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Amylose hépatique
T. Dao, K. Bouhier, R. Gloro, V. Rouleau, P. Rousselot

L’amylose résulte du dépôt d’une protéine fibrillaire insoluble dans les espaces extracellulaires. L’atteinte
histologique hépatique est très fréquente dans les amyloses AA et AL, mais il n’y a pas de parallélisme
entre son importance et l’expression clinique. L’atteinte hépatique peut être un mode de révélation de la
maladie : la présentation clinique la plus caractéristique est une hépatomégalie volumineuse, contrastant
avec des perturbations enzymatiques modestes dont la plus évocatrice est une augmentation modérée
des phosphatases alcalines. La biopsie hépatique est grevée d’un risque hémorragique accru, et doit être
utilisée seulement si le diagnostic d’amylose n’a pu être obtenu à partir d’un autre tissu. En effet, l’atteinte
hépatique ne semble pas modifier le pronostic dominé par les atteintes rénale et cardiaque. Les
traitements spécifiques restent décevants avec une médiane de survie d’environ 1 an, sauf en cas
d’amylose AA si la maladie causale peut être contrôlée.
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Mots clés : Amylose AA ; Amylose AL ; Foie

Plan dant être révélatrice, très caractéristique lorsqu’elle se présente


sous la forme d’une hépatomégalie volumineuse contrastant
avec des perturbations enzymatiques modestes.
¶ Introduction 1
¶ Classification générale 1
¶ Substance amyloïde 1 ■ Classification générale [1, 2]

Propriétés physicochimiques des dépôts 1


Nature biochimique des dépôts 2 Les fibrilles amyloïdes comportent un composant P, constant,
Physiopathologie 2 associé à des protéines variées qui déterminent le type d’amy-
lose. À ce jour, 21 protéines ont été identifiées comme pouvant
¶ Amylose hépatique 2 être précurseurs des fibrilles amyloïdes et font distinguer :
Anatomie pathologique 2 • l’amylose AL (parfois dénommée primaire) où la protéine
Aspects cliniques et biologiques 3 variable correspond à une chaîne légère d’immunoglobuline.
¶ Pronostic 4 Sa fréquence, estimée à 8,9 nouveaux cas par million de
¶ Traitement 5 personnes-années aux États-Unis, en fait le type d’amylose le
Amylose AL 5 plus commun. [3] Elle peut être idiopathique ou associée au
Amylose AA 5 myélome ;
• l’amylose AA où la protéine variable est la protéine amyloïde
¶ Conclusion 5
A. Elle est associée à des états inflammatoires chroniques
(tuberculose, polyarthrite rhumatoïde, suppuration prolongée,
cancer, maladie périodique) ;
• l’amylose des hémodialysés qui correspond à des dépôts de
■ Introduction b2-microglobuline ;
• les amyloses génétiques, plus rares (environ 4 % des cas), où
L’amylose est due à des dépôts extracellulaires de matériel de nombreuses protéines différentes correspondant à diffé-
protéique fibrillaire dont plusieurs protéines sont susceptibles rentes mutations ont été décrites (amylose à transthyrétine, à
d’être précurseurs. Il existe donc plusieurs amyloses qui ont apolipoprotéines, à lysozyme, à chaîne a du fibrinogène...).
essentiellement en commun une biréfringence jaune-vert En fait, le spectre de cette affection est beaucoup plus large
caractéristique après coloration par le rouge Congo, une si on l’étend à la maladie d’Alzheimer et aux maladies à prions
ultrastructure fibrillaire et une configuration b-plissée en qui comportent des dépôts amyloïdes.
diffraction aux rayons X. Les amyloses les plus fréquentes sont
l’amylose immunoglobulinique AL (A : amylose ; L : chaîne
légère), l’amylose secondaire ou réactionnelle ou AA (A : ■ Substance amyloïde
amylose ; A : substance amyloïde), l’amylose sénile et l’amylose
des hémodialysés. L’infiltration hépatique est fréquente dans les Propriétés physicochimiques des dépôts [4]
amyloses AA et AL où le foie fait partie, avec la rate et le rein,
des organes les plus fréquemment atteints sans qu’il y ait de Méthodes de caractérisation
relation avec l’expression clinique qui est le plus souvent L’amylose est le dépôt extracellulaire d’un matériel protéique,
cardiaque, rénale et nerveuse. L’atteinte hépatique peut cepen- apparaissant en microscopie optique après coloration HES

