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Institut de Formation et de Recherche En Santé de

Normandie

Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie

UE 28 « Mémoire »

La prise en charge masso-kinésithérapique de la


femme enceinte en pré-natalité.
Revue systématique de la littérature.

Juin 2022
Lefèvre Marie
Sous la direction de Davoine Christian

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Attestation d’authenticité

Je, soussignée : Lefèvre Marie


Etudiante en : Masso-kinésithérapie
Auteur du mémoire UE 28 intitulé : « La prise en charge masso-kinésithérapique de la femme
enceinte en pré-natalité »
Etablissement : IFMK d’Alençon

Certifie que le texte soumis ne comporte aucun passage ou schéma copié sans qu’il soit fait
explicitement référence aux sources selon les normes de citation universitaires.

Fait à Caen
Le 27/06/2022
Signature de l’étudiant(e).

Tout plagiat réalisé par un étudiant constitue une fraude au sens du décret du 13 juillet 1992
relatif à la procédure disciplinaire dans les EPCSCP. La fraude par plagiat relève de la
compétence de la section de discipline de l’Université.
En général la sanction infligée aux étudiants qui fraudent par plagiat s'élève à un an
d'exclusion de tout établissement d'enseignement supérieur.
Tout passage ou schéma copié sans qu’il soit fait explicitement référence aux sources, selon
les normes de citation universitaires, sera considéré par le jury ou le correcteur comme plagié.

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Remerciements

Tout d’abord, je tiens à remercier mon directeur de mémoire, Monsieur Christian


DAVOINE, pour son accompagnement, sa disponibilité, son soutien et ses conseils. Nos
échanges m’ont permis d’avoir une réflexion plus aboutie et ainsi améliorer mon travail tout au
long de l’année.

J’adresse aussi mes remerciements à Madame Delphine GUYET pour son accompagnement
et sa disponibilité tout au long de l’année.

Je tiens ensuite à remercier ma famille, mon compagnon et mes amies pour leur relecture et
leurs précieux conseils dans l’élaboration de cet écrit.

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Abréviations

AP : Activité Physique
CES-D : Center for Epidemiological Studies-Depression Scale
CNGOF : Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
CRF : Capacité Résiduelle Fonctionnelle
ECR : Essai Contrôlé Randomisé
FC : Fréquence Cardiaque
FE : Femme Enceinte
FSFI : Female Sexual Function Index
GE : Groupe d’Entraînement
GT : Groupe Témoin
HAS : Haute Autorité de Santé
HCG : Hormone Chorionique Gonado-trophique
HLP : Hormone Lactogène Placentaire
HTA : Hyper Tension Artérielle
IA : Incontinence Anale
IU : Incontinence Urinaire
IUE : Incontinence Urinaire d’Effort
IUI : Incontinence Urinaire par Impériosité
MK : Masseur-Kinésithérapeute
MKDE : Masseur-Kinésithérapeute Diplômé d’État
MPP : Muscles du Plancher Pelvien
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PGWBI : Psychological General WelBeing Index
PP : Post-Partum
QDV : Qualité De Vie
QVLS : Qualité de Vie Lié à la Santé
SA : Semaine d’Aménorrhée
SCC : Syndrome du Canal Carpien
SF : Sage-Femme

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SG : Semaine de Grossesse
SWEP : Study of Water Exercise during Pregnancy
VES : Volume d’Éjection Systolique
VR : Volume Résiduel
VRE : Volume de Réserve Expiratoire

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Résumé

INTRODUCTION : Durant la grossesse, les femmes subissent des modifications anatomiques


et physiologiques même dans des conditions sanitaires et sociales idéales. Les
recommandations sur la rééducation des femmes enceintes portent beaucoup sur le traitement
des troubles déjà présents mais peu sur les maux de la grossesse que de nombreuses femmes
subissent. L’objectif de cette étude est de déterminer si le masseur-kinésithérapeute à un rôle à
jouer dans la prise en charge et l’amélioration de la qualité de vie des femme enceintes pendant
la période prénatale, au regard de la littérature scientifique actuelle.

MÉTHODE : Une recherche dans la littérature scientifique a été effectuée au sein des bases de
données suivantes : PubMed et ScienceDirect. Toutes les références en anglais ou en français,
répondant totalement ou partiellement à la problématique, et en accès gratuit ont été retenues.
Cette recherche dans la littérature inclut les données publiées de 2012 à 2022.

RÉSULTATS : Six études ont été conservées. Parmi elles, il y a une étude qualitative, une
étude quasi-expérimentale et quatre essais contrôlés randomisés. Les études portent toutes sur
la période prénatale. Elles s’intéressent à plusieurs paramètres pouvant affecter la qualité de vie
des femmes pendant et après leur grossesse, tels que l’incontinence urinaire, la dépression, les
dysfonctionnements sexuels et la sédentarité. Quatre de ces études affirment que l’activité
physique est bénéfique à la qualité de vie des femmes enceintes en période prénatale.

CONCLUSION : La kinésithérapie peut trouver sa place dans la période prénatale avec des
méthodes variées telles que l’exercice physique global, le renforcement musculaire du plancher
pelvien et la relaxation. Cependant la kinésithérapie doit être prescrite par les médecins, il est
donc important que les professionnels de santé gravitant autour de la femme enceinte soient
plus sensibilisés aux techniques préventives et curatives que l’on peut exercer dans le traitement
des troubles liés à la grossesse.

MOTS-CLES : grossesse, prise en charge prénatale, kinésithérapie, qualité de vie.

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Abstract

INTRODUCTION : During pregnancy women undergo anatomical and physiological changes


even in ideal health and social conditions. Recommendations for rehabilitation of pregnant
women focus on the treatment of pre-existing disorders but little on the aches and pains of
pregnancy that many women experience. The aim of this study is to determine whether the
physiotherapist has a role to play in the management and improvement of the quality of life of
pregnant women during the prenatal period, in the light of the current scientific literature.

METHOD : A search of the scientific literature was conducted in the following databases:
PubMed and ScienceDirect. All references in English or French, totally or partially relevant to
the problem, and freely available were selected. This literature search included data published
from 2012 to 2022.

RESULTS : Six studies were retained. These included one qualitative study, one quasi-
experimental study and four randomised controlled trials. The studies all focus on the prenatal
period. They look at several parameters that can affect women's quality of life during and after
pregnancy, such as urinary incontinence, depression, sexual dysfunction and sedentary lifestyle.
Four of the studies found that physical activity is beneficial to the quality of life of pregnant
women in the prenatal period.

CONCLUSION : Physiotherapy can find its place in the prenatal period with various methods
such as global physical exercise, pelvic floor muscle strengthening and relaxation. However,
physiotherapy must be prescribed by doctors, so it is important that health professionals
working with pregnant women are more aware of the preventive and curative techniques that
can be used in the treatment of pregnancy-related disorders.

KEYWORDS : pregnancy, prenatal care, physiotherapy, quality of life.

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Sommaire

I. Introduction .................................................................................................................. 1

1. Constat de faits .................................................................................................................... 1

II. Contexte ........................................................................................................................ 3

1. La grossesse ......................................................................................................................... 3
A. Définition....................................................................................................................................... 3
B. Rappels anatomiques de la femme .................................................................................................. 4
a) L’abdomen ................................................................................................................................ 4
b) Le pelvis .................................................................................................................................... 6
c) Le périnée.................................................................................................................................. 8
d) L’utérus ....................................................................................................................................10
C. Modifications anatomiques et physiologiques de l’organisme maternel au cours de la grossesse .....11
a) Modifications morphostatiques et ostéo-ligamentaires ...............................................................11
b) Modifications cardio-vasculaires ...............................................................................................13
c) Modifications respiratoires ........................................................................................................13
d) Modifications hormonales .........................................................................................................15
e) Modifications digestives ...........................................................................................................16
f) Modifications générales ............................................................................................................16

2. Troubles et pathologies liés à la grossesse ..........................................................................17


A. Troubles vasculaires ......................................................................................................................17
B. Lombalgies ...................................................................................................................................17
C. Syndrome du canal carpien ............................................................................................................18
D. Syndrome douloureux pelvien gravidique ......................................................................................18
E. Troubles du périnée et des sphincters .............................................................................................19
a) Incontinence urinaire ................................................................................................................19
b) Incontinence anale ....................................................................................................................19
F. Troubles digestifs ..........................................................................................................................20
a) Nausées et vomissements ..........................................................................................................20
b) Pyrosis .....................................................................................................................................20
c) Constipation .............................................................................................................................20

3. Parcours de soin d’une femme enceinte .............................................................................21


A. 1er trimestre ...................................................................................................................................21
B. 2ème trimestre .................................................................................................................................22

13
C. 3ème trimestre .................................................................................................................................22

4. La kinésithérapie et les maux de la grossesse ....................................................................23


A. La périnatalité ...............................................................................................................................23
B. La kinésithérapie prénatale ............................................................................................................24
a) Prise en charge des douleurs lombaires, lombo-pelviennes et de la ceinture pelvienne ................27
b) Prise en charge des troubles vasculaires.....................................................................................28
c) Prise en charge des atteintes périnéales ......................................................................................28

5. Cadre légal, compétences et recommandations .................................................................29


A. Cadre légal et compétences des masseurs-kinésithérapeutes ...........................................................29
B. Recommandations .........................................................................................................................30
a) De la Haute Autorité de Santé ...................................................................................................30
b) Du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français .............................................31
c) De l’Organisation Mondial de la Santé ......................................................................................31

6. Question de recherche ........................................................................................................33

III. Méthode ...................................................................................................................... 35

1. Protocole .............................................................................................................................35

2. Critères d’éligibilité ............................................................................................................35


A. Critères d’inclusions......................................................................................................................35
B. Critères d’exclusions .....................................................................................................................35

3. Sources d’information ........................................................................................................36

4. Stratégie de recherche ........................................................................................................36

5. Collection et extraction des données ..................................................................................37

6. Données ...............................................................................................................................37

7. Évaluation de la qualité méthodologique des articles ........................................................37

8. Évaluation des niveaux de preuves des articles .................................................................38

IV. Résultats ..................................................................................................................... 39

1. Sélection des études ............................................................................................................39

2. Caractéristiques des études sélectionnées ..........................................................................42

3. Résultats de chaque article .................................................................................................47

4. Résultats de la qualité méthodologique des études ............................................................54


14
A. Échelle PEDro...............................................................................................................................54
B. Lignes directrices COREQ ............................................................................................................54

V. Discussion ................................................................................................................... 55

1. Analyse des résultats ..........................................................................................................55

2. Synthèse des niveaux de preuve .........................................................................................58

3. Limites et biais des articles .................................................................................................59


A. Limites..........................................................................................................................................59
B. Biais .............................................................................................................................................61

4. Limites et biais de la revue .................................................................................................62

5. Perspective pour de futures recherches .............................................................................63

VI. Conclusion .................................................................................................................. 65

VII. Bibliographie .............................................................................................................. 67

VIII. Annexes ............................................................................................................... 75

15
2
I. Introduction

1. Constat de faits

Depuis mon plus jeune âge, je suis fascinée par l’univers de la naissance, des femmes
enceintes et des enfants. Lors de mes choix post-bac, la filière de masso-kinésithérapie m’a paru
en adéquation avec cela car c’est un métier qui permet d’interagir dans les différents domaines
et spécialités qui me passionnent, qui sont la pédiatrie et la prise en charge de la femme enceinte
dans sa globalité.

Au cours de mes stages dans divers champs disciplinaires (rhumatologie, orthopédie,


pédiatrie…), mon envie de me spécialiser dans la périnatalité dans ma future vie professionnelle
s’est confirmée.

À la fin de la troisième année d’études de kinésithérapie, nous avons dû avec l’école,


faire une présentation sur le futur thème de notre mémoire. J’ai décidé de faire une présentation
sur la kinésithérapie en périnatalité. Mais en discutant avec une formatrice, j’en ai convenu que
mon thème était trop vaste et qu’il fallait que je sois plus précise dans mes recherches. Je me
suis alors intéressée au parcours de soin d’une femme enceinte avant l’accouchement. C’est au
détour de toutes mes recherches que j’ai découvert que notre place, au sein du parcours de soin,
n’est que très peu abordée. Le kinésithérapeute est souvent absent, alors même qu’il devrait
faire partie intégrante de la prise en charge de la femme enceinte tout au long de son parcours.
Les professionnels les plus cités dans le parcours de soin des femmes enceintes sont les
médecins généralistes, les échographistes, les sages-femmes, les gynécologues-obstétriciens et
les anesthésistes. (1,2)

Dans un premier temps, et à l’aide de toutes les recherches que j’ai pu entreprendre, je
me suis posée la question suivante : « Pourquoi notre profession ne fait pas partie intégrante
du parcours de soin de la femme enceinte et comment peut-on prouver son intérêt auprès
des femmes et des professionnels ? »

1
Suite à l’introduction, les termes nécessaires à l’approche de la question de départ seront
définis dans le contexte. Cette partie comportera des généralités sur la grossesse, les troubles et
les pathologies liés à la grossesse suivie du parcours de soins de la femme enceinte, ensuite la
kinésithérapie et les maux de la grossesse vont être abordés et enfin le cadre légal, les
compétences et les recommandations pour les Masseurs-Kinésithérapeutes (MK).

Une revue systématique de la littérature sera présentée concernant la prise en charge des
différents maux de la grossesse en masso-kinésithérapie prénatale et l’amélioration de la qualité
de vie des femmes enceintes.

