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UNIVERSITE PROTESTANTE AU CONGO

FACULTE DE MEDECINE

COURS DE BIOLOGIE CLINIQUE

Prof. Dr BUASSA Baudouin


Dr MUKENGE KASONGO Eric
Dr NSONSO MFUKA Didier
Introduction générale

1. Définition de la Biologie Clinique


La Biologie Clinique est la branche de la Médecine qui s’occupe de
tous les examens ou analyses de laboratoire qui sont effectués chez
l’être humain malade ou en bonne santé.

Ces examens permettent l’identification ou la quantification des


substances biologiques dont l’absence ou la présence dans certaines
limites traduit un état de normalité. Cette absence ou cette présence
au-delà de certaines limites signe de manière objective un état
pathologique.

C’est pourquoi aujourd’hui, la recherche en Médecine s’appuie, en


grande partie, sur la Biologie Clinique. 2
2. Subdivision de la Biologie Clinique
Etant donné son spectre d’action très large, la Biologie Clinique est
subdivisée en plusieurs orientations ou champs d’action qui
constituent ainsi ses différents domaines de spécialité.

Il s’agit de :
2.1.Anatomie pathologique
2.2 Entomologie
2.3 Malacologie
2.4 Microbiologie
2.5 Mycologie
2.6 Parasitologie
2.7 Immunologie
2.8 Immunohématologie (immunogénétique érythrocytaire)
2.9 hématologie ou hématocytologie ou encore hématobiologie
2.10 Biochimie clinique
2.11 hémostase et coagulation sanguine 3
3. Rayon d’action du présent cours
A la Faculté de Médecine , si les 7 premières orientations font partie
d’enseignements spécifiques à part et enseignées sous forme des
cours, la chimie clinique, l’hématologie et
l’immunohématologie étaient dispensées en vrac, sous
l’appellation de Techniques de Laboratoire.

C’est pour mettre fin à l’hétérogénéité de cette dernière appellation


que l’actuel cours de Biologie Clinique va se limiter aux
connaissances de chimie médicale ou clinique, d’hémostase et
coagulation sanguine, d’hématologie ou hématocytologie et
d’immunohématologie.

Il vient ainsi compléter l’enseignement de toute la Biologie Clinique


telle que énumérée ci-dessus.

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• Ainsi donc , ce cours pourrait aussi aider le
médecin généraliste à se débrouiller seul dans
son hôpital sans Médecin Biologiste, avec des
techniques simples de laboratoire. Il sera comme
un livre de chevet pour le Médecin généraliste.

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Plan du cours
Introduction
1.Généralités
1.1.L’organisation des laboratoires en RDC
1.2.Les principes généraux de laboratoire
1.3.La biosécurité au laboratoire
1.4.Les techniques et procédures au laboratoire
1.5.Les instruments et équipements de laboratoire
1.6.Les prélèvements au laboratoire
1.7.Les unités du système international

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2. Biochimie clinique
2.1.Quelques techniques analytiques
2.1.1. La colorimétrie et la photométrie
2.1.2. L’électrophorèse
2.1.3. La turbidimétrie et la néphélémétrie
2.1.4. La chromatographie

2.2.Les analyses couramment pratiquées en biochimie clinique


2.2.1. La détermination du glucose
2.2.2. La détermination des protéines
2.2.3. La détermination des lipides
2.2.4. La détermination des enzymes
2.2.5. La détermination des électrolytes
2.2.6. L’étude des gaz sanguins et du pH
2.2.7. Les tests inflammatoires
2.2.8. Les marqueurs tumoraux
2.2.9. Le dosage des hormones 7
Hématologie clinique
La Myélopoïèse : érythropoïèse, granulopoïèse et thrombopoïèse
Les méthodes d’exploration en hématologie
L’exploration des anémies
L’exploration des hémoglobinopathies
L’exploration des hémopathies
L’exploration de l’hémostase

l’étude des autres liquides biologiques


L’étude des urines
L’étude du liquide céphalorachidien
L’étude du contenu du tube digestif
L’étude du sperme et des sécrétions génitales
L’étude des épanchements
L’étude du crachat
L’étude des calculs

Immunohématologie – transfusion
Les groupes sanguins
La transfusion 8
Introduction
Rôle du laboratoire de Biologie Clinique

Réaliser les analyses tant quantitatives que qualitatives des substances


contenues dans les liquides biologiques de l’organisme tels que le
sang, les urines, le LCR, les secrétions digestives, les larmes, le
sperme, les épanchements aussi bien que des tissus, les selles, les
crachats, les calculs et autres produits pouvant se trouver dans ou
sur l’organisme tels que les médicaments et les poisons.

Pour ce faire, l’usage des techniques aussi performantes que précises


s’avère nécessaire afin de rendre les résultats les plus utiles pour:
- le diagnostic,
- le pronostic,
- le traitement des maladies.
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Le laboratoire doit être ainsi géré par un personnel compétent
constitué de Médecin Biologiste, et des techniciens de laboratoire
capables d’utiliser parfaitement les appareils de mesure.

Ainsi, les bonnes connaissances des méthodes d’analyses et la


compréhension des relations entre les résultats et l’état
physiologique ou pathologique sont indispensables pour
permettre les échanges entre le Médecin traitant et le Médecin
Biologiste.

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Organisation des laboratoires médicaux en RDC
Types: Laboratoires cliniques
(structures des soins) et laboratoires de santé publique
(surveillance des maladies transmissibles)

Tutelle : Ministère de la Santé


Administration: Secrétariat Général à la Santé
Technique : Direction des laboratoires médicaux
Organisation pyramidale pour répondre aux SSP:
- Niveau central
- Niveau intermédiaire
- Niveau périphérique
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Organisation des laboratoires médicaux
en RDC : 3 niveaux
- Laboratoire de Référence
+Laboratoire provincial
+Laboratoire de District
•Laboratoire de l’HGR
Central
Central • Laboratoire de Centre
de Santé
Provincial
Provincial
District
District
HGR
Centre de santé
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1.1 Quelques principes généraux importants
à connaître pour l’utilisation à bon escient des analyses de laboratoire

1) En dépit des meilleures conditions de réalisation, aucun test n’est


parfait. Ceci est expliqué par plusieurs raisons, notamment aux
marges d’erreurs.

Ainsi les tests ont des caractéristiques définies en sensibilité et


spécificité, ainsi que les valeurs Prédictives et l’efficacité.

Définitions:
- Les tests les plus sensibles sont utilisés pour mettre en évidence la
pathologie suspectée, réduisant ainsi le nombre des résultats
faussement négatifs.

- Les tests les plus spécifiques sont utilisés pour confirmer ou exclure
la pathologie suspectée, réduisant ainsi le nombre des résultats
faussement positifs.
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La sensibilité et la spécificité d’un test peuvent être
altérées par la coexistence d’une autre pathologie,
des complications ou des séquelles de la pathologie
primaire.

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2) le choix des analyses à demander doit être orienté par la plausibilité
du diagnostic suspecté. Cette plausibilité est basée sur l’histoire,
l’examen physique et la prévalence de la maladie dans la
population.
L’anamnèse et l’examen physique doivent donc
précéder la demande d’analyses.

3) l’interprétation des résultats se fait en fonction des valeurs de


référence. Celles-ci sont déterminées sur base des 95 % des résultats
de l’échantillon de référence tiré lui-même de la population de
référence.

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Le laboratoire doit donc déterminer les valeurs de référence des
paramètres biologiques dans sa population pour permettre une
interprétation judicieuse des résultats des analyses.

L’interprétation doit tenir compte des variations possibles des valeurs,


qui peuvent être dues à certains facteurs comme l’âge, le sexe, la race,
la taille et ou le poids, l’état physiologique (grossesse, allaitement,
menstruation…)

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4) des erreurs analytiques et autres courtes variations physiologiques
peuvent rendre difficiles l’interprétation des certains résultats
surtout si les valeurs trouvées sont proches des limites de référence.
Dans certains cas, l’analyse peut être refaite sur un nouvel
échantillon.

5) la répétition des résultats anormaux plus qu’un résultat isolé et/ou


le degré élevé d’écart du résultat par rapport aux valeurs de
référence sont généralement plus significatifs de la maladie.

6) des répétitions et ou des multiplications excessives des analyses


sont inutilement cause de perte d’argent, de temps et de distraction
d’esprit. Les demandes d’analyses et les intervalles de celles-ci
doivent être justifiées, notamment par l’état du malade,
les renseignements attendus, l’évolution des paramètres biologiques
au cours de la maladie.

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7) la prise de certains médicaments, repas ou boissons peut perturber
certains paramètres biologiques. Il est donc important d’en tenir
compte lors de l’interprétation des résultats des analyses.

8) Des erreurs grossières peuvent survenir lors de l’exécution des


procédures analytiques ou de la transcription d’information sur le
malade ou le résultat, et ainsi conduire à des conclusions erronées.

9) Dans certains cas, le résultat négatif d’un test n’est pas


nécessairement absence de maladie.

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BIOSECURITE AU LABORATOIRE
PLAN
• GENERALITES

• RISQUES INFECTIEUX

• ORGANISATION DU LABORATOIRE

• MESURES DE PROTECTION INDIVIDUELLES

• TRANSPORT DES PRODUITS BIOLOGIQUES

• GESTION DES DECHETS

• CONCLUSION

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 20


Objectif spécifique

• A la fin de ce chapitre, l’étudiant doit être


capable d’appliquer les règles et mesures de
sécurité pour éviter la contamination et les
accidents en milieu hospitalier.

21
BIOSECURITE ET BIOSURETE
Objectifs opérationnels
• Pendant son travail à l’hôpital , face à l’infection à
VIH, l’étudiant devra être capable de :

1. Mettre en pratique les notions d’asepsie et


antisepsie,
2. Manipuler correctement les échantillons,
3. Appliquer les recommandations face à une
exposition accidentelle au sang
4. Eliminer correctement les déchets produits à
l’hôpital;
5. Assurer la prophylaxie post - expositionnelle
22
BIOSECURITE ET BIOSURETE
Introduction
• Les précautions universelles concourent à la
biosécurité. Celle-ci rassemble toutes les règles et
mesures à observer pour éviter des
contaminations ou tout autre accident en milieu
sanitaire et hospitalier.

• La manipulation des échantillons, de réactifs et


différents équipements et matériel expose le
personnel et autres personnes qui fréquentent
l’hôpital aux accidents potentiels.
23
BIOSECURITE ET BIOSURETE
I. GENERALITES
• 1984, OMS: Biosécurité une question internationale
• AFRIQUE:
– les mesures universelles de prévention peu
appliquées,
– Peu de formations , peu de moyens , d’où accidents
fréquents.
• RD Congo :
– Pas de budget alloué
– Pas de formations spécifiques
– Peu ou presque pas de productions scientifiques
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 24
I. GENERALITES
• Biosécurité : Ensemble des mesures
visant à prévenir les dangers liés à
l’utilisation de matériel biologique
• Niveau de risque est fonction des
microorganismes
– danger : ampleur de l’impact nocif
pour la santé et/ou l’environnement
– exposition : à ce danger
(probabilité)

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I. GENERALITES
• Biosûreté décrit les principes,
technologies et pratiques de
confinement mis en place pour éviter
les accidents et l’exposition non
intentionnelle à des pathogènes ou
toxines
• Biorisque comprend à la fois la
biosûreté et la biosécurité

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I. GENERALITES
BIORISQUE: Deux points essentiels :
Protection du personnel contre les infections
Protection de l'environnement (libération involontaire
de microorganismes)
Il vise à:
- Identifier les risques (dangers liés au pathogène)
- Introduire les procédures et équipements de sécurité
- Construire des bâtiments/laboratoires adéquats

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II. RISQUE INFECTIEUX
Critères de classification des agents pathogènes

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Liste des produits biologiques et chimiques

• Le sang et ses dérivés,


• L’expectoration,
• Les spermes et sécrétions vaginales,
• Les urines et selles,
• LCR, liquide d’épanchement pleural,

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BIOSECURITE ET BIOSURETE
Produits biologiques , chimiques et
physiques (suite et fin)

• Liquide amniotique,
• Liquide de lavage alvéolaire, pus, le tissus
des personnes infectées…
• Certains réactifs acides et bases fortes,
• Certains rayonnements (lasers, rayons X,
ultraviolet …émis par les appareils…).

30
BIOSECURITE ET BIOSURETE
1.1. Généralités sur la COVID-19

• La Corona Virus Disease 2019 en sigle


Covid-19 ou maladie à Corona Virus 2019
est une maladie virale émergente causé par
un nouveau corona virus dénommé SARS-
COV-2, transmis d’humains à humains,
dont la forme sévère se présente (dans la
majorité des cas) sous forme de pneumonie.

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Pourquoi la sécurité est-elle importante?
• Le contact avec le sang ou les dérivés du sang est un
risque potentiel.

• La sécurité nécessite de prendre des précautions pour


se protéger et protéger le client contre l’infection ou tout
autre accident.

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Qui d’autre a besoin aussi d’une
protection?
• Il est nécessaire de
– Protéger les autres personnes susceptibles
d’entrer en contact avec le test à travers les
produits

– Protéger l’intégrité des produits du test

– Protéger l’environnement des déchets


43
2.1
II. RISQUE INFECTIEUX
1. VOIE AERIENNE: (Grippe, Rougeole, SARS (« virus
respiratoires »), Varicelle, Epstein-Barr, Hantavirus)
•La contamination par les aérosols
•les causes des aérosols:
- Rupture de film liquide à l’ orifice d’un flacon,
- Mélange gaz-liquide par agitation
- Flambage d’anses d’ensemencement
- Vibrations induites lors d’ utilisation des certains
appareils(vortex)
- Explosion d’une goutte qui tombe sur une surface
- Centrifugation
- Ouverture de récipients sous vide Bulletin OMS 2010

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II. RISQUE INFECTIEUX
2. VOIE ORALE: ( Entérovirus, Norovirus, Rotavirus, Hépatite A,
Variole…)
• Directe: pipetage à la bouche
• Indirecte :
– contact bouche-mains(gestes reflexes , onychophagie)
– contact bouche-objets souillés(stylo, téléphone, cigarettes )
– consommation de boissons ou d’ aliments avec des mains
souillées.

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Google moteur de recherche
II. RISQUE INFECTIEUX

3. VOIE CUTANEO MUQUEUSE: (VIH, fièvres


hémorragiques Virales, Hépatites B et C,
Leptospira, Brucella, Francisella)
• Effraction cutanée accidentelle(coupure,
piqure )
• Projection ou contact direct de germes sur
Google moteur de recherche
une peau lésée ou saine.

• Projection d’un produit biologique sur les


muqueuses
11/03/24 (conjonctives )
BIOSECURITE ET BIOSURETE 46
II. RISQUE INFECTIEUX

• Piqûre d’arthropodes: Encéphalite à Tiques, la Dengue,


Chikungunya, Crimée-Congo…
• Sexuelle: VIH, Herpès simplex, Hépatites B et C

Google moteur de recherche

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 47


ORGANISATION DU LABORATOIRE
• Bonne conception de laboratoire (1 ère mesure de prévention)

• Circulation aisée dans le labo est une des obligations en terme de


superficie et nombre de pièces:
• Réception
• Secrétariat et Archives
• Salle de Bureau
• Salle de vestiaire
• Salle de prélèvement
• Salle de laverie
• Paillasses (Hématologie, Biochimie, bactériologie…)
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ORGANISATION DU
LABORATOIRE
• Distinction formelle des secteurs:
– secteurs non exposés(bureaux, zones de repos)
– secteurs exposés(zones de manipulations de produits
biologiques et le matériel souillé)
• Une bonne organisation et une bonne pratique des
principes du laboratoire:
– Permettent d’ isoler les activités susceptibles d’ entrainer
une contamination de l’opérateur et/ou de l’ analyse
– Evitent une pollution tant à l’ intérieur qu’ à l’ extérieur
du laboratoire

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ORGANISATION DU LABORATOIRE
• Mesures de confinement:
– Signalisation du laboratoire(pictogramme)
– Accès autorisé seulement aux agents du laboratoire
– Poste de sécurité microbiologique(interne)
– Système de ventilation de secours
– Vêtements de protection, port des gants appropriés
– Douche pour la décontamination des travailleurs
– Lavage des mains
– Inactivation du matériel contaminé et déchets …

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ORGANISATION DU LABORATOIRE
Niveau de Biosécurité

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III. ORGANISATION DU LABORATOIRE
Poste de Sécurité Microbiologique (PSM)

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ORGANISATION DU
LABORATOIRE
Laboratoire P1

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ORGANISATION DU LABORATOIRE
Laboratoire P2

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ORGANISATION DU LABORATOIRE
Laboratoire P3

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56
ORGANISATION DU LABORATOIRE
Laboratoire P4

Mouvements de
flux dans un
isolateur de P4
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MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
1. Information du personnel de laboratoire :
• agents infectieux (risque lié aux pathogènes usuels ou
particuliers)
• règles et mesures de sécurité (pathogènes et
équipements)

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MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
2. Formation du personnel de laboratoire :
• professionnelle, solide et continue (entrainements)
• compréhension des consignes de sécurité et leurs mises
en pratique
• utilisation correcte des équipements (PSM)
• entretien régulier des équipements techniques de sécurité

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MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
3. Vaccinations exigées pour personnel de labo (Virologie)
– Rougeole (Morbillivirus:famille des Paramyxoviridae, « Measles
»), ROR
– Rubéole (Rubivirus: famille des Togavirirdae, « Rubella »), ROR
– Varicelle (VZV ou Varicella-Zoster virus de la famille
Herpesviridae), Varilrix
– Hépatite A et B (HAV, HBV: famille des Flaviviridae) winRix
– Diphtérie (Corynebacterium diphtheriae)
– Tétanos (Clostridium tetani ou bacille de Nicolaïer)
– Oreillons (parotidite virale ou parotidite ourlienne, Myxovirus
parotidis, famille des Paramyxovirus, « Mumps »), ROR
– Coqueluche (Bordetella (para)pertussis.
– Méningocoque (Neisseria meningitidis) pour labo de bactériologie

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IV. MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
I. Lavage mains et poignets :nus (pas
de bague , ni bracelets) lavage ,selon
les circonstances
•Simple (savon doux)
•hygiénique (savon antiseptique ou
solution hydro- alcoolique)
•si contamination avec produits
radioactifs(savon à fort pouvoir
detergent:TFD4

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IV. MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
II. Port de gants
• Moyen de protection efficace contre la transmission
cutanéo–muqueuse, Usage individuel et unique
• But: protection individuelle, manipulations septiques ,
réception des prélèvements.
• Enlever après usage

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IV. MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
Les précautions lors du port de gants :
– Laver les mains avant et après
– Pas de longs ongles ni de bijoux
– Ne pas utiliser une crème à base de vaseline
– choisir la taille correspondante
– bien inspecter (pas de trou, ni déchirure )
– Eviter un étirement successif
– Changer régulièrement entre les différents actes
– Tenir compte de la durée du port de gants

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IV. MESURES DE PROTECTIONS
INDIVIDUELLES
III. Masques
– Moyen de protection efficace contre la transmission aérienne aux
aérosols
– Masque de protection respiratoire :FFP(filtering facepiece particules)
– Le masque : usage personnel
– Elimination après usage suivant le type
– Ne pas recourir aux masques de soins (protection entre soignant et
patient)

MASQUE DE PROTECTION MASQUE DE PROTECTION


RESPIRATOIRE RESPIRATOIRE A VALVE
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IV.MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES
IV. AUTRES
• Lunette de protection
• Blouses
• Bottes
• Chaussettes protectrices
• Bonet
• Tablier
• Combinaison pressurisée

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IV.MESURES DE PROTECTION
INDIVIDUELLES

Tenue en lab. P1 Equipements de protection en P3 Laboratoire de


Google moteur de recherche Virologie/INRB
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 66
IV.MESURES DE PROTECTIONS
INDIVIDUELLES
I. Pratiques à éviter

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 67


Bulletin OMS 2010
Mauvaise pratique

Ne pas toucher avec les gants :


- les poignées de porte,
- des interrupteurs,
- des téléphones, les CUK/2016
registres, les stylos, etc. 68
Mauvaise Pratique (suite)

• Éviter en plein travail


de porter les mains
vers les endroits non
protégés (bouche, nez,
œil…)
• Il est interdit de fumer,
de manger ou de boire
au laboratoire.

69
BIOSECURITE ET BIOSURETE
Mauvaise Pratique (suite et fin)

70
BIOSECURITE ET BIOSURETE
Conservation des substances à risque

Congélateur -80°C Azote liquide

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 71


V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 72


V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES
Classification des matières infectieuses selon l’ONU

 Catégorie A - matière infectieuse représentant un risque pour


l'homme et l'animal : peut provoquer, lorsqu'une exposition
se produit, une invalidité permanente ou une maladie
potentiellement mortelle
– UN2814 : risque de maladie chez l'homme et l'animal
– UN2900 : risque de maladie chez l'animal exclusivement
 Catégorie B - matière infectieuse n'entrant pas dans la
catégorie A
– UN3373 : matière biologique catégorie B
Exemple : échantillon de diagnostic ou échantillon clinique
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 73
V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES
Classification des matières infectieuses selon l’ONU

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 74


V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES:
TYPES D’EMBALLAGE
Emballage de catégorie B

Emballage de catégorie B

Emballage de catégorie A

ADR
2.2.62.1.4.2
UN
3373
ADR
UN
2.2.62.1.4.2
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 2814 75
ADR
V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES
Triple emballage

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 76


V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES
Emballage de catégorie A

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 77


V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES

Le transport d’un colis de catégorie A n’est pas


autorisé par voie postale standard !!!

