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2016
w
2016
Sommaire 5
Sommaire
Diagnostic et Prise en charge de l’APLV.........................................................5
Définition - Données épidémiologiques sur l’allergie alimentaire.......................... 5
Définition :................................................................................................................. 5
Données épidémiologiques ....................................................................................... 6
Dans le monde.......................................................................................................... 6
En Algérie . ............................................................................................................... 7
Démarche diagnostiquede l’ APLV....................................................................10
Anamnèse.................................................................................................................. 10
Examen clinique et principales manifestations cliniques.................................... 10
Les Tests diagnostiques de l’APLV ........................................................................ 14
Pricks tests cutanés ............................................................................................... 14
Atopy Patch test...................................................................................................... 15
IgE spécifiques . ..................................................................................................... 16
Test de Provocation Oral (TPO) ............................................................................. 17
Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache. ...........................22
Objectifs..................................................................................................................... 22
Prise en charge diététique........................................................................................ 22
Éviction des produits laitiers ................................................................................. 22
Les produits de substitution du lait de vache ......................................................... 22
Diversification.......................................................................................................... 25
Supplémentation médicamenteuse orale en calcium ............................................ 26
Education thérapeutique......................................................................................... 26
Durée du régime .................................................................................................... 27
Test de réintroduction . ........................................................................................... 27
Traitement des manifestations aigues.................................................................... 32
Évolution.........................................................................................................35
Induction de la tolérance orale.......................................................................37
Qu’est ce que l’induction de tolérance ?................................................................ 37
Modalités. .......................................................................................................37
Education thérapeutique ......................................................................................... 40
Critères d’arrêt de l’ITO ........................................................................................... 40
Documents à remettre aux parents ....................................................................... 40
Education thérapeutique.......................................................................................... 41
Prévention.......................................................................................................43
Recommandations chez les nourrissons à risque de développer une allergie:.43
QCM................................................................................................................45
cas clinique......................................................................................................50
annexes ...........................................................................................................53
6 Préface
Préface
Pr R. BOUKARI
8 2016
Diagnostic
et Prise en charge
de l’APLV
1. D
éfinition - Données épidémiologiques sur
l’allergie alimentaire
1. 1. Définition :
• C
’est l’ensemble des manifestations cliniques néfastes
pour la santé induites par une réaction immunologique
spécifique et reproductible à l’ingestion de l’aliment.
• C
ette réaction immunologique peut être IgE médiée , non
IgE médiée ou mixte .
• L
’allergie alimentaire est à différencier de l’intolérance qui
se caractérise par des symptômes prenant l’apparence
d’une réaction allergique, liée à un mécanisme non
immunologique , soit pharmacologique par histamino-
libération « fausses allergies » ou enzymatique « déficit en
lactase intestinale. »
• Habituellement chez l’enfant, les allergènes les plus
incriminés sont le lait, l’ œuf, le poisson et l’arachide.
• L’allergie aux protéines du lait de vache est la première
allergie alimentaire à apparaître chez l’enfant avec une
prévalence croissante pouvant être expliquée par le recul
de l’allaitement maternel et le recours à l’alimentation par
des formules à base de lait de vache.
10 Diagnostic et Prise en charge de l’APLV
2. Données épidémiologiques
2. 1. Dans le monde
• L
a prévalence de l’allergie alimentaire est en augmentation
partout dans le monde et constitue aujourd’hui un sujet
de préoccupation majeure du fait de son impact socio-
économique et de sa gravité potentielle .
• D
’une manière générale , l’allergie alimentaire partage
les mêmes facteurs de risque que les autres maladies
allergiques .
• D
e nombreux facteurs de risques sont associés au
développement de la sensibilisation et de l’allergie aux
aliments, parmi lesquels l’histoire familiale d’atopie , le
sexe masculin , le changement du mode d’alimentation et
d’environnement. D’autres facteurs jouent un rôle important
notamment la date , la dose et la voie d’administration de
l’allergène alimentaire.
• L
’allergie alimentaire est classée par OMS au 4ème rang
des maladies chroniques après les cancers, les maladies
cardiovasculaires et le SIDA.
• L
es données de l’institut national de la santé NHIS aux US
rapportent que la prévalence de l’allergie alimentaire est
passée de 3,4% entre les années 1997_ 1999 à 5,1% dans
les années 2009- 2011.
