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Objectifs
1. Définir l’amylose
2. Décrire l’atteinte hématologique au cours de l’amylose
3. Cite 02 signes biologiques de l’amylose
4. Citer 04 diagnostics différentiels de l’amylose
5. Citer 02 médicaments utilisés dans le traitement de l’amylose.
Plan
1. Généralités
2. Etude clinique
3. Diagnostics
4. Traitement
Conclusion
Références
1. Généralités
1.1 Définition :
L’amylose est une maladie rare pouvant toucher un très grand nombre
d’organes tels que le cerveau, le cœur, les vaisseaux, les poumons,
l’appareil digestif, ou l’appareil génito-urinaire. Elle est définie par une
accumulation extracellulaire de protéines fibrillaires insolubles, se
déposant dans les tissus et entravant leur fonctionnement. Elle résulte
de la capacité de certaines protéines à adopter une structure tertiaire
instable entrainant leur polymérisation en fibrilles insolubles puis leur
accumulation dans l’espace interstitiel des différents tissus de
l’organisme.
1.2 Intérêt
Epidémiologie:
On considère qu’elle est 5 à10 fois moins fréquente que le myélome
multiple,
On estime l’incidence annuelle aux alentours de 500 cas en France. Les
hommes sont un peu plus souvent atteints que les femmes, l’âge moyen
au diagnostic est de 65 ans et moins de 10 %des patients ont moins de
50 ans. [2]
Diagnostique :
Le diagnostic de l’amylose est anatomopathologique, reposant sur
l’identification en microscopie optique de dépôts amorphes
extracellulaires colorés par le rouge congo.
Thérapeutique :
L’introduction de la protéomique en routine représente un progrès
incontestable pour le typage des amyloses. L’identification de la protéine
amyloïde est primordiale car le traitement est spécifique pour chaque
type d’amylose.
L’impact pour le patient est celui d’une PEC adaptée et personnalisée.
Pronostic :
Le nombre et la sévérité des atteintes viscérales, en particulier
cardiaques conditionnent le pronostic. Le pronostic étant bien meilleur si
le traitement intervient avant la survenue d’une atteinte cardiaque
symptomatique ou d’une insuffisance rénale.
1.3 Mécanisme physiopathologique :
Tout au long de notre vie, les cellules du corps se renouvellent grâce à
leur ADN qui est comme le programme d’un ordinateur et qui code pour
la fabrication de molécules appelées protéines indispensables au bon
fonctionnement de notre organisme.
Mécanismes impliqués dans la formation de dépôts
amyloïdes
Chaque substance amyloïde se compose de 2 éléments:
- Composant P: c'est une glycoprotéine commune à toutes les
substances amyloïdes, elle représente 5 % de la substance amyloïde
- Protéines fibrillaires : elles définissent chaque type d'amylose et
représentent 95% de la substance amyloïde
Fibrillo-formation
Les conditions concourant à la formation de dépôts amyloïdes sont
hétérogènes, regroupant des maladies héréditaires ou acquises,
infectieuses, inflammatoires, néoplasiques ou dégénératives. La
synthèse des fibrilles amyloïdes se déroule selon un mécanisme
ordonné, faisant intervenir une série de modifications conformationnelles
du précurseur protéique qui aboutissent à son organisation en feuillets β
plissés stables. Ces fibrilles rigides s’accumulent dans les organes,
forment des plaques amyloïdes et empêchent leur fonctionnement
normal. Ces fibrilles sont très solides et sont difficiles à briser. Lorsque
des organes sont infiltrés par ces plaques, on parle d’amylose. Ainsi,
l’amylose est une maladie liée au repliement anormal des protéines
dans le corps.
Les différentes propriétés des précurseurs protéiques capables de
s’organiser en fibrilles amyloïdes permettent de distinguer:
✓ Les protéines qui ont une tendance intrinsèque à modifier leur
conformation, comme la transthyrétine native, responsable des dépôts
dans l’amylose sénile ;
✓ Les protéines qui peuvent former des dépôts uniquement quand leur
concentration augmente, comme la protéine sérique amyloïde A (SAA) ;
✓ Les protéines qui doivent porter des mutations pour devenir
amyloïdogènes, comme le lysozyme, responsable d’une forme
héréditaire d’amylose ;
✓ Les protéines qui peuvent former des dépôts uniquement après avoir
été clivées par protéolyse pour constituer un polypeptide à grande
capacité d’agrégation, comme l’apolipoprotéine A-1.