Elle nécessite une prise en charge par une personne


spécialement formée ou par des transporteurs
privés agréés (World Courrier, fournit un système
d’emballage « clé-en-main » FedEx; DHL … )
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 78
V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES
Emballage de catégorie B
Emballage de catégorie B

L’acheminement
11/03/24 d’un colis de catégorie
BIOSECURITE B est autorisé par voie postale
ET BIOSURETE 79
standard.
V. TRANSPORT DE PRODUITS
BIOLOGIQUES
DOCUMENT DE TRANSPORT

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 80


GESTION DES DÉCHETS (étapes)

1) Le triage
2) La collecte
3) Le stockage
4) Le transport
5) Le traitement
6) L’élimination définitive
Google image

 Les technologies de traitement: Par autoclave,


incinération, traitement chimique, micro-ondes
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 81
VI. GESTION DES DECHETS
• GESTION : conforme à la réglementation et à la
législation en vigueur, « Confère manuel de sécurité ».
• Ne pas compromettre la santé du personnel du
laboratoire ,ni celle du personnel de collecte des déchets
• Ne pas polluer l’ environnement

Google image
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 82
Gestion dangereuse des déchets biomédicaux

83
GESTION DES DECHETS MEDICAUX : CAS
DES CLINIQUES UNIVERSITAIRES DE
KINSHASA
PLAN

• APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM AUX CUK

• BREF RAPPEL SUR LA GESTION DES DECHETS

• CONCLUSION

• RECOMMANDATIONS
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

• Dans le cadre de la biosécurité au laboratoire, l’équipe de


Biologie Clinique sous la direction de son Chef de Service
a effectué en date du 05 Novembre 2019 une visite
d’inspection de différents sites de décharge des déchets
produits par les Cliniques Universitaires de Kinshasa.

• A l’issu de cette visite, certaines observations ont été


avancées :
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

Non respect des principes d’élimination des déchets


APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

Mauvais tri des déchets médicaux


APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

L’incinération non contrôlée sur les décharges


(combustion à ciel ouvert) avec risques :
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

Contamination, intoxication du personnel (émission de gaz toxique,


combustion imparfaite des déchets infectieux) et pollution environnement.
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

Décharge des déchets non adapté (site situé devant les Cliniques
Universitaires de Kinshasa)
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM

Non entretien de certains


incinérateurs
APERCU SUR L’ELIMINATION DES DM
BREF RAPPEL 1 : Définition et types de DM

• Déchets médicaux = tous les déchets produits lors d’activités de


soins ou de diagnostic.

• 75 à 90 % de ces DM, comparables aux déchets domestiques ou


déchets urbains. Pas de danger particulier.

• Peuvent suivre la même filière de recyclage, de ramassage et de


traitement que les déchets urbains de la communauté.

• 10 à 25 % sont appelés déchets médicaux dangereux ou déchets


spéciaux. Ces déchets → risques pour la santé.
BREF RAPPEL 2 : catégories des DMD

• Les déchets médicaux dangereux (DMD) sont classés en 5


catégories selon les risques qu’ils représentent :
1. Déchets piquants et tranchants Danger de blessures

2. a. Déchets présentant un danger de Contenant du sang, sécrétions, excrétions


contamination
b. Déchets anatomiques Parties du corps, tissus avec danger de
contamination
c. Déchets infectieux Risque de propagation d’agents infectieux

3. a. Déchets de médicaments Médicaments périmés


b. Déchets cytotoxiques Cytotoxiques périmés, restes de cytotoxiques

c. Déchets à métaux lourds Piles, déchets de mercure (thermomètre )


d. Déchets chimiques Reste de solvants de labo, acides, bases etc
4. Réservoir sous pression Bombonnes de gaz, bombes aérosol

5. Déchets radioactifs Contenant de subs radioactives : radionucléides


(Médecine nucléaire)
BREF RAPPEL 3 : Quantité de DM

• Quantité de DM produits dans un hôpital dépend du niveau


de revenu national et du type de structure.

• Un hôpital universitaire dans un pays à haut revenu peut


produire jusqu’à 10 kg de DM par jour et par lit, toutes
catégories confondues.
BREF RAPPEL 4 : Personnes à risque

• Toute personne en contact avec des DMD est potentiellement


exposée aux différents risques que ces derniers représentent :

• A l’intérieur de l’hôpital : personnel de soins(médecins,


infirmiers, auxiliaires de santé),brancardiers, personnel
scientifique, technique et logistique, patients, visiteurs,
pharmaciens, laborantins, responsables des déchets etc…

• A l’extérieur de l’hôpital : personnel du transport externe,


personnel des infrastructures de traitement ou d’élimination,
population générale.
BREF RAPPEL 5 : Risques liés aux DMD

5 catégories :

Risque traumatique : catégorie de déchets 1


Risque infectieux : catégories de déchets 1 et 2
Risque chimique : catégories de déchets 3 et 4
Risque d’incendie ou d’explosion : catégories déchets 3 et 4
Risque radioactif : catégorie de déchets 5,

NB : A ces catégories doit encore être ajouté le risque de


pollution et de contamination de l’environnement
BREF RAPPEL 6 : Gestion de DM

TRI
= identification claire des différentes catégories de déchets et
des moyens de séparation.

Principes : le tri de déchets doit tjrs être la responsabilité de


celui qui les produit. Il doit se faire le plus près possible du
lieu où le déchet a été produit.

Il ne sert à rien de trier des déchets qui suivent la même filière


de traitement, exception faite pour les piquants/tranchants qui
seront de toute façon séparés à la source des autres déchets.
BREF RAPPEL 7 : Gestion de DM

Catégories de déchet Codage couleur- symbole Type de conteneurs

Déchets domestiques Noir Sacs plastiques

Déchets piquants et Jaune et Conteneurs à piquants /


tranchants Tranchants

a Déchets avec danger de Jaune et Sacs plastiques et conteneurs


contamination

b Déchets anatomiques

Déchets infectieux Jaune, marqué hautement Sacs plastiques ou


infectieux et conteneurs pouvant être
passés à l’autoclave

Déchets chimiques et Brun avec symbole Sacs plastiques et conteneurs


pharmaceutiques approprié
BREF RAPPEL 8 : Gestion de DM
BREF RAPPEL 9 : Gestion de DM

COLLECTE ET STOCKAGE
•Les DM doivent être collectés régulièrement, au minimum
une fois par jour. Ils ne doivent pas s’accumuler à l’endroit
où ils sont produits.

•Chaque catégorie de déchets sera récoltée et stockée


séparément. Les déchets à caractère infectieux ne doivent en
aucun cas être stockés dans des lieux ouverts au public.

•Les déchets peuvent être stockés dans un endroit réfrigéré


pendant une semaine (3 à 8° C).
BREF RAPPEL 10 : Gestion de DM

• En l’absence d’endroit réfrigéré, le temps de stockage des DM à


risque infectieux ne doit pas excéder :

 climat tempéré : 72 heures en hiver et 48 heures en été


 climat chaud : 48 heures durant la saison fraîche et 24 heures
durant la saison chaude.
• Il interdit de congeler ou de compacter les DASRI

 Locaux d’entreposage interne


• Fermés, accès limité aux personnes autorisées seules
BREF RAPPEL 11 : Gestion de DM

• Séparés des denrées alimentaires ;


• Couverts et protégés du soleil ;
• Sol imperméable avec un bon drainage ;
• Facilement nettoyables ;
• Protégés des rongeurs, des oiseaux et autres animaux ;
• Accès facile aux moyens de transport interne et externe
• Bien aérés et bien éclairés ;
• Compartimentés (séparation des différentes catégories de déchets) ;
• A proximité de l’incinérateur si l’incinération est l’option choisie ;
• Equipés de lavabos à proximité
• Dotés d’une signalétique adaptée.
BREF RAPPEL 12 : Gestion de DM

TRANSPORT
Transport interne : brouettes, conteneurs à roulettes
BREF RAPPEL 13 : Gestion de DM
 Transport externe :
• Nécessite obligatoirement utilisation des emballages
homologués pour le transport,
• Recours un transporteur agrée pour une production
importante des déchets.
BREF RAPPEL 14 : Gestion de DM

TRAITEMENT ET ELIMINATION
•Le choix des techniques de traitement et d’élimination dépend de
nombreux paramètres :

•Quantité et type de DM produits, pce ou non d’un site de T3 des


DM à proximité de l’hôpital, pce de moyens de transport fiables,
espace suffisant autour de l’hôpital, disponibilité de ressources
financières, matérielles et humaines, etc

•Objectif principal : minimisation des impacts négatifs sur la santé


du personnel et sur l’environnement.
BREF RAPPEL 15 : Gestion de DM

N.B. Il n’existe pas de solution universelle de T3, le choix dépend


des conditions locales.

Désinfection :
–– chimique : désinfectants (dioxyde de chlore, hypochlorite de
sodium, acide para acétique, ozone, hydrolyse alcaline)
–– thermique
 basses températures (100 à 180° C) : vapeur (autoclave, micro-
ondes) ou air chaud (convection, conduction, IR) ;
hautes températures (200 à plus de 1000° C) : incinération
(combustion, pyrolyse et/ou gazéification)
BREF RAPPEL 16 : Gestion de DM

–– Par irradiation : UV, faisceaux d’électrons


–– biologique : enzymes

Procédés mécaniques : déchiquetage (procédé non


décontaminant) ;

Encapsulation ou solidification des déchets perforants ;

Enfouissement : décharge contrôlée, tranchées, fosses.


BREF RAPPEL 17 : Gestion de DM

N.B. Pour déchets liquides, le T3 peut être validé par un


procédé physique ou chimique sur des bases scientifiques si
on connait l’efficacité du T3 sur les agents biologiques
manipulés.

•Pour déchets liquides en petites quantités présents dans des


tubes ou des flacons, l’ensemble contenant/contenu peut être
traité comme déchets solides (sans transvasement préalable).
BREF RAPPEL 18 : Gestion de DM

• Prétraitement des DASRI → but : supprimer le caractère


infectieux.

• Certains DASRI prétraités sont considérés comme déchets


ménagers et peuvent suivre la filière de T3 de ces derniers,

• Mais d’autres doivent passer obligatoirement par


l’incinération : cytotoxiques, etc
GESTION DES DECHETS
Conditionnement des déchets

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 116


Déchets contondants
GESTION DES DECHETS
Vidange des conditionnements

A NE PAS FAIRE Conditionnement


intermédiaire pour les
utilisateurs

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 117


GESTION DES DECHETS

Autoclave pour décontamination des


produits biologiques infectieux Incinérateur (CUK)
11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 118
CONCLUSION
• Base de la biosécurité et biosûreté au laboratoire
repose sur les règles générales de bonnes pratiques:
 Les locaux et le mobilier faciles à nettoyer et à
désinfecter
 Les matériaux choisis résistants aux produits
chimiques(en particulier aux désinfectants)
 Les paillasses lisses et sans joints
 Un poste de lavage de mains installé dans chaque
pièce technique, équipé et approvisionné avec le
matériel nécessaire pour l’hygiène.

11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 119


11/03/24 BIOSECURITE ET BIOSURETE 120
L’eau de laboratoire
L’eau est le principal liquide utilisé au laboratoire. Elle sert à
nettoyer les ustensiles ou petit matériel de laboratoire. Elle
sert aussi à diluer ou solutionner les réactifs chimiques solides ou
liquides. En tant que telle l’eau pour usage de laboratoire doit être pure.

Durant plusieurs années le terme de « distillé » a été utilisé pour dire de


l’eau pure, parce que la distillation avait été la principale procédure
utilisée pour enlever des impuretés que contient naturellement l’eau
non traitée. Actuellement, il y a plusieurs méthodes pour produire l’eau
« pure ». Il s’agit de la filtration, la distillation, la désionisation et de
l’osmose. Quelle que soit la méthode utilisée, le degré de pureté est
fonction de soins apportés à la production d’eau. On classe l’eau en
trois types (tableau 1).

121
Type III
C’est de l’eau propre qui peut être utilisée pour laver de la verrerie de laboratoire.
Elle peut être utilisée aussi pour certaines méthodes d’analyses qualitatives telles que
les examens d’urines. En réalité, il s’agit de l’eau qui contient encore assez des
microorganismes, des particules de substances organiques et inorganiques.
Après lavage des ustensiles, ces derniers doivent inévitablement être rincés par une
autre eau plus pure de grade II par exemple.

Type II
Il s’agit de l’eau de bonne pureté utilisée généralement pour la plupart des analyses
qui ne requièrent pas l’eau très pure du type I. Elle contient le minimum de bactéries
et de substances chimiques. Etant donné qu’elle n’est pas aseptique ni stérile, sa
conservation doit être limitée.

Type I
C’est de l’eau extrêmement pure qu’on n’utilise qu’en cas de certaines analyses qui ne tolèrent
pas la moindre interférence dans la réaction ou qui exigent le maximum de précision et
d’exactitude. C’est par exemple la détermination de traces des métaux, la mesure des enzymes,
des électrolytes, et la préparation des solutions de calibration ou des solutions étalon de
référence. Une telle eau doit être utilisée immédiatement après sa production.

122
Tableau I : les caractéristiques de différents types d’eau selon NCCLS : National Committee for Clinical Laboratory Standards, 1991.

Type I Type II Type III


Caractéristiques

Concentration des bactéries* (nombre des 10 10³ Indéterminé


colonies formées par ml) maximum

pH Indéterminé (acide ou Indéterminé 5-8


basique)

Résistance۰: Mohm/Cm à 25ºc (mégaohm/Cm) 10 2 0,1

Silicate, mg SiO2/l maximum 0,05 0,1 1

Particules des matières‫ە‬ Dimensions des pores Indéterminé Indéterminé


des filtres : 0,2 µm

Matières organiques˜ l’eau est filtrée par du Indéterminé Indéterminé


charbon activé

123
*La concentration des bactéries : nombre des colonies bactériennes
compté après 14hoo à 37ºc

۰la résistivité ou résistance spécifique : est la conductivité ou vitesse


de conduction électrique mesurée d’une solution de 1cm³ à une
température donnée. Dans notre cas c’est soit 37ºc, soit 25ºc. Elle est
exprimée en MΩ/cm ou ohm/cm. Plus la résistivité est grande, plus
la solution est mieux purifiée et faible est sa conductivité.
Cette dernière étant appelée siemens ou S.

‫ە‬les particules des matières : l’eau est considérée débarrassée


d’impuretés si elle traverse un filtre dont les pores passants mesurent
0,2 µm.

˜les matières organiques : quand l’eau traverse une couche de charbon


activée, elle est considérée contenir le minimum de matières
organiques. 124
Différents procédés de préparation de l’eau de laboratoire

1. Sédimentation :

c’est le fait de laisser de l’eau séjourner pendant quelque heures dans


un récipient maintenu verticalement.

Procédé :

- remplir une bouteille d’eau transparente


- laisser reposer 3 heures
- observer le fond de la bouteille. S’il y a un dépôt, recueillir le
surnageant ou la partie supérieure claire en évitant d’y entraîner le
dépôt. Mieux encore, filtrer ce surnageant pour obtenir l’eau encore
plus propre.

125
2. Filtration :
il existe plusieurs procédés de filtration en fonction de types de filtres
utilisés.
- le premier type comporte des filtres en coton, en microfibres de verre
ou en céramique appelés filtres de Chamberlan. Ces filtres enlèvent
98% ou plus de particules. C’est un système économique, car ces
filtres
peuvent être lavés et réutilisés constamment.
- le deuxième type de filtration est constitué d’une couche de charbon
activé à travers laquelle passe l’eau à filtrer. Le charbon activé a la
réputation d’enlever une large quantité de substances organiques et le
chlore. On peut aussi utiliser le sable.
- le troisième type emploie des filtres constitués de trous passants ou
pores de l’ordre de micron, lesquels enlèvent toutes les particules ou
une plus large quantité de microorganismes que les filtres précédents.
Leurs pores mesurent habituellement 0,2 µm.
126
3. Distillation :

c’est la plus ancienne méthode de purification d’eau.


L’eau passe par trois phases : liquide - vapeur - liquide.

Ainsi l’eau est chauffée jusqu'à ébullition. Les vapeurs produites passent à travers
une
colonne de refroidissement et sont condensées en gouttelettes qui retombent dans un
récipient sous une forme pure.
En effet, les vapeurs d’eau ne contiennent pas toutes les substances non volatiles qui
restent au fond du récipient chauffant. Elles contiennent néanmoins certaines
substances volatiles.
Les gouttelettes d’eau peuvent attraper une petite quantité de Na, K, Manganèse,
carbonates et sulfates.

Pour la mesure de sa qualité, sa conductivité doit être de 10 MΩ/cm (Mega-ohm/cm),


c'est en fait l’eau de type I, très pure.

127
L’inconvénient de la distillation est son coût : elle exige
beaucoup de consommation d’énergie électrique (ou de
braises ou de bois), beaucoup d’eau et de temps.
2 types d’appareils sont utilisés: en cuivre (alambics) et en
verre.

Dans tous les cas, la vapeur d’eau produite se reforme en eau


liquide goutte à goutte. La production moyenne d’eau
distillée est de 1,5 l/h pouvant aller jusqu'à 3l/h en fonction
de la puissance de chauffage.
Ainsi pour produire une réserve de 20 litres d’eau distillée,
il faut laisser couler et chauffer l’eau pendant environ 10
heures d’affilée.
128
129
130
4. Désionisation ou Déminéralisation :

il s’agit de l’élimination des sels minéraux contenus dans l’eau par échange d’ions.
La poudre ou résine échangeuse d’ions est une résine insoluble constituée d’amines
acides et basiques qui captent ou s’échangent avec les sels à fonction H + ou OH¯.
Les impuretés acides sont captées par les fonctions OH¯ de la résine tandis que les
basiques les sont par les fonctions H +.

Il est mieux d’utiliser des désioniseurs commerciaux que de la résine propre. En effet
les désioniseurs commerciaux sont bien préparés, ont des concentrations suffisantes de
la résine et sont livrés sous forme de flacons en plastic d’utilisation facile.

La désionisation est réalisée en faisant passer de petites quantités d’eau à purifier à


travers la résine échangeuse d’ions H + ou OH¯.

Il y a 3 types d’échangeurs d’ions: des échangeurs d’ions H +


des échangeurs d’ions OH¯,
et d’autres contenant un mélange de deux.

131
Un désioniseur à deux couches consiste à séparer les ions en deux étapes. Une première
couche pouvant contenir exclusivement les cations-exchanges, suivie d’une deuxième
couche qui contient une résine anions exchange, ou vice-versa. Il existe aussi des
mélanges de deux cations et anions.

Réaction type cation-exchange : (RSO3)H + Na+ → (RSO3)Na+ + H +


Réaction type anion-exchange (résine constituée d’ammonium quartenaire):
(RNR’3)OH +Cl¯ → (RNR’3)Cl + OH¯

Si l’on utilise une résine contenant seulement un seul type d’échangeur d’ions, la
qualité d’eau obtenue n’est que d’à peine plus de 1 MΩ/cm de résistance. Par contre
utilisant le mélange de cations et d’anions, la résistance de l’eau obtenue est supérieure
à 10 MΩ/cm, donc de l’eau très pure.

132
5. Reverse osmose ou Osmose inverse:

c’est un procédé qui fait passer l’eau à purifier à travers une membrane
laquelle agit comme un filtre moléculaire. La membrane est capable
d’enlever 95 à 99% des substances organiques, des bactéries et autres
matières ; ainsi que 90 à 97% de tous les sels minéraux ou substances
ionisées dissoutes. Mais enlève moins des substances volatiles (Cl¯, H +
…).
Cependant la reverse osmose est une procédure inadéquate de
production d’eau de laboratoire car elle nécessite un équipement très
lourd et complexe ; mais peut néanmoins être utilisée comme une
méthode préliminaire de purification d’eau.

133
4. Eau tamponnée

L’eau distillée est généralement acide ; et l’eau déminéralisée le devient en contact


avec l’air. Pour de nombreux usages au laboratoire (coloration, etc…). Il est nécessaire
de lui donner un pH neutre, aux environs de 7 et de l’y maintenir, si possible en
dissolvant des substances tampons et ainsi obtenir de l’eau tamponnée.

Production d’eau tamponnée

- Dans un ballon jaugé de 1 litre, mettre 3,76g de phosphate disodique hydraté


(Na2HPO4.2H2O)
. Dissoudre avec environs 500 ml d’eau distillée
. Ajouter 2,1g de phosphate monopotassique anhydre (KH2PO4)
. Dissoudre et compléter de l’eau distillée jusqu'à 1 litre
. Tester le pH qui doit se situer aux environs de 7.
. Un pH supérieur à 7,2 signifie que l’eau est alcaline
. Un pH inférieur à 6,8 signifie que l’eau est trop acide
. S’il s’agit d’une coloration d’un frottis sanguin, par exemple à pH alcalin, la coloration
sera plus bleutée et à un pH acide la coloration sera trop rouge ; tandis qu’ à un pH
neutre de ±7, la coloration sera équilibrée et les éléments colorés seront bien distincts.
134
1.3.4.2. L’eau propre de robinet a généralement un pH neutre de 7 et peut être utilisée à
la place de l’eau tamponnée. Il en est de même de l’eau filtrée.

1.3.4.3. Comment neutraliser de l’eau en l’absence des substances tampons ?


a) par ébullition : bouillir de l’eau distillée ou de l’eau filtrée pendant 10 minutes
dans un ballon ouvert, pour chasser de gaz carbonique.
b) par une solution à 0,2% (2g/l) de carbonate de sodium : c’est dans le cas ou malgré
l’ébullition, l’eau reste acide.
. Ajouter par litre d’eau acide 5 gouttes de rouge de phénol
. neutraliser progressivement en ajoutant goutte à goutte de la solution de carbonate de
sodium à 0,2% jusqu’au virage de la coloration au rose.
c) si l’eau est alcaline
. Ajouter 5 gouttes de rouge de phénol par litre d’eau
. Neutraliser en ajoutant goutte à goutte une solution d’acide acétique à 0,5% (5g/l),
jusqu’au virage de la coloration à l’orange.
d) Empiriquement
si l’eau est acide, ajouter de petites quantités de phosphate disodique pour accroître le
pH.
Si l’eau est alcaline, ajouter de petites quantités de phosphate monopotassique pour
diminuer le pH. 135
Les réactifs de laboratoire

Il existe des milliers des réactifs de laboratoire.


