
que pour le dépistage et les enquêtes épidémiologiques
-Réaction de fixation du complément :
 
Elle détecte des immunoglobulines de type IgG. Elle se positive
plus tardivement que la séroagglutination de Wright mais persiste
plus longtemps et est donc utile dans le diagnostic des
localisations viscérales focalisées.
Le titre est maximal au 3è mois et se négative 12 mois après la
guérison clinique.
 
— Réaction d’immunofluorescence indirecte

Elle se positive un peu plus tardivement que la séroagglutination


deWright
C’est une réaction très sensible et plus spécifique que les
techniques d’agglutination.
Elle permet la détection et le titrage des IgG et des IgM.
On complète le suivi sérologique des cas de Brucellose sous
traitement par cette technique.
Elle est très utile dans les brucelloses chroniques, car elle
décèle encore la présence d’anticorps alors que les autres
réactions sont devenues négatives.  
En effet les anticorps ainsi mis en évidence apparaissent à
peine quelques jours plus tard que les agglutinines, mais
persistent plus longtemps au-delà de 18 mois.
La relative complexité de la réaction lui font préférer pour les
enquêtes épidémiologiques l’épreuve à l’antigène tamponné,
beaucoup plus simple.
Elle est utile pour confirmer le cas où Wright et Rose Bengale
sont dissociés
Stade de la maladie Hémoculture
AIGU +++
SUBAIGU +
CHRONIQUE -
-Intradermoréaction à la mélitine
 
Elle met en évidence l’hypersensibilité retardée d’un individu à
l’antigène brucellien. La lecture s’effectue 24 à 48 heures
après l’injection intradermique.
Au cours de la maladie, elle se positive environ 4 semaines
après le début des signes cliniques et demeure positive de
nombreuses années.
Son intérêt se situe essentiellement dans le diagnostic de la
brucellose chronique, mais il sera souvent difficile de distinguer
une vraie brucellose chronique d’une brucellose guérie.
Ce test n’est cependant plus réalisable en raison de l’arrêt de
la fabrication de l’antigène spécifique.
 
IX -EVOLUTION :
Les formes de brucellose aiguë asymptomatiques sont
majoritaires,estimées à près de 90 %.
L’endocardite brucellienne est une complication rare mais
gravissime survenant sur un terrain débilité (alcoolisme, diabète,
cardiopathie) .

Des formes focalisées peuvent succéder à une brucellose aiguë


ou survenir plusieurs mois, voire plusieurs années après une
brucellose aiguë ignorée ou mal traitée.

Les localisations ostéoarticulaires, principalement à type de


spondylodiscite, sont les plus fréquentes (75 %), mais il existe
également des localisations viscérales (hépatique, génitale et
urinaire).
Les neurobrucelloses sont des manifestations secondaires
rares, conséquences d’une infestation méningée à la phase
aiguë.

En l’absence de traitement antibiotique, la guérison sous


l’influence des mécanismes immunitaires n’est souvent
qu’apparente, car les bactéries vont persister dans les cellules
réticulaires de l’organisme, créant ainsi un équilibre fragile
souvent à l’origine de manifestations récidivantes :

c’est la brucellose chronique afocale, dont la symptomatologie


est dominée par l’asthénie physique et psychique.
X-TRAITEMENT :
 
Les règles du traitement
- Il faut utiliser des antibiotiques actifs en intracellulaire
- l'association d'antibiotiques la plus bactéricide:
Rifampicine + Cycline
-Durée de traitement devrait être prolongée de 6 à 8
semaines
Les Brucella sont des bactéries à développement
intracellulaire facultatif ; il convient donc d'associer un
antibiotique actif sur les Brucella et pénétrant dans les
cellules.
Les cyclines, la rifampicine, le cotrimoxazole et les
phénicolés répondent à ces deux critères. On utilise
souvent une association doxycycline et rifampicine ou
encore le cotrimoxazole.
Le traitement doit être prolongé durant plusieurs semaines pour
éviter les rechutes.

