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Revue de Littérature
BOUGEOT Manon
Physiological birth has gained popularity in recent years in response to the increasing
medicalization of childbirth. If some patients are well informed regarding the possibilities of
this type of birth, most of them remain uninformed about this subject. The role of
osteopathy in childbirth preparation is not well defined. The aim of our study was to
understand the elements of osteopathic care that optimise physiological childbirth for low-
risk pregnant women.
A literature review including 30 scientific articles, recommendation texts and various
research works was conducted to identify relevant informations.
Physiological birth and combined obstetrical care are still poorly characterized. Physiological
practices exist but are not commonly used, offering very disparate delivery possibilities in
France, since trained personnel and specific infrastructures are required. Osteopathy is a
facilitating factor in childbirth, with the osteopath's role relevant in prepartum and
intrapartum periods, even if no privileged moment or ideal number of consultations have
been clearly defined. The osteopath has a role in informing patients about the possibilities
available to them and in providing physiological and biomechanical knowledge with
explanations and/or exercises allowing the patient to better apprehend her physiological
birth. He must also be trained to detect a history of obstetric violence (or abuse during
childbirth).
Osteopathy has a place in the management of physiological childbirth. However, further
research is needed to define a framework for intervention and clear indications. A
collaboration with the medical community would thus be feasible. The satisfaction of the
woman giving birth should also be evaluated. This parameter, which is often forgotten,
reminds us that the main place is held by the latter, and no one else.
Je remercie du fond du cœur mes parents et ma sœur, Perrine. Vous mes piliers, mon cocon,
ma famille. Vous qui m’avez soutenue au cours de ces cinq dernières années, et depuis
toujours, merci !
Aussi, je suis particulièrement reconnaissante envers mon tuteur de mémoire, M. Ellis, pour
sa réactivité, ses conseils et sa bienveillance.
Merci à Karine Laseva pour cette si belle formation sur l’accouchement physiologique,
Merci à Clémentine Galey pour son #Bliss,
Merci à Lucile Gomez pour sa vulgarisation scientifique parfaite !
Merci à mes ami.e.s de toujours, LPF, pour ces parenthèses pleines de marrades ! Je vous
adore !
Merci à Nelly, Pierre et Blanc-Blanc, au conservatoire ou sur la piste, vous m’avez inculqué
cette belle valeur qu’est la persévérance.
Et puis merci à toi mon Louis, mon Loup, mon Loulou, merci d’être à mes côtés si aimant et
encourageant ! Voilà, grâce à toi j’ai les larmes aux yeux. Tu sais quoi ? Bientôt finis les
20h19, à nous la belle vie, alors Haut les cœurs !
ABREVIATIONS
Réflexe de Ferguson : réflexe d’expulsion intervenant à l’issue du travail, juste avant la sortie
du bébé.
X. ANNEXES .............................................................................................................................................. 69
TABLE DES ILLUSTRATIONS5
5 Les sources des différentes figures se trouvent dans les paragraphes qui les précèdent.
I. INTRODUCTION
« Les mères, les nouveau-nés et les enfants représentent le bien-être d’une société et son
potentiel à venir. Si leurs besoins en matière de santé ne sont pas satisfaits, toute la société
en souffrira. » Lee Jong-Wook Directeur de l’OMS de 2003 à 2009 (1).
En France, 790 000 bébés naissent chaque année (2), par voie basse et en bonne santé (1)
(3). Les femmes à bas risque obstétrical sont celles dont la probabilité d’avoir un
accouchement normal par voie basse d’un enfant vivant et en bonne santé est élevée (4).
Cependant, il n’existe pas de consensus clair sur cette notion, elle est établissement
dépendante (5). C’est pourquoi le pourcentage de femmes à bas risque est difficile à définir
mais elles sembleraient représenter une femme sur deux. Actuellement, la majorité des
accouchements se produit dans de gros centres qui recensent plus de 2000 accouchements
par an (6).
Cette centralisation est accompagnée d’une surmédicalisation croissante en obstétrique
(augmentation des consultations, échographies, recours à une péridurale ou une
rachianesthésie pendant le travail, déclenchements du travail, travail dirigé (rupture
artificielle de la poche des eaux, injection d’ocytociques), AVB opératoires, césariennes),
mise en évidence par l’enquête périnatale de 2010 (7). À cela sont associées de nombreuses
complications obstétricales (dorsalgie, fatigue, anxiété, dépression, stress post-
traumatique), une immobilisation progressive de la femme pendant l’accouchement (8) ainsi
qu’un sentiment de peur chez les femmes, peu compatible avec un travail rapide et efficace
(3).
L’OMS soutient la naissance comme un processus physiologique et insiste sur le fait de
« préserver la dignité de la femme, son intimité, la confidentialité, son choix éclairé et un
soutien continu » (9) (10). La femme doit devenir la décideuse principale en ayant accès aux
renseignements et aux conseils appropriés (10).
Le sondage de l’IFOP de 2017 stipule que 19% des femmes pourraient être favorables à un
accouchement à domicile (11), illustrant l’intérêt grandissant des patientes pour
l’accouchement physiologique.
La promotion de santé des populations est le but premier de tout praticien de santé, y
compris de l’ostéopathe et porte haut et fort des valeurs telles que l’autonomisation,
l’entraide, la participation et l’habilitation, rendant la patiente maîtresse de sa santé et des
choix la concernant (10). L’objectif étant d’obtenir un cadre de soin bienveillant et dans le
consentement (12).
Selon une étude de 2012, 96% des patientes questionneraient leurs sages-femmes sur une
prise en charge ostéopathique. « 89 % d’entre elles se disent favorables à une coopération.
Mais 17 % disent que dans leur service les médecins, en majorité pédiatres, sont clairement
opposés. » (2).
1
Ce travail est parti d’une curiosité personnelle sur l’essor grandissant des accouchements
physiologiques d’un côté et sur leurs critiques, parfois brutales de l’autre. Une volonté de
saisir les enjeux ostéopathiques liée à cette thématique s’est révélée. Il était important de
comprendre les justifications de chaque partie et de les analyser sous un angle
ostéopathique, donc global.
Ainsi, chez les femmes enceintes à bas risque, quels éléments de prise en charge
ostéopathiques permettent d’optimiser la physiologie lors de l’accouchement ?
Dans un premier temps nous définirons le cadre actuel des naissances et de l’accouchement
physiologique, puis nous nous renseignerons sur les pratiques physiologiques existantes en
obstétrique afin d’apporter quelques éléments de réponses ostéopathiques concernant
l’optimisation de la physiologie pendant l’accouchement.
2
III. METHODOLOGIE
III. 1 Recherche de la littérature – bases de données
Cette revue de littérature est composée d’études provenant de différentes bases de
données : google scholar, pubmed, cochrane. Différents travaux de thèse, référencés pour la
plupart sur l’archive ouverte pluridisciplinaire HAL ont également été étudiés, certains
donnant lieu à l’étude des publications correspondantes. Parmi les ressources, on trouve
également des livres de référence en anatomie, biomécanique et en ostéopathie,
notamment sur la prise en charge en périnatalité.
3
III.2.3 Analyse de la qualité des écrits – niveau de preuves
Ligne directrice pour l’écriture et la lecture des articles de recherche
L’analyse de la qualité des écrits a été réalisée à partir de plusieurs ressources :
- le tableau de l’ANAES (Annexe 1) (13)
- un tableau mis à disposition par le National Council for Osteopathic Research
(NCOR) dans ses ressources pour l’analyse Evidence Based Practice (EPB) de la
littérature, et en particulier des essais contrôlés randomisés (14).
Les références bibliographiques ont été collectées grâce à l’outil zotero et directement
exportées dans le document word par la suite. Pour s’assurer de respecter les normes
Vancouver, un guide bibliographique a été utilisé (15).
4
IV. RESULTATS QUANTITATIFS
Ce mémoire est composé de :
5
V. REVUE QUALITATIVE DE LA LITTERATURE
V.1 L’accouchement physiologique
V.1.1 Définitions de l’accouchement physiologique versus
l’accouchement normal ou eutocique
Il est important de définir le terme d’accouchement physiologique puisqu’il semble déjà
différer du terme d’accouchement normal, utilisé en obstétrique. En obstétrique, un
accouchement eutocique ou normal désigne un accouchement à terme dont le travail est
spontané, se déroulant à terme (entre 37 et 41 SA) et par voie basse en présentation
céphalique.
Pour accompagner la physiologie, différentes recommandations ont été élaborées. En 2018,
l’OMS a présenté une liste de recommandations « sur les soins intrapartum pour une
expérience positive de l’accouchement » ayant pour objectif de « Transformer les soins des
femmes et des nourrissons pour améliorer leur santé et leur bien-être » (9).
Ces recommandations sont supposées guider les pratiques concernées pour les dix
prochaines années dans les pays membres. En 2020, des recommandations pour la pratique
clinique (RPC) sur l’ « Accouchement normal : accompagnement de la physiologie et
interventions médicales » ont été introduites en France par la Haute Autorité de Santé
(HAS), le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF) et le CNSF
(Collège National des Sages-Femmes de France) (16). Des différences semblent se dessiner si
l’on compare ces deux listes de recommandations (Annexe 2).
Dans la notion d’accouchement normal est intégrée une Anesthésie Loco-Régionale (ALR) et
l’administration d’oxytocine pour accélérer le travail. L’accouchement normal est confirmé
par la normalité des paramètres vitaux de l'enfant et des suites de couches immédiates pour
la mère. « Il permet la mise en place dans un climat serein d’un certain nombre d’attentions
favorisant le bien-être maternel et familial et l’attachement parents/enfant. » (17).
À contrario, lors d’un accompagnement de la physiologie de l’accouchement sont exclues les
analgésies médicamenteuses telles que l’analgésie locorégionale (ALR) par exemple, et
l’administration d’oxytocine pour accélérer le travail ; d’autres interventions sont cependant
possibles : amniotomie, antibioprophylaxie, administration préventive d’oxytocine au 3e
stade du travail, pose d’une voie veineuse (3).
Cependant, la définition d’un accouchement physiologique semble englober plus de notions.
Pour le Collectif inter associatif autour de la naissance (CIANE), « un accouchement
physiologique est un accouchement au cours duquel on préserve le rythme et le
déroulement spontanés du travail, de l’expulsion et de la délivrance, notamment en ne
recourant pas aux interventions suivantes : analgésie péridurale, administration de
syntocinon, rupture de la poche des eaux, épisiotomie, extraction instrumentale. » (12)
6
Dans un mémoire de maïeutique suisse émergent d’autres concepts liés à la physiologie de
l’accouchement énoncés par Downe et Bydlowski, étant respectivement sage-femme et
psychiatre. Pour Downe, accompagner la femme physiologiquement, c’est la soutenir ; elle
est alors « respectée et bénéficie de soins qui favorisent sa santé physique et psychique. Son
estime de soi est également valorisée. Il précise que cette prise en soin influencera le bon
développement de la relation mère-enfant et donnera des bases solides à la future famille. »
(18) Pour lui, l’accouchement physiologique n’est pas simplement une absence
d’interventions mais bel et bien un tout qui englobe « la manière dont les femmes sont
accompagnées durant cette période » (18). Les apports de Monique Bydlowski y sont
également référencés, elle présente la période périnatale comme particulière sur le plan
psychologique. Selon elle, « la grossesse est une phase de crise maturative « qui contribue
au processus de formation d’une identité nouvelle » » et « un état particulier, un état de
susceptibilité ou de transparence psychique où des fragments de l’inconscient viennent à la
conscience ». « Ces remaniements du psychisme de la femme sont considérés comme
physiologiques, même s’ils peuvent parfois provoquer des modifications comportementales
mineures et transitoires comme de l’anxiété ou des problèmes de sommeil (Bydlowski,
2008). » (18)
Antiquité
Dans l’Antiquité, les femmes accouchent dans des positions verticales : à genoux chez les
Hébreux, en position demi-assise sur des chaises ou dans des lits, chez les Romaines et les
Grecques (10).