2
II. Contexte

1. La grossesse

A. Définition

La grossesse correspond à une succession d’événements qui comprend la fécondation,


la nidation ainsi que la croissance de l’embryon et du fœtus, puis se termine par la naissance.
(3) Durant cette période c’est dans l’utérus maternel qui est dit « gravide » que le fœtus se
développe. (4)

Une grossesse dite « normale » dure environ 266 jours, ce qui correspond à 39 semaines
de grossesse (SG) soit 41 semaines d’aménorrhée (SA). (3) Les semaines de grossesse sont
divisées en trimestre : le premier trimestre correspond à la période allant de la fécondation
(fusion d’un spermatozoïde et d’un ovule) jusqu’à la 14ème SG, le deuxième trimestre dure de
la 15ème à la 28ème SG et le troisième trimestre de la 29ème SG jusqu’à la naissance. (5,6)

L’accouchement se fait par voie basse ou par césarienne. Cette dernière est une
intervention chirurgicale qui consiste à faire accoucher la femme en pratiquant une incision
horizontale, juste au-dessus du pubis, dans l’abdomen et l’utérus afin d’extraire le bébé et le
placenta. La césarienne est pratiquée lorsque les conditions de l’accouchement deviennent
pathologiques pour la mère et/ou pour l’enfant et que l’accouchement par voie basse se révèle
impossible (bassin trop étroit, baisse du rythme cardiaque du fœtus, mauvais positionnement
du fœtus …). (7,8)

Lors de l’accouchement, la femme entre dans ce que l’on appelle « la période de


travail » qui est divisé en trois étapes. La première étape, appelée « phase de dilatation »,
commence dès lors que la femme ressent des contractions douloureuses et régulières ou bien
que la poche des eaux se soit rompue, jusqu’au moment où le col de l’utérus va complètement
se dilater pour laisser passer le bébé. La deuxième étape, dure entre une vingtaine de minutes
jusqu’à deux heures, c’est « la phase d’expulsion » du bébé, elle commence lorsque le bébé sort
3
du vagin de sa mère et se termine quand celui-ci est totalement sorti. Enfin la troisième étape
est l’expulsion du placenta aussi appelée « la délivrance ». (9)

Lors de la grossesse, le corps subit d’importants changements corporels, notamment au


niveau de l’abdomen, du bassin, du périnée ainsi que de l’utérus.

B. Rappels anatomiques de la femme

a) L’abdomen
L’abdomen est une cavité cylindrique, il se situe entre la limite inférieure du thorax
séparé par le diaphragme et la limite supérieure du pelvis et du membre inférieur. L’abdomen
a pour fonction la protection des principaux viscères, tels que les éléments du tractus gastro-
intestinal (extrémité inférieure de l’œsophage, estomac, intestin grêle, colon, foie, pancréas et
vésicule biliaire), la rate, les éléments de l’appareil urinaire comprenant les reins et les uretères,
les glandes surrénales et des structures neuro-vasculaires.
Une autre fonction importante de la paroi abdominale est de participer à la respiration. La paroi
abdominale se relâche lors de l’inspiration et se contracte lors de l’expiration grâce au
diaphragme.
L’abdomen est constitué d’éléments osseux : (Fig.1)
- partie postérieure : les cinq vertèbres lombaires,
- partie inférieure : la partie supérieure des os du bassin,
- partie latérale : la 11ème et 12ème côte,
- partie supérieure : le processus xiphoïde.
Mais il est aussi, et principalement, constitué de muscles. Les éléments musculaires de la paroi
sont : le muscle carré des lombes et ilio-psoas au niveau postérieur, les muscles transverses,
obliques internes et externes au niveau latéral et le muscle grand droit de l’abdomen en avant.
Il dispose d’un épais fascia et d’une aponévrose qui participe à la continuité structurelle entre
les niveaux postérieurs, latéraux et antérieurs.
La cavité abdominale est en continuité avec la cavité pelvienne, c’est pour cela que pendant la
grossesse l’utérus peut se développer vers le haut dans la cavité abdominale en dehors de la
cavité pelvienne. (10)

4
Figure 1, Squelette osseux de la cavité́ abdominale, Netter, Atlas d’Anatomie Humaine,
Elsevier Masson. (11)

5
b) Le pelvis
Le pelvis est divisé en deux parties :
- la partie supérieure nommée le faux pelvis ou grand pelvis, qui est plutôt
considéré comme une partie de l’abdomen,
- et le vrai pelvis ou petit pelvis qui est limité par la partie inférieure des os coxaux,
du sacrum et du coccyx.
La cavité pelvienne se situe dans le vrai pelvis, elle a une forme arrondie et comporte une
ouverture supérieure ainsi que des parois et un plancher. (Fig.2)
Les parois du pelvis sont constituées d’os, de muscles et de ligaments : os du sacrum, coccyx,
moitié inférieure de l’os coxal, ligaments sacroépineux et sacrotubéreux, muscles obturateurs
internes et piriformes.
Le plancher pelvien appelé aussi diaphragme pelvien, se situe entre la cavité pelvienne au-
dessus et le périnée en-dessous. Il est formé de muscles et de fascias : les muscles élévateurs de
l’anus et les muscles coccygiens. (12) (Fig.3)
Cette cavité communique par le haut avec la cavité abdominale. Elle contient des éléments de
l’appareil urinaire, gastro-intestinal et de la reproduction. Lors de la naissance, le fœtus passe
par l’ouverture supérieure du pelvis depuis l’abdomen où l’utérus a grandi pendant la grossesse,
puis il passera par l’ouverture inférieure du pelvis.
Ses fonctions sont de contenir et soutenir la vessie, le rectum, le canal anal ainsi que les voies
de la reproduction. (10,13)

6
Figure 2, Squelette osseux de l’ouverture supérieure du pelvis féminin, Netter, Atlas
d’Anatomie Humaine, Elsevier Masson. (11)

Figure 3, Plancher pelvien féminin, Drake, Vogl, Adam, Paulsen, Gray’s Anatomie pour les
étudiants, Elsevier. (10)

7
c) Le périnée
Le périnée se trouve au-dessus de l’ouverture inférieure du pelvis et au-dessous du
plancher pelvien. Il a la forme d’un losange. Il est limité en avant par le bord inférieur de la
symphyse pubienne et les branches ischio-pubiennes, et en arrière par les ligaments
sacrotubéreux et le coccyx. (14)
Le périnée est divisé en deux triangles : le triangle uro-génital contenant les organes génitaux
externes et les ouvertures de l’urètre et du vagin, et en arrière le triangle anal contenant l’orifice
anal. (10) (Fig.4)
Le périnée est une zone musculaire composé de différents groupes musculaires : le périnée
superficiel, moyen et profond. (15)
Le plan superficiel comprend cinq muscles : le sphincter externe de l’anus, le transverse
superficiel, l’ischio-caverneux, le bulbo-caverneux et le constricteur de la vulve. Le plan moyen
comprend deux muscles : le muscle transverse profond du périnée et le sphincter externe de
l’urètre. Le plan profond comprend les deux plus gros muscles du périnée : l’élévateur de l’anus
(constitué de quatre faisceaux musculaires) et le muscle coccygien. (16) (Fig.5)
Le périnée a un rôle de soutien des organes, il assure également la continence urinaire et anale
et il participe à une vie sexuelle épanouie. Il assure aussi une partie de la fonction de
reproduction et étant le centre de gravité du corps, il permet une bonne posture au quotidien.
(16)

8
Figure 4, Périnée chez la femme, Drake, Vogl, Adam, Paulsen. Gray’s Anatomie pour les
étudiants, Elsevier. (10)

Figure 5, Muscle du périnée de la femme, Tortora, Grabowski. Principes d’anatomie et de


physiologie, De Boeck. (3)

9
d) L’utérus
L’utérus est situé entre le rectum et la vessie, et fait saillie dans le vagin. Il dispose d’un
corps et d’un col, composé de muscles lisses, destinés à contenir l’embryon puis le fœtus lors
de la grossesse. L’utérus est profondément modifié lors de la vie génitale, ce qui explique sa
consistance très élastique.
Pour une femme n’ayant jamais eu d’enfant (femme nullipare), l’utérus mesure environ 6,5 cm
de longueur (entre 9 à 10 cm pour une femme multipare), 4 cm de largeur et 2 cm d’épaisseur.
Il pèse environ 50g chez la femme nullipare et 70g chez la femme multipare.
L’utérus est l’organe de la gestation, il est d’ailleurs appelé gravide quand celui-ci contient
l’embryon puis le fœtus. C’est un organe qui s’adapte à son contenu, notamment par son corps
qui va se modifier tout au long de la grossesse. Sa grande richesse musculaire aidera à expulser
le fœtus lors de l’accouchement. A terme, l’utérus peut mesurer jusqu’à 31 cm de longueur et
23 cm de largeur. (17) (Fig.6)

Figure 6, Utérus gravide et son conceptus, Kamina. Anatomie clinique, Maloine. (17)

10
C. Modifications anatomiques et physiologiques de l’organisme maternel au
cours de la grossesse

La grossesse s’accompagne de changements importants dans l’organisme de la femme


enceinte au niveau anatomique et physiologique. Ces nombreux changements sont nécessaires
pour que le fœtus se développe et grandisse au mieux dans l’utérus gravide de sa mère. Ces
modifications permettent au corps de la maman de s’adapter à son état gravidique et se préparer
à l’accouchement. Il est important de connaitre toutes les modifications possibles au cours de
la grossesse pour savoir si cela relève du pathologique ou du physiologique. (Fig.7)

Figure 7, Shéma de l’évolution mensuelle de la grossesse. (18)

a) Modifications morphostatiques et ostéo-ligamentaires


C’est l’augmentation de l’utérus gravide qui va provoquer les différentes modifications
morphostatiques. L’utérus occupe la plus grande partie de la cavité pelvienne et à mesure
que le fœtus grandit et se développe, l’utérus s’étend vers le haut, dans la cavité abdominale.
Pendant la grossesse, le centre de gravité de la femme change. Son équilibre est modifié par
l’augmentation du volume de l’abdomen, ce qui entraine une bascule vers l’avant. Afin de
maintenir cet équilibre, il existe une hyperlordose lombaire compensatrice visant à déplacer
le centre de gravité vers l’arrière. Cette lordose est associée à une cyphose dorsale et à une
distension physiologique de la paroi abdominale (diastasis abdominal). (Fig.8)

11
Il y a également des modifications hormonales, ce qui engendre un relâchement
ligamentaire et entraine une hyperlaxité au niveau de certaines articulations, telles que la
symphyse pubienne et les vertèbres. Cette hyperlaxité ligamentaire peut avoir comme
conséquences : une déstabilisation de la marche, une mobilisation de la symphyse pubienne
douloureuse, une sciatalgie (compression du nerf sciatique), des douleurs lombosacrées
dues à l’hyperlordose et des crampes aux membres inférieurs (MI). (3,19–22)

b)
c) Modifications générales

Figure 8, Modifications topographiques au cours de la grossesse, Kamina. Anatomie


clinique, Maloine. (17)

12
b) Modifications cardio-vasculaires
Les modifications cardio-vasculaires apparaissent dès la sixième SG. Lors de la
grossesse, le travail cardiaque est augmenté. Le corps de la femme enceinte va s’adapter en
créant une vasodilatation artérielle très précoce et une hypervolémie (augmentation du volume
sanguin circulant). Les œstrogènes sont responsables de l’augmentation de :
- la fréquence cardiaque (FC),
- du débit cardiaque,
- des débits circulatoires,
- et de la contractilité du myocarde.
La progestérone quant à elle permet l’adaptation vasculaire à l’hypervolémie grâce au
relâchement des parois veineuses et des sphincters capillaires.
Le débit cardiaque augmente de 30 à 40 %. Il dépend de deux facteurs essentiels : la FC qui
augmente de 15 % et le volume d’éjection systolique (VES) qui augmente de 30 %.
La variation de la FC dépend surtout de la position dans laquelle se trouve la femme enceinte.
A partir du quatrième mois de grossesse, lorsque la femme se met en décubitus dorsal, il y a
une compression de la veine cave inférieure due à l’utérus gravide, ce qui réduit le retour
veineux et donc le VES. Ce phénomène entraîne une hypotension au niveau de l’organisme
maternel et une diminution de la perfusion utéro-placentaire, qui va avoir pour conséquence de
baisser le rythme cardiaque du fœtus et d’entraver le retour veineux de la femme enceinte,
pouvant lui occasionner un œdème des MI et l’apparition de varices. (3,19,22–24)

c) Modifications respiratoires
Lors de la grossesse, les côtes inférieures s’écartent, l’angle xiphoïdien s’agrandit, le
diaphragme s’élève de 4 cm, le diamètre du thorax augmente et les abdominaux peuvent devenir
hypotoniques. (Fig.9)
Pendant cette période, il y a une augmentation du débit sanguin pulmonaire et une augmentation
des besoins en oxygène, pour le fœtus et le placenta, de 20 %.

13
De ce fait il y a :
- une augmentation de la fréquence respiratoire qui peut engendrer chez une femme sur
deux de la dyspnée,
- une augmentation de 40 % du volume courant dès le troisième mois et par conséquent
une diminution du volume de réserve expiratoire (VRE) et du volume résiduel (VR),
- une diminution de 20 % de la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF = VRE+VR), qui
est le volume d’air restant dans les poumons lors d’une expiration passive normale.
- et le débit respiratoire (volume d’air inspiré ou expiré par les poumons par unité de
temps) est augmenté par l’élévation du taux de progestérone dans le sang. (24,25)

Figure 9, Les changements de la paroi thoracique pendant la grossesse, Hegewald, Crapo.


