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SÉQUENCE 6 – CORPS HUMAIN ET SANTE –

MICRO-ORGANISMES ET SANTE

CHAPITRE 1

Agents pathogènes et maladies vectorielles

Après quelques rappels de collège sur la contamination et l’infection par les microorganismes
pathogènes, ainsi que des moyens de s’en préserver, nous étudierons les problématiques liées à 2
maladies :
• une maladie à transmission vectorielle : le paludisme
• une maladie à transmission directe : le VIH à l’origine du SIDA

I. Activité 1 : rappels de collège sur la relation des microorganismes


pathogènes avec l’Homme
Tous les milieux de vie (air, terre, eau) sont peuplés d’êtres vivants microscopiques appelés microbes ou
micro-organismes, tels que les bactéries et les virus. Certains sont inoffensifs et d’autres provoquent des
maladies, ils sont dits pathogènes.
Pour nous contaminer (entrer dans le corps humain), ils doivent franchir des frontières physiques, qui
délimitent le milieu intérieur du milieu extérieur : la peau et les muqueuses, et résister à des barrières
chimiques (sucs gastriques, larmes, …), dont le pH, la composition peuvent entrainer la destruction des
agents pathogènes.
Après la contamination, c’est l’infection : la multiplication des microorganismes dans le corps. Elle
s’effectue en plusieurs étapes pouvant aboutir à la mort des cellules infectées.
Pour limiter les risques d’infection bactérienne, on peut utiliser des antibiotiques : ils empêchent la
multiplication des bactéries, mais pas celle des virus. Ils doivent être utilisés de façon raisonnée pour
éviter l›apparition de bactéries résistantes.

II. Activité 2 : Une maladie à transmission vectorielle : le paludisme


Les maladies sont souvent causées par des agents pathogènes. Un agent pathogène peut être une
bactérie, un virus, un eucaryote de petite taille.
Un agent est pathogène lorsque sa présence dans un hôte entraine des préjudices qui se manifestent
sous forme de symptômes (troubles vécus par une personne dus à la présence de l’agent pathogène
dans son organisme).

A. Caractéristiques du paludisme
Dans le cas du paludisme, l’agent pathogène est le Plasmodium, un organisme eucaryote, qui se
reproduit selon un cycle évolutif, en plusieurs étapes indispensables à sa multiplication et sa survie.

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Une partie des étapes de son développement et de sa multiplication s’effectue d’abord chez un premier
hôte, le moustique femelle. Sa transmission s’effectue grâce à une piqûre, à un deuxième hôte, un
humain.
Du fait de sa très petite taille, le Plasmodium peut passer du moustique à l’Homme par le labre du
moustique (partie de l’appareil buccal du moustique permettant d’aspirer le sang), dont le diamètre est
supérieur à la taille du Plasmodium.
Dans l’hôte humain, Plasmodium effectue l’autre partie de son développement et de sa multiplication :
• dans les cellules du foie entrainant leur éclatement lors de la libération des nouveaux Plasmodium ;
• dans les globules rouges, entrainant leur éclatement.
A la faveur d’une autre piqûre de moustique femelle, le Plasmodium infecte à nouveau un moustique et
y continue ses étapes de développement.
Les éclatements successifs des cellules de l’hôte sont à l’origine de symptômes : fièvre, douleurs,
vomissements... Ce sont les symptômes de la maladie résultant de cette infection : le paludisme ou
malaria.

B. Moustiques et répartition du paludisme


Le moustique est donc un insecte vecteur du paludisme : animal qui intervient dans la transmission
d’un agent pathogène, mais qui ne déclare pas la maladie. Les moustiques sont des réservoirs pour les
Plasmodium : ce sont des groupes d’animaux pouvant transmettre un agent pathogène.
Le moustique a besoin d’eau pour son cycle de développement et meurt sous de trop basses températures.
Il se reproduit donc dans des lieux humides et chauds, essentiellement présents dans les régions
équatoriales et tropicales. Ce sont donc des régions particulièrement affectées par le paludisme.
Le paludisme est une maladie présente dans des régions qui ont des conditions climatiques particulières :
le paludisme est une maladie vectorielle endémique.
Le changement climatique pourrait étendre la transmission de Plasmodium en dehors des zones
historiques, en favorisant par exemple, la survie des moustiques vecteurs par une augmentation des
températures annuelles dans certaines régions du globe.

C. Limiter la transmission du paludisme


Pour limiter le nombre de personnes infectées par le paludisme, il faut faire de la prévention, par la
mise en place de mesures prophylaxiques_(mesures visant à empêcher la propagation des maladies) :
distribution de moustiquaires, de traitements médicamenteux, destruction des moustiques par
pulvérisation d’insecticides, vaccination envisagée de la population lorsqu’un vaccin sera efficace.
Il faut bien sûr informer les populations concernées, par des campagnes de sensibilisation et de
prévention.
Dans le cas du paludisme, s’ajoute aussi un facteur génétique protégeant certaines populations : la
possession d’un allèle S, codant pour une hémoglobine anormale.
Lorsque cet allèle est présent en 2 exemplaires chez les individus homozygotes S//S, il est responsable
d’une maladie génétique mortelle, la drépanocytose. La présence d’un seul exemplaire chez les individus
A//S (A= allèle codant pour l’hémoglobine normale), n’entraine aucun symptôme de la drépanocytose.
De plus, les porteurs sains A //S (personnes porteuses d’un allèle malade sans déclarer de symptôme
mais pouvant transmettre cet allèle à sa descendance) sont résistantes au paludisme : La possession de
l’allèle S leur confère donc une protection dans les pays où le paludisme est présent.