Hépatologie 1
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(hémalun-éosine-safran) comme une substance anhiste rose


pâle. Elle présente, à l’examen en lumière polarisée, après
■ Amylose hépatique
coloration par le rouge Congo, une biréfringence vert pomme Il est difficile d’évaluer la fréquence exacte de l’atteinte
caractéristique. La structure fibrillaire est mise en évidence en hépatique dans les différentes formes d’amylose. Une série
microscopie électronique (ME). autopsique a mis en évidence des dépôts amyloïdes dans le foie
chez 70 % des patients atteints d’une amylose AL. [7] L’étude de
Propriétés et conséquences physiopathologiques la fixation hépatique du SAP radiomarqué en scintigraphie
Les chaînes polypeptidiques de la fibrille amyloïde ont une estime la fréquence de l’atteinte hépatique à 54 % dans l’amy-
configuration dite b-plissée aboutissant à une structure en lose AL, à 18 % dans l’amylose AA et nulle dans l’amylose des
feuillets. Celle-ci est responsable, in vitro, de la résistance de la hémodialysés. [8] Elle est exceptionnelle parmi les autres types
substance amyloïde aux solvants habituels, in vivo, de l’irréver- d’amylose sauf dans certains cas d’amylose génétique (à apoli-
sibilité des dépôts. La nature fibrillaire explique la perméabilité poprotéines et à lysozyme). [9]
à de nombreux métabolites, si bien que même massivement De ce fait, nous nous limiterons dans ce travail à la descrip-
infiltrés, les organes conservent longtemps une fonction peu tion de l’atteinte hépatique la mieux documentée, celle des
perturbée. La rigidité des fibrilles limite la mobilité des fibres amyloses AA et AL.
musculaires atteintes. Les dépôts occupent un volume impor-
tant, hypertrophiant les organes atteints, pouvant comprimer Anatomie pathologique
les structures histologiques voisines, réduire les lumières
artériolaires. Macroscopie
Le foie est hypertrophié, sans modification notable de son
Nature biochimique des dépôts [5] aspect extérieur, mais l’hépatomégalie peut être impression-
La substance amyloïde est constituée d’un composant fibril- nante, [10] le poids du foie pouvant atteindre 9 kg. Il est ferme,
laire polypeptidique (pour 90 %), qui correspond le plus lisse, de couleur jaune chamois. Son bord inférieur est mousse,
souvent aux protéines AL ou AA, et du composant amyloïde P sa capsule est parfois fibreuse.
(pour 10 %).
Microscopie optique et électronique [11]
Protéine AL Les dépôts, visualisés à la coloration HES et rouge Congo,
La protéine AL est le principal constituant des dépôts de siègent entre les cellules, autour ou dans les parois des vaisseaux
l’amylose AL. La protéine AL est constituée de la portion dont la lumière peut être rétrécie, et dans l’espace de Disse des
variable d’une chaîne légère d’immunoglobuline, plus souvent sinusoïdes (Fig. 1). Une fibrose portale est fréquente, générale-
k que j (ratio 2/1), associée à un fragment plus ou moins long ment modérée.
de la portion constante, pouvant aller jusqu’à la totalité de la Il a été tenté de caractériser les types d’amylose à partir de la
chaîne légère. topographie histologique des dépôts en opposant des dépôts
plutôt lobulaires dans l’amylose AL à des dépôts plutôt intra-
Protéine AA portaux dans l’amylose AA. Mais les travaux [7, 12, 13] compor-
tant une étude immunohistochimique ont montré que les deux
La protéine amyloïde A est observée dans les amyloses AA. types de dépôts pouvaient être observés aussi bien dans l’amy-
Elle a un précurseur sérique, la SAA (serum amyloid A protein), se lose AL que AA.
comportant comme une protéine de l’inflammation : la SAA est Parfois, les dépôts amyloïdes retrouvés dans l’espace de Disse
synthétisée principalement par les hépatocytes, et augmente lors aussi bien que dans les espaces portes, ont un aspect globulaire.
des infections, dans les maladies inflammatoires, dans les Ces nodules de forme ronde ou ovale ont 3 à 40 nm de diamè-
cancers. tre et sont en majorité extracellulaires. Ils ne semblent pas
correspondre à une forme clinique ou biochimique particulière
Composant amyloïde P de la maladie, bien qu’ils n’aient jamais été trouvés associés à
Le composant amyloïde P sérique (SAP pour serum amyloid un myélome.
protein) est constamment associé à la structure fibrillaire de la En ME, la structure fibrillaire est mise en évidence : les
substance amyloïde. Il s’agit d’une protéine plasmatique qui fibrilles amyloïdes, en général extracellulaires, sont disposées
appartient au groupe des pentraxines comme la protéine C sans ordre et ne sont pas branchées entre elles. Elles mesurent
réactive, mais qui n’est pas chez l’homme une protéine de environ 10 nm de diamètre et sont identiques quel que soit le
l’inflammation. Le SAP est synthétisé par les hépatocytes. type de l’amylose (Fig. 2).