• E
n 1994, Young et al rapporte un taux de prévalence
ressentie ( symptômes rapportés par les patients ) de
l’allergie alimentaire de 20,4% au Royaume Uni , Zuberbier
rapporte en 2004 un taux de 35% à Berlin.
• A
près investigation allergologique, la prévalence corrigée
varie entre 1,4 et 1,8% au Royaume uni et à 3,6% à Berlin.
• E
n France, F. Rancé retrouve une prévalence de 4.7% lors
d’ une enquête par questionnaire sur 3500 enfants âgés de
Diagnostic et Prise en charge de l’APLV 11
2-14 ans en milieu scolaire .
• A
ux USA, RS. Gupta et al retrouve en 2011 une prévalence
de 8% sur une enquête randomisée ( 40104 enfants âgés de
moins de 18 ans ) .
• B
I. Nwaru et al a publié en 2014, une méta -analyse
regroupant 56 études menées entre 2000 et 2012 dans
une population générale regroupant adultes et enfants qui
retrouve une prévalence autour de 6%.
• L
es taux de prévalence très hétérogènes constatés sont
en rapport avec des différences dans la méthodologie
de l’étude, les tranches d’âge étudiées , les variations
géographiques et les habitudes alimentaires de chaque
pays.
• P
our ces raisons, il est apparu nécessaire de standardiser
les critères diagnostiques et la méthodologie des enquêtes
de prévalence de l’allergie alimentaire .
• C
’est l’objectif que s’est fixé le projet Européen Euro
Prevall qui met en place une base de donnée européenne
concernant les AA .
• E
n ce qui concerne l’allergie aux protéines du lait de vache
, selon les critères diagnostiques retenus , BI Nwaru et
al retrouve dans la méta analyse de 2014 des taux de
prévalence variant de 2.3% d’ allergie ressentie à 0.6 %
après test de provocation oral .
• E
uro Prevall birth , à partir d’une cohorte de12049 nouveau-
nés recrutés dans 9 pays européens retrouve une incidence
d’APLV confirmée par TPO de moins de 1% chez les enfants
de moins de 2 ans .
2. 2. En Algérie
• L
es données épidémiologiques concernant l’allergie
alimentaire sont insuffisantes dans notre pays, car peu
d’études ont été menées.
• O.Ibsaine a effectué la première étude sur l’incidence de
12 Diagnostic et Prise en charge de l’APLV
[1] Kristen D, Jackson, LaJeana D, Howie, Lara J Akinbami. NHIS Trends in Allergic
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Diagnostic et Prise en charge de l’APLV 13
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14 Démarche diagnostique de l’ APLV
Démarche diagnostique
de l’ APLV
1. Anamnèse
2. E
xamen clinique et principales manifestations
cliniques
• L
a majorité des enfants développent les symptômes de
l’APLV avant l’âge de 6 mois .
• C
es symptômes apparaissent le plus souvent dans la
semaine qui suit l’introduction des protéines du LV, plus
rarement plusieurs semaines après cette introduction.
• L
’ examen clinique est en général normal avec un bon
développement staturo - pondéral , mais il faut s’attacher
à rechercher :
Démarche diagnostique de l’ APLV 15
–– Un déficit pondéral
–– Une pâleur cutanéo-muqueuse
–– Une dermatite atopique
–– Des râles sibilants
–– Une rhinorrhée
• L
es manifestations cliniques de l’APLV, comme dans
toute autre allergie alimentaire, sont très polymorphes et
touchent le plus souvent plusieurs organes à la fois.
•
• Les symptômes les plus fréquents: tableau N:1
•
Manifestations cliniques %
Digestives 50 à 60
Cutanées 10 à 39
Respiratoires 20 à 30
Choc anaphylactique 0,8 à 9
•
• C
es manifestations sont rarement isolées et sont corrélées
à la sévérité de l’APLV.
• D
ans 92 % des cas, les nourrissons présentent 2 ou
plusieurs symptômes, soit d’emblée ou s’associant au fil du
temps.
• L
e délai d’apparition des symptômes par rapport à
l’ingestion permet d’évoquer le mécanisme immunologique
en cause .
–– Dans les formes IgE-dépendantes, les symptômes
apparaissent dans les 2 heures suivant l’ingestion de
lait de vache
–– Dans les formes non IgE-dépendantes, les manifestations
cliniques sont plus tardives .