D’aucuns sont des réactifs commerciaux d’autres sont des réactifs
maison, fabriqués par les laboratoires eux-mêmes.
Les réactifs commerciaux à utiliser au laboratoire doivent être labellés
pro-analysi. Ils contiennent une quantité très limitée d’impuretés.
Il est des analyses qui exigent des réactifs ultra pures comme le dosage
des traces de métaux.
Les réactifs doivent être clairement identifiés, leur composition,
spécification, leur date de fabrication et éventuellement d’expiration
clairement mentionnées.

136
Les instruments et équipements de laboratoire
Les laboratoires sont équipés en fonction de leur niveau dans la pyramide
et des ressources disponibles: humaines, financières, matérielles, eau,
électricité…
Il existe des listes d’équipements et matériel nécessaires pour chaque niveau.
-Microscope: généralement 4 objectifs (10, 20, 40, 100)
-Centrifugeur/centrifugeuse: centrifugeur pour tubes
-Microcentrifugeuse pour hématocrite
-Photomètre
-Bain-marie: à thermostat (37 à 100°C)
-Réfrigérateur: pour garder certains réactifs et les échantillons généralement entre 4 et 8°C
-Balance: pour la préparation des réactifs
-Autoclave/poupinel (four Pasteur)
-Distillateur
-Support de Westergreen
-Compteur différentiel
-Pipettes: différents types des pipettes
-Matériel de prélèvement : seringues et aiguilles, tubes,
-Verrerie : tubes à essai , lames et lamelles, burettes, pipettes, verre à pied, Erlenmeyers,
ballons, flacons, fioles, béchers……..
(Voir photos bureau)

137
11/03/24 138
11/03/24 139
Les prélèvements au laboratoire
Introduction
Les analyses au laboratoire servent à poser le diagnostic de maladies, à avancer un
pronostic , à suivre l’évolution des maladies ou l’effet du traitement. La perturbation
des résultats d’un test peut être vue comme la conséquence d’un processus
pathologique. Et pourtant, plusieurs facteurs peuvent, en dehors de toute maladie
perturber les résultats d’un test. Ces facteurs peuvent être pré-analytiques ou
analytiques.
Les facteurs pré-analytiques peuvent être biologiques ou non biologiques.
Une bonne préparation du malade avant le prélèvement contribue à contrôler les
Facteurs biologiques perturbateurs.

Le prélèvement du sang
Le sang est l’un des liquides biologiques qui sert le plus pour les analyses au
laboratoire. Il peut être prélevé par ponction veineuse, artérielle ou capillaire.

140
Le sang veineux est utilisé pour la majorité des analyses au laboratoire. Ainsi, la
phlébotomie ou ponction veineuse est le moyen de prélèvement le plus usité. Les
veines
du pli du coude sont les plus utilisées car larges et superficielles. Le garrot est placé
entre 10 et 15 Cm au dessus du site choisi et une aiguille de bonne dimension (G 19 à
22) est utilisée pour ponctionner. Présentement, des aiguilles appropriées adaptées aux
tubes vacutainer avec pression négative sont disponibles. Il est déconseillé de procéder
à un prélèvement à partir d’une aiguille posée en permanence pour un traitement
intraveineux répétitif ou une perfusion, de même de laisser un garrot trop longtemps en
place.
Dans certains cas (nouveau-né, nourrissons), ou pour des petits volumes de sang ou
encore pour certaines analyses, par exemple la mesure des gaz du sang, la ponction
capillaire est plus indiquée. Elle peut être faite à la face latérale de la pulpe du doigt
(majeur ou annulaire) ou au lobe de l’oreille pour l’adulte et le grand enfant. La face
latérale externe ou interne du talon ou la face plantaire du gros orteil est utilisé pour le
nourrisson ou le nouveau-né.
141
La ponction artérielle peut être faite respectivement au niveau de l’artère radiale au
poignet, de l’artère brachiale au pli du coude ou de l’artère fémorale au pli inguinale.
La ponction doit être faite par un médecin, un infirmier ou un technicien de laboratoire
suffisamment entraîné.
Chez un nouveau-né le sang artériel, pour la mesure des gaz du sang, peut être prélevé
au niveau de l’artère ombilical par cathétérisme.

Types d’échantillons de sang utilisés au laboratoire

Dans tous les cas, les analyses faites au laboratoire sur le sang, les sont soit sur le sang
total, soit sur le sérum ou sur le plasma. Le sérum est obtenu en prélevant le sang dans
un tube sec sans anticoagulant et en le laissant se coaguler pendant une vingtaine de
minutes. Le processus est accéléré par la réfrigération à 4°C.
Le plasma est obtenu en prélevant du sang dans un tube avec un anticoagulant
approprié. Ce sang reposé pendant quelques minutes ou centrifugé, donnera un culot
cellulaire et un surnageant qui est le plasma.

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Les anticoagulants
Plusieurs anticoagulants sont disponibles et peuvent être utilisés selon les paramètres
biologiques à analyser.
L’héparine
- anticoagulant très utilisé car interfère moins avec les tests.
- utilisé sous forme de sels de sodium, de potassium, de lithium et d’ammonium
- accélère l’action de l’antithrombine III qui neutralise la thrombine et prévient la
formation de la fibrine à partir du fibrinogène.
- convient pour la plupart des paramètres.
- 0,2 mg d’héparine sont nécessaires pour 1 ml de sang.

L’EDTA (Ethylenediaminetetraacetic Acid)


- très utilisé pour les analyses hémocytologiques car préserve les cellules
- chélateur de calcium, disponible sous forme de sels dissodique ou dipotassique
- 1 à 2 mg d’EDTA pour 1 ml de sang

151
Le citrate
- chélateur modéré de calcium, utilisé sous forme de solution de citrate de sodium à 3,4
ou 3,8 g/dl. Il est essentiellement utilisé pour les tests de coagulation dans les
proportions de 1ml pour 9 ml de sang.

Les oxalates
- chélateur de calcium, utilisé sous forme d’oxalates de sodium, de potassium,
d’ammonium, et de lithium, le plus utilisé étant l’oxalate de potassium.
- 1 à 2 mg pour 1 ml de sang

Le Fluorure de sodium
- inhibiteur de la glycolyse avec une très faible action anticoagulante, associé souvent à
l’oxalate de potassium. 2 mg pour 1 ml de sang.

L’iodoacetate
- inhibiteur de la glycolyse, substitut du fluorure de Na.n’a pas d’action sur l’uréase,
inhibe la créatine kinase.
152
Le prélèvement de l’urine

-Le type d’urine à prélever dépend des analyses à effectuer.


Généralement les échantillons d’urine sont collectés suivant un
intervalle de temps défini, 1, 4 ou 24 heures.
L’urine du matin est généralement plus concentrée et préférée pour
les analyses microbiologiques et la mise en évidence des quantités
anormales de certains constituants (protéines par exemple) ou des
composants inhabituels comme la β- gonadotrophine chorionique.
-Les dix premiers ml d’urine sont appropriés pour la détection des
urétrites tandis que l’urine du milieu du jet est préférable pour
l’investigation de la vessie.

153
L’urine est collectée par miction normale tandis que le cathétérisme
est pratiqué pour les analyses microbiologiques chez des patients en
état critique.

Des instructions claires et précises doivent être données au patient


pour la collecte d’urine. Pour une période donnée, la vessie doit être
évacuée avant le début de la collecte.

L’urine recueillie doit être examinée dans les deux heures car les
bactéries et les champignons altèrent ses constituants en dehors des
électrolytes. Si les analyses doivent se faire plus tard, il est bon
d’utiliser un préservatif. Plusieurs préservatifs sont disponibles selon
les analyses à effectuer : réfrigération, l’acide acétique glacial,
l’acide borique, l’acide chlorhydrique concentré, l’acide nitrique, le
toluène, l’éther…..
154
Le prélèvement du liquide céphalorachidien

Le LCR est prélevé par ponction lombaire pratiquée par le médecin. Plus
ou moins 20 ml peuvent être recueillis chez un adulte sans danger.
La ponction est faite généralement au niveau de L4-L5, 1 à 2 ml sont
nécessaires pour la bactériologie, 1 à 2 pour la cytologie et 8 ml pour la
biochimie.
L’examen devant se faire assez rapidement, aucun préservatif n’est
nécessaire.

155
Le prélèvement des liquides d’épanchement
Les cavités synoviales, pleurales, péricardiques, et péritonéales sont
normalement virtuelles et ne contiennent juste qu’un fluide de
lubrification qui permet le frottement des feuillets sans irritation.

Dans certaines situations, ces cavités accumulent du liquide suite à


une inflammation, une infection ou un traumatisme. Ce liquide est
prélevé et examiné pour orienter la démarche diagnostique.

En effet des analyses permettent de distinguer le transsudat de


l’exsudat. Le transsudat résulte du passage du liquide interstitiel ou
vasculaire dans les cavités ou les espaces lacunaires sans inflammation
ou traumatisme, tandis que l’exsudat est l’accumulation du liquide dans
les cavités suite à un processus inflammatoire ou un traumatisme.
Le prélèvement se fait par ponction par un médecin.
156
Le prélèvement de la salive

Les analyses sur la salive sont plus ou moins limitées au dosage des
médicaments et à la recherche de certains marqueurs.
Des écouvillons sont utilisés dans certains cas.

Le prélèvement des selles

Les selles sont fournies au laboratoire dans une boite de carton paraffine
ou une boite de pétri. Les selles sont prélevées après émission libre, Il
n’est pas conseillé de prélever les selles avec un doigt ganté surtout
quand on recherche une hémorragie occulte.

157
Le prélèvement du liquide amniotique (amniocentèse)

Le liquide amniotique est prélevé par un médecin entraîné.


Des techniques d’imagerie peuvent faciliter le prélèvement et le site
favorable est l’espace au regard du cou fœtal en dessous de la tête ou des
espaces non occupés de la cavité amniotique.
Les analyse possibles portent sur :
- le diagnostic des malformations
- l’évaluation de la maturité fœtale
- la recherche d’une Rh iso-immunisation
- la recherche d’une infection intra-utérine

158
Les facteurs physiologiques qui affectent la composition des liquides corporels

La standardisation des pratiques de prélèvement des échantillons minimise les variations qui
causent des changements des résultats dans la journée ou d’un jour à un autre.
Ceci facilite l’interprétation des résultats.
Cependant il est important de connaître les facteurs dont certains sont contrôlables d’autres
non qui ont des effets sur la composition des liquides corporels.

Les facteurs biologiques contrôlables


La position
Chez un adulte, la différence du volume sanguin entre la position débout et la recroquevillée
est de 600 à 700 ml. Le passage de la position couchée à la position débout se traduit par une
réduction d’environs 10% de volume sanguin.
Comme c’est le fluide sans protéines qui passe à travers les capillaires vers les tissus, la
réduction du volume plasmatique est plus importante que la réduction du volume sanguin.

La réduction du fluide plasmatique s’accompagne d’une augmentation similaire de la


concentration des protéines plasmatiques.

159
Ainsi la concentration des protéines, comprise celle des enzymes, des hormones
protéiniques, des médicaments, du calcium et de la bilirubine qui circulent en partie liés, sont
affectées.
Dans le passage de la position débout à la position couchée, le changement de volume
sanguin est complet dans les 30 minutes; Alors que la baisse du volume est complète dans les
10 minutes dans le passage de la position couchée à la position débout.

La variation de la concentration des protéines et des substances liées est plus importante chez
les hypertendus, les personnes avec une concentration plasmatique des protéines basse et chez
les vieillards. L’impact de changement de position est moins importante chez des personnes
avec un taux anormalement élevé des protéines comme dans les gamma protéinopathies
(myélome multiple).

De manière générale, les constituants libres diffusibles avec un poids moléculaire inférieure à
5000 ne sont pas affectés par le changement de posture. Cependant une augmentation du
potassium (0,2 à 0,3mmol/L) survient dans les 30 minutes quand un individu s’élève.

160
Hospitalisation et immobilisation
L’alitement prolongé provoque une rétention liquidienne qui peut baisser la concentration des
protéines et de l’albumine plasmatiques respectivement de 5 et 3 g/L. les composantes liées
aux protéines subissent la même baisse.

L’alitement prolongé s’accompagne d’une augmentation de l’excrétion de l’azote urinaire, du


calcium, du sodium, du potassium, des phosphates, et des sulfates. Au sortir de l’alitement,
l’excrétion du calcium se normalise après au moins 3 semaines, et 3 autres semaines sont
nécessaires pour restaurer l’équilibre calcique.

161
Exercice Physique
L’influence de l’exercice physique sur la composition des liquides corporels dépend de la
durée et de l’intensité de cette activité.

le stress provoqué par l’exercice augmente la glycémie qui stimule la sécrétion de l’insuline.
La Différence de concentrations du glucose dans les artères et les veines est augmentée à
cause de la forte demande tissulaire.
Le métabolisme musculaire important augmente le taux de pyruvates et lactates plasmatiques.
Le pH et la pCO2 artériels sont réduits par l’exercice, alors que la créatinine est légèrement
augmentée par la réduction du flux sanguin rénal.
Il est observé une élévation du taux des urates, de même des enzymes d’origine musculaire
comme les transaminases, le lactate déshydrogénase, la créatine kinase et l’aldolase.

Chez les athlètes le taux sérique des enzymes musculaires et celui de l’urée, des urates, de la
créatine et de la thyroxine sont généralement élevés. Tandis que le taux des lipides et du
cholestérol et des triglycérides est bas.
162
Variations circadiennes
Beaucoup des constituants des fluides corporels présentent des variations nycthémérales.
Plusieurs facteurs sont cités comme cause de ces variations notamment la position, l’activité,
l’ingestion de repas, le stress, la lumière ou l’absence de lumière, l’état d’éveil ou de sommeil.

Certaines variations circadiennes peuvent être très importantes et poser le problème


d’interprétation des résultats, d’où l’importance du contrôle strict des prélèvements.
Le fer sérique peut changer de 50% entre 8h00 et 14h00 comme celui du cortisol entre 8h00 et
16h00.

Les hormones subissent aussi des variations circadiennes notamment la rénine (activité élevée
au petit matin), testostérone (taux élevé la nuit), TSH (taux maximum entre 2h00 et 4h00), GH
(maximum au début du sommeil), insuline (concentration basale maximale le matin)

163
Influence de l’alimentation et des stimulants
Ingestion récente d’aliments
La concentration de certaines composantes sanguines est affectée par la gestion d’un
repas, une augmentation est plus marquée pour : glucose, fer, les lipides totaux et la
phosphatase alcaline.
Les repas riches en protéines pris le soir affectent la concentration de: urée, urates
Phosphore. Pris une heure avant ils affectent le cholestérol, l’hormone de croissance .
La caféine augmente la concentration de: acides gras libres, cortisol, catécholamines,
Glucose.
fumer
La nicotine (nombre de cigarettes, importance de fumée inhalée) augmente la
concentration du glucose, l’hormone de croissance, d’epinephrine, des lipoprotéines,
cholestérol et les triglycérides, l’urée, l’albumine, les phospholipides, le taux des GR
et des GB. La pO2 est abaissée alors que la carboxyhémoglobine est élevée.

164
Ingestion d’alcool
L’ingestion importante d’alcool peut élever la concentration du glucose, plus
marquée chez les diabétiques. Elle cause aussi une augmentation des
Triglycérides plasmatiques. et parfois des catécholamines. L’alcoolisme
augmente l’activité de plusieurs enzymes comme la γ-glutamyltransférase,
l’isocitrate déshydrogènase et l’ornitine carboxyl transférase.

Administration des médicaments


Beaucoup de gens apparemment en bonne santé ou des malades prennent
continuellement des médicaments: vitamines, tranquillisants, somnifères…
Les médicaments donnés en IM augmentent l’activité des enzymes tels que la
Créatine Kinase, l’aldolase, la lactate déshydrogénase.
Les opiacés comme la morphine augmentent l’activité de certains enzymes
pancréatiques tel que l’aspartate aminotransférase.
Les diurétiques réduisent la concentration du potassium, augmentent celle du
calcium. Les thiazides peuvent causer une hyperglycémie.
165
Effets de l’environnement
Altitude
Augmentation de l’hémoglobine
Les changements saisonniers
Influences minimes à coté d’autres facteurs comme la position
Causes: changement de régime alimentaire, activités physiques,
présence ou pas de soleil: calcium, bilirubine...

Influence du cycle menstruel


Variation des différentes hormones

Influence de la diète
Végétarisme
Malnutrition
Jeun
166
Influences de l’age, du sexe et de la race
Age
Nouveau né : Traumatisme de la naissance, maturité, adaptation: taux
et type d’hémoglobine, glucose, lipides

Sexe
Avant puberté: peu de différence.
Après la puberté: activités de quelques enzymes plus élevée chez l’homme:
phosphatase alcaline, aminotransférases, Créatine kinase, aldolase.
Hb, Ca, Mg, Albumine, γ-globuline, fer, ferritine, Cholesterol, crétine, urée,
acide urique plus élevés chez l’homme.

Race
Différences difficiles de dissocier des celles dues aux conditions socioéconomiques.
Protéines sériques (γ-globuline), IgG et IgA, activités de la crétine kinase et la
lactate déshydrogénase plus élevés chez le noir.
Albumine, cholestérol et triglycérides plus élevés chez le blanc.

167
Certains états de maladie

Fièvre
Augmentation du glucose, de l’insuline: réactionnelle, du cortisol: secondaire
Diminution de la thyroxine, du cholésterol

Choc et traumatisme
En dehors des causes du choc ou traumatisme, augmentation du cortisol, de
l’aldostérone, glucagon, insuline,
L’anxiété et le stress augmentent la sécrétion des catécholamines.
Le traumatisme avec perte de plasma: urée et autres catabolites des protéines
augmentent de suite de la diminution du flux rénale et donc de l’excrétion.

168
LES UNITÉS DU SYSTÈME INTERNATIONAL
Avant l’instauration d’un système des mesures adopté par tous, pratiquement chaque
localité, chaque région, chaque pays utilisait les mesures qui lui convenaient. Quand on
changeait de localité, de région ou de pays, on devait donc s’adapter au système local
ou chercher la correspondance avec son système. D’où le besoin d’avoir un système
uniforme.

Traditionnellement, les mesures étaient exprimées en unités métriques de longueur, de


masse et de temps. Notamment, en mètre, gramme, et seconde (MGS) puis en
mètre, kilogramme et seconde (MKS).

Dans le rendu des résultats des analyses quantitatives au laboratoire, la mesure est
Exprimée généralement par un chiffre suivi d’une unité. Alors que l’unité identifie la
dimension, la masse, le volume ou la concentration, le Nombre exprime l’importance
ou la quantité d’unités du paramètre mesuré.

169
Les unités du système international

Le système actuel est dit le Système International d’Unités (SI) et est accepté depuis
1960. Le bureau International des poids et mesures assure la référence et est l’autorité
établie pour s’assurer de l’uniformité des mesures physiques en matière des unités
Internationales.

Le système international a défini des unités de base, à coté de celles-ci ont été
définies des unités dérivées et le 3e groupe est celui des unités supplémentaires
acceptées.

Le SI est cohérent et logique. Les unités de base (7 ) ont des multiples et sous
multiples qui ne contiennent pas d’autres facteurs numériques en dehors de 1.

170
Grandeurs de base et unités de base correspondantes

Grandeurs unités de base symbole


Longueur mètre m
Masse kilogramme kg
Temps seconde s
Courant électrique ampère A
Température thermodynamique kelvin K
Intensité lumineuse candela cd
Quantité de substance mole mol

171
Les unités dérivées proviennent mathématiquement de 2 ou plus
d’unités de base.
les unités supplémentaires acceptées sont celles qui ne sont classées ni
Comme unités de base ni comme unités dérivées mais qui sont
conformes au SI (radian pour les angles plats).

Autres unités non SI retenues pour être utilisées

Temps: minute (mn), heure (h), jour (j)


Angles plats: degré (°: л/180 rad), minute (’: л /10800rad),
seconde (’’: л /648000rad)
Volume: litre (L), 1L: 1dm3 ou 10-3 m3
Masse: tonne (t), 1t : 1000 kg
172
Importantes Unités dérivées des unités de base du SI
Grandeurs unités Symbole expressions expressions
en termes SI en d’autres
Volume mètre cube m³ m³
Masse kilogramme par mètre cube kg/m³ kg/m³
Concentration mole par mètre cube mol/m³ mol/m³
(quantité d’une substance)
Fréquence hertz Hz s- 1
Force newton N m.kg s -2
Pression pascal Pa m - 1.kg.s-2 N/m²
Energie, joule J m².kg. s -2 N.m
(Quantite de chaleur)
Puissance watt W m².kg. s -3 j/s
Potentiel électrique volt V m².kg. s -3.A-1 W.A-1
(force électromotrice)

173
Les habitudes dans certains pays ou corps de métiers font encore que soient utilisées
certaines unités qui ne figurent pas dans le SI. p.e.

Le mile: 1662 m (anglosaxon), mile marin: 1852 m


La lieue: 4 km
Le pouce: 27,07 mm, ingénieurs (anglosaxon: 25,4 mm)
La livre: 489,5 g (France) ou 453,592 g (anglosaxon)
L’acre: 40,47 ares (are: 100 m²)
L’arpent: 191,8 pieds (Canada)
Le gallon: 4,54 l Imperial gallon Canada et Angleterre, ou US gallon 3,78 l (USA)

Parfois c’est l’expression des unités qui posent problème: mg/L, mg/100ml, g/L…
ou l’utilisation des symboles: micro = µ pour millième (micron) et µ = micromètre
exprimant deux choses différentes

Millimicron = mµ ou nanomètre = nm, les deux disant la même chose.