7
À partir du XVIIIe siècle
À partir du 18e siècle, en France, apparaissent les « chirurgiens accoucheurs ». Ils décident
d’aérer les lieux d’accouchements, de faire partir les femmes présentes et font régner le
silence. Ils introduisent l’instrumentation et la position gynécologique car elle est plus
pratique pour eux et jugée plus digne pour les femmes. Mauriceau démocratise
l’accouchement sur le lit. Aucune diminution de la mortalité maternelle n’est observée mais
petit à petit, plus d’enfants réussissent à être dégagés du bassin de la mère, vivants ou
morts. À la même époque, en Angleterre le fauteuil d’accouchement et le latérocubitus sont
très répandus. Ce sont ces chirurgiens accoucheurs qui initient la formation des sages-
femmes avec Madame Du Coudray. Ces dernières sont formées d’après les pratiques des
chirurgiens, changeant l’environnement de l’accouchement et adoptant une attitude plus
distante par rapport à la souffrance du travail et plus autoritaire (10) (19) (Annexe 3).
Le XIXe siècle
Au 19e siècle, les sages-femmes s’occupent uniquement des accouchements naturels. Ce
siècle est aussi celui de la découverte, en 1840, des drogues anesthésiantes et analgésiques
comme le chloroforme. Elles sont largement utilisées au Royaume-Uni mais les médecins
français sont sceptiques à leur égard, craignant l’inertie utérine et les hémorragies de la
délivrance. Encore une fois, seulement les médecins ; les hommes peuvent les utiliser. En
1870, l’apparition de l’asepsie, de l’antisepsie et de la stérilisation font véritablement
diminuer la mortalité maternelle (19) (Annexe 3).
Le XXe siècle
Au début du 20e siècle, les femmes riches accouchent toujours à leur domicile, refusant
l’hôpital, qui est réservé aux pauvres. L’hôpital n’est pas très attrayant puisqu’il est le lieu de
nombreuses épidémies comme celles de la fièvre puerpérale, récurrentes jusqu’en 1880, qui
déciment les nouvelles accouchées (19).
En 1950, le lieu d’accouchement est désormais l’hôpital. Les femmes y vont en quête de la
non-douleur que la péridurale, importée des pratiques britanniques, et pour laquelle elles se
sont battues, leur promet. Ainsi, dans les années 1970-1980 apparaissent le monitoring,
l’échographie et la péridurale (19,20), aggravant encore la limitation des mouvements
pendant le travail (10). Ainsi, dans le déplacement du lieu d’accouchement de la maison à
l’hôpital ont été perdus :
- l’opportunité pour la femme de vivre son travail dans un environnement familier,
- le personnel proche ; la relation de confiance entre la parturiente et la sage-femme,
- le soutien continu,
- la croyance profonde que la naissance est un événement social, normal et
physiologique (21).
8
Face à tous ces changements, les femmes réclament un retour à la physiologie (10) (22) :
« En 1944, le premier « free-standing birthing center » est créé à New- Mexico » (10)
(22).
« En 1969, apparaît la première « birthroom », chambre de naissance où la femme
reste durant son accouchement et le post-partum » (10) (22).
« En 1975, les « free-standing birthing centers », indépendants des hôpitaux et tenus
par des sages-femmes ou des médecins généralistes se multiplient. En 1987, existent
aux États-Unis 160 free-standing birthing centers et 80 % des 3 700 maternités ont
une chambre de naissance (birthroom) » (10) (22).
« Dix ans plus tard, les Maisons de naissance se développent en Europe » (10) (22).
En 1987 à Berlin, s’ouvre le « premier centre de naissance librement choisi », conçu
comme une alternative à la naissance à l’hôpital. » (10) (22).
9
Figure 1 : Les différents stades de travail (16)
10
Figure 2 : L'accouchement d'un point de vue mécanique
V.1.4 La réalité de la pratique en France
« À l’heure actuelle, les résultats périnataux en France demeurent parmi les moins
satisfaisants en Europe malgré une très forte médicalisation. » (25). Le milieu de la naissance
semble être en crise, en témoignent les nombreuses manifestations des sages-femmes
demandant une reconnaissance et des effectifs accrus (26) (27).
Les autorités de santé reconnaissent que la période périnatale, et donc son
accompagnement, est importante pour l’état de santé de la femme ainsi que celui de
l’enfant. Mais « l’offre de soins peine à s’élargir » (25).
Malgré des recommandations précises de l’OMS et de l’ensemble des autorités de santé
françaises concernées (HAS, CNGOF, CNSF) (9) (16), les conditions de travail des sages-
femmes ne leur permettent pas de « garantir à leurs patientes ni les conditions, ni le lieu de
leur accouchement » (25).
Par exemple, certaines pratiques sont non recommandées par l’OMS : rasage du périnée,
lavement, cardiotocographe pendant le travail, soulagement de la douleur pour prévenir le
travail prolongé et réduire le recours à l’accélération du travail, préparation vaginale, gestion
active, amniotomie seule, amniotomie précoce et ocytocine, ocytocine pour prévenir le
travail prolongé, fluides en intra-veineuse pour réduire la durée du travail, épisiotomie de
routine ou large emploi, expression abdominale, massage utérin. D’autres pratiques sont
recommandées : choix du praticien, soutien continu, possibilité de boire et manger, de
choisir sa position, administration d’utérotoniques pour prévenir l’HPP, clampage tardif du
cordon, traction contrôlée du cordon (9).
On remarque une utilisation massive de l’ocytocine de synthèse et même au-delà des
indications classiques ; 64% des femmes en travail reçoivent de l’ocytocine de synthèse au
cours du travail alors que plus de la moitié d’entre elles (58%) étaient en travail spontané.
Les effets secondaires de l’ocytocine de synthèse étant l’HPP et l’hyperstimulation utérine,
cette dernière augmentant le taux d’hypoxies fœtales et de césariennes.(28)
Les délais d’absence de progression du travail conduisant à une administration d’ocytocine
varient selon les pays (16) (28). En France, « en phase active de travail, la vitesse de
dilatation est considérée anormale si elle est inférieure à 1 cm/4 h entre 5 et 7 cm ou
inférieure à 1 cm/2 h au-delà de 7 cm (NP2), il est alors recommandé de proposer une
intervention : une amniotomie si les membranes sont intactes ; une administration
d’oxytocine si les membranes sont déjà rompues et les contractions utérines jugées
insuffisantes (AE). » (16).
Chez les femmes à bas risque, 50% ont eu une de ces quatre interventions : déclenchement
artificiel, césarienne, extraction instrumentale et épisiotomie. Ce pourcentage augmente à
70% pour les primipares (4). 30% des césariennes avant travail étaient potentiellement
évitables (4). Le déclenchement sans indication médicale représenterait 14% de l’ensemble
des déclenchements (4). La fréquence des interventions obstétricales est démultipliée en
11
secteur privé, avec pour cause, la crainte des poursuites médico-légales, les contraintes
organisationnelles et la préservation de la qualité de vie des médecins (4).
« Il existe actuellement une tendance à la médicalisation de la grossesse, avec une
augmentation du nombre des interventions obstétricales au moment de
l’accouchement, dans l’objectif d’accroître la sécurité et d’améliorer la santé de la
mère et du nouveau-né à la naissance. Les césariennes sont particulièrement
concernées : en France, entre 1995 et 2010, leur taux global est passé de 15,9 % à
21,0 % et celui des césariennes avant travail, plus spécifiquement, de 8,5 % à 10,9 %»
(4).
Concernant l’utilisation de la péridurale, l’ALR est la méthode la plus efficace pour soulager
les femmes mais entraîne plus de recours à l’ocytocine de synthèse et plus de naissances
instrumentales (29). La Cochrane souligne également l’augmentation des naissances
instrumentales avec la péridurale mais aussi un taux accru de détresses fœtales, même si les
chiffres ne sont pas significatifs (30). La fonction motrice est mieux conservée si les bolus
intermittents sont utilisés. L’ALR associée aux boissons claires augmentent le bien être
maternel. Pour autant, l’ALR n’exclut pas une prise en charge comportementale de la
femme : hypnose, sophrologie, acupuncture, accompagnement bienveillant et continu. (29)
De plus, les pratiques ne sont pas uniformes à travers la France. L’accès aux différentes
possibilités qui encouragent la physiologie est très hétéroclite. La possibilité de déambuler
sous péridurale n’est présente que dans 9 % des établissement (29). Dans la grande majorité
12
des cas, il n’est pas possible de choisir son praticien, contrairement à ce que prévoient les
lois (25). « Quoi de plus normal que de choisir la personne avec qui on va accoucher ?» (20)
Concernant les maisons de naissances, seulement 500 femmes y ont effectivement accouché
en 2018 (31). « Or, il y a eu 1 000 naissances à domicile, soulève Chloé Barasinski, sage-
femme. On voit émerger un courant souhaitant des naissances non assistées » (27). La
France compte aujourd’hui 8 maisons de naissances (29).
Aux Pays-Bas, selon les sources, 16 à 30% des femmes accoucheraient à domicile « avec de
très bons résultats en termes de mortalité maternelle et infantile et de complications
obstétricales » (30) (34).
En Allemagne, « plus de 1,5 % des femmes allemandes ont le projet d’accoucher ailleurs qu’à
l’hôpital (...) environ les deux tiers de celles-ci le réalisent » (34)
En Autriche, Allemagne et Suisse, « l’accouchement en maison de naissance est couvert par
la Sécurité sociale. » (34)
En Belgique, les sages-femmes travaillent de manière autonome. « Elles peuvent faire partie
de l’institution ou être libérales accréditées (…) Il y a plusieurs maisons de naissance isolées
(…) Les accouchements programmés à domicile augmentent de manière continue et
représentent actuellement environ 1 % des naissances. » (34)
Au Canada, 12 maisons de naissances existent et « la pratique autonome des sages-femmes
continue d’être évaluée régulièrement et s’est élargie depuis au domicile et aux hôpitaux. »
(34)
En Nouvelle-Zélande, 9,7 % des accouchements ont eu lieu dans des midwife led units
(MLUs) en 2012 (17). Des études néo-zélandaises ont mis en évidence des différences nettes
entre les naissances à l’hôpital et celles à la maison. À l’hôpital, il y a plus de gestion de
douleur pharmacologique, plus d’expositions aux interventions obstétricales et plus d’HPP
(12% à l’hôpital contre 2,7% à la maison). Il y a moins d’AVB spontanés ; 79,3% à l’hôpital
contre 95,4% à la maison. L’idée que l’unité obstétrique est l’endroit le plus sûr pour
accoucher semble dépassée (21).
Dans ce pays, est accordée une large importance à l’environnement d’accouchement et aux
sens internes de la sage-femme : son intuition, ses savoirs ancestraux (comme la palpation
des contractions à la main), sa flexibilité quant aux examens vaginaux, si la présentation et
l’engagement sont normaux, les contractions évidentes, le travail pas trop long et le cœur
fœtal normal. Parmi ses compétences, doivent figurer la croyance profonde au processus
13
physiologique de la naissance, et la confiance de prévenir ou de gérer les problèmes arrivant
sans technologies (21).
