Vous êtes sur la page 1sur 9

17/6/2015 Visualisation 

de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

Imprimé par ALGERIE CERIST le mercredi 17 juin 2015

Biologie médicale
[90­60­0040]

Considérations préanalytiques pour le dosage des
médicaments

Michel Lavit
Laboratoire de pharmacocinétique et de toxicologie clinique, centre hospitalier universitaire Rangueil, 1, avenue
Jean­Poulhès, 31403 Toulouse cedex 4 France
Georges Houin : Professeur des Universités de pharmacologie.
Cinétique des xénobiotiques, faculté des sciences pharmaceutiques, Toulouse  France

Résumé
Des  différences  significatives  en  termes  de  concentration  peuvent  apparaître  avant  l'analyse.  Elles
définissent la variabilité préanalytique qui constitue un élément de la variabilité globale affectant un
résultat  biologique.  Les  principales  sources  de  variabilité  doivent  être  identifiées  et  des  mesures
préventives  apportées  pour  en  limiter  les  conséquences  cliniques.  Certains  facteurs  agissent  in  vivo
avant et pendant le prélèvement; d'autres, in vitro, concernent la manipulation et la conservation de
l'échantillon.

© 2004  Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Haut de page  ­ Plan de l'article

INTRODUCTION

Le Guide de bonne exécution des analyses (GBEA) de biologie médicale stipule que «la recherche de la
qualité  doit  être  la  préoccupation  essentielle  et  constante  de  tout  biologiste»  afin  de  garantir
l'exactitude et la précision de tout résultat. Une telle démarche impose la connaissance et la maîtrise
des  facteurs  de  variabilité  pouvant  affecter  une  analyse.  Conventionnellement,  ces  derniers  sont
classés en trois catégories principales : préanalytique, analytique et postanalytique. Dès lors, certains
auteurs  se  sont  efforcé,  à  partir  d'études  prospectives,  d'estimer  leurs  distributions  pour  un
laboratoire donné. À titre d'exemple, Plebani et al   [18] concluent à la prévalence des erreurs pré­ et
postanalytiques (70 % et 20 % respectivement), corroborant ainsi d'autres travaux. Ce constat peut
s'expliquer  par  l'attention  particulière  que  les  biologistes  attachent  à  la  phase  purement  analytique,
par  le  développement  de  technologies  de  plus  en  plus  performantes,  de  l'informatique  et  des
programmes de contrôle de qualité interne et externe  [10].

Les erreurs préanalytiques les plus fréquentes sont communes à toutes les disciplines biologiques et
concernent, notamment en milieu hospitalier, la démographie du patient et/ou du prescripteur, une
inéquation entre la prescription et le prélèvement, le transport des échantillons, l'enregistrement des
examens,  la  répartition  en  aliquotes...  Ces  différents  points  doivent  faire  partie  des  programmes
d'assurance qualité afin d'identifier et de corriger les dysfonctionnements.

Dans le domaine précis du dosage de médicament, d'autres facteurs préanalytiques plus spécifiques
peuvent  contribuer  à  la  variabilité  globale  des  résultats  et  être  à  l'origine  de  problèmes
http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 1/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

d'interprétation.  L'objet  du  présent  article  n'est  pas  d'en  dresser  une  liste  exhaustive  mais  de
sensibiliser le biologiste ou l'analyste à l'importance de cette étape préanalytique et à ses éventuelles
conséquences cliniques.

Certains facteurs sont inhérents au patient avant et pendant le prélèvement biologique; d'autres sont
relatifs à la manipulation du prélèvement  [3, 19, 27].

Haut de page  ­ Plan de l'article

FACTEURS DE VARIABILITÉ IN VIVO

Avant le prélèvement
Avant  le  prélèvement,  le  taux  circulant  de  médicament  dans  l'organisme  dépend  de  nombreux
facteurs qui échappent totalement, sauf cas particulier de protocole d'étude clinique, au contrôle du
biologiste.  Ils  sont  néanmoins  mentionnés  dans  cette  partie  pour  rappeler  leur  importance  dans  la
variabilité  d'un  résultat.  La  contribution  du  clinicien  apparaît  alors  fondamentale  par  le  biais  des
renseignements cliniques portés sur la demande d'examen. Ceux­ci constituent un outil précieux à la
validation biologique.

D'un  point  de  vue  pharmacocinétique,  le  devenir  d'un  médicament  est  soumis  à  une  variabilité
interindividuelle  d'ordre  pharmacogénétique  et  intra­individuelle  consécutive  à  l'effet  de  facteurs
d'environnement.

Facteurs intrinsèques
Peuvent être rapportés des facteurs biologiques tels l'âge, le sexe, l'origine ethnique, les modifications
temporelles  (journalières,  saisonnières...)  définissant  la  chronopharmacocinétique,  les  cycles
menstruels et la grossesse.