174
L’avantage du SI est que les réactions moléculaires se faisant par rapport moléculaire et non
en rapport de masse, on peut ainsi dans leur expression utiliser la grandeur quantité de
substance ou mole, chaque fois que cela est possible, à la place de la grandeur masse ou
gramme et l’utilisation du litre comme unité de volume principale .

p.e la réaction HCl + NaOH NaCl + H2O se fait molécule par molécule

il apparaît donc logique d’exprimer les résultats en moles et sous-unités de mole , la mole étant
définie comme la masse en g sur le poids moléculaire en g;

Pour les enzymes, une anarchie régnait dans l’utilisation des unités , souvent c’était des noms
propres comme Somogyi, Bodansky, Frankel, King-Armstrong…

L’ordre y fut mis en définissant l’Unité Internationale puis le Katal, grandeur de base de la
quantité catalytique.

L’UI est définie comme la quantité d’enzyme (contenu dans un liquide biologique) qui, à
25°C, transforme une µmol de substrat par minute dans les conditions optimale de pH, de
force ionique .
Le Katal est défini comme la quantité d’enzymes par litre de liquide biologique qui, à 25°C,
transforme une mole de substrat par seconde.
175
Biochimie clinique

Quelques techniques analytiques


La colorimétrie et la photométrie
L’électrophorèse
La turbidimétrie (dfn)
La chromatographie (dfn)

176
La colorimétrie et la photométrie
La colorimétrie
Définition
La colorimétrie est l’ensemble des méthodes de dosage basées sur
l’évaluation de la teinte d’une solution colorée par elle-même ou
susceptible de se colorer sous l’influence d’un réactif qu’on y ajoute.

L’intensité de la teinte est proportionnelle à la concentration


de la solution.

réactions chimiques chromogène ou chromophore (teinte):


quantité proportionnelle à la substance dissoute de départ.

Deux lois sont à la base des méthodes qui exploitent la colorimétrie.


177
1ère loi:

deux solutions d’un même corps dans un même solvant, examinées sous
la même épaisseur, les autres conditions étant identiques (température,
éclairage…), et présentant la même intensité de teinte, ont le même
titre.

Quelques procédés colorimétriques

Procédés par échelle colorimétrique


Procédé par dilution
Procédé par titration
178
A- Procédés par échelle colorimétrique

Méthode simple ne nécessitant pas d’appareillage coûteux


Exemple 1:
dans 5 tubes, on place respectivement 1, 2, 3, 4, et 5 ml de solution d’un
même produit à concentration connue et l’on complète les 4 premiers
tubes par de l’eau jusqu’à 5 ml. Dans un sixième tube, on place la
solution à analyser. On ajoute la même quantité des réactifs à chaque
tube. Par comparaison des teintes et par extrapolation par rapport aux
valeurs limites entre les quelles l’échantillon se situe, on détermine la
valeur de celui-ci.
Exemple 2:
Dosage de l’hémoglobine par échelle colorimétrique

179
B- Procédés par dilution
Dans deux éprouvettes graduées de même section, on place d’une part une solution de
concentration connue et de l’autre la solution à doser. On dilue la solution la plus
colorée jusqu’à ce que examinées suivant la section, les solutions présentent la même
coloration. On lit les volumes Respectifs et on déduit la concentration de la solution à
doser par simple règle de trois: CV = C'V ' C'V '
C = ------
V
Exemple 1: on met dans une éprouvette 50 ml d’une solution standard contenant 1 mg
de produit; dans une deuxième éprouvette ayant les mêmes caractéristiques, on met
aussi 50 ml de la solution test. D’autre part, il faut diluer jusqu’à 80 ml la solution
standard pour obtenir la même teinte que la solution test. Ainsi l’équation est
1 x 80 = 50 x Y 1 x 80
Y = ------- = 1,6 mg
50
Exemple 2: dosage de l’hémoglobine par la méthode de Sahli ou à l’hématine acide
(20 µl de sang sont dilués dans l’acide chlorhydrique 0,1 N) 180
Procédé par titration

Dans deux récipients de même forme et de même capacité, on place d’une part un
volume déterminé de solution colorée à doser (produit + réactif), de l’autre on
place le réactif et on complète au même volume avec le solvant utilisé. On ajoute
simultanément au moyen d’une burette les mêmes volumes, d’une part de solvant
et de l’autre par de solution à titre connu de produit. Le vase témoin va se colorer
jusqu’à ce que sa coloration soit égale à celle du vase test. On lit le volume type
ajouté et l’on connaît dès lors la quantité du produit ajouté.

Exemple:
le dosage des ions bicarbonates ou de chlorures par titration

181
2e loi:

deux solutions d’un même corps dans un même solvant, et


présentant
la même intensité de teinte sous des épaisseurs différentes, ont des
concentrations inversement proportionnelles aux épaisseurs sous
lesquelles on les examine. C: concentration, S épaisseur
C1 S2 C1 S1
---- = ----- → C2 = -------
C2 S1 S2

Cette loi est un corollaire de la loi de Beer-Lambert.


D’elle découlent l’utilisation autrefois des cylindres de Hehner et du
colorimètre du Dubosq
182
La photométrie

La photométrie peut être définie comme la mesure de la concentration


d’une substance dans une solution par l’évaluation de la diminution de
l’intensité du flux lumineux traversant cette solution.

En biochimie clinique, la substance contenue dans un milieu biologique


est soumise à un certain nombre de réactions chimiques qui aboutissent
à la formation d’un chromogène ou chromophore, substance colorée en
quantité proportionnelle à celle de la substance de départ.
Le chromogène est alors dosé par la mesure de la diminution
du flux lumineux qui traverse une solution limpide de ce chromogène.

Pour mesurer la diminution du flux lumineux, on utilise le photomètre


et le spectrophotomètre.
183
Nature de la lumière

La lumière est un rayonnement électromagnétique se déplaçant dans


l’espace avec une composante électrique et une composante
magnétique sous forme d’onde.
Le terme lumière est surtout utilisée pour les longueurs d’onde qui
sont visibles à l’œil humain et celles qui leur sont proches.

Chaque rayonnement lumineux est caractérisé par la distance qui


sépare deux ondes correspondantes que l’on appelle la longueur d’onde.

Cette distance désignée par λ, est exprimée en nanomètres (nm) pour


les longueurs d’ondes utilisées en photométrie. Angstrom et
Millimicrons utilisés autrefois sont obsolètes.

1 nm = 1 mµ = 10 Å = 10-9 m
184
Si l’œil humain peut percevoir les longueurs d’ondes comprises entre 380 et 750
nm, les appareils modernes de mesure permettent d’enregistrer en plus les portions
ultraviolette et infrarouge du spectre.

La lumière solaire et celle émise par le filament de tungstène sont un ensemble des
rayonnements de différentes longueurs d’onde perçus par l’œil comme le blanc.
Des longueurs d’ondes comprises dans une bande (région) sont perçues sous forme
des couleurs.
Longueur d’onde (nm) région couleur observée
< 380 non visible ultraviolet
380-440 visible violet
440-500 visible bleu
500-580 visible vert
580-600 visible jaune
600-620 visible orange
620-750 visible rouge
750-2000 non visible infrarouge

185
Les rayonnements électromagnétiques non visibles à l’œil nu, en
traversant des solutions ou des composés, se comportent de la même
manière que la lumière visible.
Certains rayonnements sont absorbés par les substances et mais
d’autres les traversent sans perdre de leur intensité. L’intensité des
absorptions et les longueurs d’ondes absorbées sont chaque fois,
caractéristiques de la substance traversée.

En pratique, on utilise une couleur sélectionnée ou une lumière


monochromatique (longueur d’onde bien définie) pour plus de
spécificité.

Des lois d’absorption ont été définies à partir de toutes ces


considérations 186
Loi de Lambert
Quand un rayon lumineux monochromatique d’intensité Io passe dans une certaine
couche d’une substance pure qui l’absorbe dans une certaine mesure, l’intensité
transmise It est proportionnelle à l’intensité de la lumière incidente Io, et le travail
effectué par la substance est proportionnel à l’énergie mise à sa disposition.

Io It
dl
Une augmentation dl de la couche amène une diminution –dl de la lumière transmise.
Ainsi la loi de Lambert dit: la diminution de l’intensité par rapport à l’intensité
préexistante est directement proportionnelle à l’augmentation de couche.

-dI - dI
------ = k.I ou ----- = k. dl
dl I
187
Loi de Beer-Lambert
Lorsqu’un flux lumineux monochromatique d’intensité Io traverse à angle droit une
solution limpide d’une substance de concentration c dans une cuvette à faces
parallèles sur un trajet optique constant l, le flux transmis en sortie de cuve a une
intensité I telle que:
Io Io 1
It = Io e-εcl ou log --- = εcl c = log --- x -----
It It εl
Absorbance ou densité optique Do,coefficient d’extinction molaire à la longueur d’onde choisie
Io: intensité incidente, It: intensité transmise, c: concentration, l:longueur de la cuvette
I décroît exponentiellement par rapport à Io,
Do est une fonction linéaire de c. Toutes les mesures photométriques reposent sur
cette linéarité qui n’est respectée que sous certaines conditions:
- Faisceau lumineux monochromatique: car ε varie en fonction de la longueur d’onde
- Concentration c comprise dans certaines limites
- Solution parfaitement limpide, non fluorescente, à pH constant
- Température de la solution de chromogène maintenue constante
188
DO: ƒ(C)

40
35
30
25
20
15
10
5
0

189
Le photomètre et le spectrophotomètre

Les appareils qui permettent l’évaluation de l’intensité transmise sont composés de


trois parties essentielles: une source de lumière, un système de sélection des
longueurs d’ondes et un système de détection des radiations (amplification du
signal).

- Source de lumière: lampe à filament de tungstène, lampes à vapeur de mercure ou


à deutérium, le laser; (l’alimentation électrique doit être stabilisée).

- Système de sélection des longueurs d’ondes: système à filtres (verre coloré, filtre
interférentiels), les monochromateurs qui permettent sur un même appareil de
dérouler le spectre visible et souvent de le prolonger dans l’UV : spectrophotomètres
(prismes en verre ou en quartz, réseaux des dioptres)

- Système de détection des radiations: transformation du flux lumineux (photons)


190
en flux électronique proportionnelle facile à amplifier (photomultiflicateurs).
Composantes principales d’un spectrophotomètre

Source de la lumière monochromateur cuvette détecteur micro-ampèremètre ou


affichage digital

fente fente

Types d’application de la photométrie


Spectrophotométrie d’absorption moléculaire
Spectrophotométrie d’absorption atomique
Photométrie d’émission de flamme
191
PHOTOMETRIE DES MILIEUX TROUBLES

On distingue 3 méthodes différentes :


• L’opacimétrie : mesure la lumière ayant traversé le
milieu étudié dans la direction même de la lumière
incidente ;
• La néphélémétrie : mesure la lumière ayant traversé le
milieu étudié à 90° par rapport à la direction de la
lumière incidente ;
• La turbidimétrie : mesure la concentration ou
l’épaisseur d’un milieu trouble empêchant la vision
nette d’un test optique placé derrière ce milieu.
192
Principe des méthodes
Les paramètres à étudier dans les milieux troubles :
-La nature du liquide dans lequel les particules sont en
suspension ;
-La taille des particules ;
-Leur incidence de réfraction qui dépend de la constitution
chimique des particules ;
-L’intensité de réflexion qui dépend de la nature de la
surface
L’absorption lumineuse des milieux troubles obéit à la loi
de RAYLEIGH I0 = I absorbée +I transmise + I diffuse
La diffusion de la lumière dépend de la taille des particules,
diminuant avec leur diamètre. 193
Opacimétrie

• La loi de Beer- Lambert peut s’appliquer aux milieux


troubles dans certaines conditions, notamment : taille des
particules faible et voisine de la longueur d’onde de la
lumière incidente, concentration faible des particules.
• L’opacimétrie utilise un spectrophotomètre avec une
longueur d’onde comprise entre 620 et 670 nm. A ces
longueurs d’onde, la taille des particules modifie assez
peu la lumière transmise.
• L’opacimétrie est utilisée pour mesurer les
concentrations de suspensions cellulaires. Elle est très
utilisée en microbiologie
194
Néphélémétrie

• Elle mesure la lumière diffusée


• nécessite l’emploi d’un fluorimètre.
• Les longueurs d’ondes utilisées varient entre 250
et 350 nm. Les monochromateurs primaires et
secondaires sont réglés à la même longueur
d’onde.
• Il existe actuellement les néphélémètres à laser.
• La néphélémétrie est utilisée pour mésurer les
concentrations des certaines protéines sériques.
195
Turbidimétrie

• Elle consiste à apprécier visuellement un trouble


par comparaison avec celui des solutions étalons.
• Cette méthode est utilisée pour le dosage des
protéines.

196
TYPES D’APPLICATION DE LA PHOTOMÉTRIE

Spectrophotométrie d’absorption moléculaire

• La spectrophotométrie est une méthode d'analyse


physico-chimique qui permet de déterminer aussi
bien qualitativement que quantitativement des
ions ou des molécules présents dans une solution,
sans la modifier ou l'altérer.

197
PRINCIPE
• Un spectrophotomètre mesure l’absorbance d’une
solution à une longueur d’onde donnée.
• Un dispositif monochromateur permet de générer, à
partir d’une source de lumière visible ou ultraviolette,
une lumière monochromatique, dont la longueur d’onde
est choisie par l’utilisateur.
• La lumière monochromatique incidente d’intensité
traverse alors une cuve contenant la solution étudiée, et
l’appareil mesure l’intensité de la lumière transmise.
• La valeur affichée par le spectrophotomètre est
l’absorbance à la longueur d’onde étudiée.
198
Conditions de validité de la relation :
• La lumière utilisée doit être monochromatique.
• La solution doit être peu concentrée et limpide.
• Aucun équilibre chimique de dissociation ou
d'association ne doit être induit par la dilution. La
dilution modifie, par exemple, le rapport des
concentrations de la forme basique et la forme
acide d'un indicateur coloré par modification du
pH.
• Les solutions doivent être stables pendant la
durée de la mesure.
199
Conditions de validité de la relation :

• La température doit être maintenue constante car elle


influe sur le coefficient d'absorption molaire.
• La cuve de solution et la cuve du solvant doivent être
rigoureusement identiques, utilisées toujours avec la
même face d'entrée et débarrassées des bulles d'air qui se
fixent sur les parois aux changements des solutions.
• Le « blanc » doit être régulièrement refait pour pallier les
dérives électroniques de la source et du récepteur
• Les fluctuations de luminosité de la source (bruit de fond
de la source) ou de réponse du récepteur (bruit de fond
du récepteur), limitent les performances de l'appareil.200
Dans un spectrophotomètre, il y a toujours quatre
dispositifs fondamentaux : la source de lumière, l
e monochromateur, la cuve porte-échantillons et le récepteur

201
Spectrophotométrie d’émission atomique

La spectrophotométrie d’émission atomique tient aujourd'hui une


place de premier rang parmi les méthodes physicochimiques
d'analyse.

Elle mesure l’émission d’un rayonnement électromagnétique UV


ou visible due à la désexcitation d’atomes qui ont été excités par
l’énergie apportée par le transfert à une température très élevée
(introduction de l’échantillon dans une flamme ou un plasma), et
ce, à une longueur d’onde donnée, caractéristique de l’élément à
doser. Cette émission est proportionnelle à la concentration de
l’élément excité.

202
principe

La mise de la solution sous effet des températures élevées va


conduire à une excitation des atomes c.à.d. passage des électrons
de sous-couches périphériques à des niveaux énergétiques
supérieurs. Comme ces niveaux sont instables, le retour au niveau
fondamental d’énergie minimale conduira à une libération
d’énergie sous forme d’un rayonnement (émission de lumière)
électromagnétique de longueur d’onde caractéristique de l’atome
qui se désexcite.

203
Ces transitions ne se font pas de façon anarchique, mais obéissent aux
lois de la mécanique quantique : pour un atome donné, la
fréquence du rayonnement émis est parfaitement définie.

204
APPAREILLAGE
Les spectromètres d’émission atomique s’articulent
autour de 3 parties principales.
1° Le brûleur pulvérisateur
2° Le système optique
3° La mesure du signal
La différence principale entre les différents types de
spectrophotomètre d’émission, réside essentiellement
dans les dispositifs chargés de porter l’échantillon à une
température donnée. Ainsi on distingue :
-Le spectrophotomètre à flamme
;Le spectrophotomètre à plasma par couplage inductif
205
-Le spectrophotomètre à laser
APPLICATIONS ANALYTIQUES

• Les applications essentielles de la spectrophotométrie à


flamme concernent le dosage des métaux alcalins,
principalement le Sodium (Na+), le Potassium (K+) et
rarement le lithium (Li) et le rubidium (Rb), et les
métaux alcalino-terreux, principalement le Calcium
(Ca++).
• Ces dosages peuvent se faire dans les eaux (eaux de
ville, eaux de mer, eaux minérales…), dans certains
liquides alimentaires (lait, jus de fruits, vins…), en
agronomie, dans les végétaux, dans le sang et dans les
autres liquides biologiques.
206
APPLICATIONS ANALYTIQUES

Intérêt biologique

• La photométrie d’émission atomique est


essentiellement utilisée en biochimie médicale et sert à
doser le Na+, K+, Ca++ dans le plasma et les urines,
elle sert plus rarement à doser le Li dans le cadre de la
surveillance du traitement psychologique de la
psychose maniaco-dépressive.

207
LA SPECTROPHOTOMÉTRIE D’ABSORPTION ATOMIQUE

I. DEFINITION ET PRINCIPE
La spectrophotométrie d’absorption atomique est
une méthode de dosage des éléments minéraux et
de nombreux oligo-éléments, par utilisation de
leur spectre de raies.
Son principe repose sur la loi de Kirchhoff, laquelle
stipule qu’un atome est capable d’absorber les
radiations qu’il est lui-même susceptible
d’émettre.
208
Applications

La spectrophotométrie d’absorption atomique est une méthode très


sensible qui permet des dosages de l’ordre de 1 à 5 pmol de métal /l
et aussi une méthode spécifique car c’est la raie de résonance du
métal concerné qui est utilisée pour son dosage.

En biochimie clinique, elle demeure une technique très utile , où elle


sert au dosage non seulement de tous les éléments métalliques, mais
aussi de nombreux oligo – éléments sur lesquels les recherches sont
en pleine expansion.

209
LA FLUORIMETRIE OU FLUORESCIMETRIE

DEFINITION ET PRINCIPE
La fluorimétrie est un procédé de dosage de minimes
quantités de substances fondé sur la mesure de la
longueur d’onde de la lumière qu’elles émettent
lorsqu’elles sont rendues fluorescentes.

On appelle fluorescence, l’émission lumineuse secondaire


due à la désexcitation spontanée d’atomes ou des
molécules excitées par un rayonnement incident
électromagnétique ou corpusculaire ionisant (électron,
proton).
210
LA FLUORIMETRIE OU FLUORESCIMETRIE
DEFINITION ET PRINCIPE
• Lorsqu’une molécule est excitée par des photons
possédant une énergie E, elle peut passer d’un état stable
N à un état excité E puis revenir à son état stable en
restituant une énergie E’ inférieure à E, en raison des
pertes énergétiques survenant pendant le retour à l’état
stable. Cette énergie E’ est libérée sous forme d’une
émission lumineuse dont la longueur d’onde est
supérieure à celle de la lumière excitatrice ; ce principe
correspond à l’énoncé de la loi de Stokes. Parfois
l’excitation ne permet que le passage à l’état métastable
P. Le retour vers l’état stable s’accompagne d’une
émission de lumière. La transition réversible N↔F
211
définit la fluorescence.
LA FLUORIMETRIE OU FLUORESCIMETRIE
APPAREILLAGE
• Il est possible d’utiliser un spectrofluorimètre ou un
fluorimètre.
• La différence entre ces deux types d’appareils réside
dans la possibilité avec un spectrofluorimètre, d’explorer
tout le domaine spectral (ultra violet ou visible) et
d’enregistrer les spectres d’excitation et de fluorescence
en fonction des longueurs d’onde.
• Les simples fluorimètres utilisent des filtres colorés ou
interférentiels et permettent seulement de travailler à
longueur d’onde fixe d’excitation ou de fluorescence.

212
LA FLUORIMETRIE OU FLUORESCIMETRIE
• APPLICATIONS
• La fluorimétrie permet des dosages mille fois plus
sensibles que la spectrophotométrie. Toutefois cette
méthode ne s’applique que pour des molécules
fluorescentes par elles-mêmes ou après réaction avec un
fluorochrome tel que la rhodamine, la fluorescéine et
l’orange d’acridine.
• C’est en hormonologie que la mesure de la fluorescence
trouvait hier ses principales applications en biochimie
clinique. Mais de nos jours, le domaine d’application est
pratiquement illimité : dosage des marqueurs tumoraux,
des médicaments, de la bilirubine, des catécholamines,
213
LA FLUORIMETRIE OU FLUORESCIMETRIE
APPLICATIONS
Les modifications de fluorescence des coenzymes NAD et
NADH sont utilisées en enzymologie. En plus, le signal
de fluorescence obtenu à partir de différentes marques
permet la détection et / ou la quantification des antigènes
(ou haptènes) et des anticorps ; c’est
l’immunofluorescence.
• En biologie moléculaire, le cryptate trisbipyridine
d’europium est un composé fluorescent utilisé pour
révéler l’ADN après polymerase chain reaction
(PCR).C’est le cas de la détection fluorimétrique de
l’ADN du Papillomavirus après PCR.
214
L’électrophorèse

L’électrophorèse est un phénomène physique désignant le déplacement d’ions ou des


particules chargées en solution ou en suspension, sous l’influence d’un champ
électrique.

La technique de l’électrophorèse trouve un intérêt particulier dans l’étude des


protéines; en effet, les protéines sont des molécules comportant de nombreux radicaux dont
l’ionisation varie en fonction du milieu ambiant.
Pour chaque protéine existe un pH (point isoélectrique) pour lequel le nombre de radicaux
chargés positivement est égal au nombre de radicaux chargés négativement. La
charge globale est alors nulle.