16 Démarche diagnostique de l’ APLV
• L
’APLV peut être aussi classée selon la sévérité des signes
cliniques.
• L
es formes sévères comportent une ou plusieurs
manifestations cliniques suivantes (consensus européen):
–– Digestives: Stagnation pondérale, entéropathie avec
fuite protéique
–– Cutanées: eczéma avec retentissement sur la courbe
de croissance, hypo albuminémie et anémie
–– Respiratoires: œdème laryngé
–– Systémiques: Choc anaphylactique
• D
ans les formes non IgE dépendantes, il existe 2 entités
émergentes:
-- Le syndrome d’entérocolite induit par les protéines
alimentaires ( SEIPA) : caractérisé par des
vomissements explosifs répétés, une hypotonie, une
pâleur et parfois un choc hypovolémique / hypotension
et une diarrhée
-- L’œsophagite à éosinophiles : entité anatomo-clinique
touchant surtout l’enfant et l’adulte jeune caractérisée
18 Démarche diagnostique de l’ APLV
• L
a démarche diagnostique devant une suspicion d’allergie
aux protéines du lait de vache comporte les prick tests, le
dosage des IgE sériques spécifiques, les patch tests et le
test de provocation par voie orale.
• L
e test de provocation par voie orale à visée diagnostique,
test d’éviction-réintroduction, représente le test de
référence pour prouver l’allergie au lait de vache quelle
que soit la forme immunologique .
• E
n l’absence de démarche diagnostique rigoureuse de
l’allergie alimentaire incluant le TPO, le risque de sur
diagnostic ou de sous diagnostic est élevé et par conséquent
celui également de sur traitement ou de sous traitement.
• L
e challenge aujourd’hui est de développer des outils
diagnostiques qui réduisent les indications des tests de
provocation par voie orale tout en gardant des performances
diagnostiques correctes.
3. 3. IgE spécifiques
• L
e dosage des IgE spécifiques sériques est effectué en
complément des Prick tests ou en leur absence lorsque
ceux ci ne sont pas réalisables ( Dermographisme - lésions
cutanées étendues - prise d’anti-histaminiques- non
disponibles).
–– La mesure des anticorps IgE circulants fournit une
évaluation objective de la sensibilisation à un allergène.
–– La mesure quantitative des IgE spécifiques est effectuée
par des méthodes in vitro standardisées : méthodes
immuno enzymatiques (Immulite) ou Fluoro-immuno-
enzymatiques (Immuno CAP)
–– Leur limite de détection est de 0,1kUI/L, le seuil possible
de significativité clinique est de 0,35 kUI/L.
–– Une valeur seuil > 0.35 kU/L à la même performance
qu’un PT supérieur à 3 mm avec une bonne sensibilité
mais une faible spécificité .
–– Un taux d’IgE spécifique négatif ne permet pas de
conclure.
–– Le dosage des IgE sériques spécifiques est disponible
pour le lait de vache et les protéines du lait (alpha-
lactalbumine, béta-lactoglobuline et caséine). mais en
pratique seul le dosage unitaire des IgE spécifiques F2
( lait de vache ) est utile pour le diagnostic initial.
–– Des seuils prédictifs des IgE spécifiques ont été
effectués avec la technique Immuno CAP (dosage
quantitatif plus précis mais coûteux ) . Les seuils fixés
avec cette technique ne peuvent pas être extrapolés à
Démarche diagnostique de l’ APLV 21
une autre technique .
––
L’utilisation de ces valeurs seuils, étant donné leur
grande variabilité selon l’âge et la population, n’est pas
recommandée en routine.
-- L’avenir est dans la détection des IgE spécifiques pour
les protéines du lait de vache à l’aide de la technique
en microarray. La technique nécessite seulement 20
microlitres de sérum. Son intérêt est de permettre la
détection des épitopes spécifiques du lait et d’identifier
ainsi les allergies persistantes aux protéines du lait de
vache.
es Prick test et le dosage des IgE spécifiques sont utiles au diagnostic quel que
L
soit l’âge, mais la combinaison des 2 n’est pas nécessaire.
• L
es tests multiallergéniques semi quantitatifs multiples
n’ont pas de place dans la diagnostic de l’APLV car ils ne
sont pas standardisés et sont source de confusion.