Certains  d'entre  eux  peuvent  être  pris  en  compte  par  l'adaptation  des  valeurs  de  référence  à  une
population donnée.

La grossesse mérite un développement particulier. Elle est, en effet, caractérisée par des adaptations
physiologiques  majeures  entraînant  des  modifications  pharmacocinétiques,  notamment  sur  la
distribution  :  hypoalbuminémie,  augmentation  du  volume  plasmatique  caractérisée  par  une
hémodilution et existence d'un nouveau site de distribution, le foetus.

Facteurs extrinsèques
Les  facteurs  environnementaux  susceptibles  d'influencer  le  taux  circulant  d'un  médicament  sont
nombreux  et,  en  général,  difficilement  appréciables.  Outre  les  pathologies  intercurrentes,
l'alimentation,  le  tabagisme  et  l'alcoolisme  chronique,  il  convient  de  citer  les  cas  de
polymédicamentation. Un médicament associé peut engendrer des interférences pharmacocinétiques
à différents niveaux mais aussi analytiques. Aucune technique utilisée en routine, hormis peut­être la
spectrométrie  de  masse,  ne  présente  une  spécificité  absolue.  Ces  interférences  peuvent  être
responsables  de  résultats  aberrants,  faussement  positifs  ou  empêcher  l'identification  formelle  et  la
quantification d'un composé. Les renseignements cliniques revêtent, dans ce cadre, une importance
capitale pour l'interprétation des résultats.

Certaines  thérapeutiques  sont  aussi  à  l'origine  de  résultats  altérés  comme,  par  exemple,  le
remplissage vasculaire en réanimation qui entraîne une hémodilution.

Lors d'un dosage immunologique de digitaliques, des substances endogènes dénommées «digitalis­like
immunoreactive  factors»  sont  parfois  source  d'interférences,  notamment  en  cas  de  grossesse,
d'insuffisance rénale chronique, d'hypertension et chez le nouveau­né.

Pendant le prélèvement
http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 2/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

Les  modalités  de  recueil  de  l'échantillon  biologique  constituent  la  principale  source  de  variabilité
préanalytique.  Il  est  de  la  responsabilité  du  biologiste,  même  s'il  n'effectue  pas  le  prélèvement,  de
maîtriser cette phase par l'élaboration de documents qualité et/ou l'information des services cliniques.
L'exposé sera volontairement limité au prélèvement sanguin  [4, 13, 17, 23, 24, 26].

Horaire de prélèvement

De nombreuses études  [9] mettent en évidence que, dans le cadre d'une surveillance thérapeutique,
les  résultats  s'avèrent  souvent  peu  interprétables  du  fait  de  mauvais  horaires  de  prélèvement.  Le
clinicien  et  le  biologiste  doivent  adopter  une  démarche  rationnelle  afin  d'éviter  la  multiplicité  des
examens  injustifiés  préjudiciables  en  termes  de  santé  et  de  finance  publiques.  Il  apparaît  ainsi
fondamental de rappeler certains concepts.

Prélèvement à l'équilibre

Lors  de  traitements  chroniques  (même  dose  à  intervalle  régulier),  les  concentrations  augmentent
jusqu'à  un  équilibre  qui,  en  l'absence  de  dose  de  charge,  n'est  obtenu  qu'après  cinq  demi­vies
d'élimination.  Cette  durée  est  totalement  indépendante  de  la  dose  administrée.  Il  est  donc
indispensable  de  n'effectuer  les  prélèvements,  notamment  après  chaque  adaptation  de  posologie,
qu'une  fois  cet  équilibre  ou  le  nouvel  équilibre  atteint.  Cette  règle  s'applique  particulièrement  aux
médicaments  caractérisés  par  des  cinétiques  dose  ou  temps  dépendantes.  Une  suspicion  de  toxicité
ou évidemment une intoxication constitue la seule exception à la règle.

Les  aminosides  sont  classiquement  administrés  en  dose  fractionnée  toutes  les  8  ou  12  heures.
Certains  protocoles  (accumulation  minimisée,  effet  postantibiotique)  préconisent  cependant  une
injection  unique  par  24  ou  48  heures.  Dans  ce  cas,  chaque  dose  peut  être  considérée  comme  une
première  dose  de  telle  sorte  que  l'équilibre  n'est  jamais  atteint.  Le  prélèvement  peut  alors  être
effectué plus rapidement.

Prélèvement par rapport à la prise

Le temps de prélèvement des échantillons sanguins est crucial pour une interprétation correcte des
résultats.  Il  dépend  des  propriétés  pharmacocinétiques  du  médicament,  de  sa  forme  galénique,  du
schéma posologique et des raisons cliniques à l'origine du dosage.