Dans les petites unités, les sages-femmes n’ont pas accès à la péridurale, pour aider les
femmes à gérer leur douleur, elles les laissent faire du bruit, se mobiliser, leur appliquent
des bouillotes sur le dos et le pubis, proposent des massages, de l’homéopathie, des
douches, le bain. Elles montrent également différentes positions : s’asseoir sur les toilettes,
se balancer, presser sur les articulations coxo-fémorales, déambuler. Tout cela est permis
par le monitoring intermittent et le soutien continu. (31)
V. 2.1.1 La péridurale
15
- augmentation du risque d’extraction instrumentale car elle inhibe le réflexe
de Ferguson (36) ce qui diminue voire inhibe l’envie de pousser (3),
- perte de l’instinct, passivité (8),
- limite les mobilités « Un des corollaires à ce mode d’analgésie est le fréquent
bloc moteur. Pour des raisons évidentes de sécurité, la péridurale est donc
souvent associée à des positions d’accouchements horizontales afin de limiter
le risque de chute ». La péridurale déambulatoire reste pour l’instant
marginale dans notre pays (1).
Les femmes sous péridurale aurait trois fois moins de chance d’initier l’allaitement dans les
4h qui suivent la naissance et deux fois plus de chance de donner des biberons que les
femmes n’ayant pas recours à la péridurale (39). La péridurale diminue la douleur, la peur et
la libération de catécholamines au moment de l’administration mais ces paramètres
augmentent à nouveau par la suite (40). La péridurale ne diminue pas la libération de
cortisol (40). Sans péridurale, le temps de travail diminue de 1h22 min (3). 50% des femmes
qui souhaitent accoucher sans y arrivent (3). Cependant, accoucher sans péridurale se
prépare et nécessite de comprendre le rôle capital que jouent les hormones au moment du
travail.
16
Figure 5 : Rôles de l'ocytocine
Outre son rôle dans les contractions utérines, l’ocytocine permet donc de moduler la
douleur puisqu’elle agit à tous les niveaux de nociception et de traitement de la douleur ; du
système périphérique jusqu’au niveau rachidien et supra spinal. Cela entraîne une
diminution rapide de la transmission du message nociceptif et une analgésie par action
périphérique (43). Comme elle diffuse à travers tout le SNC, on lui attribue des effets
analgésiques indirects. En modulant l’amygdale (centre des émotions et des
comportements), elle améliore l’humeur et est anxiolytique (43). D’ailleurs, dans les
situations de stress en général, il y a une libération d’OT au niveau central et périphérique
17
(43). Lors de l’accouchement la quantité d’OT au niveau central est bien supérieure à celle
au niveau périphérique. Il est donc nécessaire de considérer l’ocytocine et son système
comme un tout et pas seulement comme une aide à l’accouchement (39).
Au niveau moléculaire, les OTR sont présents partout dans le corps mais surtout au niveau
du système limbique, de la colonne vertébrale, du cœur, des intestins, du tissu immunitaire,
de l’utérus, des seins. Ces récepteurs sont couplés à la protéine G, ce qui signifie que le
calcium intracellulaire est important pour leur bon fonctionnement et donc pour les
montées de lait et les contractions utérines (39). De plus, les OTR sont soumis à la régulation
épigénétique. La méthylation rend sélectivement les gènes silencieux. « (…) si le gène OTR
est réduit au silence, moins d'OTR sera disponible sur la membrane cellulaire. À son tour,
l'OTR est moins disponible pour se lier à l'ocytocine, ce qui peut entraîner des résultats
biologiques et comportementaux diminués » (39). La période postnatale immédiate est
décrite comme sensible chez les mammifères (observé chez les rats), à ce moment
l’environnement peut moduler la méthylation de l’ADN (39). Ainsi, les modifications
épigénétiques jouent un rôle dans la cognition sociale, dans la réactivité au stress et dans les
troubles du comportement social (39).
L’ocytocine de synthèse
Elles ont en commun surtout leur nom, il est donc essentiel de préciser les différences qui
séparent l’ocytocine endogène de l’ocytocine de synthèse. L’ocytocine de synthèse, parfois
appelée Pitocin ou Syntocinon est utilisée pour accélérer le travail, lorsque celui-ci semble
stagner. D’après les RCP de 2020 (16), l’administration d’ocytocine est réalisée dans les cas
suivants :
18
Seulement, l’action de l’ocytocine de synthèse est beaucoup moins étendue que l’OT. Elle ne
possède pas d’effets centraux de modulation de la douleur et anxiolytiques (43) puisqu’elle
est administrée en périphérie et ne traverse pas la barrière hémato-encéphalique en
quantité suffisante (36). Elle augmente même la douleur car elle produit des contractions
plus fortes, plus fréquentes et plus longues (36).
Aussi, l’ocytocine de synthèse n’est pas sans impact sur l’OT. Les OTR peuvent être régulés à
la baisse, de 300 fois (les récepteurs saturés s’internalisent, cela est réversible mais prend
plusieurs heures) si le travail est induit ou augmenté par Pitocin (39). Dans le cas d’une
exposition prolongée, elle diminue la sensibilité des récepteurs utérins à l’ocytocine
endogène et augmente le risque de saignement en post partum (36). Pour finir, elle nuit à la
libération d’OT en début d’allaitement et favoriserait l’anxiété ainsi que la dépression en
postpartum (36).
Les conséquences de l’exposition à Pitocin concernent aussi les enfants (39) : diminution des
scores d’APGAR, augmentation des admissions en service de soins intensifs de néonatologie,
augmentation de 30% de la morbidité, deux fois plus de problème de déficit de l’attention. À
noter que chez les animaux, l’exposition précoce des petits à l’ocytocine a des conséquences
négatives sur le comportement social et la gestion d’expériences stressantes (39).
L’endorphine
19
physiques et aux postures adoptées (40). La sécrétion d’adrénaline est activée s’il se produit
une activité mentale désagréable ou agréable (40).
Leur activation pendant le travail produit des effets plutôt néfastes. Avec le cortisol,
l'adrénaline redirige l'énergie vers le cerveau, les muscles et le cœur (44).
L’adrénaline diminue l’activité utérine (40). La noradrénaline augmente l’activité utérine de
façon anarchique (40). Concernant les hormones du stress en général, des taux supra-
physiologiques au cours du travail peuvent diminuer les contractions par un effet bloquant
sur l’ocytocine (36). Des taux supra-physiologiques après l’accouchement peuvent diminuer
la contractilité utérine et augmenter le risque d’HPP (36).
L’adrénaline a également un impact sur le flux sanguin utérin et la perfusion placentaire. Si
le corps est en situation de stress, le sang est redirigé vers les poumons et le cerveau, c’est le
« fight or flight ». Or, même une petite diminution de volume de sang passant par le
placenta peut avoir un impact sur le bien être fœtal et possiblement engendrer une détresse
fœtale (21).
Dans le concept de la « Fear cascade » de Maralyn Foureur (cascade de la peur en français)
(45), si le stress augmente jusqu’à produire de l’adrénaline, cela a un impact sur l’ocytocine.
La conséquence sera un ralentissement du travail car les contractions diminuent ou
deviennent incohérentes et une augmentation de la douleur est observée. Si cette cascade
survient, elle mène aux deux principales raisons d’interventions : l’inertie utérine et/ou la
détresse foetale (21).
20
péridurale, moins de dystocie, moins de douleur ressentie et plus de satisfaction des
femmes (36).
Le CCSSNC (contrôle des centres supérieurs du SNC) permet de moduler la douleur en
détournant ou en concentrant l’attention de la femme : soutien pendant le travail, yoga,
relaxation, visualisation, respiration, autohypnose, restructuration cognitive, méditation,
aromathérapie, musique (traitée par l’hémisphère droit, cela stimule l’endorphine et altère
la perception), administration de placebo. Une méta-analyse comparant l’approche
traditionnel au CCSSNC montre, dans le deuxième cas, moins de péridurales, moins de
césariennes, moins d’extractions instrumentales, moins d’ocytocine synthétique utilisée, une
diminution du temps de travail et une augmentation de la satisfaction des femmes.
Lorsque les approches sont combinées, comme le soutien intra-partum et la théorie du
portillon ou le CIDN, moins de césariennes, d’extractions instrumentales et de péridurales
sont observées, le temps de travail diminue car le stress, la peur et l’anxiété sont enrayés. En
effet, il ne s’agit plus de soulager la douleur mais de composer avec (36).
L’effet des environnements sur nous a déjà été remarqué et étudié en urbanisme. Le
problème du design hospitalier est qu’il répond surtout aux besoins de fonctionnalité.
Seulement, le design hospitalier a impact sur les patientes et sur le personnel. En effet, plus
la salle est équipée, plus le personnel a tendance à être interventionniste (21).
L’environnement n’est pas juste une localisation mais aussi un espace spirituel et
émotionnel (21). Un environnement calme, des encouragements de la mère et une attitude
positive du praticien ont un rôle important dans la production des hormones et donc dans la
progression physiologique du travail (36). Il semble nécessaire d’éviter toute stimulation du
néocortex. Ces stimulations peuvent être :
- le langage ; parler. Il faut éviter de poser des questions trop terre à terre (42),
- les lumières vives (42),
- le sentiment d’être observée. Tout appareil pouvant être perçu comme un moyen
d’observation doit être utilisé avec prudence : appareil photo, monitoring fœtal (Chez
les animaux pour pallier à cela, les animaux nocturnes accouchent le jour et les
animaux diurnes accouchent plutôt la nuit) (42),
- la libération de catécholamines associée aux situations de stress (42).
- lumière tamisée ou naturelle (21) (36) (42), selon les préférences de la femme,
comme pour la température de la pièce (31),
- silence, calme ou musique selon ses préférences, isolation phonique par rapport
aux autres chambres (21) (36) (40),
21
- sentiment de sérénité, confiance, protection (36) (40), sécurité (ancestralement il
était trouvé dans l’accompagnement par les mères, les femmes du village) « les
femmes en travail n’ont pas besoin d’un coach » (42),
- besoin d’intimité (40) (42), un protocole d’entrée du personnel médical dans la
chambre devrait exister et ils devraient venir le moins possible (31). Les méthodes
non pharmacologiques de gestion de la douleur sont plus efficaces lorsque les
professionnels de santé évitent de déranger la femme en travail (36). Une étude sur
les rats montre ce besoin d’intimité. Les rats ont tourné le dos à la caméra au
moment où le travail a commencé et ont donné naissance dans la partie la plus au
fond et la plus sombre de la cage (31),
- confort : ne pas avoir faim ou soif, la femme peut ramener des objets familiers pour
recréer un « home like birth environment » (environnement de naissance comme à la
maison) (40), la fenêtre de la chambre donne sur un environnement naturel, le sol est
souple (21),
- permettant le mouvement libre de la femme en travail (40).
La création des salles physiologiques a permis d’approcher cet environnement optimal qui
ressemble à la maison (47). Cependant, en France, l’accès à ces salles constitue une offre
très disparate (12).
En Nouvelle -Zélande, un outil a été créé, le « birth unit design spatial evaluation tool » (21),
permettant d’optimiser l’environnement des unités de naissance. Plusieurs caractéristiques
sont importantes :
- caractéristiques affectant la cascade de la peur, le lieu doit plutôt ressembler à un
environnement domestique que médical
- caractéristiques de facilité, pour l’accès au bain par exemple
- aspect esthétique
- éléments essentiels de support pour les femmes et la famille par l’accès à la
nourriture et aux boissons ainsi que l’hospitalité pour les accompagnants (21).
Concernant l’attitude des personnes qui entourent la femme en travail, un soutien continu
diminue la fréquence des interventions (3). L’aidant (le père ou autre) a un rôle primordial et
empathique. Sur le plan affectif, il encourage et rassure, sur le plan physique il peut
s’adonner à des massages, aider au changement de position, il est aussi là pour relayer les
informations quant à la progression du travail et permet à la femme, dont l’état de
conscience est altéré de défendre ses intérêts ; il l’aide à exprimer ses désirs (36).
Ainsi, un bon fonctionnement des hormones implique que la mère se sente protégée, en
sécurité et que son besoin d’intimité soit respecté (36). D’ailleurs, lors des interventions
obstétricales, pour rétablir la physiologie hormonale, le peau à peau et le soutien de la mère
sont favorisés (36).
