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Asthme de l’enfant et du nourrisson


I. Naiim Habib, V. Houdouin

Résumé : L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente de l’enfant et de l’adolescent. La mortalité
liée à cette maladie est faible mais la morbidité peut être importante en cas de mauvaise prise en charge.
On distingue l’asthme préscolaire de l’asthme de l’enfant scolaire. Le diagnostic est le plus souvent clinique
avec des symptômes à type de toux, dyspnée, sibilants, sensation d’oppression thoracique. Il convient
cependant d’éliminer les diagnostics différentiels à l’aide de l’interrogatoire, de la courbe de croissance
et de l’examen clinique. Les examens complémentaires (radiographie de thorax, tests cutanés allergolo-
giques, épreuves fonctionnelles respiratoires) servent à éliminer un diagnostic différentiel et permettent
de caractériser le phénotype de la maladie (atopique ou non, retentissement sur la fonction respiratoire).
Le plus souvent, un traitement de fond est nécessaire. La corticothérapie inhalée en constitue le chef de
file. Le dispositif d’inhalation doit être adapté à l’âge et au développement de l’enfant. Un traitement
d’urgence est toujours à prescrire (bronchodilatateur de courte durée d’action). Le contrôle de l’asthme
ainsi que l’éviction des facteurs favorisants sont évalués à chaque consultation (dont le rythme est à
adapter à la sévérité de la maladie). L’éducation thérapeutique de l’enfant et des parents est un point clé
dans la prise en charge de l’asthme de l’enfant et du nourrisson.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Asthme de l’enfant ; Inflammation chronique ; Corticothérapie inhalée ; Éducation thérapeutique

Plan  Définition
■ Introduction 1 L’asthme est une maladie hétérogène, caractérisée par une
■ Définition 1 inflammation chronique et une obstruction réversible des voies
aériennes. Elle est définie par les antécédents de symptômes res-
■ Épidémiologie 1
piratoires tels que les sibilants, la dyspnée, la toux, la sensation
■ Phénotypes 2 d’oppression thoracique [5] . Ces symptômes sont caractérisés par
■ Physiopathologie 2 leur variabilité dans le temps et leur intensité. Ils sont accompa-
gnés d’une obstruction des voies aériennes respiratoires qui est
■ Diagnostic positif 2
variable dans le temps [5] . On distingue deux types d’asthme chez
■ Diagnostic différentiel 3 l’enfant : celui de l’enfant d’âge scolaire et celui de l’enfant d’âge
■ Examens complémentaires 3 préscolaire (avant 6 ans). L’asthme du nourrisson est défini par la
■ Traitement 4 survenue de trois épisodes sifflants avant l’âge de 36 mois et fait
partie de l’asthme d’âge préscolaire.
■ Suivi de l’enfant asthmatique 8
■ Annexe A. Cas clinique : asthme préscolaire, scolaire 9
■ Annexe B. Cas clinique : exacerbation 10
 Épidémiologie
L’asthme est un problème de santé publique. Il s’agit de la plus
fréquente des maladies chroniques de l’enfant et de l’adolescent
 Introduction dans le monde. L’augmentation de sa prévalence s’accompagne
d’une augmentation de la morbidité qui se traduit par un nombre
L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente de l’enfant. plus important d’hospitalisations pour crise d’asthme. Les don-
Sa prévalence varie de 8 à 10 % chez l’enfant avec un gradient nées de l’Institut de veille sanitaire de 2015 confirment cette
nord-ouest (> 20 %)-sud-est (< 5 %) dans le monde [1–3] . Grâce aux nette augmentation depuis 2004 en France avec une augmenta-
progrès thérapeutiques, la mortalité de l’asthme chez l’enfant en tion de 3 % par an des hospitalisations pour crise d’asthme chez les
France est devenue exceptionnelle [4] . Les avancées réalisées dans garçons et de 2,7 % chez les filles de moins de 15 ans [1] . Actuel-
la compréhension de cette maladie complexe et l’accès à de nom- lement, la prévalence de l’asthme en France est de 11 % pour
breuses thérapeutiques permettent d’obtenir actuellement une les enfants de moins de 6 ans, 14,4 % pour les enfants de 6–11
bonne qualité de vie pour la majorité des enfants asthmatiques. ans et de 15,7 % pour les enfants scolarisés en secondaire [6] . La

EMC - Pneumologie 1
Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2020
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6-039-A-65  Asthme de l’enfant et du nourrisson