L’électrophorèse des protéines d’un milieu biologique correspond au déplacement des


macromolécules en pseudosolution colloïdale. Ce déplacement est exprimé en fonction de la
mobilité des protéines sous l’influence d’un champ électrique.
V
Par définition, la mobilité est formulée comme suit: u = -----
H
V: vitesse (cm/sec), H: champ électrique (volt/cm), u: mobilité (cm 2 sec-1volt-1)

215
En milieu alcalin (pH: 8,6), toutes les protéines d’un sérum humain présentent une
charge globale négative. Placées dans un champ électrique, elles se déplacent vers
l’anode et ceci d’autant plus vite qu’elles se trouvent à pH éloigné de leur point
isoélectrique (p.i.) .
La sérum albumine, par exemple se déplace plus rapidement à pH 8,6 que les
Immunoglobulines: Alb. p.i. = 4,8 glob. p.i.= 7.

Types d’électrophorèse
Il existe plusieurs types d’électrophorèse:
- Électrophorèse de zone
- Électrophorèse de frontière
- Électrophorèse en gradient de densité
- Électrophorèse en gradient de pH
- Électrophorèse contre un gradient de porosité

L’ électrophorèse de zone représente un intérêt particulier en pratique courante


216
Électrophorèse de zone

La phase liquide est stabilisé dans un milieu poreux imprégné de solution tampon.
L’échantillon est déposé sur un point du support; en faisant passer un courant continu
sur ce support, les protéines migrent plus ou moins en fonction de leur charge,
s’arrêtant dans telle ou telle zone (électrophorèse de zone) pour constituer plusieurs
bandes (fractionnement électrophorétique) qui après fixation et coloration deviennent
aisément repérables et dosables.

Plusieurs types de support peuvent être utilisés notamment le papier, le gel d’agar,
l’acétate de cellulose qui permettent classiquement d’obtenir 5 fractions pour le
sérum: albumine, α1, α2, β et γ-globulines.

En utilisant le support comme le gel d’amidon, le gel de polyacrylamide, le gel de


polyvinylpyralidone, l’acétate de cellulose RS, on obtient un plus grand nombre de
fractions.
217
La fixation des protéines sur le support se fait soit par thérmocoagulation, soit par
trempage dans l’alcool, l’acide acétique, le chlorure mercurique…

La révélation se fait par combinaison avec des colorants acides (bleu de


bromophénol, noir amidé 10 B, bleu de Coomasie, vert de Lissamine, rouge
ponceau) qui se fixent sur les fonctions basiques des protéines.

La quantification des fractions peut se faire par densitométrie (pour les supports
rendus transparents), par réflectométrie (pour les supports opaques), par mesure
de l’absorbance des solutions colorées obtenues après découpage des différentes
bandes découpées et dissoutes dans un solvant approprié ou par élution du
colorant en milieu alcalin)

218
Valeurs normales
A) En cellogel standard

protéines % g/L
Albumine 55 ± 6.00 41.8 ± 3.9
α1-globulines 5 ± 1.00 3.8 ± 0.8
α2-globulines 7 ± 1.75 5.3 ± 1.5
β-globulines 15 ± 1.50 11.4 ± 1.5
γ-globuline. 18 ± 2.16 13.7 ± 1.8

A) En acétate de cellulose microzone

protéines % g/L
Albumine 56 ± 6.50 42 ± 4.94
α1-globulines 4 ± 1.22 3.0 ± 0.92
α2-globulines 10 ± 2.56 7.50 ± 3.62
β-globulines 12 ± 5.79 9.50 ± 3.62
γ-globuline. 18 ± 6.00 13.50 ± 4.56

219
Variations pathologiques

1- Hypoprotéinemie de la malnutrition
- albumine diminuée
- α1, α2, β et γ-globulines sont dans les limites ou légèrement augmentées.

2- Hypoprotéinemie du syndrome néphrotique


- albumine toujours abaissée
- α1-globulines dans les limites ou peu augmentées
- α2-globulines sont majorées car élévation de l’α2-macroglobuline et des
lipoprotéines LDL.
- dans le syndrome néphrotique chronique, il y a aussi diminution des globulines

3- Hépatite aigue
- albumine diminuée de manière importante dans les cas sévères
- les α1, α2, β –globulines peuvent augmenter, mais les α2 ont tendance à baisser
(surtout haptoglobine).

220
4- cirrhose du foie
- l’albumine et les α1, α2, β-globulines diminuent
- les γ-globulines augmentent uniformément avec augmentation relativement
importante des Ig A formant ainsi un pont β-γ caractéristique de la cirrhose.

5- inflammation
- La concentration des protéines du sérum n’est pas modifiée.
- Dans l’inflammation aigue les α1et α2-globulines augmentent nettement
- Dans l’inflammation chronique , à coté des α1et α2-globulines , il y a une
augmentation uniforme de γ globulines.
- l’albumine peut diminuer masquant ainsi une hyperprotidémie réactionnelle.

221
6- hypergammaglobulinémies polyclonales:

Dans certaines affections la concentration des protéines totales n’est pas modifiée
Mais la présence de nombreux clones lymphocytaires produisent un groupe
hétérogène d’Ig, en réponse à une stimulation antigénique ou à une multiplication
incontrôlée de plusieurs clones de cellules productrices d’Ig.
Exemple d’affections:
maladies infectieuses: bronchite; maladies fongiques: aspergillose pulmonaire
Maladies parasitaires: trypanosomiase, malaria
Maladies virales: mononucléose infectieuse, rubéole; Maladies inflammmatoires: RAA
Maladies auto-immunes: LED; Maladies tumorales: maladie de Hodgkin

7- hypergammaglobulinémies monoclonales:

Un seul clone de lymphocytes produit une bande étroite et intense, se localisant


entre les α2 et les γ-globulines . Cette bande étroite de protéine est appelé protéine M
(maligne).
Affections:
- maladie de Kahler ou myélome multiple (75%), surtout l’Ig, quelquefois Ig A, IgD et Ig
E
- Macroglobulinémie de Waldenstöm (10%): Ig M
- Infection à VIH
222
Tracé densitométrique d’un sérum
humain normal
Albumine

Globulines

β γ
α2
α1

+ −

223
Sens de la migration
Alb
β γ Protéinogramme normal
α2 (électrophorèse sur acétate
α1
Dépôt de cellulose)

Protéinogramme lors de
dénutrition: abaissement
de l’albumine

Protéinogramme lors de
syndrome inflammatoire aigu:
hyper α2 globulinémie modérée,
isolée
224
Sens de la migration
Alb
β γ Protéinogramme normal
α2 (électrophorèse sur acétate
α1
Dépôt de cellulose)

Protéinogramme lors de
cirrhose décompensée: soudure
β γ, abaissement de l’albumine,
rapport alg/glob < 1

Protéinogramme lors de
syndrome néphrotique: alb
effondrée, globulines basses
sauf α2 avec pic plus net
225
Sens de la migration
Alb
β γ Protéinogramme normal
α2 (électrophorèse sur acétate
α1
Dépôt de cellulose)

Protéinogramme lors de
déficit immunitaire: courbe
très aplatie au niveau des γ
globulines

Protéinogramme lors de
réaction immunitaire: dôme plus
ou moins élevé au niveau des γ
globulines (agression 226
infectieuse, virale, parasitaire)
Sens de la migration
Alb
β γ Protéinogramme normal
α2 (électrophorèse sur acétate
α1
Dépôt de cellulose)

Protéinogramme lors de
gammapathie monoclonale avec
un seul type de globuline: pic
unique, mince, les autres
protéines plus ou moins
abaissées (myélome ou mie de
Waldenstrom)
227
La chromatographie

La chromatographie est une procédure physique qui vise à séparer les constituants d’un
mélange en utilisant deux phases non miscibles. Cette séparation est basée sur les
différences
d'affinités des substances à analyser à l'égard de ces deux phases, l'une stationnaire ou fixe,
l'autre mobile.

Il existe différents types de chromatographie selon les critères de fixation sur la phase
stationnaire:

- Chromatographie d’adsorption: adsorption sur un solide


- Chromatographie de partage: dissolution ménagée dans une phase stationnaire
- Chromatographie par échange d’ions: fixation sur les groupements ioniques hérissant
la phase stationnaire solide
- Chromatographie par gel filtration: entrée ou exclusion dans les mailles d’un gel en
fonction de la taille des molécules
- Chromatographie d’affinité: greffe artificielle sur la phase stationnaire solide du substrat
228 de
tel enzyme, de l’anticorps de tel antigène
Classement des techniques chromatographiques selon les
phénomènes physico-chimiques.

PHASES PHENOMENES
Ph. stat+ Ph. Adsorption Partage ou Echanges
Mobile répartition ioniques
Solide+ liquide + +
Liquide+liquide +
Solide+liquide +
Liquide+gaz +
Solide+gaz + +

229
Les étapes de la chromatographie sur colonne:

Le soluté est l’échantillon à analyser toujours dissout dans un solvant approprié:


phase mobile.

La phase stationnaire est fixée à l’intérieur sur les parois d’une colonne de verre ou
d’acier, elle entre en contact avec la phase mobile qui contient l’échantillon.

L’échantillon en progressant avec la phase mobile abandonne sur la phase


stationnaire divers constituants plus ou moins solidement fixés.

L’élution, ultime étape, permet de décrocher en changeant les propriétés de la phase


mobile, les éléments fixés provisoirement sur la phase stationnaire pour les faire
émerger dans l’effluent de la colonne où ils peuvent être recueillis et dosés
séparément.

230
Phase fixe : peut être solide ou liquide.

Les solides, silice ou alumine traitées, permettent la séparation des composants des
mélanges grâce à leurs propriétés adsorbantes. Ils peuvent être employés comme
remplissage d'une colonne (chromatographie par gravité et chromatographie à haute
performance ou HPLC) ou étalés en couche mince sur une plaque de verre,
d'aluminium ou sur une feuille de matière plastique (chromatographie sur couche
mince ou CCM).
La phase fixe peut aussi être constituée par un liquide imprégnant un support solide
ou encore par une chaîne carbonée fixée sur un support (phase greffée).

Phase mobile
La phase mobile est :
soit un gaz (ex : chromatographie en phase gazeuse) : la phase mobile est appelée
gaz ou vecteur porteur ;
soit un liquide (ex : chromatographie sur couche mince, papier ou colonne) : la
phase mobile est appelée éluant. 231
Quelques applications manuelles et faciles de la chromatographie

• chromatographie sur couche mince (CCM) : contrôle de la pureté


d’un composant organique, suivi de la progression d’une réaction,
recherche du meilleur solvant.

• Chromatographie sur papier : analyse des composés polaires


(acides aminés, sucres,…), séparation des cations métalliques.

232
Les analyses couramment pratiquées en Biochimie

1- La détermination du glucose

Le glucose plasmatique et urinaire figurent parmi les paramètres


les plus demandés en urgence et en routine, associés très souvent à
l’urée sanguine, à la créatinine, à l’ionogramme et aux paramètres de
l’équilibre acide-base.

La glycémie et la glycosurie constituent des paramètres essentiels


pour le diagnostic, le pronostic et le suivi du traitement du diabète.

Il existe plusieurs méthodes de dosage du glucose dans le milieu


Biologique (sang total, plasma, sérum, urines, LCR): méthodes
réductimétriques, méthodes furfuraliques et méthodes enzymatiques.
233
Prélèvement et conservation des échantillons

La détermination de la glycémie et de la glycosurie doivent être


considérées comme des urgences techniques, de suite de la présence
dans le milieu biologique des enzymes glycolytiques qui peuvent
dégrader le glucose et donner un taux bas par rapport au taux initial.

- Echantillon pour la glycémie: sérum, plasma.


- Conservation d’échantillon sans conservateur: durée maximum I h.
- Echantillon prélevé sur fluorure de sodium + oxalate de potassium
peut être conservé pendant 6 heures.
- Le sujet doit être complètement à jeun depuis 10 heures,
prélèvement fait le matin après une nuit de sommeil.
- Causes d’erreur:
. conservation sans préservatif pendant plus d’une heure
. Perfusion de sérum glucosé 234
1- Méthodes réductimétriques

Les techniques réductimétriques visent à doser le glucose par la


mesure de son pouvoir réducteur dû à la présence du groupement
pseudo-aldéhydique sur C1. ces techniques sont effectuées en milieu
Alcalin, le glucose sous forme d’énolate étant plus facilement oxydé
que sous forme cétonique.
Ces méthodes sont peu spécifiques car mesurent aussi les autres
glucides réducteurs et les réducteurs non glucidiques (acide
ascorbique, acide urique, glutathion, créatinine, certains acides
aminés…
Méthodes au ferricyanure (Hagedorn-Jensen, Hoffman, Folin)
Méthodes à l’iodomercurate (Baudoin-Lewin)
Méthodes aux ions cuivriques (Folin-Wu, Nelson-Smogyi, Brown)
Méthodes propres pour l’urine: Fehling, Nylander, clinitest, tes tape,
glukotest 235
2- Méthodes furfuraliques

Les oses chauffées en milieu acide, sont déshydratées en dérivés du


furfural qui se combinent facilement avec les phénols ou des amines
aromatiques pour donner des produits colorés. La densité de la
coloration est mesurée au spectrophotomètre.
H+ CH CH

Glucose
T° HC C-CHO hydroxyméthyl furfural

- Méthodes à l’anthrone (Dreywood): les hexoses donnent une coloration bleu-vert


- Méthodes à l’aniline (Lorentz): les hexoses, les pentoses et l’acide gluconique
donnent avec l’aniline une coloration rouge intense.
- Méthodes à l’orthotoluidine (Hultman):
. coloration verte après chauffage des aldohexoses, galactose et glucose
. Coloration rose après chauffage des pentoses
236
2- Méthodes enzymatiques

- Les méthodes enzymatiques sont les plus fiables du fait de la


spécificité des enzymes pour un substrat donné, le cas du glucose.
- Les méthodes les plus courantes sont celles à la glucose oxydase,
la glucose déshydrogénase et l’hexokinase.

1- Méthode à la glucose oxydase


glucose oxydase peroxydase
Glucose + O2 + H2O glucono-lactone + H2O2 H 2O
HC CH HC CH
HO=C CH + H2N-R O=C C=N-R
HC CH HC CH
phénol 4 aminophénazone
Réactif réduit incolore complexe rouge, absorbe à 525 nm

237
2- méthode à la glucose- déshydrogénase (Banaush)
G-Déshydrogénase
β- D-Glucose + NAD+ D-Gluconolactose + NADH,H +

La formation de NADH,H + est proportionnelle à la quantité de glucose. Elle est


mesurée à 340 nm.

3- méthode à l’hexokinase (Schmidt)


Hexokinase
Glucose + ATP Glucose-6-P + ADP
G-6-P Déshydrogénase
Glucose-6-P + NADP 6-P-Gluconate + NADP,H +

Après l’atteinte de l’équilibre par les réactions, la mesure de l’absorbance à 340


nm rend compte de la quantité de glucose présent dans l’échantillon.
L’hexokinase étant une enzyme très spécifique du glucose, cette méthode est
l’une
des rares méthodes considérées comme méthodes de référence en biochimie.238
Variations physiologiques de la glycémie et de la glycosurie

1- Glycémie
La remarquable stabilité de la glycémie est due à une régulation neuro-hormonale complexe:
illustration du principe d’homéostasie. Ainsi chez un sujet ayant normalement une
alimentation équilibrée en glucides, 250 à 300 g/j et qui est à jeun depuis 10 heures, la
glycémie se situe entre 3,8 et 5,1 mmol (60–92 mg%)(70-110mg%). C’est la glycémie dite
de
base.
On parle d’hypoglycémie quand la valeur de la glycémie à plusieurs examens répétés est
inférieure à 2,75 mmol, tandis que l’hyperglycémie diabétique est évoquée dès qu’une valeur
de base dépasse 6 mmol (x 0,180g/L). (g/Lx5,55=mmol/L)
- Après un repas normal, il existe chez le sujet normal une flèche d’hyperglycémie dans
l’heure qui suit, cette flèche ne doit cependant pas dépasser 6,5 mmol. Quand la flèche est
comprise entre 6,5 et 7,25 mmol, craindre un diabète; il est alors recommandé de faire une
épreuve d’hyperglycémie provoquée.
- Une hypoglycémie physiologique existe chez le nouveau-né entre la 3 e et la 8e heure (entre
1,75 et 2,25 mmol)(30-40 mg%) . La glycémie remonte et se stabilise autour de 2,75 mmol
dès la 48e heure. Valeur observée chez le nourrisson pendant la 1ere année. 239
Variations physiologiques de la glycémie et de la glycosurie

2- Glycosurie
Le glucose qui filtre dans le glomérule rénal est complètement réabsorbé au niveau
tubulaire chez le sujet sain. C’est donc une substance à seuil qui n’apparaît pas ou
très peu dans l’urine normale.
Chez le diabétique quand la glycémie dépasse 9 mmol, le glucose passe dans l’urine
en quantité significative.

La détermination de la glycémie et de la glycosurie permettent de définir 3 types de


diabète:
- Le diabète sucré caractérisé cliniquement par la polyurie, la polydipsie, la
polyphagie et biologiquement par une hyperglycémie et une glycosurie
- Le diabète néphrogénique ou diabète rénal caractérisé par une glycosurie sans
hyperglycémie : abaissement du seuil rénal pour le glucose en dehors de la
grossesse
- Le diabète insipide avec présence polydipsie et polyurie et absence de glycosurie.
De cause liée à une lésion de l’hypophyse ou de l’hypothalamus, mais souvent 240
d’étiologie obscure.
Les hypoglycémies
Les hypoglycémies sont soit spontanées soit provoquées.

Les hypoglycémies spontanées


Exercices musculaires violents
Hypoglycémie réactionnelle
Jeûne prolongé ou sous alimentation
Hyperactivité pancréatique primitive
Hypoglycémies digestives (gastrectomie)
Hypoglycémies hépatogènes et endocriniennes

Les hypoglycémies provoquées souvent iatrogènes


Hypoglycémie des diabétiques dont le traitement est mal contrôlé:
erreur de traitement ou instabilité glycémique chez l’enfant diabétique en cours
d’équilibration
Craindre des lésions encéphaliques irréversibles dans l’hypoglycémie Grave
(prématuré, nouveau-né voire adulte). 241
Epreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale
Indication:
dépistage précoce du diabète sucré et analyses des hypoglycémies fonctionnelles
Précautions
- Régime glucidique équilibré les 3 jours qui précèdent l’épreuve
- Pas des corticoïdes, diurétiques thiazidiques, catécholamines, oestroprogestatifs
- Sujet à jeun depuis 12 heures, au repos
Protocole
- Ingestion de 50 g de glucose anhydre dissout dans 250 ml d’eau
- Les variations de la glycémie sont suivies toutes les ½ heures pendant 3 à 4
heures voire 5 heures
Observations
Chez le sujet normal, la glycosurie est nulle
La glycémie augmente est atteint un pic en 30 à 60 mn , puis redescend à son niveau initial
en un temps variable inférieur à 120 mn.
Le retour au taux normal est fréquemment suivi par une onde d’hypoglycémie (captage
tissulaire périphérique du glucose)
242
Epreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale

14
12
10
normal
8 prédiabète
6 diabète
hyperinsulinisme
4 obèse
2
0
0 30 60 90 120 150 180 210 250

243
2-La détermination des protéines dans les milieux
biologiques

Les milieux biologiques contiennent une diversité des protéines.


Une analyse électrophorétique permet de les étudier séparément.
Cependant toutes n’ont pas le même intérêt dans la routine médicale.

Comme vu précédemment, Les protéines sont généralement divisées


en 2 groupes: La sérum albumine et Les globulines (α1, α2, β et γ)

Les variations du taux global des protéines totales présentent une


signification séméiologique intéressante.

Plusieurs méthodes permettent de doser les protéines totales.


244
Le dosage des protéines totales

Méthodes gravimétriques
Méthodes densitométriques
Méthodes basées sur la teneur en Azote
Méthodes colorimétriques

VR des protéines totales plasmatiques : 6,8 – 8,0 g%

2.1- Méthodes gravimétriques (Fleury et Courtois)

Méthode précise mais pas employée en routine.

Principales étapes:
-coagulation des protéines par ébullition en présence d’éthanol à 95%
-recueil du coagulum sur papier filtre taré à l’eau courante
-déshydratation par traitement à l’alcool puis à l’éther 245
-pesée
2.2-Méthodes densitométriques

a) Technique de Philips et Van Slyke


Basée sur la mesure de la densité des gouttelettes de sérum que l’on
fait tomber dans les solutions de sulfate de cuivre de concentrations
croissantes et donc des densités croissantes (1,008-1,038).

b) Technique de Deprattère, De traverse et Coquelet


Cette technique utilise un abaque, et est basée sur la comparaison
de la vitesse d’une goutte de liquide biologique (sérum) et celle d’une
solution étalon de K2SO4 au travers d’un tube cylindrique qui contient
un liquide non miscible dans l’eau . Peu précise.

246
2.3-Méthodes basées sur la teneur en Azote
Méthode de KJELDALL
Cette méthode est basée sur le dosage ou la titration du NH3 libéré par
la minéralisation des matières organiques. Pour le dosage spécifique
des protéines, il faut au préalable éliminer les autres molécules
azotées.
Méthode sensible mais longue et fastidieuse

2.4- Méthode de Lowry


Le réactif phosphotungstomolybdique donne une coloration bleue
avec la plupart des protéines: réaction complexe dont le mécanisme
est mal connu. La coloration bleue obtenue est lue à 600 nm .
Technique peu spécifique.
247
2.5-Méthodes turbidimétriques

L’addition de l’acide sulfosalicylique ou l’acide trichloracétique à une


solution des protéines fait apparaître une turbidité, qui peut être
appréciée au néphélomètre.

2.6- Méthode colorimétrique au Biuret

Méthode la plus généralement utilisée pour doser les protéines.


