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Résumé : Aborder une hépatomégalie douloureuse est une situation clinique fréquente qui ouvre un
champ étiopathogénique particulièrement vaste. Une démarche clinique rigoureuse est requise, certaines
étiologies pouvant également engager rapidement le pronostic vital. La physiopathologie traduit une
hypertrophie soit des constituants primitifs du foie, soit de constituants exogènes au foie, infectieux,
tumoraux ou d’autre nature. L’examen clinique joue un rôle prépondérant en recadrant le contexte cli-
nique et l’anamnèse de la douleur, en déterminant les caractéristiques de l’hépatomégalie et en précisant
les signes d’accompagnement. Des examens biologiques simples et une échographie abdominale avec
étude vasculaire en Doppler permettent d’aborder six grands cadres diagnostiques aux implications théra-
peutiques spécifiques : pathologie lithiasique, foie vasculaire, foie infectieux, cirrhose et ses complications,
lésions focales hépatiques et infiltrations hépatiques diffuses. La clinique et l’imagerie guident le diagnos-
tic et la thérapeutique des lithiases biliaires. Le foie cardiaque, le syndrome de Budd-Chiari et le syndrome
d’obstruction sinusoïdale déterminent le tableau congestif du foie vasculaire. Le foie infectieux nécessite
une prise en charge rapide guidée par le contexte épidémiologique pour le choix des anti-infectieux.
L’hépatite alcoolique aiguë et le carcinome hépatocellulaire sont les deux principales étiologies d’une
hépatomégalie cirrhotique douloureuse. Les hépatomégalies par infiltration diffuse et les lésions focales
hépatiques symptomatiques signent souvent une complication ou un stade avancé de la maladie causale ;
les causes néoplasiques sont les plus redoutées.
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots-clés : Hépatomégalie ; Hépatalgie ; Foie vasculaire ; Abcès du foie ; Tumeur du foie ; Infiltration du foie ;
Échographie-Doppler du foie
EMC - Hépatologie 1
Volume 35 > n◦ 2 > avril 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1976(19)71512-5
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7-007-B-19 Gros foie douloureux
L’examinateur se tient à droite du patient, sa main droite pla- plus fréquente, en rapport avec la distension et l’augmentation
cée dans le flanc droit, parallèle à l’auvent costal et immobile, de pression dans les voies biliaires. L’exemple type est la douleur
puis remontant vers l’hypocondre droit pendant que le patient de la cholécystite aiguë latéralisée à droite mais ressentie pour
inspire profondément. Si le foie est palpable, son bord inférieur plus de 50 % des patients à l’épigastre. L’orientation sémiologique
vient buter sur le bord radial de l’index. La percussion de la base est alors renforcée par l’exacerbation de la douleur à l’inspiration
de l’hémithorax droit délimite le bord supérieur. Les dimensions et la notion d’épisodes antérieurs douloureux notamment dans
du foie varient avec l’âge, la taille du foie étant estimée à 5 cm la période post-prandiale, avec classiquement une irradiation en
à 5 ans et 15 cm à 15 ans, soit sa taille adulte, mais aussi en « bretelle » à l’épaule droite.
fonction du sexe et de la surface corporelle [2] . L’hépatomégalie
est habituellement définie par une hauteur sur la ligne médiocla-
viculaire de plus de 12 cm, pour un débord costal dépassant de
2 à 3 cm et un débord xiphoïdien supérieur à 3 cm. Tout foie
Démarche diagnostique
palpable n’est cependant pas synonyme d’une augmentation de
La démarche proposée se veut simple et hiérarchisée. Elle vise à
volume. Les classiques faux positifs sont les foies « verticaux »
s’orienter rapidement vers un grand cadre anatomoclinique. Elle
des sujets longilignes, les foies abaissés par la coupole droite des
s’appuie en première intention sur un interrogatoire et un examen
emphysémateux et le lobe surnuméraire droit de Riedel (allon-
clinique complet, quelques examens biologiques de débrouillage
gement inhabituel des segments hépatiques V et VI retrouvé de
et une échographie abdominale avec analyse vasculaire en Dop-
façon prédominante chez la femme) [3] . Un syndrome de masse
pler (Fig. 1).
de l’hypocondre droit peut également reconnaître une origine
extrahépatique telle qu’une tumeur de voisinage (côlon, rein),
immobile à la respiration, ou une grosse vésicule biliaire tumo- Interrogatoire et examen clinique
rale ou secondaire à un obstacle biliaire. À l’inverse, le foie peut
ne pas être perçu en cas d’obésité, de consistance hépatique La recherche de signes de gravité est la première étape fonda-
molle, d’une musculature développée ou de la présence d’une mentale. Ces signes, qu’ils soient hémodynamiques (tachycardie,
ascite. L’hépatomégalie peut être également asymétrique, locali- hypotension artérielle, hypoperfusion périphérique telle que mar-
sée (foie gauche) ou sous-diaphragmatique, déformant la coupole brures, allongement du temps de recoloration cutané, oligurie ou
en « brioche » à la radiographie du thorax. anurie), respiratoires (polypnée, cyanose, signes de lutte) et/ou
La consistance, le caractère régulier ou nodulaire de sa surface, neurologiques (confusion, coma) imposent une prise en charge
un bord inférieur « tranchant » ou « mousse » sont relevés. En pra- en urgence. L’état général du patient est aisément appréciable
tique, le foie est d’autant mieux palpé que sa consistance est ferme, et peut orienter le diagnostic étiologique, tels qu’une patholo-
voire dure. Si l’examen clinique permet en pratique de suspecter gie néoplasique sous-jacente ou un abcès hépatique en cas de
une hépatomégalie et parfois d’envisager un diagnostic étiolo- franche altération. L’analyse de la sémiologie douloureuse de
gique en fonction des signes associés, il reste cependant peu fiable l’hypocondre droit nécessite des précisions cliniques classiques
comme en attestent des études historiques rendant nécessaire une (type, intensité, mode de début, irradiation, signes associés) et
confrontation radiologique [4, 5] . doit réunir des éléments en faveur :
• d’un contexte infectieux qu’il faut traquer : fièvre, frissons,
Définition radiologique notion de contage avec des personnes ictériques, transfusion
sanguine, usage de drogues par voie intraveineuse, rapports
En échographie, le volume hépatique est estimé par les mesures sexuels à risque, terrain débilité, voyage récent ou ancien en
du foie effectuées sur des coupes longitudinales strictes, mais avec zone tropicale, inoculation, prodromes « hépatitiques » (asthé-
d’importantes variations individuelles selon le morphotype du nie et anorexie prononcées, aversion pour le tabac, céphalées,
sujet. Les valeurs de 10 à 11 cm de hauteur sur la ligne médiane et courbatures, arthralgies et myalgies, prurit, éruption cuta-
de 12,5 cm sur la ligne médioclaviculaire sont considérées comme née). L’examen clinique complet cherche ensuite un point
les limites supérieures de la normale [6, 7] . L’appréciation globale d’appel pulmonaire (foyer, pleurésie droite), digestif (consta-
doit être complétée par l’étude du volume relatif des différentes tation d’urines foncées et de selles décolorées concomitante à
parties du foie (foie droit, segment IV, lobe gauche, segment I l’émergence d’un ictère) ou urinaire ;
encore nommé lobe caudé ou lobe de Spiegel) à la recherche d’une • d’une pathologie des voies biliaires : antécédent de cho-
dysmorphie hétérogène. L’hypertrophie du lobe caudé est un bon lécystectomie ou de chirurgie hépatobiliaire, notion d’une
signe indirect d’une cirrhose et/ou d’un syndrome de Budd-Chiari lithiase vésiculaire et de coliques hépatiques antérieures, prise
(SBC). L’aspect des contours (la partie inférieure du lobe gauche médicamenteuse pouvant favoriser une hypertonie du sphinc-
est concave) et du rapport aux organes de voisinage (le lobe droit ter d’Oddi (codéine, morphiniques), présence d’un prurit.