Les concentrations ne sont réellement le reflet des effets pharmacologiques qu'au cours de la phase
terminale  d'élimination  lorsque  les  phases  de  résorption  et  de  distribution  sont  achevées.  Ainsi,
l'adaptation  de  posologie  de  la  plupart  des  médicaments  est  basée  sur  la  détermination  de  la
concentration résiduelle ou vallée. Le prélèvement idéal est celui réalisé juste avant l'administration
suivante  (30  minutes).  Des  considérations  d'ordre  pratique  sont  souvent  à  l'origine  de  différences
significatives entre le minimum réel et le minimum mesuré pour des médicaments à courte demi­vie
(aminosides). Il est ainsi essentiel d'assurer une certaine constance en matière de prélèvement pour
assurer  la  validité  des  zones  thérapeutiques  et  des  comparaisons  de  résultat.  Ceci  est  d'autant  plus
vrai  que  de  nombreux  xénobiotiques  sont  soumis  à  des  influences  circadiennes  (acide  valproïque,
carbamazépine, paracétamol et anti­inflammatoires non stéroïdiens [AINS], aminosides). L'horaire de
prélèvement  est,  en  revanche,  moins  critique  pour  des  molécules  présentant  une  demi­vie
importante  (digoxine,  phénobarbital...).  Un  échantillon  peut  être  obtenu  durant  l'intervalle
posologique après la fin de la phase de distribution (12 heures pour la digoxine).

Pour les aminosides administrés en dose unique, il est possible de prélever de manière aléatoire et de
reporter le résultat sur des abaques afin de définir le rythme d'administration adéquat.

Des concentrations maximales ou pics sont aussi intéressantes à déterminer pour apprécier les effets
d'une dose de charge et adapter les doses dites d'entretien. Un autre domaine d'application est celui
des médicaments dont les valeurs de référence sont à la fois les concentrations minimale et maximale
(aminosides).  Le  prélèvement  requiert  aussi  certaines  précautions.  Dans  le  cadre  d'administration
intraveineuse, le pic de concentration réel est obtenu en quelques minutes, dans le bras opposé au
point  d'injection,  en  l'espace  d'un  cycle  complet  de  la  circulation,  pour  les  produits  présentant  une
cinétique monocompartimentale. Pour les médicaments obéissant à une cinétique bicompartimentale,
l'effet  thérapeutique  est  habituellement  corrélé  aux  concentrations  obtenues  après  la  phase  de
distribution. Les pics d'aminosides, par exemple, même s'il ne s'agit pas de pics pharmacocinétiques
réels, sont atteints entre 30 et 60 minutes après la fin de la perfusion. Le cas de la vancomycine est
singulier et illustre parfaitement l'importance d'une stratégie d'échantillonnage. En effet, la pente de

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 3/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

la  courbe  des  concentrations  pendant  la  phase  de  distribution  est  si  prononcée  que  des  différences
aussi faibles que 15 minutes dans les échantillonnages peuvent se traduire par des différences de 10­
15  μg/mL  dans  les  concentrations.  En  ce  qui  concerne  les  voies  extravasculaires,  il  convient  de
prendre  en  compte  la  phase  de  résorption  et  la  formulation  du  médicament  (formes  à  libération
prolongée).

La  notion  de  prélèvement  est  aussi  très  importante  à  considérer  en  toxicologie.  L'interprétation  est
basée sur la confrontation des résultats avec l'anamnèse, l'heure supposée d'ingestion et l'horaire de
prélèvement. De plus, l'évaluation pronostique conditionne parfois le prélèvement proprement dit. Par
exemple, la prise en charge d'une intoxication au paracétamol est fondée sur la détermination de sa
concentration  à  la  4 e  et  à  la  12 e  heure  afin  d'évaluer  le  risque  hépatotoxique  (nomogramme  de
Rumack) et l'indication d'un traitement par la N­acétylcystéine.

Conditions de prélèvement
Le taux de l'analyte dans l'échantillon peut être conditionné par la technique de prélèvement mise en
oeuvre. Certaines notions ou précautions méritent dès lors d'être exposées  [6].

Attitude du patient

Un  exercice  physique    [7,  12]  induit  des  modifications  biologiques  notables  caractérisées  par  une
importante variabilité intra­individuelle (entraînement, température, prise liquidienne) :

réduction du volume plasmatique résultant d'échanges entre les secteurs intravasculaire et
interstitiel et de déperdition par sudation, réduction du volume urinaire;
perturbation profonde de l'équilibre acidobasique.

Une telle hémoconcentration (15 %) est également observée lors du passage d'un décubitus à une
position orthostatique.

Traduisant  les  phénomènes  d'adaptation  de  l'organisme,  le  taux  de  certains  composés  endogènes,
susceptibles de causer des interférences analytiques, est augmenté (adrénaline, cortisol...). Il en est
de même de l'albuminémie (10­20 %); le taux de liaison aux protéines de certains médicaments s'en
trouve naturellement affecté. Des observations similaires sont également décrites dans les situations
de stress psychologique  [2].