Le traitement de la brucellose aiguë repose sur une


biantibiothérapie doxycycline (200 m/j) + rifampicine (600 à 900
mg/j) pendant 6 semaines ou d’une association fluoroquinolone
+ rifampicine, à l’efficacité comparable.

Les formes focalisées justifient de ces mêmes associations


administrées de 6 semaines à 3 mois en fonction de
l’importance du foyer.

En cas de localisation ostéoarticulaire, l’association


doxycycline gentamicine (5 mg/kg/j en une injection, de 7 à 10
jours) a montré la meilleure efficacité.

La brucellose chronique afocale ne retire aucun bénéfice d’une


antibiothérapie
X-Prévention :
La prévention de la maladie chez l’homme repose
essentiellement sur la mise en place de mesures d’hygiène
alimentaire, de mesures d’hygiène individuelle (port de gants,
masque) pour les professions exposées et sur la vaccination
des bovins, des ovins et des caprins.

Il n’existe pas à ce jour de vaccin efficace et bien toléré chez


l’homme.
PASTEURELLA

La notion de réservoir animal doit prédominer ainsi que la découverte par Pasteur de
la vaccination par germes atténués dans la maladie aviaire : Choléra des poules.
L’espèce prédominante est p.multocida. Les carnivores sont des porteurs sains au niveau
du rhinopharynx, donc transmission (directe ou indirecte) par la salive.

I-CARACTÉRISTIQUES :
Pasteurella spp sont des coccobacilles ou des bâtonnets à Gram négatif, après plusieurs
passages dans une culture tissulaire, ils peuvent être pléo-morphiques. Ils sont disposés
en paires ou en courtes chaînes.
Ils sont asporulés et immobiles.
P. multocida se divise en trois sous‑especes (multocida, septica, gallicida), et 5 séro-
groupes (de A à E) selon l’antigène capsulaire. Les espèces du genre Pasteurella sont
considérées comme spécifiques de l’hôte
II- HABITAT :
Les pasteurella sont des parasites obligatoires des muqueuses des cavités
naturelles des vertébrés.
Elles sont retrouvées avec une grande fréquence dans la cavité buccale et dans
la salive d’un grand nombre d’espèces animales : chiens, chats , chevaux, porcs
etc …… incapables de survivre longtemps dans le milieu extérieur, les
pasteurella sont généralement transmises à l’homme par un animal.

III-ÉPIDÉMIOLOGIE :
Distribution dans le monde entier. P. multocida fait partie de la flore buccale
des chats et des chiens.
Les personnes qui ont des contacts intensifs avec des animaux (vétérinaires,
gardiens d’animaux, agriculteurs, éleveurs, propriétaires d’animaux de
compagnie, employés d’abattoirs) courent un plus grand risque d’infection et 3
à 5 % d’entre eux peuvent être colonisés. Les nourrissons et les sujets
immunodéprimés sont plus à risque que la population générale