Physiologie respiratoire pendant la grossesse. (26)

14
d) Modifications hormonales
A partir du troisième mois et jusqu’à l’accouchement, c’est le placenta qui sécrète un
taux élevé d’œstrogène et de progestérone. Ces hormones servent à maintenir la muqueuse
utérine durant la grossesse. Elles sont sécrétées en quantités croissante jusqu’à l’accouchement.
La progestérone est synthétisée à partir du cholestérol maternel puis le relais est assuré par le
placenta. Son taux augmente tout au long de la grossesse et va permettre une relaxation du
myomètre.
Les œstrogènes sont synthétisés par le placenta. Ils permettent le développement du myomètre,
la prolifération des glandes mammaires et la sécrétion de prolactine. Leurs taux élevés
expliquent l’absence d’ovulation et de règle pendant la grossesse.
L’hormone chorionique gonado-trophique (HCG) est l’hormone de la grossesse. Elle a pour
rôle de maintenir l’activité du corps jaune, notamment pour la production constante
d’œstrogène et de progestérone, afin que l’embryon reste fixé à la muqueuse utérine. Sa
sécrétion est fortement réduite à partir du quatrième mois lorsque le placenta est entièrement
formé, car c’est lui qui prend le relais pour la sécrétion de l’œstrogène et de la progestérone.
(Fig.10)
L’hormone lactogène placentaire (HLP) stimule le développement du tissu mammaire en vue
de la lactation à venir et favorise la croissance du fœtus.
La relaxine est une hormone produite par les ovaires et le placenta, elle a pour rôle de relâcher
la symphyse pubienne et les ligaments des articulations sacro-iliaques et sacro-coccygiennes.
Elle favorise aussi la dilatation du col de l’utérus au moment de l’accouchement.
(3,19,21,27,28)

15
Figure 10, Hormone de la grossesse, Tortora, Grabowski. Principes d’anatomie et de
physiologie, De Boeck. (3)

e) Modifications digestives
L’augmentation de l’utérus entraîne le déplacement des intestins, du foie et de l’estomac
vers le haut. La pression qu’exerce l’utérus sur l’estomac peut causer des reflux du contenu, ce
qui engendre des brûlures d’estomac ainsi que des nausées et vomissements qui sont fréquents
en début de grossesse. Il y a une augmentation de l’appétit mais un ralentissement du
péristaltisme gastro-intestinal ce qui entraîne de la constipation. (3,19)

f) Modifications générales
Le poids augmente d’environ 1 kg par mois durant le premier et le deuxième trimestre
puis augmente de 1,5 kg par mois pendant le troisième trimestre. À la fin de la grossesse la
femme doit avoir pris 10,5 kg. Ce gain de poids est dû à la croissance du fœtus, du liquide
amniotique, du placenta, de l’hypertrophie de l’utérus ainsi que de l’augmentation de la quantité
totale d’eau corporelle. (2,3)

16
2. Troubles et pathologies liés à la grossesse

Au cours de la grossesse, la femme enceinte peut subir divers maux, qui peuvent rendre la
grossesse inconfortable. (29)

A. Troubles vasculaires

Les varices sont courantes et bégnines lors de la grossesse mais elles peuvent entraîner une
insuffisance veineuse et un œdème des MI. Les symptômes les plus courants sont :
- une importante douleur des MI,
- des crampes nocturnes,
- des engourdissements, picotements et une sensation de jambes lourdes.
Le port de bas de contention peut soulager mais ne fait pas disparaître les varices. Pour
améliorer le retour veineux, il est conseillé à la femme enceinte de faire de la marche
quotidienne, de surélever ses MI la nuit et d’éviter l’exposition à une source de chaleur. (2,30)

B. Lombalgies

Les lombalgies chez les femmes enceintes sont très fréquentes. Elles sont présentes chez
24 à 56 % des femmes enceintes et invalidantes pour 30 à 36 % d’entre elles. Elles commencent
très tôt dans la grossesse et leur intensité augmente au fur et à mesure des mois. Le risque de
présenter des lombalgies au cours de la grossesse est augmenté chez les femmes ayant déjà
souffert de lombalgies. (29,31,32)
Les douleurs ressenties par les femmes sont le plus souvent médianes et siègent au niveau du
rachis lombaire. La douleur est augmentée par les efforts et les mouvements du rachis. Le
mécanisme de ces lombalgies n’est pas bien défini. L’augmentation des contraintes mécaniques
et les facteurs hormonaux en seraient la cause. Les lombalgies seraient également favorisées
par un trouble statique déjà présent et d’une hyperlordose. (31)
Le principal facteur de risque biomécanique identifié est la modification du diamètre sagittal
abdominal qui augmente en moyenne de 55 %. (32)

17
Dans la plupart des cas, les lombalgies présentent lors de la grossesse régressent spontanément
après l’accouchement mais 7 % d’entre elles persistent jusqu’à 18 mois post-partum (PP). (33)

C. Syndrome du canal carpien (SCC)

Ce syndrome est fréquent chez la femme enceinte et survient pendant le deuxième et le


troisième trimestre. C’est la manifestation rhumatologique la plus fréquente après la lombalgie.
Il est lié à la compression du nerf médian dans le canal carpien. Les symptômes cliniques se
traduisent par des paresthésies sur le trajet du nerf médian de type brûlures, picotements et
engourdissements, à recrudescence nocturne. Le SCC serait la conséquence de la rétention
hydrosodée pendant la grossesse. (34)
Le nerf médian prend naissance dans le creux axillaire, descend dans le canal brachial médial
de Cruveilhier puis passe sous l’arcade aponévrotique du biceps et plonge entre les 2 chefs du
rond pronateur et sous l’arcade des fléchisseurs communs superficiels. Au niveau de l’avant-
bras il descend dans toute la loge antébrachiale et vient s’engager dans le canal carpien puis se
divise à sa sortie au bord du ligament annulaire en deux branches terminales. (35)
Ce syndrome provoque une gêne dans la réalisation de gestes simples dû aux troubles de la
sensibilité et de la motricité. L’atteinte est le plus souvent bilatérale et davantage marquée du
coté dominant. (2)

D. Syndrome douloureux pelvien gravidique

Ce syndrome provoque des douleurs abdominales basses, des douleurs inguinales,


lombo-sacrées et fessières au cours du troisième trimestre. Les douleurs apparaîssent lors de la
marche et en décubitus lors du retournement dans le lit, elles sont en général continues. Il peut
y avoir une impotence fonctionnelle à la marche avec une démarche « en canard » et des
douleurs à chaque pas. (29)
Ces douleurs pelviennes ou lombaires basses sont fréquentes au cours de la grossesse, entre 40
et 90 % des femmes enceintes les ressentent à un moment ou à un autre au cours de cette
période. (33,36)

18
Environ 47 % des femmes enceintes ayant des douleurs pelviennes doivent stopper leur activité
professionnelle, ce qui est une réelle gêne dans leur vie quotidienne. (21)
Dans 80 % des cas, ces douleurs apparaîssent sans antécédents douloureux pelviens, ce qui
confirme que c’est une pathologie spécifique à la grossesse. Cependant, il existe plusieurs
facteurs prédisposant comme l’absence d’activité physique (AP), des lombalgies basses et des
douleurs abdominales déjà existantes. (21,31,37)

E. Troubles du périnée et des sphincters

a) Incontinence urinaire
L’incontinence urinaire (IU) se définit comme « toute perte involontaire d’urine dont se
plaint le patient » selon l’International Continence Society. (38)
Elle résulte d’un déséquilibre entre les forces d’expulsion et les forces de retenue. (39)
Il y a différentes formes cliniques d’IU, telles que l’incontinence urinaire d’effort (IUE),
l’incontinence urinaire par impériosité (IUI) et l’incontinence urinaire mixte qui associe les
deux formes précédentes. (40)
L’IUE se caractérise par une fuite involontaire d’urine lors de la toux, du rire, de l’éternuement,
de saut, course, port de charge lourde ou toute autre activité entraînant une augmentation de la
pression intra-abdominale. (40)
L’IUI est définie par la perte involontaire d’urine suivi d’un besoin urgent d’uriner. (40)
La grossesse et l’accouchement sont des facteurs de risques accrus d’IU, elle croît avec le terme
et elle est maximale en fin de grossesse où elle touche 30 à 50 % des femmes. Il s’agit le plus
souvent d’une IUE. Il y a des facteurs de risques d’IU lors de la grossesse tels que la parité
(nombre de grossesse) et l’IU déjà préexistante. (41–43)

b) Incontinence anale
L’incontinence anale (IA) se définit par la perte incontrôlée de selles et/ou de gaz. Elle
est présente chez 5 à 10 % des femmes enceintes et apparait surtout en fin de grossesse.
L’IA est le plus souvent en rapport avec une insuffisance de la fonction du sphincter anal qui
est peu tonique ou se contracte mal. Ce défaut peut être lié à une plaie ou une déchirure des
sphincters de l’anus ou bien à des troubles de la commande nerveuse de ces muscles.

19
Les facteurs responsables de ces mécanismes sont des évènements chirurgicaux de la sphère
anale et/ou les traumatismes indirects des nerfs du petit bassin et du périnée. (44)

F. Troubles digestifs

a) Nausées et vomissements
Ce sont les plus fréquents des maux de la grossesse. Les nausées et vomissements se
produisent souvent en début de grossesse et disparaîssent spontanément entre la 16ème et la 20ème
SA. Si des nausées et vomissements persistent plus tardivement au cours de la grossesse une
consultation médicale est nécessaire. La cause des vomissements gravidiques reste encore
inconnue, même si plusieurs hypothèses ont été retenues comme l’élévation excessive de
l’HCG au cours de grossesse molaire (développement anormal du placenta qui donne lieu à une
grossesse non viable) ou gémellaires. (2,29,45)

b) Pyrosis
C’est le reflux gastro-œsophagien qui se traduit par une sensation de brûlure
œsophagienne. Cela se produit surtout dans le dernier trimestre, lors du décubitus ou en
antéflexion après le diner du soir, au coucher et la nuit. Des conseils peuvent être donnés aux
femmes pour modifier leur régime alimentaire et leur mode de vie : adopter une position
verticale après le repas, surélévation de la tête pour ne pas être totalement à l’horizontal,
diminution de la caféine, des boissons gazeuses et des aliments gras, ainsi que la prise de petits
repas en fractionné est favorisée. (2,29)

c) Constipation
La constipation est assez fréquente lors de la grossesse et commence dès le début
s’accompagnant de ballonnements et de maux de ventre. La constipation affecte environ 40 %
des femmes enceintes. Les causes sont multifactorielles : augmentation du taux d’hormones
sexuelles, croissance du fœtus et du placenta, modifications des habitudes alimentaires et des
activités physiques. Des conseils diététiques sont donnés aux femmes : manger plus de fibres,
avoir une bonne hydratation (minimum 1,5 litres d’eau par jour), pratiquer une activité
physique, manger des fruits et des légumes. (2,46)
20
3. Parcours de soin d’une femme enceinte

Lors de sa grossesse, la femme va être suivie médicalement par différents professionnels de


santé. Il est important qu’elle reçoive des informations complètes et compréhensibles dès le
début de sa grossesse sur la suite de sa prise en charge.
Le parcours de soins de la femme enceinte comporte plusieurs examens pris en charge par
l’assurance maladie : (47)
- sept examens prénataux, obligatoires et pris en charge à 100 %,
- trois échographies recommandées au cours de la grossesse,
- des examens complémentaires et des examens biologiques,
- un entretien prénatal précoce obligatoire et pris en charge à 100 %. Il est réalisé par une
sage-femme ou un médecin (généraliste ou gynécologue),
- un bilan prénatal de prévention avec une sage-femme (SF) exerçant en libérale ou au
sein d’un centre de protection maternelle et infantile,
- sept séances de préparation à la naissance et à la parentalité qui sont recommandées et
prises en charge à 100 %,
- un bilan bucco-dentaire gratuit à partir du quatrième mois de grossesse.

A. 1er trimestre

La première consultation prénatale se déroule avant la fin du troisième mois de grossesse


avec une SF ou un médecin (généraliste ou gynécologue). Lors de cette consultation, la SF ou
le médecin réalisera la première échographie, dite de « datation » autour de la 12ème SA. Elle
va permettre de préciser la date du début de la grossesse, en mesurant l’embryon, et déduire la
date prévue d’accouchement. (47,48)

21
B. 2ème trimestre

La seconde consultation prénatale se déroule au quatrième mois de grossesse. C’est à


partir de ce mois que les femmes peuvent commencer la première séance de préparation à
l’accouchement et à la parentalité. Cette séance est plutôt un entretien d’information afin de
comprendre le cadre et le climat de vie des futurs parents.
L’entretien prénatal précoce peut avoir lieu dès le quatrième mois de grossesse. C’est un temps
de parole et d’échange qui a pour objectif d’aider la femme enceinte ou le couple à bien vivre
la grossesse et à évaluer leur besoin d’accompagnement. Cet entretien joue un rôle majeur dans
la prévention de la dépression post-partum. Il a pour but d’apprécier la santé globale de la
femme enceinte, de faire le point sur le suivi médical et le projet de naissance, d’identifier les
besoins d’informations et d’accompagner les parents vers d’autres professionnels de santé si
nécessaire.
Durant le cinquième mois de grossesse, la deuxième échographie dite « morphologique » est
réalisée afin de vérifier la bonne formation du fœtus et d’en connaître le sexe. C’est aussi le
mois de la troisième consultation prénatale et du bilan prénatal de prévention qui doit être
réalisé avant le sixième mois de grossesse. Ce bilan sert à faire le point sur l'alimentation et les
comportements qui peuvent être à risque pour la future mère, tels que la prise d’alcool, de tabac
ou de drogues.
Le sixième mois est dédié au quatrième rendez-vous de l’examen prénatal mensuel. (2,47)

C. 3ème trimestre

À partir du septième mois de grossesse, les séances de préparation à l’accouchement et


à la parentalité continuent. Ces séances sont le plus généralement réalisées par une SF ou un
médecin et se déroulent en cours individuel ou en groupe.
La troisième et dernière échographie est réalisée lors du huitième mois, elle précise la position
du bébé dans l’utérus et vérifie son développement. La femme doit également avoir une
consultation avec un anesthésiste même si elle souhaite accoucher sans péridurale.
Les trois derniers examens prénataux mensuels se font lors du troisième trimestre. (47)

22
4. La kinésithérapie et les maux de la grossesse

A. La périnatalité

Selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, la périnatalité se définit comme


« l’ensemble des processus liés à la naissance, depuis la contraception jusqu’aux premiers mois
de la vie du nourrisson, en passant par le désir d'enfant, le diagnostic anténatal, la grossesse,
l'interruption volontaire de grossesse, l'accouchement ou l'allaitement. ». Le défi est d’assurer
une grossesse et un accouchement dans les meilleures conditions possibles, tout en prévenant
les problèmes de santé de l'enfant et de la mère. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
définit la période périnatale entre la 28ème semaine de grossesse (environ six mois) et le septième
jour après la naissance. Maintenant le terme « périnatalité », couvre une période plus grande et
fait référence à tous les événements qui se passent pendant la grossesse, l'accouchement et la
période néonatale. (48)

Durant la grossesse, le corps de la femme se modifie chaque jour et ces modifications


peuvent s’accompagner de douleurs. C’est dans ce cadre que les kinésithérapeutes spécialisés
en périnatalité interviennent. Leur rôle va être de soulager la femme enceinte et de lui apporter
un bien-être optimal. (49)

La kinésithérapie en périnatalité agit sur trois grands domaines : (50)


- En prénatal : pour traiter les douleurs liées à la grossesse, maintenir une activité
physique, préparer à l’accouchement et faire de l’éducation thérapeutique avec la
patiente.
- En pédiatrie : prise en charge des situations à risque auxquelles les nouveaux nés
peuvent être confrontés (torticolis, plagiocéphalie, malposition et malformation des
pieds, problème respiratoire).
- En post-natal : pour la rééducation périnéale et abdominale et l’accompagnement de la
femme dans la reprise d’une activité physique.