ne dépasse pas les deux tiers supérieurs du rein droit) complète L’examen clinique s’attache à rechercher un ictère avec ou sans
l’estimation du volume hépatique. En tomodensitométrie (TDM), lésions de grattage associées, une douleur à la palpation vésicu-
le volume hépatique est corrélé à la taille du foie déterminée laire (signe de Murphy) ou une grosse vésicule palpable (loi de
par l’examen clinique, mais pas à l’interprétation radiologique Courvoisier-Terrier) ;
qui peut être prise en défaut. Des nomogrammes ont été propo- • d’un foie « vasculaire » : antécédent d’insuffisance cardiaque,
sés pour affiner le diagnostic d’hépatomégalie en fonction de la état prothrombotique congénital ou acquis, hépatalgies à
surface corporelle (H-score avec une sensibilité de 84 % et une l’effort. L’examen clinique apprécie une hépatomégalie à sur-
spécificité de 90 %) [8] . En imagerie par résonance magnétique face lisse, rénitente et à bord inférieur mousse, associée à
(IRM), la modalité du « décompte des points » semble être plus des signes d’insuffisance cardiaque gauche (dyspnée, crépitants
efficace que la planimétrie, du fait de ses simplicité et rapidité des bases, galop auscultatoire), droite (turgescence jugulaire,
d’exécution [9] . reflux hépatojugulaire, œdèmes des membres inférieurs, épan-
chement pleural et ascite dont l’association détermine une
Hépatomégalie douloureuse anasarque) ou globale ;
• d’un foie de cirrhose : contexte d’hépatopathie chronique
La douleur de l’hypocondre droit est un signe d’appel cli- (consommation d’alcool, infections par les virus des hépatites
nique fréquent en pratique médicale sans pour autant qu’elle B/delta [VHB/VHD] et C [VHC], stéatohépatite, hémochro-
puisse être systématiquement rattachée à une origine hépatique matose, maladie de Wilson, déficit en alpha-1-antitrypsine,
ou biliaire. La douleur hépatique primitive est assez rare, locali- cholangite biliaire primitive, cholangite sclérosante, hépatite
sée dans l’hypocondre droit. Souvent décrite comme une « gêne auto-immune), bord inférieur du foie dur et tranchant combiné
persistante », sa physiopathologie n’est pas claire, pouvant corres- à des signes d’hypertension portale (circulation veineuse col-
pondre à une distension capsulaire hépatique, une inflammation latérale de type portocave, ascite, splénomégalie, œdèmes des
au voisinage de la surface hépatique et/ou une nécrose paren- membres inférieurs), et signes d’insuffisance hépatocellulaire
chymateuse. La douleur de l’obstruction biliaire est en revanche (ictère, angiomes stellaires, érythrose palmaire, leuconychies,
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Gros foie douloureux 7-007-B-19
Hépatomégalie douloureuse
Orientation diagnostique
Clinique
Biologie
Syndrome
Cholestase Cytolyse Profil d’hépatopathie Profil métabolique
inflammatoire TP abaissé
± cytolyse ASAT > ALAT chronique Anomalies
Syndrome Hépatite
Syndrome PAL et GGT Marqueurs hématologiques
hépatique alcoolique
inflammatoire peu élevées tumoraux Cholestase
Hyperéosinophilie
Échographie
hippocratisme digital, astérixis, foetor hepaticus, hypogona- • un mécanisme allergique (médicaments, échinococcoses
disme) ; compliquées) avec une hyperéosinophilie, une anémie ou une
• d’un foie tumoral : néoplasie connue ou suspectée (antécédent thrombopénie auto-immunes.
de cirrhose, altération de l’état général, syndrome tumoral ou
hémorragique, adénopathies périphériques et notamment pré-
sence d’un ganglion sus-claviculaire gauche dit « de Troisier ») ; Échographie abdominale avec Doppler
• d’une cause toxique : prise médicamenteuse en faveur
d’un syndrome d’hypersensibilité (fièvre, éruption, arthral- Elle présente, outre son accessibilité et son innocuité, le triple
gies, polyadénopathies), médicament dont l’hépatotoxicité est intérêt de confirmer le diagnostic d’hépatomégalie, d’apprécier sa
rapportée, y compris phytothérapies et homéopathies (cf. la morphologie par une analyse précise des différentes structures vas-
banque de données des lésions hépatiques d’origine médica- culaires et biliaires tout en délimitant la segmentation hépatique,
menteuse LiverTox accessible à https://livertox.nih.gov/). et d’en orienter le diagnostic :
• étude des canaux biliaires intra- et/ou extrahépatiques (dilata-
tion canalaire, épaississement pariétal, aérobilie, siège et nature
d’un obstacle le cas échéant), étude de la vésicule biliaire (taille,
Bilan biologique minimal paroi, sludge et lithiase, Murphy échographique) ;
• étude du parenchyme hépatique : échogénicité, homogénéité,
Le bilan biologique minimal comporte : numération-formule anomalie focale (abcès, kyste, lésion tissulaire), dysmorphie
sanguine et plaquettes, protéine C réactive (CRP), fibrino- hépatique cirrhotique (hypertrophie du segment I, atrophie du
gène, tests hépatiques incluant alanine-aminotransférase (ALAT), foie droit et hypertrophie du foie gauche) ;
aspartate-aminotransférase (ASAT), phosphatases alcalines (PAL), • étude de la vascularisation hépatique : perméabilité et ana-
gammaglutamyl-transpeptidase (GGT), bilirubine et taux de pro- lyse des flux des différents axes vasculaires (tronc porte et ses
thrombine. Ces analyses simples et facilement accessibles en branches, artère hépatique et veines sus-hépatiques), recherche
routine ne peuvent être interprétées que dans un contexte cli- de signes d’hypertension portale (ascite, splénomégalie, anasto-
nique précis, et peuvent montrer : moses portocaves et réseaux veineux de dérivation, dilatation
• un syndrome inflammatoire et/ou infectieux : polynucléose de la veine porte au niveau du pédicule à plus de 13 mm, atté-
neutrophile, CRP et fibrinogène augmentés ; nuation de la modulation respiratoire, reperméabilisation de la
• des perturbations du bilan hépatique en faveur d’un : veine para-ombilicale) orientant vers un foie de cirrhose, un
◦ syndrome hépatitique aigu : cytolyse aiguë prédominante sur foie vasculaire ou un foie de surcharge.