GAMME D'HÔTES :
Les animaux et les oiseaux sont des hôtes habituels, mais P. multocida,
P. dagmatis, P. stomatis et P. canis peuvent aussi se transmettre aux humains.
Les tiques, les poux et les mouches peuvent héberger Pasteurella multocida,
mais on ne considère pas qu’ils agissent comme vecteurs.
Les blattes peuvent également contenir des espèces du genre Pasteurella.
Des cas de transmission verticale et de transmission interhumaine ont été
signalés de même que des cas de transmission par du sang contaminé.
DOSE INFECTIEUSE : Inconnue.
-MODE DE TRANSMISSION : La transmission se fait principalement par des morsures ou
griffures d’animaux infectés, le léchage d’une plaie par des animaux, des gouttelettes
respiratoires et de la viande. Les blattes peuvent propager la pasteurellose si elles viennent
en contact avec des aliments. 
-PÉRIODE D'INCUBATION : Moins de 24heures.
-TRANSMISSIBILITÉ : Pasteurella spp peuvent être transmises durant la colonisation.
La transmissibilité interhumaine est soupçonnée, mais non confirmée.
-RÉSERVOIR : Les animaux et les oiseaux peuvent propager la pasteurellose.
-ZOONOSE : Possible. Tous les animaux peuvent propager la maladie aux humains, mais
habituellement elle se transmet par les animaux domestiques.
-VECTEURS : Les blattes sont des vecteurs indirects potentiels et peuvent propager
Pasteurella dans les aliments.
IV-POUVOIR PATHOGENE :
A-pour l’homme
1-La pasteurellose d’inoculation :
La plus fréquente, elle est généralement consécutive à une morsure ou à une griffade d’un
chien ou d’un chat ; toutes les morsures ne sont pas le point de départ d’une pasteurellose
d’inoculation, mais les inoculations au niveau de la main semblent plus graves
Stade aigu : après une inoculation brève, de 3à 6 heures, des douleurs très violentes
apparaissent aux points d’inoculation qui deviennent très inflammatoires. L’inflammation
s’étend aux articulations de voisinage, la fièvre est inconstante. 
Une adénopathie satellite est rarement observée.
En l’absence de traitement, la douleur et l’inflammation diminuent spontanément, mais
l’impotence fonctionnelle persiste
Stade chronique : Quatre à six semaines après l’inoculation, les lésions cutanée sont
guéries, mais un syndrome algo-dystrophique rebelle à toute thérapeutique persiste et
constitue une véritable infirmité. Il n’y a pas d’adénopathie satellite contrairement à la
lymphoréticulose d’inoculation.
La pasteurellose peut être fatale, le taux général de mortalité s’élevant à 30 % chez les cas
signalés.
 
2- AUTRES FORMES DE PASTEURELLOSE
Elles surviennent surtout chez des individus qui ont une maladie sous jacente. On peut
observer des septicémies, endocardites et méningites. P.multocida peut être isolée de pus
divers : otite, sinusite, péritonite, adénite .Des infections pleuro-pulmonaires ont été
signalées, notamment chez des éleveurs de porcs.
B-POUR L’ANIMAL :
P. multocida est responsable de septicémies chez la volaille, de pneumopathies chez les
lapins et les ruminants, de rhinite atrophique du porc où P.multocida est souvent associée à
Bordetella bronchiseptica.
IV-physiopathologie
A Partir de souches responsables de rhinite atrophique chez le porc, il à été possible de
mettre en évidence une toxine ayant un pouvoir dermonécrotique et ostéolytique. Cette
toxine peptidique localisée dans le cytoplasme est codée par le gène tox A qui a été cloné.
Injectée à des porcs, elle reproduit les signes de la rhinite atrophique.
Cette toxine n’a été que rarement retrouvée chez des souches responsables d’infections pleuro-pulmonaires chez l’homme, chez des sujets en
contacts avec des élevages de porc.
V- caractères Bactériologiques de P. MULTOCIDA

A-Morphologie
Ce sont des coccobacilles à Gram négatif avec habituellement une coloration bipolaire
 A l’état frais, les bactéries sont immobiles, l’encre de chine permet de voir une capsule
.
B-Caractères culturaux

La température de croissance est comprise entre 22°et 44°C avec un optimum à 37°C.
Ce sont des bactéries aéro anaérobies avec en gélose profonde une petite inhibition à la surface et un renforcement de la croissance en
microaérophilie.
Sur milieux riches (gélose au sérum, gélose au sang) après 24h d’inoculation à 37 °C, les colonies sont petites rondes grisâtres en gouttes de rosée,
parfois l’importance de la capsule leur donne un aspect muqueux. En bouillon, un trouble homogène est obtenu en 24hAucune croissance sur les
milieux suivants MacConkey, milieu de Drigalski, milieu au citrate de simmons.

C-caractères biochimiques
L’oxydase est variable.
La catalase, la nitrate-réductase, l’ODC et l’indole sont constamment positives.
Les caractères suivants sont négatifs : gélatinase, LDC, ADH, uréase et H2S.
Toutes les souches sont sensibles au composé vibriostatique 0 /129.
 La fermentation du glucose se fait toujours sans production de gaz.
 Les glucides suivants sont régulièrement attaqués : mannitol, galactose, fructose, mannose, saccharose.
Par contre, sont régulièrement négatifs : sorbose, rhamnose, inositol, adonitol.