23
La femme enceinte a le droit à neuf séances remboursées par la sécurité sociale, avant et/ou
après l’accouchement. Pour obtenir ces séances, il faut prendre rendez-vous avec un médecin
généraliste ou un gynécologue, pour qu’il fasse une prescription de kinésithérapie périnatale.
(49)

B. La kinésithérapie prénatale (51)

La prise en charge prénatale comporte la préparation à l’accouchement. Lors de ces séances,


les kinésithérapeutes apprennent aux femmes les différentes techniques de respiration utiles lors
de la poussée ainsi que les différentes postures physiologiques qui facilitent à la fois le travail
ainsi que la descente du bébé lors de l’accouchement. La prise en charge s’accompagne de
massage bien-être, d’aide contre les douleurs lombaires, les sciatalgies, les cervicalgies, les
cruralgies, les douleurs abdominales et les sensations de jambes lourdes.

Le kinésithérapeute aide à renforcer les muscles du plancher pelvien de la femme enceinte


afin d’éviter les fuites urinaires avant et après l’accouchement et ainsi l’aider à conserver une
activité physique. La gymnastique prénatale est une technique utilisée, afin de garder de la
mobilité et de la souplesse. La gymnastique prénatale englobe la marche, le vélo (à un rythme
lent), les étirements, la relaxation, les exercices respiratoires (inspirer ou expirer à fond, retenir
sa respiration pour « pousser » …). (52) Il y a aussi une grande place à l’éducation thérapeutique
afin de mieux comprendre son corps et la biomécanique de celui-ci.

Le rôle du kinésithérapeute est de présenter les différentes étapes de l’accouchement aux


parents, que ce soit physique ou mental. Il est aussi important d’aborder les notions d’intensité
et de douleur pour que la femme adopte des stratégies à mettre en place pour appréhender au
mieux, le moment venu.

24
Une grande partie du traitement en kinésithérapie prénatale est dédiée au mouvement.
L’apprentissage de divers mouvements pour la femme enceinte qu’elle pourra réutiliser tout au
long de sa grossesse, seule ou accompagnée, lui permettra d’être actrice de son accouchement,
de gérer au mieux la douleur, et de favoriser la mobilité du bassin, ce qui permettra un meilleur
accompagnement du bébé.

L’apprentissage du souffle fait partie intégrante des enseignements lors de cette prise en
charge. Il est très important que la femme sache pousser tout en soufflant de manière à préserver
son périnée le jour de l’accouchement. Pour pouvoir préserver son périnée, il faut apprendre à
la femme enceinte à souffler tout en engageant son abdomen. Afin de faciliter cet apprentissage
et pour l’aider lors du jour de l’accouchement, différents exercices peuvent être proposés. Un
élément très simple à rajouter pour favoriser le souffle en engageant l’abdomen est d’utiliser
une paille. En soufflant dans une paille, on crée une résistance au niveau du souffle et
l’engagement de l’abdomen est automatique, sans même que la femme ait à y réfléchir. Il y a
d’autres outils qui ont été créés par des kinésithérapeutes appelé : les souffleurs. (Fig.10)
Ces dispositifs s’apparentent au même mécanisme que la paille, la résistance du souffle est
parfois réglable au niveau du souffleur. L’objectif de cet outil est d’entraîner l’abdomen à
orienter les pressions vers le haut de façon à ce qu’il le fasse de manière automatique dans les
gestes d’efforts quotidiens. Le duo fonctionnel abdomino-diaphragmatique sera compétent pour
orienter les pressions vers le bas ou l’avant lors de l’accouchement par voie basse. (53)

Figure 11, Mode d’utilisation du souffleur, Méthode Guillarme. (53)

25
Pendant la grossesse, en cas de ptose abdominale (descente d’un organe abdominal face au
relâchement des muscles ou des ligaments viscéraux), ou de fuite urinaire, il est important
d’utiliser la résistance du souffle pour re-tonifier le ventre. En travaillant de cette manière on
peut améliorer la posture de la femme enceinte, ce qui préviendra et traitera les différentes
douleurs liées à la grossesse.

Enfin à partir du troisième trimestre, il est utile d’inclure une préparation du périnée. La
première chose est tout simplement de faire prendre conscience à la femme qu’elle a un périnée,
en lui expliquant où il se situe, son anatomie et où se situe les organes par rapport au périnée et
par rapport au bassin. En leur faisant prendre conscience par elles-mêmes de leur bassin dans
l’espace, et en ayant conscience de leur périnée, elles auront une bien meilleure récupération
post-partum. Cela leur permet de comprendre par où va passer le bébé et d’avoir un meilleur
relâchement le jour de l'accouchement. Lors de la préparation du périnée il est expliqué à la
femme comment venir masser cette zone, pour éviter et prévenir les déchirures et les
épisiotomies (incision d'environ 2,5 cm à 5 cm de longueur dans le bas du vagin pour augmenter
l'ouverture, facilitant ainsi le passage du bébé lors de l'accouchement). (54)

Cette préparation du périnée à une grande part psychologique. Elle permet de préparer la
femme au passage du bébé. Il existe un petit outil appelé « Epi-no », il faut éviter de l’utiliser
seule car ce n’est pas pratique, ni évident. (Fig.11) Cet outil permet d’étirer les fibres du périnée.
Les exercices vont consister à faire du contracté-relâché des muscles du périnée pour favoriser
un meilleur relâchement et un meilleur étirement des fibres. Ces exercices ne peuvent être fait
qu’avec une tierce personne à côté. (55,56)

Figure 12, Outils Epi-no. (55)

26
Il existe aussi des traitements utilisés en masso-kinésithérapie contre les principaux maux de
la grossesse.

a) Prise en charge des douleurs lombaires, lombo-pelviennes et de


la ceinture pelvienne
Lors de douleurs lombaires pendant la grossesse un traitement médical ainsi que le repos
sont conseillés à la femme enceinte. Le traitement médicamenteux est limité au paracétamol.
Une rééducation douce comprenant des mouvements du bassin, le renforcement musculaire des
paravertébraux et des psoas, des étirements et postures afin de corriger la statique générale ainsi
que de la balnéothérapie est fortement conseillée pour soulager les lombalgies.(31)
Selon l’article de Kihlstrand et al, la pratique d’une gymnastique aquatique une fois par semaine
à partir du deuxième trimestre réduit les lombalgies et les arrêts de travail pour lombalgie. (57)
Il a été démontré que la kinésithérapie avec des techniques de relaxation et d’éducation
thérapeutique sur la lombalgie, permet de diminuer les arrêts de travail au cours de la grossesse.
(58,59)
Le port d’une ceinture lombaire et abdominale élastique peut aussi diminuer les douleurs de la
ceinture pelvienne lors de la marche car elle aide au maintien du bassin. (21,31)
Des conseils hygiéno-diététiques peuvent être donnés à la future mère. Lors de port de charge
lourde par exemple, il est préférable qu’elle utilise ses membres inférieurs en pliant les genoux
et en rapprochant la charge vers elle, afin que le bras de levier soit diminué, plutôt que de se
pencher en avant. (21)
Il est recommandé que les femmes enceintes aient une activité physique régulière lors de leur
grossesse. L’AP ne diminue pas les risques d’apparition des douleurs mais elle réduit la gravité
des symptômes douloureux et permet d’en améliorer la tolérance. Il est démontré dans l’article
de Melzer et al que les exercices posturaux et le renforcement musculaire du haut et du bas du
dos sont efficaces contre les lombalgies. (60)

27
b) Prise en charge des troubles vasculaires (30,61)
Les kinésithérapeutes peuvent utiliser la pressothérapie qui est une méthode de drainage
(lymphatique et veineux) mécanique des MI, afin de diminuer l’œdème des MI.
Des contentions élastiques tels que les bas de contention peuvent aussi être portés par les
femmes enceintes. Les bas doivent être portés la journée. Les contentions agissent sur les veines
superficielles.
L’immersion dans l’eau froide et peu profonde permet une vasoconstriction des vaisseaux qui
aide au retour veineux des MI du système cave jusqu’au cœur.
Enfin, il est conseillé aux femmes enceintes de ne pas rester en station debout prolongé, de faire
des pauses assises avec les jambes surélevées et de faire de l’exercice physique. Lors du repos,
il est préférable de s’allonger sur le côté gauche pour éviter la compression de la veine cave
inférieure.

c) Prise en charge des atteintes périnéales


Le kinésithérapeute va avoir un rôle de prévention sur les atteintes périnéales lors de la
période prénatale, que les femmes soient continentes ou incontinentes. (62)
Le périnée peut souffrir pendant l’accouchement. Il va être étiré lors du passage du fœtus, ce
qui peut provoquer des déchirures naturelles ou médicales. Il est important qu’au cours de sa
grossesse la femme prépare son périnée à l’accouchement. Le massage périnéal est une très
bonne technique afin d’assouplir les fibres musculaires du périnée et ainsi de diminuer les
risques de déchirures. (63)
La technique « Epi-no » permet, elle aussi, de détendre les fibres musculaires pour éviter les
déchirures périnéales lors de l’accouchement.
Le renforcement du plancher pelvien permet de prévenir et de traiter les IU en augmentant la
force musculaire, l’endurance, et en coordonnant l’activité musculaire. Son renforcement va
permettre un meilleur soutien des organes pelviens et une amélioration de la fermeture
sphinctérienne de l’urètre. Cependant les données sur l’IA sont insuffisantes pour indiquer si le
renforcement des muscles du plancher pelvien est efficace. (64)

28
5. Cadre légal, compétences et recommandations

A. Cadre légal et compétences des masseurs-kinésithérapeutes (65)

Selon l’article L4321-1, la profession de masseur-kinésithérapeute (MK) « comporte la


promotion de la santé, la prévention, le diagnostic kinésithérapique et le traitement : des troubles
du mouvement ou de la motricité de la personne, des déficiences ou des altérations des capacités
fonctionnelles. ». (66)

Ils prennent en charge des personnes de tout âge, aussi bien des hommes que des femmes
ainsi que des enfants. Les soins donnés par les MK se font sous prescription médicale d’un
médecin lorsque cela à un but thérapeutique. Mais ils peuvent intervenir sans prescription
médicale pour une visée préventive ou de bien-être.

Selon l’article R4321-51, la profession est soumise au Code de Déontologie et les MK


exercent leur métier en pleine indépendance et en toute responsabilité. Les actes médicaux que
les MK peuvent réaliser sont fixés aux articles R4321-1 à R4321-13 du Code de la Santé
Publique.

En ce qui concerne la préparation à l’accouchement, les MK peuvent accomplir certains


actes basés sur la respiration diaphragmatique et la relaxation neuromusculaire (prescrits s’il
s’agit de rééducation ou non prescrits s’il s’agit de prévention). Ils peuvent pratiquer de la
gymnastique médicale qui est définie par l’article R4321-4 du Code de la Santé Publique
comme « la réalisation et la surveillance des actes à visées de rééducation neuromusculaire,
corrective ou compensatrice, effectués dans un but thérapeutique ou préventif afin d'éviter la
survenue ou l'aggravation d'une affection. Le masseur-kinésithérapeute utilise à cette fin des
postures et des actes de mobilisation articulaire passive, active, active aidée ou contre
résistance, à l'exception des techniques ergothérapiques ». (67)
Le MK peut, dans le respect de son champ de compétences, dispenser aux femmes enceintes, à
titre préventif, des exercices de gymnastique afin de développer la tonicité des muscles du
ventre et du périnée. Même si selon l’article L4151-1 du Code de la Santé Publique et de la

29
NGAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels) la préparation à l’accouchement ne
relève pas du champ d’intervention des MK, ils disposent de compétences partagées avec les
SF dans la réalisation de certains actes, tels que les exercices de gymnastique posturale et de
renforcement musculaire.