Principe:
chauffée au delà de son point de fusion, l’urée se transforme
par condensation de deux molécules en Biuret avec libération de
l’ammoniac.
2NH26CO-NH2 2CO-NH2 + NH3 248
2NH26CO-NH2 2CO-NH2 + NH3

En présence de CuSO4, et en milieu alcalin, il y a formation d’un


complexe entre le cuivre et les liaisons peptidiques CO-NH de
coloration rose violet.
L’intensité de cette coloration est proportionnelle à la quantité des
protéines présentes dans le milieu. La lecture est faite à 545-550 nm.
La zone optimale de concentration se situe entre 2 et 6 g/L. la réaction
de Biuret s’applique donc difficilement aux solutions diluées des
protéines.
Ainsi d’autres méthodes sont préconisées pour les milieux de
concentration plus faible en protéines.
Le tartrate double de Na et K, en présence de l’iodure de K, stabilise
le réactif de Biuret.
249
2.6.Méthodes d’analyse des protéines dans l’urine

Dans l’urine la recherche des protéines se révèle indispensable pour le


diagnostic de bon nombre de maladies.

En tant normal, la quasi-totalité des protéines qui arrivent, en 24


heures au niveau de la capsule (18,7g), sont réabsorbées; sauf une
petite, 1 à 5 mg%, constituée principalement des holoprotéines et de
Glycoprotéines, passe dans l’urine. Cette présence non détectable par
les méthodes usuelles habituelles des laboratoires médicaux est
qualifiée d’absence des protéines.
En cas de mauvaise réabsorption, d’inflammation ou lésions des voies
rénales, la présence des protéines dans l’urine est détectée par les
méthodes usuelles.

250
Méthodes qualitatives
Visent à mettre en évidence la présence des protéines dans l’urine.
Il existe des méthodes simples qui peuvent être utilisées dans notre
contexte:

a) Chauffage de l’urine
Quand l’urine est portée à ébullition, les protéines présentes sont
dénaturées et précipitent, l’urine devient trouble.
Cependant l’apparition du trouble lors de l’ébullition de l’urine peut
aussi être due, à la présence des phosphates ou des carbonates.

b) Acidification de l’urine
L’urine est acidifiée par l’ajoute des quelques gouttes d’acide
acétique
ou trichloracétique. Si le trouble apparu lors de l’ébullition disparaît,
il était donc du aux phosphates ou carbonates. Mais s’il persiste ou
251
s’intensifie , il était bel et bien due à la présence des protéines.
Lecture du trouble

Observation concentration Notation

Aucun trouble <50 mg/l - ou


0
Trouble à peine visible 50-75mg/l traces ou +
Trouble granuleux sans floculation 1g/l ++
Nuage dense, opaque avec floculation 2 à 3g/l +++
Précipité très dense, d’allure solide 5g/l ou plus ++++

Les urines notées +++ au moins peuvent être raisonnablement


soumises à la méthode quantitative d’Esbach. 252
C) Protéine de Bence-Jones

La protéine de Bence-Jones, thermo-soluble, est caractérisée par


l’apparition d’une floculation au chauffage de l’urine à 60°c, alors
qu’à l’ébullition la floculation disparaît pour réapparaître pendant le
refroidissement. Une nouvelle ébullition la fait disparaître.
La protéine de Bence-Jones est présente dans le myélome de Kahler
et certaines leucémies.

Méthodes quantitatives d’analyse ou dosage des protéines dans l’urine


Méthode turbidimétrique
Méthode colorimétrique (bleu de Coomassie, rouge de pyrogallol)
Méthode d’Esbach
Utilisation des bandelettes (combur test): méthode semi quantitative
253
Intérêt de la recherche des protéines dans l’urine

protéinuries fonctionnelles
- Élimination limitée des protéines après un effort physique important
- Affection aigue fébrile
- Poussée d’insuffisance cardiaque
- Péricardite constrictive
- polyglobulie

Protéinuries intermittentes de l’adolescent (longiligne et lordotique)


Modérée, apparaît à l’orthostatisme et à l’exercice, disparaît au repos
total allongé de 12 heures. Ne doit pas persister après 25 ans.

254
Protéinuries permanentes
1-Protéinuries pré-renales: quantité plasmatique importante des
protéines filtrables qui passent dans l’urine, myélome, maladies de
Waldenstrom, écrasement des membres, hémolyse IV

2- Protéinuries glomérulaires: plus fréquentes, lésion de la membrane basale


glomérulonéphrites aigues
glomérulonéphrites chroniques
Syndrome néphrotique

3- Protéinuries post-glomérulaires:
- Tubulopathies: néphrites aigues, pyélonéphrites aigues et
chroniques, pyélonéphrite gravidique
- Protéinuries de cause urologique ou malformative:
cas du transplanté rénal (récidive de la glomérulonéphrite initiale)
255
3-La détermination des lipides dans les milieux biologiques

Les lipides interviennent dans pratiquement toutes les activités


biologiques: sources d’énergie, hormones ou précurseurs d’hormones,
composantes structurelles et fonctionnelles dans les membranes,
structure de soutien et isolants au niveau des nerfs et système nerveux
central…
Les lipides sériques sont constitués des stérides (esters de cholestérol),
des phospholipides (phosphatidyl cholines ou lécithines), cholestérol,
et des acides gras non estérifiés.
Hydrophobes, les lipides restent en solution dans le plasma surtout
grâce aux liaisons qu’ils contractent avec les protéines formant ainsi
des macromolécules complexes appelées lipoprotéines, qui jouent un
rôle important dans le problème d’athérosclérose.
les lipides totaux sériques ont un taux compris entre 5 à 7 g/L. 256
Les lipoprotéines
Les lipoprotéines sont divisées en

1- High Density Lipoproteins (HDL) constituées des protéines (50%)


et des lipides (50%) dont les phospholipides (50%), le cholestérol
(plus de 30%) et les triglycérides (moins de 10%).
- transport des phospholipides du foie vers les tissus
- facteur de protection contre l’athérosclérose

2- Light Density Lipoproteins (LDL) constituées de protéines (20%)


et des lipides (80%) dont le cholestérol libre et estérifié (60%),
phospholipides (20%), triglycérides (20%)
- transport de la plus grande partie du cholestérol
- facteur de risque élevé d’athérosclérose 257
3- Very Light Density Lipoproteins (VLDL) constituées de protéines
et de lipides (90%) dont les triglycérides (plus de 50%)
- transport des triglycérides
- facteur de risque athérogène élevé

4- les chylomicrons présents dans le plasma sanguin dans la période


qui suit l’absorption intestinale des graisses après un repas.
constitués de 98% des lipides dont 90% des triglycérides et 10%
des phospholides.
- transport des triglycérides vers le foie
- risque athérogène faible

Les Apoprotéines
Les Apoprotéines A sont des protéines associées aux HDL et les
Apoprotéines B sont les protéines associées aux LDL et VLDL
258
3.1.Dosage des lipides
Le dosage des lipides ne constitue pas un examen de routine.
Il est demandé en cas de nécessité

Méthodes gravimétriques
La méthode gravimétrique serait la meilleure méthode de dosage des
lipides totaux, mais elle est longue et laborieuse.
Elle consiste à extraire les lipides du sérum par un solvant organique,
à ensuite évaporer le solvant et peser le résidu sec.

Etude des lipoprotéines


L’étude détaillée des lipoprotéines peut se faire par fractionnement en
deux étapes: - Précipitations fractionnées (lectines et polyanions)
- électrophorèses 259
Précipitations fractionnées (lectines et polyanions)

- Précipitation des fractions VLDL + LDL par la concanavaline, une


lectine (protéine) qui fixe spécifiquement la copule glucidique du
bloc VLDL + LDL, à l’exclusion des HDL.
- Précipitation spécifique du bloc VLDL + LDL par les polyanions
(polyéthylène glycol-héparine + MnCl2-sulfate de dextran + MnCl2
phosphotungstate + MgCl2

Après dosage du cholestérol total et de la fraction cholestérol HDL


resté dans le surnageant, l’on peut estimer la valeur du cholestérol
LDL par la formule de Friedewald suivante:
Cholestérol LDL = cholestérol tot – triglycérides – cholestérol HDL
5 260
3.2. Séparation des lipides par électrophorèses de zone

Pratiquées au cas par cas dès lors que les taux sériques de cholestérol
total ou triglycérides sont anormaux et qu’il est nécessaire d’élucider
certaines situations complexes.

Acétate de cellulose (classique, pas très précis)


Gel d’agarose (meilleure séparation, plus délicate)
Gel de polyacrylamide (support idéal, technique délicate)
Couplage migration sur acétate de cellulose et révélation

Le plus important est le rapport cholestérol total/ cholestérol HDL


qui doit être voisin de 2,3 à 3 chez le sujet normal. Plus il augmente
plus le risque d’athérome devient important.
261
3.3.Méthodes Spectrophotométriques

Stérides + Lipase cholesténome


estéraseCholestérol
cholestérol libre
total libre
Cholestérol oxydase
Lipase Chromogène
triglycérides estérase
glycérol
H2O2 incolore
Glycéro Kinase ATP
Gl 3 Ph Oxydase
Glycérol 3 phosphate di OH acétone phosphate peroxydase
Choline oxydase
bétaïne
Phospholides = Lipase choline
estérase Chromogène
phosphatidyl-cholines
H2O
coloré

Substance dans l’échantillon


262
3.4.Le dosage des triglycérides sériques

Après un repas et absorption intestinale , les triglycérides passent des entérocytes


dans les chylifères en constituant des chylomicrons qui apparaissent dans le
plasma : lactescence post-prandiale qui disparaît dans les 6 heures par l’action de
la lipoprotéine lipase.

Les triglycérides gagnent ensuite le foie où ils sont réorganisés en VLDL, LDL et
HDL, formes par les quelles ils sont véhiculés vers les tissus.

L’équilibre triglycérides - acides gras dans le plasma sanguin est tributaire des
facteurs suivants:
- Intensité de la lipolyse des triglycérides (adényl-cyclase et de l’AMP cyclique)
- Vitesse de reéstérification de l’ α glycérophosphate dans les tissus adipeux (à
partir des glucides)
- Vitesse d’oxydation des acides gras au sein des tissus
263
Méthodes de Dosage : enzymatiques

Glycéro
Lipase kinase
triglycérides glycérol Glycérol 3 phosphate

Acides gras ATP + ADP

Phosphoénol pyruvate Pyruvate Kinase


ATP
lacticodéshydrogénase
Lactate pyruvate

NADH
NAD

La vitesse de disparition du NADH


est proportionnelle à la quantité des
triglycérides dans l’échantillon
264
Méthodes de Dosage : enzymatiques

Glycéro
Lipase
triglycérides kinase
glycérol Glycérol 3 phosphate
ATP
Acides gras +
ADP

+ O2
Glycérol 3 phosphate oxydase
H2O

di OH acétone H2O2 Réactif réduit incolore


phosphate chromogène
peroxydase

H2O Réactif coloré

L’intensité de la coloration est


proportionnelle à la quantité des
265
triglycérides dans l’échantillon
Intérêt clinique

Le dosage de cholestérol total et des triglycérides sont les principaux paramètres du


bilan lipidique. A pratiquer sur sérum ou plasma, le sujet étant à jeun depuis au
moins 10 heures. Si taux hors normes, doser le cholestérol HDL et plus si
nécessaire.

Chez l’homme ayant un régime alimentaire normal 0,8 mmol à 20 ans, s’élève
lentement jusqu’à 1mmol vers 50 ans. Chez la femme ayant un régime alimentaire
normal 0,6 mmol à 20 ans, s’élève lentement jusqu’à 0,8 mmol vers 50 ans.

Facteurs: ethnie, mode de vie, habitudes alimentaires.

266
Hypertriglycéridémies primaires
maladies familiales assez rares avec risque d’athérome élevé
associées souvent au diabète, aux pancréatites ou à l’hyperuricémie

Triglycéridémies élevées dans un contexte clinique


- Souvent élévation modérée sans lactescence du sérum à jeun

- Fréquentes dans le diabète sucré, les hyper et hypothyroïdies, la


goutte, certaines maladies hépatiques, les pancréatites, aigues et
chroniques, la néphrose lipoïdique, le syndrome de cushing.

- Le risque de triglycéridémie est élevé au cours de traitement de


longue durée aux corticoïdes et chez les femmes jeunes qui pratique
la contraception orale par oestroprogestatifs
267
3.5.Dosage du cholestérol

Le cholestérol est l’un des paramètres les plus anciens dosés en BC


- Le cholestérol lié aux HDL est facilement excrété , bon
métabolisme, facteur de protection contre l’athérosclérose
- Le cholestérol lié au bloc VLDL- LDL a tendance à stagner au
niveau des tissus et constitue le facteur athérogène majeur.

Origine du cholestérol plasmatique:


- Exogène alimentaire: absorbé au niveau de l’intestin en présence
des glycérides et de sels biliaires
- Endogène biosynthèse au niveau des hépatocytes à partir de
l’acetylcoenzyme A

Echantillon: sérum ou plasma


268
Méthodes de Dosage : enzymatiques
Cholestérol
Cholestérol
estérase
Cholestérol total oxydase
Stérides + H2O2
libre
cholestérol libre + O2
cholesténone
Acides gras Réactif réduit incolore
chromogène
peroxydase

H2O Réactif coloré

L’intensité de la coloration est


proportionnelle à la quantité des
triglycérides dans l’échantillon

269
Valeurs normales

- Adulte autour de 30 ans: 2,5-6,8 mmol, puis monte de 0,04 mmol


chaque année dès 40 ans chez l’homme et de 0,025 chez la femme
- Le rapport cholestérol total / cholestérol HDL doit être de 2,5 à 3
- Facteurs: age , sexe, régime alimentaire, ethnie

Hypocholestérolémie

Assez rare
- Maladies métaboliques congénitales (mie de Tangier: absence de des
α lipoprotéines HDL ou des β lipoprotéines VLDL-LDL)
- Grande insuffisance hépatocellulaire

270
Hypercholestérolémie

Hypercholestérolémies primaires
Maladies congénitales:
Hyperlipoprotéinémies à sérum clair, avec cholestérolémie élevée.
Hyperlipoprotéinémies à sérum lactescent triglycérides élevés
> Rechercher les anomalies de l’équilibre glycémique et de l’uricémie
> Risque athérogène élevé et précoce surtout dans le 1er cas

Hypercholestérolémies secondaires
- Diabète sucré
- Myxoedème
- Goutte
- Pancréatites aigues et chroniques
- Néphrose lipoïdique
271
4-La détermination des enzymes sériques

Considérations générales
Les propriétés enzymatiques et leur mesure

Les enzymes sont des protéines douées d’activités catalytiques;


Ils se retrouvent à la fin de la réaction catalytique dans leur état initial,
de même que les catalyseurs métalliques.

Les enzymes étant de nature protéique sont peu stables mais ont une
spécificité d’action du fait de l’affinité que chaque enzyme a pour son
substrat. Cette affinité conditionne l’évolution de la réaction catalysée
par l’enzyme.
272
Représentation d’un système réactionnel simple utilisant un seul
substrat K 1

E+S < > ES < > EP---- > E + P


K2 K3

E: concentration de l’enzyme, S: celle du substrat, ES: du complexe


Enzyme-substrat, EP: du complexe Enzyme-produit, P: du produit
K K K sont des constantes des diverses étapes de la transformation.
1, 2, 3:

Les enzymes agissent, dans l’organisme, à des concentrations très


faibles. Ceci rend difficile leur détermination en concentrations de
masse ou en concentrations de substance.

la protéine enzymatique se différenciant des autres protéines par son


activité enzymatique, le biologiste exprime sa concentration en terme
de concentration catalytique.
273
La quantité catalytique est en rapport avec K3 et représente la vitesse
de la réaction. Il faudra donc opérer dans les conditions telles que la
vitesse de réaction (mesurable) dépende de la concentration en
enzyme (non mesurable).

Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer la vitesse d’une


réaction catalysée par une enzyme, notamment:
- La durée de contact entre E et S
- La concentration en S dans le milieu réactionnel
- La concentration en E
- La T° de réaction
- Le pH du milieu
- La force ionique
- La nature du milieu tamponné 274
La vitesse de réaction se mesure en dosant, après un certain temps
d’action :
- soit le substrat restant
- soit l’un des produits de la réaction
et en rapportant le chiffre trouvé à un certain volume de liquide
biologique étudié.

Afin que la vitesse de la réaction ne dépende que de la concentration


en E, il est primordial que tous les facteurs susceptibles d’influencer
la vitesse soient strictement codifiés.

Ces différents facteurs représentent ce qui est appelé «la technique


utilisée» et définissent l’unité de mesure de l’activité enzymatique.

275
Classification des techniques de mesure enzymatique

En général la vitesse d’une réaction peut être déterminée


en mesurant la consommation du substrat par unité de
temps ou la vitesse d’apparition d’un produit de réaction
par unité de temps.

4.1- méthodes basées sur la mesure de la vitesse de


disparition d’un substrat: amylases, LDH (lactase
déshydrogénase)
4.2- méthodes basées sur la mesure de la vitesse
d’apparition d’un substrat.
276
Dans ce groupe il y a des méthodes directes et indirectes.
Elles sont plus satisfaisantes car mesurent l’apparition d’un
produit de réaction.
Les techniques utilisées pour ce faire sont la photométrie,
La titrimétrie, la radioimmunologie, la fluorimétrie.
Exemples d’enzymes: phosphatases, transaminases,
créatine kinase, ornithine carbano-1 transférase, lactate
déshydrogénase, aldolase, méthodes cinétiques utilisant les
nicotinamides- adénine dinucléotides réduits ou oxydés
(NAD+, NADH,H+)

277
Intervention des NAD+, NADH,H+

les formes réduites de ces co-enzymes des déshydrogénases


présentent un pic d’absorption à 340 nm. Celui-ci disparaît quand le
co-enzyme est oxydé.

Il est donc facile de suivre la conversion de la forme oxydée en


forme réduite ou vice-versa par une simple mesure de la variation de
l’absorbance à 340 nm.

Ce principe est utilisé pour la mesure de la LDH qui catalyse la


Réaction suivante:
pyruvate + NADH,H + < > L.lactate + NAD+
278
Il est possible de coupler à NAD oxydé ou réduit une réaction
d’oxydo-réduction dite « une réaction Indicatrice » pour doser une
activité enzymatique qui ne fait pas intervenir de NAD.
E1: enzyme dont on veut mesurer l’activité, E2: déshydrogénase à NADH,H + active sur B
E1 E2
A< > B+ NADH,H + < > BH + NAD +

Avantages des réactions couplées:

1- l’équilibre de la première réaction est déplacée en consommant le


produit
2- le test peut être étendu à de nombreux cas
Ainsi la pyruvate kinase, la fructose 1-6- diphosphate aldolase,
l’alanine 2-oxo-glutarate aminotransférase (ALAT), peuvent
être dosées par une réaction couplée à NAD
L-aspartate + 2-oxo-glutarate < > oxalo-acétate + glutamate
Oxalo-acétate + NADH,H + < > L-malate + NAD
279
4.3-Méthode des hydrazones

La méthode des hydrazones est appliquée aux réactions enzymatiques


au cours desquelles se produit l’apparition ou la disparition d’un
Acide α-cétonique (ou les deux à la fois).
La 2, 4-dinitrophénylhydrazine se combine avec la fonction
cétonique
et bloque la réaction enzymatique.
L’hydrazone formé possède un spectre d’absorption caractéristique.
La quantité d’acide α-cétonique disparue ou formée au cours de la
réaction est déduite de la densité optique.
R-C-COOH + H2N-NH-C6H3(NO2)2 R-C-COOH
O N-NH-C6H3(NO2)2
Ac. α-cétonique 2, 4-dinitrophénylhydrazine hydrazone
280
Cette réaction est utilisée pour la détermination des transaminases
Un second type de méthode consiste à transformer par une réaction
secondaire, généralement enzymatique, l’un des produits de la première
réaction en un constituant possédant une fonction α-cétonique et capable
de donner une hydrazone.
A+B E C+D
addition d’un système enzymatique -
C’ (composé à fonction cétonique)
On s’arrange pour que la réaction C C’ ait une vitesse très grande et
que la quantité de C’ formé (mesuré par l’hydrazone) permette de
calculer l’activité de l’enzyme à doser.
C’est par cette méthode que sont dosées les aldolases.

Expression de l’activité enzymatique


Après l’unité internationale, le katal est devenu l’unité des activités
enzymatiques
281
Étude particulière des quelques enzymes

282
4.4.Détermination des transaminases ou aminotransférases sériques-

- Analyse enzymologique fréquente, explorant l’état du foie et/ou du


cœur, dont les résultats sont souvent attendus en urgence.

Action des transaminases

La transaminase ou aminotransférase est l’enzyme qui catalyse la


réaction de transamination. Celle-ci est le processus combiné de
désamination et d’amination dans lequel le groupe amine d’un acide
aminé est transféré d’une façon réversible à un acide α-cétonique et le
groupe α-cétonique à l’acide aminé.
Le sérum humain contient différentes sortes de transaminases. Le plus
communément dosés sont la GOT (ASAT) et la GPT (ALAT). 283
Ces enzymes catalysent les réactions suivantes:

ac. α-cétoglutarique + Aspartate GOT


ac.oxaloacétique + ac. glutamique

ac. α-cétoglutarique + Alanine GPT


ac.pyruvique + ac. glutamique

GOT: glutamate oxaloacétate transaminase (aspartate transférase)


GPT: glutamate pyruvate transaminase (alanine transférase)

Répartition dans l’organisme:

La GOT est particulièrement abondante dans le foie, le muscle strié ou


cardiaque et le rein. La GPT se retrouve électivement dans le foie.