22
V.2.1.5 Hormones et attachement
D’après Michel Odent, pour une bonne délivrance, un bon attachement, un allaitement
réussi (si souhaité), le facteur environnement est important, puisqu’il impacte les hormones
(42).
Le pic de catécholamines permet le réflexe d’éjection du foetus et l’état alerte de la maman
et du nouveau-né. Chez la mère, cela lui permet de recevoir et accueillir son bébé et chez le
bébé, cela lui permet de garder les yeux grands ouverts ; le protoregard peut avoir lieu. Tout
cela se produit si le besoin d’intimité est respecté (42). Marc Pillot souligne l’importance du
protoregard : « Pour la maman, le premier regard de son bébé crée un « élan maternel »
indéfectible. Pour le nouveau-né, la rencontre d’un autre regard humain l’humanise et le
transforme en être de conscience et de pensée, en être de désir, toujours à la recherche de
l’absolu origine » (48).
Après la naissance, le pic d’ocytocine est souvent plus élevé que pendant le travail et la
libération de beta endorphines par la mère et par le bébé pendant l’accouchement permet
de créer cette dépendance : l’attachement. Les beta endorphines étant des opiacés. Le post
partum est une période sensible puisque toutes ces hormones, hormis les catécholamines,
restent présentent et continuent de favoriser l’attachement, le maternage et l’adaptation du
nouveau-né (42).
Par exemple, lors d’un AVB, l’augmentation des beta endorphines pendant le travail permet
la libération de prolactine et d’ocytocine de manière pulsatile pour l’allaitement. Alors que
dans les césariennes, il n’y pas d’augmentation significative de prolactine 20-30min après le
début de l’allaitement (42). En périnatal, des niveaux bas d’ocytocine sont associés à une
augmentation des dépressions deux semaines après l’accouchement (39).
Les modèles animaux montrent bien les mécanismes d’attachements et l’importance des
hormones. Même si ceux des humains sont plus complexes (39). Chez les brebis, l’anesthésie
empêche l’ocytocine centrale d’être libérée, les petits sont alors abandonnés à la naissance.
Chez les campagnols, lors de naissance par césarienne, une augmentation des
comportements infanticides est observée (39). Des liens sont établis entre la séparation
précoce mère-enfant et la sexualité génitale de l’adulte chez les singes (42). L’injection de
sang de rates mères dans l’organisme de rates vierges fait développer à ces dernières des
comportements maternels.
23
V.2.2.1 Positions lors de l’accouchement
Les positions adoptées lors de l’accouchement sont un vaste débat et pourtant le désintérêt
à leur égard est seulement en train de s’inverser tout doucement. En effet, les positions sont
très peu répertoriées dans les comptes rendus d’accouchement (1) (10) et les études sur le
sujet occultent certains paramètres de mesures (1). D’après les RCP, « il n’existe pas de
posture particulière ayant fait preuve de sa supériorité (NP2). En l’absence de contre-
indication et sous réserve d’une surveillance maternelle et fœtale préservée, il est
recommandé d’encourager les femmes à adopter les postures qu’elles jugent les plus
confortables lors du second stade du travail (AE). » (16)
De manière générale, 86 % des femmes accouchent en position gynécologique ou décubitus
dorsal (49). 84% sont en position horizontale lors de la phase de descente (3) et 80 à 90%
sont en positions horizontales lors de la phase d’expulsion qui lui fait suite. Les positions
horizontales regroupent la lithotomie, le décubitus dorsal avec les cales pieds ou le
décubitus dorsal avec les cuisses en adduction, concept introduit par Mme De Gasquet (3).
Figure 7 : Position allongée sur le dos avec grande flexion et rotation externe des fémurs
(Calais-Germain & Vivès Parès. 2009. p 120)
Dans certains autres pays, la tendance des positions horizontales est globalement la même.
Une étude suédoise montre que 83.9% des naissances s’effectuent en positions horizontales
(1), une tendance similaire est retrouvée au Brésil où cela représenterait 82,3% des
naissances.
La position gynécologique, dite de Mauriceau, s’est répandue pour faciliter « l’intervention
obstétricale et la surveillance de la progression du travail en offrant un large accès au
périnée de la parturiente. » (1)
« Les positions que les femmes prennent en salle d’accouchement sont donc
largement influencées par ces contraintes de surveillance du travail. » « Dans une
recherche permanente du contrôle du risque résiduel propre à l’aviation, les
maternités ont ainsi systématisé la surveillance de rythme cardiaque fœtal en
continu. » (1)
24
Simplement, la position gynécologique ne semble pas être la plus optimale. Tout d’abord,
elle est défavorable pour le périnée (10). Les déchirures des différents degrés sont plus
observées lorsque des positions couchées ou semi-couchées sont adoptées. Les déchirures
des 2e, 3e et 4e degrés sont plus fréquentes si la femme est prise en charge couchée sur le
dos, par un médecin et en milieu urbain. A contrario, on retrouve trois fois plus de périnées
intacts, mais plus de déchirures de 1er degré si une liberté posturale est présente, et que
l’accompagnement se fait par une sage-femme, en milieu rural (10). « En position
gynécologique, l’anatomie du bassin et la mécanique obstétricale ne sont pas une aide à la
descente et à l’expulsion du fœtus car le bassin n’offre pas ses plus grands diamètres. » (8).
On observe également un syndrome cave en décubitus dorsal et donc une diminution
potentielle du retour au cœur droit, une hypotension, une hypoxie et une bradycardie
fœtale possible (8). « En 1985, l’OMS citée par Racinet (2008) recommandait déjà de ne pas
utiliser la position d’accouchement horizontale sur le dos pour l’expulsion » (10). Mais il
semblerait que les positions alternatives aient été abandonnées pour faciliter le travail du
praticien (10).
25
Si l’on s’intéresse aux pays en voie de développement et sans antalgie, la verticalité ou le
décubitus latéral sont plus représentés (8). À travers le monde, 18% seulement des cultures
optent spontanément pour une position horizontale au moment de leur accouchement (1).
D’après les travaux de Engelmann et Jarcho, « les femmes non influencées par les
conventions occidentales n’adoptent pas la position dorsale. Qui plus est, celles-ci changent
souvent de position au cours du travail » (1). Au Népal, « seulement 52.9% des
accouchements se font en position horizontale (allongée), tandis que 38,9% se font en
position accroupie et 8.3% en position debout. » (1).
Concernant les autres possibilités posturales, le ressenti et le vécu des femmes adoptant le
décubitus latéral (décrite en Annexe 5), semblent meilleurs. Avec cette position, leur
satisfaction augmente, un effet antalgique est remarqué pour les femmes sans péridurale, la
proximité avec le père est améliorée, puisqu’elles peuvent s’appuyer sur lui et l’intimité est
mieux préservée (8). En général, une diminution des douleurs est observée dans cette
position (36). Le décubitus latéral aurait comme avantage plus de périnées intacts, moins
d’épisiotomie par rapport au décubitus. Plus de délivrances incomplètes sont observées en
décubitus par rapport au DL (8,10). Il y aurait plus de périnées intacts en DL qu’en position
accroupie (10).
Ces résultats sont à nuancer puisque les études semblent parfois incomplètes (1).
Pour la position accroupie en particulier, une diminution de la phase expulsive de 4 min a
été mise en avant par la Cochrane mais cette différence n’est pas retrouvée dans les autres
études (1). Cette position apporte du confort puisqu’elle permet de s’affranchir de la
pression abdominale. Elle est d’ailleurs utilisée au quotidien comme position d’attente dans
certaines cultures (1). La position accroupie semble avoir un grand intérêt, mais il faut veiller
26
à la position des pieds de la femme en travail, ceux-ci doivent être à plat sur le sol (1). Un
travail de recherche en biomécanique montre que l’important n’est pas la position en soi
mais bien la position des cuisses et des lombaires, pour faciliter l’engagement du fœtus sans
dystocies (1). Cette idée sera développée dans la partie V.3.
Enfin, il est primordial de considérer le confort et le ressenti des femmes. Pour ces dernières,
le décubitus dorsal est une position difficile dans la première phase de travail et dans la
deuxième phase de travail, elles préfèrent le quatre pattes ou le DL (8,10).
« Le vécu et le bien-être des femmes en salle de naissance sont étroitement corrélés
au sentiment de liberté qu’une femme peut avoir au cours de son accouchement. Or,
ceci passe par la possibilité de faire varier les positions au cours du travail et de
l’accouchement » (1).
27
Figure 8 : Conséquences des différents types de poussée
La poussée à glotte ouverte ou expiration freinée a vu le jour grâce aux travaux de Mme De
Gasquet entre autres. Elle consiste en une contraction de la sangle abdominale et du
transverse, en particulier, ainsi qu’à une remontée du diaphragme. De ce fait, lors de la
poussée, il n’y a pas de descente des viscères, pas de contraction du périnée, pas de réflexe
myotatique des muscles périnéaux et pas de modification hémodynamique. Les APGAR sont
meilleurs avec ce type de poussée (3).
Le problème c’est que cette nécessité de guider les femmes dans leur poussée vient de la
péridurale car l’analgésie inhibe le réflexe de Ferguson (36) et diminue voire inhibe l’envie
de pousser (3). Quand la physiologie est respectée, la femme n’a pas besoin de guidage car
elle sent que « ça pousse » comme en témoigne Karine Laseva et Bernadette de Gasquet
(50) ; cela se fait tout seul. D’ailleurs, l’OMS met en avant que « les femmes dans la phase
d’expulsion de la deuxième phase du travail devraient être encouragées et soutenues à
suivre leur propre envie de pousser » et pour les femmes sous analgésie péridurale, il
faudrait « retarder la poussée pendant une ou deux heures après la dilatation complète ou
jusqu’à ce que la femme retrouve le besoin de pousser » (9).
28
V.2.2.3 “Hands on” versus “hands off”
Sont associées les manœuvres de Ritgen et celles de l’expulsion du reste du corps fœtal. La
première « consiste à aller « crocheter » le menton fœtal en arrière de l’anus maternel avec
une main, tout en ayant l’autre posée sur la tête fœtale, afin de contrôler la vitesse
d’expulsion » (Figure 11) (51). Après l’expulsion de la tête fœtale, l’étape suivante est la
vérification d’une éventuelle circulaire ; d’un cordon autour du cou. Puis, si la restitution
n’est pas spontanée, la sage-femme s’en occupe. Enfin, le soignant dégage les épaules du
fœtus (Figure 12 et 13) (51).
29
Figure 11 : Hands on - Manoeuvre de Ritgen (Lansac et al., 2016)
30
Figure 13 : Hands on - Restitution
Cette pratique est également définie comme une attitude de prise en charge par le
professionnel (52). Le « hands on » englobe également le massage du périnée et
l’application de compresses chaudes. L’hypothèse étant que cela créer un apport sanguin qui
favorise l'extensibilité des tissus, la relaxation des muscles et permet donc une diminution
des déchirures et de la perception de la douleur (53). En France, on retrouve les pratiques
suivantes : 90% de maintien de la tête fœtale, 54% de guidage et restitution de la tête
fœtale, 67% de dégagement des épaules. 50% des SF ne font pas de massage périnéal. Les
compresses chaudes sont utilisées par 45% des SF australiennes contre 24% des SF
françaises. Dans le même temps, 78% des sages-femmes pensent que la physiologie est
respectée dans leur gestion du travail (3). La pratique largement répandue du « hands on » a
pour objectif de diminuer le taux de déchirures, particulièrement celles des derniers degrés.
Les données de 2012 nous informent qu’en France, 46% des femmes accouchant par voie
basse d’un fœtus unique à terme ont eu une déchirure de 1er ou 2e degré et 0,8% une
déchirure du 3ème ou du 4ème degré (1,2% chez les primipares et 0,4% chez les multipares).