Dans leur champ de compétences, il y a « la rééducation périnéo-sphinctérienne dans les


domaines urologique, gynécologique et proctologique, y compris du post-partum à compter du
quatre-vingt-dixième jour après l'accouchement » et « la rééducation abdominale, y compris du
post-partum à compter de l'examen postnatal ». Ces deux rééducations correspondent à des
séquelles, elles se font sur prescription médicale. (68)

Les MK ont le pouvoir de prescription pour certains dispositifs médicaux et pour les
substituts nicotiniques. La liste des dispositifs médicaux est fixée par un arrêté du 9 janvier
2006 qui a été modifié le 29 juin 2006. (69) Ils sont donc autorisés à prescrire des bandes et des
orthèses de contention souple élastique ainsi que les sondes ou électrodes cutanées périnéales
pour l’électrostimulation neuromusculaire pour le traitement de l’IU.

B. Recommandations

a) De la Haute Autorité de Santé (HAS)


Différentes recommandations de bonne pratique ont été faites par la HAS au sujet de la
grossesse :
- « Comment mieux informer les femmes enceintes ? » (2)
- « Accouchement normal : accompagnement de la physiologie et interventions
médicales » (5)
Ces recommandations s’adressent principalement aux personnels de santé afin qu’ils
encouragent les femmes enceintes à leur signaler les différents maux ressentis. Même si ces
maux n’entraînent généralement pas de complications graves, ils doivent être pris en
considération sans les banaliser.

30
b) Du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
(CNGOF)
Le CNGOF a rédigé trois recommandations pour la pratique clinique, essentielles pour
la prise en charge prénatale. Ces recommandations ont pour objectif de définir et d’analyser
l’ensemble des interventions possibles au cours de la grossesse et de l’accouchement afin de
prévenir les lésions obstétricales du sphincter anal et des symptômes postnataux (incontinences,
douleurs et fonction sexuelle).
Trois interventions ont été évaluées : le massage périnéal, le dispositif Epi-no et les exercices
de renforcement musculaire du plancher pelvien. Parmi ces interventions, seul le massage
périnéal est recommandé pendant la grossesse par le CNGOG pour prévenir les atteintes
périnéales au moment de l’accouchement. Il est dit, que la rééducation périnéale, au cours de la
grossesse, améliore l’IU et les exercices musculaires du plancher pelvien, en sont le traitement
de première intention. (70,71)

c) De l’Organisation Mondial de la Santé

Dans les recommandations disponibles sur le site de l’OMS, un ouvrage est consacré aux
soins prénataux pour que la grossesse soit une expérience positive. La kinésithérapie trouve une
place dans cet ouvrage, même si elle n’est citée que dans le but de prévenir les douleurs les plus
courantes en clinique, à savoir lombo-pelviennes. Cet ouvrage dit explicitement que l’exercice
physique doit être maintenu tout au long de la grossesse pour prévenir les douleurs et cite la
kinésithérapie comme un moyen parmi d’autres de prévenir ces douleurs. (72)

31
32
6. Question de recherche

Durant la première partie de mon travail, j’ai constaté que le corps de la femme enceinte
subi de nombreux changements au cours de la grossesse. Ces modifications entraînent divers
maux qui peuvent faire souffrir la future maman et diminuer sa qualité de vie, qui est
indispensable pour le bien-être du fœtus. Les compétences du masseur-kinésithérapeute lui
permettent de soulager, prévenir et atténuer les symptômes de la femme enceinte ainsi que de
la préparer à l’accouchement. Les recommandations sur le sujet sont faibles, et se limitent à la
rééducation post-partum commençant trois mois après l’accouchement et s’étendant sur une
vingtaine de séances maximum. La prise en charge du kinésithérapeute n’est pas décrite pour
la prévention dans les recommandations de l’OMS et peu documentée dans les techniques de
rééducation. Il serait alors intéressant de chercher des données scientifiques solides avec un
grade de preuve élevé afin d’en tirer des conclusions et des recommandations applicables et
reproductibles.

La revue systématique prend tout son sens pour interroger l’état des connaissances et la
validité des techniques documentées. Elle permet d’avoir une vue d’ensemble sur les méthodes
pour la rééducation des femmes enceintes, dans une volonté de suivre les règles de la pratique
raisonnée et basée sur les preuves. La limite des recommandations actuelles nous invite à
s’interroger sur l’intérêt de prescrire des séances de kinésithérapie en complément du parcours
de soins habituel de la femme enceinte. Quelles sont les méthodes et techniques en masso-
kinésithérapie validées par des études scientifiques ? Que retrouve-t-on dans la littérature
actuelle ?

Les femmes enceintes manquent souvent d’informations, à cause du nombre réduit de


consultations chez le médecin ou la sage-femme, ce qui entraîne un facteur défavorisant pour
les femmes. Elles n’ont pas forcément le temps de poser toutes les questions nécessaires à leur
bien-être et cela peut jouer sur leur qualité de vie pendant la grossesse. Cette prévention peut
être renforcée ou mise en place lors des séances de kinésithérapie.

33
Suite aux nombreux troubles et maux évoqués, il est certain qu’un bon nombre d’entre
eux relèvent de nos pratiques kinésithérapiques.

Ma problématique est : « La prise en charge des maux de la grossesse en masso-


kinésithérapie prénatale améliore t’elle la qualité de vie des femmes enceintes ? »

Hypothèse 1 : La prise en charge des maux de la grossesse en masso-kinésithérapie


prénatale améliore la qualité de vie des femmes enceintes.

Hypothèse 2 : La prise en charge des maux de la grossesse en masso-kinésithérapie


prénatale n’améliore pas la qualité de vie des femmes enceintes.

34
III. Méthode

1. Protocole

Afin de répondre au mieux à ma question de recherche, la méthode utilisée est une revue
systématique de la littérature. Elle porte sur l’analyse des différentes pratiques en masso-
kinésithérapie dans la prise en charge des femmes enceintes en pré-natalité afin d’améliorer
leur qualité de vie. Une revue systématique est un travail de collecte de données, d’évaluations
critiques et de synthèses des connaissances déjà existantes. Cette revue suit la méthode
PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematics reviews and Meta-Analyses). (Annexe 1)

2. Critères d’éligibilité

A. Critères d’inclusions

- Les articles étudiés doivent obligatoirement concerner une population de femmes


enceintes ayant une grossesse dite « normale », c’est-à-dire sans complications.
- Les techniques de kinésithérapie doivent se faire sur une femme n’ayant pas accouché
c’est-à-dire dans la période prénatale et doivent respecter les champs de compétences
du masseur kinésithérapeute diplômé d’état (MKDE).
- Les articles sont en français ou en anglais et se trouvent gratuitement en intégralité.
- L’année d’édition de l’article doit se trouver entre 2012 et 2022 pour être au plus
proche des connaissances actuelles.

B. Critères d’exclusions

- Population de femmes enceintes présentant une grossesse à risque.


- Femme en période de post-partum.
- Hors champs de compétence des MKDE.
- Articles dans une autres langues que le français ou l’anglais et payant.

35
- Les doublons dans les différentes bases de données.

3. Sources d’information

Les recherches bibliographiques ont été réalisé du 1er janvier 2022 au 28 février 2022
en explorant les bases de données scientifiques PubMed et Science Direct.
Ces bases de données ont été sélectionnées car elles regroupent un grand nombre de références
dans le domaine de la recherche en médecine et en science de la santé, et les accès aux articles
sont gratuits.

4. Stratégie de recherche

Les mots clés de la question de recherche ont été établis grâce au site internet MeSH,
ont été formulés sous la forme PICO et présenté dans le tableau 1. Les termes MeSH ont été
déterminés avec le site HeTOP.

Tableau 1 : Mots clés MeSH et synonymes


Terme français Synonyme français Terme anglais Synonyme anglais
Population Femme Grossesse Pregnant Pregnancy
enceinte women

Intervention Kinésithérapie Physiothérapie Physical Physiotherapy


therapy
specialty
Comparateur Prise en charge Prise en charge Prenatal care Antenatal care
prénatale anténatale
Outcomes Qualité de vie Qualité vie Quality of life Life quality

Après avoir testés différentes équations de recherche en français et en anglais, une seule
a été sélectionnée. L’équation de recherche utilisée est : “Pregancy” AND “Prenatal care” AND
“Physiotherapy” AND “Quality of life”

36
5. Collection et extraction des données

Le logiciel Zotero a été utilisé suite à la première collecte de données afin de supprimer
les doublons et pour gérer au mieux les références bibliographiques. La sélection de ces articles
a été réalisée en filtrant les titres et résumés de chaque étude. Les articles restants ont fait l’objet
d’une lecture complète par une seule et unique personne. Enfin les articles devaient suivre les
critères d’éligibilité définis selon l’outil PICO.

Les données des articles qui correspondaient aux critères d’inclusions ont été extraites
à l’aide d’un tableau contenant : auteurs, pays, année de parution, type de texte, population
étudiée, paramètres étudiés, méthode et résultats. (Tableau 2)
Trois autres tableaux ont été réalisés contenant les scores PEDro et les limites et biais des études
incluses. (Tableau 3, 4 et 5)

6. Données

Les données évaluées sont les différents types de traitements ou d’interventions mis en
place, leur utilité, et le niveau de preuve amené par l’étude ainsi que sa reproductibilité. Les
évaluations menées par chaque étude étant assez différentes les unes des autres les
interprétations des résultats sont parfois subjectives.

7. Évaluation de la qualité méthodologique des articles

L’échelle PEDro a été utilisé pour évaluer la qualité méthodologique des essais
contrôlés randomisés (ECR) ainsi que l’essai quasi-experimental et les lignes directrices
COREQ pour évaluer notre étude qualitative. (Annexe 2 et 3)

37
L’échelle PEDro a pour objectif d’évaluer la validité interne d’un ECR et d’estimer si
l’étude apporte suffisamment d’informations statistiques pour rendre ses résultats
interprétables. Un critère supplémentaire (critère 1) correspondant à la validité externe a été
retenu dans l’échelle PEDro mais ce critère n’est pas comptabilisé pour calculer le score final
qui est sur 10 points.
Parmi la sélection d'études, certains résultats de l’échelle PEDro ont été retrouvés sur la base
de données PEDro. Le résultat a directement été repris. Si l’étude n’était pas renseignée,
l’évaluation de celle-ci a été effectuée.
Afin de classer les résultats selon une échelle ordinale, les scores ont été arbitrairement divisés
de la manière suivante :
- 0 à 4 : qualité méthodologique faible,
- 5 à 6 : qualité méthodologique moyenne,
- 7 à 10 : qualité méthodologique forte.

Les lignes directrices COREQ permettent d’évaluer les études qualitatives comprenant
des entretiens individuels et des entretiens de groupe focalisés. La liste de contrôle se compose
de 32 items répartis en 3 domaines : équipe de recherche et de réflexion, conception de l’étude
et analyse et résultats. Les lignes directrices ont été remplies une à une et sont disponibles en
annexe 3.

8. Évaluation des niveaux de preuves des articles

Une évaluation des niveaux de preuves de chaque étude a été réalisée à l’aide des grades
de recommandations et des niveaux de preuves de la HAS. Le tableau est consultable en annexe
4.

38
IV. Résultats

1. Sélection des études

Nombre de résultats :
n = 64
Élimination sur la base de
l’année d’édition 2012 à
2022 (n = 26)
- A partir de 2010
Nombre de résultats :
n = 38
Élimination sur la base du
titre et du résumé (n = 28)

Nombre de résultats :
n = 10
Élimination sur la base des
textes introuvables ou
payants (n = 4)

Document inclus dans


l’étude :
n=6

Figure 13 : Diagramme de flux

39
Les différentes études ont été sélectionnées à partir des lignes directrices PRISMA qui
se constituent de quatre étapes : identification, sélection, éligibilité et inclusion. (Annexe 1)

Au cours de ces recherches, 64 articles ont été identifiés par l’équation de recherche
retenue précédemment, provenant des bases de données de PubMed et ScienceDirect. A la fin
du processus 58 de ces références ont été exclues et les 6 restantes ont été incluses dans la revue
de littérature.

Les articles sélectionnés sont :


- Article 1 : Rodríguez-Blanque R, Aguilar-Cordero MJ, Marín-Jiménez AE, Menor-
Rodríguez MJ, Montiel-Troya M, Sánchez-García JC. Water Exercise and Quality of
Life in Pregnancy : A Randomised Clinical Trial. IJERPH. 17 Févr 2020 ; 17 (4) :
1288. (73)

- Article 2 : Szumilewicz A, Kuchta A, Kranich M, Dornowski M, Jastrzębski Z.


Prenatal high-low impact exercise program supported by pelvic floor muscle
education and training decreases the life impact of postnatal urinary incontinence : A
quasi experimental trial. Medicine. Févr 2020 ; 99 (6) : e18874. (74)

- Article 3 : Gustafsson M, Stafne S, Romundstad P, Mørkved S, Salvesen K, Helvik


A. The effects of an exercise programme during pregnancy on health‐related quality
of life in pregnant women: a Norwegian randomised controlled trial. BJOG : Int J
Obstet Gy. Juin 2016 ; 123 (7) : 1152‑60. (75)

- Article 4 : Sobhgol SS, Priddis H, Smith CA, Dahlen HG. Evaluation of the effect of
an antenatal pelvic floor muscle exercise programme on female sexual function
during pregnancy and the first 3 months following birth: study protocol for a
pragmatic randomised controlled trial. Trials. Déc 2019 ; 20 (1) : 144. (76)

40
- Article 5 : de Campos EA, Narchi NZ, Moreno G. Meanings and perceptions of
women regarding the practice of yoga in pregnancy: A qualitative study.
Complementary Therapies in Clinical Practice. Mai 2020 ; 39 : 101099. (77)

- Article 6 : Robledo-Colonia AF, Sandoval-Restrepo N, Mosquera-Valderrama YF,


Escobar-Hurtado C, Ramírez-Vélez R. Aerobic exercise training during pregnancy
reduces depressive symptoms in nulliparous women: a randomised trial. Journal of
Physiotherapy. Mars 2012 ; 58 (1) : 9‑15. (78)

41
2. Caractéristiques des études sélectionnées

Voici les principales caractéristiques des 6 études incluses dans notre revue systématique, présentées sous la forme d’un tableau.