les ALAT et le plus souvent supérieure à dix fois la limite
supérieure de la normale (LSN),
◦ syndrome cholestatique avec ou sans ictère,
◦ profil d’hépatite alcoolique aiguë (HAA) : cytolyse modérée
Cadres anatomocliniques
prédominant sur les ASAT, élévation prédominante des GGT
avec une augmentation moins prononcée des PAL et polynu-
Pathologie lithiasique
cléose neutrophile, Si la prévalence des lithiases biliaires atteint 10 à 15 % de la
◦ profil cirrhotique : cytolyse (ASAT > ALAT prédominant) population générale dans les pays développés [10] , seuls 20 % des
et/ou cholestase quel que soit leur taux, associée ou non à lithiases deviennent symptomatiques [11] . Deux types de lithiase
une baisse du taux de prothrombine/facteur V ; biliaire sont identifiés. Les lithiases cholestéroliques résultent
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7-007-B-19 Gros foie douloureux
Maladies vasculaires portosinusoïdales sont plus pourvoyeuses d’une gêne de l’hypocondre droit que
d’une véritable hépatomégalie douloureuse. L’évolution débute
Le terme de MVPS rassemble nombre de maladies hépatiques
par un syndrome hépatitique préictérique et une asthénie, avant
rares dont le dénominateur commun est une anomalie des petits
l’installation d’un ictère. L’hépatomégalie est en général modeste
vaisseaux du foie regroupant l’hyperplasie nodulaire régénérative
et à bord inférieur mousse. La douleur est habituellement peu
(HNR), la veinopathie portale oblitérante (VPO), la sclérose hépa-
intense en cas d’hépatite non compliquée et est liée à la distension
toportale ou fibrose septale incomplète, et la fibrose portale non
et/ou l’inflammation de la capsule de Glisson. La découverte d’un
cirrhotique [22, 32] . Toutes ces entités aboutissent sur le plan cli-
épaississement pariétal vésiculaire isolé à l’échographie (Fig. 5)
nique à une hypertension portale non cirrhotique. La définition
ne doit pas faire porter à tort le diagnostic d’une cholécystite
retenue de MVPS par le réseau européen des maladies vasculaires
aiguë, dont la prise en charge chirurgicale serait ici inopportune
du foie (VALDIG) est l’absence de cirrhose prouvée histologique-
et délétère. Elle témoigne d’une extension pariétale du proces-
ment, associée soit à au moins un signe spécifique d’hypertension
sus inflammatoire et peut également accompagner les hépatites
portale (varices œsogastriques, hémorragie digestive par hyper-
plus sévères associées à une hypoalbuminémie et à une ascite.
tension portale, collatérales portosystémiques à l’imagerie), soit à
Mentionnons également la possibilité d’hépatalgies intenses au
au moins un signe histologique spécifique de MVPS (HNR, VPO,
cours d’une hépatite fulminante, liées à l’intensité de la nécrose
fibrose septale incomplète). Sans signe spécifique d’hypertension
hépatocellulaire et dont la prise en charge thérapeutique antal-
portale ou de MVPS, le diagnostic est retenu en l’absence de cir-
gique peut s’avérer délicate car à risque de majorer l’insuffisance
rhose prouvée histologiquement, associée à au moins un signe
hépatocellulaire ou d’induire des troubles neuropsychiques alté-
non spécifique d’hypertension portale (ascite, compte plaquet-
rant la qualité de la surveillance clinique d’une encéphalopathie
taire < 150 G/l, plus grand axe splénique > 13 cm) et à au moins
hépatique. Le diagnostic d’hépatite aiguë est en général facilement
un signe histologique non spécifique de MVPS (anomalie des
étayé par l’anamnèse, l’examen clinique et le bilan biologique où
espaces portes, désorganisation architecturale, dilatation sinusoï-
prédomine la cytolyse aiguë, excédant souvent plus de 50 LSN.
dale non zonale, fibrose périsinusoïdale légère). Le diagnostic est
Les sérologies virales, orientées par le contexte (transmission
le plus souvent porté au décours d’explorations de perturbations
orofécale pour les virus des hépatites A [VHA] et E [VHE] ou san-
du bilan hépatique, classiquement une cytolyse et une cholestase
guine pour le VHB/VHD et le VHC), apportent rapidement le
modérées, mais encore devant une hypertension portale contras-
diagnostic. Plus rarement, il s’agit d’une infection par le cyto-
tant avec des fonctions hépatocellulaires conservées (TP > 50 %
mégalovirus (CMV) et le virus d’Epstein-Barr (EBV). L’imagerie
le plus souvent) ou une élasticité hépatique basse. La réalisation
se limite à l’échographie pour écarter les diagnostics différen-
d’une biopsie hépatique est indispensable au diagnostic. Elle éli-
tiels. Le pronostic est lié au risque de développement d’une
mine une cirrhose et permet par voie transjugulaire de mesurer
hépatite fulminante ou subfulminante (essentiellement VHA,
les gradients de pression veineuse hépatique qui, lorsqu’ils sont
VHE et VHB), et pour les VHB/VHD, VHC et VHE (uniquement
inférieurs à 10 mmHg alors qu’il existe des signes d’hypertension
en cas d’immunodépression sous-jacente), à la chronicisation.
portale cliniquement évidents, constituent un argument diagnos-
Rarement, la survenue d’une hémophagocytose lymphohistiocy-
tique supplémentaire. Le bloc étant présinusoïdal, il n’a pas de
taire (anciennement syndrome d’activation macrophagique) peut
retentissement sur le gradient portosystémique et la présence de
compliquer une hépatite virale aiguë, le plus souvent liée à EBV et
varices n’est pas exclue par un gradient de pression bas. Les étio-
plus accessoirement au CMV, dont le sombre pronostic peut être
logies des MVPS sont nombreuses, infectieuses (infection par le
amélioré par l’administration précoce d’étoposide [34] .
virus de l’immunodéficience humaine), dysimmunitaires, héma-
tologiques, iatrogènes ou encore génétiques. Le pronostic est
plus favorable que celui des hypertensions portales cirrhotiques, Abcès hépatiques à pyogènes [35, 36]
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Gros foie douloureux 7-007-B-19
Hépatomégalie cirrhotique
Définie sur le plan anatomopathologique, la cirrhose est une
atteinte diffuse du foie par un processus associant fibrose annu-
est décrite comme une pesanteur ou une sensation de pléni- laire et nodules de régénération. Elle correspond à l’évolution
tude post-prandiale. Elle traduit le plus souvent soit un volume terminale de la plupart des maladies chroniques du foie. Les mani-
tumoral important exerçant une distension de la capsule de festations cliniques de la cirrhose sont le témoin de son étiologie,
Glisson ou une compression des autres structures hépatiques de l’ampleur de l’insuffisance hépatocellulaire et de la présence
(vaisseaux, arbre biliaire), soit une complication. La fistule kys- d’une hypertension portale. En l’absence de décompensation,
tobiliaire est la complication la plus fréquente, observée dans les signes cliniques peuvent passer inaperçus s’ils ne sont pas
3 à 17 % des cas. Dans une série de 83 cas, la douleur et cherchés soigneusement. Les signes physiques ont une faible sen-
l’hépatomégalie étaient présentes dans respectivement 92 et sibilité pour le diagnostic de cirrhose mais une haute spécificité,
75 % des cas, associées à de la fièvre (34 %), une angiocho- en particulier ceux associés à un ictère ou une encéphalopathie [61] .