2. Etude clinique
Atteintes ostéoarticulaires
Les atteintes osseuses et articulaires sont observées quasiment que
dans les amyloses AL et Aβ2M. Elles touchent essentiellement les
genoux, les épaules, et les mains. Aux épaules, l’atteinte réalise du fait
des dépôts para-articulaires, un aspect en « épaulette » avec
hypertrophie visible des articulations.
Une fracture ou un tassement vertébral peut être la manifestation
osseuse d’une amylose.
Les atteintes du système respiratoire
Les sinus, la trachée, le larynx peuvent être touchés par l’accumulation
de la substance amyloïde AL, qui obstrue dans le cas le sinus ou le
passage de l’air. L’amylose pulmonaire touche les bronches et les parois
alvéolaires de façon diffuse. L’appareil respiratoire inférieur est touché le
plus souvent par l’amylose primitive AL et les formes associées aux
dysglobulinémies. La localisation bronchique peut mimer un cancer,
c’est l’exérèse qui permet en ce moment de soulager le patient et poser
une certitude diagnostique. La sévérité de l’atteinte respiratoire dépend
de la localisation des dépôts interstitiels amyloïdes et de leur
importance.
Les atteintes hématologiques
Atteintes hématologiques pures :
Les modifications hématologiques peuvent comporter une anémie, une
baisse du fibrinogène du TP et du TCK, une augmentation de la
fibrinolyse et des déficits sélectifs de facteurs de la coagulation. Les
lésions de l’endothélium et les anomalies de la coagulation peuvent
favoriser les saignements anormaux.
Atteintes spléniques et ganglionnaires :
La splénomégalie est relativement moins fréquente (1/3 des cas), a
contrario, sur le plan histologique l’amylose splénique est fréquente.
La splénomégalie est le plus souvent associée à une hépatomégalie, sa
taille est variable, généralement, elle ne dépasse que modérément le
rebord costal. L’hyposplénisme est fréquent et a un pronostic
défavorable témoignant de l’étendue de l’infiltration amyloïde.
Les adénopathies sont rares au cours de l’amylose, il est exceptionnel
qu’elles soient révélatrices ou isolées.
Atteintes ostéoarticulaires
Les atteintes osseuses et articulaires sont observées quasiment que
dans les amyloses AL et Aβ2M. Elles touchent essentiellement les
genoux, les épaules, et les mains. Aux épaules, l’atteinte réalise du fait
des dépôts para-articulaires, un aspect en « épaulette » avec
hypertrophie visible des articulations.
Une fracture ou un tassement vertébral peut être la manifestation
osseuse d’une amylose.
Les atteintes oculaires
Toutes les tuniques de l’œil peuvent être atteintes au cours de
l’amylose. Les atteintes de la paupière, de la conjonctive, de l’orbite et
des glandes lacrymales sont propres à l’amylose AL. La cornée est
atteinte au cours d’une inflammation chronique ou des formes
héréditaires.
Les amyloses localisées.
Dans certaines formes le dépôt se fait au niveau d’un seul organe, avec
une forme pseudo tumorale, on parle alors d’amyloïdome. Les
principales localisations sont les voies urinaires, les voies aériennes
supérieures et inférieures, la peau, le système nerveux central et
périphérique préférentiellement le nerf trijumeau, les os, et le tube
digestif. Il s’agit généralement d’amylose AL résultant d’une prolifération
plasmocytaire locale.
2.3. Les signes paracliniques
Ces signes sont fonction de l’étiologie de l’amylose.
2.3.1.Signes biologiques
Syndrome inflammatoire avec une anémie.
Au cours de l’amylose AL l’électrophorèse des protéines sériques met
en évidence un composant monoclonal sérique ou urinaire.
La protéinurie des 24 heures qui est positive dans les formes avec
néphropathie.