284
Prélèvement

Échantillon: Sérum ou plasma non hémolysé (car activité des


transaminases très élevée dans les GR)

Méthodes de dosage

Les méthodes employées consistent à doser l’acide glutamique formé


soit à évaluer directement ou indirectement l’acide oxalo-acétique ou de
l’acide pyruvique.
Les méthodes de dosage de l’acide pyruvique sont colorimétriques;
elles
sont délicates et peu utilisées.
Deux sortes des méthodes sont utilisée pour la détermination des acides
cétoniques sont: - méthodes aux hydrazones (Reitman-Frankel)
- méthodes spectrophotométriques utilisant un
nucléotide pyridinique (Karmen) 285
Méthodes aux hydrazones (Reitman-Frankel)
ac. α-cétoglutarique + Aspartate GOT
ac.oxaloacétique + ac. glutamique
ac.oxaloacétique +2,4 dinitrophénylhydrazine hydrazone de l’ oxaloacétate

ac. α-cétoglutarique + Alanine GPT


ac.pyruvique + ac. glutamique
ac.pyruvique + 2,4 dinitrophénylhydrazine hydrazone de l’acide pyruvique

L’hydrazone formé est estimé au photomètre à 546 nm,


La densité obtenue permet de déduire l’activité enzymatique

286
Méthodes spectrophotométriques utilisant un nucléotide pyridinique

ac. α-cétoglutarique + L-aspartate GOT


ac.oxaloacétique + ac. glutamique
malico-déshydrogènase
NADH
L-malate NAD La vitesse décroissante
d’absorption à 340 ou 366nm
est proportionnelle à l’activité
de la GOT dans l’échantillon

ac. α-cétoglutarique + Alanine GPT


ac.pyruvique + ac. glutamique
lactico-déshydrogènase
NADH
L-laclate NAD La vitesse décroissante
d’absorption à 340 ou 366nm
est proportionnelle à l’activité
287
de la GPT dans l’échantillon
Variations physiologiques

Les valeurs physiologiques sont comprises entre 5 et 28 milliunités


/ml (autour de 0,25 µkat) pour la GOT et 4 à 26 milliunités/ml (0,25
µkat) pour la GPT. Plus élevées chez l’homme que chez la femme;
encore plus élevées chez chez le nourrisson.
Peuvent être élevées après un exercice musculaire violent et
prolongé.

Intérêt
L’intérêt clinique de leur dosage est dominé par le problème
d’infarctus du myocarde et des affections hépatiques

288
Affections hépatiques
1- hépatites aigües= syndrome de cytolyse
Dans la majorité des hépatites, il est observé dans la première
semaine, de l’ictère et une augmentation nette des 2 transaminases.
Le rapport GOT/GPT qui normalement est égal à 1,6 s’inverse au
cours des hépatites. Ceci est le reflet de la nécrose de la cellule
hépatique et les modifications de la perméabilité de la membrane
cellulaire qui libère son contenu enzymatique dans la circulation.
Le retour de GPT à la normale se situe aux environs de la 3e
Semaine. Dans les formes anictériques, l’élévation est également
nette.
2- cirrhose hépatique et syndrome de cholostase
GPT et GOT reflètent la part de la cytolyse: élévation modérée.
289
Infarctus du myocarde

La lésion tissulaire permet la diffusion des enzymes dans le sang;


L’augmentation de GOT est très nette dans 90 à 95 % des cas. Elle
débute à la 6e heure, devient maximale entre la 24e et 48e heure et
retourne à la normale en 4 ou 5 jours.

Autres affections
Les transaminases sont modérément augmentées dans les cirrhoses
décompensées à blb exagérée et les cancers du foie, de même dans
les attritions traumatiques, la gangrène des membres , le
ramollissement cérébral, comme dans tout infarctus viscéral et la
rupture d’anévrisme aortique.
290
4.5.Détermination de phosphatases alcalines PAL

Les phosphatases sont d’hydrolases (monestérases) à large spécificité


qui hydrolysent, entre autres, l’ester phosphorique à partir des divers
substrats phosphoxydés: monoestérs de l’acide phosphorique, de
Polyols (glycérophosphates), ou phénols (p.nitrophénol =p.nitrophényl
phosphate).
Les phosphatases alcalines sont différentes des phosphatases acides tout
simplement par le pH optimum des activités enzymatiques, voisin de
8,5
pour les premières et de 5 pour les secondes.
Les PAL se rencontrent dans les tissus variés: foie, épithélium biliaire,
muqueuse intestinale, os, mais aussi poumon, rein, globule rouge.

291
Les phosphomonoestérases peuvent être divisées en 4 catégories qui hydrolysent les
mêmes substrats:

types Origines principales Activateurs Inhibiteurs Zone de pH


principaux principaux d’action

PAL I Zone de croissance Mg++ CN_ 7,5 – 9,4


Des os, rein, foie,
Muqueuse
intestinale,
placenta, glandes
mammaires
Phosphatases II Prostate, foie - F 5,0 - 6,0
acides
III Foie - Mg++ 3,4 - 5,5

IV GR, plaquettes Mg++ Cu++ 5,0 - 6,5


Formol

Dans le sérum on trouve une phosphatase de type I ou phosphatase de type II (ou


phosphatase acide). Des traces de phosphatase de type IV peuvent provenir des GR
292
Prélèvement
Plasma ou sérum. Ecarter tout échantillon hémolysé.

Les méthodes de dosage reposent sur le principe suivant:


Le sérum est mis en présence d’un ester phosphorique dans les
conditions rigoureuses de pH et de temps d’incubation avec le
substrat. On dose ensuite soit l’acide phosphorique soit l’ester
libéré. La méthode de Bessey Lowry au paranitrophényl
Phosphate disodique est actuellement la pus utilisée: l’hydrolyse
du paranitrophényl phosphate disodique incolore libère un sel
jaune de paranitrophénol. Le dosage est fait à 410 nm
PAL
p.nitrophényl phosphate + H2O phosphate + p. nitrophénol
(jaune)
pH 8,5 293
Variations pathologiques

Affections hépatiques:

Le dosage de la PAL est indispensable dans l’exploration du


syndrome de cholostase. L’élévation de la Pal est un excellent
signe en faveur d’une obstruction de la voie biliaire: calcul du
cholédoque et cancer de la tête du pancréas.
- Pal élevée + ictère = origine extra hépatique de l’ictère
- Pal nle + ictère = 95% de chance: ictère d’origine non
obstructive (cirrhose, hépatite, hémolyse)

294
Affections osseuses:
La Pal est un excellent reflet de l’activité des ostéoblastes.
- Ostéomalacie: Pal élevée avec hypocalcémie et hypophosphorémie
- Ostéoporose: bilan phosphocalcique normal
-Rachitisme par carence en vit D: Pal souvent augmentée; si Ca et P
normaux, PAL souvent abaissée
- Rachitisme vitamino-résistant idiopathique: PAL élevée dans 80 %
des cas;
- Le syndrome de Toni-Debré-Fanconi: et dans l’acidose tubulaire
chronique: Pal nle ou peu augmentée
- Maladie de Paget: PAL très élevée Ca et P normaux
- Hyperparathyroidie avec ostéite (maladie de Ricklinghausen):
PAL très élevée
- Cancers osseux et myélome multiple : PAL nle si seulement
ostéolyse, si PAL élevée: forte activité ostéoblastique 295
4.6.Détermination des phosphatases acides

Le taux sérique des phosphatases acides a une corrélation


significative
avec l’existence et l’évolution du cancer de la prostate.
D’où l’importance de son dosage dans un certain contexte.
Elles constituent une famille d’enzymes qui, de même que les PAL,
agissent comme des estérases.
Répandues dans de nombreux tissus: prostate en particulier, mais
aussi foie, rate, rein, os, les globules sanguins.

Méthodes de dosage
Le principe de dosage des phosphatases acides est le même que pour
les phosphatases alcalines. 296
Variations physiologiques
Le taux de PAP circulante chez l’homme adulte est de l’ordre de 2 à 3
ug/L.

Variations pathologiques
- Adénome de la prostate: taux inférieur à 3 ug/L, sauf si
inflammation ou nécrose
- En l’absence des métastases osseuses, les PAP totales sont souvent
normales.

Le dosage de PAP ne doit pas servir de dépistage du cancer de la


prostate mais sert dans la surveillance des cancers confirmés sous
traitement.
297
4.7. Détermination des amylases sérique et urinaire

Les amylases sont des enzymes qui hydrolysent l’amidon en


produisant des dextrines , du maltose, et enfin du glucose.

Types

-les α-amylases ou dextrinogènes amylases ou endoamylases:


attaquent la chaîne d’amidon vers le milieu en libérant des dextrines
(amylases salivaires et amylase pancréatique dont une partie passe
dans le sang puis l’urine)

-les β-amylases ou saccharogènes amylases: décrochent dès le début


le maltose des extrémités non réductrices (diastase ou amylase d’orge
germé, utilisée en diététique)

L’amylasurie est aussi souvent dosée que l’amylasémie 298


Dosage:
Analyse à faire en urgence devant toute douleur abdominale dont le
diagnostic n’est pas évident et qu’il faille décider d’un traitement
médical ou une exploration chirurgicale

Il existe deux manières de procéder


-Par la disparition de la coloration bleue due à l’iode
-dosage des substances réductrices produites

Principes
-Le sérum et l’urine sont incubés à 37°c en présence d’amidon. La
diminution de la coloration bleue prise par l’amidon au contact d’une
solution d’iode mesure l’activité amylotique de l’amylase. La mesure
se fait à 640 nm
-Un substrat synthétique (maltoheptaose) est incubé avec l’échantillon
L’amylase de l’échantillon hydrolyse le substrat progressivement
jusqu’à la production du maltotriose qui n’est pas attaqué; 299
Valeurs normales
Sérum: 37,5 - 133 US (<1ukat)
Urine: 25 - 98,5 US (2-5ukat)

Variations pathologiques

-Pancréatites aigues hémorragiques: hyperamylasémie très nette au


début de la maladie et revient à la normale en quelques jours (2-8). L’
amylasurie est initialement faible et s’élève progressivement et
revient à la normale en 10 à 15 jours.
-Syndromes douloureux abdominaux extrapancréatiques:
-Cholécystites, ulcères gastroduodénaux perforés, occlusions du grèle,
appendicite aigue, GEU, rupture de la rate: élévation possible de
l’amylasémie
- autres affections pancréatiques: élévation légère dans 50% :
pancréatique chronique, certains cancers et lithiase du pancréas.
-parotidites: dépistage d’oreillons par l’amylasémie d’origine 300
4.8.Détermination de lipase

La lipase est spécifique du pancréas, juste une petite quantité vient de la


muqueuse gastrique. Hydrolase des esters du glycérol, elle agit en
présence de la colipase, petite protéine de PM= 10000 et en milieu
hétérogène sur substrat émulsionné.

Échantillon: sérum ou plasma


Principale méthode de mesure: turbidimétrique

Résultats difficilement reproductibles mais bon paramètre de suivi de


l’évolution d’une pancréatite (amélioration ou aggravation)

301
4.9.Détermination de créatine kinase (CPK)

La créatine kinase est une enzyme qui se trouve essentiellement dans les
muscles squelettiques et le myocarde, et un peu dans le cerveau. Elle est
absente du foie.
L’électrophorèse a permis d’identifier trois isoenzymes formant des
dimères et des tétramères de deux types M (muscle) et B (brain). Ainsi
Sont isolés des associations:
- CPK MM caractéristique du muscle squelettique (plasma nl > 0,95)
- CPK BB prédominant dans le cerveau et
- CPK MB spécifique du muscle cardiaque (plasma nl < 0,05)

La CPK catalyse la réaction suivante:


créatine + ATP CPK créatine-phosphate + ADP 302
Méthodes de dosage
Echantillon: sérum, plasma (pas de fluorure) non hémolysé.
la CPK étant très labile, techniquer dans l’heure qui suit le
prélèvement (urgence médicale et technique).
Mesure de l’activité
Plusieurs méthodes dont deux principales:
- La plus utilisée fait appel au NADP:
CK (échantillon: 10 ul)
créatine + ATP ADP + créatine- phosphate
glucose
Glucokinase
G6P déshydrogènase
ADP + glucose 6 phosphate 6 phosphogluconolactone
NADP NADPH (340 ou366nm)
303
Pour apprécier le coefficient de répartition de l’activité CPK-MB
dans le sérum ou dans le plasma, on élimine l’isoenzyme CPK MM à
l’aide d’une méthode immunologique (ajout d’anti M); puis l’on
mesure la seule activité de CPK MB restée dans le milieu.

Variations pathologiques
- Infarctus du myocarde
CPK: plus précoce que les transaminases et la LDH, la flèche s’élève
dès la 4e heure après la constitution de l’infarctus. Le Pic est atteint
vers la 24e heure, le retour à la normale se situe entre la fin du 2e et
le 4e jour. Le coefficient de répartition peut aller jusqu’à 0,2.
Intérêt très grand dans les formes indolores de l’infarctus ou en cas
de collapsus cardiovasculaire (état de choc), rejet de greffe.

alternative : myoglobine plasmatique plus spécifique pour


l’infarctus du myocarde 304
- Maladies du muscle strié
CPK : Indication moins importante
. Les Myopathies ou dystrophies musculaires malignes: tare
congénitale transmise aux enfants mâles à partir d’hétérozygotes
sains (chromosome X): CPK très élevée (X100).
. CPK légèrement élevée dans les dermatomyosites et poliomyélites.
. CPK normale dans la myasthénie, les myotonies, les affections
neurogènes.

305
4.10.Détermination de la lactate déshydrogénase (LDH)

La LDH est une enzyme retrouvée dans tous les tissus et organes surtout
le muscle squelettique, le myocarde, le foie, les GR.
Valeurs pathologiques si >10ukat
L’électrophorèse permet de séparer cinq isoenzymes qui forment des
tétramères à partir de deux types A musculaire ou hépatique et B
cardiaque: LDH 5 (A4: type musculaire ou hépatique, lent), LDH 4
(A3B), LDH 3 (A2B2), LDH 2 (AB3), LDH 1 (B4: type cardiaque,
rapide).

Les lactate déshydrogénases catalysent la réaction suivante:

CH3-CO-COOH LDH CH3-CHOH-COOH


pyruvate L-lactate
NADH NAD (340/366 nm) 306
Variations pathologiques
Infarctus du myocarde
La détermination de la LDH est un examen d’urgence.
La LDH permet d’affirmer rétrospectivement un infarctus du myocarde
et d’avancer un pronostic.

Maladies hépatiques
L’élévation du taux plasmatique de la LDH (LDH 5: A4) reflète la
cytolyse particulièrement dans les hépatites aigues.
La LDH est habituellement élevée dans les cirrhoses, les ictères post-
hépatiques par obstruction des voies biliaires.
Les anémies pernicieuses et les anémies hémolytiques ont aussi un taux
de LDH élevé.
La LDH est aussi élevé dans un contexte d’embolies pulmonaire, rénale
et cérébrale.
307
4.11.Détermination de gamma-glutamyltranspeptidase (γ -GT)

La γ –GT est présente dans les reins, le pancréas, le foie, les voies
biliaires. La γ –GT plasmatique est presque exclusivement d’origine
hépato-biliaire.

Méthodes de dosage
La γ –GT hydrolyse exclusivement la liaison amide du carboxyle en
position γ de l’acide glutamique. Le carboxyle est transporté sur le
dipeptide glycyl-glycine (accepteur). Un substrat synthétique la γ
glutamyl p.nitranilide libère en s’hydrolisant la p.nitraniline de
couleur jaune, dont la vitesse d’apparition lue à 405, est
proportionnelle à l’activité de γ –GT.
Valeurs > 1 ukat 308
Variations pathologiques

la γ –GT: excellent marqueur d’inflammation des voies biliaires

Les hépatites et le syndrome de cholostase


Variations de γ –GT plus ou moins élevées et durables.
Après un repas copieux inhabituel, le taux de γ –GT peut être élevé.

Le dépistage et la surveillance de l’alcoolisme chronique


meilleure indication de la γ –GT, associée à l’élévation du volume
globulaire moyen des GR (reflet d’une discrète anémie) et l’évolution
du rapport IgA/transferrine.
Au cours de la cure de désintoxication avec sevrage total, flèche de γ
–GT est la preuve d’une consommation d’alcool.

309
5- la détermination de l’urée dans le sérum et
dans l’urine

Le dosage de l’urée dans le sang (et dans l’urine) et


l’analyse la plus ancienne en BC et reste l’une de
plus demandées.

Bien dépassé en néphrologie par la clairance de la


créatinine, le dosage de l’urée plasmatique reste un
Paramètre très utile.

310
Produit final du catabolisme des protéines chez
l’homme, l’urée n’est pas toxique. Soluble dans
l’eau, il s’élimine principalement par les urines et
la
Sueur.

Dans l’organisme le poids de l’urée est directement


Lié au capital hydrique. Et dans le néphron, ses
mouvements sont passifs suivant ceux de l’eau,
ainsi la quantité d’urée éliminée est étroitement
fonction de la diurèse.

311
Méthodes de dosage
Deux types de méthodes: chimique et enzymatique
Méthode avec la diacétyl monoxime
H2O,H diacétyle
CH3-CO- C- CH3 CH3-C-C-CH3 + NHOH éliminé par le
N-OH 2H2O o o Cl3Fe ou AC arsénique
Thiosemi-carbazide +
stabilisateur H 2N H2 N
CO
CH3-C-C-C3H urée
N N coloration jaune proportionnelle à la qté initiale d’urée
CO lecture à 520 nm 312
Méthode à l’uréase
NH2 O-NH4+ 2H2O NH4 OH-
O=C + 2H2O O=C COH2 + NH4OH-
NH2 uréase O-NH4 +
CO2 + H2O
carbamate d’ammonium

Une molécule d’urée donne deux molécules d’ammonium. L’ion


NH4 est dosé en présence d’α cétoglutarate, de
glutamodéshydrogénase et du système NADH-NAD

313
Variations physiologiques

Valeurs normales chez sujet avec alimentation


normale: Sérum ou plasma : 1,67 – 7,01 mmol/l
soit 10 – 42 mg/dl
Urines : 10 – 15 g/24 h.

Ces valeurs peuvent varier avec


- l’age: à 50 ans, petite augmentation possible
- Variations de la diurèse
- Ecarts de l’alimentation (apport en protéines)

314
Variations pathologiques
Diminution de taux
Une chute importante de taux d’urée sanguine en
deçà de la normale chez l’adulte associée à une
chute de taux urinaire signe le stade terminal d’une
insuffisance hépatique.

ELévation de taux
Un taux élevé d’urée sanguine associé à des taux
Variables d’urée urinaire (voire taux de créatinine)
dans le contexte d’un syndrome de rétention azotée
est signe d’insuffisance aigué ou chronique.
315
6. Détermination de la créatinine dans le
sérum et dans l’urine

La créatine plasmatique et urinaire est le reflet de la


masse musculaire. En effet, pour un sujet donné le
taux plasmatique et le taux de la créatinine
éliminée
dans les urines par jour restent fixes.

Ainsi la clairance de la créatinine, indépendante de


la diurèse et mesurant directement la filtration
glomérulaire, revêt un intérêt capital dans
l’exploration et le suivi d’une insuffisance rénale.
316
La créatine est générée dans la cellule hépatique à partir de
l’arginine. Dans le cellule musculaire, la créatine-phosphate-
créatinine combinée au système ATP-ADP sert de réservoir
d’énergie utilisée pendant la contraction.
La créatine dans la cellule est spontanément déshydratable en
créatinine qui reflète ainsi la masse musculaire.
UV
D’où la formule FP=UV F=
P
F: volume de l’ultrafiltrat glomérulaire
P: concentration de la créatinine dans le plasma
U: concentration urinaire de la créatinine
V: volume d’urine définitive
F est donc la clairance par définition et est égale à
~2ml/s chez le sujet normal (1,72m² de surface c.)
317
Méthodes de dosage de la créatinine

Echantillon: sérum, plasma ou urines


Les échantillons peut être conservé plusieurs jours
à l’abri de l’évaporation.

Deux méthodes sont faisables: méthode chimique


(réaction de Jaffé) et méthode enzymatique (avec
utilisation de la créatininase).

318
La réaction de Jaffé

Peut être faite manuellement ou automatisée.


Si l’analyse est directement faite sur les urines, pour
le sérum ou le plasma, on fait d’abord une défécation à
l’aide de l’ac. trichloracétique en méthode manuelle,
ou une dialyse en flux continu en cas d’automatisation.

Du picrate alcalin de couleur jaune est utilisée pour


donner la coloration orangée lue à 510 nm.

Interférences:
-M. manuelle: seuls 90% de créatinine sont mesurés
-protéines, glucose, acide ascorbique, corps cétoniques
319
Méthode enzymatique
créatininase amidino hydrolase
Créatinine créatine sarcosine
sarcosine oxydase

H2O H2O2 Gly +H-CHO

Chromogène coloré chromogène


incolore

320
Variations physiologiques

Valeurs normales:
Créatinine plasmatique:
70-106 µmol chez homme (0,5 – 2 mg %)
44-88 µmol chez femme
Valeurs plus basses chez l’enfant de moins de 5 ans
et le vieillard
Créatinine urinaire:
Urines de 24 h: 8,85-16mmol chez homme adulte
(0,75 - 1,5 g)
7-10,6 mmol chez femme
Clairance: 2ml/s 321
Variations pathologiques

Paramètres fondamentaux d’exploration et de suivi


des insuffisances rénales:
Créatinine plasmatique + urinaire + clairance
Urée plasmatique + urinaire
Ionogramme plasmatique + urinaire

Clairance créatinine degré insuffisance rénale


>0,83 ml/s cliniquement muette
0,83-0,5 risque modéré, bien compensée
0,5-0,17 sévère avec signes d’IR
<0,17 désordres biologiques majeurs322
7. Détermination de l’acide urique dans le sang et
l’urine

L’acide urique ou la 2-6-8 trihydroxypurique est


chez l’homme le produit final du catabolisme
purique. Il est très peu soluble dans l’eau, n’est pas
conjugué et est excrété dans l’urine
Dans le plasma, l’acide urique est sous forme
d’urates monosodiques dont la solubilité ne
dépasse
pas 50 à 80 mg/l.
La solubilité de l’urate de sodium est augmentée en
présence des protéines.
323
Dans l’urine alcaline, le mélange d’acide urique
libre et d’urates alcalins est maintenu en solution.
Ceci grâce aux facteurs qui alcalinisent l’urine:
Taux élevé des phosphates et bases fixes contenues
dans les légumes>> favorisent la formation d’urates
plus solubles.
Au niveau des reins, il y a une filtration
glomérulaire de l’acide urique qui plus loin est
presque complètement réabsorbé au niveau des
Tubes: uricosécretion.
L’uricosécretion est inhibée par l’acide lactique,
l’acide β-hydroxybutyrique et qlqs médicaments.
Ce qui favorise l’élimination urinaire de l’ac.
urique: clairance ~10ml/mn (0,166ml/s) 324
L’acide urique plasmatique ou sérique fait partie
des analyses demandées dans le bilan de santé de
routine réalisé régulièrement après 40 ans pour
apprécier la fonction rénale et le risque athérogène.