L’étude de la fermentation du sorbitol et du dulcitol permet chez P.multocida de reconnaitre les trois sous- espèces indiquées ci-dessous :
Sous –espèces sorbitol dulcitol
Multocida + -
Septica - -
Gallicida + +


D-Caractères antigéniques :
Les polyosides constituant la capsule permettent, en
fonction de leur composition, de distinguer 4 types
capsulaires : A, B, D, et E. Le type F a été décrit  pour des
souches isolées chez la dinde.
Les lipopolyosides de paroi, possédant les caractères des
endotoxines des bacilles à Gram négatif, permettent de
classer les souches en 12 sérotypes. Une sérotypie
capsulaire et somatique existe donc, mais elle n’est pas
utilisée en pratique courante en raison de la complexité
de cette détermination.
VI -POUVOIR PARTHOGENE

Les deux espèces P. canis et dagmatis ont un pouvoir pathogène pour l’homme voisin de celui
de p.multocida
P. bettyae peut être isolée lors d’infection génito- urinaire (en particulier chez la femme),
néonatales et cutanées.

VII-DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE :

Isolement de P .MULTOCIDA :
IL se fait le plus souvent à partir de sérosité recueillies profondément dans les lésions de
morsures
IL ya une autostérilisation rapide des lésions ; il est cependant souvent possible de retrouver P
mutocida dans les morsures après plusieurs jours.
Dans les autres produits pathologiques l’isolement de P .mutocida est souvent fortuit
(sécrétions bronchiques, un milieu sélectif contenant 2mg/L d’AMIKACINE et 4mg/L de
vancomycine peut être utile pour les prélèvements plurimicrobiens.
 VIII-DIAGNOSTIC INDIRECT :
La recherche d’anticorps sériques à peu d’intérêt en
pratique en raison d’une faible sensibilité.
Une réaction allergique d’hypersensibilité retardée
apparait 10 à 20j après l’inoculation de P .multocida.
Cette hypersensibilité était recherchée à l’aide de
l’intradermoréaction à la pasteurelline de Reilley 0,5ml
avec lecture précoce dés la 6è heure est actuellement
délaissée.
 XI-TRAITEMENT :
-Amoxicilline de première intention, ou cyclines ou fluoroquinolones.
Drainage chirurgical si nécessaire.
-La pénicilline est le traitement de choix des pasteurelloses humaines.
-Les souches de P.multocida isolées d’infections humaines sont encore rarement
productrices d’une bêta-lactamase, mais la plus grande fréquence des souches
productrices de béta-lactamase doit rendre cette recherche systématique sur tous
les isolats. Ces souches sont sensibles aux céphalosporines de troisième
génération.
-Lors de pasteurellose après morsure, l’association amoxicilline-acide
clavulanique est l’antibiotique de choix, en raison de la présence simultanée
fréquente d’espèces productrices de bêta-lactamases et/ ou d’espèces anaérobies.
-Les aminosides et les macrolides sont peu actifs sur P.multocida.
- En cas d’allergie aux bêta-lactamines un traitement bactéricide peut être
obtenu par une fluoroquinolone.
 Prévention vaccinale :
Pas de vaccin disponible
  Caractéristiques de l'immunité :
Immunité naturelle : Non immunisante

FRANCISELLA TULARENSIS
I-INTRODUCTION :
Francisella tularensis a été isolée après la survenue d’une maladie nouvelle, la pseudo-peste de
l’écureuil, observée dans le comté de tularae en californie en 1911. Francis reconnait le premier cas
humain après contamination de laboratoire.