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III. A
 ctivité 3 : une maladie à transmission directe : le SIDA (Syndrome
de l’Immuno Déficience Acquise)

A. Caractéristiques du SIDA
Parmi les agents pathogènes, il y a aussi le V.I.H. (Virus de l’Immunodéficience Humaine), à l’origine du
SIDA. Il appartient à la famille des virus. Il se multiplie chez un hôte humain.
Il se multiplie spécifiquement dans certaines cellules sanguines, des cellules immunitaires, chargées
de défendre l’organisme contre différents agents pathogènes. Sa multiplication dans ces cellules
immunitaires sanguines aboutit à leur mort par éclatement. De nouveaux virus sont alors libérés.
La transmission du VIH à un deuxième hôte, lui aussi humain, se fait par transmission directe, c’est-
à-dire sans intervention d’un animal vecteur, lors de relations sexuelles non protégées, par contacts
sanguins, ou par transmission de la mère à l’enfant, lors de la grossesse, de l’accouchement ou de
l’allaitement.
Le virus s’y multiplie aussi dans les mêmes cellules immunitaires sanguines entrainant leur mort par
éclatement. De nouveaux virus sont alors libérés.
La maladie se développe en 3 phases :
• une phase 1, de quelques jours, qui suit l’infection, qui peut se manifester par de la fièvre, des
douleurs…
• une phase sans symptômes : il y a multiplication du VIH dans les cellules immunitaires sanguines, qui
entraine la mort de ces cellules infectées et la libération de nouveaux virus.
• une troisième phase, où le taux de cellules immunitaires sanguines devient insuffisant, où les défenses
de l’individu malade s’effondrent : c’est lors de cette phase que le SIDA se déclare.
Pendant la deuxième phase, la personne infectée est séropositive.

B. Répartition du VIH et prévention


La transmission du VIH ne dépend pas de facteurs climatiques : elle touche toutes les populations, quel
que soit le pays dans lequel elles vivent. C’est une maladie avec une répartition mondiale : c’est une
maladie épidémique.
Pour limiter le nombre de personnes infectées par le VIH, il faut faire de la prévention, par la mise
en place de mesures prophylaxiques, dans ce cas aussi : utilisation du préservatif lors des rapports
sexuels, distribution de seringues propres aux personnes droguées, de traitements médicamenteux,
développement des tests de dépistage.
Il faut, ici aussi, informer les populations concernées par des campagnes de sensibilisation et de
prévention.

IV. Activité 4 : une autre maladie vectorielle: la dengue


La dengue, tout comme le paludisme est une maladie vectorielle, transmise à l’Homme lors de la
piqûre d’un moustique. L’agent pathogène de la dengue est un virus. Cette maladie sévit dans les pays
où le moustique vecteur est présent, c’est-à-dire dans des pays où le climat est chaud et humide. C’est
une maladie endémique, dont l’extension pourrait devenir plus importante à la faveur du réchauffement
climatique.

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Bilan du chapitre
Les agents pathogènes peuvent être des virus, des bactéries, des eucaryotes. Ils vivent aux dépens
d’un autre être vivant, appelé hôte (devenu leur milieu biologique), en lui causant des préjudices qui se
manifestent par des symptômes (troubles vécus par un organisme dus à la présence de l’agent pathogène
dans son organisme).
Certaines maladies causées par des agents pathogènes sont transmises directement entre êtres
humains (par contact de fluides corporels par exemple, comme le SIDA, maladie résultant de la
transmission du virus VIH entre êtres humains) ou indirectement par le biais d’animaux tels que les
insectes (maladies vectorielles) qui transmet l’agent pathogène (exemple cas du paludisme).
La propagation du pathogène se fait par changement d’hôte. Il exige soit un contact entre hôtes, soit
par le milieu ambiant (air, eau), soit un vecteur biologique qui est alors l’agent transmetteur paludisme
indispensable du pathogène (il assure la maturation et/ou la multiplication du pathogène).
Le résulte chez l’Homme, de la transmission d’un organisme unicellulaire eucaryote pathogène, le
Plasmodium, par une piqûre d’un moustique femelle, l’anophèle. Ce moustique est le vecteur du
paludisme, et constitue un réservoir de l’agent pathogène du paludisme.
Le paludisme est présent dans les pays où ces moustiques vecteurs sont présents: C’est une maladie
endémique, maladie enracinée dans les pays où les conditions sont favorables au développement du
moustique et du Plasmodium.
Cependant dans ces pays, les porteurs sains de l’allèle S en un exemplaire (personnes pouvant
transmettre l’allèle malade sans avoir de symptômes), responsable de la drépanocytose, présentent une
résistance au paludisme.
La répartition du VIH est quant à elle, mondiale, on parle d’épidémie.
Le réservoir de pathogènes peut être humain ou animal (malade ou non). La propagation peut être plus
ou moins rapide et provoquer une épidémie (principalement avec des virus).
La connaissance de la propagation du pathogène (voire, s’il y en a un, du vecteur) permet d’envisager les
luttes individuelles et collectives.
Les comportements individuels et collectifs permettent de limiter la propagation par la prophylaxie
(ensemble des mesures à prendre pour prévenir les maladies): gestes de protection, mesures d’hygiène,
vaccination, campagnes de sensibilisation et de prévention....
Le changement climatique peut étendre la transmission de certains pathogènes en dehors de leurs
zones historique.

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