IgE < 0,35 IgE > 0,35 IgE > 0,7 IgE < 0,7
Pas de TPO TPO TPO OBLIGATOIRE TPO OBLIGATOIRE TPO TPO OBLIGATOIRE
nécessaire Dosage IgE inutile Pas de TPO nécessaire Dosage IgE inutile
Pas d’APLV Prick test et IgE
APLV
Arrêt Non discriminants
confirmée
Exclusion inutiles
24 Démarche diagnostique de l’ APLV
• S
chématiquement, en accord avec les recommandations
du DRACMA trois situations sont possibles :
–– En cas de faible probabilité diagnostique d’APLV :
• Si les tests initiaux ( PT et IgE spécifiques) sont négatifs,
le Dc d’APLV est peu vraisemblable , le TPO n’ est pas
utile et le régime d’éviction doit être suspendu .
• Si PT négatif et IgE sp > 0.35 , le TPO est nécessaire
• Si le PT positif , le TPO est nécessaire . IgE inutile .
–– En cas de probabilité diagnostique modérée :
• Prick-tests et/ou IgE spécifiques en technique Immuno
Cap ne sont pas discriminants, les ATP tests ne sont
pas validés et par conséquent on ne peut pas faire
l’économie du TPO qui devient indispensable .
–– En cas de forte probabilité diagnostique : Présence
d’une suspicion d’allergie IgE dépendante
• APLV avec Anaphylaxie : Pas de TPO Dc , le TPO est
potentiellement dangereux et contre indiqué.
• Réaction allergique importante généralisée dans un
seul organe ( urticaire , angiooedème , vomissements
, symptômes respiratoires ) survenue immédiatement (
dans les 2 h) après ingestion
-- si les prick-tests et /ou les IgE spécifiques positifs >
0.70 , le TPO n’est généralement pas nécessaire.
-- Si les PT et/ou IgE sont négatifs , le TPO est nécessaire.
Dans tous les cas où le TPO diagnostique est indiqué , il sera réalisé après une
période d’éviction des PLV allant de 2 à 4 semaines .
Démarche diagnostique de l’ APLV 25
Prise en charge
de l’allergie aux protéines
du lait de vache
1. Objectifs
• D
isparition des signes cliniques de l’allergie aux protéines
de lait de vache (APLV) sous régime d’éviction et de
substitution
• A
ssurer à l’enfant les apports nutritionnels nécessaires à
sa croissance et à son développement
• A
méliorer l’adhésion des parents et par la suite de l’enfant
au traitement par l’éducation thérapeutique
2. 2. 2. 3. C
e qu’il ne faut pas utiliser : produits inappropriés
(à proscrire)
–– Les hydrolysats partiels« hypoallergéniques « HA »
-- Induisent des réactions allergiques chez environ 50%
des enfants allergiques au PLV et sont contre-indiqués
dansl’APLV
–– Laits de chèvre, brebis, jument, ânesse, chamelle
-- Ont une réaction croisée avec le lait de vache (forte
homologie de structure entre les protéines).
-- Leur composition (teneur en protéines, lipides,
acide folique et minéraux) est inadaptée aux besoins
nutritionnels du nourrisson.
–– Les « jus » de riz, de coco, d’amande ou de châtaigne
-- n’ont aucune place dans le traitement et ne répondent
pas aux besoins nutritionnels.
2. 3. Diversification
• L
a diversification se fera comme chez l’ enfant non
allergique . Elle débutera entre 4 et 6 mois, un aliment à la
fois, jamais sous forme de mélange de légumes ou de fruits
et sans produits laitiers ni aliments contenant du lait.
• O
n pourra utiliser soit les substituts de lait à base de
protéines hydrolysées ou s’ils ne sont pas acceptés (goût
30 Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache
2. 5. Education thérapeutique
• L
e régime d’élimination des PLV doit être expliqué aux
parents. Une liste écrite comprenant les aliments autorisés
et interdits doit être remise aux parents ( Cf Annexe N°1 )
• A
u cours de la diversification, il sera également conseillé
aux parents de tenir un carnet de bord dans lequel seront
répertoriés les aliments proposés à l’enfant et les réactions
éventuelles à l’un d’entre eux.