Physiopathologie [2, 6] Apport de l’immunohistochimie [14]


L’étude immunohistochimique constitue actuellement la
L’anomalie-clé est une anomalie de repliement de la protéine
méthode de référence pour distinguer les différents types
impliquée. Il peut s’agir d’un processus de repliement anormal
qui se substitue ou qui existe en parallèle au processus de
repliement physiologique. Son résultat est une modification de
la conformation spatiale de la protéine et une tendance à
l’agrégation.
Différents mécanismes aboutissent à cette protéine anorma-
lement repliée, selon la nature de la protéine précurseur :
propension intrinsèque à changer de conformation se révélant
avec l’âge comme dans l’amylose sénile (transthyrétine),
mutation du gène codant la protéine précurseur entraînant le
remplacement d’un acide aminé de la structure primaire comme
dans les amyloses héréditaires, défaut de clivage de la protéine
SAA dans l’amylose AA, protéolyse remodelant la protéine
comme dans la maladie d’Alzheimer.
D’autres facteurs interviennent enfin dans le processus de
formation et de dépôt des fibrilles amyloïdes, comme une
élévation localisée de la concentration de la protéine précurseur Figure 1. Dépôts de substance amyloïde (SA) dans l’espace de Disse
au-dessus d’un seuil critique. Les facteurs génétiques intervien- entre la lumière du sinusoïde (SIN) et les hépatocytes (H) (n° 307204, HES
nent à plusieurs niveaux. x 400).

2 Hépatologie
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Le foie est palpable dans l’amylose AL dans 24 % des cas


tout-venant, parmi lesquels seuls 80 à 90 % correspondent
réellement à une infiltration amyloïde hépatique, les 10 à 20 %
restants correspondant à des foies cardiaques témoignant d’une
infiltration myocardique et non hépatique. A contrario, 20 %
des patients ayant une amylose AL hépatique prouvée histolo-
giquement n’ont pas d’hépatomégalie. [18]
Typiquement, dans l’amylose hépatique AL, l’infiltration
massive du foie par les dépôts amyloïdes est responsable d’une
hépatomégalie isolée, de volume impressionnant (débordant de
plus de 10 cm dans 30 % des cas), à surface lisse, à bord
inférieur mousse, peu sensible, de consistance élastique.
L’atteinte hépatique peut également être à l’origine d’une
ascite, d’un ictère, d’une hypertension portale.
La fréquence de l’ascite est estimée globalement à 10 % si on
ne préjuge pas du type d’amylose ni de l’existence d’une
atteinte hépatique. En effet, l’ascite n’est pas non plus syno-
Figure 2. Microscopie électronique : aspect microfibrillaire de la sub- nyme d’infiltration amyloïde du foie, l’étiologie en étant
stance amyloïde (SA) au contact d’un hépatocyte (H) (n°24313 x 25000). multifactorielle : hypoprotidémie, insuffisance cardiaque. Une
large série d’amyloses hépatiques AL rapporte une prévalence de
42 % d’ascite sans préjuger de la cause de celle-ci. [18] En fait,
l’atteinte hépatique ne serait à l’origine d’une ascite que dans
17 à 29 % des cas dans l’amylose AL [19] alors qu’elle est
exceptionnelle dans l’amylose AA. Sa présence semble n’avoir
aucune valeur pronostique.
Les ictères sévères avec des bilirubinémies supérieures
à 85 µmol/l sont rares et compliquent seulement les amyloses
AL. [20] Ils apparaissent tardivement dans l’évolution de la
maladie et sont de mauvais pronostic puisque le temps moyen
de survie après l’ictère est de 3 à 4 mois. Mais ils ne sont pas
corrélés avec le degré d’infiltration hépatique et ne traduisent
pas une insuffisance hépatocellulaire grave. Ils semblent en
revanche toujours associés à un dysfonctionnement majeur des
autres organes, notamment du rein.
Les signes patents d’hypertension portale, comme les varices
œsophagiennes, sont exceptionnels au cours de l’amylose
hépatique. La splénomégalie palpable dans 5 % des AL est plus
souvent liée à l’infiltration amyloïde qu’à une hypertension
portale. L’hypertension portale apparaît de type sinusoïdal,
Figure 3. Immunomarquage des dépôts amyloïdes vasculaires par l’AC fonction de l’importance des dépôts périsinusoïdaux qui
anti-SAA au sein d’un espace porte (cas n° 306925, anti-SAA, immunoper- réduisent l’espace vasculaire, la majorité des cas décrits concer-
oxydase, grossissement initial × 40). nant l’amylose AL. Elle semble un facteur de mauvais pronostic.