31
« Cette complication, extrêmement fréquente lors des accouchements par voie
basse, peut entraîner en post-partum une douleur (92%) (Andrews et al., 2008), des
saignements voire une hémorragie (44,5% des hémorragies du post- partum ont une
déchirure périnéale ou une épisiotomie parmi leurs étiologies) (Vendittelli et al.,
2016), une prolongation de la durée d’hospitalisation (Jiang et al., 2017) et, dans les
suites, une dyspareunie (41,5%) (Fodstad et al., 2016) » (3).
Les déchirures du périnée sont classées par degré, en fonction de l’importance de l’atteinte
anatomique (51). « Plusieurs classifications se recoupent. Celle du Royal College of
Obstetricians and Gynecologists (RCOG) et de l’OMS distingue quatre degrés de déchirures :
32
Figure 15 : Comparatif des classifications françaises et anglo-saxonnes
Le périnée intact quant à lui, décrit un périnée sans déchirure après un AVB. Cependant,
même si la peau est intacte, il peut y avoir des lésions internes ; des « éraillures au niveau
vaginal ». À l’échographie, jusqu’à 36% de lésions sphinctériennes ont été constatées sur des
femmes avec des périnées dit « intacts » (10).
En opposition à la méthode « hands-on », la méthode « hands-off » consiste à observer le
dégagement de la tête fœtale, sans poser les mains sur le périnée ou le pôle fœtal. On
distingue également la méthode « hands-poised ». Pour le National Institute for Health and
Care Excellence (NICE), cette dernière consiste à garder les mains à proximité du pôle fœtal,
prêtes à intervenir, dans les cas où l’expulsion serait rapide. Ces deux méthodes, « hands-off
» et « hands-poised », sont très utilisées dans les pays anglo-saxons et dans le Nord de
l’Europe. Elles favorisent un accouchement sans interventions extérieures (HAS, 2018). »
(51).
Les RCP 2020 soulignent que :
33
n’existe aucune donnée dans la littérature permettant de recommander ou non
l’accompagnement du mouvement de rotation de restitution de la tête fœtale. Les
données évaluant l’efficacité de l’application de compresses chaudes lors du 2e stade
du travail divergent et restent insuffisantes pour que cette technique puisse être
actuellement recommandée (AE). Il n’est pas recommandé de pratiquer le massage
périnéal durant le 2e stade du travail (grade C). » (16).
Le fait que la France compte moins de déchirure du 3e et 4e degré n’est pas attribué
clairement à la pratique du « hands on ».
« Le taux de périnées intacts et de déchirures de 1er et 2ème degré ne semblerait pas varier
en fonction de la méthode utilisée. Concernant les autres issues maternelles et fœtales, les
données ne permettent pas de conclure à un bénéfice supérieur de l’une des deux
méthodes. Aucune étude sur le vécu de l’accouchement par les femmes n’a été trouvée. »
(51). La méthode « hands off » semble produire un taux plus faible d’épisiotomies et de
douleurs périnéales 24 heures après l’accouchement par rapport au « hands on » (51).
L’application de compresses chaudes semble réduire les déchirures des 3e et 4e degrés (54).
Concrètement, les données ne montrent pas de supériorité d’une approche par rapport à
l’autre concernant le rapport bénéfices/risques pour la patiente, ainsi le choix devrait lui être
laissé après une explication claire des deux techniques.
34
V.3. La place de l’ostéopathie en obstétrique
V.3.1 Intérêt de l’ostéopathie en obstétrique
L’ostéopathie serait un véritable facilitateur lors de l’accouchement :
Une étude stipule que l’ostéopathie semble augmenter le temps de travail lorsqu’elle est
réalisée en antépartum, à raison de 7 séances de 20 min sur 9 semaines à partir de 30 SG
(61).
Ces résultats sont issus d’études composites, sur le plan méthodologique notamment et des
revues de littérature de ces différents travaux. Une étude compare un groupe exposé à
l’ostéopathie surtout au T3 par rapport à un groupe non exposé (58) quand l’une d’entre
elles, une étude de cas, propose d’observer l’effet d’une prise en charge ostéopathique
pendant l’accouchement (60). Une autre souligne l’intérêt de l’ostéopathie en intra-partum
en confrontant deux approches. Les décisions obstétricales prises par un
obstétricien/ostéopathe sont exécutées soit par un obstétricien/ostéopathe, soit par un
obstétricien /allopathe, constituant le groupe témoin. Cette étude est faite sur des patientes
en travail, sous péridurale et sous ocytocine. Dans cette étude la péridurale n’est pas
considérée comme un biais, les résultats soulignent même l’existence d’une synergie
35
ostéopathie - péridurale. L’ostéopathie permettrait de gommer l’effet indésirable de la
péridurale qu’est l’augmentation du temps de travail (58). Plusieurs travaux mettent en
avant les nombreux biais présents dans ces études, empêchant d’énoncer des indications
claires concernant les soins ostéopathiques en intra-partum notamment. Cependant, aucun
effet indésirable n’a été mis en évidence à ce jour (57).
36
Les indications et contre-indications présentées dans le tableau ci-après concernent surtout
la mère, d’après le cadre de cette étude, mais le même type d’information est disponible
pour les nourrissons. Les contre-indications sont par contre à connaître impérativement afin
d’éviter les pertes de chances (65), elles sont détaillées en Annexe 6.
En maternité, les médecins font appel à l’ostéopathie pour la mère : suivi de grossesse
(douleurs ostéo-ligamentaire, troubles digestifs et du sommeil), préparation à
l’accouchement, bilan post partum et pour l’enfant : difficulté de succion et d’allaitement,
torticolis congénital, colique du nourrisson, fracture de la clavicule, irritabilité du nourrisson,
hypotonie ou hypertonie d’axe, bilan systématique du nourrisson. Les troubles les plus
traités en maternité sont les défauts de succion et d’allaitement, les RGO, les nouveaux-nés
agités, les problèmes liés à l’utilisation de matériaux obstétriques, les douleurs pelviennes et
lombaires de la femme enceinte (2).
37
V.3.3 Encourager la physiologie des différents systèmes
Connaître les différentes pratiques physiologiques en obstétrique permettra de mieux
informer les patientes et donc de mieux les préparer d’un point de vue ostéopathique. Nous
allons ci-après nous intéresser à deux composantes importantes lors de la parturition : la
biomécanique et la gestion de la douleur. Ces deux éléments constituent évidemment une
liste non exhaustive du terrain d’action de l’ostéopathe dont la prise en charge se veut
globale, mais reflètent des éléments de notre compréhension du sujet. De brefs rappels
anatomiques seront fait pour compléter la compréhension de chaque partie.
Anatomie
Nous ne détaillerons pas précisément l’anatomie du bassin que l’on retrouve très complète,
notamment dans les tomes 1 et 4 du Kamina. En revanche, la localisation des différents
détroits, les axes du détroit supérieur (38) et l’anatomie des tissus mous semblent
importants à préciser.
Le détroit supérieur est un plan passant par le bord supérieur de la symphyse pubienne et le
promontoire sacré. Il existe quatre types de bassin, ayant des formes de détroit supérieur
différentes (38) (66), ces différentes formes sont présentées en Annexe 7.
38
Le plan du détroit moyen est délimité par le bord inférieur de la symphyse pubienne et les
épines ischiatiques. On parle d’engagement lorsque le fœtus a passé ce détroit (66).
Le détroit inférieur est délimité par l’arcade pubienne (branches ischio-pubiennes) en avant,
l’apex du coccyx et le bord inférieur des ligaments sacro-tubéraux en arrière. Il correspond
au plan de dégagement de la présentation lors de l’accouchement (66).
Par ailleurs, les connaissances sur le périnée semblent mauvaises, c’est pourquoi Géraldine
Giraudet et al., ont cherché à préciser son anatomie grâce à l’IRM (67) (68) (69), afin de
compléter les travaux de Kearney et al. (70). Parler du périnée est un abus de langage
puisque le pelvis est fermé par deux étages successifs, de haut en bas, le plancher pelvien ou
diaphragme pelvien et le périnée, constitué des parties molles.
Le plancher pelvien est comparable à un hamac constitué de deux muscles, l’élévateur de
l’anus (LAM) et le coccygien. Le LAM se divise en plusieurs muscles (70) :
- l’ilio-coccygien allant du pubis, de l’arcade de l’élévateur de l’anus et de l’épine
sciatique jusqu’au bord du coccyx et au ligament ano-coccygien,
- le pubo coccygien (ou pubo-viscéral), composé de trois faisceaux : le pubo-vaginal
(PV), le pubo-périnéal (PP) et le pubo-anal (PA) partant tout trois du pubis et se
terminant respectivement sur le tiers inférieur des faces latérales du vagin, sur le
corps périnéal et sur le sphincter anal. Le pubo-coccygien est en rapport avec le
sphincter externe de l’anus (EAS) et le hiatus urogénital,
39
- le pubo-rectal allant du pubis au rectum, qu’il ceinture, il se situe dans un plan
supérieur au pubo-coccygien.
Le corps périnéal (centre tendineux du périnée) se situe entre le vagin et le canal anal. C’est
une structure musculo-ligamentaire sous-cutanée qui n’a pas de limites spécifiques mais qui
est en continuité avec les tissus adjacents : les muscles du périnée (transverse profond et
superficiel, bulbo-caverneux et EAS) et le faisceau pubo-périnéal du LAM (67) (68) (69). Les
schémas sont présentés en Annexe 8. Des outils didactiques sous forme de vidéos ont
également été réalisés (67,69) (70).6
40
Ces connaissances précises sur l’anatomie des détroits du pelvis et des tissus mous,
associées à une expertise palpatoire des zones concernées, permet à l’ostéopathe de savoir
sur quelle structure il travaille ou souhaite travailler. L’ostéopathe pourra ensuite
rapprocher ces connaissances de l’anatomie vasculaire, nerveuse et fasciale, afin d’assurer
leur bonne mobilité. Selon le principe ostéopathique qui mentionne le fait que la structure
et la fonction sont en interrelation, une bonne mobilité des différents éléments anatomique
de chaque détroit facilitera la progression du fœtus.
Il paraît important de rappeler que le bassin (ilium, ischion, pubis) ne fonctionne pas seul
mais est associé au fonctionnement des éléments suivants : les articulations coxo-fémorales,
le sacrum, le coccyx, les lombaires, entre autres.
Deux mouvements spécifiques de l’accouchement sont importants à souligner : la nutation
et la contre-nutation (8,38) (71).
41
Lors de l’expulsion de l’enfant, c’est la nutation qui intervient. Le promontoire sacré part
vers l’avant et le bas, le coccyx en arrière. Un rapprochement des ailes iliaques est observé,
diminuant le diamètre promonto-rétro-pubien quand un éloignement des tubérosités
ischiatiques survient, augmentant le diamètre sacro-pubien et bi-ischiatique (8,38) (71). Ce
mouvement agrandit le détroit inférieur, il est obtenu par flexion des cuisses et limité par les
ligaments sacro-tubéraux, sacro-épineux et la torsion des ligaments axiles (8,38). L’appui du
bassin maternel empêche ce mouvement, sauf si le sacrum et le coccyx sont libres (8) (38)
(71). Assurer la bonne mobilité des structures impliquées dans ces mouvements facilitera
leur réalisation : sacrum, ilium, ischion, pubis, articulations coxo-fémorales, vertèbres
lombaires.
Concernant le fœtus, plus sa tête est fléchie (présentant son diamère occipito-bregmatique),
oblique sur un axe gauche, antérieure et synclite, meilleur est l’engagement (1,38).
42
Figure 23 : Différents degrés de flexion de la
tête fœtale, d'après Williams Obstetrics
Si elle est déplacée latéralement, elle est dite asynclite Ferru). On parle de dystocie lorsque
la progression naturelle du travail est entravée (1). Les dystocies d’engagement
représenteraient 4,5 % des accouchements (38). L’engagement peut déjà s’opérer avant
dilatation complète et même avant le début du travail obstétrical (1). Dans 57% des cas la
43
présentation se fait en OIGA, ci-dessous un schéma simplifié des variétés de présentation.