II-CARACTERES GENERAUX
 IL S’agit d’un bacille de petite taille polymorphe, Gram négatif à coloration bipolaire et immobile.
Cette bactérie intracellulaire, est entourée d’une capsule pour les formes virulentes.
 Sa disparition entraine la perte de virulence chez l'homme.
Aérobie stict, sa culture est lente sur milieux spéciaux enrichis.
Il est catalase positive, oxydase négative, produit de l’H2S et acidifie certains sucres sans production
de gaz.
Le genre Francisella, séparé des pasteurella, comporte une espèce principale 
 F. tularensis
 IL existe 3 biovars de F. tularensis :
1-F. tularensis biovar tularensis (neartca) typeA:
Trés virulente, Amérique du nord
2-F. tularensis biovar paleartica (holortica) typeB : moins virulente, Europe, Asie, moins fréquente
en Amérique du nord. 
3-F .tularensis biovar novicida.
III-Habitat et épidémiologie :
La tularamie est une anthropozoonose, maladie animale occasionnellement transmise à
l’homme.
 F.tularensis a été isolée chez plus d’une centaine d’animaux sauvages et dans l’eau des
zones où vivent ces animaux.
 Tous les mammifères, sauf l’homme, font une septicémie et les bactéries se retrouvent
partout au niveau du cadavre.
 La contamination se fait par voie cutanée la taille de la bactérie lui permet de traverser la
peau saine ou la muqueuse, oculaire ou digestive (pharyngée)
La contamination peut survenir plus rarement après piqûres d’insectes, de tiques,
inhalation, morsure (chien…) griffure de chat, immersion en eau douce.
F. TULARENSIS est détruit par chauffage 10minutes à 56°C mais la congélation conserve la
bactérie d’où la contamination possible des cuisiniers.
La contamination interhumaine est rare mais a été observée.
Les facteurs de risques sont pour les adultes essentiellement l’exposition professionnelle
(chasseurs, employés de laboratoires, bouchers)
RÉSERVOIR :
plus de cent espèces d'animaux sauvages, particulièrement les lapins, les lièvres, les rats-musqués, les castors et certains animaux domestiques; diverses tiques, moustique
et oiseaux.
VECTEURS : tiques, puces, moustiques

GAMME D'HÔTES :
 animaux sauvages (lapins) et oiseaux; certains animaux domestiques; l'humain

DOSE INFECTIEUSE :
 5-10 organismes par voie respiratoire; 10 6 - 108 par ingestion

MODE DE TRANSMISSION :
 contamination de la peau, du sac conjonctival ou de la muqueuse oropharyngée avec du sang ou des tissus au cours de la manipulation d'animaux infectés ou encore,
contamination par les fluides provenant de mouches, de tiques ou d'autres animaux infectés; morsure d'arthropodes (taon, moustique) et de tiques; ingestion d'aliments
ou d'eau contaminés, inhalation de poussière contaminée; peut pénétrer la peau non lésée; dans de rares cas, par morsure d'animale.

IV-PATHOGÉNICITÉ :
 la tularémie humaine se manifeste par un ulcère indolore au foyer d'infection, accompagné d'enflure des ganglions lymphatiques locaux (ulcéroganglionnaire);
apparition soudaine de douleur et d'une fièvre qui dure habituellement 3-6 semaines en l'absence de traitement; l'inhalation de l'organisme peut déterminer une
pneumopathie ou une forme typhoïde primaire de la maladie; les souches du type B entraînent un taux de létalité de 5-15 %; la mortalité est d'environ 35  % dans la forme
pulmonaire causée par des souches de type A

V-Diagnostic :

ATTENTION: AGENT DE LA CLASSE BIOLOGIQUE 3


-
 Plusieurs caractéristiques doivent être prises en compte sur l'éventuelle survenue de cette maladie:

1/ Toute l'année mais avec deux pics (automme et hiver) mais aussi en été après randonnée, promenade en forêt ou travaux des champs.
2/ Patient consultant souvent pour une adénopathie douloureuse fistulisée d'un membre supérieur ou inférieur dans un contexte fébrile ou encore syndrome
pseudo-grippal.
3/ Noter aussi la notion de chasse officielle ou non, de manipulation de viande, dépeçage de gibier, y compris congelée.
4/ Plus rarement, contact direct ou indirect avec un petit rongeur ou leurs excréta ou leurs parasites externes .........
5/ Piqûre par un insecte piqueur/suceur hématophage (tique, moustique.......)
6/ Contact avec des sangliers, renards, écureuils, carnivores domestiques à la campagne.
 