Signes biologiques
d’amylose, grâce à l’utilisation d’anticorps (AC) dirigés contre
les différents types de substance amyloïde. L’AC anti-SAP, dirigé Les perturbations du bilan hépatique sont fréquentes mais le
contre le composant P, permet le diagnostic d’amylose sans plus souvent modérées et ne sont pas toujours en relation avec
pouvoir en prédire le type. Le diagnostic d’amylose AA peut être l’atteinte du foie, notamment dans les amyloses AA où elles
établi avec certitude par l’utilisation des AC anti-SAA (Fig. 3), peuvent être dues à la maladie causale.
mais le diagnostic d’amylose AL n’est pas toujours formel du L’augmentation des phosphatases alcalines (PAL) est l’ano-
fait de la fixation inconstante des AC antichaîne légère k ou j malie du bilan hépatique la plus fréquemment signalée au cours
sur les dépôts d’amylose AL. de l’amylose hépatique, plus marquée en cas d’amylose AA que
AL : 60 à 80 % des cas, sans corrélation avec le degré d’infiltra-
tion amyloïde. Une bilirubinémie supérieure à 34 µmol/l est
Diagnostic différentiel
présente dans 20 % des cas et est un élément de mauvais
L’infiltration amyloïde peut être confondue avec les dépôts de pronostic. [18]
la maladie des chaînes légères décrite par Randall, [15] dépôts qui La cytolyse, faible durant toute l’évolution de la maladie
ne prennent pas le rouge Congo et ont en ME une structure (< 2 fois la normale dans 70 à 79 % des cas), ne s’élève qu’à la
granulaire. Mais certaines substances amyloïdes prennent mal phase terminale, coïncidant alors souvent avec une grande
les colorations, deux types de dépôts peuvent coexister chez un insuffisance cardiaque, et aurait une valeur pronostique pour
malade et l’aspect ultrastructural peut être fibrillaire et granu- l’amylose AL (décès dans les 10 mois).
leux. Ces constatations suggèrent que maladie de Randall et Les taux sériques de prothrombine et d’albumine sont
amylose AL pourraient être deux expressions différentes d’une longtemps subnormaux. Le temps de prothrombine est diminué
même maladie. [16] dans 25 à 35 % des cas et entraîne alors un risque hémorragi-
que. La baisse de l’albuminémie n’est constatée, dans la
Aspects cliniques et biologiques majorité des cas, qu’en cas de syndrome néphrotique.

Signes cliniques Diagnostic positif


Les manifestations hépatiques sont rarement au premier plan Diagnostic clinique
lors de l’amylose généralisée, moins fréquentes que les manifes- Les signes cliniques les plus fréquemment présents au
tations cardiaques et rénales. La majorité des patients ayant une moment du diagnostic sont souvent aspécifiques. La mise en
atteinte hépatique lors d’une amylose AL ont aussi une atteinte évidence de l’atteinte d’autres organes a une grande valeur
extrahépatique touchant principalement le rein (47 %) et le d’orientation : macroglossie, splénomégalie, pétéchies, purpura
cœur (42 %). [17] ou ecchymoses siégeant avec prédilection aux plis de la face et