• Apprendre aux parents
–– la lecture des étiquettes des produits industriels
destinés à l’alimentation, à la recherche de PLV
indiquées par les mentions commerciales suivantes :
lactose, protéines de lait, lactalbumine, caséine,
caséinates, lactosérum, lactalbumine, sérumalbumine,
coagulum, lactisproteinum
–– à reconnaitre les signes d’allergie et les prendre en charge
–– à gérer une réaction allergique sévère (injection de
l’adrénaline en intramusculaire)
• Apprendre aux parents à identifier les Co-facteurs :
–– Asthme mal équilibré
–– Infections virales en particulier GEA
–– Canicule
–– Effort violent
–– Prise d’AINS , d’Aspirine
• Il est nécessaire dans les formes IgE médiées de prévoir
une trousse d’urgence afin de prendre en charge le plus
Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache 31
rapidement possible tous incidents liés à l’ingestion
accidentelle de protéines du lait de vache.
• U
ne trousse d’urgence doit être recommandée à tout enfant
présentant une APLV
• La composition de la trousse d’urgence :
–– Formes modérées d’APLV: antihistaminique par voie
orale
–– Formes sévères : Adrénaline injectable IM stylo auto
injecteur (Epinen®,Anapen®), des corticoïdes par voie
orale, des bronchodilatateurs par voie inhalé (niveau de
preuve A)
• Mode d’emploi pour l’utilisation d’adrénaline en annexe 5
2. 6. Durée du régime
• L
a durée du régime est variable selon les enfants. Elle est
au minimum de 6 mois .
• Un test de réintroduction peut être proposé
–– Dès l’âge de 9 mois, chez les enfants présentant une
APLV non IgE dépendante, d’expression digestive .
–– A partir d’un an pour ceux ayant une APLV IgE
dépendante (risque de persistance).
2. 7. Test de réintroduction
• T
est de provocation orale appelé « de réintroduction » . Il est
effectué après une période d’éviction allant jusqu’à l’âge
supposé d’acquisition de la tolérance . C’ est l’ingestion de
doses croissantes de lait qui permet :
–– Soit de démontrer la tolérance : Guérison
–– Soit en cas de tolérance partielle , de déterminer la
dose réactogène ou seuil de tolérance .
2. 7. 1. Quand faut- il pratiquer un TPO ?
–– Formes
non IgE médiées : Le premier TPO peut
être proposé dès l’âge de 9 à 12 mois, après une
période d’éviction aux PLV d’au moins 6 mois.
Il doit être précédé d’un bilan allergologique (risque de
32 Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache
Protocolede réintroduction
• Introduction du beurre (une noisette) dans les légumes
• Tous les jours +++
1ère semaine
• Introduire biscuits, céréales ou viennoiseries contenant
du lait
• Poursuivre le beurre dans les légumes et les gâteaux
• Introduire un des produits suivant tous les jours ++ 1
2ème semaine
• Fromage fondu (type vache qui rit)
• Ou ½ yaourt nature
Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache 33
Protocolede réintroduction
• Poursuivre le beurre dans les légumes
3ème semaine • 2 fromages par jour
• Ou 1 fromage et ½ boite de yaourt nature
• Beurre tous les jours
• 2 fromages et ½ boite de yaourt nature
4ème semaine
• Ou 1 boite yaourt et 1 fromage
• garder le lait de régime habituel
• Garder le régime de la 4ème semaine
• Introduire le lait de suite ou de croissance
-- 3 0 ml le 1er jour (1 cuillère mesure : CM) 60 ml
5ème semaine 2ème jour (2 CM)
-- 90 ml 3ème jour (3CM)
-- 120 ml 4ème jour (4 CM)
-- 150 ml 5ème jour (5 CM)
6ème semaine Régime normal
• Précautions
-- La prise de préparation contenant du lait doit être
quotidienne afin de ne pas perdre la tolérance acquise.
-- Pour chaque étape débuter l’introduction par un quart
ou une demi-part de chaque aliment nouveau
-- Le temps passé sur chaque étape est fonction de
chaque enfant.
-- Il est inutile et dangereux de forcer un enfant qui refuse
un produit contenant plus de lait. Il est préférable de
faire un palier plus prolongé pour un aliment contenant
moins de lait, mais bien accepté.
-- Lorsque l’aliment d’une étape est bien toléré, et bien
accepté, il faut continuer la progression.
-- Si l’aliment d’une étape provoque une réaction
allergique (voire traitement des réactions aigues).