prévalence de l’asthme est plus importante chez le garçon dans pas toute la physiopathologie de l’asthme de l’enfant. Le
l’enfance. Le sex-ratio s’inverse à l’adolescence avec une prédo- système immunitaire inné de l’enfant représente la première
minance féminine de la maladie [1] . Les décès liés à l’asthme de barrière entre l’organisme et l’environnement. La rupture de
l’enfant sont heureusement rares. La mortalité liée aux exacerba- cette barrière et l’exposition aux allergènes vont conduire à
tions d’asthme est faible mais il s’agit de décès évitables. En effet, une rupture de l’équilibre entre l’environnement et l’organisme,
ceux-ci sont souvent liés à un traitement non optimal et concer- entraînant un déséquilibre de l’immunité adaptative. Le sys-
nent principalement les enfants de milieux socioéconomiques tème adaptatif immunitaire implique des réponses cellulaires (T-)
défavorisés [3, 7] . aux antigènes (ou allergènes), généralement avec la production
d’immunoglobulines E (IgE) spécifiques par les lymphocytes B. La
réponse allergique est déclenchée lorsqu’un allergène est présenté
par les cellules dendritiques au récepteur à haute affinité pour les
 Phénotypes IgE (FceRI) des lymphocytes T. L’IgE spécifique est synthétisée en
présence d’interleukines (IL-4 et IL-13) et d’autres cytokines. La
L’asthme n’est plus considéré comme une seule entité mais
cascade inflammatoire qui en découle est de type Th2. La balance
comme une maladie complexe définie par de multiples phéno-
des cellules T naïves dans l’asthme en faveur de Th2 implique les
types [8, 9] . C’est une maladie multigénique qui regroupe plusieurs
lymphocytes T régulateurs (Treg) [2, 20] .
phénotypes. Ceux-ci sont définis en fonction de l’âge et des
Des études récentes suggèrent que les virus, le rhinovirus en
facteurs déclenchants, notamment allergiques et viraux. On dis-
particulier, peuvent jouer un rôle déclencheur [21, 22] . La réponse
tingue l’asthme viro-induit de l’asthme atopique. Ces phénotypes
inflammatoire qui découle de l’agression virale ou de la stimula-
peuvent s’associer ou se suivre dans le temps. Les facteurs géné-
tion allergénique répétée aboutit à un mécanisme de réparation et
tiques et environnementaux peuvent influencer l’expression et la
de régénération pathologique. Ces ruptures répétées de la barrière
progression de l’asthme.
épithéliale peuvent évoluer vers une obstruction et un remode-
L’asthme viro-induit est plus fréquent chez le nourrisson que
lage. Il semble également que les cellules épithéliales des enfants
chez le grand enfant. Dans ce phénotype, les exacerbations sur-
asthmatiques aient une modification de la production des dif-
viennent essentiellement lors d’épisode d’infection virale [10, 11]
férents interférons pouvant majorer les effets cytotoxiques et la
(Annexe A). Chez l’enfant asthmatique allergique, l’infection
dissémination virale.
virale peut constituer un facteur déclenchant d’exacerbation.
L’asthme allergique est caractérisé par des exacerbations suite à
une exposition allergénique [12] . Il est fréquent dans l’enfance et il
s’agit d’un phénotype à rechercher systématiquement. Il est asso-  Diagnostic positif
cié à la persistance de l’asthme. Une atopie familiale est souvent
retrouvée dans ce phénotype ainsi que d’autres atopies person- Asthme de l’enfant d’âge scolaire
nelles (eczéma et/ou conjonctivite allergique et/ou allergie[s]
alimentaire[s]). L’association asthme et allergie(s) alimentaire(s) Diagnostic clinique
constitue un facteur de risque de sévérité de la maladie. L’asthme du grand enfant est caractérisé par des accès de bron-
Le phénotype de l’asthme peut évoluer au cours du temps. Il chospasme paroxystique que l’on nomme exacerbation et les
existe un passage vers l’asthme atopique pour 10 % des enfants symptômes intercritiques.
asthmatiques non allergiques [8] . Les études de cohorte [13] ont per-
mis d’identifier trois profils évolutifs. L’asthme transitoire précoce Exacerbation
correspond à des exacerbations sifflantes au cours des premières L’exacerbation est définie par la présence de symptômes aigus
années sans récidive à l’âge scolaire. L’asthme persistant débute qui durent plus de 24 heures et qui nécessitent une prise en charge
au cours des premières années de vie et persiste à l’âge sco- thérapeutique. Le début de l’exacerbation est souvent marqué
laire. L’asthme tardif débute à l’âge scolaire. Ces profils évolutifs par une rhinite puis une toux sèche, des sibilants, une dyspnée
ont été complétés par l’analyse de la fonction respiratoire, de s’associant à un allongement du temps expiratoire. À l’examen
l’inflammation des voies aériennes et de la présence ou non d’une clinique, il convient d’évaluer :
hyperréactivité bronchique [14–17] . • sur le plan respiratoire : la fréquence respiratoire, la gêne
L’asthme transitoire précoce caractérise plutôt un asthme viro- à la parole, les signes de lutte, le soulèvement du thorax,
induit avec une inflammation neutrophilique. L’asthme atopique l’auscultation (sibilants, silence auscultatoire), la saturation, les
retrouve une sensibilisation précoce aux aéroallergènes évoluant signes d’hypercapnie (sueurs, confusion) ;
vers un phénotype d’asthme classique, caractérisé par une atteinte • l’hémodynamique centrale (fréquence cardiaque, pression arté-
de la fonction respiratoire et une inflammation éosinophilique. rielle, pouls centraux, diurèse) et périphérique (temps de
Identifier les phénotypes permet d’adapter au mieux les théra- recoloration cutané, marbrures, chaleur des extrémités, pouls
peutiques. L’analyse des facteurs déclenchants et l’évolution au périphériques) ;
cours du temps permettent d’orienter la stratégie thérapeutique • sur le plan neurologique : l’état de conscience.
qui tend actuellement à devenir de plus en plus personnalisée. Ces éléments permettent de définir trois stades de sévérité de la
crise d’asthme : légère, modérée ou sévère (Tableau 1). Une éva-
luation hospitalière doit être demandée si l’exacerbation ne cède
 Physiopathologie pas au bout de 1 heure d’administration de bronchodilatateurs
de courte durée d’action (BDCA) ou si la crise est inhabituelle
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies dans sa présentation ou dans sa gravité (Annexe B). De même,
aériennes inférieures distales. Cette inflammation crée une obs- toute crise sévère ou modérée ne répondant pas au traitement
truction bronchique réversible. L’obstruction bronchique résulte doit être évaluée dans un service d’urgences. Les signes de sévérité
de la contraction des muscles lisses bronchiques – sensible à – difficulté à parler, bradypnée, cyanose, troubles de conscience –
l’action des ␤2-mimétiques –, de l’œdème de la muqueuse bron- nécessitent une prise en charge en urgence car le pronostic vital
chique et de l’augmentation des sécrétions dans la lumière peut alors être mis en jeu. L’exacerbation est sévère si elle entraîne
bronchique résultant de l’inflammation des voies aériennes. une prise de corticothérapie orale, une consultation en urgence ou
L’ensemble de ces mécanismes aboutit à la diminution du une hospitalisation [11] .
débit de l’air à l’expiration (chute du volume expiratoire maxi- Complications des exacerbations.
mal/s [VEMS]) et aux symptômes : sibilants, toux, dyspnée. Asthme aigu grave (AAG). L’exacerbation peut évoluer vers un
L’obstruction peut se lever de façon spontanée, ou à l’aide de ␤2- AAG. Sa définition n’est pas consensuelle mais, en pratique, on
mimétiques ou bien nécessiter un traitement anti-inflammatoire peut le définir comme l’absence de réponse au traitement ou
de façon prolongée comme les corticoïdes [18, 19] . un asthme dont l’évolution ou la symptomatologie sont inhabi-
L’inflammation retrouvée au cours de l’asthme de l’enfant peut tuelles [23] . À l’interrogatoire, il faut dater le début des symptômes
être une inflammation éosinophilique mais celle-ci n’explique et rechercher les facteurs d’évolution vers un AAG.

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Asthme de l’enfant et du nourrisson  6-039-A-65

Tableau 1.
Stades de sévérité de la crise d’asthme.
Crise sévère Crise modérée Crise légère
Fréquence respiratoire Augmentée ou diminuée (épuisement) Augmentée Augmentée
Auscultation Rares sibilants, diminution du murmure Sibilants ± toux Sibilants ± toux
vésiculaire (MV) ou MV absent
Travail respiratoire Respiration superficielle, disparition des Signes de lutte Pas de signe de lutte
signes de lutte
Élocution et marche Trouble de l’élocution 3 à 5 mots chuchotés Parole et activités normales
Activité (marche) impossible Marche difficile
Pression artérielle Hypotension artérielle Normale Normale
Débit expiratoire de pointe (DEP) DEP < 50 % DEP entre 50 et 80 % DEP > 80 %
Réponse aux ␤2-mimétiques de Faible réponse Réponse aux BDCA Réponse aux BDCA
courte durée d’action (BDCA)
SpO2 et PCO2 SpO2 ≤ 90 % et/ou normo- ou SpO2 : 90–95 % SpO2 normale ≥ 95 %
hypercapnie Hypocapnie

Fréquence respiratoire augmentée : > 30/min chez l’enfant > 5 ans, > 40/min si 1–5 ans, > 50/min si 2–12 mois. SpO2 : saturation de l’hémoglobine en oxygène par
oxymétrie de pouls ; PCO2 : pression partielle en gaz carbonique.