lite (23 %), un ictère (8 %) et un prurit (7 %) [53] . Plusieurs Un gros foie douloureux chez un cirrhotique signe une décompen-
facteurs de risque de complications ont été identifiés : âge sation ou une complication dont l’HAA et le CHC sont les plus
de plus de 40 ans, diamètre supérieur à 10 cm, facteurs de fréquents. Les examens biologiques ont pour objectifs d’évaluer la
risque liés à la localisation des kystes [54] . Le diagnostic est évo- dysfonction hépatocellulaire, de rechercher une étiologie à la cir-
qué sur l’origine du patient ou un séjour en zone d’endémie rhose si elle était méconnue et d’étayer l’identification du ou des
(pays d’élevage en voie de développement), la sérologie et facteurs de décompensation (infection, hémorragie, médicament,
la lésion échographique sous la forme d’une ou de plusieurs hépatocarcinome avec ou sans thrombose portale, évolution natu-
masses liquidiennes de taille variable, de 1 à plus de 10 cm relle de la maladie).
de diamètre, associées à des signes quasi pathognomoniques
qui traduisent l’existence de la membrane germinative du para-
site, la présence des protoscolex dans le liquide du kyste, Hépatite alcoolique aiguë
et/ou le développement de vésicules filles au sein d’un ou plu- Sa définition est histologique et associe des lésions de souffrance
sieurs kystes (Fig. 12, 13). Les classifications échographiques hépatocytaire (clarification, ballonnisation et nécrose hépatocy-
(Gharbi et al., Organisation mondiale de la santé [OMS]) per- taire) à un infiltrat à polynucléaires neutrophiles au voisinage des
mettent d’approcher avec une bonne spécificité la vitalité hépatocytes altérés [62, 63] . Ni les corps de Mallory (amas rubanés,
des kystes. Le traitement, médical (albendazole), instrumental intracytoplasmiques très éosinophiles) retrouvés dans 65 % des
(ponction-aspiration-injection-réaspiration [PAIR]), chirurgical cas, ni la stéatose ni la fibrose ne font partie de la définition his-
ou leur association est adapté au contexte clinique, au stade tologique de l’HAA. La présentation clinique habituelle est celle
anatomique et aux possibilités techniques [52, 55] . Le kyste hyda- d’un ictère d’apparition progressive, possiblement fébrile, associé
tique compliqué révélé par une hépatomégalie aiguë algique à une altération de l’état général et à une hépatomégalie souvent
est souvent une indication chirurgicale de nécessité, même si douloureuse, dans un contexte d’exogénose connue ou révélée.
la surinfection et/ou la fistule kystobiliaire peuvent bénéficier La biologie, peu spécifique, montre une polynucléose neutrophile
d’une approche instrumentale percutanée ou endoscopique, parfois majeure pouvant à tort orienter vers un sepsis ou une
notamment en raison d’un risque opératoire élevé [56] . L’autre hémopathie ; le bilan hépatique est souvent perturbé avec une
échinococcose, de type alvéolaire, est liée à l’infection par Echi- hyperbilirubinémie supérieure à 50 mol/l associée à une cyto-
nococcus multilocularis. Elle est beaucoup plus rare, d’évolution lyse prédominant sur les ASAT mais rarement au-delà de 10 LSN.
chronique après plus de dix ans d’incubation, souvent d’allure La confirmation histologique par biopsie hépatique est actuel-
pseudonéoplasique [57] . Les signes cliniques sont tardifs et varia- lement recommandée pour les HAA sévères ou en cas de doute
bles, à type de douleurs abdominales jusqu’à d’authentiques diagnostique. Le geste n’étant pas dénué de risques, son indication
signes de dysfonction hépatique. Le diagnostic est clinique, est à évaluer au cas par cas, d’autant plus en cas de coagulopa-
radiologique et sérologique, voire histologique si nécessaire. Le thie où l’abord transjugulaire est alors requis [63] . La sévérité de
traitement curatif repose si possible sur une chirurgie d’exérèse l’HAA est évaluée par le score de Maddrey (indice = bilirubinémie
complète associée à un curage ganglionnaire, auquel s’ajoute un en mol/17 + 4,6 × [temps de Quick du malade en secondes-12,5])
traitement médical par albendazole au long cours. La transplan- dont le seuil supérieur ou égal à 32 prédit une mortalité à court
tation hépatique a pu rarement être indiquée [58] . Pour ces deux terme dans 30 à 60 % des cas. D’autres scores ont également été
échinococcoses, les sérologies spécifiques sont habituellement proposés (score de Glasgow, age, serum bilirubin, INR, and serum
positives. creatinine [ABIC]) mais sont moins utilisés en pratique courante.
EMC - Hépatologie 9
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Gros foie douloureux 7-007-B-19
Tableau 1.
Caractéristiques radiologiques des lésions hépatiques bénignes non kystiques [74, 76, 79, 83] .
Angiome caverneux Hyperplasie nodulaire focale (HNF) Adénome
Fréquence ≈ 5–20 % ≈ 3 % (ratio féminin) 1/20 000 (ratio féminin)
Échographie
Souvent suffisant
Caractères généraux ≤ 3 cm, contours nets bien Homogène, iso/hypoéchogène Hétérogène, bien limité
délimités, réguliers, Cicatrice centrale hyper- ou Capsule inconstante
hyperéchogène homogène, hypoéchogène évocatrice mais rare Absence de cicatrice centrale
renforcement acoustique
postérieur
Doppler couleur Absence de signal Doppler Vascularisation centrale en « rayon de Prise de contraste centripète moins
Produit de contraste ultrasonore intralésionnel roue » franche que HNF
Rehaussement périphérique, en Prise de contraste précoce, centrifuge au
« motte », centripète, complet temps artériel, homogène et muriforme
tardif
Tomodensitométrie (TDM)
Acquisition en contraste spontané Hypodense, même densité que les Iso/hypodense Contours arrondis (95 %)
vaisseaux Cicatrice hypodense centrale (30 %) Capsule ou liseré périphérique (25 %)
Iso/hypodense
Acquisition après injection aux Rehaussement périphérique, en Prise de contraste artérielle plus intense Rehaussement homogène en phase
temps artériel, portal et tardif « motte », centripète, complet que l’adénome, pas de lavage portal et artérielle, hypo- ou isodense en phase
tardif tardif, rehaussement tardif de la zone portale
stellaire centrale Nécrose/hémorragie intratumorale
(25 %)
Imagerie par résonance magnétique (IRM)
Référence diagnostique +++ Référence diagnostique +++
Séquence T1/T2 et opposition de Hyposignal T1, hypersignal T2 Homogène, hypo/iso-T1, iso/hyper-T2 Sémiologie dépendante du sous-type
phase franc Cicatrice stellaire centrale hypo-T1 et moléculaire
hyper-T2 Lésion parfois hétérogène, zones
hémorragiques et stéatose, wash out
possible
Séquence T1 gadolinium avec Rehaussement périphérique en Prise de contraste artérielle intense et - HNF1A = baisse du signal en fat sat1
triple acquisition (artérielle, « motte » centripète homogène, muriforme, absence de - inflammatoire = hyper-T2 et prise de
portale et tardive) capsule, pas de lavage et rehaussement contraste aux trois temps
tardif de la cicatrice centrale - autres types = non spécifique
Séquence de diffusion (ADC) Pas de restriction du coefficient de Restriction modérée d’ADC
diffusion
Pièges diagnostiques Angiome capillaire à flux rapide et Carcinome hépatocellulaire Carcinome hépatocellulaire bien
angiome scléreux (TDM et IRM) fibrolamellaire différencié sur foie sain
Angiome compliqué ou remanié HNF de petite taille sans cicatrice centrale
et carcinome hépatocellulaire HNF stéatosique (mime un adénome)
diagnostique, il est recommandé de prendre un avis auprès de façon plus exceptionnelle diverses complications : syndrome
d’équipes expertes en tumeurs hépatiques (éventuellement au de Kasabach-Merritt (thrombopénie, coagulopathie de consom-
cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire [RCP] mation et purpura), rupture hémorragique, torsion d’un angiome
dédiée), et de réaliser le cas échéant une ponction-biopsie pédiculé, compression d’un organe (estomac) ou vaisseau de voi-
ciblée pour avoir une confirmation histologique. Suivant la sinage (voies biliaires, SBC) [77] . Le diagnostic par l’imagerie est
topographie et l’aspect lésionnel, la biopsie peut être conduite habituellement aisé sauf quand il est très remanié, pouvant alors
par voie transpariétale ou par cœlioscopie pour une tumeur mimer des métastases (Tableau 1). L’échographie peut suffire
superficielle accessible, voire lors d’une laparotomie explora- au diagnostic en cas de lésion typique mesurant jusqu’à 3 cm.