Hépatologie 3
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du cou, classique hématome « en lunette » après un effort, limitée en raison d’une possible majoration par l’amylose du
diarrhée de l’atteinte digestive, insuffisance cardiaque, hypoten- risque hémorragique. Alors que le taux estimé de complications
sion orthostatique de la neuropathie amyloïde, syndrome du hémorragiques pour la biopsie de la pathologie tout-venant est
canal carpien évocateur si bilatéral, syndrome néphrotique. Un de 0,2 %, celui au cours de l’amylose varie de 2 % à 5,5 %. [18,
myélome oriente vers l’amylose AL. 22] En pratique, quand le diagnostic d’amylose hépatique est

Le contexte d’une maladie connue pour entraîner une évoqué, il faut rechercher une preuve histologique sur d’autres
amylose secondaire (AA) doit être systématiquement recherché : sites, d’accès plus facile ou essayer d’obtenir la biopsie du foie
polyarthrite rhumatoïde, entérocolite cryptogénétique, cancer par voie transveineuse.
du rein, toxicomanie par voie intraveineuse, tuberculose, Les procédures diagnostiques les moins invasives et les plus
dilatation des bronches, adénome hépatique, etc. rentables sont les biopsies du tissu graisseux sous-cutané
abdominal et les biopsies rectales. La biopsie ou l’aspiration du
Diagnostic biologique tissu graisseux sous-cutané [23] se fait simplement dans la paroi
La vitesse de sédimentation est accélérée dans 70 % des abdominale sous-ombilicale, même en présence de troubles de
amyloses AL, supérieure à la 1re heure à 50 mm dans 53 % des la crase sanguine et la fiabilité a été confirmée sur de grandes
cas. L’électrophorèse des protéines sériques ne révèle un pic séries : 72 à 90 % de positivité dans l’amylose AL, 58 à 68 %
monoclonal que dans 38 % des amyloses immunologiques AL dans l’amylose AA. Les biopsies rectales [17, 18] ont une bonne
hépatiques (dont seules 6 % ont un pic > à 3 g/dl). Dans les place dans les explorations peu invasives avec une sensibilité de
autres cas, le profil d’électrophorèse est normal ou montre, dans 75 % à 87 % qui peut atteindre 100 % si la biopsie concerne la
30 % des cas, une hypogammaglobulinémie. L’immunoélectro- sous-muqueuse.
phorèse permet d’accroître jusqu’à 46 % la détection d’une La biopsie médullaire est, d’après plusieurs études, positive
protéine monoclonale, qui est une chaîne légère le plus souvent dans 80 à 90 % des cas lors de l’amylose hépatique. [3, 18] Elle
de type k sauf quand un myélome est associé (j). Une protéi- doit être systématiquement réalisée dans les amyloses AL, à la
nurie est notée dans 88 % des cas (1,4 g/24 h en moyenne) recherche d’une plasmocytose qui peut être présente, même en
correspondant à une protéine monoclonale dans 67 % des cas. l’absence d’immunoglobuline monoclonale sérique ou urinaire.
Finalement, une protéine monoclonale est présente soit dans le Kyle et al. [3] proposent donc de réaliser en première intention
sang, soit dans les urines dans 83 % des amyloses hépatiques la biopsie médullaire et l’aspiration du tissu graisseux sous-
AL. [18] cutané permettant d’obtenir une sensibilité globale de 89 %
L’étude de la coagulation peut montrer de nombreuses chez 191 patients.
anomalies : fibrinolyse, coagulation intravasculaire disséminée, La biopsie des glandes salivaires accessoires au niveau de la
hypofibrinémie, déficit en facteur X. L’anomalie la plus fré- lèvre inférieure [24] a une sensibilité de 86 à 100 %, plus élevée
quente est l’allongement du temps de thrombine qui pourrait dans l’amylose AA (93 à 100 %) que dans l’amylose AL (81 %).
être dû à un anticoagulant circulant, à une dysfibrinogénémie Lorsqu’elle est associée à la biopsie du tissu graisseux sous-
d’origine hépatique, ou à une inhibition de l’agrégation des cutané, la spécificité est de 100 % dans la plupart des travaux.
monomères de fibrine du fait des immunoglobulines circulan- Les biopsies gastriques et duodénales seraient positives dans
tes. Le déficit acquis en facteur X est très rare : l’amylose AL en 83 à 100 % des amyloses mais ces résultats ont été obtenus sur