Les facteurs de risque d’AAG sont [11] : Asthme du jeune enfant


• un ou des antécédents d’hospitalisation en réanimation pour
asthme ; Asthme avant 36 mois
• une hospitalisation ou consultation aux urgences pour asthme La définition de l’asthme est clinique. L’asthme de l’enfant de
l’année précédente ; moins de 36 mois est défini comme tout épisode dyspnéique avec
• une utilisation fréquente ou sevrage récent d’une corticothéra- râles sibilants, qui s’est produit au moins trois fois depuis la nais-
pie orale pour l’asthme ; sance et cela quel que soit l’âge de début, la cause déclenchante,
• l’absence d’utilisation de corticoïdes inhalés ; l’existence ou non d’une atopie. Ces épisodes de sifflements sont
• une surutilisation de BDCA (≥ 1 aérosol doseur/mois) ; discontinus, avec des périodes pendant lesquelles l’enfant est
• un antécédent de maladie psychiatrique ou un milieu social asymptomatique. D’autres tableaux cliniques doivent faire évo-
défavorisé ; quer un asthme : toux induite par les pleurs, toux nocturne, toux
• une mauvaise compliance au traitement ou mauvaise compré- chronique ou récidivante, toux persistant après une bronchiolite,
hension du plan d’action en cas d’exacerbation ; sifflements persistants.
• l’association de l’asthme à une ou des allergies alimentaires. Cette définition large est nécessaire pour éviter le sous-
Ces facteurs sont à rechercher chez tout enfant présentant une diagnostic et par conséquent le sous-traitement. Poser le
exacerbation d’asthme car ils sont prédictifs de la réponse au trai- diagnostic d’asthme suppose d’avoir évoqué et éliminé les princi-
tement et de l’évolution vers un AAG. paux diagnostics différentiels [28] .
Autres complications. L’obstruction et l’inflammation bron-
chiques peuvent entraîner une atélectasie segmentaire ou lobaire.
Cette obstruction, si elle est majeure, peut entraîner du côté Asthme de l’enfant préscolaire
controlatéral une distension majeure. Lors d’une obstruction
majeure, le pneumothorax, le pneumomédiastin, l’emphysème Après l’âge de 3 ans, les symptômes se rapprochent plus de
sous-cutané peuvent compliquer une exacerbation sévère [24, 25] . l’asthme du grand enfant et le diagnostic est sans doute plus
aisé. Comme pour l’asthme du grand enfant il est important de
Symptômes intercritiques distinguer les exacerbations et les symptômes intercritiques.
La recherche de symptômes intercritiques est nécessaire pour
évaluer le contrôle de l’asthme. Ces symptômes intercritiques sont
la toux, la dyspnée, les sibilants. Ils peuvent être diurnes ou noc-
turnes et nécessitent souvent une prise de BDCA dont la quantité
 Diagnostic différentiel
consommée est importante à évaluer à chaque consultation.
Poser le diagnostic d’asthme suppose d’avoir éliminé les princi-
paux diagnostics différentiels (Tableau 2). La recherche des autres
Formes atypiques
diagnostics possibles se fait par un entretien rigoureux avec les
Chez l’enfant, les équivalents d’asthme peuvent prendre la parents et l’enfant, par la réalisation d’une courbe staturopon-
forme de toux chronique prolongée survenant l’hiver à la suite dérale, par un examen clinique complet. La réalisation d’une
d’un épisode viral ne cédant pas dans un délai compatible avec radiographie de thorax est indispensable.
une simple bronchite aiguë virale.
La survenue d’épisodes de toux quinteuse isolés doit faire
évoquer un asthme s’ils surviennent de façon répétée, la nuit,
déclenchés par l’effort, les pleurs et/ou le rire. Une réponse aux  Examens complémentaires
bronchodilatateurs, une hyperréactivité bronchique ou un test à
la métacholine positif sont des arguments pour un asthme [26] . Radiographie thoracique
Chez le grand enfant, l’asthme induit par l’exercice survient
après un effort prolongé et doit être différencié de l’essoufflement Elle ne doit pas être réalisée systématiquement au cours
retrouvé fréquemment chez des enfants déconditionnés physi- d’une exacerbation aiguë. L’objectif principal de cet examen est
quement ou bien d’un essoufflement physiologique au cours d’un d’éliminer un diagnostic différentiel. Tout patient asthmatique
effort important [27] . L’asthme induit par l’exercice survient après doit avoir eu au moins une radiographie thoracique. Celle-ci se
un effort d’une dizaine de minutes, se manifeste par de la toux, fait debout, en inspiration profonde, complétée par un cliché en
des sibilants et une dyspnée anormale. Il peut également survenir expiration forcée afin de rechercher un trapping. Si elle est réalisée
à l’arrêt de l’effort d’autant plus si l’arrêt de celui-ci est brutal. Le en situation aiguë, elle montre une distension thoracique (hyper-
test d’effort n’est pas nécessaire si les symptômes sont classiques clarté bilatérale). Elle peut être réalisée afin de rechercher des
mais il peut être utile en cas de doute ou pour mettre en place un complications aiguës : pneumomédiastin, pneumothorax (rare),
reconditionnement. troubles ventilatoires (atélectasies) [29] .

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Tableau 2.
Diagnostics différentiels d’asthme.
Obstruction des voies aériennes proximales Dynamique Mécanique
Dyskinésie trachéale Corps étranger inhalé
Dyskinésie bronchique Anomalie des arcs aortiques
Dyskinésie des cordes vocales Kyste bronchogénique
Sténose trachéale
Sténose bronchique
Tumeur
Adénopathie
Granulome
Compression par une cavité cardiaque dilatée
Obstruction des petites voies aériennes Mucoviscidose
Dysplasie bronchopulmonaire
Dyskinésie ciliaire primitive
Séquelle grave de virose
Bronchiolite oblitérante
Déficit Immunitaire
Pathologie d’inhalation Reflux gastro-œsophagien
Fistule œsotrachéale
Troubles de déglutition
Cardiopathie congénitale Shunt gauche-droite
Cardiomégalie