trice en cas de doute persistant, eu égard au potentiel malin En cas d’atypie en échographie ou de contexte néoplasique ou
ou aux complications possibles, en particulier hémorragiques. d’hépatopathie sous-jacente, le recours à l’imagerie en coupe
L’hépatomégalie au cours des lésions focales hépatiques est expli- (Fig. 16, 17) ou à l’échographie de contraste est indispensable.
quée par leur volume, la douleur par le volume tumoral, la mise À l’issue de ces explorations radiologiques, la biopsie hépatique
en tension capsulaire, une complication nécrotique ou hémorra- peut être exceptionnellement envisagée en l’absence de diagnos-
gique et plus rarement une compression d’un organe de voisinage tic de certitude. La découverte d’un angiome est le plus souvent
ou une thrombose portale en cas d’affection néoplasique ou de fortuite, mais, lorsqu’il est symptomatique, le point d’appel le plus
complication septique. fréquent est une masse douloureuse de l’hypocondre droit, parfois
une satiété précoce. La douleur serait plus liée aux remaniements
Angiome provoqués par des hémorragies intratumorales, une ischémie péri-
C’est la plus fréquente des lésions focales du foie après les méta- tumorale ou des thromboses et des compressions locorégionales
stases. Sa prévalence est extrêmement variable en fonction des qu’à la taille de la lésion elle-même. L’angiome non compliqué ne
études, estimée entre 0,4 à 20 % dans la population générale, le justifie ni prise en charge spécifique ni surveillance radiologique.
plus souvent autour de 5 % dans les séries radiologiques [76] . Le Les indications d’exérèse chirurgicale sont très rares, limitées aux
diagnostic est majoritairement porté entre 30 et 50 ans, avec un angiomes compliqués et après discussion collégiale. La transplan-
sex-ratio variable. L’angiome est en général asymptomatique, y tation hépatique est encore plus exceptionnellement indiquée.
compris pour les lésions les plus volumineuses. Rarement, notam- Un traitement médical (corticothérapie, vincristine) ou radiolo-
ment pour les lésions multiples ou mesurant plus de 5 à 10 cm gique (embolisation) a été proposé pour les angiomes compliqués
(hémangiome dit « géant »), il peut engendrer des douleurs et d’un syndrome de Kasabach-Merritt [77, 78] .
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7-007-B-19 Gros foie douloureux
12 EMC - Hépatologie
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Gros foie douloureux 7-007-B-19
hépatique est réservée à de rares indications. La grossesse étant un rehaussement central et lésion encapsulée de plus petite taille,
facteur de risque de croissance des AH, il est recommandé d’initier peu ou avasculaire avec un centre nécrotique [90] . En échographie,
un suivi échographique toutes les 6 à 12 semaines. En cas de crois- la lésion est hypoéchogène hétérogène et mal limitée, parfois
sance significative d’AH, qui expose entre autres à un surrisque de mieux définie et encapsulée, de tonalité tissulaire inconstante.
rupture, une embolisation radiologique peut être discutée (après Les aspects tomodensitométriques sont encore plus variables :
24 semaines d’aménorrhée), voire même une résection chirurgi- hypo- ou isodensité avec un rehaussement plutôt périphérique
cale [89] . et au temps tardif, cependant inconstant. Des calcifications sont
possibles. L’aspect en IRM est classiquement hypo-intense en T1,
Pseudotumeur inflammatoire iso- ou hyperintense en T2, avec un rehaussement au gadolinium
Pouvant affecter d’autres organes dont l’orbite et le poumon, hétérogène. Le signal T2 peut être très discret en fonction de
cette entité clinicoradiologique a été décrite pour la première fois l’abondance de la nécrose. Un hypermétabolisme élevé (standar-
dans sa localisation hépatique par Pack et Baker en 1953 [90] . C’est dized uptake value [SUV] 7,1 à 7,3) à la tomographie par émission
une entité rare, définie par une prolifération fibroblastique asso- de positons (TEP)-TDM a été rapporté dans quelques observa-
ciée à un infiltrat inflammatoire polymorphe, potentiellement tions [92] . Le tableau clinico-radio-biologique n’ayant rien de
secondaire à un processus infectieux d’origine digestive et/ou spécifique, le diagnostic est en fait porté par une biopsie percu-
des désordres auto-immuns, dont une maladie à immunoglobu- tanée voire chirurgicale. Le diagnostic anatomopathologique doit
lines G4 (IgG4 ) [91, 92] . Pouvant être révélée par une hépatomégalie comporter de nombreuses colorations spécifiques et l’utilisation
douloureuse parfois fébrile et associée à un syndrome inflamma- de nombreux marqueurs en immunohistochimie pour exclure
toire inconstant, cette lésion en impose souvent pour un abcès les diagnostics différentiels que sont les abcès septiques, les
hépatique ou une lésion tumorale atypique [93] . Deux formes ana- lymphomes, les tumeurs à cellules folliculaires dendritiques, les
tomocliniques sont décrites et rendent compte de l’ambiguïté tumeurs myofibroblastiques inflammatoires et les sarcomes à
diagnostique qui n’est souvent pas levée à l’imagerie : volumi-
neuse masse hétérogène à composante vasculaire comportant un
Figure 19. Imagerie par résonance magnétique abdominale T1 temps Figure 20. Tomodensitométrie abdominale temps portal. Hématome
artériel. Hématome sous-capsulaire spontané du foie gauche devant ame- sous-capsulaire bifocal spontané devant amener à rechercher une lésion
ner à rechercher une lésion focale sous-jacente. focale sous-jacente.