représente une des principales étiologies. L’hypothèse d’une peu de sujets. Les biopsies du rein, du myocarde et du nerf sural
immobilisation du facteur X dans le système circulatoire du fait permettent également le diagnostic dans plus de 90 % des cas
d’une liaison avec des fibrilles amyloïdes des parois des vais- mais sont invasives et/ou de technique délicate. La biopsie
seaux a été avancée. cutanée est peu rentable en l’absence de lésions cutanées.
Une hypercholestérolémie supérieure à 5,20 mmol/l est
Autres examens utiles au diagnostic
présente dans 80 % des cas d’amylose hépatique dont seule-
ment la moitié est associée à un syndrome néphrotique. Cette La scintigraphie au SAP marqué à l’iode 123, [25] qui exploite
hypercholestérolémie est considérée par certains auteurs comme la grande affinité du SAP pour les fibrilles amyloïdes, a été
une manifestation précoce d’une atteinte hépatique proposée comme test diagnostique. Plusieurs études ont montré
amyloïde. [21] qu’il s’agissait d’une technique non invasive pouvant détecter,
L’hémogramme peut montrer des signes d’hyposplénisme localiser et quantifier les dépôts amyloïdes in vivo (permet de
(perturbation de la fonction phagocytaire de la rate liée à des distinguer les formes focales ou systémiques). Sa sensibilité varie
dépôts amyloïdes) : présence de corps de Howell-Jolly (résidus de 90 % pour l’amylose AA à 100 % pour l’amylose AL et elle
nucléaires) dans 30 % des cas et thrombocytose supérieure est augmentée lorsque les images scintigraphiques sont associées
à 500 000/mm3 dans 15 % des cas. Ces signes d’hyposplénisme au calcul de la rétention de la radioactivité à 24 heures dans les
orientent alors vers le diagnostic d’amylose systémique. [18] tissus. [8, 26] Il est recommandé de la réaliser pour chaque
En définitive, Gertz et Kyle [22] proposent de retenir comme patient porteur d’une amylose AL et/ou quand les biopsies ne
critères évocateurs d’amylose en cas d’hépatomégalie isolée : sont pas réalisables. [27] En revanche, cette technique est moins
• une protéinurie ; sensible pour la localisation rénale de l’amylose.
• une électrophorèse anormale (protéine monoclonale ou L’échographie, l’angiographie, le scanner n’ont qu’un intérêt
hypogammaglobulinémie) ; restreint, sauf pour le diagnostic différentiel. Les signes radiolo-
• des corps de Howell-Jolly à l’hémogramme ; giques d’une atteinte hépatique sont non spécifiques : hétéro-
• une hépatomégalie contrastant avec des perturbations enzy- généité à l’échographie ; atténuation du parenchyme diffuse ou
matiques modestes. focale au scanner ; hypersignal en T1 et hyposignal en T2 à
l’IRM. [28]
Diagnostic histologique
Le diagnostic positif de l’amylose est histologique, affirmé par
la présence de dépôts amyloïdes dans les tissus. L’atteinte
■ Pronostic
hépatique est retrouvée presque constamment au cours des La durée moyenne de survie établie à partir du moment du
amyloses AA ou AL (97 à 100 % d’atteinte hépatique), ce qui diagnostic d’amylose systémique est de 13 mois pour l’amylose
n’est pas le cas des autres types d’amylose. Cependant, dans les AL. Seulement 7 % des patients sont vivants à 5 ans. [3] L’his-
séries anciennes, la rentabilité de la biopsie hépatique n’atteint toire naturelle de la maladie, au travers de toutes les grandes
pas 100 % probablement par manque d’utilisation des techni- séries publiées montre qu’une insuffisance hépatocellulaire est
ques spéciales de recherche de l’amylose : des diagnostics très rarement la cause du décès (4,7 % à 7 %), loin derrière le
rétrospectifs portés lors d’une relecture des lames sont signalés rein et le cœur. Une étude prospective n’a pas mis en évidence
à plusieurs reprises. Kyle et Gertz, dans leur série de 474 amy- de différence de survie en fonction de l’atteinte hépatique ou
loses AL ont obtenu une sensibilité de la biopsie hépatique de non. [17] Elle contredit apparemment une étude de la même
97 %, mais l’indication n’a été portée que 32 fois. [3] L’indica- équipe, multivariée (modèle de Cox) effectuée sur 168 patients
tion de la biopsie hépatique par voie transcostale est en effet qui a montré que quatre variables avaient une influence