L’examen du liquide synovial retrouve un liquide mécanique, pauvre en
cellules pouvant être xanthochromique. Le diagnostic est posé par la
coloration par le rouge Congo des débris après centrifugation du liquide
articulaire.
L’examen histologique de la synoviale ou du cartilage articulaire révèle
l’infiltrat amyloïde qui siège dans les couches profondes.
L’identification d’une mutation sur la transthyrétine dans les cas
d’amylose héréditaire.
2.3.2.L’imagerie médicale
En cas d’atteinte cardiaque :
L’ECG objective un microvoltage des QRS, des troubles de la
conduction auriculo-ventriculaire et intraventriculaire.
L’écho-cœur met en évidence un épaississement symétrique des
parois du ventricule gauche, une hypokinésie et une diminution de la
contractilité.
Les différentes radiographies sont demandées en fonction du contexte
clinique.
La scintigraphie au composant SAP
Cette scintigraphie une très grande valeur pronostique et permet un
meilleur suivi des patients à l’exception de ceux qui ont une atrophie
rénale ou splénectomisés. Dans une série française, dans 99% des cas
la scintigraphie au SAP montrait une fixation splénique prépondérante et
dans 89% des cas elle montrait une fixation rénale et/ou surrénale.
2.3.3.Histologie :
Il faut souligner qu’au cours des amyloses l’architecture des organes est
respectée malgré leur atteinte.
L’histologie pose le diagnostic de certitude de l’amylose. Le geste
diagnostique le moins invasif possible doit toujours être proposé en
première intention. Quand l’organe atteint est facilement accessible à
une biopsie, c’est le cas essentiellement des lésions cutanées, la preuve
du diagnostic est rapidement apportée.
La biopsie rectale a lieu au cours d’une rectoscopie et doit comporter
de la sous-muqueuse, beaucoup plus riche en vaisseaux que les
tuniques muqueuse et musculaire muqueuse. De nombreuses études
ont confirmé l’intérêt de cette technique pour le diagnostic des amyloses
généralisées, AA, AL et ATTR. La biopsie rectale était la technique la
plus courante elle est de plus en plus remplacée par celle de la graisse
périombilicale qui est moins invasive et donne des résultats similaires
sinon. Il est probable que la biopsie digestive haute obtenue par
gastroduodénoscopie pourrait donner des informations semblables à
celles de la biopsie rectale.
La biopsie orale connaît un renouveau sous la forme de la biopsie de
glandes salivaires accessoires (GSA) qui remplace très
avantageusement l’ancienne biopsie gingivale, douloureuse et peu
sensible. La biopsie de GSA est une technique simple ne nécessitant
pas de suture (ou est faite avec une
suture minime).
La coloration spécifique de l'amylose et nécessaire pour affirmer le
diagnostic est le Rouge Congo. Dans l'espace ménagé entre deux
feuillets β plissés (anti-parallèles), les molécules du Rouge Congo
viennent s'accrocher. Les dépôts amyloïdes sont alors colorés en rouge.
L'observation de la lame en lumière polarisée (2 filtres croisés) montre
une biréfringence vert-jaune, spécifique des dépôts amyloïdes.
L’examen immunohistochimique est nécessaire pour le diagnostic de
variété.
3. Diagnostics
3.1. Diagnostic positif
La mise en évidence de l’amylose
Une fois le diagnostic clinique d’amylose évoqué, il faut s’efforcer d’en
faire le diagnostic histologique qui demeure le moyen diagnostic de
certitude. Les organes atteints étant le plus souvent difficiles à atteindre,
trois voies sont utilisées pour y parvenir : la biopsie rectale, l’aspiration
de la graisse sous-cutanée abdominale et la biopsie des glandes
salivaires.
Les dépôts amyloïdes sont en suite colorés en rouge par le rouge
Congo. L'observation de la lame en lumière polarisée objective une
biréfringence vert-jaune, spécifique des dépôts amyloïdes.
La caractérisation biochimique
L'étude immunohistochimique permet de caractériser, à l'aide
d'anticorps spécifiques, la protéine amyloïde.
En faveur d’une amylose AL :
- La macroglossie, purpura ecchymotique en lunette, déficit en
facteurs de coagulation.