-- *Si la réaction est modérée l’enfant reprend le produit
de l’étape précédente. Dans ce cas, le palier avec le
34 Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache
(1 cc= 20 gouttes)
• A
rrêt du test si les symptômes sont survenus au cours de
l’épreuve de provocation
• L
a conduite à tenir dépendra de l’importance de la réaction
allergique
–– Symptômes mineurs
-- Cf classification Annexe No
• Antihistaminiques et corticoïdes oraux
Prise en chargede l’allergie aux protéines du lait de vache 37
–– A
naphylaxie sévère :
-- Angio-œdème, choc anaphylactique et malaise.
• Adrénaline IM 0,01 mg / kg sans dépasser 0,5 mg
à renouveler en absence d’efficacité tous les 10
à 15 minutes. Elle doit être administrée par voie
intramusculaire au niveau de la face antéro-externe de
la cuisse
• Les corticoïdes n’ont pas d’effet immédiat. Le délai
d’action est de 4 à 6 heures. Ils sont donnés à la dose
de 1 à 2 mg/kg de methyl- prednisolone par voie
intraveineuse sans dépasser 80 mg en intra veineux
( pour éviter l’effet rebond) .
–– Crise d’asthme ou toux spasmodique
• Salbutamol en nébulisation ou chambre d’inhalation 1
à 2 bouffées / kg sans
• dépasser 10 bouffées.
• Corticoïdes par voie orale
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lait de vache cuit, aspects pratiques. Rev Fr Allergol 2016
Évolution 39
Évolution
• L
’évolution de l’APLV se fait en général vers la guérison,
parfois lente et incomplète. Saarinen retrouvait chez les
enfants ayant une APLV IgE-médiée, une acquisition de
tolérance au lait spontanée chez 74% des enfants à l’âge
de 5 ans et chez 85% à 8,6 ans alors que ceux présentant
une allergie non IgE médiée étaient tous tolérants à l’âge
de 5 ans.
• L
es résultats d’études récentes ont montré que la
guérison de l’APLV était plus longue à obtenir qu’on le
pensait initialement (et peut être différente selon l’origine
géographique):
Résultats
Auteur Type d’étude
(acquisition de la tolérance)
Wood, 2013 US, prospective 50% à 5 ans
Europréval. Etude de
Schoemaker , 2015 57% à 2 ans
population, prospective
Israël, étude de population,
Elizur A,2012 57% à 5ans
prospective
Portugal, centre de soins
Santos,2010 43% à 10 ans
tertiaire , rétrospective
Tunisie, centre de soins tertiaire
Aissa, 2016 78% à 4 ans
, rétrospective
40 Évolution
Induction
de la tolérance orale
2. Modalités
2. 5. Comment ?
• L’allergie IgE dépendante est toujours confirmée par un
test de réintroduction alimentaire qui détermine le seuil de
réactivité de l’allergie.
Réaction clinique
cumulée réactogène
• Faire des paliers réguliers et au dernier palier : prise
quotidienne pendant 3 à 6 mois.
• La durée de la phase d’entretien varie et peut durer des
mois voire des années.
• Principe général: Prise non à jeun ,à heure fixe, en présence
d’un tiers avec surveillance 2 heures au calme.
3. Education thérapeutique
6. Education thérapeutique
Prévention
• L
’exposition aux allergènes en périnatal et pendant les
premiers mois de la vie semblent déterminer le devenir des
maladies allergiques.
• C
hez les sujets génétiquement prédisposés, les facteurs
environnementaux périnataux sont essentiels dans le
développement de l’ allergie.
• Prévention primaire :
–– S’adresse aux enfants sains dans le but de prévenir
le développement de l’ allergie et d’ empêcher la
sensibilisation et le développement de la réponse IgE.
• Prévention secondaire :
––
Concerne les enfants déjà sensibilisés et a pour
but d’atténuer l’ expression de la maladie malgré la
sensibilisation.
• L
a prévention de l’APLV est basée sur l’allaitement maternel
(sans régime chez la mère) pendant 4 à 6 mois, surtout si
l’enfant est à risque d’atopie.
1. R
ecommandations chez les nourrissons à risque
de développer une allergie:
QCM
4. L
a présence d’Ig E spécifiques signifie sensibilisation et pas
obligatoirement manifestations allergiques .
A. Vrai
B. Faux
50 QCM
5. T
oute dermatite atopique chez l’enfant doit faire évoquer une
allergie alimentaire.