Les concentrations plasmatiques de digoxine diminuent significativement (25 %) lors d'un effort, avec
augmentation  du  volume  de  distribution  au  profit  des  muscles  squelettiques.  Ce  phénomène  est
d'autant plus remarquable que le sujet est âgé.

Il est, par conséquent, essentiel que l'équilibre biologique soit restauré au moment du prélèvement.
Pour  satisfaire  à  cet  impératif,  le  patient  doit  être  assis,  relaxé  et  au  repos  depuis  au  moins  15
minutes.

Type de prélèvement

Le  prélèvement  par  ponction  veineuse  au  niveau  de  l'avant­bras  constitue  la  technique  la  plus
largement utilisée. Cette étape a fait l'objet d'une standardisation par la publication de protocoles  [1].

Certains points méritent d'être soulignés.

L'application prolongée d'un garrot induit des variations de concentration sanguine.
Des échantillons prélevés en série peuvent présenter des compositions différentes.
En cas d'administration intraveineuse, il est impératif de prélever au niveau du bras opposé
par rapport au site d'injection. De très nombreux résultats aberrants sont la conséquence
d'un prélèvement réalisé sur ou à proximité d'une voie de perfusion.
Les prélèvements à l'aide d'un cathéter sont fréquents car nettement moins invasifs. Il faut
alors  s'assurer  que  l'échantillon  soit  représentatif  du  sang  circulant.  Pour  éviter  des
problèmes  de  dilution,  il  est  de  règle  d'éliminer  une  quantité  de  sang  au  moins  égale  au
volume  intérieur  du  cathéter.  Les  tubes  doivent  être  rapidement  homogénéisés  par
retournement (présence d'additifs).
Les échantillons destinés à la recherche et/ou au dosage de composés volatiles doivent être
obtenus à l'aide de seringues étanches.

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 4/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

Il  existe  des  alternatives  au  prélèvement  classique  précédemment  énoncé,  mises  en  oeuvre  dans
certaines situations cliniques.

Prélèvement  artériel  :  des  différences  artérioveineuses  significatives  sont  démontrées


spécialement  pour  les  médicaments  rapidement  éliminés  (propranolol,  lidocaïne,
morphine...). Hermann et al    [5]  retrouvent  des  concentrations  veineuses  de  rémifentanil
plus  faibles  que  dans  le  sang  artériel.  Ce  produit  d'anesthésie,  à  demi­vie  très  courte  (10
minutes),  est  métabolisé  par  des  estérases  sanguines  et  tissulaires  non  spécifiques.  Ces
différences  peuvent  fortement  affecter  les  interprétations  pharmacocinétiques  (sous­
estimation de la clairance à partir des données obtenues sur les échantillons veineux) et/ou
pharmacodynamiques.
Prélèvement capillaire : cette pratique est très fréquente en pédiatrie mais peut conduire à
une  variabilité  importante  des  résultats.  En  effet,  l'échantillon  obtenu  est  hétérogène,
correspondant à un mélange de différents fluides (veineux, artériel et lymphatique) dont la
composition  varie  en  fonction  de  certaines  manipulations  (friction,  échauffement  cutané).
De plus, le flux sanguin capillaire est inconstant, dépendant de l'oxygénation tissulaire et de
la température  [16].
Prélèvement veineux central : si cette éventualité peut être parfois envisagée, Shulman et
al  [21] préconisent le recours à une voie périphérique plutôt que centrale dans le cadre de
la surveillance thérapeutique de la ciclosporine administrée en intraveineux.

Toutes  les  précautions  doivent  être  prises  pour  éviter  une  hémolyse  du  prélèvement.  D'une  part,
l'hémolyse accroît les taux sériques ou plasmatiques de médicaments réputés se concentrer dans les
érythrocytes (digoxine, chlortalidone, acétazolamide). D'autre part, elle peut générer des interférences
analytiques,  notamment  avec  les  techniques  colorimétriques  et  immunologiques.  Les  résultats
obtenus  sur  un  échantillon  hémolysé  sont  à  interpréter  avec  prudence.  Il  en  est  de  même  en  cas
d'hyperbilirubinémie ou d'hyperlipémie (nutrition parentérale).

Haut de page  ­ Plan de l'article

FACTEURS DE VARIABILITÉ IN VITRO

Une  fois  le  prélèvement  effectué,  il  est  fondamental  et  évident  que  le  composé  présent  in  vivo  doit
conserver  ses  propriétés  tant  qualitativement  que  quantitativement  jusqu'au  moment  de  son
analyse. L'ensemble des processus mis en oeuvre au cours de cette étape «in vitro» est sous l'entière
et unique responsabilité du biologiste.