4 Hépatologie
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significative sur la survie la première année : l’existence d’une également été décrits. Elle agit en bloquant la sécrétion hépato-
insuffisance cardiaque, d’une chaîne légère urinaire, d’une cytaire du SAA et pourrait ainsi limiter l’infiltration dans les
hépatomégalie, et l’importance de la perte de poids. Mais amyloses AA.
l’hépatomégalie peut être liée à une insuffisance cardiaque. La Le chlorambucil et le cyclosphosphamide ont montré une
b2-microglobuline semble également un facteur pronostique efficacité dans la polyarthrite rhumatoïde et dans l’arthrite
utile. Enfin, la scintigraphie au SAP pourrait constituer un autre chronique juvénile. Dans cette dernière, la régression de
marqueur pronostique au travers du taux de rétention de la l’amylose a été trouvée associée à une amélioration de la survie
radioactivité dans les tissus à 24 heures : survie de 11,3 mois si par rapport à un groupe historique non traité (68 % versus 0 %
la rétention est supérieure à 50 %, de 24,5 mois si la rétention à 15 ans).
est inférieure à 50 %. [26, 29] Le diméthylsulfoxide (DMSO) serait capable de scinder les
Dans la série des 98 patients de la Mayo Clinic ayant une microfibrilles en unités plus solubles, et favoriserait l’excrétion
amylose AL avec atteinte hépatique, la durée moyenne de survie urinaire de la substance. Une amélioration clinique et une
était de 8,5 mois. La survie à 5 ans était de 16,9 % et de 6,6 % augmentation de la clairance de la créatinine ont été observées
à 10 ans. En cas d’atteinte hépatique sévère avec cholestase mais une rechute intervient à l’arrêt du traitement. [34]
ictérique, la durée moyenne de survie semble abaissée à
1-5 mois. [18, 20] Il est proposé comme critères de mauvais
pronostic en cas d’amylose hépatique AL :
• une insuffisance cardiaque congestive présente avant le ■ Conclusion
diagnostic d’amylose hépatique ;
• une bilirubinémie au-dessus de 34 µmol/l ; Le diagnostic d’amylose hépatique doit être évoqué devant
• un taux de plaquettes supérieur à 500 000/mm3. [18] une hépatomégalie volumineuse mais indolore, à bord inférieur
Le pronostic spontané de l’amylose AA est également mauvais mousse, cliniquement isolée ou associée à un épanchement
avec une médiane de survie de 12 mois après le diagnostic. ascitique, et d’autant plus qu’il existe une cholestase anictéri-
que. La découverte dans le sang ou les urines d’une protéine
monoclonale oriente vers une origine immunologique. La
■ Traitement [6, 27, 30]
biopsie hépatique confirme le diagnostic dans 90 % des cas. La
scintigraphie au SAP est un outil sensible de diagnostic et
Hormis la survie, l’appréciation des résultats des traitements d’évaluation de l’extension mais son accès reste limité à
de l’amylose repose sur les paramètres cliniques ou biologiques quelques centres.
pour un organe donné et, depuis quelques années, sur la mesure L’hépatomégalie, qui n’est pas synonyme d’atteinte hépati-
de la masse amyloïde. La scintigraphie à la SAP est en effet que, est un des facteurs du pronostic, lequel est mauvais quel
maintenant recommandée pour évaluer la régression des dépôts, que soit le type d’amylose avec une médiane de survie d’envi-
ceux localisés au foie étant facilement mesurables. ron 1 an sans traitement. Les progrès récents dans la connais-
sance biochimique de l’amylose n’ont jusqu’alors pas eu de
Amylose AL retombées thérapeutiques, les résultats globaux des traitements
spécifiques restant décevants.
L’essai d’utilisation de la colchicine dans l’amylose AL a été
justifié par son action sur les microtubules du macrophage qui
freinerait la formation des fibrilles amyloïdes. Mais la seule
étude randomisée [31] sur 220 patients comparant colchicine ■ Références
seule versus melphalan et prednisolone versus melphalan,
[1] Husby G. Classification of amyloidosis. Baillieres Clin Rheumatol
prednisolone et colchicine n’a montré aucune efficacité de la 1994;8:503-11.
