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Item 217 – UE 7 – Amylose
Julien Moroch, David Buob
Relecture : Gilles Grateau
I. Définition
II. Nature et caractéristiques de la substance amyloïde
III. Diagnostic
Connaissances
Diagnostiquer une amylose de type AA ou AL.
Citer les principaux organes pouvant être impliqués dans le développement de l'amylose.
Les maladies avec dépôts d'amylose apparaissent dans des circonstances très variées et sont
responsables d'une grande variété de manifestations cliniques.
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I. Définition
Les amyloses sont un ensemble de maladies caractérisées par des dépôts tissulaires extracellu-
laires faits de protéines insolubles, fibrillaires, organisées en feuillets bêta plissés.
Le diagnostic nécessite la mise en évidence de ces dépôts au plan anatomopathologique.
III. Diagnostic
La mise en évidence anatomopathologique des dépôts d'amylose est indispensable et se fait
à partir d'un prélèvement adressé au laboratoire, fixé par le formol et inclus en paraffine. Un
second prélèvement doit être adressé à « l'état frais » (= non fixé) pour une immunofluores-
cence effectuée sur le fragment après congélation : cette technique est la plus sensible pour
déterminer la nature de l'amylose (« typage » cf. infra).
Fig. 17.1. Biopsie de glandes salivaires accessoires avec dépôts extracellulaires, éosinophiles au contact
des acini et des canaux excréteurs (HES).
Connaissances
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A B
La coloration par le rouge Congo permet d'affirmer le diagnostic d'amylose en mettant en évi-
dence, lors de l'examen en lumière polarisée, la biréfringence vert-jaune spécifique des dépôts.
Le rouge Congo a également l'avantage de mettre en évidence des dépôts peu abondants qui
ne sont pas détectés sur une coloration standard (hématéine-éosine ± safran) : le rouge Congo
augmente la sensibilité de l'examen.
Le panel d'anticorps à tester comprend les anticorps anti-kappa et anti-lambda (pour l'amylose AL),
l'anticorps anti-SAA (pour l'amylose AA) et l'anticorps anti-transthyrétine (pour les amyloses
ATTR à transthyrétine mutée ou sauvage).
C. Sites biopsiques
Les biopsies des organes cibles de l'amylose (rein, cœur, foie) ont un risque de complications
hémorragiques. La stratégie diagnostique biopsique privilégiera donc des sites moins invasifs,
tels que les biopsies de glandes salivaires accessoires (dont la sensibilité pour le diagnostic
d'amylose est d'environ 85 %), la biopsie ou ponction-aspiration de graisse abdominale péri-
ombilicale (sensibilité de l'ordre de 80 % ; relativement peu pratiquée en France) ou les biop-
sies digestives (sensibilité de l'ordre de 80 %).
N.B. : les biopsies digestives doivent intéresser la sous-muqueuse car les dépôts sont localisés surtout dans les
parois des artérioles de la sous-muqueuse.
Ce n'est que lorsque les biopsies de ces sites sont non contributives que la biopsie d'un organe
cliniquement atteint (tel que le rein ou le cœur) sera envisagée. Pour le foie il est préférable de
faire une biopsie hépatique transjugulaire (transveineuse).
214 clés
Points
• Les amyloses sont un ensemble de maladies caractérisées par des dépôts tissulaires extracellulaires de
protéines insolubles, organisées en feuillets bêta plissés.
• Le diagnostic nécessite d'être prouvé au plan anatomopathologique, par la mise en évidence de ces
dépôts qui sont d'aspect homogène, éosinophile, anhiste.
• La coloration rouge des dépôts par le rouge Congo avec biréfringence vert-jaune en lumière polarisée
permet d'affirmer le diagnostic d'amylose.
• Le typage de l'amylose est une étape indispensable pour déterminer la nature de l'amylose (AL, AA ou
ATTR) et nécessite dans l'idéal de disposer de tissu congelé pour la réalisation de techniques d'immu-
nofluorescence qui sont plus sensibles et spécifiques que l'immunohistochimie sur tissu fixé et inclus en
paraffine.
• Pour le diagnostic d'amylose généralisée, les biopsies de glandes salivaires accessoires, la biopsie ou
ponction-aspiration de graisse abdominale péri-ombilicale ou les biopsies digestives profondes (avec de
la sous-muqueuse) sont à privilégier par rapport aux biopsies d'organes profonds tels que le rein, cœur.