 


* Prélèvements à effectuer:
1/ Sérosité au point d'inoculation (+++)
2/ Ponction d'une adénopathie, la plus précoce possible, la culture se négativant vers le 10 ème jour
3/ Exsudats dans les formes conjonctivales ou pharyngées
4/ Hémocultures devant un tableau de fièvre ou de septicémie
5/ Rincage oro-pharyngé dans les formes angineuses
Examen microscopique: Il est rarement positif à partir de la ponction ganglionnaire. Il peut s'agir d'une ou plusieurs
hémocultures positives, au mieux au deuxième ou troisième jour d'incubation en aérobiose.

* Culture : Elle est lente (48 h à 5 jours au moins) et difficile à 37°C en aérobiose (quelques souches poussent en présence de
5-7 % de CO2).
Il convient d'utiliser des milieux enrichis, en particulier en cystéine tels la gélose chocolat enrichie (Polyvitex®), au sérum,
glucosée ou encore au jaune d'oeuf ou flacons pour hémoculture ou encore le milieu BCYE (sans antibiotique). La
croissance est faible et lente (3-6 jours) sur la gélose au sang frais, aucune hémolyse n'est observable.
Sur milieu solide (gélose chocolat), on obtient de petites colonies présentant un aspect nacré assez caractéristique (glaireux).
 Enfin il convient de connaitre la nécessité de conserver les flacons d'hémoculture, au moins 21 jours.

L'amplification génique (PCR) est possible


Le diagnostic sérologique est la méthode la plus utilisée et la plus fréquemment positive faisant appel à la réaction classique
de macroagglutination en tube soit encore à une réaction d'immunofluorescence indirecte (IFI) ou ELISA. Ces réactions ont
une spécificité médiocre, en particulier à la phase initiale.

Sensibilité aux antibiotiques – Traitement

. In vitro, cette bactérie est sensible à de nombreux antibiotiques tels aminosides (streptomycine, gentamicine),
tétracyclines (doxyxycline, minocycline), macrolides (érythromycine), synergistines (pristinamycine), phénicolés
(chloramphénicol) et fluoroquinolones (ofloxacine, ciprofloxacine).

En pratique, l'antibiogramme sera réalisé sur une gélose de Mueller-Hinton au sang cuit enrichie en Polyvitex® incubée à 37°C
durant 48 h. Un E-test pourra être effectué pour préciser la CMI d'un antibiotique lors de doute.

. La résistance naturelle s'observe en particulier vis-à-vis des ß-lactamines dont les pénicillines à large spectre et les
céphalosporines (céfalotine, céfuroxime, céfoxitine), l'imipénème reste très actif. Donc un coccobacille à Gram-négatif, oxydase
- catalase + faible et résistant aux C3G ..........

. Une synergie est obtenue entre l'amoxicilline ou la ticarcilline et l'acide clavulanique


 Pour l'érythromycine, on retiendra la résistance du biotype II de F. tularensis subsp. holarctica.

. La résistance acquise n'apparait guère conséquente actuellement. D'ailleurs cette absence liée à une standardisation
insuffisante de l'antibiogramme ne justifie pas réellement sa mise en oeuvre, si ce n'est à cause de son intérêt taxonomique.

. Le traitement classique qui devra être le plus précose possible s'appuiera sur les antibiotiques suivants: streptomycine à
la dose de 30 mg/kg en IM pendant 10-14 j ou la gentamicine à la dose de 5 mg/kg/j par la voie IV pendant 10 j, l'alternative
classique était la doxycycline (200 mg/j per os pendant 14-21 jours).
 Plus récemment, les fluoroquinolones ont montré leur efficacité dont la ciprofloxacine (1g/24 h en 2 prises orales) ou
l'ofloxacine (800mg/24 h en 2 prises orales).

* Une association d'antibiotiques est recommandée à la phase précoce jusqu'à la régression de l'adénopathie.
 Un drainage ganglionnaire peut être nécessaire avec une durée de traitement de 3 semaines

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