Tableau 2 : Présentation des études sélectionnées


Titre Auteurs, Type de Populations Paramètres Méthode Résultats
pays et texte étudiées étudiés
année de
parution

Water Exercise Rodríguez- ECR. 129 femmes Analyser la L’essai a débuté à la Le score de la QVLS a
and Quality of Blanque et enceintes qualité de vie 12ème SG et c’est terminé diminué de manière
Life in al. (FE). (QDV) des FE à la 37ème SG. La qualité significative entre les
Pregnancy: A qui suivent un de vie liée à la santé semaines 12 à 35 de la
Randomised Espagne. programme AP (QVLS) a été évaluée au gestation, à l’exception de
Clinical Trial. modérée dans moyen du questionnaire la composante de santé
2020. l’eau. SF36v2 lors de la 12 ème mentale qui a légèrement
et 35ème SG. augmenté chez le groupe
d’entrainement (GE)
(p>0,05).

42
Prenatal high- Szumilewicz Essai quasi- 260 femmes Impact sur la Le GE (n=133) a suivi Le GE a commencé à faire
low impact et al. expérimental. caucasiennes QDV de l’IU un programme des exercices réguliers des
exercise en PP. PP chez des d’exercice et d’éducation muscles du plancher
program Pologne. femmes à haute et basse intensité pelvien plus tôt après
supported by suivant un à partir du deuxième l’accouchement que le GT
pelvic floor 2020. programme trimestre et jusqu’à la (p< 0,001). Moins de
muscle prénatal naissance, trois fois par femmes du GE ont signalé
education and d’exercice à semaine. Les femmes du un impact sur leur vie dû à
training haute et basse groupe témoin (GT) l’IU à deux mois et un an
decreases the intensité. (n=127) n’ont bénéficié PP. Entre la première et la
life impact of d’aucune intervention. deuxième évaluation, le
postnatal Toutes les femmes ont nombre de femme atteinte
urinary fait part de l’impact de d’IU a diminué de 38%
incontinence: l’IU sur leur vie à deux chez le GE et de 20% dans
A quasi mois et un an après le GT.
experimental l’accouchement en
trial. utilisant l’Incontinence
Impact Questionnaire
(IIQ).

The effects of Gustafsson ECR. 855 FE Influence de Le GE s’est vu proposer Pour évaluer le bien-être
an exercise et al. caucasiennes l’exercice un programme psychologique et la santé
programme en bonne physique sur la d’exercice sur douze le questionnaire
during Norvège. santé. QDV des FE. semaines entre la 20 ème Psychological General
pregnancy on et la 36ème SG. Les Welbeing Index (PGWBI)
health-related 2016. femmes effectuaient une a été utilisé.
quality of life séance par semaine avec Aucune différence
in pregnant un kinésithérapeute. significative n’a été
women: a Elles étaient encouragées retrouvé entre le GE et le
Norwegian à suivre un programme GT.
randomised d’exercice à domicile au
moins deux fois par
43
controlled semaine. Le programme
trial. d’exercice suivait les
recommandations et se
composait d’exercices
aérobies et de
musculation.
Le GT a reçu des soins
prénataux réguliers.
Les évaluations ont été
effectués entre la 18ème et
la 22ème SG et entre la
32ème et la 36ème SG.

Evaluation of Sobhgol et ECR. 200 FE Effet d’un Le GE suivra un Il n’y a pas de résultats
the effect of an al. primipares programme programme d’exercice pour cette étude.
antenatal de moins de prénatal des muscles du plancher
pelvic floor Australie. 22 SG. d’exercice des pelvien à partir de la
muscle exercise muscles du 20ème SG et jusqu’à la
programme on 2019. plancher naissance associé à des
female sexual pelvien (MPP) soins prénataux standard.
function sur la fonction Le GT suivra juste des
during sexuelle soins prénataux standard.
pregnancy and féminine La fonction sexuelle des
the first 3 pendant la femmes sera mesurée par
months grossesse et les des questionnaires à 22
following 3 premiers SG, 36 SG et à 3 mois
birth: study mois PP. PP.
protocol for a
pragmatic
randomised
controlled trial

44
Meanings and de Campos Étude 9 FE d’âge Influence de la Ces 9 femmes L’analyse des entretiens a
perceptions of et al. qualitative et gestationnels pratique du pratiquaient le yoga dans permis d’identifier trois
women descriptive. différents. yoga pendant des lieux de thérapies catégories : « Bénéfice de
regarding the Brésil. grossesse. alternatives et la pratique du yoga »,
practice of intégratives pour femmes « Connaissance de soi,
yoga in 2020. enceintes. autonomie et soins de soi »
pregnancy: A La collecte des données et « Autonomisation au
qualitative a été effectuée par le moment de
study. biais d’entretien semi- l’accouchement ». Ces
structurés et les résultats ont permis de
témoignages des comprendre comment les
femmes. Les femmes percevaient la
déclarations ont été pratique du yoga pendant
transcrites, analysées et leur grossesse et la
regroupées en trois considéraient comme
catégories. fondamentale pour la
reconnaissance de leur
compétence et de leur
aptitude à gérer et à
accompagner leur corps
lors de l’accouchement.

45
Aerobic Robledo- ECR. 80 FE Impact de Le GE a suivi un 74 femmes ont terminé
exercise Colonia et nullipares. l’entrainement programme d’exercice l’étude.
training during al. aérobie supervisé de trois mois Après l’intervention de
pregnancy pendant la qui a commencé entre 16 trois mois, le GE a réduit
reduces Colombie. grossesse sur et 20 SG. Chaque séance ses symptômes dépressifs
depressive les symptômes comprenait de la marche, sur le questionnaire CES-
symptoms in 2012. dépressifs de la des exercices aérobies, D de 4 points de plus que
nulliparous femme. des étirements et de la le GT.
women: a relaxation.
randomised Le GT a poursuivi ses
trial. activités habituelles et
n’a effectué aucun
exercice spécifique.
Pour évaluer les
symptômes de
dépression, l’échelle de
dépression du Centre
d’études
épidémiologiques (CES-
D) a été utilisé au départ
et après l’intervention de
3 mois.

46
3. Résultats de chaque article

 Article 1 : Rodríguez-Blanque et al. (73)

Cette étude est un ECR. Elle a pour but d’analyser la qualité de vie des femmes enceintes
qui suivent un programme d’activité physique modérée dans l’eau. Les femmes de l’étude
suivent la méthode « SWEP » (Study of Water Exercise during Pregnancy) qui est un
programme d’exercice de force et d’endurance, réalisé dans l’eau, spécialement conçu pour les
femmes enceintes.

Les participantes ont été recrutées dans l’étude au mois d’avril 2016 lorsqu’elles étaient
à leur 12ème SG. L’échantillon est composé de 129 femmes, âgées de 21 à 43 ans qui ont été
assignées au hasard soit au GE suivant la méthode SWEP, soit au GT. Les critères d’inclusion
étaient : FE en bonne santé, ne présentant aucune contre-indications absolues. Les critères
d’exclusions étaient : les femmes ayant pratiqué une AP régulière au cours de 12 derniers mois
ou ayant eu une grossesse multiple.
Le GE a réalisé une AP modérée dans l’eau de la 20ème à la 37ème SG. L’activité est supervisée
par des SF, des infirmières et des diplômés en science du sport, qui avaient préalablement reçu
une formation à la méthode SWEP. Le programme comprenait trois sessions par semaine de 60
minutes chacune. Les séances étaient composées de trois phases : échauffement, suivi
d’exercices aérobies, de force et d’endurance puis des étirements et de la relaxation. Le GT a
reçu les recommandations habituelles pendant la grossesse y compris les directives de la SF sur
les effets positifs de l’AP. Les femmes des deux groupes ont reçu des conseils diététiques.
Pour évaluer le niveau d’AP de la FE au début de l’étude, c’est-à-dire à la 12ème SG, le Global
Physical Activity Questionnaire a été utilisé. La QVLS a été évaluée par le questionnaire
SF36v2 à la 12ème SG et à la 35ème SG, c’est-à-dire au premier et au troisième trimestre de
grossesse.

47
Des différences ont été observées en ce qui concerne l’état du périnée des FE, qui est resté
intact pour 26,15 % du GE, contre 3,12 % du GT (p<0,001). Les femmes du GE ont également
un pourcentage plus faible de déchirure et d’épisiotomie suite à l’accouchement. Les scores de
la QVLS montrent que pour l’item santé physique du questionnaire SF36v2, le score du GE a
diminué de 3,93 points contre 8,07 points pour le GT. Pour l’item santé mentale, le score du
GT est descendu en dessous de 42 points, ce qui indique un risque de dépression. Les femmes
du GT présente un risque de dépression de 73 %, contre 44 % pour celles du GE.
D’après les scores SF36v2 obtenus, les femmes du GE ont subi une diminution moins marquée
de la QVLS et elles risquent de moins souffrir de dépression post-partum contrairement aux
femmes du GT. L’étude montre que les femmes qui font de l’exercice physique en suivant la
méthode SWEP obtiennent de meilleurs résultats sur la qualité de vie que les femmes
sédentaires.

 Article 2 : Szumilewicz et al. (74)

Cet article est un essai quasi-expérimental. Il a pour objectif d’évaluer l’impact de l’IU post-
partum sur la vie des femmes ayant suivi un programme d’exercice prénatal de haute et basse
intensité soutenu par l’éducation et l’entraînement des muscles du plancher pelvien, en
comparaison à des femmes enceintes qui n’ont pas suivi de programme.

L’essai a été mené auprès de 260 femmes caucasiennes en bonne santé et en PP, qui se sont
portées individuellement volontaires pour l’évaluation après l’accouchement.
Les 133 femmes du groupe d’entraînement ont suivi un programme structuré d’exercice et
d’éducation à partir du deuxième trimestre et jusqu’à la naissance. Le groupe témoin comptait
127 femmes qui ont déclaré n’avoir participé à aucun programme d’exercice structuré pendant
leur grossesse. L’étude a été menée entre octobre 2015 et juin 2018. Le GE a subi des
évaluations initiales pour le programme expérimental et a participé à des séances d’exercices
trois fois par semaine pendant la grossesse, tandis que le groupe témoin n’a été soumis à aucune
intervention.

48
Les critères d’inclusion étaient les suivants : grossesse unique et sans complication, indice de
masse corporel normal avant la grossesse et une prise de poids gestationnelle normale, ainsi
qu’aucune contre-indication à l’activité physique.
Les critères d’exclusions retenus sont : tous troubles du plancher pelvien avant la grossesse et
la présence d’une affection ou d’une anomalie.
Les séances ont été menées par un spécialiste de l’exercice, pendant la grossesse et en postnatal,
qui répondait aux normes européennes pour cette profession. Chaque séance de 60 minutes
comprenait des exercices aérobies, de force, d’étirement et de relaxation. La partie aérobie a été
réalisée sous forme de chorégraphie avec de la musique, à haute et basse intensité. Lors des
mouvements à basse intensité, au moins un pied devait toujours être au sol (travail en chaine
fermé), alors qu’à haute intensité, la chorégraphie contient des sauts, de la course et d’autres
mouvements plus intensifs. Durant ces exercices, les muscles du plancher pelvien devaient
rester contractés consciemment. Une fois par semaine les femmes assistaient à des séances
éducatives sur la fonction et l’importance des muscles du plancher pelvien et sur les problèmes
d’IU.
Pour recueillir les principaux résultats de l’étude, les deux groupes devaient remplir un
questionnaire en ligne sur l’impact de l’IU sur leur vie, à deux mois et un an PP, en utilisant la
forme courte du questionnaire IIQ. Le score obtenu va de 0 à 100.

A deux mois PP, les femmes du GE était significativement moins nombreuses que les
femmes du GT à déclarer que l’IU affectait d’une manière ou d’une autre leur vie (p=0,03).
A un an PP, 14 % du GE et 28 % du GT ont signalé un impact de l’IU sur leur qualité de vie
(p=0,005). Les exercices sont efficaces pour prévenir l’impact de l’IU PP sur la qualité́ de vie,
à deux mois et à un an PP.
En conclusion, les activités à haute et basse intensité devraient être encouragées chez les
femmes enceintes.

49
 Article 3 : Gustafsson et al. (75)

Cette étude est un essai contrôlé randomisé à deux bras et deux centres. L’objectif est de
déterminer si un programme d’exercice personnalisé influence la perception générale de la santé
et le bien-être psychologique des FE au cours du troisième trimestre de grossesse.

Cet ECR portait sur un programme d’exercice régulier de douze semaines en comparaison
à des soins prénataux standards. Les 855 femmes ont été recrutées lors d’un examen
échographique de routine à la 18ème SG entre avril 2007 et juin 2009. Les critères d’inclusions
étaient : les femmes caucasiennes en bonne santé, âgées de 18 ans ou plus, et ayant une
grossesse unique. Les critères d’exclusions étaient : les complications de la grossesse, le risque
élevé d’accouchement prématuré (avant 37 SG) ou les maladies susceptibles d’interférer avec
la participation. Les femmes randomisées dans le GE ont été encouragées à faire de l’exercice
trois fois par semaine entre la 20ème et la 36ème SG, en suivant un programme d’exercice
standardisé. Une séance d’entraînement hebdomadaire par un MKDE a été effectuée dans des
groupes de huit à quinze femmes enceintes. Le programme d’exercice comprenait du travail
musculaire et aérobie. Les femmes du GT ont reçu des soins prénataux standards et n’ont pas
eu de contre-indication concernant l’AP. Les femmes des deux groupes ont reçu des
informations et des recommandations sur le régime alimentaire, les exercices des muscles du
plancher pelvien et les douleurs de la ceinture pelvienne liées à la grossesse.

