Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Dr CHIKHI.Y
Caractéristiques fondamentales du système immunitaire
Le système immunitaire possède quatre grandes caractéristiques :
- la spécificité :
la capacité du système immunitaire de reconnaître et d'éliminer
certains micro-organismes ou molécules étrangères.
L'antigène est une substance étrangère qui provoque une réaction
immunitaire, c'est-à-dire la production de lymphocytes spécialisés et
de protéines spécifiques : les anticorps. A un antigène donné
correspond un anticorps donné : chaque réaction du système
immunitaire prend pour cible un agresseur spécifique et un seul.
- la diversité :
la capacité du système immunitaire de réagir contre des millions de
types d'agresseurs, en reconnaissant chacun d'eux à ses marqueurs
antigéniques.
Cela est dû au fait que le système immunitaire possède une variété
considérable de populations lymphocytaires, dont chacune peut
combattre un antigène particulier.
- la reconnaissance du soi et du non-soi :tolérance
la capacité du système immunitaire de faire la distinction entre
les molécules de l'organisme (le soi) et les molécules étrangères
(le non-soi).
- la mémoire :
la capacité du système immunitaire de se rappeler les antigènes
qu'il a déjà rencontrés et d'y réagir promptement et
efficacement lors d'expositions ultérieures. C'est l'immunité
acquise.
• La tolérance: absence de réponse immunitaire à un Ag
appartenant au soi dans le but d’éviter les maladies auto
immunes.
• C'est probable, mais moins facile à prouver, dans certaines maladies auto
immunes humaines comme la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) et le DID de type
I. Il existe chez tous les individus des lymphocytes T auto réactifs et des auto
anticorps qui reconnaissent des auto antigènes, mais ceux-ci sont
normalement rendus tolérants par différents mécanismes.
• Avec les cellules cytotoxiques tels que les lymphocytes T CD8 et les NK
(réponse cellulaire)
Agents infectieux
– Leur implication dans la survenue de MAI est souvent suspectée mais rarement
prouvée.
– Un des exemples les plus convaincants est la myosite cardiaque post-
streptococcémie, survenant par mimétisme moléculaire entre la protéine M du
streptocoque et la myosine cardiaque.
Mise en évidence d'auto anticorps
Facteurs antinucléaires
• Auto anticorps dirigés contre les structures du noyau.
• – Présents dans certaines MAI systémiques comme le LED (presque 100 %), la
sclérodermie (60 %), le syndrome de Sjögren (30 %) et la polyarthrite rhumatoïde
(30 %) mais aussi dans certaines maladies infectieuses (MNI: 60 %, hépatite virale
aiguë: 50 %).
Chez 1 à 5 % des sujets sains, sans pour autant avoir de signification pathologique
Facteurs rhumatoïdes (FR)
Auto anticorps dirigés contre les fragments Fc des immunoglobulines (Ig)
autologues. Le plus souvent, il s’agit d’isotypes IgM,
• – Leur dépistage se fait par IFI sur frottis de PNN et pourra ensuite être confirmée par
méthode ELISA :
• * Fluorescence cytoplamique (classical ANCA ou cANCA) : protéinase 3.
• * Fluorescence périphérique (perinuclear ANCA ou pANCA) : myeloperoxydase.
• – Il existe également des ANCA dits atypiques, qui se rencontrent essentiellement dans
les vascularites médicamenteuses.
b) Hypergammmaglobulinémie
– Polyclonale touchant tous les isotypes: se voit dans toutes les maladies
inflammatoires mais est particulièrement importante au cours des hépatites
aiguës autoimmunes, du syndrome de Sjögren, du LED et de la sarcoïdose.
– Polyclonale d’isotype IgM : oriente plutôt vers une cirrhose biliaire primitive (CBP).
– Monoclonale : doit faire rechercher un syndrome lymphoprolifératif qui peut se
compliquer d’une MAI.
Cryoglobulines
– Immunoglobulines sériques qui précipitent au froid mais se
redissolvent au chaud.
– Des précautions particulières s’imposent donc pour l’acheminement de
l’échantillon à analyser : rapide et à température proche de 37°C, avant leur
recherche à 4°C.
– Il existe 3 types de cryoglobulines :
* Type I : Ig monoclonale.
* Type II: Ig monoclonale (souvent un facteur rhumatoïde IgM ) et Ig
polyclonales.
* Type III (mixte): Ig polyclonales.
– Peuvent survenir lors des MAI (type III),
au cours de certaines infections dont l’hépatite C (types II ou III) ou au cours
d’hémopathies malignes (types I ou II).
– Peuvent se compliquer de manifestations de vascularite par dépôts de complexes
immuns.
Complément sérique
– Hypercomplémentémie :
S’inscrit dans le cadre du syndrome inflammatoire, se voit aussi dans la
cirrhose biliaire primitive.
– Hypocomplémentémie :
Les déficits congénitaux en fraction C2 ou C4 prédisposent au lupus
systémique (par exemple : 50% des sujets ayant un déficit homozygote en
C2 développent un LED).
● Technique hospitalière très coûteuse, se réalisant en cures intraveineuses très lentes (environ 2 heures
pour 10 g) pour un total de 1g/kg sur 3 jours le plus souvent.
● Effets secondaires :
– Les Ig IV sont en règle générale bien tolérées, mais quelques complications peuvent survenir:
* Durant la perfusion (1-15%), transitoires : céphalées, bouffées de chaleur, nausées, fièvre, frissons, plus
rarement douleurs abdominales, osseuses, musculaires, thoracique.