est réalisable et permet d’obtenir un reflet de l’obstruction pré-


Évaluation de l’atopie sente ou non au niveau des voies aériennes [33] . La mesure des
À l’âge scolaire, environ 80 % des enfants asthmatiques pré- résistances permet d’apprécier le calibre des voies aériennes sans
sentent une sensibilisation à au moins un allergène [30] . Tous demander à l’enfant une manœuvre d’expiration forcée. Il existe
les enfants qui présentent des symptômes persistants, récidi- différentes techniques pour mesurer les résistances chez l’enfant :
vants ou nécessitant un traitement continu doivent bénéficier les résistances par oscillation ou les Rint sont les plus fréquem-
d’une enquête allergologique, sans limite inférieure d’âge. Les ment utilisées. La réversibilité est indispensable à évaluer même
tests cutanés allergiques (TCA) peuvent être réalisés à tout âge [31] . si l’EFR de base est normale lors de sa réalisation. La réversibilité
L’interprétation des TCA se fait en fonction de l’histoire clinique et la variabilité du VEMS chez l’enfant font partie du diagnostic
et de l’environnement. Les allergènes le plus souvent en cause d’asthme. La réversibilité est définie par la présence d’une amé-
chez l’enfant sont les acariens, les animaux à poils (en particulier lioration de plus de 12 % du VEMS. Chez l’enfant plus jeune,
le chat), les pollens de graminées, les blattes et les moisissures. En l’obstruction est réversible s’il y a une diminution d’au moins 30 %
cas de discordance entre l’histoire clinique et les TCA, le dosage des résistances par oscillation, et d’au moins 35 % des Rint. Elle
des IgE spécifiques peut aider. Ils ont une bonne sensibilité et doit être réévaluée au cours du temps. En présence d’une toux
spécificité. Le dosage des IgE totales est un marqueur d’atopie. chronique, le test à la métacholine – si la fonction respiratoire
Il n’est pas indiqué en première intention mais est utile en cas de base est normale – peut aider au diagnostic. Une diminution
d’asthme sévère (avant une thérapeutique ciblée anti-IgE). Le taux du VEMS d’au moins 20 % est en faveur d’une hyperréactivité
des IgE totales augmente avec l’âge pour atteindre un plateau à bronchique [32] .
l’âge adulte. Le taux peut être normal même en présence d’une
allergie. À l’inverse, un taux élevé n’est pas systématiquement
témoin d’une allergie, ni corrélé à la gravité.  Traitement
La mesure de l’éosinophilie sanguine est utile pour caractériser
le phénotype de l’asthme et peut guider dans le choix de théra- Démarche thérapeutique
peutiques ciblées au cours des asthmes sévères [11] .
L’objectif du traitement est de réduire le nombre
d’exacerbations et de réduire les symptômes intercritiques,
Épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) c’est-à-dire aboutir au contrôle de l’asthme avec le minimum
Les EFR ne doivent pas être réalisées en exacerbation mais d’effets secondaires. La notion de contrôle dans l’asthme permet
au cours d’un état respiratoire stable. Elles doivent être réali- de guider le traitement dans une démarche progressive (Fig. 1).
sées régulièrement ; au minimum, de façon annuelle chez un Chez les patients ayant un asthme non contrôlé, il est avant tout
enfant présentant un asthme contrôlé avec de faibles doses de nécessaire de vérifier la technique d’inhalation et l’observance du
corticoïdes inhalés ; plus régulièrement si l’enfant présente un traitement. Il faut également rechercher une comorbidité comme
asthme sévère, pour adapter au mieux le traitement [32] . Aisément une rhinite allergique non traitée, une obésité ou un tabagisme
faites chez l’enfant de plus de 7 ans, elles sont plus difficile- passif. À l’inverse, si l’asthme est bien contrôlé pendant 3 à 6
ment réalisables chez l’enfant plus petit. Chez l’enfant de plus mois une diminution du traitement est alors envisagée. À chaque
de 7 ans, on mesure les volumes et débits pulmonaires avec étape, des BDCA doivent être prescrits pour soulager rapidement
réalisation d’une courbe débit-volume. Chez l’enfant, la capa- les symptômes d’asthme (toux, oppression thoracique, dyspnée,
cité vitale lente (CVL) est plus difficile à obtenir que la capacité sibilants), selon un protocole d’urgence remis et expliqué aux
vitale forcée (CVF). On utilise le rapport VEMS/CVF pour défi- parents et à l’enfant selon son niveau de compréhension.
nir l’obstruction même si ce rapport est moins sensible que le Si les enfants ont des symptômes et/ou des besoins en BDCA
VEMS/CVL. Un rapport VEMS/CVF inférieur à la limite inférieure plus de deux fois par semaine, s’ils sont réveillés au moins une
de la normale (< 5e percentile de la valeur de référence) signe nuit par semaine ou ont déjà eu des exacerbations au cours de la
l’obstruction bronchique. Néanmoins l’obstruction bronchique dernière année, le traitement d’entretien (ou de fond) avec une
est rarement observée chez l’enfant. Sa présence dans un état cli- corticothérapie inhalée doit être proposé. Le choix de la dose ini-
nique stable constitue un marqueur de sévérité. La mesure des tiale de corticothérapie inhalée va dépendre de la gravité de la
volumes pulmonaires statiques est également indispensable pour maladie en respectant les doses maximales en fonction de l’âge.
apprécier la distension thoracique à l’état stable. Chez l’enfant À tout âge, le principal traitement de fond est la corticothérapie
âgé de 3 à 5 ans, la mesure de résistances par différentes méthodes inhalée. Les mesures associées constituent une part importante du

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Figure 1. Évaluation basée sur le contrôle de


- Évaluation du diagnostic - Traitements - Symptômes quotidiens l’asthme [5] .
- Contrôle des symptômes pharmacologiques - Nombre d’exacerbations
(dont la fonction respiratoire) - Stratégies non - Effets secondaires
et des facteurs de risque pharmaceutiques - Satisfaction du patient,
- Technique d’inhalation et - Traitement des des parents
adhésion facteurs de risque - Évaluation de la fonction
- Préférences du patient, des identifiés respiratoire
parents

Évaluation de la
Évaluation Ajustement du traitement réponse au
traitement

ation Palier 5
e co nsult
tàc haqu
traitemen Consultation
e du spécialisée
iqu
ynam Palier 4
ation d pour
Évalu traitements
Palier 3 Dose spécifiques :
mayenne tiotropium
ou forte Anti-IgE
CSI/BDLA Anti-IL-5
Palier 2

Traitement Palier 1 Faible dose de CSI


Faible dose
de fond
CSI/BDLA
préféré Pas de
traitement

Autre CSI dose moyenne


Faible dose Ajout tiotropium ;
option ALT ou faible dose de ou forte ; CSI Ajout faible
de CSI à forte dose CSI + ALT
théophylline LP faible dose + ALT ; dose de CO
considérer (ou théophylline)
(ou théophylline)

Traitement BDCA à la demande ou faible dose de


BDCA à la demande
exacerbation CSI/formotérol

Figure 2. Stratégie de traitement de l’asthme par palier [5] . CSI : corticoïdes inhalés ; BDCA : bronchodilatateur de courte durée d’action ; BDLA :
bronchodilatateur de longue durée d’action ; ALT : antileucotriène ; CO : corticoïdes oraux ; IgE : immunoglobulines E ; IL-5 : interleukine 5.

traitement (éviction des allergènes, lutte contre le tabagisme passif aux possibilités de l’enfant et de sa famille [35] . La posologie habi-
ou actif, prise en charge de l’obésité). L’éducation des parents et de tuelle est d’une bouffée de 100 ␮g pour 2 kilos de poids avec un
l’enfant en fonction de son âge est également indispensable [34] . Il maximum de dix bouffées par prise en cas de symptômes. Les
est nécessaire de proposer un dispositif d’inhalation adapté à l’âge dispositifs qui peuvent être utilisés sont les aérosols doseurs pres-
de l’enfant et à son degré d’autonomie [35] . surisés couplés à une chambre d’inhalation, les aérosols doseurs
Si l’asthme n’est pas contrôlé sous corticothérapie inhalée avec autodéclenchés, les inhalateurs de poudre et les nébulisations.
une bonne prise de traitement, le principe est d’augmenter les
paliers thérapeutiques progressivement (Fig. 2, 3). Traitement des exacerbations
Le traitement d’une exacerbation repose sur un plan d’action
réalisé avec le médecin et expliqué aux parents et à l’enfant.
Traitement des symptômes intercritiques Ce plan d’action est personnalisé. La Figure 4 est une proposi-
tion. Celui-ci n’est pas standardisé et il en existe différentes sortes
Les symptômes intercritiques sont définis par des symptômes selon les équipes. Le traitement de l’exacerbation repose sur une
ponctuels à type de toux et/ou de sibilants entendus par l’enfant démarche progressive adaptée aux symptômes présents.
ou son entourage. Ces symptômes sont ponctuels et ne persistent
pas. Sinon, il s’agit d’une exacerbation (cf. infra). Les BDCA sont Bronchodilatateurs
le traitement des symptômes intercritiques. Il est nécessaire, pour Aérosols doseurs. Lors d’une exacerbation il est impor-
que ce traitement soit efficace, d’adapter le dispositif d’inhalation tant d’utiliser une chambre d’inhalation car l’obstruction des

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- Consultation spécialisée Figure 3. Stratégie thérapeutique chez l’enfant de moins de


- Diagnostics différentiels 36 mois [28] . CSI : corticoïdes inhalés ; BDCA : bronchodilata-
- Facteurs associés teur de courte durée d’action. Flèches bleues : asthme contrôlé
- Observance ? pendant 3 à 6 mois : décroissance thérapeutique ; flèches
orange : asthme non contrôlé pendant les 2–3 derniers mois :
Persistant Intermittent sévère escalade thérapeutique.
Stades de
Intermittent léger à
sévérité
modéré Persistant sévère

CSI en
nébulisation
CSI forte ± BDCA
dose ±
BDCA
Traitement CSI dose
de fond faible à
moyenne
Aucun

Pour tous : traitement en cas de symptômes aigus : BDCA ± corticoïdes oraux

Figure 4. Plan d’action en cas de crise. Cp : comprimé.