Femme Homme
Embolisation
IRM à 6 mois
radiologique
Suivi IRM à 1 an
Résection
chirurgicale
EMC - Hépatologie 13
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7-007-B-19 Gros foie douloureux
**
A B
Figure 24. Tomodensitométrie temps portal. Macrokyste infecté (asté-
Figure 22. Tomodensitométrie abdominale temps portal. Polykystose risque) (A) d’une polykystose hépatique traitée par drainage (double
hépatorénale. astérisque) (B).
A B
Figure 25. Échographie hépatique (A) et cholangio-imagerie par réso-
Figure 23. Tomodensitométrie abdominale temps portal. Macrokyste nance magnétique T2 (B). Kyste simple surinfecté au contact de la
simple du segment IV hépatique devenu symptomatique (pesanteur liée convergence biliaire déterminant un encorbellement compressif des voies
au volume lésionnel). biliaires.
cellules fusiformes [93] . Le traitement est souvent chirurgical, sur- exceptionnellement rapportée. Le diagnostic, aisé dans les formes
tout en cas de symptômes généraux marqués et/ou d’un doute simples, peut être difficile lors des complications. Alors que le
diagnostique [90–93] . La récidive postopératoire est rare. Si la biop- kyste simple est de diagnostic purement échographique quand il
sie hépatique est contributive, l’évolution est souvent favorable est typique (anéchogène, limites nettes et régulières, renforcement
sous traitement antibiotique et anti-inflammatoire. Des régres- postérieur des échos et absence de paroi, de septas et de calcifica-
sions spontanées ont été également rapportées. tion murale), les complications peuvent lui faire prendre un aspect
hétérogène. L’IRM est particulièrement indiquée pour mettre en
évidence un saignement endokystique sous forme d’un hypersi-
Kystes hépatiques simples et polykystose
gnal T1 spontané. Elle permet également d’estimer la volumétrie
hépatique rénale corrélée à l’apparition d’une insuffisance rénale secondaire.
Le kyste hépatique simple est la formation hépatique la plus D’une manière générale, devant un gros foie douloureux, toute
fréquente et de découverte le plus souvent fortuite, dont la pré- échographie hépatique de première intention mettant en évi-
valence, estimée entre 2,5 à 18 %, tend à augmenter avec l’âge et dence une lésion à composante kystique atypique nécessite un
chez la femme [94, 95] . Le terme kyste biliaire est souvent employé complément d’imagerie à la recherche d’un contenu hétérogène,
à tort comme synonyme puisque le kyste ne communique pas de septa, de nodule mural, de calcifications ou d’une autre tumeur
avec l’arbre biliaire. La polykystose hépatique est arbitrairement primitive. En effet les diagnostics différentiels sont nombreux,
définie par la présence d’au moins 20 kystes et admet le plus en premier lieu les kystes infectieux (hydatidose), les métastases
souvent une origine génétique comme pour la polykystose hépa- kystiques (tumeur carcinoïde, cystadénome ovarien ou pancréa-
tique isolée (Fig. 22) ou encore la polykystose rénale autosomique tique, sarcome), les tumeurs kystiques primitives au demeurant
dominante (PKRAD) bien plus fréquente [96, 97] . L’atteinte est ini- exceptionnelles (cystadénome et cystadénocarcinome) et les mal-
tialement et isolément hépatique pour la première, qui reste rare formations congénitales kystiques (maladie de Caroli, hamartome
(1/158 000) et est expliquée pour 20 % des cas par une muta- biliaire) [99] . Aucune surveillance radiologique n’est indiquée en
tion des gènes PRKCSH (chromosome 19) ou SEC63 (chromosome cas de kyste simple. Le suivi radiologique des formes génétiques est
6). L’atteinte hépatique, comme manifestation extrarénale de mal codifié, mais repose en premier lieu sur l’IRM. Seules les rares
la PKRAD, est beaucoup plus fréquente (0,1 à 0,2 % de préva- formes symptomatiques ou compliquées peuvent justifier un trai-
lence mondiale) et fait suite à des mutations des gènes PKD1 tement soit instrumental (ponction-aspiration-sclérothérapie),
sur le chromosome 16 (atteinte rénale plus grave et plus pré- soit chirurgical (fenestration, kystectomie, hépatectomie, voire
coce) et/ou PKD2 sur le chromosome 4. Moins de 15 % des kystes transplantation hépatique) [95, 96, 99] . Dans le cas particulier des
hépatiques ont une traduction clinique ou biologique [95, 98] . Une polykystoses génétiques, un traitement médical peut permettre
douleur abdominale peut être observée en cas de kyste volumi- de diminuer le volume hépatique comme les analogues de la
neux (> 8 cm) (Fig. 23) ou compliqué. L’hémorragie intrakystique somatostatine. Les inhibiteurs de mechanistic target of rapamycin
(2 à 9 %) est un mode de révélation aigu, parfois elle est pro- (mTOR) ou encore l’acide ursodésoxycholique n’ont pas fait leur
voquée par un traumatisme. Une hémorragie intrapéritonéale preuve dans cette indication. Le tolvaptan, antagoniste des récep-
est rare. L’infection spontanée du kyste est rare (Fig. 24). La teurs V2 de la vasopressine, est actuellement recommandé pour
compression de structures voisines (3 à 9 %) peut générer une les atteintes rénales et permet à la fois de retarder le déclin de la
cholestase par dilatation des voies biliaires intra-, voire extra- fonction rénale et de diminuer le volume rénal. Une légère dimi-
hépatiques (Fig. 25), une hypertension portale ou un SBC en nution de la taille des kystes hépatiques a parfois été rapportée
cas de compression vasculaire. La dégénérescence maligne a été avec ce traitement [100] .
14 EMC - Hépatologie
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Gros foie douloureux 7-007-B-19
Tumeurs malignes
Tumeurs primitives
Hépatocarcinome sur foie non cirrhotique. Le CHC est le
plus fréquent des cancers primitifs du foie (90 %) dont la cirrhose
est un facteur de risque majeur (cf. supra). Le CHC sur foie non
cirrhotique a des caractéristiques particulières qui conduisent sou-
vent à un diagnostic plus tardif révélé par un syndrome tumoral. Il
touche des individus plus jeunes, avec un sex-ratio inversé. Les fac-
teurs étiologiques retrouvés sont globalement identiques à ceux
retrouvés dans le CHC sur foie de cirrhose et il est souvent asso-
cié à des lésions d’hépatite chronique. À l’inverse du CHC sur
foie de cirrhose, la biopsie ciblée est indispensable pour confir-
mer le diagnostic. Son architecture peut être classique ou prendre
l’aspect d’un CHC fibrolamellaire caractérisé par une prolifération
de grands hépatocytes oncocytaires et une fibrose lamellaire par- Figure 26. Échographie hépatique. Métastase hépatique d’un adéno-
ticulière [101] . Ce type de CHC est réputé de meilleur pronostic carcinome colique.
quand un traitement curateur chirurgical est accessible [70, 102] .
Cholangiocarcinome. Le cholangiocarcinome est par ordre
de fréquence le deuxième cancer primitif du foie. Il partage avec
le CHC certains facteurs de risque (cirrhose, hépatites virales,
alcool, syndrome métabolique) mais est également favorisé par
les kystes du cholédoque et, en Asie principalement, par des
distomatoses biliaires (Opisthorchis viverrini et Clonorchis sinen-
sis) [103] . Longtemps asymptomatique, le pronostic est sombre car
il est souvent révélé à un stade tardif. La douleur et l’altération
de l’état général peuvent s’associer à un ictère et un prurit.