Les autres variétés de présentations ne seront pas développées ici mais sont illustrées en
Annexe 10.
La descente se fait au niveau du détroit moyen et est associée à une rotation de 45°, dans le
sens anti-horaire. L’occiput se retrouve alors sous la symphyse pubienne (38).
Le test d’accroupissement de Renzo Molinari peut être réalisé dans un but pronostic : « il
détermine si la fonction lombo-pelvienne permettra un bon engagement, une bonne
descente dans l’excavation et une bonne expulsion ». Il permet de mettre en évidence
d’éventuelles restrictions de mobilité à travailler en ostéopathie (55).
Ce test passe par la vérification de la symétrie du losange de Michaelis (55). Si une
asymétrie est présente, elle signe peut-être une déformation ou une inclinaison du pelvis.
Cela peut indiquer à l’ostéopathe quelle structure aller tester et donc favoriser la correction
de dysfonctions qui pourraient entraver la descente du fœtus.
45
Figure 28 : Schéma du losange de Michaelis
En plus de son action sur les structures impliquées, l’ostéopathe peut favoriser un bon
engagement du fœtus dans le détroit supérieur en faisant comprendre à la femme enceinte
deux éléments essentiels : la respiration et la position des cuisses et des lombaires. Les
travaux de Bernadette de Gasquet ont mis en lumière l’entité longtemps oubliée que
constitue le périnée. Elle déconstruit également les croyances sur les abdominaux en
présentant le transverse, très peu connu (50). Pour rappel, le muscle transverse est le plus
profond des muscles antéro-latéraux de l’abdomen. Il part des deux tiers antérieurs de la
crête iliaque, des fascias iliaques et thoraco-lombaires, de la face interne des cartilages
costaux 7 à 10 et des côtes 11 et 12, ses fibres se mêlant au diaphragme, pour se terminer
en une aponévrose qui participe à la formation de la gaine rectusienne. Il est innervé par les
46
nerfs intercostaux 7 à 11, le nerf subcostal et le nerf ilio-hypogastrique. « Son déficit
entraîne une antéversion du bassin et accentue la lordose lombaire. En décubitus dorsal, le
décollement de la tête est difficile, voire impossible. » (72).
Un bon exercice pour entrainer son périnée et son transverse est la respiration. À
l’expiration, le diaphragme remonte et le ventre se creuse par action du muscle transverse,
et à l’inspiration, le diaphragme et le périnée descendent et le ventre se détend (on
remarque qu’il n’y a pas de notion de « rentrer le nombril » ou de « gonfler son ventre »).
Cet exercice permet notamment de conscientiser le muscle transverse, l’image pouvant être
donnée lors de l’expiration est : de se grandir, d’allonger le dos et de faire comme de la buée
sur une vitre avec la bouche (50). L’application pour l’accouchement se trouve dans le dicton
« Femme qui vomit, femme qui accouche ! ». En effet, au cours du vomissement, le
diaphragme remonte brusquement sous l’effet de la contraction du transverse inférieur,
attirant le périnée qui s’ouvre. Si un tel mouvement peut être reproduit, l’utérus est alors
remonté, le transverse appuie sur la tête du bébé pour lui permettre de mieux fléchir sa tête
et d’être dans le bon axe d’engagement (50). Ce mouvement est semblable à la fausse
inspiration retrouvée dans Uddiyana bandha en yoga (73), décrit en Annexe 12.
L’ostéopathe aura pour rôle de vérifier l’absence de dysfonctions au niveau du périnée, du
diaphragme, du transverse et de leurs innervations respectives, ainsi que la bonne
compréhension des mécanismes dynamiques par la patiente.
A propos du positionnement des cuisses et des lombaires, l’hyperflexion des cuisses place le
plan du détroit supérieur dans le bon axe par rapport à la progression du fœtus et la cyphose
accentuée du rachis lombaire (délordose) permet de faciliter la rotation du fœtus. La lordose
47
lombaire ne semble pas influencée par le positionnement des cuisses, ainsi la délordose est
compliquée à mettre en place en position gynécologique. Il faudrait que la patiente « écrase
une main placée dans son dos », ce qui semble peut réalisable pendant la poussée par
exemple (1). D’après Kamina, en position debout, si l’antéversion est trop importante, le
plan du détroit supérieur se verticalise et la présentation aurait tendance à buter contre la
symphyse, ce qui n’est pas optimal pour l’engagement (en bleu sur le schéma) (66). La
rétroversion du bassin et la verticalisation de la symphyse pubienne faciliterait l’engagement
et seraient obtenues en position assise inclinée en arrière à 45° (en rouge sur le schéma)
(66).
Pour le passage du détroit moyen, la position qui rétrécit le plus le diamètre bi-épineux
(détroit moyen) est la position gynécologique. En faisant adopter aux femmes une position
en adduction et rotation interne des coxo-fémorales ; genoux en dedans, la distance bi-
épineuse augmente de 2 cm, ce qui est énorme et non négligeable, car cela représente un
gain de 6,28 en terme de circonférence (50). Encore une fois, l’ostéopathe a un rôle
d’information de la patiente et de vérification de dysfonctions éventuelles pouvant
empêcher le bon fonctionnement des structures impliquées.
49
Enfin, l’ostéopathe peut montrer des exercices permettant de faire sentir à la femme
enceinte les différentes articulations de son bassin et les mobilités associées en la guidant
(38), elles sont présentées en Annexe 13. Il peut également présenter les positions qui
facilitent le bon engagement et la descente du fœtus et soulagent les douleurs, à retrouver
en Annexe 14.
L’objectif étant que la femme soit un maximum en mouvement durant son travail, car cela
diminue les douleurs et facilite le bon engagement et la descente fœtale (36). L’ostéopathe
va aider la patiente à mieux se connaître et utiliser son corps (74).
L’éducation thérapeutique
50
Figure 33 : Une définition multiple de l'éducation thérapeutique du patient
Dans un premier temps, l’ostéopathe peut aider la patiente à comprendre sa douleur. Butler
stipule que l’éducation thérapeutique a un impact sur la douleur. L’information nerveuse
descendante peut altérer les messages douloureux, ainsi la connaissance et la
compréhension de la douleur peuvent aider à la gérer efficacement. L’intensité de la douleur
n’est pas forcément en rapport avec les dommages tissulaires subis : « C’est le cerveau qui
décide si quelque chose fait mal 100% du temps » (44). Pour que la patiente comprenne sa
douleur, cela passe par des explications. Karine Laseva propose d’expliquer ce qui fait mal au
moment de la contraction (le col qui s’étire) puis pendant la descente, soit les douleurs
osseuses et l’étirement des structures.
Avec les informations récoltées précédemment, il semble important d’expliquer le
cheminement du bébé pendant l’accouchement et de détailler les points anatomiques
essentiels à la compréhension de la patiente. Le rôle des hormones dans la douleur a été
abordé dans « V.2.1 Gestion de la douleur », il est donc important d’être didactique sur le
sujet. Cela peut se faire avec différents supports : description, schéma, matériel didactique
(comme un bassin osseux avec un poupon).
51
Comme vu dans la partie « V.2.1 Gestion de la douleur », la douleur n’est pas qu’une
question de nociception, mais elle englobe bien plus d’éléments. Certains d’entre eux
participent à la sensibilisation du système d’alarme. Les contributeurs à la douleur sont les
suivants (79) :
• Lésions tissulaires,
• Déficits physiques,
• Habitudes de mouvement,
• Facteurs psychologiques et émotionnels : peur, catastrophisme, dépression,
anxiété, rumination, angoisse,
• Facteurs sociaux, mode de vie et santé : sommeil, stress, équilibre pro/perso,
obésité, état de santé général,
• Stratégies d’adaptation,
• Croyances (79).
52
VI. DISCUSSION
Nous cherchions à savoir quels éléments de prise en charge ostéopathique permettent
d’optimiser la physiologie lors de l’accouchement, chez la femme enceinte à bas risque. Ce
travail ambitieux ne nous permet pas de répondre totalement à la question, mais plutôt de
donner des pistes de réflexion quant aux pratiques à explorer en ostéopathie. En effet,
comprendre le sujet et le placer dans le contexte actuel semblait indispensable avant de
pouvoir amorcer la partie ostéopathique.
C’est pourquoi nous avons cherché à définir l’accouchement physiologique. Cette tâche
complexe a mis en évidence des différences de définitions et de recommandations.
L’accouchement physiologique et ses processus ne sont pas clairement définis. Les RCP
mettent en évidence une gestion active du travail, fondée sur la surveillance de constantes,
de chiffres sans jamais évoquer la physiologie en elle-même et ce qui pourrait la favoriser ou
non. Ainsi, le CIANE ou encore Downe tentent de rendre la définition plus humaine, en
considérant la femme qui accouche dans sa globalité (9,12,16–18).
53
Concernant les pratiques physiologiques en obstétrique, serait-on face à une
méconnaissance des mécanismes physiologiques de la part de la majorité des soignants du
monde de la naissance ? Bien que toutes les femmes ne souhaitent pas une naissance sans
péridurale, ultra-physiologique, il semble que la majorité des femmes souhaite des issues
favorables. Or, le respect de la physiologie apparaît comme protecteur face à certaines
complications lors de l’accouchement (36). À propos de la douleur, est-ce que toutes les
composantes sont réellement prises en charge, ou s’arrête-t-on à la nociception en
proposant la péridurale, sans même informer sur les bénéfices et risques qu’elle procure ?
(1,3,8,36,39,40). Un autre point de discussion concerne l’alimentation et la prise liquide
pendant l’accouchement, les recommandations ne sont pas claires. D’un côté il n’y aurait
pas de bénéfices ou de risques à restreindre les femmes, ce qui reste difficile à croire
(concernant les bénéfices) lorsqu’on sait comment fonctionnent les hormones, et de l’autre
côté, on autorise la prise de liquide uniquement, craignant l’inhalation bronchique qui
représente un décès sur un million. L’interdiction se fait donc par principe de précaution
(29). Pourquoi le choix n’est-il pas laissé à la parturiente, après lui avoir exposé les bénéfices
et les risques de chaque option ?
Est-ce que les femmes se voient enseigner l’importance des hormones lors de
l’accouchement, notamment dans la gestion de la douleur, ainsi que les manières de les
stimuler ou de les inhiber (21,36,39,42,43) ? Concernant l’attachement, comment ces
paramètres hormonaux sont-ils optimisés dans la réalité du terrain ? Sont-ils
extrapolés/extrapolables aux situations pathologiques ? On parle notamment de
l’importance du peau à peau dans les suites de césariennes pour favoriser l’attachement
(36). Au sujet des méthodes non pharmacologiques pour la gestion de la douleur, sont-elles
proposées dans toutes les maternités ? Comment se forme le personnel médical à cela ? À
quel point les femmes et leur accompagnant en sont informés ? Comment pourrait-on
impliquer les pères, en les formant davantage ?
Préserver les périnées semble être un énorme point de discorde. En effet, il n’existe pas de
consensus sur la meilleure position d’accouchement puisque les études épidémiologiques ne
sont pas extrapolables à l’échelle individuelle (1). Cependant, il semble que les positions
alternatives à la position gynécologique soient peu enseignées voire possibles à cause de la
péridurale. Cela pose problème lorsque l’on sait que près de 90 % des femmes accouchent
dans une position qui a pour seul but de faciliter les interventions médicales (1,10). C’est
comme si vous preniez l’avion et que vous partiez du principe que cela peut mal se passer,
alors vous auriez un parachute accroché à votre dos, même pour un vol long, juste au cas où.