- L’existence d’une prolifération lymphoplasmocytaire le plus
souvent un myélome.
- La présence d’une immunoglobuline ou de chaines légères
monoclonales dans le sang ou l’urine.
En faveur d’une amylose AA est l’existence d’une maladie
susceptible d’entrainer cette complication. Le plus souvent on est en
présence d’une maladie inflammatoire chronique.
La détermination de son extension
L’examen clinique demeure l’élément clé à ce niveau, à la recherche des
différents signes cliniques d’extension.
3.2. Le diagnostic différentiel
3.2.1.La maladie de Randall
Est une maladie de dépôt de chaînes légères d’immunoglobulines
monoclonales non amyloïde appelée maladie des chaines légères est
une autre forme du métabolise anormal des chaînes légères
d’immunoglobulines. Cette affection se distingue des amyloses par :
- Des dépôts granulaires et non fibrillaires,
- Les chaînes kappa sont fréquemment en cause, les lambda et
l’isotope VκIV sont plus souvent observés,
- le composant P est absent des dépôts,
- les signes cliniques sont moins variés que ceux de l’amylose AL et
les dépôts ont une prédilection franche pour les reins.
3.2.2.La sclérodermie
Les atteintes cutanées des amyloses peuvent mimer l’aspect de
sclérodermie.
La sclérodermie est une maladie auto-immune du tissu conjonctive
caractérisée par une fibrose et une oblitération vasculaire touchant
notamment la peau le tube digestif, les poumons et les reins.
Sur le plan anatomopathologique la lésion caractéristique est une
sclérose des fibres collagènes avec fragmentation et désorientation des
fibres élastiques.
A la biologie, on note un syndrome inflammatoire, et des anticorps
antinucléaires, anticentromères, antinucléoles et anti Scl 70 (spécifique
de l’affection et présent dans 20% des cas).
3.2.3. Le syndrome néphrotique
Le syndrome néphrotique sans dépôts amyloïdes doit être différencié de
l’amylose avec atteinte rénale entrainant un syndrome néphrotique. Au
cours du syndrome néphrotique pure, on note une protéinurie massive
supérieure 3,5g/l par jour accompagnée d’une hypoalbuminémie d’une
lipidurie, d’une hyperlipidémie avec un tableau clinique d’œdème
d’aspect rénal.
3.2.4. L’insuffisance rénale
L’insuffisance rénale sans dépôts amyloïdes sera différenciée de
l’amylose.
Au cours de l’insuffisance rénale les troubles ioniques caractérisent le
tableau biologique.
4. TRAITEMENT
4.1. BUT
- Réduire voire supprimer le clone plasmocytaire pourvoyeur de
chaînes légères monoclonales amylogènes.
- La maîtrise de la cause.
- Stopper la progression voire entraîner la régression.
- Eviter les complications
4.2. Les moyens
Non médicamenteux
L’éducation du patient
Elle doit veiller à l’implication du patient ayant une amylose : intelligibilité
de sa maladie lui faire part de la chronicité de la maladie et adaptation
du mode de vie. Elle comporte une information sur l’amylose, ses
symptômes, en précisant les signes d’alarme qui doivent conduire à une
consultation. Toute modification ou aggravation de la symptomatologie
doit motiver une consultation.
Médicamenteux
La corticothérapie
La prednisone (Cortancyl)
- Présentation : comprimé 1mg, 5mg et 20mg
- Posologie : 0,5 - 1 mg /kg/jour
- Contre indication :
Absolues :
Traitement adjuvant :
- Prévention de l’anguillulose (albendazole).
- Régime restriction sodée, apport potassique, apport de calcium et
de vitamine D.
- Pansement gastrique ou un anti sécrétoire.
le melphalan ALKÉRAN®
Sous forme de Comprimé pelliculé à 2 mg et solution injectable de 50
mg (IV).
Indications :
Amylose
Myélome multiple
Adénocarcinome ovarien dans les stades avancés
Carcinome du sein dans les stades avancés ou en complément
d'un traitement chirurgical.
Posologie :
Il sera utilisé à la dose de 0,15mg/Kg/J à fractionner en plusieurs
prises 15 à 30mn avant les repas de préférence et en association
avec la prednisone.