L’examen peut montrer une hépatomégalie, une grosse vésicule
ou des signes d’hypertension portale. Toute la difficulté réside
dans l’appréciation de la résécabilité tumorale, nécessitant la
combinaison des examens d’imagerie médicale. Trois formes de
cholangiocarcinome sont décrites : la forme exophytique ou
« masse », la plus courante, la forme péricanalaire infiltrante et la
forme endocanalaire, dont le diagnostic radiologique est plus dif-
ficile [104] . Une lésion résécable fait envisager une chirurgie à visée
curative. La place et la stratégie des traitements adjuvants sont Figure 27. Tomodensitométrie abdominale temps portal. Multiples
à préciser, actuellement à base de 5-fluorouracile (5-FU) ou dans métastases hépatiques d’un adénocarcinome colique.
le cadre d’essais cliniques. Pour les tumeurs non résécables, un
protocole de chimiothérapie par gemcitabine seule ou en combi-
naison associée à un sel de platine ou à du 5-FU peut améliorer la fréquent, prédominant en général dans l’hypocondre droit. Ini-
survie globale, bien que les données issues de méta-analyses soient tialement modérée et progressive, souvent décrite comme une
discordantes [105] . pesanteur, l’exacerbation aiguë peut témoigner d’un saignement,
Autres tumeurs. D’autres tumeurs primitives sont plus d’une nécrose ou d’une progression métastatique volumétrique.
exceptionnellement rapportées : tumeurs épithéliales (cysta- L’hépatomégalie a des bords irréguliers, sauf en cas de nodule
dénocarcinomes), tumeurs mésenchymateuses (angiosarcomes, centrohépatique. Elle peut s’accompagner d’une altération de
hémangioendothéliomes épithélioïdes, autres sarcomes), tumeurs l’état général et de fièvre, parfois d’ictère et d’ascite. Le diagnos-
mixtes (hépatoblastome), lymphomes hépatiques (cf. infra) et tic radiologique est multimodal [106, 110] . L’aspect échographique
tumeurs endocrines primitives du foie [93] . typique représente des lésions multiples irrégulières, constituées
d’un centre iso- ou hypoéchogène cerné d’une couronne périphé-
rique hyperéchogène (images en « cible » ou « cocarde »), avec
Tumeurs secondaires
un renforcement postérieur (Fig. 26). En TDM, le temps portal est
Le foie est un organe cible pour la dissémination métasta- optimal pour visualiser les métastases hépatiques d’aspect hypo-
tique de nombreuses tumeurs solides par sa double vascularisation dense et qui ont habituellement une prise de contraste seulement
portale (tumeurs digestives) et artérielle (autres tumeurs), mais périphérique au temps artériel (Fig. 27). Certaines tumeurs très
également via les sinusoïdes hépatiques dont l’épithélium fenêtré vascularisées (carcinome à cellules rénales, mélanome, tumeur
favorise l’implantation des cellules tumorales [106] . La fréquence neuroendocrine) ont une prise de contraste intense au temps arté-
des métastases hépatiques au moment de la découverte d’un can- riel, ce qui justifie toujours la réalisation des trois phases. L’IRM
cer est corrélée au type tumoral, à la localisation, au degré de est plus sensible et spécifique (injection et séquences de restric-
différenciation, et aux stades T (taille de la tumeur) et N (node tion de diffusion) que la TDM. Les lésions métastatiques sont
pour atteinte ganglionnaire) du cancer primitif. La théorie de généralement en hyposignal T1 et hypersignal T2. La TEP-TDM
l’organotropisme préférentiel des cellules tumorales, envisagée n’est indiquée que si son résultat peut modifier la décision théra-
pour la première fois au XIXe siècle, fait l’objet de nombreuses peutique. Quelle que soit la néoplasie, la présence de métastases
recherches et propose des réponses via les exosomes protéiques hépatiques marque un tournant pronostique majeur particulière-
des cellules tumorales [107] . La majorité des métastases hépatiques ment bien documenté pour le cancer colorectal où elle représente
provient de carcinomes (90 %), de type adénocarcinome dans la première cause de décès. La résection chirurgicale reste le
75 % des cas. Les primitifs des adénocarcinomes les plus fréquents gold standard parmi toutes les avancées thérapeutiques : radio-
sont d’origine colorectale (35 %), pancréatique (8 %) et mam- fréquence, cryothérapie, embolisation, souvent combinées à une
maire (6 %). Les autres carcinomes sont de type neuroendocrine chimiothérapie systémique [106, 111] .
(13 %) et squameux (2 %). Les tumeurs non carcinomateuses pour-
voyeuses de métastases hépatiques sont les mélanomes (3 %) et
les sarcomes (1 %) [106] . Les métastases hépatiques sans tumeur Infiltration hépatique diffuse
primitive identifiée représentent environ 15 % des cas et sont de
moins bon pronostic, la majorité des types histologiques retrouvés Le foie est un organe aux multiples fonctions (synthèse,
étant des carcinomes (90 %), et principalement des adénocarci- métabolisme et immunologie) dont témoigne une architecture
nomes (70 %) [108, 109] . La douleur est le signe fonctionnel le plus cellulaire et matricielle riche et complexe qui peut être le siège
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Tableau 2.
Principales étiologies des stéatoses non alcooliques. Figure 28. Échographie hépa-
tique. Stéatose nodulaire
Toxiques multifocale sous la forme de
Médicaments lésions arrondies hyperéchogènes
Amiodarone disséminées.
Tamoxifène
Méthotrexate
Corticoïdes
Estrogènes de synthèse
Nifédipine, diltiazem
Analogues nucléosidiques
Isoniazide
Solvants industriels
Déséquilibres nutritionnels inconstante [118] . Les tableaux aigus des stéatohépatites alcoo-
Perte rapide et importante de poids liques ne sont pas retrouvés dans la stéatohépatite non alcoolique
Chirurgie de l’obésité (non-alcoholic steato hepatitis [NASH]). De même, il n’y a pas de
Kwashiorkor corrélation entre l’expression clinique et l’intensité des lésions
Malabsorptions digestives sévères histologiques. L’examen clinique recherche principalement des
Résections étendues du grêle signes d’hépatopathie chronique et des signes extrahépatiques
Nutrition parentérale d’insulinorésistance telle l’obésité androïde. Les tests hépatiques
Hépatite C sont en général peu perturbés (cytolyse et GGT < 5 LSN), la cyto-
Maladie de Wilson
lyse prédominant sur les ALAT sauf en cas de fibrose avancée. Une
Dysthyroïdies
hyperferritinémie modérée sans élévation du coefficient de satura-
Divers
tion est fréquente. En cas de syndrome métabolique, le dépistage
Lipodystrophie des membres
Maladie de Weber-Christian
de NAFLD par échographie éventuellement combinée au dosage
Pullulation microbienne des transaminases est actuellement recommandé [117] . En écho-
A/hypobêtalipoprotéinémie graphie, la stéatose hépatique est détectée lorsqu’elle intéresse au
moins 30 % des hépatocytes (foie hyperéchogène avec atténua-
tion en profondeur, de façon diffuse ou hétérogène). L’IRM est le
meilleur moyen non invasif pour l’identifier avec certitude en cas
d’une accumulation de matériel cellulaire ou non. Les causes
de stéatose nodulaire pseudotumorale (Fig. 28) et pour quantifier
d’une infiltration hépatique diffuse sont multiples et l’expression
la graisse [119] . Le pronostic est conditionné par l’évolution fibro-
clinique de l’hépatomégalie qui en résulte est très variable.