Toux incessante et/ou respiration sifflante
et/ou essoufflement et/ou oppression
thoracique

Salbutamol avec la chambre d’inhalation : ...... bouffées

10–20 min

Amélioration Pas d’amélioration

Amélioration
Poursuivre le salbutamol avec la
chambre d’inhalation :
...... bouffées x .../j pendant ... j

Salbutamol avec la chambre


d’inhalation : ...... bouffées toutes
Prendre ....................... ......mg soit ......
les 10 min pendant 30 min
cp, poursuivre le salbutamol
...... bouffées toutes les 10 min avec la
chambre d’inhalation et consulter
en urgence Pas d’amélioration
Appeler le 15 si besoin

voies aériennes va limiter la capacité de réaliser correctement Bronchodilatateurs par voie injectable. La terbutaline peut
l’inhalation et donc rendre inefficaces les bronchodilatateurs [35] . être utilisée par voie sous-cutanée après l’âge de 2 ans à la posolo-
La posologie est d’une bouffée pour 2 kg de poids, avec un maxi- gie de 10 ␮g/kg.
mum de dix bouffées [23] . La voie intraveineuse est à réserver aux services de réanimation.
Nébulisations de BDCA. La réalisation des aérosols de bron- Nébulisations d’ipratropium. Ce bronchodilatateur est effi-
chodilatateurs doit se faire sous oxygène (6 l/min). En effet, cace dans les exacerbations sévères en renforçant l’action
l’action des bronchodilatateurs peut favoriser un effet shunt et bronchodilatatrice et anti-inflammatoire. Cependant, son utili-
entraîner une hypoxémie. sation n’est pas consensuelle [36] . Il peut être utilisé en association
La posologie du salbutamol est : avec les BDCA au cours de la première heure de prise en charge [37] .
• 2,5 mg/2,5 ml si le poids est inférieur à 16 kg ; La posologie est de 0,25 mg pour les enfants de moins de 6 ans
• 5 mg/2,5 ml si le poids est supérieur à 16 kg. et de 0,5 mg pour les enfants de plus de 6 ans.
La posologie pour la terbutaline est de 0,1 à 0,2 mg/kg pour un Bronchodilatateurs de longue durée d’action (BDLA). Chez
maximum de 5 mg/2 ml. l’adolescent de plus de 12 ans, l’association corticoïdes inhalés-
Les aérosols sont répétés toutes les 20 minutes la première formotérol est efficace pour une exacerbation modérée sans
heure. Ils peuvent être répétés de nouveau toutes les 20 minutes dépasser 72 ␮g/j de formotérol [11] . Son utilisation en cas de symp-
pendant 1 heure en l’absence d’amélioration. En fonction de tômes offre une simplification thérapeutique chez les patients
l’évolution clinique, ils sont espacés progressivement, dans un ayant déjà ce traitement comme traitement de fond mais il est
deuxième temps (Annexe B). essentiel de s’assurer que l’adolescent a bien compris les limites

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Asthme de l’enfant et du nourrisson  6-039-A-65

Tableau 3.
Doses de corticoïdes inhalés considérées comme fortes.
Chez l’enfant et l’adolescent
Corticoïde inhalé 6–12 ans > 12 ans
Béclométhasone dipropionate ≥ 800 (DPI ou CFC MDI) ≥ 2000 (DPI ou CFC MDI)
≥ 320 (HFA MDI) ≥ 1000 (HFA MDI)
Budésonide ≥ 800 (MDI ou DPI) ≥ 1600 (MDI ou DPI)
Ciclésonide ≥ 160 (HFA MDI) ≥ 320 (HFA MDI)
Fluticasone propionate ≥ 500 (HFA MDI ou DPI) ≥ 1000 (HFA MDI ou DPI)
Mométasone furoate ≥ 500 (DPI) ≥ 800 (DPI)
Triamcinolone acétonide ≥ 1200 ≥ 2000
Chez l’enfant de moins de 36 mois
Corticoïde inhalé Doses « faibles à moyennes » (␮g/j) Doses « fortes » (␮g/j) Doses maximales (␮g/j)
Béclométhasone 250–500 > 500 1000
Budésonide 200–400 > 400 800
Fluticasone 100–200 > 200 400
Budésonide nébulisé - 1000–2000 NA
Béclométhasone nébulisée - 800–1600 NA

MDI : aérosol doseur (metered-dose inhaler) ; DPI : inhalateur de poudre (dry powder inhaler) ; CFC : propulseur de chlorofluorocarbones ; HFA : propulseur d’hydrofluoroalcane ;
NA : non applicable.

Tableau 4.
Définition de la sévérité de l’asthme en fonction de son contrôle, chez l’enfant de plus de 4 ans.
Asthme Intermittent Persistant léger Persistant modéré Persistant sévère
Symptômes diurnes < 1/semaine < 1/j, > 1/semaine Quotidiens Quotidiens
Exacerbations Brèves Gênant les activités et le sommeil Gênant les activités et le sommeil Fréquentes
Symptômes nocturnes < 2/mois > 2/mois > 1/semaine Fréquents
VEMS Normal Normal ou peu altéré 60–80 % des valeurs théoriques < 60 %
Variation du DEP < 20 % 20–30 % > 30 % > 30 %

VEMS : volume expiratoire maximal/seconde ; DEP : débit expiratoire de pointe.