Bien qu'une approche au cas par cas s'avère le plus souvent incontournable, il est permis de dégager
plusieurs points critiques.

Choix de la matrice
Le choix de la matrice secondaire (sang total, sérum, plasma) est guidé par la technique analytique
utilisée et par les caractéristiques du xénobiotique à doser  [6].

Un  dosage  sur  sang  total  est  requis  pour  des  médicaments  présentant  une  forte  affinité  pour  les
globules  rouges  (ciclosporine,  tacrolimus,  amiodarone,  chloroquine...),  d'autant  que  la  distribution
entre  les  fractions  cellulaires  et  non  cellulaires  du  sang  est  caractérisée  par  une  grande  variabilité,
influencée  notamment  par  la  température  (augmentation  de  la  concentration  plasmatique
parallèlement  à  la  température).  Dans  les  autres  cas,  un  tel  dosage  est  possible  à  condition  que  la
méthode ait été validée sur cette matrice. Il faut alors prendre en compte l'effet de dilution induit par
les éléments figurés du sang.

Bien qu'un volume supérieur de plasma puisse être obtenu à partir d'une même quantité de sang, le
sérum  est  préférentiellement  utilisé  en  routine.  Il  est,  d'une  part,  totalement  dépourvu  de  fibrine
pouvant  obstruer  les  systèmes  de  pipetage  ou  les  cartouches  d'extraction  et,  d'autre  part,  il  ne
comporte  pas  d'anticoagulants  qui  sont  souvent  à  l'origine  de  perturbations  physico­chimiques  ou
analytiques.  Il  faut  toutefois  veiller  à  la  rétraction  complète  du  caillot  (1  heure  à  température
ambiante)  qui  peut  se  trouver  prolongée  pour  des  patients  sous  traitement  anticoagulant  ou
thrombolytique.  L'obtention  de  plasma,  recueilli  sur  EDTA  en  général,  est  certes  plus  rapide  mais
l'échantillon  doit  être  centrifugé  dans  les  meilleurs  délais  car  l'effet  des  anticoagulants  n'est  que

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 5/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

temporaire.

Des  concentrations  plasmatiques  significativement  plus  faibles  par  rapport  au  sérum  sont  décrites
dans la littérature pour de nombreux médicaments. Ces différences sont généralement attribuées à
l'anticoagulant utilisé. Cet aspect est discuté plus loin dans cet exposé. Kaladjian et al    [8] décrivent,
en revanche, l'inverse pour la clozapine et son métabolite. Ils émettent l'hypothèse d'un métabolisme
plus  marqué  dans  le  sérum  en  observant  parallèlement  une  activité  des  myéloperoxydases  des
neutrophiles plus prononcée.

Interactions contenu/contenant
Le  matériel  utilisé  doit  s'avérer  le  plus  inerte  possible  afin  de  ne  pas  engendrer  des  artefacts  sur
l'échantillon  sanguin  recueilli  et  de  préserver  les  caractéristiques  de  l'analyte.  Le  choix  doit
uniquement se reporter sur des dispositifs qui ont été testés pour d'éventuelles interférences.

Anticoagulants
Les anticoagulants sont connus pour entraîner des perturbations, parfois non négligeables. Ils ne sont
pas tous équivalents et leur influence intervient à différents niveaux  [20] :

phénomène de dilution : par la présence même de l'additif dans le tube surtout si le ratio
anticoagulant/sang  n'est  pas  respecté  (citrate  de  sodium),  par  effet  osmotique  exercé  sur
les globules rouges (fluorure de sodium);
modification de la distribution entre plasma et érythrocytes (EDTA);
hémolyse (fluorure de sodium);
présence  de  microcaillots  et  agrégats  dans  les  plasmas  héparinés  gênant  le  dosage  de  la
ciclosporine  [15];
formation de complexes : aminosides et héparine;
interférence analytique : lithium et héparinate de lithium;
modification  de  la  liaison  des  médicaments  aux  protéines  plasmatiques  :  le  sérum  est  la
matrice de choix pour le dosage de la fraction libre. L'héparine, in vivo, augmente l'activité
des  lipoprotéines  lipases  avec  pour  corollaire  une  libération  d'acides  gras  qui  déplacent  les
médicaments (acides faibles en particulier) de leurs sites de fixation.

Il n'existe pas de règle générale et une étude au cas par cas est alors nécessaire. Par exemple, il est
parfaitement  établi  que  des  additifs  à  base  de  citrate  ou  d'oxalate  diminuent  les  concentrations  de
phénytoïne et d'acide valproïque.

Tubes et bouchons
Les  matériaux  doivent  être  aréactifs  de  manière  à  éviter  toute  contamination  ou  adsorption.  Ce
principe s'applique aussi aux dispositifs de prélèvement (seringue, cathéter...).