Un autre problème est que les positions sont peu référencées dans les comptes rendus
d’accouchement, rendant difficile une étude complète des bénéfices et des risques de
chacune des positions. Pour le type de poussée, encore une fois, la technique utilisée semble
dépendante du soignant présent, de ses connaissances et de ses croyances. Combien de
femmes se sont vu proposer différentes manières de pousser ? Combien ont entendu parler
du winner flow, un sifflet permettant de respirer efficacement pour que la poussée puisse se
54
faire (3,36,50)? Enfin, combien de femmes nullipares ont été orientées chez une
kinésithérapeute périnéale afin de prendre conscience de leur périnée et des façons de le
protéger ? Combien ont eu le choix entre une méthode « hands on » ou « hands off » après
exposition des bénéfices et des risques liés à chaque méthode ? Pourquoi vouloir gérer
activement les périnées alors que ne rien faire semble tout aussi bénéfique et pas plus
délétère ? Est-ce que la gestion « active » ne devrait pas s’effectuer en amont, dans le but
d’informer les femmes, de leur donner les connaissances et les outils nécessaires pour les
rendre autonomes et leur rendre leur accouchement (51) ?
Lorsque l’on s’intéresse aux effets de l’ostéopathie sur l’accouchement, on trouve que cette
pratique agit comme un facilitateur. L’objectif de départ était de connaître les effets d’un
traitement ostéopathique en intra-partum sur le déroulé et les issues de l’accouchement.
Seulement, les études sont peu nombreuses à ce sujet et trop différentes sur leur type pour
pouvoir en tirer des indications claires. Nous avons également rencontré un problème
d’accessibilité à certains articles, ne permettant pas une analyse complète de toute la
littérature actuellement disponible. Nous avons donc fait le choix d’élargir le sujet à tout
traitement ostéopathique et ses répercussions sur l’accouchement. Mais une fois encore,
malgré les bénéfices mis en évidence, les études sont trop disparates pour établir des
indications et des protocoles réalisables. Le traitement utilisé n’est pas toujours référencé
(55,64). Malgré toutes ces limites, il semblerait que la réalisation de séances d’ostéopathie
en pré-partum et en intra-partum penche plutôt du côté des bénéfices. Cela mériterait donc
d’être exploré plus amplement. Il serait par exemple intéressant de comparer une prise en
charge pendant la grossesse à une prise en charge en intra-partum ou alors d’associer les
deux et de voir les issues rencontrées au moment de l’accouchement.
Comme notre pratique semble plutôt bénéfique, il s’avérait important de saisir sa place dans
les maternités. Malgré une volonté des sages-femmes et une demande de la part des
patientes, l’intégration de l’ostéopathie aux maternités n’en est qu’à ses balbutiements.
55
En effet, les ostéopathes employés par des maternités restent encore une réalité rare,
encore plus pour du soin en intra-partum, la majorité des ostéopathes traitant les femmes
en post-partum immédiat ainsi que leur nourrisson. Aussi, les ostéopathes intra-hospitaliers
ne sont pas majoritairement ostéopathes exclusifs, ces derniers ne représentent que 15%
(2). L’utilisation de gestes ou de méthodes ostéopathiques devient courant dans les
maternités, pour autant, l’introduction de l’ostéopathie en tant que pratique officielle au
sein des hôpitaux est quelque chose de récent et qui cause des réticences. Pourtant, cette
prise en charge est assez courante dans d’autres pays d’Europe où elle est rattachée aux
services d’obstétrique (63). Le personnel médical semble prêt à ouvrir un peu plus ses portes
à l’ostéopathie si les indications sont claires, si le professionnel est bien formé et utilise un
vocabulaire adapté. Cependant, les sages-femmes montrent plus d’engouement que les
médecins qui nomment les ostéopathes exclusifs les « ni-ni », car dépourvus d’autres
diplômes (2).
Même si les résultats étaient très disparates concernant la précision du type de techniques à
utiliser ainsi que le moment idéal pour les pratiquer, plusieurs points ont attiré notre
attention et sont présentés dans la partie « encourager la physiologie des différents
systèmes ». Ces points font partie d’une liste non exhaustive et sont à prendre comme des
pistes de réflexions, puisque par manque de temps et d’espace, il n’a pas été possible pour
nous de les développer davantage, bien que l’ostéopathie s’inscrive dans un concept de
globalité. La partie biomécanique de la naissance semble être un des gros points sur lequel
l’ostéopathe peut agir. Pour cela il est nécessaire de maîtriser l’anatomie. Celle du bassin
semble assez claire. Nous avons simplement intégré un rappel de l’anatomie du plancher
pelvien et du périnée puisqu’une étude a mis en évidence que ces connaissances étaient
médiocres chez les internes en gynécologie, et pour cause, cela est peu enseigné, les
muscles sont difficiles à disséquer et de nombreuses variations anatomiques existent. Cette
étude ne concerne pas les connaissances des étudiants ostéopathes, sur lesquelles nous
n’avons pas de données, mais elle a été suivie par d’autres travaux de Géraldine Giraudet,
constituant des outils didactiques très utiles pour l’apprentissage ou l’enseignement aux
femmes (67,68).
Pourrions-nous imaginer expliquer l’anatomie et la biomécanique de l’accouchement, de
manière didactique et en passant par les sensations, comme un complément du travail des
sages-femmes, dans le cadre de la préparation à l’accouchement ? En effet, l’ostéopathe en
tant que fervent gardien de la mobilité est le plus à même de mettre en évidence des pertes
de mobilités, notamment sur le chemin du fœtus. Il assure ainsi une relation optimale entre
la structure (bassin osseux, ligaments) et la fonction (détente de certains muscles,
contractions efficaces de l’utérus). Il peut, à l’aide de ses mains et de ses connaissances
biomécaniques, aider la patiente à explorer les sensations de mobilité des différentes
articulations et des différents muscles qui lui serviront lors de l’accouchement. Cela peut se
faire en complément de la kinésithérapie périnéale.
56
Plusieurs ouvrages mentionnent l’impact des techniques fasciales et des trigger points sur la
proprioception (82–84). Une étude des conséquences proprioceptives et intéroceptives du
toucher ostéopathique sur les sensations de la femme au niveau de son bassin et de la
progression du fœtus serait pertinente à mener. Il serait également intéressant d’explorer
cette idée en intra-partum et de voir si une aide ostéopathique permettrait à la femme de
trouver des positions plus favorables au bon cheminement du bébé. On peut également
imaginer tester les dysfonctions retrouvées pour différentes variétés de présentations et
voir l’impact que l’on pourrait avoir. La difficulté reste celle décrite dans l’implication du
système hormonal, il faudrait réussir à s’intégrer sans le perturber davantage.
Quant à la gestion de la douleur, il semble que le fait de transmettre des connaissances
anatomiques, biomécaniques, sur les hormones, sur la physiologie permette à la femme de
mieux gérer la douleur de l’accouchement. Le cadre de la consultation ostéopathique global,
centré sur la patiente, bienveillant et allant de 45 min à 1h, laisse place à cet enseignement.
Il faudrait également déterminer si l’ostéopathie peut avoir une place en intra-partum, dans
le but d’optimiser la libération des hormones, par un travail sur le système endocrinien. Pour
les femmes qui souhaitent une péridurale, il serait intéressant d’explorer un peu plus la
synergie ostéopathie - péridurale déjà mise en évidence dans une étude (58).
Les limites de notre travail pourraient se situer dans le terme « ambitieux ». La recherche
ostéopathique impliquait ici de comprendre un cadre complexe. En effet, l’ostéopathe ne
peut s’intégrer dans une prise en charge pluridisciplinaire que s’il a connaissance des
pratiques actuelles. Un travail de mémoire impose des limites de temps et de quantité ne
permettant pas d’explorer toutes les questions soulevées. C’est pourquoi certains choix ont
été faits quant à la présentation de certaines données plutôt que d’autres. Le but étant de
dégager les principales composantes de la physiologie et des pratiques qui lui sont
rattachées, afin de pouvoir orienter les patientes et leur fournir des connaissances et des
soins ostéopathiques appropriés. Une autre limite qui peut être citée concerne les
compétences en termes de lecture critique d’articles de l’auteure.
57
de conseils aux futures accouchées) sont proposés sur les sites des sociétés savantes,
des associations d’usagers et des réseaux de santé périnatale ;
- la prise en compte de la demande des femmes accouchant sous le secret » (17).
Néanmoins, 3,7% des femmes seulement rédigent un projet de naissance (29). Sont-elles
informées de cette possibilité ? Il y aurait une méconnaissance des femmes concernant leurs
droits quant aux conditions de leurs accouchements (20). Sont-elles informées des
différentes options possibles pour leur accouchement ainsi que des bénéfices et des risques
liés à chaque pratique ? À quel point les professionnels de la naissance sont-ils prêts et
formés pour se détacher de leurs habitudes afin d’évoluer vers des pratiques plus
physiologiques ? (21). L’avis des femmes est peu ou pas pris en compte dans les différentes
études concernant les pratiques en obstétrique (10). Certains chiffres montrent que leur
satisfaction n’est pas bonne. 12% des femmes sont insatisfaites des méthodes pour gérer la
douleur (17). 57% des femmes ressentent une restriction concernant les apports liquidiens
(17) alors qu’aucune recommandation ne préconise cette restriction. Les positions verticales
augmentent la satisfaction des femmes, et pourtant elles ne sont pas suffisamment
enseignées (39). Ainsi, l’augmentation de la sécurité des femmes en couches s’est opérée au
détriment de l’empowerment des femmes (1).
« "L'empowerment" de l’accouchement qui est une nouvelle notion en psychologie
périnatale, pourrait se définir par une prise en main, en pleine conscience, de la
façon dont les femmes choisissent de donner la vie, en se réappropriant ce moment
dans la quête d'un accomplissement de soi-même lorsqu’elles décident de devenir
mère. C’est ainsi que l’on assiste aujourd'hui à une demande de plus en plus
pressante de la part des femmes et des couples de se réapproprier cet acte familial
fondateur » (1).
L’empowerment rend la patiente actrice (85). Le respect du naturel permettrait aux femmes
d’affronter leurs peurs et leurs forces et d’être valorisées en tant que mère. Une femme qui
souhaite un accouchement physiologique aujourd’hui est très souvent mal perçue par le
corps médical (20). Une étude a été menée sur les attentes des femmes par rapport à leur
accouchement (86), elle montre que ces dernières souhaitent :
« - une expérience positive qui remplisse ou dépasse leurs croyances et attentes
personnelles ou socioculturelles antérieures ;
- donner naissance à un bébé en bonne santé, dans un environnement cliniquement
et psychologiquement sûr, avec un soutien pratique et émotionnel de la part de
l‘accompagnant et d’un personnel médical compétent, rassurant et aimable ;
- pour la plupart, un travail et un accouchement physiologiques, tout en
reconnaissant que l'accouchement peut être imprévisible et effrayant, et qu’ils
pourraient avoir besoin de « suivre le courant » ;
58
- conserver un sentiment d'accomplissement personnel et de contrôle grâce à une
prise de décision active si une intervention était nécessaire ou souhaitée ;
Ces valeurs et attentes ont été relayées par l'expérience inscrite dans le corps
(physique et psychosocial) de la grossesse et de l’accouchement ; les normes
familiales et socioculturelles locales ; et des rencontres avec les services et le
personnel de maternités locales. » (86).
Cela met en évidence que la femme ne souhaite pas uniquement des issues favorables pour
son enfant. En tant que profession de première intention, il est de notre devoir de savoir
conseiller et réorienter les femmes vers les professionnels concernés, de vérifier qu’elles ont
été informées de toutes les options possibles concernant leur accouchement et de le faire si
ce n’est pas le cas. L’avis de la femme est primordial puisqu’elle constitue la principale
protagoniste lors de l’accouchement. Son consentement doit être obtenu avant toute acte
ou toute décision. Dans les années 2000, le lien entre le consentement et l’information a
commencé à être fait dans le domaine de la santé. Une patiente ne peut pas consentir si elle
n’est pas informée ou en mesure de comprendre ce qui lui est expliqué (87). Le
consentement concerne également l’ostéopathe. Selon L’Hermite, il doit être réactualisé
dans certaines situations, notamment si un changement significatif d’actes ou de technique
survient (significatif par sa localisation anatomique ou un objectif thérapeutique différent
ou un changement de type de technique) (87).