Tableau 5.
Définition de la sévérité de l’asthme en fonction de son contrôle, chez l’enfant de moins de 36 mois.
Asthme Intermittent Persistant léger à modéré Persistant sévère
Symptômes diurnes < 1 j/semaine 1 à 2 j/semaine > 2 j/semaine
Symptômes nocturnes < 1 nuit/mois 1 à 2 nuits/mois > 2 nuits/mois
Retentissement sur les activités de la vie quotidienne Aucun Léger Important
␤2-mimétique de courte durée d’action < 1 j/semaine 1 à 2 j/semaine > 4 j/mois
Exacerbations 0 à 1 dans l’année ≥ 2 sur les 6 derniers mois

On ajoute l’asthme intermittent sévère à ces trois définitions : exacerbations fréquentes sans symptôme intercrise.

de son utilisation en fonction de la sévérité de l’exacerbation et corticoïdes inhalés à des posologies élevées, surtout associée à des
de la dose maximale à respecter. traitements répétés par corticoïdes systémiques, pourrait avoir un
retentissement sur la minéralisation osseuse, indiquant la réalisa-
tion d’une ostéodensitométrie mais l’effet des corticoïdes inhalés
Traitement de fond sur la minéralisation osseuse reste controversé [39] .
Corticothérapie inhalée Antileucotriènes
La corticothérapie inhalée est le traitement de première inten-
Le Montelukast® est utilisable chez l’enfant asthmatique à partir
tion dans le traitement de fond de l’asthme. Elle réduit la
de 6 mois. Dans l’asthme préscolaire, il est habituellement utilisé
mortalité, les symptômes et les exacerbations et améliore la fonc-
chez les enfants avec un profil d’asthme léger viro-induit, unique-
tion respiratoire [11] .
ment en association avec les corticoïdes inhalés avant l’âge de 2
La posologie est à adapter à l’âge (Tableau 3) et à la sévérité
ans. Chez l’enfant de plus de 2 ans, il peut être utilisé seul ou en
clinique de l’asthme. Il est indispensable à chaque consultation
association. Il est habituellement utilisé pour l’asthme induit par
de rechercher la dose minimale efficace pour éviter la surve-
l’exercice, ou lors d’un asthme non contrôlé par la corticothérapie
nue d’effets secondaires. Les corticoïdes inhalés à forte dose
inhalée seule.
peuvent à long terme entraîner un retard statural, des troubles
La posologie est de 4 mg/j pour les enfants âgés de 6 mois à
du métabolisme osseux (ostéoporose, ostéopénie) et une insuffi-
6 ans, 5 mg/j entre 6 et 14 ans, 10 mg/j au-delà.
sance corticosurrénalienne [38, 39] . On observe un ralentissement
de la vitesse de croissance modéré de 0,43 cm au cours de la pre-
mière année de mise en place d’un traitement par fluticasone à la
Bronchodilatateurs de longue durée d’action
dose de 200 ␮g/j, avec un retentissement sur la croissance finale de Les BDLA doivent toujours être utilisés en association avec une
moins de 1 cm [38] . Pour des posologies prolongées et supérieures corticothérapie inhalée. Ils ont l’autorisation de mise sur le mar-
à 400 ␮g/j d’équivalent budésonide, un contrôle de l’axe surré- ché (AMM) à partir de l’âge de 4 ans. Ils sont utilisés pour améliorer
nalien à l’arrêt du traitement est conseillé. Enfin, l’utilisation des le contrôle de l’asthme d’un enfant sous corticothérapie inhalée,

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Figure 5. Illustration de la physiopathologie de


Inflammation chronique : - Pathogène Inflammation l’asthme que l’on peut proposer aux parents et
- Rétrécissement (virus, bactérie) majeure,
Pas d’inflammation, à l’enfant au cours d’une séance d’éducation
relatif de la - Irritant (tabac, diminution de la
calibre bronchique thérapeutique.
lumière bronchique pollution) lumière
normal
- Augmentation de - Allergène bronchique par :
la cellularité - contraction du
muscle lisse
bronchique
- mucus

Bronche normale Bronche chez un Bronche chez un


asthmatique hors asthmatique en
exacerbation exacerbation

Figure 6. Illustration de l’action des traitements


L’objectif du traitement
Pathogène sur l’asthme que l’on peut proposer aux parents
est de tendre vers des
(virus, et à l’enfant au cours d’une séance d’éducation
bronches normales
bactérie) thérapeutique. Le médecin peut préciser l’effet
- Irritant des corticoïdes oraux sur ce schéma en cas
(tabac, d’asthme sévère.
Éviction des facteurs pollution)
favorisants : tabac, - Allergène
Bronchodilatateur de
allergènes, vaccination courte durée d’action
antigrippale en cas d’exacerbation

Corticothérapie inhalée ±
Diminution de l’inflammation
chronique et évite les
exacerbations

pour lequel les symptômes intercritiques sont fréquents. Il existe après 3 jours consécutifs de traitement bien conduit. Ce délai
deux types de molécules à notre disposition : le salmétérol et le for- minimal doit être respecté pour juger de l’effet thérapeutique
motérol. Il est préférable de prescrire cette molécule en association avant chaque augmentation de dose. En cas d’insuffisance d’effet
fixe (Sérétide® ou Symbicort® par exemple). thérapeutique et en l’absence de signe de mauvaise tolérance,
la dose est progressivement augmentée par palier, sous contrôle
Anticorps monoclonaux de la théophyllinémie. Le risque lié aux effets secondaires rend
exceptionnelle son utilisation.
L’indication des anticorps monoclonaux est celle d’un asthme
sévère, avec une sensibilisation à au moins un pneumallergène,
qui reste symptomatique sous une corticothérapie inhalée opti-
male, en association avec des BDLA et des antileucotriènes. Le plus  Suivi de l’enfant asthmatique
ancien est l’anticorps monoclonal humanisé d’origine murine
qui se lie aux IgE circulantes, empêchant leur fixation aux récep-
À chaque consultation – dont le rythme est à définir en fonction
teurs cellulaires : l’omalizumab [40] . La posologie de l’omalizumab
du contrôle et de la sévérité de la maladie – il convient d’évaluer le
dépend du poids et du taux sérique des IgE totales. Il s’administre
contrôle de la maladie, vérifier la technique d’inhalation, vérifier
par voie sous-cutanée.
l’éviction des facteurs favorisants (tabagisme passif ou actif, aller-
D’autres anticorps monoclonaux existent chez l’adulte et vont
gènes, etc.). La saisonnalité des symptômes et des exacerbations
être disponibles chez l’enfant. Le mépolizumab, le reslizumab et
doit être prise en compte [43] . Le traitement peut donc être allégé
le benralizumab sont des nouveaux traitements qui ciblent l’IL-
en période estivale chez un enfant ayant un asthme viro-induit.
5 humaine, réduisant ainsi la production et la durée de vie des
Chez un enfant ayant un phénotype d’asthme atopique, en fonc-
éosinophiles [41, 42] .
tion de l’allergène mis en cause, le traitement peut également
être adapté à la saison. Par exemple, chez un enfant asthmatique
Théophylline retard allergique aux pollens, le traitement peut être intensifié en saison
La prescription de cette base xanthique est devenue rare. Les pollinique. Il faut rechercher un cumul de facteurs déclenchants
taux plasmatiques atteignent un état d’équilibre au minimum (virus et allergie par exemple).