Le  phénomène  d'adsorption  sur  le  plastique  et  certains  verres  est  bien  connu  pour  quelques
substances  (D  9  tétrahydrocannabinol,  paclitaxel),  évoqué  pour  d'autres  (morphine,  digoxine).
L'exemple  du  paclitaxel  est,  à  ce  titre,  remarquable.  Song  et  al    [22]  démontrent  que  les
concentrations  de  ce  produit,  en  solution  aqueuse,  diminuent  d'environ  50  %  en  20  heures,  sans
mise  en  évidence  de  produit  de  dégradation.  De  plus,  l'excipient  (crémophor)  interagit  avec  les  PVC
pour former des phtalates.

Il existe un biais positif dans la détermination de la lithémie par électrode ion­sélective, introduit par
un surfactant siliconé présent dans certains tubes plastiques.

Par  précaution,  l'utilisation  de  matières  plastiques  doit  être  évitée.  Il  est  parfois  nécessaire  d'avoir
recours, malgré un coût plus important, à des verres silanisés.

Certains  systèmes  de  fermeture  ont  aussi  été  mis  en  cause  du  fait  de  la  libération  de  certains
composés  azotés  ou  phosphorés  (tris­2­butoxyéthylphosphate  par  exemple).  Ces  produits
contaminants peuvent déplacer le médicament de ses sites de liaison avec une redistribution au profit
des  érythrocytes,  interférer  avec  les  systèmes  analytiques  (détecteurs  azote­phosphore  en
chromatographie gazeuse).

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 6/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

Séparateurs
Les  tubes  contenant  des  gels  séparateurs  (formation  d'une  barrière  entre  caillot  et  sérum  après
centrifugation)  sont  largement  utilisés  car  ils  offrent  de  nombreux  avantages  techniques  :
manipulation  aisée,  extraction  maximale  du  sérum,  gain  de  temps.  Ils  font  cependant  l'objet  de
controverses  car  ils  peuvent  fixer  des  molécules  présentes  dans  le  prélèvement,  en  particulier  les
substances  basiques  (antidépresseurs  tricycliques,  par  exemple).  Ce  phénomène  est  d'autant  plus
marqué  que  le  volume  de  sang  est  faible  et  que  le  temps  de  contact  est  prolongé.  Les  tubes  SST
Becton­Dickinson  entraînent  une  diminution  significative  des  taux  de  phénytoïne  dès  l'étape  de
centrifugation  [11].

Par conséquent, ces tubes doivent être évalués au préalable en fonction des molécules à doser. Il est
prudent  d'assurer  un  remplissage  maximal  et  de  recueillir  le  sérum  dans  les  plus  brefs  délais  (1­2
heures).

Traitement de l'échantillon
Après  le  prélèvement  ou  à  l'arrivée  au  laboratoire,  l'échantillon  doit  être  traité  dans  des  conditions
optimales  et  prédéfinies  pour  garantir  son  intégrité.  Les  différentes  manipulations  dépendent  du
médicament, de la technique analytique et du délai avant l'analyse.

Centrifugation
La séparation du plasma ou du sérum des éléments figurés est à réaliser dans l'heure. Le sang total
n'est conservé que si le dosage est effectué sur cette matrice et uniquement sur une courte période
car l'activité des anticoagulants n'est pas permanente.

Les  paramètres  de  centrifugation  (vitesse,  durée,  température)  sont  importants  à  considérer.  Des
vitesses trop rapides, bien que produisant une meilleure séparation, génèrent des échauffements par
friction,  néfastes  pour  des  molécules  thermolabiles.  La  température  influence  la  répartition  entre
globules rouges et plasma (morphine)    [25].  Ces  paramètres  doivent  être  parfaitement  standardisés
lors de l'évaluation de la fraction libre par ultracentrifugation. À défaut de spécification, il est conseillé
de centrifuger à température ambiante, à 1 500 g pendant 10 minutes.

Conservation
L'instabilité de l'analyte dans l'échantillon, notamment en cas d'analyse différée, est certainement le
facteur  de  variabilité  le  plus  important  de  la  phase  préanalytique.  La  dégradation  de  certaines
molécules ou classes chimiques, dans certaines conditions opératoires, est parfaitement décrite dans
la  littérature.  Le  laboratoire  doit  disposer  alors  de  documents  définissant  précisément  la  prise  en
charge  du  prélèvement  mais  aussi  les  modalités  de  transport.  En  l'absence  d'information,  il  est  de
règle d'évaluer la stabilité au cours de la validation de la technique analytique.