A. Vrai
B. Faux
6. Q
uelles sont les propositions exactes concernant le Dc de l’
allergie alimentaire chez l’enfant
A. A namnèse rapportant des symptômes survenant
immédiatement après l’ingestion de l’aliment a valeur
diagnostique
B. PT cutané positif ≥3 mm ou taux d’IgE positif ≥ 0,35 kU/l
suffisent au Dc .
C. Une réaction PT cutané importante ≥ 8 mm ou IgE spécifique ≥
15 kU/l sont nécessaires au Dc D’AA
D. Le PT cutané et IgE spécifiques donnent la même information.
E. Aucune proposition n’est exacte
11.
La dose tolérée au cours des TPO est un indicateur de
l’évolution de l’APLV. Plus la dose est faible et plus la durée
sera prolongée
A. Vrai
B. Faux
12. Les enfants dont les manifestations sont retardées non IgE
médiées deviennent tolérants plus rapidement que ceux qui
ont des réactions immédiates.
A. Vrai
B. Faux
16.
L’APLV peut se manifester par un tableau d’asthme du
nourrisson
A. Vrai
B. Faux
52 QCM
17. La positivité des tests cutanés signe l’allergie aux protéines
de lait de vache
A. Vrai
B. Faux
18. La positivité des IgEs cap system signe l’allergie aux protéines
de lait de vache
A. Vrai
B. Faux
20. Le lait de chèvre est un bon substitut pour l’enfant allergique
aux PLV
A. Vrai
B. Faux
22. Les réactions croisées sont plus fréquentes avec le soja dans
les APLV non IgE-médiées
A. A) Vrai
B. B) Faux
23. Le régime doit être strict, aucun écart n’est permis même si
l’enfant tolère des petites quantités de lait
A. A) Vrai
B. B) Faux
cas clinique
•
•
•
• Aya vous est adressée à l’âge de 30 jours
• N
ée par césarienne – 1 er biberon en maternité puis
allaitement maternel
• Sœur sous régime sans PLV jusqu’à un an
• A
l’âge de 13 jours: lait artificiel. Vomissements au 1er
biberon- Urticaire au second. Reprise de l’allaitement
maternel puis adressée
1. Question 1.Comment confirmer le diagnostic?
A. A pprouver le diagnostic sans examens supplémentaires car le
tableau clinique est évident et les tests cutanés impossibles à
cet âge
B. Compléter par des prick tests
C. Compléter par des IgE spécifiques car ils sont indispensables
pour confirmer le diagnostic
2. Q
uestion 2. Le prick test au lait de vache est à 4/10 avec un
témoin à l’histamine à 4/8 et un témoin négatif négatif . Doit-
on
A. Confirmer le diagnostic et continuer l’éviction des PLV?
B. Faire un TPO pour confirmer le diagnostic car le prick test
n’est pas concluant ?
C. Faire un TPO pour confirmer le diagnostic car le prick test
n’est pas suffisant pour poser un diagnostic d’APLV ?
• E
n fait, le nourrisson s’est présentée en consultation avec
des résultats de tests multilallergéniques demandés par
son médecin traitant qui est resté perplexe devant les
résultats.
cas clinique 55
–– L
V : 0.35 KU/L Blanc d’œuf:0.70 KU/L Jaune d’œuf:0
Noisette : 0 Arachide:0 Blé:0.35 KU/L Soja:0 Pomme de
terre:0 Thon:0.35 KU/L
–– Kiwi:0
3. Question 3. Qu’en pensez-vous ?
4. Q
uestion 4. La mère a allaité Aya jusqu’à 4 mois mais doit
reprendre le travail. Elle souhaiterait un lait à base de soja
comme pour son premier enfant ou à défaut du lait de chèvre.