Pour mesurer le bien-être psychologique et la santé générale des FE, le questionnaire


PGWBI a été utilisé. C’est un questionnaire d’auto-évaluation. Le GE se composait de 429
participantes et le GT de 426 participantes. Dans le GE, 55 % des femmes ont respecté la
quantité d’exercice recommandée contre 11 % chez le GT. Lors du suivi, les femmes des deux
groupes ont signalé une détérioration de leur état de santé général et de leur vitalité. Aucune
différence n’a été faite entre les groupes en ce qui concerne le score du PGWBI.
Les résultats indiquent que le fait de proposer aux femmes un programme d’exercice pendant
la grossesse ne semble pas influencer le bien-être psychologique et la perception de la santé
générale des FE en bonne santé.

50
 Article 4 : Sobhgol et al. (76)

Cet article est un ECR pragmatique et parallèle. Il a pour objectif d’examiner l’effet des
exercices des muscles du plancher pelvien en prénatal sur la fonction sexuelle féminine pendant
la grossesse et les trois premiers mois suivant la naissance.

L’article compare l’effet d’un programme structuré d’exercice des MPP en prénatal
combiné aux soins prénataux de routine à des soins prénataux standards de routine seuls.
Les critères d’inclusion de l’étude étaient : femmes primipares, âgées de plus de 18 ans,
enceintes de 22 semaines ou moins, grossesse unique, accouchement prévu par voie basse, pas
d’antécédents d’IU, de chirurgie pelvienne ou de prolapsus.
Les critères d’exclusions étaient : enceintes de plus de 22 SG, accouchement prévu par
césarienne, multipares, grossesse multiple, grossesse compliquée.
La période de l’étude s’étendra d’environ 20 SG à trois mois PP. Le programme d’exercice des
MPP s’étend d’environ 20 SG et jusqu’à la naissance.
Toutes les femmes de l’étude, soit 200, recevront des soins prénataux standards. Les femmes
du GE recevront en plus une séance d’éducation sur la fonction des MPP et les avantages à faire
des exercices des MPP ainsi que la manière dont les réaliser. Les femmes du GT ne recevront
pas de formation sur les exercices des MPP mais elles peuvent en pratiquer.

La mesure des résultats est évaluée à l’aide du Female Sexual Function Index (FSFI). La
fonction sexuelle est évaluée à 20 et 36 SG et à trois mois PP.
Nous n’avons pas les résultats de cet article.

51
 Article 5 : de Campos et al. (77)

C’est une étude qualitative et descriptive. Elle vise à comprendre la signification et la


perception que les femmes peuvent avoir envers la pratique du yoga pendant la grossesse.

Cette étude est réalisée en 2018 auprès de neuf femmes enceintes qui ont participé à des
cours de yoga d’un centre de pratique intégrative. Les critères d’éligibilité étaient d’être une
femme, d’être enceinte et de pratiquer le yoga. La collecte de données a été réalisée par le biais
d’entretiens semi-structurés menés par une étudiante SF. Chaque femme a été interviewé
individuellement pendant environ 1 heure. Le script de l’entretien portait sur les motivations
qui ont amené les femmes à pratiquer le yoga pendant leur grossesse, ainsi que sur les
significations et les perceptions relatives à cette pratique. Deux questions ouvertes étaient
également posées : « Pourquoi pratiquez-vous le yoga pendant votre grossesse ? » et « Quels
sont pour vous les avantages de la pratique du yoga pendant la grossesse, l’accouchement et la
période PP ? »

L’analyse des entretiens a permis d’identifier des catégories : « Bénéfice de la pratique


du yoga », « Connaissance de soi, autonomie et soins de soi » et « Autonomie au moment de
l’accouchement ». Ces différentes catégories ont été construites collectivement et ont permis
de comprendre comment les femmes percevaient et considéraient la pratique du yoga pendant
la grossesse comme fondamentale pour reconnaître qu’elles étaient compétentes et aptes à gérer
et accompagner leur corps pendant l’accouchement.

Il a été conclu que la pratique du yoga a apporté des bénéfices physiques et psychosociaux
aux femmes de cette étude, notamment au niveau du renforcement musculaire du plancher
pelvien, le soulagement des douleurs, l’amélioration de la respiration, la réduction du stress et
de l’anxiété et le renforcement de la confiance en soi, de l’estime de soi et de l’autonomie dans
la gestion de la grossesse et dans sa propre prise en charge. Les personnes interrogées ont
souligné que la pratique du yoga en groupe, c’est-à-dire avec d’autres femmes enceintes, les a
rendues plus autonome et leur a permis de se sentir capable d’accoucher de manière moins
médicalisée. Il serait donc intéressant que la pratique du yoga soit recommandée aux femmes
lors de la période prénatale.
52
 Article 6 : Robledo-Colonia et al. (78)

Cet article est un ECR. L’objectif de cette étude est de savoir si un programme d’exercice
aérobie supervisé de trois mois pendant la grossesse, réduit les symptômes de dépression chez
les femmes enceintes nullipares.

Les 80 femmes de l’étude ont été réparties dans l’un des deux groupes suivants : exercice
aérobie plus soins prénataux habituels ou soins prénataux habituels uniquement. Les critères
d’inclusions de l’étude étaient : les femmes âgées de 16 à 30 ans, enceintes de 16 à 20 SG. Les
critères d’exclusions de l’étude étaient : si elles avaient participé à un programme d’exercice
structuré au cours des six derniers mois, antécédents d’hypertension artérielle ou de maladies
médicales chroniques, des saignements persistants après la 12ème SG, une maladie thyroïdienne
mal contrôlée, un placenta prævia, une béance du col de l’utérus, un polyhydramnios, un
oligohydramnios, une fausse couche au cours des 12 derniers mois, ou des maladies
susceptibles de nuire à la participation de l’étude. Le GE devait participer à trois séances
d’exercice de 60 minutes par semaine, commençant entre la 16 ème et la 20ème SG et se
poursuivant durant trois mois. Les séances comprenaient de la marche, des exercices aérobies,
des étirements et de la relaxation. Ces séances étaient supervisées par un kinésithérapeute et un
médecin, réalisées en groupe de trois à cinq femmes enceintes et accompagné de musique. Le
GT n’a bénéficié d’aucun exercice supervisé. Les deux groupes ont poursuivis leurs soins
prénataux habituels (une séance par semaine pendant trois mois) et leur AP.

Les résultats de l’étude ont été mesurés en utilisant l’échelle de dépression du centre
d’études épidémiologique (CES-D) qui est sur 20 points. Après trois mois d’exercices
supervisés pour le GE la différence avec le GT était de quatre points. L’étude démontre donc
qu’un programme supervisé de trois mois d’exercices aérobie pendant la grossesse réduit les
symptômes de dépression, ainsi que l’HTA, le diabète gestationnel et cela améliore la qualité
de vie. Les kinésithérapeutes ont un rôle majeur à jouer dans la prévention de l’apparition des
symptômes de la dépression.

53
4. Résultats de la qualité méthodologique des études

A. Échelle PEDro
Le tableau 3 présente les scores obtenus pour chaque ECR avec la grille d’évaluation
PEDro. Ils ont un score compris entre 5 et 7. Trois articles sont de qualité méthodologique
moyenne et les deux autres sont de qualité méthodologique forte. Ces notations seront prises en
compte lors de l’interprétation des résultats.

Tableau 3 : Grille d’évaluation PEDro


Auteurs 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Total
/10
Rodríguez- 1 1 1 1 0 0 0 1 0 1 1 6*
Blanque et al.
Szumilewicz et al. 1 0 0 1 0 0 0 1 1 1 1 5

Gustafsson et al. 1 1 1 1 0 0 0 1 1 1 1 7*
Sobhgol et al 1 1 1 1 0 0 0 0 1 1 1 6
Robledo-Colonia 1 1 1 1 0 0 0 1 1 1 1 7*
et al.

*Résultats retrouvés sur la base de données PEDro

B. Lignes directrices COREQ


Les lignes directrices COREQ pour notre étude qualitative de de Campos et al sont
représentées dans l’annexe 3.

54
V. Discussion

L’objectif de cette revue de littérature est de déterminer si la kinésithérapie a un rôle


dans l’amélioration de la qualité de vie des femmes enceintes pendant leur grossesse. Afin de
répondre à la question de recherche et vérifier les hypothèses posées, six études ont été incluses.
Cette revue est diversifiée notamment au niveau des échantillons sélectionnés, des paramètres
étudiés et des interventions. Les résultats, quant à eux, sont positifs pour quatre études, une
étude a un résultat négatif et une autre étude n’a pas de résultat.

1. Analyse des résultats

L’analyse des résultats va permettre d’accepter ou de réfuter les hypothèses


préalablement posées. Il est important de souligner qu’aucune des études incluses n’est
française, seules les études de Rodríguez-Blanque et al, Szumilewicz et al et Gustafsson et al
sont européennes. La littérature étudiée est donc internationale et le métier de kinésithérapeute
ou de physiotherapist peut différer d’un pays à l’autre. Que ce soit dans les compétences, les
conditions d’activités ou l’accès aux soins, les régimes sont différents selon les pays. Mais les
références comportent des méthodes applicables par les kinésithérapeutes diplômés en France.

Toutes les références traitent de la qualité de vie des femmes enceintes à travers
différents paramètres qui l’entravent tels que : l’IU PP, la dépression, les dysfonctionnements
sexuels de la femme et la sédentarité pendant la grossesse.
L’étude quasi-expérimentale ainsi que tous les ECR mettent des programmes d’AP en place
pour prouver l’effet bénéfique que cela apporte à la femme enceinte sur les différents
paramètres qui impactent leur qualité de vie. L’étude qualitative de de Campos et al ne met pas
en place un programme d’AP car les femmes pratiquent déjà le yoga avant d’intégrer l’étude.

Les articles de Rodríguez-Blanque et al, Szumilewicz et al et Robledo-Colonia et al ont


tous les trois un programme d’entraînement prénatal de trois séances par semaine qui dure 60
minutes chacune. Les programmes se ressemblent fortement, ils combinent des exercices
aérobies, de force, d’endurance, de musculation, des étirements et de la relaxation.

55
Les délais de l’intervention sont par contre différents : Rodríguez-Blanque et al évalue son
programme pendant 25 semaines, Szumilewicz et al pendant 24 semaines et Robledo-Colonia
et al pendant 12 semaines. Les résultats des trois études sont tous positifs à l’amélioration de la
qualité de vie de la FE grâce à leur programme. Ces résultats prouvent bien que la kinésithérapie
à toute sa place dans la prise en charge de la femme enceinte en bonne santé et que cela leur
apporte un confort et une qualité de vie supplémentaire. Cette préparation en amont permet
d’éviter à la fois les symptômes dépressifs mais aussi de réduire l’incidence de l’incontinence
urinaire qui a un impact important sur la vie sociale des femmes.

Dans l’article de Robledo-Colonia et al les séances sont faites en groupe par un


kinésithérapeute qui encourage l’adhésion au protocole. Il est possible que l’exercice seul n’ait
pas les mêmes effets que l’exercice en groupe, comme le suggère les articles de de Campos et
al et de Gustafsson et al qui pratiquent aussi de l’exercice en groupe. Mais aucune de ces études
n’a fait de recherche plus approfondie pour argumenter cela.

Les études utilisent un questionnaire différent pour chaque article, ce qui ne facilite pas
l’homogénéité de notre revue systématique.

L’exercice aérobie est efficace contre la dépression des FE mais il semble que son
efficacité nécessite une période assez longue d’exercices réguliers afin de constater un bénéfice
suffisant. L’étude de Robledo-Colonia et al se fait sur une durée de trois mois et les exercices
prescrits sont réalisé trois fois par semaine. Le paramètre en faveur du succès du programme
d'AP semble être l'adhésion totale à celui-ci.

Seules les études de Gustafsson et al et Robledo-Colonia et al soulignent que leur


programme a été supervisé par un masseur-kinésithérapeute. L’article de Sobhgol et al affirme
avoir conçu son programme d’exercice avec des masseurs-kinésithérapeutes mais on ne sait pas
quel professionnel va apprendre aux femmes enceintes les différents exercices et si le
programme sera supervisé par un kinésithérapeute. Dans l’étude il est juste dit : « Le service de
kinésithérapie est à la disposition des femmes qui sont orientées vers un kinésithérapeute pour
recevoir un traitement de kinésithérapie spécifique. » (76).