Les processus de dégradation des xénobiotiques sont divers. Certains composés s'avèrent photolabiles
(LSD, fibrates, midazolam, bléomycine, chlorpromazine...). D'autres sont très instables à température
ambiante  ou  même  à  +  4  °C.  Un  échantillon  de  fluorouracil  doit  être  placé  dans  la  glace  dès  le
prélèvement.  Les  benzodiazépines  et  plus  particulièrement  les  nitrobenzodiazépines  (clonazépam,
flunitrazépam,  nitrazépam...)  sont,  à  cet  égard,  très  intéressants.  Ils  se  dégradent  plus  facilement
dans une matrice biologique qu'en solution aqueuse, mettant ainsi en évidence une décomposition à
la  fois  chimique  et  enzymatique.  Ceci  est  encore  plus  prononcé  sur  un  prélèvement  post­mortem
 [14].

Sauf cas particulier, la règle suivante prévaut. Les échantillons analysés dans les 24 heures peuvent
être conservés à + 4 °C. Toute analyse différée impose une congélation à ­ 20 °C, voire ­ 80 °C. Il est
parfois  nécessaire  d'adjoindre  du  fluorure  de  sodium  pour  inhiber  les  systèmes  enzymatiques
responsables d'instabilité ou de productions endogènes (éthanol, cyanures).

Pour  pallier  le  risque  de  dégradation  lors  de  cycles  congélation­décongélation,  il  est  recommandé  de
répartir  l'échantillon  en  deux  aliquotes.  La  taille  du  récipient  est  choisie  de  manière  à  minimiser  les
risques d'évaporation.

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 7/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium

Une  dénaturation  des  protéines  est  généralement  observée  lors  de  congélation  et/ou  de
décongélation.  Pour  les  études  de  la  fraction  libre,  il  faut  conserver  le  dialysat  ou  l'ultrafiltrat  plutôt
que le sérum.

La  décongélation  est,  de  préférence,  réalisée  à  température  ambiante  pour  limiter  le  risque  de
décomposition  thermique.  Une  fois  décongelé,  l'échantillon  doit  être  homogénéisé  pour  annuler  les
gradients de concentration et analysé rapidement.

Haut de page  ­ Plan de l'article

CONCLUSION

L'avènement, ces dernières années, de technologies de plus en plus sophistiquées a considérablement
amélioré la qualité des analyses de laboratoire, notamment en termes de sensibilité, de spécificité et
de  reproductibilité.  Ce  bénéfice  ne  doit  pas  être  annihilé  par  une  variabilité  préanalytique
conséquente. L'échantillon prélevé doit, d'une part, être représentatif du fluide in vivo et, d'autre part,
ses  caractéristiques  doivent  être  maintenues  constantes  jusqu'à  l'analyse.  Dès  lors,  il  apparaît
fondamental de tenter d'appréhender toutes les sources de variabilité préanalytique et de les maîtriser
pour  en  limiter  les  conséquences  cliniques.  Cette  démarche  s'inscrit  parfaitement  dans  le  cadre  du
GBEA  bien  que  tous  les  facteurs  ne  puissent  pas  être  contrôlés  par  le  biologiste,  en  particulier  en
milieu  hospitalier.  Deux  aspects  méritent  finalement  d'être  mis  en  exergue  :  la  qualité  du
prélèvement et la stabilité de l'analyte dans l'échantillon.