A. Vous prescrivez le lait de soja comme le souhaite la mère
B. Vous préférez le lait de chèvre car plus naturel et moins
couteux
C. Vous proposez un hydrolysat partiel de protéines du lait de
vache
D. Vous préférez un hydrolysat poussé de protéines du lait de
vache
5. Q
uestion 5. A 1 an, le prick test au lait de vache est à
7/15. Les IgE spécifiques n’ont pas été demandés. Un
TPO est réalisé puis arrêté à 5 ml devant l’apparition
d’une urticaire qui s’est rapidement généralisée suivi
de vomissements. Un bilan est demandé à posteriori
IgE LV: 66,2 KU/l – IgE caséine: 11, 5KU/l. Quelle est votre
opinion ? (plusieurs réponses possibles)
A. Ce bilan n’est pas justifié
B. Ce bilan est incomplet
C. Ce bilan est justifié car il a un intérêt pronostic
D. Ce bilan est justifié car il a un intérêt pour la surveillance
ultérieure
6. Q
uestion 6. Vous la revoyez à 18 mois et la mère vous signale
qu’elle a présenté il y a 1 mois, des vomissements abondants
lors d’une prise accidentelle d’une cuillère de yaourt. Quelle
est à votre avis l’attitude la plus raisonnable ? (plusieurs
réponses possibles)
A. Surseoir au TPO
B. Faire un TPO car la réaction est moins importante que lors des
premières manifestations
C. Demander un bilan allergologique avant de décider
56 cas clinique
D. Renforcer l’éducation thérapeutique
7. Q
uestion 7. A 24 mois, Aya a bien suivi son régime. Il n’y a
eu aucune prise accidentelle. Son bilan allergologique est le
suivant : prick test au lait de vache : 5/10 - IgE LV: 23 KU/l – IgE
caséine: 1, 5KU/l. Que préconisez- vous ?
A. Poursuivre le régime
B. Proposer une immunothérapie orale
C. Proposer une réintroduction du lait
1. Cas clinique 2
• N
ourrisson adressé pour avis à l’âge de 3 mois
.Régurgitations abondantes depuis l’âge de 15 jours.
• Lait artificiel à 1 mois- Aggravation des vomissements.
• M
is sous régime sans PLV et TRT antireflux : amélioration
des symptômes
• C
assure de la courbe pondérale à 1 mois puis reprise du
poids . Actuellement, eutrophique
1. TC LV négatif . Atopy patch tests LV négatif – Que faire?
A. Poursuivre le régime d’éviction ?
B. Faire un TPO diagnostique ?
ANNEXES 57
ANNEXES
58 ANNEXES
Annexe 1 :
Annexe 2 :
équivalence en
Aliments portions protéines
lait
Biscuit Petit Lu 1 Biscuit 1,31 cc
Kinder chocolat 1 Barre 34,44
Maxi Kinder chocolat 1 Barre 57,9 cc
Danao fruité 100 cc 0,7 g 21,87 cc
Vache qui rit 1 portion 2,5 g 78 cc
Petit suisse 30 g 2.8 g 88 ml de lait
Beurre 100 g 0.7 g 21.8 ml de lait
Crème fraiche 100 g 2.2 g 68.7 ml de lait
Camembert 31 g 6.6 g 206 ml de lait
Fromage fondu 15 g 2.5 g 78 ml de lait
Emmental, gruyère 30 g 09 g 280 ml de lait
Annexe 4 :
Annexe 5
ANNEXES 63
Annexe 6 :
• V
accination contre la grippe, fièvre jaune, encéphalite à
tiques : Ovalbumine 1 -45μg/ml
• T
ester en prick le vaccin (prick solution pure et en ID 1/1000-
1/100)
–– si négatif : dose complète avec surveillance spécialisée .
–– si positif : désensibilisation milieu spécialisé .
Khakoo et al. Clin Exp Allergy 2000 ; 30 : 288-293)
64 ANNEXES
Annexe 7
Heure
Pouls
TA
Sifflements
Toux
Dyspnée
Œdème laryngé
Rhinite
Conjonctivite
Nausée
Vomissements
Diarrhée
Douleur
abdominale
Erythème (lieu,
taille)
Urticaire (lieu,
taille)
Prurit
Réactivation
d’eczéma
Syndrome oral
Œdème labial
T°
ANNEXES 65
Annexe 8
Annexe 9 :
Produits de la
Sucre et Produits Sucre, miel, confiture,
biscuiterie, brioches,
sucrés chocolat, gelée, Sorbets
viennoiseries
Gamma2-casein 1-2 6
Gamma3-casein
Kappa-casein 3-4 10
~5.0 20
Annexe10
1-1.5 5
Protéines du lait de vache
Alpha-lactalbumin Bos d4
Beta-lactoglobulin Bos d 5 3-4 10
Lacto-sérum
immunoglobulin Bos d 7 0.6-1.0 3
BSA* Bos d 6 0.1-0.4 1
Lactoferrin 0.09 traces
* Bovine Serum Albumin
ANNEXES
Annexes 11