56
Dans l’article de de Campos et al le mot « physiotherapy » n’est mentionné qu’une fois pour
parler de la mise en évidence par beaucoup de kinésithérapeute des effets positifs du yoga pour
les femmes enceintes, notamment dans la réduction des douleurs lombo-pelviennes. Les cours
de yoga sont dirigés par « une professeure de yoga » (77). Mais les kinésithérapeutes sont tout
à fait habilités à donner des cours de yoga s’ils ont suivi une formation au préalable. Le cœur
de notre métier consiste à maintenir et/ou rétablir la santé par le mouvement, c’est d’ailleurs
l’étymologie du mot « kinésithérapie ». Le yoga propose une utilisation très précise du travail
postural, en lien avec la respiration et la prise de conscience du corps. L’application du yoga en
kinésithérapie est donc tout à fait intéressante pour enrichir notre pratique, aussi bien en séance
de rééducation individuelle, que pour des séances de groupe de gymnastique hygiénique et
préventive types « école du dos » par exemple.
Enfin les études de Rodríguez-Blanque et al et Szumilewicz et al ont été supervisées par,
respectivement, « des diplômés en science du sport » (73) et « un spécialiste certifié de
l’exercice » (74). Nous pouvons nous demander si les compétences des kinésithérapeutes
rentrent dans ces termes, à mon sens je pense que oui. Le MK est le professionnel de santé le
plus apte à prescrire de l’exercice à ces patients. La kinésithérapie s’inscrit dans une formation
continue des connaissances et nous pouvons nous spécialiser, notamment dans le domaine
sportif. Le MK est aussi un éducateur sportif. (79,80)

Il est possible de répondre à nos hypothèses en considérant que le rôle du


kinésithérapeute dans la prise en charge de la femme enceinte a une visée d’abord préventive
de tous les troubles liés à la grossesse. La qualité de vie semble pouvoir être améliorée avec un
programme d’activité physique adapté. Les programmes d’exercices en groupe semblent avoir
un effet sur les symptômes de dépression. (77,78) L’incontinence urinaire et anale participent
grandement à l’inconfort et à l’abaissement de la qualité de vie. Le kinésithérapeute peut mettre
en œuvre des traitement préventifs de ces troubles pour en diminuer l’incidence. Un programme
d’exercice précédé par une prise de conscience et un renforcement des muscles du plancher
pelvien pendant la grossesse, comme le suggère l’étude de Szumilewicz et al, peut amorcer la
prise en charge et éviter l’incidence de l’incontinence.

57
De ce fait, nous pouvons dire que notre hypothèse 1 est validée. En effet, le but de cette
revue systématique était d’interroger les études afin de savoir si oui ou non la prise en charge
des maux de la grossesse en kinésithérapie améliore la qualité de vie des femmes enceintes.
Quatre de nos six études sont positives à cette affirmation.

2. Synthèse des niveaux de preuve

Les niveaux de preuve de chaque article ont été établis avec l’utilisation des niveaux de
preuve scientifiques et les grades de recommandations de bonne pratique de la HAS. (Annexe
4)
La détermination du niveau de preuve d’une étude permet d’évaluer ses données scientifiques
et caractérise sa capacité à répondre à la question posée. Cette revue systématique est composée
de quatre essais contrôlés randomisés, un essai quasi-expérimental et une étude qualitative.
Les articles de Gustafsson et al et Robledo-Colonia et al correspondent à un grade A fondés sur
le niveau de preuve 1, ce qui leur confèrent une preuve scientifique établie.
Les articles de Rodríguez-Blanque et al, Szumilewicz et al et Sobhgol et al correspondent à un
grade B fondés sur le niveau de preuve 2, ce qui équivaut à une présomption scientifique.
L’article de de Campos et al correspond à un grade C fondés sur le niveau de preuve 4,
correspondant à un faible niveau de preuve scientifique. Les niveaux de preuve correspondant
à un grade C ne sont pas les plus adaptés pour répondre à une question clinique. Ils permettent
de mettre en évidence un certain nombre de limites dans la conception de l’étude et par
conséquent ces limites augmentent le risque de biais sur les résultats.

58
3. Limites et biais des articles

Plusieurs limites et biais sont à prendre en compte dans les études incluses. L’évaluation
et l’analyse des articles ont été réalisées individuellement. Les limites et biais des articles sont
rapportés respectivement dans le tableau 4 et le tableau 5.

A. Limites

Tableau 4 : Limite des études incluses


Études Limites
Rodríguez-Blanque et al. Le questionnaire SF36v2 est auto-administré, il peut donc y
avoir moins de cohérence interne.
Szumilewicz et al. Le programme d’exercice et d’éducation prénatale n’est
recommandé que pour les femmes européennes.
Les MPP n’ont pas été soumis à l’électromyogramme, on ne
pouvait donc pas savoir si les femmes contractaient
automatiquement leurs muscles de manière inconsciente.
D’autres tests auraient été intéressants pour évaluer
objectivement l’IU.
La quantité de mouvement à haute et basse intensité effectué par
les participantes pendant les séances d’exercices n’a pas été
enregistrée.
Gustafsson et al. Seulement 55 % des femmes du GE ont suivi la quantité
d’exercice recommandée.
Un effet plafond (plus de 15% des personnes interrogées
obtiennent le score le plus élevé possible) a été rapporté pour les
items « Maîtrise de soi » et « Humeur dépressive ».
L’absence d’informations sur le regroupement partiel. Cela a pu
être un facteur, qui, dans une certaine mesure a affaiblit les
résultats.

59
Sobhgol et al La force des MPP ne sera pas évaluée avant et après
l’intervention.
Aucune méthode de biofeedback n’est utilisée dans l’étude et il
n’y a pas d’examen numérique pour enseigner ou évaluer si les
femmes contractent correctement leurs MPP.
Le suivi bimensuel des exercices des MPP cessera à la naissance
et ne se poursuivra pas après la naissance.
Les femmes ne sont suivies que jusqu’à 3 mois PP.
Les participantes sont toutes primipares.
Les résultats ne sont pas communiqués dans l’article.
de Campos et al. Nombre de femmes interrogées faible.
Robledo-Colonia et al. D’autres études sont nécessaires pour explorer les relations entre
l’état psychologique, la fonction physique et la qualité de vie
pendant la grossesse avec les symptômes dépressifs.
L’étude d’autre composante de l’intervention telle que la
thérapie comportementale est également nécessaire.
Pour les futurs essais contrôlés randomisés il faudra étudier les
effets de l’exercice pendant la grossesse chez les femmes ayant
une faible activité physique avant la grossesse.

60
B. Biais

Tableau 5 : Biais des études incluses


Études Biais
Confusion Sélection Suivi Attrition Mesure « Reporting »
Rodríguez- X
Blanque et
al.
Szumilewicz X X
et al.
Gustafsson X
et al.
Sobhgol et X On ne X
peut pas
al.
savoir
puisque
les
résultats
ne sont
pas
publiés
dans
l’article.
de Campos X X
et al.
Robledo- X
Colonia et
al.

61
4. Limites et biais de la revue

La conception de la revue comporte également des biais et des limites. Ses résultats sont
à nuancer et à utiliser avec une certaine précaution. Une première limite concernant l’évaluateur
est à identifier : une seule personne a effectué la recherche, l’identification des critères,
l’extraction des données et l’analyse des résultats. Afin que cette revue soit reproductible, elle
aurait dû être réalisée par au moins deux lecteurs indépendants. La qualité méthodologique et
l’analyse des niveaux de preuve des études incluses ont été évaluées par une seule personne.

La recherche des articles s’est effectuée sur deux bases de données préalablement
sélectionnées. Seules les études accessibles en totalité, rédigées en français ou en anglais et
datant d’après 2012 ont été incluses. Il est probable que diverses études intéressantes pour notre
revue n’aient pas pu être sélectionnées.

La taille des échantillons de la population n’était pas forcément assez grande dans
chaque étude, cela ne reflète pas correctement la significativité des résultats.

La diversité des critères de jugement et des outils d’évaluation dans les études pour
évaluer l’impact de la qualité de vie des femmes enceintes peuvent constituer une limite. Au
sein des études, cinq questionnaires ont été utilisés pour évaluer les différents paramètres de la
qualité de vie des femmes enceintes: SF36v2 (73), l’IIQ (74), PGWBI (75), FSFI (76), CES-D
(78). Ces questionnaires n’évaluent pas les mêmes paramètres, leurs comparaisons n’étaient pas
possibles.

Il y a également une limite dans les compétences de réalisation d’une revue


systématique. En effet, nous disposons de peu d’expérience dans le domaine de la recherche
clinique ce qui peut limiter la qualité de ce travail.

62
5. Perspective pour de futures recherches

Bien que l’hypothèse 1 est validée, ce travail ne s’arrête pas là. Cette revue nous informe
de l’impact de la prise en charge en kinésithérapie sur l’amélioration de la qualité de vie de la
femme enceinte en pré-natalité. Les différentes méthodes, techniques et protocoles utilisés
apportent tous des éléments de réponses variés. Certains des axes mis en valeur dans cette
recherche pourraient faire l’objet de plus amples études.

Les techniques utilisées en kinésithérapie sont bénéfiques pour les fonctions


respiratoires et cardio-vasculaire de la femme enceinte, ce qui participe à réduire le stress et la
fatigue durant la grossesse. Il serait intéressant de faire un protocole de recherche en France
avec des exercice globaux et de renforcement du plancher pelvien pour produire une
documentation plus complète et dans le meilleur des cas définir de nouvelles recommandations
basées sur les preuves scientifiques.

La prévention des blessures et des lésions périnéales a également un intérêt dans la prise
en charge de la femme enceinte. Comme on a pu le voir dans nos études, les programmes de
renforcement physique globaux proposent généralement des séances d’étirements. L’utilisation
d’étirements des muscles pelviens est un axe de documentation peu mis en valeur. Il est possible
que les étirements, s’ils sont débutés suffisamment en amont et effectués correctement pendant
une période assez longue, puissent limiter les risques de lésions dans la zone périnéale. Seule
une référence dans cette revue traitait du risque de lésion périnéale, qui reste pourtant très
présent encore aujourd’hui. Les méthodes préventives pour éviter les lésions sont donc un axe
de recherche à favoriser car cela pourrait être un moyen de réduire la nécessité de recourir à
l’épisiotomie.

L’efficacité de la kinésithérapie pour prévenir les risques d’accouchement prématuré


pourrait être une nouvelle piste de recherche. La prématurité est influencée entre autres par le
risque de symptômes dépressifs. (81) L’utilisation de techniques kinésithérapiques peut aider à
améliorer les différents paramètres de suivi psychologique. Il serait intéressant de faire des
recherches sur une collaboration entre kinésithérapeute et psychothérapeute. L’apparition de

63
maisons de santé regroupant divers professionnels de santé est de plus en plus courante. De
nouvelles collaborations pourraient favoriser une observance et une compliance plus grandes
pour un suivi de meilleur qualité.

64
VI. Conclusion

Ce mémoire m’a permis d’approfondir mes connaissances sur la prise en charge


rééducative des femmes enceintes en pré-natalité ainsi qu’à l’amélioration de la qualité de vie
que les kinésithérapeutes peuvent leur apporter. J’ai pris conscience du rôle et de l’intérêt que
le MK pouvait avoir au sein du parcours de soins de la femme enceinte. Ce qui me donne encore
plus envie dans ma future pratique professionnelle de me former en périnatalité et d’approfondir
toutes les connaissances et techniques nécessaires au bien-être de la femme enceinte.

L’objectif de ce travail était de faire un état des lieux de la littérature s’intéressant à


l’influence de la prise en charge des maux de la grossesse en masso-kinésithérapie prénatale
sur l’amélioration de la qualité de vie des femmes enceintes. Cette revue a pour avantage de
présenter un aspect différent de la kinésithérapie, en ce qui concerne le soin de la femme
enceinte. Plus qu’un rééducateur, à travers sa prise en charge, le kinésithérapeute doit être un
réel promoteur de la qualité de vie, de la santé dans son ensemble, et mettre en place des mesures
préventives efficaces pour éviter la dégradation de la qualité de vie.

Cette revue systématique est non exhaustive et les six études incluses ne constituent pas
l’ensemble des techniques proposées. Il est nécessaire que la recherche sur le sujet continue
afin d’aller toujours dans le sens d’une pratique basée sur les preuves scientifiques. Cela
implique de donner un rôle plus complet à l’ensemble des professionnels de santé́, y compris
les kinésithérapeutes. Il est donc évident que le rôle du masseur kinésithérapeute doit être avant
tout pensé dans une prise en charge globale, pluridisciplinaire et interdisciplinaire, dans laquelle
le rôle qu’il aurait à jouer, sans être majeur ou indispensable, peut être un élément améliorant
grandement l’expérience de la prise en charge des femmes enceintes.

Les kinésithérapeutes ont aujourd’hui une valeur grandissante d’évaluateurs compétents


et de promoteurs de la santé et du mouvement en l’absence d’infirmité́. La prise en charge
médicale et paramédicale de la femme enceinte est, elle aussi, en évolution constante.
L’utilisation de diverses méthodes peut être incluse dans le parcours de soins, à la demande de
la patiente ou des thérapeutes. Cela implique une bonne connaissance du rôle de chaque
65
professionnel de santé, le kinésithérapeute pouvant trouver une place dans le soin, la
rééducation et l’accompagnement de la femme enceinte.

Le rôle du kinésithérapeute est multiple, il peut se greffer à chaque étape du parcours de


soin, en renforçant la prise en charge, en apportant une connaissance biomécanique et des
solutions adaptées aux divers maux survenant durant la grossesse. Lorsqu’elle est impliquée
dans le parcours de soin et l’interdisciplinarité́ , la prise en charge peut, avec des résultats
vérifiés, éviter de nombreux troubles et favoriser grandement le confort de la femme enceinte.

Notons également que dans le cadre de santé actuelle, où la dimension économique est
au centre de la prise en charge, la rééducation de demain devra être plus efficace. Dans ce
contexte, la prévention devient un outil de choix pour réduire les dépenses de santé́ en évitant
l’apparition des troubles.

66
VII. Bibliographie

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74
VIII. Annexes

Annexe 1 : Ligne directrice PRISMA (82)

75
76
Annexe 2 : Echelle PEDro (83)

77
Annexe 3 : Ligne directrice COREQ (84)

78
79
Annexe 4 : Tableau des grades de recommandation de l’HAS (85)

80

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