Références
[1] Alstrom T, Grasbeck R, Lindblad B, Solberg HE, Winkel P, Viinikka L Etablishing reference values from
adults:  recommendation  on  procedures  for  the  preparation  of  individuals,  collection  of  blood,  and
handling and storage of specimens. Scan J Clin Lab Invest 1993 ; 53 : 649­652 [crossref]
[2] Dugue  B,  Leppanen  A,  Zhou  HP,  Grasbeck  R  Preanalytical  factors  and  standardized  specimen
collection: influence of psychological stress. Scand J Clin Lab Invest 1992 ; 52 : 43­50 [crossref]
[3] Dugue B, Leppanen E, Grasbeck R Are the preanalytical factors understimated in clinical studies. Clin
Chem Lab Med 1998 ; 36 : 811
[4] Hammett­Stabler  CA,  Johns  T  Laboratory  guidelines  for  monitoring  of  antimicrobial  drugs.  Clin
Chem 1998 ; 44 (5) : 1129­1140
[5] Hermann DJ, Egan TD, Muir KT Influence of arteriovenous sampling on remifentanil pharmacokinetics
and pharmacodynamics. Clin Pharmacol Ther 1999 ; 65 (5) : 511­518 [crossref]
[6] Houin  G  General  principles  of  analytical  methodology  in  clinical  pharmacology.  Human
pharmacology.   Kuemmerle: Shibuya & Tillement, Elsevier1991 
[7] Irjala  KM,  Gronroos  PE  Preanalytical  and  analytical  factors  affecting  laboratory  results.  Ann
Med 1998 ; 30 : 267­272 [crossref]
[8] Kaladjian A, Bery B, Deturmeny E, Bruguerolle B Clozapine monitoring: plasma or serum levels? . Ther
Drug Monit 1999 ; 21 (3) : 327­329 [crossref]
[9] Kaplan  LA  Standards  of  laboratory  practice:  guidelines  for  the  maintaining  of  a  modern  therapeutic
drug monitoring service. Clin Chem 1998 ; 44 (5) : 1072
[10] Kazmierczak  SC,  Catrou  PG  Laboratory  error  undetectable  by  customary  quality  control/quality
assurance monitors. Arch Pathol Lab Med 1993 ; 117 : 714­718
[11] Koch  TR,  Platoff  G  Suitability  of  collection  tubes  with  separator  gels  for  therapeutic  drug
monitoring. Ther Drug Monit 1990 ; 12 : 277­280
[12] Leppanen  E,  Luisto  M,  Dugue  B  Surgical  patients  with  suprising  laboratory  data.  Brit  J  Clin
Pharmacol 1995 ; 49 (3) : 121­122
[13] Linder  MW,  Keck  PE  Standards  of  laboratory  practice:  antidepressant  drug  monitoring.  Clin
Chem 1998 ; 44 (5) : 1073­1084
[14] Mehta AC Preanalytical considerations in drug assays in clinical pharmacokinetic studies. J  Clin  Pharm
Therap 1989 ; 14 : 285­295 [crossref]
[15] Morris  RG,  Tett  SE,  Ray  JE  Cyclosporin  A  monitoring  in  Australia:  consensus  recommandations.  Ther
Drug Monit 1994 ; 16 : 570­576
[16] Murphy JE, Peltier T, Anderson D, Ward ES A comparison of venous versus capillary measurements of
drug concentration. Ther Drug Monit 1990 ; 12 : 264­267
[17] Pesce  AJ,  Rashkin  M,  Kotagal  U  Standards  of  laboratory  practice:  theophylline  and  caffeine
monitoring. Clin Chem 1998 ; 44 (5) : 1124­1128
[18] Plebani  M,  Carraro  P  Mistakes  in  a  stat  laboratory:  types  and  frequency.  Clin  Chem  1997  ;  43
http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 8/9
17/6/2015 Visualisation de l'impression de l'article : Considérations préanalytiques pour le dosage des médicaments ­ EM|Premium
(8) : 1348­1351
[19] Riley  JH  Clinical  pathology:  preanalytical  variation  in  preclinical  safety  assessment  studies.  Effects  on
predictive value of analyte tests. Toxicol Pathol 1992 ; 20 (3) : 490­500 [crossref]
[20] Rodriguez­Mendizabal  M,  Lucena  MI,  Cabello  MR,  Blanco  E,  Lopez­Rodriguez  B,  Sanchez  De  La
Cuesta  F  Variations  in  blood  levels  of  aminoglycosides  related  to  in  vitro  anticoagulant  usage.  Ther
Drug Monit 1998 ; 20 : 88­91 [crossref]
[21] Shulman RJ, Ou  C,  Reed  T,  Gardner  P  Central  venous  catheters  versus  peripheral  veins  for  sampling
blood levels of commonly used drugs. J Parenter Enteral Nutr 1998 ; 22 (4) : 234­337
[22] Song  D,  Hsu  LF,  Au  JL  Binding  of  taxol  to  plastic  and  glass  containers  and  protein  under  in  vitro
conditions. J Pharm Sci 1996 ; 85 (1) : 29­31 [crossref]
[23] Valdes  R,  Jortani  SA,  Gheorghiade  M  Standards  of  laboratory  practice:  cardiac  drug.  Clin
Chem 1998 ; 44 (5) : 1096­1109
[24] Warner  A,  Privitera  M,  Bates  D  Standards  of  laboratory  practice:  antiepileptic  drug  monitoring.  Clin
Chem 1998 ; 44 (5) : 1085­1095
[25] Westerling  D,  Bengtsson  HI,  Thysell  C,  Hoglund  P  The  influence  of  preanalytical  factors  on
concentrations  of  morphine  and  metabolites  in  patients  receiving  morphine.  Pharmacol
Toxicol 1996 ; 78 : 82­85 [crossref]
[26] White S, Wong SHY Standards of laboratory practice: analgesic drug monitoring. Clin Chem 1998 ; 44
(5) : 1110­1123
[27] Zawda  B  The  unexpected  result:  fault  of  the  laboratory?  Traps  in  laboratory  diagnostics.  Meth  Find
Exp Clin Pharmacol 1999 ; 21 (1) : 65­67 [crossref]

© 2004  Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Cet article ne contient pas d'images.

http://www.em­premium.com.www.sndl1.arn.dz/module/displayarticle/article/61449/impression/vue5 9/9

Vous aimerez peut-être aussi