* Rares réactions anaphylactiques peuvent survenir, essentiellement chez les patients ayant un déficit en
IgA, immunisés contre elles : toujours doser les IgA avant de débuter des IgIV et en cas de déficit,
utiliser des IgIV déplétées en IgA.
– Autres complications :
* Méningite aseptique, se résolvant spontanément en 3-5 jours.
* Insuffisance rénale souvent transitoire.
* Anémie et neutropénies immunes.
● Principales indications :
– Déficit congénitaux ou acquis en Ig, MAI avec autoanticorps pathogène (les mêmes que pour les EP),
PTI, maladie de Kawasaki, polymyosites et dermatomyosites...
Immunosuppresseurs
Ils constituent le traitement des MAI corticorésistantes ou corticodépendantes (à visée
d’épargne cortisonique) mais sont aussi parfois associés aux corticoïdes en première ligne
dans certaines MAI graves (EDX pour les vascularites, lupus avec atteinte rénale...) ou
pathologie articulaire (MTX dans les PR).
a) Cyclophosphamide (Endoxan®)
– Mode d’action : agent alkylant.
– Administration :
* En bolus intraveineux (750mg/m2) après hydratation intraveineuse de quelques heures .
* Plus rarement per os (50-100mg/j) dans les formes résistantes
– Effets secondaires principaux :
cystite hémorragique , amenorrhée, azoospermie, baisse de la fertilité, effet oncogène à long terme,
alopécie rare.
b) Méthotrexate (Methotrexate®)
– Mode d’action : inhibiteur du métabolisme des purines (inhibiteur compétitif de la dihydrofolate réductase).
– Administration : per os ou IM à faible doses (10-15 mg /semaine) avec supplémentation en acide folinique à
distance de la prise
– Effets secondaires (limités par l’acide folinique) :
toxicité digestive (dont mucite), cytopénie, hépatite cytolytique, pneumopathie interstitielle, troubles
neurologiques
c) Azathioprine (Imurel®)
– Mode d’action : bloque la formation des purines, essentiellement au niveau des lymphocytes T.
– Administration : per os 1,5 à 3 mg/kg.
– Effets secondaires :
macrocytose isolée, cytopénies, cytolyse hépatique, intolérance cutanée.
e) Ciclosporine
– Mode d’action : immunosuppression puissante inhibant l’activation lymphocytaire T mais non toxique
sur l’hématopoïèse
– Administration : per os ou IV 3-5 mg/kg par jour en 2 prises
– Effets secondaires nombreux : tremblements, hypertrichose, gingivopathie, insuffisance rénale
(vasculaire et tubulointerstitielle), HTA, cytolyse hépatique
Molécules recombinantes anti-TNF
Nouvelles molécules anti-inflammatoires puissantes agissant spécifiquement sur le TNF.
● Il en existe 2 types :
– Infliximab (Remicade®) :
* Anticorps anti-TNF(molécule chimérique associant un fragment constant
d’immunoglobuline humaine IgG1 et un domaine de liaison antigénique murin ) qui lie
le TNF soluble et membranaire.
* S’administre en perfusion intraveineuse toutes les 4 à 8 semaines, en association à un
immunosuppresseur en raison du risque d’immunisation.
– Etanercept (Embrel®) :
* Récepteur soluble du TNF (protéine de fusion associant portion du domaine de liaison
du récepteur au TNF de type 2 et fragment constant d’immunoglobuline humaine
IgG1)
* s’administre par voie sous cutanée 2 fois par semaine.
● Leur tolérance est bonne, en dehors de :
– Quelques accidents allergiques (urticaire, oedème de Quincke,
rash cutané).
– Céphalées, vertiges, tachycardie, hypotension, douleurs
abdominales.
– Une fréquence accrue d’infections, en particulier virales (herpes)
et bactériennes (bronchites, pneumonies, sinusites… et
tuberculose).
● Leur effet est bien démontré dans la polyarthrite rhumatoïde, les
spondylarthropathies et la maladie de Crohn (étanercept), où ils
sont maintenant largement utilisés. Leur intérêt est en cours
d’évaluation pour de nombreuses autres pathologies (maladie
de Behcet, vascularites…).
Anticorps monoclonal anti-CD20 (rituximab, Mabthera®)
a) Action immunomodulatrice
– Anticorps monoclonal chimérique (molécule chimérique associant un
fragment constant d’immunoglobuline humaine IgG1 et domaine de liaison
antigénique murin).
– Lie spécifiquement le CD20, molécule de surface spécifique des lymphocytes
pré B et B matures et provoquant la destruction des ces lymphocytes par
l’intermédiaire du segment Fc (cytotoxicité dépendante du complément ou de
type ADCC).
b) Mode d’administration
– Intraveineuse uniquement, en perfusion continue très lente après prémédication IV
antiallergique et antipyrétique (corticoïdes, antihistaminique, paracétamol)
– Sous surveillance rapprochée de la TA et du pouls.
– Généralement : 4 perfusions à 1 semaine d’intervalle chacune.
c) Effets secondaires
– Fréquents mais généralement bénins au cours de la perfusion, cédant le plus
souvent après ralentissement de la perfusion : tachycardie, hypotension,
céphalées, fièvre, myalgies, nausées,vomissements, vertiges, signes allergiques (prurit, rash
cutané, bronchospasme…).
•
– Bonne tolérance au long cours en dehors
* D’une immunodépression humorale (disparition des
lymphocytes B circulants durant plusieurs mois dans 80% des
cas mais peu de diminution des immunoglobulines sériques).