59
« L’ostéopathe dispose de nombreux outils à sa portée pour évaluer l’état de santé
d’une patiente. Il. elle peut s’appuyer sur les deux niveaux de communication (verbal
et non verbal) pour appréhender la patiente dans sa globalité. » (90)
60
VII. CONCLUSION
Afin de cerner les éléments de prise en charge ostéopathique qui permettent d’optimiser la
physiologie lors de l’accouchement, chez la femme enceinte à bas risque, il nous a fallu
trouver une définition de l’accouchement physiologique. Cette définition s’avère multiple et
complexe, selon que l’on se réfère aux recommandations de l’ensemble formé par la HAS, le
CNGOF et le CNSF ou à des organismes ou praticiens qui expérimentent l’accouchement
physiologique au quotidien.
Ensuite, nous avons exploré les différentes pratiques physiologiques en obstétrique. Il
semblerait que replacer la femme comme première actrice de son accouchement
permettrait des issues favorables en termes d’accouchement physiologique. Cela passe par
une connaissance des mécanismes physiologiques (biomécanique et hormonaux) par la
femme, une gestion non pharmacologique de la douleur et des pratiques actualisées quant à
la protection des périnées. Ainsi, la femme doit pouvoir choisir sa position pendant le travail
et l’expulsion, la poussée ne doit pas être dirigée mais il faudrait laisser la femme
expérimenter le réflexe de Ferguson et enfin, il ne faudrait pas toucher au périnée. La
techniques « hands on » n’ayant pas démontré de bénéfices supérieurs à la technique
« hands off ». Tout cela serait accompagné d’un cadre bienveillant et d’un soutien continu.
Quant à l’ostéopathie, sa place reste encore marginale dans les maternités, bien que de
nombreux bénéfices aient déjà été constatés concernant le déroulement du travail et les
issues materno-fœtales. Le moment idéal de la consultation ostéopathique, pendant la
grossesse ou en intra-partum, n’a pas pu être défini. Cependant, il semblerait que
l’ostéopathe puisse jouer un rôle sur la biomécanique et la gestion de la douleur, par son
travail sur les pertes de mobilité et la transmission de connaissances à la patiente, facilités
par le cadre particulier de la consultation ostéopathique. En tant que praticien de première
intention, l’ostéopathe doit pouvoir rediriger la patiente vers des professionnels de santé et
de la naissance formés et compétents en termes d’accouchement physiologique, si tel est le
souhait de la patiente. Il a également un rôle de repérage des VOG.
Pour conclure, il est primordial de rappeler que le but n’est pas de présenter l’accouchement
physiologique et celles qui le réussissent comme supérieures. Toutes les femmes qui ont
accouché, quel que soit le déroulé de leur accouchement ou leurs attentes le concernant
sont mères au même titre que les autres et peuvent être fières de cela. Il s’agit plutôt ici
d’un élan de sororité dans le but d’amener à la connaissance des patientes que cela pourrait
intéresser, les pratiques physiologiques en obstétrique et les possibilités de prise en charge
complémentaires en ostéopathie. Parce que respecter la physiologie promet des issues
favorables pour la mère et son enfant ainsi qu’un post-partum optimal. Et si l’empowerment
était la clé pour que les femmes se réapproprient leurs accouchements ?
61
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67
IX. TABLE DES ANNEXES
68
X. ANNEXES
Annexe 1 : Tableau des niveaux de preuve scientifique (13)
69
Annexe 2 : Comparaison des recommandations françaises et
internationales (9) (16)
La cardiotocographie de
routine n’est pas
recommandée pour l’examen
Examen initial complet de la femme en travail
du fœtus lors de l’admission
à l’admission
pour l’accouchement pour les
Admission et examen
femmes en bonne santé
Surveillance du travail à l’aide d’un
présentant un travail
partogramme
spontané.
Péridurale ou la rachianesthésie
Anesthésie Réaliser une ALR « faibles doses » Péridurale
+ pompe d’auto-administration
70
Chez les femmes à faible
risque obstetrical, la prise de
Consommation de liquide et de nourriture par
Consommation de liquide clairs autorisés
liquides et solides voie orale pendant
l’accouchement est
recommandée.
71
Le travail peut ne pas
s’accélérer naturellement
avant qu’un seuil de dilatation
du col de l’utérus de 5 cm ne
soit atteint. Par conséquent,
Vitesse de dilatation l’utilisation d’interventions
insuffisante et médicales pour accélérer le
Recommandé
administration travail et l’accouchement
d’ocytocine (comme l’administration
d’ocytocine ou la césarienne)
avant ce seuil n’est pas
recommandée si les conditions
fœtales et maternelles sont
rassurantes.
La femme ressent le besoin
Ne pas débuter à dilatation complète mais involontaire de pousser suite
Efforts expulsif attendre la descente de la présentation aux contractions utérines
foetale + gynéco appelé au bout de 2h d’expulsion.
Administration
d’ocytocine préventive Recommandé Recommandé
pour le HPP
Clampage tardif du
Recommandé Recommandé
cordon
72
Annexe 3 : Citations sur l’histoire de l’accouchement (10)
(19,20)
73
« Vers les années 1968, le mouvement féministe couplé avec certains médecins attaque le
pouvoir médical. Le Dr Leboyer (1974) déclare l’opposition au mouvement médical. Il décrit
l’affectif des nouveaux nés, l’amour, le contact en contestant la violence, le calvaire qu’ils
vivent actuellement à la naissance. Ce nouveau courant va amener les femmes à réaliser la
violence que leur enfant vit en venant au monde mais aussi leur propre violence et leur
propre souffrance de l’accouchement. (…) Beaucoup de féministes prennent le devant ainsi
que la population hippie en prônant la naissance naturelle» Selon Illich (2006), depuis plus
de deux siècles, l’Occident a déclaré « le ventre maternel territoire public ». Nadel (2011)
souligne le fait que les femmes et enfants sont « les otages d’une société matérialiste qui
donne aux institutions le pouvoir de décider du « vrai et du bon » pour toute la population,
aliénant notre autonomie et mutilant nos libertés. » (p. 2-3). Cependant, nous pensons que
la médicalisation rassure la société et ainsi il semble difficile de voir reculer ce mouvement
dans une société qui exige de plus en plus de sécurité et de confort. »
74
Annexe 4 : Biomécanique de l’accouchement 7
7
Tiré de la formation sur l’accouchement physiologique de Karine Laseva « Approche quantique de la
naissance » sur quantikmama.com
75
Annexe 5 : Le décubitus latéral (8)
« En décubitus latéral, la parturiente est allongée sur son flanc gauche ou droit, de façon
totalement horizontale.
La jambe du dessus est hyperfléchie de façon à marquer un angle entre le fémur et le tronc
inférieur à 90°. Elle repose dans un étrier ou sur un coussin. L’étrier est légèrement incliné
vers l’avant, le pied doit être plus haut que le genou, pour assurer la rotation interne du
fémur supérieur.
L’autre jambe est étirée vers l’arrière et prend appui sur le cale pied opposé (un cale-pied
droit pour une position en décubitus latéral gauche, un cale-pied gauche pour position en
décubitus latéral droit). Si la patiente est trop petite, on peut avancer la partie amovible du
lit pour qu’elle puisse bénéficier du cale-pied.
Lors de la poussée, la patiente place ses mains sur la poitrine de son conjoint ou sur une
surface dure au-dessus de sa tête et pousse sur ses bras. Elle peut également tirer en
s’agrippant à la tête du lit avec son bras supérieur.
Le côté sur lequel est allongée la patiente dépendra du côté du dos fœtal, soit sur le côté
gauche pour un dos à gauche et sur le côté droit pour un dos à droite. »
76
Annexe 6 : Contre-indications à la PEC de la femme enceinte
(65)
Hanche douloureuse avant toute mobilisation d’une hanche avoir au préalable un avis
médical.
Grossesses gémellaires :
Contre-indication ABSOLUE aux mobilisations du sac utérin et RELATIVE aux manipulations et
mobilisations du bassin (accord de l’équipe obstétricale) pour la monoamniotique-
monochoriale (risque de tricotage des cordons, jumeaux transfuseur-transfusé, MFIU mort
fœtale in utero, pathologie fœtale cardiaque, rénale, …)
Contre-indication ABSOLUE aux mobilisations du sac utérin pour la biamniotique-
monochoriale (jumeaux transfuseur-transfusé, mort fœtale in utero (MFIU), pathologie
fœtale cardiaque, rénale, …)
Contre-indication ABSOLUE aux mobilisations du sac utérin pour les autres grossesses
gémellaires (risques : MAP, accouchement prématuré, maladie des membranes hyalines,
détresse respiratoire à la naissance, …)
77
Pré-éclampsie ou toxémie gravidique : œdème des membres inférieurs avec dyspnée et/ou
maux de tête, bourdonnements d’oreilles, douleurs abdominales, nausées, vomissements,
myodésopsies (mouches volantes) : URGENCE obstétricale.
Retard de croissance intra-utérin (RCIU) : fœtus fragile, souvent HTA maternelle associée
(origine vasculaire). Prise en charge avec accord de l’équipe obstétricale.
Syndrome de compression de la veine cave : le décubitus latéral droit est déconseillé.
Adopter la meilleure position pour le confort de la patiente.
Version par Manoeuvre Externe (VME) doit être effectuée par un obstétricien [6] (avec
vérification échographique et un monitoring de contrôle pour apprécier l’état foetal).
78
Annexe 7 : Variations anatomiques du détroit supérieur (66)
79
Annexe 8 : Anatomie du plancher pelvien et du périnée (69)
80
B : vessie, C : muscle coccygien, EAS : sphincter anal externe, IlC : muscle ilio-coccygien, PB :
corps périnéal, (PP : non précisé dans l’étude), PR : muscle pubo-rectal , PV : muscle pubo-
vagina, V : vagin
81
Annexe 9 : Hypothèses sur le déclenchement (38,64)
82
Annexe 10 : Variétés de présentation (38)
83
Annexe 11 : Test d’accroupissement de Renzo Molinari (55)
84
85
86
Annexe 12 : Uddiyana bandha ou la fausse inspiration
thoracique (73)
87
88
Annexe 13 : S’approprier les mobilités du bassin (38)
89
90
91
92
93
Annexe 14 : Faciliter le bon engagement et la descente (38)
On retrouve des positions décrites par Ferru B. ainsi que De Gasquet B., à retrouver en
vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=KfYyRmmx5dg&t=286s.
Pour la descente :
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Pour dilater le col : la marche (vérifier qu’il y ai une bonne mobilité du bassin pendant la
marche) et la position assise.
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Annexe 15 : Repérage des VOG (88)
Tout acte doit respecter le consentement de la patiente. Plus d’une personne sur deux a
déjà renoncé à des soins gynécologiques par appréhension. L’accouchement semble être le
théâtre de nombreuses violences, mais les femmes commencent à élever leurs voix.
L’ostéopathe, toujours en première intention doit savoir reconnaître et repérer les femmes
victimes de VOG et les réorienter correctement. D’après stop VOG, un sentiment de mal
être en sortant d’un rendez-vous ou à la suite d’un accouchement doit faire rechercher un
vécu de violences. Pour compléter ce repérage, le CIANE a défini la maltraitance.
« La maltraitance est donc caractérisée par des faits, isolés ou cumulés, plus ou moins graves
et délétères :
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