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Asthme de l’enfant et du nourrisson  6-039-A-65

Tableau 6.
Exemples d’ordonnances.
Enfant de 3 ans Adolescent de 15 ans
En tête Nom – Prénom de l’enfant, poids/date de
naissance, date de prescription
Prescription Exemple 1. Flixotide® 50 ␮g Exemple 1. Budésonide/formotérol 200 ␮g/6 ␮g (en
2 bouffées matin et soir avec la chambre d’inhalation, bien association fixe) (Symbicort® Turbuhaler)
rincer la bouche ensuite 1 bouffée matin et soir, bien rincer la bouche ensuite
Utilisation possible en cas de symptômes intercritiques ou
d’exacerbation légère sans dépasser 6 inhalations par jour
Exemple 2. Une chambre d’inhalation avec masque (prescrire Exemple 2. Terbutaline 500 ␮g (Bricanyl® Turbuhaler)
de préférence la chambre montrée en consultation ou en séance 1 bouffée 15 min avant chaque effort
d’éducation thérapeutique. La mention « non substituable »
peut être précisée. Préciser également les modalités de
nettoyage de la chambre d’inhalation : nettoyer au savon et à
l’eau, sans éponge, rincer et laisser sécher, sans essuyer)
Exemple 3. Ventoline® 100 ␮g Exemple 3. Ventoline® 100 ␮g
10 bouffées avec la chambre d’inhalation, selon protocole en 10 bouffées avec la chambre d’inhalation, selon protocole
cas d’exacerbation modérée à sévère en cas d’exacerbation modérée à sévère
Exemple 4. 1 chambre d’inhalation (préférer la chambre
d’inhalation Able SpacerTM rétractable pour l’adolescent :
favorise la compliance)
Bas de page Mention « Ordonnance pour 6 mois, à renouveler » + signature

L’objectif est d’ajuster le traitement en fonction du contrôle de • une hyperéosinophilie sanguine ou respiratoire.
l’asthme évalué au cours des 4 dernières semaines, d’évaluer le L’entretien avec l’enfant et la famille et l’examen clinique sont
risque de survenue d’une exacerbation sévère et le risque d’une les principaux éléments nécessaires pour évaluer le contrôle de
altération de la fonction respiratoire. l’asthme.
Le contrôle de l’asthme est évalué sur le nombre de manifes- La surveillance de l’inflammation bronchique (NO exhalé,
tations diurnes (> 2/semaine), le nombre de réveils nocturnes expectoration induite, évaluation de l’hyperréactivité bron-
(oui/non), la présence de symptômes à l’effort (oui/non), chique) peut également guider dans la décroissance de la
l’utilisation des BDCA (> 2/semaine). Il existe des questionnaires thérapeutique [11] .
disponibles en fonction de l’âge pour évaluer le contrôle [44, 45] . L’éducation thérapeutique doit être réalisée au diagnostic de
la maladie et doit être répétée, si nécessaire à chaque consul-
Le contrôle de la maladie permet de classer l’asthme selon dif- tation et il convient d’adresser l’enfant et ses parents à des
férents stades de sévérité : un asthme non contrôlé est sévère séances dédiées animées par des infirmier(e)s spécialisé(e)s.
(Tableaux 4, 5). Devant tout asthme non contrôlé, il faut rechercher une mauvaise
Les facteurs de risque d’une mauvaise fonction respiratoire sont observance thérapeutique [46, 47] , une mauvaise technique de réali-
également à rechercher : sation des thérapeutiques et/ou un matériel défectueux (chambre
• l’exposition à un tabagisme passif ; d’inhalation, nébuliseur) ainsi que l’exposition environnemen-
• une mauvaise fonction respiratoire au cours de la petite tale à des facteurs de risque (Fig. 1). Les séances d’éducation
enfance ; thérapeutique permettent d’expliquer la physiopathologie de
• une absence de traitement par corticothérapie inhalée ; l’asthme et l’action des traitements aux parents et aux enfants
(Fig. 5, 6). Les séances vont permettre d’apprendre l’autonomie
aux parents et aux enfants. Cette autonomie est nécessaire à la
gestion thérapeutique de l’asthme. Les ordonnances données aux
“ Points essentiels parents ou aux adolescents doivent également être expliquées en
distinguant le traitement de fond du traitement d’urgence. Elles
sont adaptées à l’âge de l’enfant (Tableau 6).
• L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente de
l’enfant.
• Le diagnostic de l’asthme est clinique. Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
• Aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour d’intérêts en relation avec cet article.
poser le diagnostic (la radiographie de thorax est utile
pour éliminer un diagnostic différentiel, les TCA sont utiles
pour préciser le caractère atopique de l’asthme, les EFR  Annexe A. Cas clinique : asthme
permettent d’évaluer le retentissement et d’apprécier la
sévérité de l’asthme).
préscolaire, scolaire
• Étant donné le caractère inflammatoire de l’asthme, la
Présentation initiale
corticothérapie inhalée constitue le principal traitement de
l’asthme de l’enfant. Un nourrisson présente à l’âge de 3 mois un premier épisode
• Les BLDA ne doivent jamais être utilisés seuls. de bronchiolite. Celui-ci est bien toléré cliniquement. Il continue
• La chambre d’inhalation doit systématiquement être uti- à bien prendre ses biberons et présente des signes de lutte modé-
lisée en cas d’exacerbation modérée à sévère, quel que soit rés. Après une prise en charge simple avec un fractionnement des
biberons et une désobstruction rhinopharyngée l’évolution est
l’âge de l’enfant.
bonne. Il présente de nouveaux deux épisodes sifflants, à chaque
• La recherche et l’éviction des facteurs favorisants sont
fois déclenchés par une rhinopharyngite fébrile. Un des épisodes
un point clé de chaque consultation. a nécessité une hospitalisation avec oxygénothérapie. Il n’y a pas
• L’éducation thérapeutique constitue un point clé de la d’atopie personnelle ni familiale. Le diagnostic d’asthme du nour-
prise en charge de l’enfant asthmatique. risson est posé à la suite du troisième épisode sifflant. Son médecin
de ville, 2 semaines après la sortie d’hospitalisation, vérifie la