colchicine sur la survie (médianes respectivement à 8,5, 18 et [2] Merlini G, Bellotti V. Molecular mechanisms of amyloidosis. N Engl
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Les agents alkylants visant à réduire la production exagérée [3] Kyle RA, Gertz MA. Primary systemic amyloidosis: clinical and
d’immunoglobulines monoclonales constituent le traitement de laboratory features in 474 cases. Semin Hematol 1995;32:45-59.
référence. Le protocole le mieux validé utilise le melphalan, en [4] Glenner GG. Amyloid deposits and amyloidosis: the Beta-fibrilloses. N
association à la prednisone à des doses de l’ordre de 0,15 mg/ Engl J Med 1980;302:1283-92 (1333-43).
kg/j et 0,8 mg/kg/j respectivement par cures de 7 jours toutes [5] Cohen AS, Heller-Connors L. The pathogenesis and biochemistry of
les 6 semaines avec augmentation de la dose quotidienne de amyloidosis. J Pathol 1987;151:1-0.
melphalan de 2 mg à chaque nouvelle cure. Les résultats sur la [6] Merlini G, Westermark P. The systemic amyloidoses: clearer
survie sont globalement modestes (médiane de 14-17 mois understanding of the molecular mechanisms offers hope for more effec-
versus 6-10 mois dans les groupes traités par colchicine) avec un tive therapies. J Intern Med 2004;255:159-78.
bénéfice clinique seulement chez 20 à 30 % des patients. Ces [7] Buck FS, Koss MN. Hepatic amyloidosis: morphologic differences
résultats médiocres conduisent actuellement à évaluer des between systemic Al and AA types. Hum Pathol 1991;22:904-7.
protocoles plus agressifs si le terrain l’autorise, notamment [8] Lovat LB, Persey MR, Madhoo S, Pepys MB, Hawkins PN. The liver in
l’atteinte cardiaque ou neurologique : systemic amyloidosis: insights from 1231 serum amyloid P component
• melphalan à doses plus élevées de l’ordre de 25 mg/m2 avec scintigraphy in 484 patients. Gut 1998;42:727-34.
ou sans dexaméthasone ; [9] Westmark P, Benson MD, Buxbaum JN, Cohen AS, Frangione B,
• combinaison de vincristine, carmustine et dexaméthasone ; Ikeda S, et al. Amyloid fibril protein nomenclature-2002. Amyloid
• melphalan à fortes doses de l’ordre de 100 à 200 mg/m2 suivi 2002;9:197-200.
d’autogreffe de cellules souches. [32] [10] Mainenti PP, Petrelli G, Lamanda R, Amalfi G, Castiglione F. Primary
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with needle biopsy of the liver in 18 patients. Gastroenterol 1961;41:
Dans ce domaine, les traitements médicaux ou chirurgicaux 92-6.
de la maladie causale, représentée dans les pays occidentaux [12] Iwata T, Hoshii Y, Kawano H, Gondo T, Takahashi M, Ishihara T, et al.
principalement par la polyarthrite rhumatoïde, sont primor- Hepatic amyloidosis in Japan: histological and morphometric analysis
diaux et sont susceptibles d’améliorer nettement le pronostic. based on amyloid proteins. Hum Pathol 1995;26:1148-53.
Un taux sérique de SAA en dessous de 10 mg/l semble corres- [13] Looi LM, Sumithran E. Morphologic differences in the pattern of liver
pondre à une évolution favorable de l’amylose et pourrait infiltration between systemic AL and AA amyloidosis. Hum Pathol
constituer un objectif de ces traitements. [33] 1988;19:732-5.
La colchicine peut prévenir la formation des dépôts dans la [14] Levo Y, Livni N, Laufer A. Diagnosis and classification of amyloidosis
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Hépatologie 5
7-037-A-30 ¶ Amylose hépatique

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T. Dao (dao-t@chu-caen.fr).
K. Bouhier.
R. Gloro.
Département hépato-gastro-entérologie, CHU de Caen, 14033 Caen, France.
V. Rouleau.
P. Rousselot.
Département anatomie pathologique, CHU de Caen, 14033 Caen, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Dao T., Bouhier K., Gloro R., Rouleau V., Rousselot P. Amylose hépatique. EMC (Elsevier SAS, Paris),
Hépatologie, 7-037-A-30, 2005.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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