Les autres paramètres étant l’urée, la créatinine, le


glucose, le cholestérol et les triglycérides.

Si la clairance de l’acide urique est intéressante en


néphrologie, elle est encore plus importante en
rhumatologie.
325
8.Méthodes de dosage des urates plasmatiques et
urinaires
Echantillons: plasma ou sérum, urines

Types des méthodes:


- chimique manuelle (Caraway):
en milieu alcalin, l’acide urique réduit le complexe
phosphotungstate en phosphotungsteux, complexe
bleu lu à 640 nm.
- enzymatique automatisable en flux continu
(uricase)
326
uricase peroxydase
Acide urique+O2+H2O H2O2 H2O
CO2 allantoïne
chromogène chromogène
incolore coloré

L’action de l’uricase sur l’acide urique produit de l’H 2O2


qui est réduit en présence de la peroxydase.

Valeurs normales :
2,6 - 7,5mg/dl ou 154,7- 446,3μmol/L

327
Variations physiologiques
Uricémie:
-après un repas, se produit une élévation transitoire
-le taux de l’acide urique dans le plasma est un peu
plus élevé chez l’homme (300 ± 60 µmol contre 240 ±
60µmol chez la femme)

Uricurie:
-difficile à définir car varie avec l’alimentation
-valeurs comprises entre 3,6 et 4,8 mmol

328
Diagnostic d’une hyperuricémie

Mécanismes: -hyperpurinosynthèse endogène


-trouble de l’urino-élimination rénale

Types d’hyperuricémie:
1-hyperuricémie idiopathique primitive: la goutte
primitive, héréditaire et familiale, touche le sexe
masculin à 90%.
clinique: goutte typique ou atypique
tophi (dépots uratiques sous-cutanés)
arthropathies
complications: athérosclerose
lithiase rénale +IR 329
2-Encéphalopathie hyperuricémique de Nyhan
Lesch: la goutte enzymopathique
-maladie congénitale rare du nourrisson mâle
-déficit tissulaire de l’hypoxanthine-guanine-
phosphoribosyl-transférase (HGPT)
-hyperuricémie et hyperuricurie très élevées
-signes nerveux: retard mental, agitation…
-complications: goutte, lithiase urique, IR

forme clinique de l’adulte jeune:


-déficit incomplet de l’HGPT
-goutte précoce et sévère
-hyperuricurie et lithiase rénale
-troubles nerveux plus ou moins graves 330
3-les hyperuricémies secondaires:
- Les erreurs alimentaires
+la suralimentation et l’obésité
+le jeûne, l’éthylisme…
- Insuffisance rénale: de toutes origines surtout par
suite d’un obstacle sur les voies urinaires
- Les hémopathies de toute nature: exagération du
catabolisme des nucléoprotéines cellulaires
- Autres affections:
+Glycogénose hépatique, toxémie gravidique,
hypertension artérielle d’origine rénale,
myxoedème, diabète acido-cétosique…
+ certains agents pharmacologiques:
cytolytiques cortisoniques, acide lactique, corps
cétoniques, diurétiques thiazidiques, aspirine…331
9. Détermination des ions

Généralités

1° notion d’équilibre ou de la constance du milieu

Parlant du glucose ou de l’urée dans le sang, la notion de


constance ou de normalité a dominé. Il a été plus question
de la concentration normale du glucose (3,8-5,1 mmol ou
70-110mg%) ou de l’urée (2,5 -8,33mmol, ou 10-42mg%)
dans le sang. La notion de l’équilibre n’a pas apparu
clairement, et pourtant elle existe.
332
Détermination des ions

Dans la détermination des ions Na+, K+, Ca++, Cl-, HCO3-,


on s’exprime plus et mieux en terme d’équilibre. En effet,
ces éléments, en solution, sont susceptibles de s’ioniser et
se combinent entre eux en fonction de leur valeur ionique
en se référant à la charge électrolytique d’un atome
gramme d’H ou H+.
Ils se combinent équivalent par équivalent et sont donc
dans le milieu biologique en équilibre électrolytique.

333
2° l’expression des résultats se fait en mEq/L ou en mmol/L.

Raisons:

- En raison de leur faible concentration dans les milieux biologiques,


l’unité utilisée est le mEq/L. actuellement l’unité est la mole.

- En solution, les électrolytes ont des fonctions chimiques et surtout


physiques, appréciables en terme de pression osmotique ou mieux
d’osmolarité.
L’expression en mEq/L ou en mol/L rend mieux compte de l’équilibre
que l’expression en mg ou G, comme on peut le voir dans le tableau
Suivant:
334
Concentrations normales des électrolytes

Electrolytes mg% mEq/L Mmol/L

Cations :

Sodium 326 142 142


Potassium 16 4 4
Calcium 10 5 2,5
Magnésium 2,5 2 1
354,5 153 149,5
Total des cations

Anions :

Chlore
362 101 101
Bicarbonate
60 27 27
Phosphate
3,5 2 1
Sulfate
1,5 1 0,5
Acides organiques°
15 6 ?
Protéines°
7000 16 ?
Total des anions 7442 153 150,5

Acides organiques° et Protéines° ne peuvent être exprimés en mmol, leur composition exalte restant inconnue.
Protéines: composantes plasmatiques pondérablement les plus importantes mais à valeur anionique proportionnellement très faibles
335
Un bilan habituel en réanimation comprend le pH,
des gaz du sang, l’Hct, le Na+, K+, Ca++, Cl-, CO2H-
les protéines totales associés au glucose, à la
créatinine et l’urée. Mais les trois paramètres le
plus demandés sont Na+, K+ et Cl-.
Les Na+ et K+ sont dosés en photométrie de flamme
ou par électrode, tandis que le Cl- l’est par
titrimétrie ou en utilisant une électrode spécifique
du Cl-.

336
Méthodes de dosage de Na+, K+ et Cl-

- Echantillon: sérum ou plasma recueilli surhéparinate de


lithium; tout échantillon hémolysé doit être écarté pour
le K+
- Photométrie d’émission ou photométrie de flamme
utilisée pour les Na+ à 589nm et K+ à 767nm
- Les électrodes spécifiques à Na+et K+ sont utilisées pour
mesurer la variation du potentiel de membrane.
- La méthode titrimétrique de Schasles ou une électrode
spécifique pour le Cl- est utilisée.

337
Variations physiopathologiques

Valeurs normales:
Natrémie: 140-144mEq/l ou mmoles
(urines: 100-150 mmoles)
Kaliémie: 3,8-5,4 mEq/l ou mmoles
(urines: 50-80 mmoles)
Chlorémie: 98-108 mEq/l ou mmoles

338
Valeurs normales:
Natrémie: 140-144mEq/l ou mmoles
Hyponatrémie
Na<135 mEq/l (sévère Na<120mEq/l)
- Fausses hyponatrémies: par présence
d’hyperlipidémies, hyperprotéinemiés ou injection
IV des soluté macromoléculaires
- Hyponatrémies de dilution par rétention hydrique
: hémodilution, insuffisance aigue oligoanurique,
Insuffisances cardiaques congestives et de
cirrhoses hépatiques, insuffisance rénale chronique
339
- Hyponatrémies par déplétion sodée
- Signes de déshydratation extracellulaire et
biologiques d’hémoconcentration
> natriurèse basse ou nulle:
- pertes par voie cutanée: brûlures, sudation profuse
- pertes digestives: vomissements, diarrhée profuse
> natriurèse conservée:
-pertes d’origine rénale: insuffisance en minéralo-
corticoïdes
- néphropathies avec perte de sel
340
Hypernatrémie:
- Erreur d’un excès d’apport sodé par perfusion
- Déshydratation avec hyperosmolalité plasmatique
+ insuffisance d’apport aqueux
+ polyuries: diabète insipide, tubulopathie
congénitale, certaines hypokaliémies, certaines
hypercalcémies, polyuries osmotiques (diabète,
administration des substances osmotiquement
actives comme le dextran, le sérum glucosé
hypertonique)
+ hypernatrémie neurogène: rare, par lésion du
centre de la soif par acte neurochirurgical
341
Valeurs normales:
Kaliémie: 3,8-5,4 mEq/l ou mmoles
le milieu cellulaire contient 98% du total K+
le milieu extracellulaire contient 2%

Hyperkaliémie

Pronostic vital en jeu dès 6,5mmoles


Signes neurologiques et cardiaques: inconstants et
trompeurs
Ionogramme plasmatique et ECG: déterminants342
Fausses hyperkaliémies liées à l’hémolyse:
- accidentelle (choc, sang non centrifugé qui a
traîné, garrot resté longtemps serré, prélèvement
traumatique )
- pathologique (hémolyses immunologiques)
Hyperkaliémies vraies par:
-diminution de l’excrétion rénale et inflation du
pool potassique
-diminution de la pénétration cellulaire de K +
+ insuffisances rénales
+ les acides métaboliques et respiratoires 343
Hypokaliémies
Plus fréquentes, mieux supportées
- déplétion potassique par fuite urinaire de K +
+ hyperaldostéronisme avec alcalose métabolique
+ tubulopathies chroniques
+ alcaloses sévères métaboliques ou respiratoires
+ polyuries osmotiques
- déplétion potassique par fuite urinaire de K +

344
Les Marqueurs de l’inflammation

Introduction:

Les Protéines de la Réaction Inflammatoire (PRI) sont en


général synthétisées par le foie sous l’action de
certains médiateurs, notamment IL1, IL6, TNFα qui voient leur
taux sérique augmenter d’au moins 25% au cours d’un syndrome
inflammation.

345
Il en existe plus de 30, les plus étudiées sont:

• 1.C réactive protéine


• 2. sérum amyloïde A protéine
• 3.α-1 anti chymotrypsine
• 4.haptoglobine
• 5.orosomucoide
• 6.fibrinogene
• 7.ceruleoplasmine
• 8.transferrine
• 9.ferritine
• 10. α- 1 anti trypsine
• 11.fraction C3 du complément
• 12. α -2 macroglobuline

346
à côté de ces protéines , l’on peut citer :
- Les anomalies de l’hémogramme évoquant un syndrome
inflammatoire.
- La V S
- L’électrophorèse des protéines

Toujours faire une sélection afin de choisir le marqueur le


plus fiable.

347
Qualité d’un marqueur idéal

a. dépendance exclusive du processus inflammatoire


b. ne doit pas être lié à la cause de l’inflammation
c. cinétique rapide
d. augmentation significative pour une réaction faible
e. augmentation proportionnelle au degré d’inflammation
f. dosage facile,reproductible,standardisable
g. coût modéré du dosage
h. excellentes VPP et VPN

348
Problèmes rencontrés avec les PRI
1° L’amplitude de variation au cours de la réaction inflammatoire est
différente d’une PRI à l’autre

X 1.5 Fraction c3, ceruleoplasmine


X 2-4 Orosomucoide,alpha-1-antitrypsine,alpha-1-
anti-Chymotrypsine,fibrinogène, Haptoglobine

x1000 CRP,
↓ Albumine,transferrine
349
2° La cinétique de variation des protéines n’est
pas homogène :
- rapide: CRP,
- plus lente pour les autres PRI
3° Pas de variation identique suivant l’âge
4° Pas de réponse au traitement identique
5° L’association de plusieurs situations
pathologiques peut aboutir à des valeurs
normales ou basses pour certaines protéines.
350
1- Haptoglobine:

Alpha-2-glycoproteine
Synthèse : foie
Cinétique : lente,variant parallèlement à l’orosomucoide
augmentation après 3-4 jours
Variations physiologiques:
- baisse : hémolyse
nouveau-né
insuffisance hépatique sévère
- Hausse : réaction inflammatoire Chronique

Intérêt spécifique : - protéine majeure de l’inflammation


- Permet d’exclure un syndrome Inflammatoire à vs accélérée ou
d’affirmer un syndrome inflammatoire. à vs normale
- diagnostic différentiel des synd. Hémolytiques (LED, Anémie
hémolytique auto-immune)

351
2- La transferrine

Protéine de transport du fer (des entérocytes vers le plasma surtout)


synthèse: foie
Délai de modification: lent, augmentation après 3-4J
demi-vie: 8 jours
Variations physiologiques:
varie peu avec l’age, régulée par le niveau du fer dans l’organisme
synthèse augmentée pendant la grossesse

Baisse: - réaction inflammatoire (protéine négative) de façon parallèle à


l’albumine
- Insuffisance Hépatocellulaire
- Fuite protéique (glomérulaire, intestinale, brûlures)

Hausse: - carence martiale


- hépatite virale
- oestrogénothérapie
352
Intérêt spécifique :
- diagnostic différentiel des carences martiales.
- Au cours d’un syndrome Inflammatoire, son
abaissement non parallèle à celui de l’albumine
évoque une carence martiale associée
- Utile au dépistage des hémochromatoses

353
3-La ferritine
Protéine de haut poids moléculaire intracellulaire , réserve
échangeable du fer sous forme atoxique
Délai de modification: lent
Valeurs physiologiques: 30-300µg/l homme
20-200µg/l femme
Baisse: carence martiale
Hausse: - syndrome Inflammatoire, - cirrhose,
- maladie de Still (très spécifique)
- alcoolisme aigu, - anomalie de l’érythropoïèse
- lyse cellulaire aigue :infarctus, hépatite, rhabdomyolyse
Intérêt spécifique: -diagnostic différentiel des carences martiales et

des surcharges en fer .


-N’est pas un marqueur de l’inflammation en prèmière intention
354
4- C-Réactive Protéine:CRP
Chimie
Protéine pentamérique, constituée de 5 sous-unités de 23 kd;
chaque sous-unité contient 206 AA; Présent sous forme de trace
Production
synthèse : foie sous l’action de IL6, IL1, TNFα
Taux commence à s’élever 4 à 6h après une lésion tissulaire et
s’accroît exponentiellement, doublant chaque 8-9h
Fonction
- rôle important dans la reconnaissance et l’activation du processus
inflammatoire, induisant l’activation du complément
- Induit l’expression des molécules d’adhésion
- augmente la phagocytose, active les leucocytes, les macrophages et
l’opsonisation
- A une activité anti-microbienne

355
délai de modification
Très rapide,s’élève dès la 4è h. ½ vie 12h

Variations physiologiques
- pas de modification avec l’âge
- non modifiée par les anti –Inflammatoires stéroïdiens
et les immunosuppresseurs
Baisse: insuffisance hépatocellulaire uniquement à un stade
sévère
Hausse: réaction inflammatoire jusqu’à 300mg
infections bactériennes surtout

356
Intérêts spécifiques

- Maladies inflammatoires
Marqueur d’efficacité de la maladie inflammatoire d’autant qu’elle n’est
pas modifiée par les Corticoïdes
Associée à une anémie ferriprive, une CRP élevée doit faire rechercher
Un cancer digestif

- Maladies infectieuses :
Dépistage d’une infection néonatale
Dépistage d’une infection néonatale en fin de grossesse
Surveillance des arthrites septiques
Diagnostic des méningites bactériennes versus méningites virales
Diagnostic des pyélonéphrites versus infections urinaires basses
Marqueur d’efficacité des anti infectieux grâce à sa cinétique rapide

357
Les autres marqueurs

Les anomalies de l’hémogramme évoquant un syndromme


Inflammatoire
- Anémie
- Polynucléose (ou neutropénie) mais inconstante
- Thrombocytose > 400.000/mm3 voire 1.000.000/mm3
→évoquer un syndrome myéloprolifératif

358
La VS

Résultat dépend:

des hématies: nombre, forme et volume du plasma :


les facteurs qui modifient la répulsion électrique des hématies entre
elles et favorisent la formation de rouleaux de sédimentation

Ces facteurs sont :

- Protéines asymétriques lourdes chargées négativement : -


fibrinogène surtout, les β globulines, -γ globulines et à moindre
degré les α-2 globulines ( haptoglobine, ceruleoplasmine)
- chaleur et acidose
- l’hématocrite
N’est pas influencée par la température corporelle
359
360
FIBRINOGENE

s’élève en 3-4 jours et retour à la normale plusieurs


semaines après une infection
En cas d’insuf. Hépatique, le fibrinogène ↓ rapidement

Intérêt spécifique de la VS en pratique :


Une γpathie monoclonale ou polyclonale doit être
suspectée si une vs est retrouvée élevée sans autres
stigmates de syndrome inflammatoire

361
Tracé densitométrique d’un serum normal
362
Situations contribuant à normaliser la vs au cours d’un
syndrome inflammatoire ou à l’élever en absence d’un
syndrome inflammatoire
Facteurs abaissant la vs Facteurs augmentant la vs
Anomalies des GR Age avancé
Microcytose, polyglobulie, Sexe féminin
Hémolyse(haptoglobine abaissée) Oestrogènes (via fibrinogène)
Hypofibrinemie (fibrinolyse, Anémie si Hte < 30%
CIVD) Macrocytose
syndrome néphrotique Hypergammaglobulinémie
Hypogammaglobulinemie héparine
Hyperviscosité(cryoglobulinemie)
Hyperleucocytose majeure
ANS, Cachexie
363
VS est normale dans 30 à 50% des cancers
Suivi des vascularites (élevée dans 90% des cas )
Suivi de la maladie de Horton (mais <20mm dans 8,5% des cas )
Brucella et salmonella modifient peu la vs
Endocardite et tuberculose l’élèvent constamment

En fait la VS:
Examen simple, rapide, économique mais trop peu spécifique.
Elevée, elle peut refléter un syndrome sédimentaire uniquement

Ce n’est qu’un marqueur global et indirect de l ‘inflammation

364
conclusion
• Les marqueurs de l’infl. orientent vers une maladie
organique dans certaines situations de diagnostic difficile et
permettent de suivre en particulier l’efficacité du
traitement.
• Les protéines de cinétique rapide comme la CRP (SAA,
α1antichymotrypsine) semblent se rapprocher le plus du
marqueur idéal,mais sont insuffisantes pour couvrir toutes
les situations pathologiques
Les marqueurs lents et majeurs comme le fibrinogène,
l’haptoglobine et l’orosomucoide peuvent être redondants
de la vs.
Ne pas oublier les anomalies de l’hémogramme et EPP
L’association de plusieurs protéines peut revêtir un intérêt
365
LES EPANCHEMENTS
Définition
Accumulation anormale ou pathologique du
liquide interstitiel ou vasculaire dans les
Cavités ou les espaces lacunaires où il n’a pas
l’habitude de stagner.

366
• Cavité pleurale: pleurésie (TBC, cancer
pulmonaire, décompensation cardiaque…
• Cavité péritonéale: ascite (décompensation
cardiaque, cirrhose du foie, péritonite…
• Cavité péricardique: épanchement
péricardique (péricardite, infarctus,
décompensation cardiaque…
• Articulation: hydarthrose (arthrite TBC,
gonococcique, RAA, traumatique…
• Espaces lacunaires:œdème (pieds, malléole,
paupières: malnutrition, problème cardiaque
ou rénal…
367
Caractéristiques:
• Transsudat: épanchement résultant du passage du
liquide interstitiel ou vasculaire dans les cavités ou
espaces lacunaires, sans qu’il y ait inflammation ou
traumatisme au départ.
• Exsudat: épanchement résulatant d’un processus
inflammatoire ou traumatique.

Prélèvement:
Aiguille stérile et tubes
4 ml pour la bactériologie
10 ml pour la cytologie et la biochimie
368
Examens biologiques
Paramètres Transsudat exsudat
Aspect/ Jaune citrin Jaune citrin: TBC, début
coloration inflammation à germes banaux
Brun ou purulent: pneumo ou
staphylo
Verdâtre: pyocyanique
Hémorragique: cancer, TBC
traumatisme
odeur Inodore ou putride
fade
Tendance à la non coagulation
coagulation

369
Examens biologiques

Paramètres Transsudat exsudat


Densité 1, 008 à 1,015 T°: Au dessus de 1,018
15°C
Réaction de négatif positif
Rivalta
Chimie: Moins de 25g Riche: plus de 25g%
protéines %
microscopie Prédominanc Prédominance des
e des cellules leucocytes,
épithéliales + polynucléaires: infl.
quelques Aigué
leucocytes Lymphocytes: infl
chronique 370
Electrophorèse des protéines (EPP)
Délai de modification: très lent et peu spécifique
Intérêts spécifiques
Intérêts du “ coup d’oeil “
Hypo albuminémie sévère < 22g|l :
(fuite urinaire, entéropathie exsudative, insuffisance hépatique)
Bloc β-γ :évocateur d’une cirrhose
Gammapathie polyclonale : valeur d’orientation franche si > 30g|
infection ( leishmanies, paludisme, EBV, HIV, bactéries)
maladies auto-immunes, Lymphomes
Pic monoclonal :
Bénin: IgA<10G|l et IgG <20g|l
Maladie de Khaler (IgA ,IgG)
Maladie de Waldenstrom (IgM)
Hypoalpha globulinémie suggestive en α1antitrypsine
(emphysème, atteintes pancréatiques)
Examen peu sensible mais permet d’orienter au “coup d’oeil "
371

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