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courbe staturopondérale. Il demande une radiologie de thorax de Sous 3 l/min d’oxygène la saturation est à 93 %. Un aérosol de
face, bien inspirée, qui est normale. Après l’hospitalisation, il a été Ventoline® 5 mg et d’Atrovent® est réalisé à 10 minutes du pre-
mis sous corticothérapie inhalée de type fluticasone 50 ␮g, à rai- mier. Les aérosols de ␤2-mimétiques et de bromure d’ipratropium
son de deux bouffées en chambre d’inhalation matin et soir. Son sont poursuivis. La réponse clinique aux bronchodilatateurs est
médecin traitant vérifie que la chambre d’inhalation est adaptée bonne et il n’est pas nécessaire de donner du sulfate de magnésium
à l’enfant et que la technique d’inhalation est correctement réali- ni d’appeler la réanimation.
sée. La maman qui est présente en consultation a bien compris la
différence entre le traitement de fond et le traitement de crise. Elle
sait reconnaître les signes d’exacerbation chez son enfant et gère
Conclusion
bien l’utilisation des bronchodilatateurs de courte durée d’action À l’arrivée aux urgences, cet enfant présente une crise d’asthme
(BDCA). Le médecin traitant vérifie l’absence de tabagisme pas- aigu grave. Le traitement donné est inefficace au domicile pour
sif. Il explique également à la maman que l’évolution vers un deux raisons. La raison majeure réside dans le fait que le spray
asthme est incertaine. L’absence d’atopie familiale et personnelle est donné directement dans la bouche. Lors d’un bronchospasme
est plutôt rassurante. important, un enfant ne peut pas réaliser correctement un débit
inspiratoire suffisant pour permettre une bonne diffusion des
Évolution vers un asthme bronchodilatateurs. Il faut retenir que le traitement de crise, s’il
est prescrit en spray, doit toujours être associé à une chambre
Le traitement est progressivement arrêté au bout de 1 an sans d’inhalation adaptée. La deuxième raison est l’utilisation d’une
symptôme. À l’âge de 5 ans et demi, il présente depuis plusieurs dose insuffisante de corticothérapie orale. En cas d’exacerbation
semaines une toux nocturne qui le réveille, et une toux isolée la la corticothérapie doit toujours être associée aux bronchodilata-
journée. La maman a dû administrer le BDCA trois fois au cours teurs, même si l’enfant a reçu des corticoïdes au domicile. La
du dernier mois en spray direct dans la bouche. Dans le mois présence d’une difficulté pour parler, de sueurs et bien évidem-
précédent, il n’est pas allé à l’école pendant 2 jours à cause des ment d’une hypoxie sont des critères de gravité. L’évolution ici
symptômes d’asthme, et a dû recevoir des corticoïdes oraux par ses est bonne, mais il est important de rester initialement auprès de
parents. L’asthme est actuellement un asthme persistant sévère, l’enfant pour voir sa réponse à l’oxygénothérapie et aux broncho-
non contrôlé. Le médecin traitant change la chambre d’inhalation dilatateurs.
qui est devenue trop petite, reprend les corticoïdes inhalés qui
ont été arrêtés il y a 1 an. Il insiste de nouveau sur l’importance
d’utiliser les sprays avec la chambre d’inhalation. Il prévoit un  Références
bilan allergologique avec la réalisation de tests cutanés allergiques
et s’assure de la bonne croissance staturopondérale. [1] Asher I, Pearce N. Global burden of asthma among children. Int J
Tuberc Lung Dis 2014;18:1269–78.
[2] Beasley R, Semprini A, Mitchell EA. Risk factors for asthma: is pre-
Conclusion vention possible? Lancet 2015;386:1075–85.
Le diagnostic d’asthme du nourrisson est important car il évite [3] Delmas M-C, Guignon N, Leynaert B, Annesi-Maesano I, Com-Ruelle
L, Gonzalez L, et al. Prevalence and control of asthma in young children
de sous-traiter l’asthme. Il faut s’assurer avant de poser le diag-
in France. Rev Mal Respir 2012;29:688–96.
nostic d’asthme que la croissance et la radiologie de thorax
[4] InVS. Disponible sur : http://invs.santepubliquefrance.fr//Dossiers-
sont normales. Il est important de vérifier la bonne technique thematiques/Maladies-chroniques-et-
d’inhalation avec la chambre d’inhalation de l’enfant à chaque traumatismes/Asthme/Surveillance-epidemiologique-de-l-asthme-en-
consultation. L’asthme est une maladie d’évolution variable. Les France/Hospitalisations.
traitements de fond peuvent être arrêtés mais cela ne signifie pas [5] (*NEW) 2018 GINA Report: Global Strategy for Asthma Manage-
que l’asthme est « guéri ». Il faut donc rester attentif à la présence ment and Prevention Internet. Glob. Initiat. Asthma - GINA. cité 5 avr
des symptômes intercritiques : ici la toux nocturne et diurne. Le 2018. Disponible sur : http://ginasthma.org/2018-gina-report-global-
traitement par bronchodilatateur en spray direct dans la bouche strategy-for-asthma-management-and-prevention/.
ne peut être efficace car le traitement n’est pas inhalé correcte- [6] Mallol J, Crane J, von Mutius E, Odhiambo J, Keil U, Stewart A,
ment. Le bilan allergologique est nécessaire car l’évolution est et al. The International Study of Asthma and Allergies in Childhood
celle d’un asthme, avec possiblement l’apparition d’un phénotype (ISAAC) Phase Three: a global synthesis. Allergol Immunopathol
atopique. À 5 ans et demi les explorations fonctionnelles sont par- 2013;41:73–85.
fois difficiles à réaliser mais il faut les faire dès que possible pour [7] Halfon N, Newacheck PW. Childhood asthma and poverty: differential
s’assurer de l’absence d’une obstruction (témoin d’un asthme plus impacts and utilization of health services. Pediatrics 1993;91:56–61.
sévère). [8] Just J, Bourgoin-Heck M, Amat F. Clinical phenotypes in asthma
during childhood. Clin Exp Allergy 2017;47:848–55.
[9] Hirose M, Horiguchi T. Asthma phenotypes. J Gen Fam Med
 Annexe B. Cas clinique : [10]
2017;18:189–94.
Just J, Gouvis-Echraghi R, Couderc R, Guillemot-Lambert N, Saint-
exacerbation Pierre P. Novel severe wheezy young children phenotypes: boys atopic
multiple-trigger and girls nonatopic uncontrolled wheeze. J Allergy
Un enfant de 9 ans, 30 kg, se présente aux urgences pour Clin Immunol 2012;130, 103–110.e8.
une toux avec des sifflements entendus par les parents depuis [11] 2019 GINA Report, Global Strategy for Asthma Management and
48 heures. Les parents ont administré de la Ventoline® durant Prevention Internet 2019. Disponible sur : https://ginasthma.org/gina-
les 24 dernières heures en spray direct dans la bouche et un reports/.
comprimé de 20 mg de Solupred® . Ces traitements sont celui [12] Just J, Saint-Pierre P, Gouvis-Echraghi R, Laoudi Y, Roufai L, Momas
du papa. L’enfant n’a aucun antécédent. Ils décident d’amener I, et al. Childhood allergic asthma is not a single phenotype. J Pediatr
leur enfant aux urgences car les symptômes ne passent pas. Aux 2014;164:815–20.
urgences, l’enfant est fatigué, il présente des sueurs, pas de trouble [13] Martinez FD, Wright AL, Taussig LM, Holberg CJ, Halonen M, Mor-
de la conscience, il a des difficultés pour parler. Il est polypnéique, gan WJ. Asthma and wheezing in the first six years of life. The Group
Health Medical Associates. N Engl J Med 1995;332:133–8.
et présente des signes de lutte majeurs. Sa saturation est de 85 % en
[14] Henderson J, Granell R, Heron J, Sherriff A, Simpson A, Woodcock
air ambiant. À l’auscultation, le médecin a du mal à percevoir un A, et al. Associations of wheezing phenotypes in the first 6 years of life
murmure vésiculaire. Il le met d’emblée sous lunettes d’oxygène with atopy, lung function and airway responsiveness in mid-childhood.
pour obtenir une saturation supérieure à 92 %. Il est installé dans Thorax 2008;63:974–80.
une position bien assise sur un brancard et reçoit un aérosol de sal- [15] Savenije OE, Granell R, Caudri D, Koppelman GH, Smit HA, Wijga
butamol à 5 mg sous 6 l/min d’oxygène. Le médecin reste auprès A, et al. Comparison of childhood wheezing phenotypes in 2 birth
de lui pour voir l’évolution, une voie d’abord veineuse est posée. Il cohorts: ALSPAC and PIAMA. J Allergy Clin Immunol 2011;127,
reçoit immédiatement 60 mg de Solu-Médrol® par voie veineuse. 1505–1512.e14.

10 EMC - Pneumologie

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Asthme de l’enfant et du nourrisson  6-039-A-65

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I. Naiim Habib, Chef de clinique assistante.


V. Houdouin, Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier (veronique.houdouin@aphp.fr).
Service de pneumologie et d’allergologie, Centre de ressources et de compétences pour la mucoviscidose (CRCM) pédiatrique, Hôpital universitaire Robert-
Debré, 48, boulevard Serrurier, 75019 Paris, France.
Université de Paris, Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Naiim Habib I, Houdouin V. Asthme de l’enfant et du nourrisson. EMC - Pneumologie 2020;0(0):1-11
[Article 6-039-A-65].

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