sante qui surviendrait dans un tiers des cas [116–118] . Elle est dépistée
par l’utilisation de moyens non invasifs tels les scores clinico-
Foie de surcharge biologiques, l’utilisation de biomarqueurs et la détermination de
En cas d’amylose hépatique [112] , de surcharge en fer géné- l’élasticité hépatique (élastométrie) qui supplantent la ponction-
tique [113] , ou en sphingolipides comme la maladie de Gaucher [114] , biopsie hépatique. La fibrose évoluée conduit à la cirrhose et à ses
l’hépatomégalie, bien que parfois très volumineuse, n’est habi- complications souvent révélatrices. En cas de douleur, l’imagerie
tuellement pas ou peu algique. D’autres infiltrations peuvent est particulièrement utile pour les rechercher, en particulier la sur-
donner des foies de surcharge douloureux plus spécifiques. venue d’un CHC, le diagnostic étiologique de la cirrhose étant
rétrospectif et essentiellement fondé sur l’anamnèse d’un foie
Stéatose et stéatohépatite dysmétaboliques métabolique inconnu ou négligé, alors que les éléments cliniques,
La stéatose a une définition histologique et correspond à tel le surpoids, peuvent avoir disparu sous l’influence de la cir-
l’accumulation de lipides sous la forme de vacuoles habituelle- rhose. La prise en charge thérapeutique est multidisciplinaire et
ment macrovésiculaires au sein de plus de 5 % des hépatocytes. se concentre, en cas de syndrome métabolique, sur la prise en
La qualification de stéatohépatite associe des signes de souffrance charge des facteurs de risque cardiovasculaires (perte de poids y
des hépatocytes (ballonnisation, nécrose) et une inflammation compris chirurgie bariatrique, changement des habitudes alimen-
traduite par un infiltrat lobulaire contenant de façon prédomi- taires, éviction de l’alcool et du tabac, activité physique régulière,
nante des polynucléaires neutrophiles [115] . Les hépatopathies statines) [116–118] . De nombreux traitements médicaux ont été
stéatosiques dysmétaboliques excluent de leur définition les expérimentés et non validés par insuffisance thérapeutique ou
stéatoses d’autres origines, notamment alcool, maladies géné- toxicité. Ne sont actuellement disponibles que la vitamine E dont
tiques monogéniques et médicaments stéatogéniques (Tableau 2). l’efficacité est modérée, l’acide obéticholique en cours de valida-
Leurs risques évolutifs sont la fibrose hépatique, la cirrhose tion et d’autres médicaments en phase I et II.
et le CHC, sans occulter les comorbidités cardiovasculaires
et tumorales qui accompagnent le syndrome métabolique et Maladie de Wilson
peuvent être au-devant de la scène. Ce syndrome combine des Cette affection métabolique héréditaire transmise sur un mode
anomalies clinicobiologiques plus ou moins marquées (obésité autosomique récessif est caractérisée par l’accumulation excessive
centrale, hyperglycémie à jeun > 5,7 mmol/l ou diabète de type de cuivre dans l’organisme, en particulier le foie et le système ner-
2, hypertriglycéridémie ≥ 1,7 mmol/l, hypo-high density lipopro- veux central [120] . L’âge de découverte est très variable mais les
tein [HDL]-cholestérolémie < 0,4 g/l [homme] ou < 0,5 g/l [femme], manifestations hépatiques sont un des principaux modes de révé-
hypertension artérielle, hyperuricémie). Si la prévalence de ces lation (40 %), en particulier chez les jeunes patients, et précèdent
lésions est un enjeu de santé publique, elle est néanmoins souvent les atteintes neurologique et psychiatrique [121] . Une
sous-estimée du fait de sa grande hétérogénéité de présentation insuffisance hépatocellulaire aiguë associée à une anémie hémo-
clinique, radiologique ou même biologique [116] . La stéatose hépa- lytique nécessitant une transplantation hépatique en urgence
tique non alcoolique (non-alcoholic fatty liver disease [NAFLD]) et des formes d’hépatite chronique et de cirrhose décompen-
est l’atteinte hépatique la plus fréquente dans les pays occiden- sée sont les principaux modes de révélation. L’hépatomégalie est
taux, affectant 17 à 46 % des adultes, et la première cause de souvent dure (fibrose) et le classique anneau de Kayser-Fleischer
perturbation des tests hépatiques aux États-Unis [117] . Le plus parfois absent dans les formes à début hépatique. Le diagnostic
souvent asymptomatique, un inconfort à type de gêne dans est étayé par l’abaissement de la céruloplasmine (< 0,1 g/l) en pré-
l’hypocondre droit est parfois décrit et pourrait correspondre à sence d’un anneau de Kayser-Fleischer. Dans les autres cas, ce
l’hypertrophie hépatique ou à la mise en tension de la capsule dosage est moins fiable et souffre à la fois de faux positifs, faux
de Glisson lorsque la stéatose s’est constituée rapidement. Les négatifs ou encore de variations en cas de mutations hétérozy-
hépatopathies stéatosiques sont très souvent asymptomatiques. gotes du transporteur biliaire ATP7B. La cuprurie des 24 heures est
Une asthénie est principalement signalée et l’hépatomégalie est élevée. Des algorithmes et scores diagnostiques ont été validés,
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7-007-B-19 Gros foie douloureux
maladie de Whipple, salmonellose, yersiniose) ou encore parasi- [16] Borie F. Recommandations des méthodes thérapeutiques de la lithiase
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granulomatoses systémiques, vascularites, connectivites, mala- Phospholipid Associated Cholelithiasis (LPAC) syndrome: a synthetic
dies inflammatoires du tube digestif, maladie cœliaque ou encore review. J Visc Surg 2019;156:319–28.
dans les hémopathies malignes. Le pronostic est fonction de la [19] Heurgué A, Payancé A, Habes D, Franchi-Abella S. Thrombose
cause, bien que 10 à 30 % des hépatites granulomateuses soient porte récente non cirrhotique. Hepato-Gastro et Oncologie Digestive
d’étiologie indéterminée, mais semblent avoir un pronostic plus 2018;25(Suppl. 2):31–5.
favorable. La démarche étiologique doit être en pratique guidée [20] Correale M, Tarantino N, Petrucci R, Tricarico L, Laonigro I, Di Biase
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L’hépatomégalie algique est une situation clinique qui couvre Clinical practice guidelines: vascular diseases of the liver. J Hepatol
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parfois une démarche diagnostique rapide pour des situations [23] Koehne de Gonzalez AK, Lefkowitch JH. Heart disease and the liver:
menaçantes. Les analyses clinique et échographique-Doppler per- pathologic evaluation. Gastroenterol Clin North Am 2017;46:421–35.
mettent dans la grande majorité des cas d’orienter vers les grands [24] Nikolaou M, Parissis J, Yilmaz MB, Seronde MF, Kivikko M, Laribi
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